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Jérôme Lalande

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Guy Boistel
, 
Jérôme Lamy
, 
Colette Le Lay

Deuxième partie. Nouer des correspondances

Deux correspondants du vieil astronome Lalande : Honoré Flaugergues et Franz Xaver von Zach

Simone Dumont et Suzanne Débarbat

Texte intégral

1L’Observatoire de Paris dispose de lettres concernant deux correspondants de Lalande (figure 1) pendant les seize dernières années de sa vie. Ce sont Honoré Flaugergues (1755-1830), notable de Viviers (Ardèche), et Franz Xaver von Zach (1754-1832) (figure 2), premier directeur de l’observatoire du Seeberg près de Gotha depuis 1792.

Figure 1. Jérôme Lalande (1732-1807). Ce portrait à 43 ans, gravé par Augustin Saint-Aubin, accompagné d’un quatrain de Cubières, a été offert par ses élèves francs-maçons. © Bibliothèque de l’observatoire de Paris.

Figure 2. Portrait du Baron de Zach (1754-1832), alors âgé. © Bibliothèque de l’observatoire de Paris.

2Après avoir relaté comment ces lettres nous sont parvenues, nous en examinerons le contenu et découvrirons quelles en sont les thématiques majeures. Une place plus importante sera accordée à la correspondance avec von Zach qui n’a pas encore été publiée.

La trajectoire de deux fonds d’archives

  • 1 Jérôme Lalande, Lettres à Madame du Pierry et au juge Honoré Flaugergues, Lalandiana I, textes édi (...)

3Flaugergues, homme soigneux, a conservé ses registres d’observation et toute sa correspondance concernant l’astronomie. À sa mort, sa bibliothèque, ses manuscrits et ses instruments ont été achetés par Marc Seguin d’Annonay, constructeur du premier pont suspendu. En 1883, lors de sa visite à Annonay, pour l’inauguration du monument aux Montgolfier, Félix Tisserand, directeur de l’Observatoire de Paris, reçut des mains d’Augustin Seguin, héritier de Marc, quatre registres d’observations. Un siècle plus tard, la Bibliothèque de l’Observatoire saisit l’opportunité d’une vente pour acquérir un « dossier Seguin » contenant, entre autres, 108 lettres ou documents provenant de Jérôme Lalande, conservés par Flaugergues. Ils ont été publiés par Simone Dumont et Jean-Claude Pecker en 20071.

  • 2 Michel épouse en 1788 Marie-Jeanne Amélie Harlay, que Lalande appelle « ma fille ». Ils auront qua (...)
  • 3 Remerciements à Françoise Launay pour cette information.
  • 4 C’est à l’occasion de ses recherches pour sa thèse en vue du diplôme d’archiviste-paléographe que (...)

4Les 90 lettres de Zach à Lalande ont été conservées par ce dernier. Son neveu Michel Lefrançois-Lalande en a hérité. À sa mort en 1839, les manuscrits qu’il possédait ont été partagés entre ses enfants. Les lettres qui nous intéressent ont été attribuées à Isaac, fils aîné de Michel2. Généreux, le major Isaac Delalande (en 1837, Michel Lefrançois a obtenu un arrêté lui permettant d’adopter le nom de Lalande, que ses enfants ont conservé3) fit don de ces lettres, avec les carnets d’observation de son père, à François Arago, directeur des observations à l’Observatoire. Mme Laugier, nièce d’Arago, fille de l’astronome Louis Mathieu et épouse de l’astronome Émile Laugier, a hérité les lettres de Zach et les a données à l’Observatoire à la fin du XIXe siècle (elle est décédée en 1900). Oubliées dans les archives, elles ont été retrouvées par Jean-Marie Feurtet4 à l’automne 2006.

Honoré Flaugergues, astronome et juge de paix (1755-1830)

  • 5 Guillaume Bigourdan (1851-1932), astronome à l’Observatoire de Paris, entreprit de faire l’histoir (...)
  • 6 A. Mazon, Notice sur l’astronome Flaugergues de Viviers, Privas, Imprimerie Centrale de l’Ardèche, (...)
  • 7 Simone Dumont et Solange Grillot, « L’astronomie d’amateur en France de 1789 à 1830 : deux exemple (...)
  • 8 Jérôme Lalande, Lettres à Madame du Pierry et au juge Honoré Flaugergues, Lalandiana I, textes édi (...)

