Chapitre III. Le témoignage des manuscrits

p. 53-63


Extrait

1Après avoir examiné les témoignages fournis par les œuvres littéraires, les listes et autres documents de la pratique, il convient à présent d’interroger les manuscrits conservés. Ceux-ci témoignent bien du nouveau rôle que leurs commanditaires (autorités, religieuses et civiles, qui en contrôlent la diffusion), et destinataires (les lecteurs) leur attribuent. Pour l’étudier, l’une des perspectives les plus intéressantes est offerte par l’évolution du rapport ayant existé entre les centres d’écriture et les bibliothèques. Initialement liés par un rapport presque autarcique, immédiat, un scriptorium n’alimentant, au départ, qu’une seule collection de livres, le fonctionnement et l’organisation de ces deux institutions se complexifient et s’articulent dans de nouveaux rapports. Ce mouvement paraît accompli au XIIe siècle, au sein des communautés régulières, le livre s’étant chargé progressivement d’une fonction mémorielle que l’organisation de bibliothèques permet d’exprimer. Au

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