Avant-propos
p. 11-17
Texte intégral
Le mythe de la table rase
1Cet essai ne se veut point une histoire « totale » des trois dernières décennies de l’Ancien Régime. Il n’a pas la prétention de tracer un tableau complet de la société ou de l’économie du royaume ni de décrire la diversité de ses provinces. Bien des thèmes (chronique des affaires intérieures, contexte religieux, relations internationales), n’y sont évoqués que très allusivement, d’autres trop partiellement sans doute. On a voulu insister en revanche sur l’évolution des mentalités, le rôle de l’Administration et de l’État, les tentatives de réformes, les innovations et progrès repérables dans tous les domaines, ainsi que sur les continuités existant entre l’Ancien Régime et la période révolutionnaire.
2En général, personne ne nie que les Lumières furent une période brillante et bouillonnante sur le plan des écrits et des idées ; mais parler de « dynamisme » ou de « modernités » à propos du règne de Louis XVI peut paraître d’emblée plus incongru. L’idée a fini par s’imposer en effet, dans les manuels scolaires comme dans la conscience collective, d’un régime et d’une société incapables d’évoluer en leur phase finale, crispés sur leurs privilèges ou leurs préjugés et s’acheminant, anachroniques et pitoyables, vers une destinée toute tracée. Un décor clinquant (la Cour, les salons) aurait masqué en fait un vieil édifice vermoulu, aux fondations sapées par les inégalités et la crise économique et aux valeurs rongées par les « termites philosophiques ». Tout cela se serait effondré finalement en quelques journées (le 14 Juillet, la nuit du 4 Août) sitôt que le vent de la révolte se serait levé. On aurait alors évacué rapidement ce fatras de décombres, à l’image de la Bastille, puis sur cette table rase les hommes de la Révolution auraient construit la modernité républicaine (égalité, Droits de l’homme, système métrique, etc.) établissant sur de nouvelles fondations le monde dans lequel nous vivons encore plus ou moins… Telle est la vision qu’ont véhiculée, depuis plus de deux siècles à présent, révolutionnaires et républicains. Certains tenants de l’ancienne société intégrèrent d’ailleurs assez vite cette vision des choses, tel Chateaubriand (1819) : « C’est une erreur de croire qu’elle [la Révolution] a renversé la monarchie ; elle n’a fait qu’en disperser les ruines.
3Les contemporains eux-mêmes, lorsqu’ils affirment leur foi dans les progrès des Lumières, manifestent aussi, paradoxalement, l’inquiétude d’un dépérissement de leur société comme des civilisations en général. À la suite de Montesquieu, beaucoup se mettent à gloser sur la règle universelle de la décadence et de la ruine des empires, que l’exhumation des vestiges de Pompéi à partir de 1748 ne fait que relancer. On s’accorde à penser qu’un État ne peut durer au-delà de douze ou quinze siècles ; or la monarchie française en compte alors déjà treize… L’idée d’une dégénérescence inéluctable court dans les textes de Voltaire historien, du baron d’Holbach, d’Helvétius, de Diderot même. En s’éloignant de la nature et de ses origines, l’homme ne se dirige-t-il pas vers son malheur, se demande Rousseau, qui compare aussi la monarchie française à une « grande machine […] prête à crouler », menacée d’un « prochain délabrement ». Louis-Sébastien Mercier (1740-1814) dans son Tableau de Paris (12 vol., 1782-1788), évoque la vision d’un Paris futuriste et d’un château de Versailles totalement en ruines et déserté ! Les citations abondent qui révèlent la croyance en une évolution « inévitable sous la main lente et terrible des siècles », dans une conception cyclique du devenir historique, qui alternerait apogées et décadences. Ils sont encore peu nombreux ceux qui osent, tel Turgot (Des progrès successifs de l’esprit humain, 1749), affirmer leur foi en un progrès linéaire. Le discours de la dégénérescence, de l’asservissement des peuples et de la corruption des pouvoirs véhicule l’idée d’un monde à bout de souffle. Pour beaucoup, la régénération ne pourrait être causée que par une conquête extérieure ou une violente commotion, qui jetterait tout par terre. Viendrait alors le temps d’un monde et d’un homme nouveaux…