5Depuis l’entrée dans les archives de l’Observatoire de Paris des registres d’observations de Flaugergues, sa vie et ses travaux ont été étudiés par Bigourdan5, et Mazon6 et, plus tard, par Dumont, Grillot7 et Pecker8. Dans ces monographies, on découvre que Flaugergues débute ses observations astronomiques en 1783. Ruiné par la Révolution, il occupe diverses fonctions dans le département de l’Ardèche de 1793 à 1795. Élu en décembre 1795 juge de paix à Viviers (figure 3) où il a maison et terrain, il occupe cette fonction jusqu’à sa mort, malgré les changements de régime (il était jacobin et la Restauration aurait pu le chasser).

6Soucieux de faire partager ses observations, Flaugergues entre d’abord en correspondance avec Méchain, alors chargé de la Connaissance des temps. Puis il envoie une première lettre à Lalande contenant un mémoire sur l’éclipse de Soleil du 3 juin 1788 (figure 4). La réponse de Lalande est datée du 1er avril 1789. Et, jusqu’en février 1791, sept lettres vont se succéder, donnant des conseils et des commentaires sur un passage de Mercure et les disparitions et réapparitions des anneaux de Saturne observés par Flaugergues. Après une interruption bien compréhensible en cette période troublée, la correspondance reprend en 1795 ou 1796 lors de la création du Bureau des longitudes et de la nomination de Flaugergues comme associé non résidant de l’Institut, dans la première Classe. Lalande accuse réception des observations de Flaugergues qu’il publie dans la Connaissance des temps dont il a de nouveau la responsabilité depuis le départ de Méchain pour mesurer la méridienne.

  • 9 Pour plus d’informations sur Jacques Vidal (1747-1819) et François Garipuy (1711-1782) voir Jérôme(...)

7Par la suite, Flaugergues propose ses services pour effectuer des calculs et Lalande, toujours en quête de calculateurs, lui assigne deux tâches : réduire des étoiles observées par Jacques Vidal, qui deviendra directeur de l’observatoire de Garipuy9 (futur observatoire de Toulouse) et qui ne calcule pas, et effectuer les calculs pour une table de Mercure. Selon le cas, Lalande le remercie pour ses envois ou s’impatiente quand les résultats ne viennent pas assez vite à son gré. Plus tard, Lalande manifeste sa joie de recevoir des remarques et corrections envoyées par Flaugergues pour son Astronomie (figure 5) dont il prépare une quatrième édition. Flaugergues, qui ne se contente pas d’observer et de calculer, envoie à son mentor des Mémoires touchant la physique ou l’astronomie.

Figure 3. Plan de la Ville de Viviers à notre époque. La maison de Flaugergues est marquée d’une croix.

Figure 4. Reproduction d’un dessin de Flaugergues dans un de ses registres. Flaugergues décrit l’observation de taches du Soleil au jour de l’éclipse du 3 juin 1788. © Bibliothèque de l’observatoire de Paris.

Figure 5. Page de titre de l’Astronomie de Lalande, troisième édition (1792). © Bibliothèque de l’observatoire de Paris.

8Alors que Lalande lui écrit, le 4 avril 1796, qu’il se charge de présenter ses mémoires à l’Institut ou au Bureau des longitudes, il se borne en réalité à faire état des seuls mémoires qui concernent l’astronomie. Ainsi peut-il annoncer à son correspondant, le 1er juillet 1797, que le mémoire sur les satellites de Jupiter dont il a donné lecture sera imprimé. Il dépose les autres travaux à l’Institut qui désigne des commissaires pour les examiner. De juin à novembre 1796, Lalande démontre à Flaugergues qu’il se trompe dans un mémoire sur une étoile vue sur la Lune. Comme Flaugergues demande encore des explications, Lalande lui répond :

« Vous ne pouvez guère recevoir de réponse de l’Institut. Le secrét lit votre lettre, on nomme des commiss, ils font un rapport qui est la réponse ; écrivez au secrét de vous l’envoyer et il le fera.

Si vous désirez avoir une nouvelle réponse à votre objection, écrivez à M. Legendre […]. Il a fait un mémoire sur votre difficulté, et peut-être vous lèvera-t-il vos doutes. »

9Dans sa correspondance avec Flaugergues, Lalande, toujours pressé, utilise souvent des abréviations comme celles que nous avons conservées ci-dessus.

