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Filmer l'acte de création

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Pierre-Henry Frangne
, 
Gilles Mouëllic
, 
Christophe Viart

Première partie

La création en direct : L’Amour fou de Jacques Rivette (1968)

Antony Fiant

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Extrait du texte

« En art, le savoir-faire est manquement à l’essentialité. L’artiste qui n’est pas en disposition d’oublier son savoir-faire devient progressivement paralysie de lui-même. »
Louis Calaferte, Perspectives.

Afin de bien appréhender la façon dont Jacques Rivette filme l’acte de création dans L’Amour fou, il convient tout d’abord de retracer la genèse du film, d’évoquer la réflexion qu’il l’a accompagnée. En 1967, sur la proposition de Georges de Beauregard de réaliser un film en peu de temps et à petit budget, Rivette, pour son troisième long métrage, change radicalement de méthode de travail. Le résultat est un film hors normes d’une durée de quatre heures et douze minutes. Le distributeur tenta bien d’imposer une version réduite de moitié mais fort heureusement le public parisien la dénigra au profit de la version longue.

Le cinéaste avouera s’être particulièrement ennuyé sur les tournages de ses deux premiers longs métrages Paris nous appartient en 1958-1959 et Suzanne Simonin, la Reli...

Auteur

Antony Fiant est maître de conférences en études cinématographiques à l’université Rennes 2. Il est l’auteur d’une monographie consacrée à Otar Iosseliani (Et) Le Cinéma d’Otar Iosseliani (fut) (Paris, L’Âge d’homme, 2002) et de nombreux articles notamment dans les revues CinémAction, Images Documentaires, La Lettre du cinéma, Positif et Trafic. Il a aussi dirigé avec Roxane Hamery le volume collectif Le Court métrage français de 1945 à 1968, vol. 2 (Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2008).

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