L’historiographie maritime et littorale en Bretagne sur la période XIIIe-XVIIIe siècle (1960-2011)
p. 45-51
Texte intégral
Le commerce maritime, la guerre et les ports
1Les deux auteurs Jean-Christophe Cassard1 en 1998 et Gérard Le Bouëdec2 en 1999 ont, dans deux livres complémentaires, brossé la trajectoire du commerce maritime breton depuis les origines jusqu’au XXe siècle. Si l’on se penche plus précisément sur la bibliographie, on constate que les historiens se sont intéressés au cabotage quand marins et négociants-armateurs français remplissaient la fonction de rouliers sur les routes du sel et du vin du XIVe et XVIe siècles entre le Bordelais, l’Aunis-Saintonge d’une part, les Pays-Bas et les rives de la Baltique et l’Angleterre d’autre part3. C’est ce que montre particulièrement l’historiographie bretonne. Les travaux de Jean Tanguy, Jean Delumeau, Henri Touchard, Tanguy Daniel entre 1956 et 1967 restent des références. Jean-Christophe Cassard4 et Jean Kerhervé5 pour les XIVe et XVe siècles s’inscrivent dans la continuité de ces travaux avec des articles sur la route du vin6, les échanges avec la Flandre et les marins bretons. De manière générale, les historiens de l’époque moderne ont ensuite négligé le cabotage comme il fut abandonné par le capitalisme maritime au XVIIe siècle au profit des destinations coloniales antillaises et asiatiques. En revanche, depuis quinze ans, le cabotage occupe à nouveau une place de choix avec les travaux de Gérard Le Bouëdec7 et de Pierrick Pourchasse8. Mais parallèlement nous avons beaucoup progressé sur un domaine laissé naguère de côté par les historiens, celui des pêches. Non pas celle de la morue qui très tôt avait mobilisé les historiens9 mais les petites pêches côtières et en particulier la pêche sardinière10. L’intégration de la Bretagne dans la nouvelle économie atlantique avait entre temps orienté les travaux des historiens sur les routes ultra-marines. L’histoire du grand commerce maritime va éclore à partir des années cinquante. Les travaux de Louis Dermigny ouvrent la route de l’océan Indien11. Mais c’est plus de vingt ans plus tard que les travaux sur Lorient et la Compagnie des Indes se multiplient avec la thèse de Philippe Haudrère12, suivie par d’autres publications qui montrent l’évolution de la recherche13. L’insertion de Saint-Malo dans le commerce espagnol colonial est déjà présente dans les travaux de Jean Delumeau14 en 1966, mais c’est André Lespagnol15 qui démontre la capacité des Malouins à expérimenter toutes les destinations ultra-marines sous Louis XIV : la route de Cadix et les circuits interlopes directs vers l’Amérique espagnole, la pêche à Terre-Neuve de la morue sèche et le circuit de sa distribution via la Méditerranée occidentale, le commerce de l’océan Indien, la traite des noirs16. Les ouvrages de Gaston Martin17 avaient ouvert avant la seconde Guerre Mondiale le dossier de Nantes et la traite des noirs. L’armement nantais… de Jean Meyer18 fut une étape essentielle. Mais ce sont les travaux de Serge Daget19 puis d’Olivier Pétré-Grenouilleau20 qui font aujourd’hui référence sans oublier les publications depuis 1999 des Cahiers des Anneaux de la Mémoire. En Bretagne, l’histoire pour la marine militaire profite du renouvellement de l’histoire navale par l’histoire économique et sociale dans les années 1980 avec les thèses sur les arsenaux d’Alain Boulaire21 puis d’Olivier Corre22 sur Brest et de Gérard Le Bouëdec23 sur Lorient. La thèse de Christophe Cérino se rattache à ce champ de recherche24. Mais la thématique de la guerre de course est un sujet majeur. André Lespagnol livre dans Messieurs de Saint-Malo… une synthèse brillante qui intègre les travaux antérieurs de Martin-Dédier et complète les recherches de Patrick Villiers25, et qui fut l’objet d’une publication particulière chez Apogée26. La course est aussi le champ de recherche de Philippe Hrodej27. Alain Berbouche, spécialiste du rapport entre marine et justice, a consacré de nombreux articles à la guerre de course et a publié en 2010 un ouvrage qui se penche sur le droit et les réalités de la course pour reprendre le sous-titre de l’ouvrage28. Mais la guerre maritime est aussi au cœur des travaux des médiévistes29 et notamment de Marc Russon30.
