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Les Juloded

 | 
Louis Elégoët

Conclusion

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Géographique :

France

Texte intégral

1Attestés dès le milieu du xve siècle, les paysans-marchands du Léon voient leur nombre grossir jusqu’aux années 1680 qui marquent l’apogée de l’artisanat toilier. Il est possible qu’ils représentent près de 10 % des paysans de leur terroir en cette fin du xviie siècle. Leur présence au milieu des paysans ordinaires contribue à stimuler la production toilière et à étendre davantage les limites de la « manufacture » : les affaires se traitent en breton avec des paysans-marchands que l’on connaît bien. Quoi qu’il en soit, il est certain que le travail du lin, suscité par les Juloded, entraîne, dans le Léon, une activité extraordinaire : culture du lin, rouissage, filage, blanchiment du fil, ourdissage, tissage, transports. À l’époque de la splendeur de cette industrie, c’est-à-dire dans la deuxième moitié du xviie siècle, les deux tiers de la population du Léon sont concernés par ces activités. Les tanneries qui, elles, sont très localisées touchent également la majeure partie de la population de leur coin de terre. À elle seule, la fourniture d’écorce requiert le travail de centaines de personnes.

2La perte du marché anglais, dans les années 1670-1680, amène le déclin de la manufacture toilière du Léon. De quelque 80 000 pièces vers 1680, la production y tombe à 20 500, en 1788. À la fin de la Révolution, les fabricants toiliers représentent à peine 4 % de l’ensemble des paysans. Ce sont environ 400 paysans-marchands de toile qui servent d’intermédiaires entre une bonne vingtaine de négociants établis à Morlaix et à Landerneau et quelque 3 000 tisserands ou paysans-tisserands. Vers 1860-1870, la Révolution industrielle donne le coup de grâce à l’industrie à domicile, notamment à l’artisanat toilier. Quelques tanneries résistent plus longtemps.

3Du fait de la force d’inertie socio-économique, le groupe des Juloded survit à la disparition de l’artisanat séculaire qui a fait sa fortune. Nombre d’entre eux vivent en rentiers pendant une génération ou deux : leur ferme, relativement grande, dégage des bénéfices assez importants, cependant qu’ils disposent de revenus immobiliers. Cette vie plus ou moins oisive ne peut durer : les biens familiaux sont partagés entre des enfants généralement nombreux et la disparition de l’artisanat ou du commerce ne permet plus la reconstitution du patrimoine. Entre 1900 et 1925, les Juloded se mettent donc au travail avec plus ou moins d’empressement : les uns prennent l’habitude de mettre la main à la pâte dans leur ferme ; d’autres se tournent vers le commerce, cependant qu’un certain nombre s’était déjà orienté vers les professions libérales. Assez nombreux sont les descendants des marchands de toile et de tanneurs qui continuent de se marier entre eux jusqu’aux approches de la Deuxième Guerre mondiale.

4Par certains traits, les Juloded ne se distinguent guère des paysans qui les entourent, tant au xviie qu’au xixe siècle. Ils accordent une grande place à la religion et au système de valeurs qui en découle. De très nombreux prêtres et religieuses sortent de leurs rangs, cependant que les cérémonies religieuses qui touchent leurs familles sont honorées par la présence de plusieurs hommes d’Église. Les membres de ce patriciat paysan continuent de porter le costume de leur terroir jusqu’au lendemain de la Première Guerre mondiale. Ceux qui résident à la campagne demeurent fidèles à la langue de leurs aïeux.

5Pourtant, un étranger fraîchement établi dans le Léon toilier n’a pas besoin d’être particulièrement sagace pour apprendre à distinguer les Juloded de leur microcosme. Ils sont plus grands, plus larges d’épaules, plus instruits, sans l’être vraiment, mieux habillés, plus sûrs d’eux-mêmes que la masse de paysans qui les entourent. Ils sont à la tête de belles fermes et habitent de spacieuses maisons où l’on peut voir un mobilier relativement important, dont de l’argenterie. Aux abords de ces exploitations agricoles, des bâtiments évoquent plus précisément le travail du lin et des peaux : ce sont des buanderies, des granges à lin, des loges en des courtils à fil, des séchoirs, des fosses...

6Laissant les travaux de la ferme à leurs nombreux domestiques, les paysans-marchands sont souvent par monts et par vaux, occupés de commerce, de gestion paroissiale ou municipale, d’affaires immobilières. Du milieu du xviie siècle jusqu’à la Révolution, nombre d’entre eux envoient leurs fils séjourner plusieurs années dans les pays de Josselin, de Saint-Brieuc ou dans le Trégor : la mission de ces jeunes marchands consiste à approvisionner en fil écru leur maison ancestrale de même que celle de plusieurs autres fabricants. Après 1860, on voit des Juloded passer l’été en des stations balnéaires. Quand ils travaillent, ils jugent naturel de se retirer des affaires aussi tôt que possible, c’est-à-dire à 45-50 ans, à l’instar des plus riches citadins.