10Les dernières lettres de Lalande demandent principalement à son correspondant de rechercher des comètes et d’observer l’étoile variable Algol à son minimum d’éclat pour déterminer la période de ses variations (tel est encore le cas dans sa dernière lettre, du 5 février 1807).

11Les cent une lettres de Lalande à Flaugergues ne sont pas toutes datées. En effet, pour vingt et une d’entre elles, l’année manque. Dans les archives de l’Observatoire, les quatre-vingts lettres datées sont numérotées chronologiquement, avec une erreur : l’an noté II a été interprété an deux de la République alors qu’il s’agissait de l’an onze. Les vingt et une lettres non datées sont numérotées dans un ordre arbitraire à la suite des quatre-vingts lettres numérotées. Il a été possible de les replacer à peu près dans l’ordre chronologique en les comparant à d’autres lettres ou en recherchant la date de publication de la Connaissance des temps ou d’un autre événement cité dans telle ou telle lettre. Par exemple, la lettre no 131, datée du 29 pluviôse (18 février) est de l’année 1796 car Lalande y annonce à Flaugergues qu’il est nommé associé de l’Institut national. La lettre no 135, datée du 17 germinal (6 avril) correspond à l’année 1797 car Lalande y mentionne que le mémoire d’optique de Flaugergues « a été approuvé avec éloge ». Une lettre du 24 mars 1797, indiquant que « Prony a présenté votre mémoire d’optique » confirme cette hypothèse de datation.

12La lettre no 139, datée du 15 messidor (3 juillet) a été rédigée en 1798 puisque Lalande y informe son correspondant qu’il va partir pour Gotha où il a été invité par von Zach. Pour la lettre no 148, datée du 22 vendémiaire (13 ou 14 octobre), nous pourrions hésiter entre 1798 ou 1799 car Lalande y demande à Flaugergues d’utiliser les dates républicaines, décrétées obligatoires en avril 1798. Mais comme il signale par ailleurs qu’une comète bien observée a traversé l’équateur le 8 octobre, il s’agit de l’année 1799 puisqu’une comète, découverte par Méchain le 7 août, a été vue pendant deux mois jusqu’au 25 octobre.

13La lettre no 145, datée du 3 fructidor (21 août), est de l’année 1801. En effet Lalande annonce que Pons a découvert une comète dont il est question dans sa lettre du 30 juillet 1801. Lalande y demande à Flaugergues d’examiner l’éventualité d’une conjonction des planètes vers 1185. Le 19 septembre 1801, il remercie pour les calculs de cette conjonction. Signalons que, sous le terme « conjonction », Lalande entend un simple rapprochement des cinq planètes dans un espace réduit du ciel, le sens actuel, beaucoup plus restrictif, du terme n’étant apparu que bien plus tard. Enfin, la lettre no 141, datée du dimanche 4 septembre, a été écrite en 1803. En effet, Lalande y réclame la table de Mercure dont il suppose dans la lettre du 20 septembre 1803 qu’elle est bien avancée.

Der Astronom der Herzogin, Franz Xaver von Zach (1754-1832)

14Deuxième fils d’un médecin militaire, Zach (figure 6), d’origine hongroise, est né à Pest (partie de l’actuelle capitale Budapest). Après des études chez les jésuites, il entre à l’âge de dix-huit ans dans l’armée autrichienne comme son frère aîné, Anton. Quelques années plus tard, il quitte l’armée et voyage en Italie et en France où il rencontre Laplace. À son propos, en 1797, il écrira à Lalande :

« Je sais que de mon tems, il était très brusque, très décisif et très tranchant, il n’aime pas trop à rendre justice, est-il toujours comme cela ? On m’a assuré que la douceur et la modestie de Lagrange l’avaient beaucoup corrigé… »