L’estran
2L’estran en tant qu’objet de recherche a eu du mal à émerger du fait de l’atomisation des sujets et des approches. Les juristes très tôt s’intéressent à l’estran mais avant tout pour aborder l’encadrement juridique et la réglementation des activités qui s’y déroulent à la faveur des mutations des usages et des conflits qui s’y développent. Les historiens du droit s’engagent dans l’étude des institutions qui s’affirment avec la première loi littorale que constitue l’ordonnance de Colbert de 1681 qui définit la notion de domaine public maritime. Les thèses de Marcel Gouron sur l’amirauté de Guyenne31, de Jean-Marie David32 sur l’amirauté de Provence précèdent l’activité féconde de Joachim Darsel33 qui va, après sa thèse sur l’Amirauté bretonne, publier des articles sur l’ensemble des amirautés de l’ouest français.
3Au-delà de la seconde guerre mondiale, l’étude de l’estran n’apparaît pas plus lisible en tant que telle car elle est totalement fragmentée. L’histoire du sel déjà présente dans la première moitié du XXe siècle34, va connaître un dynamisme et un renouvellement que vont marquer deux ouvrages majeurs, Le rôle du sel dans l’Histoire, sous la direction de Michel Mollat35 en 1968 ; la grande synthèse de Jean-Claude Hocquet, Le sel et le pouvoir de l’an mil à la Révolution française, en 1985. La création de la commission internationale du sel en 1981 va contribuer à l’autonomisation de ce champ de recherche particulièrement fécond. Henri Touchard, dans la préface de Le sel de la Baie36 dernier ouvrage qui rassemble les communications d’un colloque de 2004, souligne l’abondance des colloques et congrès et évalue la bibliographie choisie à au moins 150 titres. La Loire est une frontière entre le système des œillets pratiqué à Guérande (aire de vaste cristallisation) et le système des aires pratiqué au sud (aire de petite cristallisation). Mais au début du XVIIIe siècle, au sud de la Loire dans le marais, comme dans le Golfe du Morbihan, les Guérandais contribuent à l’extension du système des œillets. À Séné, dans le Golfe du Morbihan, le choix des Chanoines de Vannes de faire appel aux Guérandais répond à leur souci d’obtenir rapidement des résultats, cet investissement devant permettre d’effacer à terme les pertes consécutives à leur spéculation dans le système de Law. Les travaux de Gildas Buron37 nous fournissent un glossaire du façonnage de l’estran par les paludiers guérandais avec ses salines, scannes, œillets, trémets ou tessaliers, étiers, vasières, cobiers, guivres, ladurées et mulons.
4C’est par l’étude des usages que se constitue une bibliographie sur l’estran qui doit à la fois aux travaux des universitaires et à ceux des sociétés savantes. Le thème du goémon est au cœur de la thèse de droit de Marie-Jacqueline Destouches38 qui présente la réglementation de la collecte et des usages des engrais marins. Mais l’intervention de l’anthropologue Philippe Jacquin va se révéler décisive avec la parution de son Goémonier39 en 1980, qui ouvre de nouvelles perspectives sur l’estran et la construction sociale des territoires. Il revient sur la thématique goémonière, avec « La guerre des algues », dans le cadre d’un colloque sur « Pouvoirs et littoraux » en 199840. Cette approche sociale se retrouve dans un article de J. Plassart41 qui étudie l’importance des algues dans la vie des îliens, chez Jean-François Henri qui s’intéresse aux brûleurs de varech au XIXe siècle à l’île d’Yeu42 et chez Pierre Arzel qui publie Les Goémoniers43 en 1987.