7En fait, ces patriciens ruraux font penser aux bourgeois à plusieurs égards : ils ne travaillent pas de leurs mains, ils sont puissants dans leur monde, se préoccupent, surtout, de commerce et d’artisanat, investissent dans la terre et ont reçu une certaine instruction. Il leur manque de pratiquer usuellement le français et de posséder la culture de l’élite urbaine : on ne trouve pas chez eux de bibliothèques dignes de ce nom.

8Plus ou moins secrètement, les Juloded aspirent à pénétrer les rangs de cette bourgeoisie qu’ils imitent. Venus d’ailleurs, les bourgeois méprisent les paysans – y compris les riches – qui participent d’une civilisation bien éloignée de la leur. Les mariages entre Juloded et citadins sont exceptionnels jusqu’au milieu du xixe siècle et concernent presque toujours des ruraux qui ont séjourné en ville ou dans la bourgade de Landivisiau. La scolarisation plus poussée des paysans-marchands à partir de 1850 favorise les unions entre patriciens ruraux et urbains dans la deuxième moitié du xixe siècle, notamment entre Julodezed et citadins.

  • 1 Tanguy (Jean), Quand la toile va, op. cit., p. 89.
  • 2 Ibid., p. 93.

9Il reste à se demander si les Juloded ont infléchi la destinée de leur territoire. Il apparaît qu’au xviie siècle la population augmente plus vite dans la zone toilière que dans le reste de l’évêché1. À Guiclan, le nombre de baptêmes annuels passe de 45,1 en 1600-1609 à 105,7, en 1670-1679. À Saint-Thégonnec, il s’éléve de 68,8 en 1610-1619 à 149,1 en 1670-16792. Dans la mesure où ils stimulent le développement des tanneries et de l’artisanat toilier, on peut considérer que les fabricants sont partiellement à l’origine de l’élévation du niveau de vie qui entraîne cette importante augmentation de population.

10Les fabriques, qui sont dominées par les Juloded, se lancent dès la fin du xvie siècle dans un exceptionnel programme d’embellissement des enclos paroissiaux. S’ils n’en sont pas les seuls « payeurs », les paysans-marchands sont les initiateurs de ces constructions qui révèlent ouverture, ambition et esprit d’entreprise. La paroisse de Saint-Thégonnec exceptée, on constate que la cessation des gros travaux coïncide, vers 1690, avec le début du déclin de l’artisanat toilier.

11La relative aisance générale provoquée, au xviie siècle, par l’artisanat toilier favorise, probablement, l’éclosion de vocations religieuses, tant chez les fabricants que dans le reste de la population. Même si nous n’avons pu les quantifier, nous pouvons cependant écrire que les prêtres d’origine julode sont nettement plus nombreux au xviie siècle qu’à la veille de la Révolution : en 1789, il y en a, au minimum, un pour 55 Julod, alors que la moyenne de l’évêché est d’un pour 500 habitants. Les prêtres sont si nombreux qu’en 1630 l’évêque de Léon constate que chaque paroisse de son diocèse, à trois ou quatre exceptions près, en compte de dix à vingt résidents et quelquefois plus. On peut penser que ces très nombreux pasteurs, marqués par les réformes post-tridentines, contribuent à christianiser les paroisses, quartier par quartier, ou presque, dans la mesure où un grand nombre de « prêtres habitués » résident dans les hameaux.

  • 3 Saint-Méen, op. cit., p. 326.

12Frappé par le déclin de l’artisanat toilier, le xviiie siècle constitue une période de récession dans le pays julod, comme, du reste, dans l’ensemble de la Basse-Bretagne : la population cesse d’augmenter, quand elle ne diminue pas ; les enclos paroissiaux demeurent en l’état ; les vocations religieuses sont nettement moins nombreuses. Le taux de scolarisation masculin s’élève cependant. À Saint-Méen, il passe de 8,7 % en 1694-1720 à 30,09 % en 1770-17893.

13Au xixe siècle, voire au début du xxe siècle, les Juloded continuent de tenir le haut du pavé dans leur terroir mais, généralement, on ne trouve pas chez eux le dynamisme qu’on aurait pu en attendre. Il ne semble pas qu’ils jouent un grand rôle moteur sur le plan agricole. À l’inverse des membres de l’Association bretonne, qui travaillent à promouvoir l’ensemble de l’agriculture, les descendants des marchands de toile et de tanneurs se bornent tout au plus à quelques actions ponctuelles : développement de l’élevage des chevaux, introduction de nouvelles races bovines et équines, création de prairies.

