Quelques réflexions sur les caravansérails routiers et l’économie des échanges : le cas du Bilād al-Sām aux époques ayyoubide et mamelouke (fin xii^e siècle-début xvi^e siècle)

1Les caravansérails1 (figure 1) sont généralement considérés comme des lieux privilégiés dans le cadre des activités commerciales : il était possible d’y entreposer des marchandises, d’y conclure ventes et achats, souvent on y payait les taxes dues au sultan et, enfin, les marchands pouvaient également y trouver un hébergement. Si les fonctions liées au commerce apparaissent souvent parmi les caractéristiques fondamentales de ces établissements dans les sources orientales, les recherches menées par Olivia R. Constable semblent indiquer que, dans les régions méditerranéennes, la dimension commerciale de cette institution serait apparue sous la domination islamique. Cette nouvelle orientation, qui différencie nettement les caravansérails d’époque islamique de ceux de la période classique serait apparue très tôt, vraisemblablement dès l’époque umayyade et cette évolution serait liée à l’influence des régions orientales au sein du monde musulman2.