5La question des pêcheries d’estran et d’estuaires est un autre aspect important de la bibliographie44. Dans la Revue maritime et coloniale de 1887, le sous-commissaire de l’Inscription maritime Busson45 rédige un article sur les établissements de pêche et le domaine public maritime. Jacqueline Trémembert-Le Braz soutient une thèse, sur les pêcheries en Bretagne méridionale jusqu’à la fin de l’Ancien Régime, en 194146. Mais la thèse de Jacques Boucard sur les écluses à poisson de l’île de Ré, constitue une étape importante47. Les recherches des archéologues Marie Yvane Daire et Loïc Langouët nous offrent un dernier état des anciens pièges à poissons48. Il faut encore souligner la précocité des travaux de Philippe Jacquin. Il a multiplié les interventions dans les colloques sur les acteurs de l’estran, avec des titres toujours très expressifs, « les pieds rouges49 », « les collecteurs des grèves50 » ou « les hommes de pierres51 ». Mais l’estran constitue aussi un vrai garde-manger. Philippe Zérathe52 pour le Golfe du Morbihan et Olivier Levasseur53 pour le Trégor, ont, à partir des rapports de Le Masson du Parc décliné les différentes formes de collectes des ressources de l’estran.
Les sociétés littorales
6Les historiens des différents champs se sont longtemps ignorés en oubliant que le littoral est territoire d’interface et que l’estran n’est, en temps qu’espace vécu, que l’extension du territoire villageois. C’est en considérant que le littoral est le meilleur observatoire du rapport à la mer que les historiens du champ maritime vont s’intéresser aux sociétés littorales et à leur territoire ouvrant des perspectives nouvelles de rencontre y compris au niveau interdisciplinaire. L’histoire des gens de mer qu’Alain Cabantous a sortis de l’ombre au début des années 1980 va être décisive54. Nourrie des travaux sur les représentations menés par Alain Corbin55, il va orienter ses publications sur les identités maritimes56. Une orientation économique et sociale, enrichie par les travaux des ruralistes sur la pluriactivité va montrer que les populations du littoral entretiennent des relations plurielles avec la mer. Dès les années 1980, les historiens ruralistes57 ont affirmé que la pluriactivité l’emporte sur l’exercice exclusif d’un métier dans les campagnes. Le colloque organisé en 2002 à Lorient et publié en 2004, réunissant des historiens du monde maritime et du monde rural ainsi que des ethnologues, a démontré la validité de ce concept de pluriactivité défini dans un article publié dans les Annales de Bretagne et des Pays de l’Ouest58.
7En réalité la pluriactivité apparaît comme « un mode de vie parfaitement intégré par les habitants qui savent tirer parti de leur situation d’interface entre terre et mer59 ». Les populations littorales ont appris à gérer leur territoire et notamment l’estran, et leur temps, et notamment la saisonnalité des activités maritimes et agricoles60. Elles intègrent les pratiques illicites comme la contrebande et le pillage des bateaux naufragés. Dans les années 1970-1990, les travaux sur les archives de l’amirauté de Quimper de Theurkauffet Peigné61, l’ouvrage d’Alain Cabantous62 sur les côtes barbares ont largement mis l’accent sur la collecte des produits des naufrages. En effet, les produits des cargaisons qui ne se sont pas dilués dans l’eau de mer, les barriques de vin, le bois issu de la coque ou du chargement, les pièces textiles et les voiles, constituent des opportunités à saisir, même si la collecte est parfois précédée d’une phase active de prédation. Surtout la nouveauté de l’analyse de Morgane Vary vient de l’intégration des activités illicites dans la pluriactivité. La mendicité des temps creux, la prostitution des périodes difficiles, la fraude et la contrebande d’attente, dont le territoire de prédilection est l’estran, s’inscrivent parfaitement dans cette pluriactivité de survie qui contribue à l’existence d’une économie informelle faite de trafics, de vols, de débits clandestins, de recel à laquelle participent, notamment pour le tabac, des populations installées et qui sont commanditaires et investisseurs63. L’étude des communautés littorales à travers les micro-élites des petits ports – le temps des travaux sur les élites n’est pas pour autant révolu – ouvre de nouvelles perspectives sur leur réactivité et mettent en lumière les dynamiques familiales et individuelles comme le révèlent les travaux récents sur le Golfe du Morbihan64. Des gens de mer65 aux sociétés littorales, de la pluriactivité à la réactivité, l’approche des communautés littorales est aujourd’hui plus globale66.