15Son voyage se poursuit en Angleterre où il devient précepteur des enfants du comte de Brühl, ambassadeur de Saxe. Celui-ci le recommande au duc Ernst II de Saxe-Gotha dont il devient l’astronome. Premier directeur de l’observatoire du Seeberg achevé en 1792, il écrit probablement pour la première fois à Lalande en 1792. Astronome et géophysicien, il a édité des Ephémérides (1798-1799) (figure 7) puis ses Monatliche Correspondenz (1800-1813). À la mort du duc en avril 1804, sa liaison avec la duchesse devient publique. Ils se rendent dans le Midi et séjournent à Marseille. Pendant son absence (trois ans), Zach confie provisoirement la direction de l’observatoire du Seeberg à son élève Berhardt August von Lindenau (1779-1854). Lorsque Zach quitte définitivement l’Allemagne en 1808, Lindenau devient le directeur du Seeberg jusqu’en 1817. L’observatoire connaît un moment difficile en 1813 : il est dévasté par les soldats de Napoléon après la défaite de Leipzig. Lindenau rejoint alors l’armée du duc de Saxe-Weimar et entre à Paris avec les vainqueurs. Blessé dans un duel, il revient infirme au Seeberg en 1814.

Figure 6. Lettre no 135 de Lalande à Zach. Cette lettre du 17 germinal a été identifiée comme étant de 1797. © Manuscrit de la bibliothèque de l’observatoire de Paris.

Figure 7. Page de couverture des éphémérides du Baron de Zach, années 1798 et 1799. © Bibliothèque de l’observatoire de Paris.

  • 10 Peter Brosche, « Der Astronom der Herzogin, Leben und Werk von Franz Xaver von Zach (1754-1832) »,(...)

16Zach et la duchesse sont à Marseille en 1810 puis ils s’installent à Gènes où Zach édite en français son mensuel Correspondance astronomique (1818-1826). Après la mort de la duchesse, en 1827, Zach vient à Paris pour faire traiter sa maladie de la pierre ; il meurt en 1832 du choléra qui y sévit alors. Le jour exact de sa naissance et celui de sa mort sont sujets à controverse. Suivant les auteurs, il est né le 4, le 13, le 14 ou le 16 juin ; certains le font naître à Presburg (Bratislava). Il serait mort le 26 août, le 2, le 3 ou le 4 septembre. Sa biographie par Peter Brosche10 apporte la preuve de sa naissance le 13 juin et de sa mort probable le 2 septembre. À noter que l’Académie des sciences de Paris, dont il a été nommé membre correspondant en 1805, le fait naître le 4 juin et mourir le 26 août. Pourtant, au cimetière du Père Lachaise, c’est le 2 septembre qui est indiqué.

17Dans la première lettre de Zach, datée du 12 mars 1792, les compliments flatteurs abondent :

« Monsieur/Je prends la Liberté de vous adresser un exemplaire de mes nouvelles tables solaires et du Catalogue d’étoiles que je viens de faire paraître ; je me flatte que vous voudrez bien favorablement accueillir cet ouvrage que je soumets à votre Jugement, non seulement en qualité de votre admirateur, mais en qualité de votre Disciple […].

  • 11 A propos de l’apport de Lalande à l’astronomie au service des marins, voir la contribution de Guy (...)
  • 12 Bibliothèque de l’Observatoire de Paris (BOP) Ms 1090, Lettre de von Zach à Lalande, 12 mars 1792.

La nouvelle édition de votre Astronomie n’a-t-elle point paru encore. Je l’attens avec la dernière impatience, je me propose bien de l’étudier avec grand soin, j’espère bien aussi d’y trouver tout plein de nouvelles choses. Vous ferez un présent bien précieux aux marins11 par vos tables horaires et je suis on ne peut plus étonné du travail et de l’ardeur sans égal avec lequel vous vous dévouez depuis plus de 30 ans à la perfection de l’astronomie, il est beau et rare de voir cette facilité de travail réuni à cette facilité d’esprit et de lumière que vous portez dans tous vos ouvrages…12 »

18La correspondance Lalande – Zach est interrompue jusqu’en septembre 1794, après la Terreur. Zach fait alors de nouveau parvenir ses travaux et évoque les morts souvent dramatiques survenues pendant l’intervalle tout en se préoccupant des instruments des disparus :

  • 13 Saron, Jean-Baptiste Gaspard, Bochard de ( ?-guillotiné le 20 avril 1794), président du Parlement (...)
  • 14 Wallot, Johan Wilhelm (1743-guillotiné le 27 juillet 1794), venu à Paris comme astronome du comte (...)
  • 15 Emery, Josiah (Joseph), célèbre fabricant de chronomètre à Londres où il mourut le 2 juillet 1794.

