Genèse de l’organisation et des problèmes du système scolaire de la Troisième République
p. 27
Texte intégral
1La constitution de l’école d’État en France est, pour une large part, le produit d’un mouvement social qui s’est constitué dans le cadre nouveau des institutions post-révolutionnaires. Une première phase aboutit à l’organisation, autour de 1880, d’un système scolaire, dont les différentes parties, partiellement autonomes les unes par rapport aux autres, s’adressent à des catégories définies de la population.
2Les débats qui ont accompagné ce mouvement social ont fait l’objet de nombreuses analyses, notamment en ce qui concerne les relations conflictuelles entre l’Église et l’État pour le contrôle des enseignements. Sujet principal de cette première partie, la genèse des éléments qui constituèrent les parties interdépendantes du système scolaire de 1880 est moins bien connue. À travers un petit nombre de controverses durables, de tentatives de création ou de transformation d’écoles existantes, on peut suivre l’élaboration des différentes filières de scolarisation autour desquelles s’organise le système scolaire de 1880.
3Le premier chapitre présente les catégories de base de l’approche de la scolarisation utilisée dans cet ouvrage ainsi que les modes de raisonnement qui, au XIXe siècle, prescrivent le devoir-être des différentes filières scolaires. Il examine les termes des débats sur la création des différentes parties de ce système et offre une vue d’ensemble sur l’organisation de l’instruction publique comme département ministériel. Le chapitre ii est centré sur des transformations du fonctionnement de l’enseignement primaire entre 1830 et 1880. Au cours de cette période, sont fixés et diffusés au plan national dans l’enseignement public une organisation des écoles élémentaires et un savoir-faire en matière d’enseignement qui ont rendu possibles les développements de la scolarité post-obligatoire de la période suivante. Le chapitre iii est consacré aux débats et aux tentatives de création d’une filière d’enseignement s’adressant aux nouvelles classes moyennes « découvertes » par les élites politiques au cours du premier tiers du XIXe siècle. Le chapitre iv analyse les termes d’une interrogation, dépourvue de conclusion institutionnelle jusqu’en 1880 et au-delà, sur la possibilité d’assurer, dans des écoles ou par des solutions alternatives (cours, ateliers rattachés à des écoles, etc.), une formation de la main-d’œuvre engagée dans la production industrielle et le commerce. Un dernier chapitre expose les transformations internes et le développement quantitatif entre 1830 et 1880 des deux formes instituées de scolarisation qui se situent au-delà de l’enseignement élémentaire et s’adressent aux garçons, ainsi que l’élaboration d’une offre de scolarisation publique pour les filles au-delà de l’enseignement élémentaire.
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