Notes de bas de page
1 J.-C. Cassard, Les bretons et la mer au Moyen Âge. Des origines au milieu du XIVe siècle, PUR, 1998, 198 p.
2 G. Le Bouëdec, Les Bretons sur les mers, Ouest France, 1999, 251 p.
3 M. Mollat, Le commerce maritime normand à la fin du Moyen Âge, Plon, 1952. H. Touchard, Le commerce maritime breton à la fin du Moyen Âge, Les Belles Lettres, 1967. É. Trocme, M. Delafosse, Le commerce rochelais de la fin du XVe au début du XVIIe siècle, Sevpen, 1958. J. Craeybeckx, Le grand commerce d’importation. Les vins de France aux anciens Pays-Bas (XIIIe-XVe siècles), Sevpen, 1959. J. Tanguy, Le commerce de Nantes au milieu du XVIe siècle, Sevpen, 1956 ; avec André Lespagnol, « Penmarc’h, port européen aux XVe-XVIe siècles ». « Réflexion sur le destin problématique, le pays bigouden à la croisée des chemins », no 17, Revue du Cap Caval, 1993. Quand la toile va. L’industrie toilière du XVIe au XVIIIe siècle, Apogée, 1994. J. Delumeau, L’Alun de Rome, Sevpen, 1963. T. Daniel « Le cabotage sur les côtes méridionales de la Bretagne à la fin du XVe siècle », Bulletin philologique et historique, 1966, vol. 1, p. 157-183. P. Dollinger, La Hanse (XIIIe-XVIIe siècles), Aubier-Montaigne, 1964. Mais il faut lire l’ouvrage récent sous la direction de M. Bochaca et J.-L. Sarrazin intitulé Ports et littoraux de l’Europe atlantique. Transformations naturelles et aménagements humains (XIVe-XVIe siècles), PUR, 2007.
4 J.-C. Cassard, « Les flottes du vin à Bordeaux au début du XIVe siècle », Annales du Midi, tome 95, 1983, p. 119-133. « Des marins bretons à Bordeaux dans la seconde moitié du XVe siècle », Charpiana, Rennes, 1991, p. 767-774.
5 J. Kerhervé, « Les relations entre la Bretagne et les Anciens Pays-Bas du Moyen Âge au début des temps modernes », Les champs relationnels en Europe du nord et du nord-ouest, des origines à la fin du Premier Empire, Calais, 1994, p. 193-221.
6 F. Bagot, « Le trafic maritime breton et sa protection sous Henri II : “le Convoi de mer” et les États de Bretagne », Bulletin philologique et historique, 1968, p. 819-827.