4Ce sont autant de métaphores, de représentations, de mythes, qui ont modelé notre imaginaire collectif, de l’école primaire à l’université, et qui subsistent lorsque l’on a tout oublié ou presque, excepté les quelques noms, les quelques épisodes ou images d’Épinal, qui constituent la « conscience historique » dans une culture générale de citoyen moyen…
5Mais si la réalité avait été autre ? Et si nous avions été abusés ? Après tout, bien des épisodes de notre histoire nationale, d’Hugues Capet à l’expansion coloniale en passant par les prétendues terreurs de l’an Mil, ont été réinterprétés, voire réécrits, dernièrement. Ne pourrait-on pas réexaminer également la chute de l’Ancien Régime et l’avènement de la République, posément, honnêtement, sans préjugés ? Chacun sait bien qu’en France l’histoire de la Révolution n’a jamais été un sujet neutre. Plus de deux siècles après, elle n’est toujours pas un « objet froid », pour reprendre l’expression utilisée par Michel Vovelle à l’occasion des publications du bicentenaire. Dès l’origine, les passions et les partis pris politiques ont marqué les historiens, qu’ils soient royalistes et conservateurs d’un côté, républicains ou socialistes de l’autre. Une historiographie d’opinion, pour ne pas dire de combat, a souvent rebâti pour les besoins de la cause un Ancien Régime mythique (le terme lui-même apparaît dès 1789, sous la plume de Mirabeau). On a multiplié à son sujet bien des légendes, « qui reposent sur des préjugés idéologiques et sur les carences de la recherche et qui débouchent sur une histoire noire de la monarchie et une histoire sainte de la Révolution » (F. Monnier). La République, dans ses versions successives, avait besoin d’un socle sans faille pour fonder sa légitimité.
6On gomma donc les anticipations et la modernité des dernières décennies de l’Ancien Régime, l’action des grands serviteurs de l’État et leurs tentatives de réformes. Le rôle de la noblesse éclairée disparut ; on supprima les particules de certains acteurs incontournables (Mirabeau) ou l’indication de leur état ecclésiastique (Sieyès), comme si la première révolution, celle de 1789-1791, avait été le fait exclusif du tiers état. Il en résulta dans les manuels scolaires une image simplifiée, parfois caricaturale et déformée jusqu’à la contrevérité historique.
7L’histoire de la Révolution française devint ainsi, depuis l’origine, le lieu de polémiques violentes, mais plus encore d’affrontements idéologiques et politiques. La vérité historique en a longtemps pâti, brouillée par une historiographie de combat. Il est vrai que d’autres facteurs ont pu intervenir aussi, notamment la sacro-sainte division des périodes. Beaucoup d’historiens de la Révolution, se cantonnant trop à la seule étude de leur période stricto sensu, ont commis l’erreur de ne pas fréquenter suffisamment les textes ou les archives de la période antérieure. D’où la tendance à prendre pour novateurs ou « révolutionnaires » des éléments qui existaient déjà antérieurement (les exemples sont légions). Les « contemporanéistes » n’ont pas suffisamment perçu les efforts de modernité de l’Ancien Régime et les « modernistes » n’ont pas su, quant à eux, montrer ce qu’il en subsistait dans la société post-révolutionnaire.
8Au total, il faudra peut-être attendre encore que passe une génération, voire deux, pour que l’on puisse analyser différemment cette période. Chacun sait bien que les mythes ont souvent la vie dure et persistent longtemps dans la mentalité commune, en dépit des corrections et des ajustements que l’on peut y apporter. La légende napoléonienne n’a-t-elle pas survécu victorieusement à la disparition du Second Empire ?