14Il est incontestable que les Juloded, qui représentent moins de 4 % de la population de leur commune, dominent les mairies tout au long du xixe siècle et, souvent, au-delà. Il ne semble pas pour autant que leur bilan soit particulièrement différent de celui des autres communes. Le pays julod ne paraît pas avoir pris de l’avance sur le Léon non-toilier dans les domaines routier, scolaire et social (la lutte contre la mendicité).

  • 4 Né au manoir de Lanzéon de Jean-Pierre et de Jeanne Le Hir, Lañ Inisan fréquente le collège de Sai (...)

15Comme on a pu le remarquer, les Juloded ne travaillent nullement à promouvoir la langue et la culture bretonnes. Les paysans riches qui apparaissent sous la plume de Dom Le Pelletier, au début du xviiie siècle, souffrent déjà d’un complexe d’infériorité linguistique. Tournés vers l’élite urbaine francophone et francographe, ils s’efforcent de se familiariser avec la langue française et ne paraissent pas imaginer qu’ils pourraient s’exprimer par écrit dans leur langue maternelle. Avant la Première Guerre mondiale, le monde des Juloded ne produit, semble-t-il, ni écrivains, ni artistes à une exception près, constituée par Lañ Inisan. Né à Plounevez-Lochrist en 1826, ce prêtre est l’auteur d’Emgann Kergidu, « La bataille de Kerguidu »4.

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  • 6 Né à Landivisiau, en 1930, de Joseph, tanneur, et de Marguerite David, Xavier Grall fréquente les (...)
  • 7 Né à Lesneven, en 1940, de Joseph et de Gabrielle Breton, Hervé Martin est professeur d’histoire d (...)

16Si l’instruction des marchands de toile et des tanneurs est généralement sommaire jusqu’au milieu du xixe siècle, on observe un notable changement à partir de cette époque. Les Julodezed passent plusieurs années en des écoles tenues par des religieuses. De plus en plus nombreux sont les garçons qui conduisent leurs études jusqu’au baccalauréat et au-delà. Plusieurs deviennent médecins, notaires, pharmaciens, vétérinaires, ingénieurs... Une recherche relative à l’origine sociale des élèves des collèges de Saint-Pol-de-Léon et de Lesneven dans l’entre-deux-guerres, voire au début des années 1950, montrerait que les descendants de paysans-marchands y étaient relativement nombreux. Parmi les écrivains d’origine julode du xxe siècle, on peut citer un théologien, Mgr Louis Soubigou5, un poète, Xavier Grall6, un historien, Hervé Martin7.

17La société Prigent-Quéinnec-Soubigou exceptée, les fabricants de toile et de cuir ne suscitent pas d’entreprises commerciales ou industrielles d’envergure. Ils sont à la fois tributaires des pesanteurs socio-économiques de leur milieu originel et réfractaires à la ville, où ils ne se sentent pas à l’aise.

18Il apparaît, au total, que l’assurance ou la superbe affichées par le patriciat paysan léonard ne doit pas faire illusion. S’il fait preuve d’ouverture, d’ambition et d’esprit d’entreprise au xviie siècle, c’est-à-dire à l’époque de la prospérité toilière, il s’avère peu ambitieux à partir du siècle suivant. La crise qui affecte l’artisanat toilier ne saurait suffire à expliquer cette timidité. Pour mieux comprendre celle-ci, on peut encore invoquer le complexe d’infériorité linguistique et culturel entretenu par les Juloded vis-à-vis des citadins. Ajoutons enfin qu’il est difficile d’être ambitieux et entreprenant quand on vit au milieu d’une population recroquevillée sur elle-même, plutôt pauvre, souvent analphabète, soucieuse, avant tout, de préparer les fins dernières et qui se fait d’elle-même une piètre idée.