7 G. Le Bouëdec « Le cabotage sur la façade atlantique au XVIIIe siècle », dans D. Woronoff, La circulation des marchandises dans la France d’Ancien Régime, Comité pour l’histoire économique et financière de la France, 1998, p. 53-83. « La Compagnie des Indes et le cabotage atlantique au XVIIIe siècle », Bulletin de la RHMC, 1997, ½, p. 140-167. « Les enjeux du cabotage européen (XIVe-XIXe siècles) », dans C. Buchet, J. Meyer, J.-P. Poussou, La puissance maritime, PUPS, 2004, p. 377-394. « Produits vivriers et matières premières dans le développement du cabotage en Europe atlantique (de la péninsule ibérique à l’Europe du nord), XVe-XVIIIe siècles », dans Ricchezza del mare, Richezza dal mare, Secc. XIII-XVIII, Instituto Internationale di Storia Economica « F. Datini » Prato, Série II – Atti delle « Settimane di Studi » e. altri Convegni, Le Monnier, 2006, p. 267-285. « Intra-european coastal shipping from 1400 to 1900. A long forgotten sector of development », dans P. C. Emmer, O. Pétré-Grenouilleau, J. V. Roitman), A Deus Ex Machina Eevisited Atlantic Colonial Trade and European Development, Brill, 2006, p. 89-107.
8 Pierrick Pourchasse, Le commerce du Nord, les échanges commerciaux entre la France et l’Europe septentrionale au XVIIIe siècle, PUR, 2006, 390 p.
9 C. de la Morandière, Histoire de la pêche française de la morue en Amérique septentrionale, Maisonneuve et Larose, 1962.
10 D. Robin, Pêcheurs bretons sous l’Ancien Régime, l’exploitation de la sardine sur la côte atlantique, PUR, 2000 ; X. Dubois, La révolution sardinière, pêcheurs et conserveurs en Bretagne Sud au XIXe siècle, PUR, 2004.
11 L. Dermigny, La chine et l’occident, le commerce de Canton au XVIIIe siècle (1719-1833), Sevpen, 1963.
12 P. Haudrère, La Compagnie française des Indes, Librairie de l’Inde, 1989. G. Le Bouëdec, « Les approvisionnements de la compagnie des Indes (1737-1770) », Histoire, Économie et Société, no 3, 1982, Sedes, p. 377-412.
13 P. Haudrère, G. Le Bouëdec, Les Compagnies des Indes, Ouest France, 1999, et nouvelles éditions 2001, 2005 et 2010. G. Le Bouëdec, B. Nicolas, Le Goût de l’Inde, PUR, 2008.
14 J. Delumeau, Le Mouvement du Port de Saint-Malo (1681-1720), Rennes, 1966.
15 A. Lespagnol, Messieurs de Saint-Malo : une élite négociante au temps de Louis XIV, Ancre de Marine, 1991, réédition aux PUR en 1997.
16 A. Roman, Saint-Malo au temps des négriers, Karthala, 2001.
17 Gaston-Martin, L’ère des Négriers (1714-1774) d’après les documents inédits : Nantes au XVIIIe siècle, Paris, Félix Alcan, 1931, 452 p.
18 J. Meyer, L’armement nantais dans la deuxième moitié du XVIIIe siècle, Sevpen, 1969. L. Roblin, « Les navires, les structures et le financement de l’armement nantais (fin XVIIe-début XVIIIe siècle) », Histoire, Économie et Société, 1991, t. 2, p. 195-213.
19 S. Daget, La traite des Noirs, Ouest-France Université, 1990, 300 p.
20 O. Pétré-Grenouilleau, L’argent de la traite. Milieu négrier, capitalisme et développement : un modèle, Paris Aubier, 1996. Moi, Joseph Mosneron (1748-1833), armateur négrier. Portrait culturel d’une bourgeoisie négociante au siècle des lumières, Apogée, 1995. Nantes au temps de la traite des noirs, Hachette littératures, 1998.
21 A. Boulaire, Brest et la marine Royale de 1660 à 1790, Paris IV, 1988, inédite. Brest et la Royale, Éditions de la Cité, 1989.
22 O. Corre, Brest, base du Ponant, structure, organisation et montée en puissance pour la guerre d’Amérique (1774-1783), thèse de doctorat d’histoire, université Rennes 2, 2003.