La métaphore de la chrysalide
9Parce que nous avons tous secrètement besoin de croire que l’Histoire a un sens, même avec la meilleure volonté et la plus grande honnêteté du monde, nous interprétons forcément les événements du passé en fonction de notre présent. C’est ainsi. Et ce constat est bien la seule donnée qui soit vraiment objective. Le triomphe de la bourgeoisie, du capitalisme, de l’économie libérale, l’évolution de la pensée religieuse, les résultats électoraux intérieurs ou les grands événements internationaux, les « thèmes de société » à la mode, tout cela entraîne un renouvellement incessant de notre vision du passé, et même la Révolution française ne peut y échapper.
10Pourquoi donc ne pas tenter une nouvelle approche, qui permettrait de rétablir un continuum entre les deux périodes de l’Ancien Régime et de la Révolution, la plupart du temps présentées comme antagonistes, en recourant à l’image de la chrysalide ? Imaginons l’Ancien Régime, telle une chenille, ayant cheminé lentement, opiniâtrement, au long des siècles. Puis ce grand corps a semblé se figer, mais cette immobilité n’était qu’apparente ; en fait, l’heure était venue de sa transformation, de sa métamorphose. La Révolution fut le moment de la crise, la déchirure permettant l’achèvement de la mue, dans l’excitation, l’effort et la douleur. Un monde nouveau apparut soudain, non pas à la manière d’un nouveau-né qui a besoin de grandir, mais comme un être déjà entièrement constitué, à la fois le même et pourtant tout autre, et qui ne laissa de son état précédent qu’une enveloppe informe et morte. D’où l’idée qu’il ne subsisterait plus rien de « l’avant ». Pourtant la chenille et le papillon sont véritablement consubstantiels, indéniablement et inextricablement liés puisque partageant la même substance et construits à partir des mêmes cellules. La matière et l’être du papillon étaient déjà dans la chenille et inversement ceux de la chenille subsistent en lui lorsqu’il prend son envol…
11Certes, les comparaisons ne fonctionnent jamais, totalement, terme à terme. Les spécialistes de la nature souriront. On objectera par exemple qu’une mue suppose un temps de repos, à l’abri des regards, dans le secret du cocon, bref tout le contraire de la société des Lumières, toujours en mouvement et exposée en permanence aux vents des modes ou des opinions. Mais cette agitation n’affecta que la surface des choses. Les profondes transformations sous-jacentes s’accomplirent à la faveur d’une longue maturation des groupes, des lignées familiales, des consciences individuelles.
12Les recherches prosopographiques, qui s’attachent à suivre les individus un à un, pas à pas, montrent bien cette mutation progressive et en même temps cette permanence des personnels dans l’administration, la justice, l’armée, les arts. Les principaux révolutionnaires n’ont-ils pas vécu l’essentiel de leur vie sous l’Ancien Régime, engendrés, formés par cette société qu’ils ont ensuite dénoncée ? Bailly a vécu 93 % de son existence avant 1789, Marat 92 %, Brissot 90 %, Fouquier-Tinville 88 %, Danton, Hébert et Robespierre 86 % chacun, et même pour l’un des plus jeunes, Camille Desmoulins, la proportion est encore de 85 %. C’est dire si ces hommes ont été immergés dans l’Ancien Régime et pétris de sa culture.
13Tous les éléments du papillon étaient déjà bien présents dans la chenille : les personnages, les concepts (raison, progrès, tolérance, bienfaisance, bonheur, liberté…), les principes et les idées (désir d’action et de perfectionnement, volonté d’améliorer le sort de chacun, rationalité appliquée à tous les domaines, recherche d’une morale universelle, quête du bonheur…) Tout cela créa « les conditions non pas de la Révolution mais d’une révolution » (F. Hincker).