« … Que nous avons plaint le sort de Lavoisier et de Saron13 ! Comment se portent donc M. Messier et La Place ? Mais que diable Wallot14 avait-il à faire dans cette galère ? Vous aurez bien plaint aussi pauvre Mercy qui est venu mourir à Londres, il avait un bon chronomètre d’Emery15 dont il prenait un soin extrême, qu’est donc devenu celui du pauvre Saron ? J’en possède un Registre de sa marche écrit de sa main, que j’ai arrosé de mes larmes en apprenant son sort, qui m’a sensiblement touché. Vous savez ou vous ne savez peut être pas, qu’Emery est mort à Londres après une maladie de trois jours… »

19À cause des guerres qui rendent difficiles les relations postales, Zach confie souvent ses lettres à un libraire de Bâle ; de son côté, Lalande obtient le concours d’un représentant de la République française en Allemagne. Dans les missives, une place de choix est faite aux récits de voyage. Par exemple, à propos d’un déplacement en Allemagne, Zach écrit, en 1795 :

« J’ai aussi fait revivre l’astronomie dans une partie de l’Allemagne, où elle avait été cultivée autrefois, c’est à Dillinger, sur le Danube dans la Souabe, à 5 Milles d’Augsbourg, il y a une petite université. Du temps des Jésuites, il y avait un petit observatoire dans leur collège, le Père Hauser y a observé le passage de Vénus en 1761… »

  • 16 À partir de 1781-82, Lalande rédige une chronique annuelle appelée « Histoire de l’astronomie » où (...)

20De même, en 1800, Zach relatera son voyage d’automne à Brême chez Olbers et à Lilienthal chez Schroeter. Et Lalande s’empressera de rendre compte de ce périple dans son « Histoire de l’astronomie16 ». Cette « Histoire » nécessite également des éléments biographiques que Zach fournit volontiers à Lalande.

  • 17 Kästner, Abraham Gotthelf (Leipzig 1719 – Göttingen 1800), professeur de mathématiques dans sa vil (...)
  • 18 BOP, Ms 1090, Lettre de von Zach à Lalande, 3 avril 1795.

« Vous me demandez la date de la mort de Kästner17, ce respectable vieillard n’est pas mort, il vit encore en pleine et bonne santé, il a atteint l’age de 76 ans, il est fort gai, et il fait toujours encore des Epigrammes, il m’écrit souvent, et ses lettres décelent une grande activité, j’étais le voir il y a 3 ans à Göttingue et je l’ai trouvé tout rajeuni. »
« […] Vous me demandez très cher Confrère des Renseignements sur le P. Fixmillner, je peux vous en donner de très détaillés pour votre Histoire de l’Astronomie. J’ai reçu de l’Abbé du Couvent Erenbertus auquel le P. Fixmillner avait dédié son Decennium astronomicum une lettre mortuaire en latin, qui contient une petite Biographie de cet Astronome assidu, cet Abbé m’a fait en meme tems la galanterie de m’envoyer le Portrait très ressemblant du P.F. il est représenté dans son habit de Benedictin une Carte de la Lune à la main, et une lunette parallatique à côté de lui, peint en huile par un très bon Peintre18. »

21Zach informe aussi Lalande sur ce qui se passe en Autriche, dans les pays du Nord, quelquefois même en Angleterre et en Italie. Zach pallie ainsi le manque d’informations reçues en France du fait des guerres. En retour, il demande à Lalande des nouvelles astronomiques de France. De plus, Zach envoie également beaucoup d’observations – certaines lettres ont plus de vingt pages – les siennes, que Lalande publie dans la Connaissance des temps de l’an V à l’an XIV, et celles d’autres astronomes. Zach manifeste sa satisfaction de la manière dont Lalande les utilise et les diffuse :

  • 19 BOP, Ms 1090, Lettre de von Zach à Lalande, 4 août 1796.

« Vous faites bien fructifier, mon très cher et très illustre ami les observations des autres Astronomes, il n’y a presque aucune partie de l’Astronomie qui ne vous doit une nouvelle perfection, vous avez une facilité dans les Discussions, vous savez saisir les observations et les points les plus importants, vous les faites servir à constater ou à rectifier les Éléments et les Théories, que c’est un plaisir de vous fournir des observations, vous en donnez des belles preuves dans tout ce vol. qui m’enchante, plus je le lis et l’étudie19. »

22Cet assaut de louanges n’empêche pas Zach de faire part de sa surprise de ne pas voir relater dans le volume de la Connaissance des temps dont il est question son « opposition de Mars en 1790 ». Il rectifie par ailleurs quelques erreurs contenues dans le recueil.