23 G. Le Bouëdec, Le port et l’arsenal de la Compagnie des Indes. De la Compagnie des Indes à la Marine cuirassée, Librairie de l’Inde, 1994. G. Le Bouëdec, S. Llinares, « Les arsenaux face aux enjeux géostratégiques atlantiques (XVIIe-XIXe siècles) », dans C. Hermann, Enjeux maritimes des conflits européens (XVIe-XIXe siècles), Enquêtes et documents, Ouest Éditions, 2002, p. 149-167.
24 C. Cerino, « Des îliens dans la tourmente des guerres maritimes : sociétés insulaires, garnisons et économie littorale au XVIIIe siècle », dans Guerre et économie dans le monde atlantique du XVIe au XXe siècle, 2006, Presses universitaires de Bordeaux, p. 237-249.
25 P. Villiers, Marine royale, corsaires et trafic dans l’Atlantique, de Louis XIV à Louis XVI, Dunkerque, 1991.
26 A. Lespagnol, La course malouine au temps de Louis XIV, Apogée, 1995. Martin-Deidier, La guerre de course à Saint-Malo de 1688 à 1814, thèse, Paris, 1976.
27 P. Hrodej, Jacques Cassard, corsaire et armateur du Roi (1679-1740), PUR, 2002.
28 A. Berbouche, Pirates, flibustiers et corsaires de René Duguay-Trouin à Robert Surcouf, le droit et les réalités de la course, Pascal Galodé Éditeurs, 2010.
29 A. Gallice, « Les bavures de l’action corsaire : l’exemple du Croisic (1450-1550) », Annales de Bretagne et des pays de l’Ouest, tome 109, 2002-2003, p. 7-17. C. Lauriot-Prévost, « La guerre de course en Bretagne pendant la guerre de Cent Ans », Bulletin philologique et historique, Paris, 1966, vol. 1, p. 61-79.
30 M. Russon, Les côtes guerrières. Mer, guerre et pouvoirs au Moyen Âge, France-façade océanique (XIIIe-XVe siècles), PUR, 2004. « La piraterie à la fin du Moyen Âge : l’insécurité maritime dans l’Atlantique et sur les côtes de Bretagne aux XIVe et XVe siècles », Bulletin de la société archéologique d’Ille-et-Vilaine, tome XCII, 1990, p. 35-60.
31 M. Gouron, L’amirauté de Guyenne depuis le premier amiral anglais en Guiennne jusqu’à la Révolution, Sirey, 1938.
32 J.-M. David, L’amirauté de Provence et des Mers du Levant, 1942.
33 J. Darsel, L’Amirauté de Bretagne, des origines à la fin du XVIIIe siècle, thèse d’histoire du droit, Paris, 1954, éditée dans cet ouvrage. Voir aussi « Contribution de la Bretagne à l’élaboration d’un droit de la mer », Bulletin philologique et historique du CTHS, année 1966, actes du 91e congrès des sociétés savantes, 1968, p. 1-14.
34 L. Papy, « Les marais salants dans l’Ouest : étude de géographie humaine », Revue géographique des Pyrénées et du Sud-Ouest, t. II, 1931, p. 121-161.
35 M. Mollat (dir.), Le rôle du sel dans l’Histoire, PUF, 1968.
36 J.-C. Hocquet et J.-L. Sarrazin, Le sel de la baie, histoire, archéologie, ethnologie des sels atlantiques, PUR, 2006.
37 G. Buron, La Bretagne des marais salants, t. 1, 2000 ans d’histoire ; t. 2, Hommes du sel, Skol Vreizh, 1999-2000. « Pour une analyse historique du paysage salicole guérandais », Annales de Bretagne et des pays de l’Ouest, 1997, p. 7-46.