14Les trente dernières années de l’Ancien Régime paraissent extrêmement intéressantes, quoique parfois brouillonnes. On y perçoit bien sûr des lignes directrices, des tendances et même de véritables mouvements de fond. Mais en même temps, que d’hésitations incessantes, de revirements soudains ou de retours en arrière ! Dérogeant au récit chronologique (les événements ont maintes fois été décrits) et à l’analyse thématique classique (le tableau des différents groupes sociaux est bien connu), il nous a semblé plus intéressant de repérer les dynamiques à l’œuvre dans des domaines très différents, en délaissant volontairement le reste : encore une fois, il ne s’agit pas de tenter ici une histoire complète de la fin de l’Ancien Régime, mais d’insister sur la vitalité de cette période.
15Le dynamisme, on le perçoit d’abord dans l’évolution démographique du pays : une forte croissance, une pyramide à base large sans grandes saignées récentes (point d’épidémies catastrophiques, point de pertes causées par le passage d’armées ennemies). C’est vraisemblablement dans les années 1780 que la proportion de jeunes adultes fut la plus grande, comme jamais par la suite. Certes, cette augmentation de la population semble due avant tout à l’allongement de la durée de vie et à un certain recul de la mortalité. Dans le même temps la fécondité des couples commence en effet à reculer dans quelques régions et dans certaines couches sociales. Mais ce fléchissement, qui annonce le triomphe ultérieur des comportements malthusiens, est à mettre aussi au nombre des modernités. La population française s’engage, la première, dans cette fameuse « transition démographique », presque un siècle avant les autres grandes nations européennes comme le Royaume-Uni ou l’Allemagne. En outre, commencent à s’amorcer dans le royaume les premières « remues d’hommes », qui amènent les migrants à sortir de leurs régions d’origine et à élargir leurs horizons et leurs connaissances.
16Dynamisme également des campagnes, avec cette fameuse « révolution agricole », dont on a pu contester le nom ou l’intensité, mais qui évoque bien une réalité avérée. Il n’y a peut-être pas de grands bouleversements dans les domaines céréaliers ou viticoles, mais témoins et historiens relèvent presque partout la multiplicité et la diversité des initiatives individuelles visant à accroître la productivité, à introduire de nouvelles cultures, à tirer davantage profit des jardins. Tandis que la population globale augmente, et plus encore celle des villes, on n’observe plus de grandes famines ni de disettes. Les prix, en période de mauvaises récoltes, s’envolent moins haut qu’auparavant, grâce à l’amélioration des transports et aux importations.
17Dynamisme aussi du grand commerce maritime, essentiellement atlantique, mais pas seulement : la France réexporte des produits exotiques à travers tout le continent européen. Dynamisme de l’« industrie », qu’il s’agisse d’artisanat rural de type préindustriel ou de véritables proto-industries, insérées déjà dans de complexes circuits internationaux. De nombreuses régions travaillent la laine, le lin, le chanvre, la soie et désormais également le coton ou bien fabriquent des objets de cuir, de métal ou de bois, de la poterie, du papier, pour des marchés extérieurs. Seules des zones vraiment enclavées ne profitent pas encore de ces activités qui procurent aux populations rurales des revenus supplémentaires et leur permettent d’accroître leur consommation quotidienne de produits exotiques ou d’objets manufacturés, par le biais des colporteurs et marchands détaillants. On sent partout une volonté de réussite et d’enrichissement des négociants, qui prospectent de nouveaux marchés, des entrepreneurs, qui ouvrent de nouveaux ateliers et font venir les premières « mécaniques » anglaises. Les inventions dans les textiles, l’introduction des « pompes à feu », les premières ascensions en ballon ou les débuts de la navigation à vapeur, ouvrent les portes de la modernité technique.
18L’Administration, qui se préoccupe attentivement de l’économie depuis Colbert, ne cherche plus seulement à fixer des normes de production. Les idées libérales y progressent. L’État, commence-t-on à dire, doit faciliter le libre épanouissement des initiatives privées et non pas les asphyxier par des réglementations tatillonnes ou obsolètes. Il doit encourager les transferts technologiques ou les innovations et même investir dans les secteurs stratégiques (métallurgie, construction navale, armement).