  • 20 Pour une étude approfondie des élèves de Lalande, voir les contributions de Nicolas Lesté-Lasserre(...)

23Zach vante également les mérites des élèves20 que Lalande a formés pour l’observatoire de Mannheim :

  • 21 Barry, Roger (Verdun 1752 – Mannheim 1813), lazariste, astronome à Mannheim à partir de 1790, aprè (...)
  • 22 Henry, Maurice (1763 - ?), lazariste, adjoint à l’observatoire de Mannheim, puis à Saint-Pétersbou (...)
  • 23 BOP, Ms 1090, Lettre de von Zach à Lalande, 31 octobre 1794.

« Je vous ai marqué, je crois dans ma première lettre que j’avais demandé à Barry21 des déclinaisons que je savais qu’il avait observé avec son grand Mural, le brave français m’a envoyé depuis tout son travail précieux. Il a entrepris de vérifier depuis quelques tems tout le catalogue de Flamsteed par son Mural ainsi que je l’avais fait avec ma grande lunette méridienne de Ramsden de 8 pieds pour les Ascens. droites, il m’a donc déjà envoyé les déclinaisons des douze signes du Zodiaque à l’exception de celui du Taureau qu’il était en train d’observer lorsqu’il recût les ordres de mettre tous les instruments dans leurs caisses à cause que Manheim fut mis en état de guerre […] Jamais il n’est rien sorti d’utile et meme de raisonable de l’observatoire de Manheim que depuis que vos Eleves Barry et Henry22 y sont […]. Il [Barry] a plus utilement travaillé et plus fait que tous les Astronomes de toute l’Allemagne n’ont fait depuis la mort du justement célèbre Tobie Mayer23. »

24Des livres sont échangés : Zach envoie les Ephémérides de Berlin, puis les siennes, et Lalande la Connaissance des temps.

25Pour approfondir les liens noués, Zach invite Lalande au Seeberg. La visite est préparée, dans la correspondance, par une description de l’état d’esprit des Allemands vis-à-vis des Français :

  • 24 BOP, Ms 1090, Lettre de von Zach à Lalande, 24 février 1798.

« on est extraordinairement soupçoneux en Allemagne sur tout ce qui vient de France, on a la chimere de la Propagande en tête, on me croit Propagandiste, Jacobin, Démocrate, et je ne sais quoi encore, par la raison que j’aime les français, il est meme prudent de parler contre sa conscience, mais je ne l’ai jamais fait, j’ai trouvé affreux ce qui était affreux sous le Regne du Terrorisme, et j’ai trouvé bien, et meme admirable, tout ce que vous avez fait d’admirable depuis, mais c’est bien ce qui m’a voulû la réputation d’Ami des français, Expression qui chez nous équivaut à Buveur de sang24. »

26Zach a à cœur de sensibiliser son lectorat à l’importance du personnage éminent qui va faire au Seeberg l’honneur de sa venue :

  • 25 Ibidem

« Je voudrais dans mon Journal tracer quelques lignes du tableau de votre Vie laborieuse et vous y erriger un petit et faible Monument de mon Estime et amitié ; c’est d’autant plus à propos que je voudrais préparer en allemagne votre arrivée afin que tout le monde connaisse plus particulièrement cet homme célèbre, cela fera plaisir aux Astronomes ils apprendront à connaître et à apprecier celui dont ils connaissent que la grande Réputation, sans connaître plus particulierement ses merites25. »

  • 26 Que des astronomes allemands aient choisi cette ville pour y organiser un colloque moderne, deux s (...)

27Lalande effectuera finalement le déplacement en 1798, en compagnie de sa fille Amélie, que Zach surnomme « l’astronomette ». Ils y resteront du 29 juillet au 14 septembre. Grâce à la publicité faite par Zach à l’événement, plusieurs astronomes allemands viennent rencontrer l’illustre doyen des astronomes. Le bicentenaire de ce « congrès » a été célébré en mai 1998 à Gotha par un congrès portant sur l’astrométrie26.

