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Les corsaires de Granville

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Michel Aumont

Troisième partie. L’armement en course

L’armement en course

Texte intégral

1Granville pratiqua donc intensément la guerre de course. La logique consisterait dès lors à évaluer maintenant les résultats de ses campagnes et à les comparer avec ceux des autres ports pour vérifier la rentabilité de son activité corsaire. Par malchance, les archives restantes, trop rares et trop lacunaires, ne permettent pas de suivre ce projet sérieusement. En revanche, la richesse des fonds de l’Inscription maritime granvillaise est telle, surtout lorsqu’elle est complétée par la correspondance entretenue avec le secrétariat de la marine ou avec les autres ports, qu’une étude sociale peut être sérieusement envisagée.

2Jamais jusqu’à présent la recherche ne s’est encore véritablement intéressée aux acteurs mêmes de la guerre de course, à ceux qui la pratiquaient dans un port, de l’armateur au mousse. Quels étaient donc ces gens ? Ceux qui organisaient, ceux qui dirigeaient et ceux qui exécutaient ? Quelles motivations sous-tendaient leurs décisions et leurs actions ? Comment mettaient-ils en œuvre leurs entreprises ?

3Cette investigation concernera d’abord les armateurs, initiateurs de tout projet. Elle s’attachera ensuite à l’étude des navires et à l’artillerie, indispensables instruments pour ce genre d’entreprise. Elle se poursuivra par l’étude des équipages, forces vives sur lesquelles repose principalement l’activité guerrière.

4L’établissement d’une prosopographie mettra tous ces hommes en lumière et aidera à mieux comprendre, par voie de conséquence, ce qui constituait les différents moteurs de la guerre de course.

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