38 M.-J. Destouches, Le Goémon en Bretagne : étude historique de la réglementation, thèse de droit, Paris, 1962. Voir également sa synthèse, « La récolte du goémon et l’ordonnance de Marine », Annales de Bretagne, t. 29, 1972, p. 349-371.
39 P. Jacquin, Le Goémonier, Berger-Levraut, 1980.
40 P. Jacquin, « La guerre des algues. Contestations et affrontements pour le partage de l’estran dans la France de l’Ouest », dans G. Le Bouëdec, F. Chappé, Pouvoirs et littoraux, PUR, 2000, p. 617-622.
41 J. Plassart, « L’importance du goémon dans la vie des îliens du XVIIe au début du XXe siècle », Cahiers de l’Iroise, no 1, janvier-mars 1981, p. 81-83.
42 J.-F. Henry, « Les brûleurs de varech à l’île d’Yeu au XIXe siècle », dans D. Guillemet et J. Peret, Les sociétés littorales du Centre-Ouest atlantiques, Société des antiquaires de l’Ouest, 1996, p. 649-659.
43 P. Arzel, Les Goémoniers, L’Estran/Le Chasse marée, 1987.
44 Des éditions des rapports de Le Masson du Parc mettront à la disposition des historiens une source essentielle pour l’étude de l’estran. Voir en particulier : Pêches et pêcheurs du domaine maritime aquitain ; procès verbaux des visites de François Le Masson du Parc, Inspecteur général des pêches du royaume, édition critique par D. Lieppe, Entre-deux-Mers Éd., 2004. Se référer à É. Dardel, État des pêches maritimes sur les côtes occidentales de la France au début du XVIIIe siècle, d’après les procès-verbaux de l’inspecteur des pêches Le Masson du Parc (1723-1732), Paris, 1941.
45 R. Busson, « Les établissements de pêche et le domaine public maritime », Revue maritime et coloniale, oct.-déc. 1887, t. 95.
46 J. Tremembert-Le Braz, Les pêcheries en Bretagne méridionale jusqu’à la fin de l’Ancien Régime, thèse manuscrite, École des chartes, 1941.
47 J. Boucard, Les écluses à poissons de l’île de Ré, Rupella, 1984. Voir aussi Y. Soulet, « Les écluses à poissons en pierres sèches de Noirmoutier », Lettres aux amis de l’île de Noirmoutier, 2e trim. 1995, p. 2-23. Voir également l’approche archéologique des pièges à poisson dans C. Jones, « Wall in the sea, the goradau of Menai », Nautical Archeology, vol. 12, no 1, February 1983, p. 28-40.
48 M.-Y. Daire, L. Langouët, « Histoire des pêches et archéologie des anciens pièges à poissons. Un patrimoine à la croisée des chemins », Revue d’histoire maritime, PUPS, no 15, 2012.
49 P. Jacquin, « Les pieds rouges du littoral : des villages face à la mer, un exemple d’écosystème océanique », dans P. Villiers, C. Pfister-Langanay, La pêche en Manche et mer du nord, Cahiers du Littoral, 1998, p. 129-138.
50 P. Jacquin, « Images des collecteurs des grèves », dans G. Le Bouëdec, F. Chappé, Actes de la table ronde tenue à l’université de Bretagne-Sud, 1996, p. 88-91.
51 P. Jacquin, « Les hommes de pierre », dans G. Le Bouëdec, F. Chappé, Représentations et images du littoral, PUR, 1998, p. 85-92.
52 P. Zerathe, Les gens de mer du département maritime de Vannes (fin XVIIe-fin XVIIIe siècle). Métiers, statut et identité, doctorat d’histoire, Paris I, 2000.
53 O. Levasseur, Les usages de la mer dans le Trégor au XVIIIe siècle, doctorat d’histoire, université Rennes 2, 2000. « La gestion des ressources marines de l’estran au XVIIIe siècle », Mémoires de la Société d’histoire et d’archéologie de Bretagne ; actes du congrès de Dol, t. LXXIX, 2001, p. 339-364.