19L’État se modernise également, affine peu à peu son maillage et son contrôle de l’espace, même si le royaume demeure une mosaïque de territoires, de « pays » ayant chacun leurs coutumes et privilèges, leurs lois et leurs systèmes de mesures propres, leurs façons de construire, de parler, de s’habiller. Le pouvoir s’appuie sur des administrateurs et des pratiques de meilleure qualité (intendants et subdélégués, circulaires et formulaires, dénombrements et enquêtes). Les premiers véritables « fonctionnaires » (le terme est utilisé par Turgot) apparaissent. Des écoles, vite réputées, commencent à former les grands corps des « ingénieurs du roi », des Ponts et Chaussées (à la fois architectes et cartographes), de la marine, de l’artillerie ou du génie. La formation, les concours de recrutement, l’avancement au mérite se substituent aux recommandations et à l’achat d’offices ou de commissions. Se dessine ainsi une élite technicienne, dont une partie apportera plus tard, souvent avec enthousiasme, son concours à la Révolution.
20La fin de l’Ancien Régime, c’est aussi la prodigieuse vitalité de toute une société, dans le sillage des Lumières, en route vers la modernité avec pour but ultime le bonheur des hommes. L’idée d’un progrès envisageable dans tous les domaines et la volonté de tout améliorer, rationaliser, rentabiliser, se répandent dans le corps social. Une partie de la noblesse, loin de se tenir à l’écart des modes et des nouveautés, encourage les arts et les sciences, lit l’Encyclopédie et les philosophes ; certains fils d’aristocrates défendent les idées les plus avancées. Quant à la bourgeoisie, elle voit bien sûr dans la modernité des possibilités d’ascension sociale. Même les couches populaires, urbaines ou rurales, se prennent à espérer que leurs enfants auront un sort meilleur, notamment grâce à l’éducation et à l’enseignement.
21Bien entendu, on pourra reprocher à ce tableau d’être trop idyllique, de sélectionner les éléments positifs et de négliger, voire d’occulter, les pesanteurs, les retards, l’immobilisme de certains pans de la société (les campagnes profondes, le clergé, les facultés, la noblesse de province, les parlements…) À l’évidence, une partie de la population demeure en effet très attachée aux coutumes, aux usages, aux privilèges et peu encline aux « nouvelletés ».
22Éternel débat du verre à moitié vide ou à moitié plein, d’une perspective optimiste ou pessimiste, laudative ou critique. Pourtant, il nous semble que l’Histoire a déjà tranché : par bien des aspects, la première Révolution, celle de 1789-1791, ne signifie pas l’échec de l’Ancien Régime. Elle apparaît bien davantage comme un accomplissement des aspirations de la société des Lumières (songeons à nouveau à la chrysalide) : « Il semble qu’une grande révolution se prépare […]. Jamais on n’a mieux connu la dignité des droits de l’homme », prédisait l’académie de Châlons dès 1777… La formation d’une Assemblée nationale, l’énoncé des droits fondamentaux, la rédaction d’une constitution, l’homogénéisation des circonscriptions territoriales, des poids et mesures, des lois, tout cela avait été ardemment souhaité et s’accomplit finalement – on feint souvent de l’oublier – à l’intérieur même du cadre monarchique, prorogé jusqu’en septembre 1792. Encore une fois, il ne s’agit pas de chercher à réhabiliter à tout prix la royauté, mais simplement d’en reconsidérer l’action avec davantage d’objectivité et surtout d’accepter l’évidence des faits. De l’Ancien Régime à la Révolution, puis tout au long du XIXe siècle, on distingue dans l’Histoire de la France, par-delà les soubresauts politiques et les moments paroxystiques, des tendances de fond presque linéaires qui se prolongent dans la longue durée. Toutes ces réformes dont avaient rêvé les hommes des Lumières, la Révolution puis l’Empire, voire la IIe ou la IIIe République les réalisèrent finalement.
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