28Les liens amicaux se sont resserrés lors de la visite à Gotha et le caractère familier des échanges est de plus en plus perceptible. Zach, qui connaît désormais toutes les facettes du personnage Lalande, ne manque pas d’humour :

  • 27 À propos de l’athéisme de Lalande, voir la contribution de Charles Porset au présent ouvrage.
  • 28 BOP, Ms 1090, Lettre de von Zach à Lalande, 28 février 1799.

« À propos d’Athée27 : nous avons une jolie histoire d’athée en allemagne, qui fait bien d’honneur à la fin du XVIIIe siècle. Il y a à Jena un Professeur de Philosophie nommé Fichte, le gouvernement à Dresde l’a accusé d’Athéisme, et a défendû tous ses ouvrages. Le gouvernement de Hanovre a fait la meme chose mais le gouvernement de Berlin, excité par les gouvernements de Dresde et Hanovre a déclaré qu’il n’y avait pas lieu d’Accusation, et qu’il ne défendait pas les livres de Fichte, il y a des gens, qui aimerait beaucoup rotir M. Fichte tout vif, ainsi soyez sur vos gardes, si vous reviendrez en allemagne, on vous rotira en Compagnie de M. Fichte28. »

29La correspondance Zach-Lalande se poursuit ensuite mais connaît un silence assez long en 1802 ; puis elle s’interrompt brusquement en janvier 1804, peu avant la mort du duc de Saxe-Gotha et le voyage en France de von Zach avec la duchesse.

Calendrier républicain, nouvelles mesures et autres thèmes d’échanges

30Le calendrier républicain est un objet de curiosité pour Zach qui l’explique à ses compatriotes. En mai 1796, il s’informe : avez-vous changé quelque chose ? l’année commence-t-elle vraiment à l’équinoxe ? Tandis que pour Flaugergues, ce calendrier est source d’embarras : Par suite d’une erreur sur le jour, il a raté une observation. Comme nous l’avons vu plus haut, en juillet 1798, Lalande recommande à Flaugergues d’envoyer ses observations datées dans le nouveau style ; l’usage du calendrier républicain est devenu obligatoire et le grégorien est banni. Il réitère cette recommandation en octobre 1799. Le Conseil des Cinq-Cents a dû réclamer à nouveau l’usage du calendrier républicain à cette époque car Lalande rédige le 20 octobre un mémoire « histoire du calendrier » pour une commission de ce Conseil où il demande une nouvelle (et dernière) fois la rectification de l’article iii du décret créant le calendrier. Article qui déclare : « Le commencement de chaque année est fixé à minuit, commençant le jour où tombe l’équinoxe vrai d’automne pour l’observatoire de Paris. » En effet, cette date est variable et liée au méridien de Paris.

31Zach manifeste également de l’intérêt pour les nouvelles unités de mesure qui sont issues, en particulier la longueur définitive du mètre, des opérations menées, de Dunkerque à Barcelone, par Jean-Baptiste Delambre et Pierre-André Méchain, et qui se sont achevées en 1798. En décembre de cette même année, Zach s’inquiète d’une irrégularité de la Terre. Pour publier ces résultats, il attend la décision de l’Institut au sujet de la valeur choisie pour l’aplatissement de la Terre. Johann Elert Bode, astronome à Berlin, est ennemi des nouvelles unités. En effet, Zach écrit en 1799 :

« [Il] est l’Ennemi mortel des Français. Jugez de son imbécillité sur ce point, il m’écrit qu’il ne pourrait rien imprimer dans ses Ephémérides pour la défense du nouveau Système des poids et mesures, puisqu’il avait l’honneur et l’avantage d’écrire sous un gouvernement monarchique. Il traite cette Réforme toujours d’Absurde. »

32Cependant, dès février 1799, Etienne Yakovlevitch Rumovski, astronome russe, demande un étalon de Paris pour des mesures géodésiques qui vont être faites aux alentours de la mer Blanche ; deux ans plus tard, on demande le mètre à Stockholm et à Pétersbourg. Plus tard, Zach signale des fautes dans le rapport sur le mètre dans la Connaissance des temps de l’an X. Lalande informe Flaugergues de l’achèvement des mesures de Delambre et Méchain, des problèmes rencontrés et des décisions prises, puis, le 5 mai 1799, de la définition du mètre. Le mois suivant, il commente les valeurs de l’aplatissement de la Terre et s’accorde avec Flaugergues pour juger qu’on a fait perdre leur temps aux deux astronomes…