54 T. J. A Le Goff, « Le recrutement géographique et social des gens de mer bretons à la fin de l’Ancien Régime », dans La Bretagne, une province à l’aube de la Révolution, CRBC, 1989, p. 72-86.
55 A. Corbin, Le territoire du vide, l’occident et le désir de rivage (1750-1840), Aubier, 1988.
56 A. Cabantous, Dix mille marins face à l’océan. Les populations maritimes en France (XVIIe-XIXe siècles), Aubier, 1995. Le ciel dans la mer. Les côtes barbares. Pilleurs d’épaves et sociétés littorales en France (1680-1830), Fayard, 1993. Les citoyens du large : les identités en France (XVIIe-XIXe siècles), Aubier, 1995.
57 La pluriactivité dans les familles, textes réunis et présentés par F. Clerc, P. Lacombe, H. Mendras et C. Mesliand, colloque de l’Association des ruralistes français, ARF, 1984.
58 G. Le Bouëdec, « La pluriactivité dans les sociétés littorales, XVIIe-XIXe siècles », Annales de Bretagne et des pays de l’Ouest, tome 109, année 2002, no 1, p. 61-90.
59 C. Guenot, « Pluriactivité et identité sociale dans les paroisses littorales de Basse-Bretagne au XVIIIe siècle », dans G. Le Bouëdec et alii, op. cit., p. 197-208.
60 D. Guillemet, Les îles de l’Ouest (de Bréhat à Oléron) du Moyen Âge à la Révolution, Geste Éditions, 2000.
61 M.-C. Theurkauff et E. Peigne, Naufrageurs et Pilleurs sur les côtes de Cornouaille au XVIIIe siècle, MM, Paris X, 1973-1974.
62 A. Cabantous, Les côtes barbares. Pilleurs d’épaves et sociétés littorales en France (1680-1830), Fayard, 1993. Voir également J. Peret, Naufrages et pilleurs d’épaves sur les côtes charentaises aux XVIIe et XVIIIe siècles, Geste Éditions, 2004.
63 M. Vary, Intégration sociale des populations marginales sur le littoral breton au XVIIIe siècle, thèse d’histoire soutenue à l’université de Bretagne-Sud sous la direction de G. Le Bouëdec, 2007.
64 C. Bertho-Leclerc, « Population maritime et population rurale en Bretagne au XVIIIe siècle : l’exemple de la presqu’île de Rhuys », Annales de Bretagne et des pays de l’Ouest, t. LXXXIV, septembre 1977, p. 391-422. P. Dalido, Arz et Izenah, deux îles cousines en Morbihan : gens de mer (1748-1797), 1989, 232 p. G. Le Bouëdec, « Les petits ports bretons (XVIe-XIXe siècles) », dans G. Buti et G. Le Bouëdec, « Les petits ports. Usages, réseaux et sociétés littorales (XVe-XIXe siècles) », Rives méditerranéennes, revue de l’UMR Télemme, no 35, 2010, p. 61-78.
65 M. Bouyer, Les marins de la Loire dans le commerce maritime nantais au XVIIIe siècle, PUR, 2010.
66 G. Le Bouëdec, « Pour une histoire sociale de l’estran français, du XVIe siècle à la Seconde Guerre mondiale », Annales de Bretagne et des pays de l’Ouest, t. 117, décembre 2010, no 4, p. 135-164.
Auteur
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Gérard Le Bouëdec
Docteur de troisième cycle et docteur d’État de l’université Paris IV-Sorbonne. Professeur émérite d’histoire maritime, membre de l’UMR CNRS CERHIO, il a développé la recherche en histoire maritime à l’université de Bretagne Sud et créé le GIS d’histoire maritime conventionné avec le CNRS et dont il assure aujourd’hui la direction. Il est codirecteur de la Revue d’histoire maritime des Presses universitaires de Paris-Sorbonne.
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