19Mai 1995

Notes

1 Tanguy (Jean), Quand la toile va, op. cit., p. 89.

2 Ibid., p. 93.

3 Saint-Méen, op. cit., p. 326.

4 Né au manoir de Lanzéon de Jean-Pierre et de Jeanne Le Hir, Lañ Inisan fréquente le collège de Saint-Pol avant d’entrer au Grand séminaire. Ordonné en 1851, il est vicaire en plusieurs paroisses rurales puis enseignant avant de se retirer, à l’âge de 53 ans, au presbytère de Plounevez-Lochrist, où il meurt le 5 août 1891. Ses œuvres sont Emgann Kergidu (1877), Toull al Lakez (1878), Buhez Sant Fransez a Assiz (1889) ; On pourra au sujet de cet auteur se reporter à La bataille de Kerguidu, Paris, 1977, Présentation par Yves Le Berre ou encore à Pour servir à l’histoire de Plounevez-Lochrist, Père Marc Simon, Saint-Thonan, 1988, p. 183-193. Il est possible qu’un autre écrivain ait eu des ascendants tanneurs : il s’agit de Jean-Marie Abgrall. Né, à Kerlorec en Lampaul-Guimiliau, le 26 juin 1846, d’Alain et de Marie-Jeanne Guillou, Jean-Marie entre au Grand séminaire de Quimper après des études secondaires au Petit séminaire de Pont-Croix. Ordonné prêtre en 1870, l’évêque de Quimper, Mgr Nouvel de la Flèche, souhaite qu’il se fasse bâtisseur et l’envoie, en 1874, se former auprès du chanoine Marie-Joseph Brune qui fait office d’architecte diocésain de Rennes. Là, cependant qu’il apprend le métier, Jean-Marie Abgrall est conforté dans son intérêt pour l’inventaire des richesses artistiques de sa province. Ses premiers chantiers sont, comme à Poullan en 1879, de modestes presbytères. puis il reçoit la commande d’églises et de chapelles pour Plogastel-Saint-Germain, Plomelin, Landudec, Edern et, la réputation venant, Le Palais et Lorient. Le travail de maître d’œuvre qu’il exerce avec une rare conscience (1500 heures, confie-t-il, lui ont été nécessaires pour établir le dossier de la chapelle du Likès à Quimper) ne le détourne pas de l’étude et du relevé patrimoniaux. (Les architectes et l’idée bretonne (1904-1945) (thèse), Daniel Le Couédic, UBO, 1992, p. 159-161). En 1896, J.-M. Abgrall publie le Livre d’or des églises de Bretagne avec la collaboration de Charles Géniaux qui se charge de l’iconographie, puis, en 1904, L’architecture bretonne, étude des monuments du diocèse de Quimper (Ibid., note de la page 160).

5 Né à Lesneven en 1901 de Louis et d’Eugénie Dubois, Louis Soubigou – petit-fils de Jean-Pierre Soubigou, de Plounéventer – s’oriente vers le Grand séminaire de Quimper après des études au collège de Lesneven. Il poursuit sa formation à Rome où il obtient un doctorat de théologie et une licence ès sciences bibliques. Ordonné en 1924, il est professeur d’Écriture sainte au Grand séminaire de Quimper de 1926 à 1948. Il est ensuite vice-recteur de l’université catholique d’Angers et prélat du pape. En 1955, il se rend au Brésil où, rattaché au séminaire de Rio-de-Janeiro, il assure des retraites et des conférences jusqu’en 1958. Il revient ensuite résider à Coray où il poursuit des travaux commencés à l’époque où il enseignait au Grand séminaire de Quimper. Ce sont surtout Moïse et nous, Dans la beauté rayonnante des psaumes, Sous le charme de l’Évangile selon Saint-Luc, Pages d’Évangiles pour notre temps. Décédé en 1981, Mgr. Soubigou est enterré à Plounéventer. (Dictionnaire du monde religieux dans la France contemporaine, op. cit., art. de Marie-Thérèse Cloître, p. 388-389).

6 Né à Landivisiau, en 1930, de Joseph, tanneur, et de Marguerite David, Xavier Grall fréquente les collèges de Saint-Malo et de Saint-Pol-de-Léon avant d’entrer, en 1950, au Centre de Formation des Journalistes à Paris. Il demeure jusqu’en 1973, en cette ville où il s’exprime notamment dans La Vie catholique et le Monde. En 1974, il s’établit à Pont-Aven. Parmi ses œuvres, on peut citer : Mauriac Journaliste (1960), La Génération du Djebel, Africa Blues (1962), Cantique à Melilla (1964), Barde imaginé (1968), Glenmor, Fête de nuit (1972), La Sône des pluies et des tombes (1976), Le cheval couché (1977), Stèle pour Lamennais (1978), Rimbaud (1980), Solo (1981). Il meurt le 11 décembre 1981. (On pourra au sujet de cet auteur se reporter à Xavier Grall, Yves Loisel, Paris, 1989).

7 Né à Lesneven, en 1940, de Joseph et de Gabrielle Breton, Hervé Martin est professeur d’histoire du Moyen Âge à l’université de Haute-Bretagne. Il a publié divers ouvrages dont Les Ordres mendiants en Bretagne (1975), Fastes et malheurs de la Bretagne ducale (1982) en collaboration avec J.-P. Leguay, Le Métier de prédicateur à la fin du Moyen Âge (1988). Il a, par ailleurs, participé à divers ouvrages collectifs, dont Un pays de Cornouaille : Locronan et sa région (1979) (Dictionnaire de Bretagne, Joëlle Méar, Michel Renouard, Nathalie Merrien, Rennes, 1992, p. 201).

© Presses universitaires de Rennes, 1996

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