Correspondances croisées et rencontres

33Dès 1793, Zach écrit à Flaugergues pour lui demander des observations (qu’il envoie alors à Bode pour les Ephémérides de Berlin et qu’il publiera lui-même plus tard). Lalande qui, à partir de 1795, publie dans la Connaissance des temps les observations du nouvel associé de l’Institut, recommande à Flaugergues de ne lui faire parvenir que celles qu’il n’envoie pas ailleurs. En 1804, Zach voyage avec la duchesse. Se rendant à Marseille, ils louent à Lyon un bateau pour descendre le Rhône et font escale à Viviers le 23 novembre afin de rendre visite à Flaugergues. Remontant vers le Nord, ils s’arrêtent le 5 mai 1805 à Donzère (ville située sur la rive gauche du Rhône en face de Viviers) où Flaugergues est invité à venir observer avec les beaux instruments de Zach.

34Lalande, qui s’inquiète du silence de Zach depuis janvier 1804, interroge avec insistance son ami Flaugergues : il désire apprendre ce que la duchesse et Zach lui ont dit à son sujet. Peu satisfait sans doute des réponses, il prend le coche d’eau à Lyon durant ses vacances et arrive le 20 août 1805 à Viviers où Flaugergues l’accueille avec joie. Lalande reste une journée puis monte le 22, à Montélimar, dans la diligence qui le ramène à Lyon où il prononcera quelques discours avant de se rendre à Bourg-en-Bresse.

35Si la curiosité de Lalande a été satisfaite, la nôtre ne l’est pas. Après la mort de Lalande, le 4 avril 1807, Zach s’arrêtera à nouveau à Donzère en octobre 1809. C’est sa dernière rencontre avec Flaugergues, mais leurs relations épistolaires (figure 8) vont se poursuivre jusqu’à la mort de celui-ci en 1830.

36Au travers des quelques fragments de lettres ici retranscrits, il semble que Lalande n’attribue pas le même statut à ses deux correspondants. Flaugergues joue essentiellement le rôle de pourvoyeur d’observations et de calculs. Lalande lui donne des conseils et des recommandations comme un maître à un disciple. En revanche, Zach est considéré comme un confrère avec lequel Lalande se livre à d’authentiques échanges (d’informations, d’observations, d’ouvrages) et leur correspondance revêt un caractère plus général. Enfin, Zach sert d’intermédiaire entre Lalande et d’autres astronomes de renom tel Johann Elert Bode. Rien d’étonnant à ce que Lalande ait été très affecté par l’interruption survenue en 1804.

Figure 8. Page de titre de la Correspondance astronomique du baron de Zach avec une transcription du début d’une lettre de Flaugergues adressée à Zach. © Bibliothèque de l’observatoire de Paris.

Bibliographie

Bibliographie

Manuscrits

Lettres de Lalande à Flaugergues, ms 1058 II, Bibliothèque de l’Observatoire de Paris (BOP).

Lettres de Méchain à Flaugergues, ms 1058 III, BOP.

Lettres de Zach à Lalande, ms 1090, BOP.

Lettres de Zach à Flaugergues, ms 1058 IV, BOP.

Registres d’observations de Flaugergues, F 1-7, BOP.

Publications sur Flaugergues

Bigourdan Guillaume, « Honoré Flaugergues, sa vie, ses travaux », Bulletin astronomique, Paris, Gauthier Villars, novembre 1884.

Dumont Simone et Grillot Solange, « L’astronomie d’amateur en France de 1789 à 1830 : deux exemples », L’Astronomie, juin 1989. p. 277-284.

Mazon A., Notice de l’astronome Flaugergues de Viviers, Privas, Imprimerie centrale de l’Ardèche, 1896.

Publications sur von Zach

Brosche Peter, « Der Astronom der Herzogin, Leben und Werk von Franz Xaver von Zach (1754-1832) », Acta Historica Astronomiæ, vol. 12, Verlag Harri Deutsch, 2001.

The European Scientist Symposium on the era and work of Franz Xaver von Zach (1754-1832), Proceedings of the Symposium held in Budapest on September 15-17, 2004, ed. by L. G. Balàzs, P. Brosche, H.W. Duerbeck and E. Zsoldos, Acta Historica Astronomiæ, vol. 24, Verlag Harri Deutsch, 2004.

Publication sur, entre autres, Flaugergues et Zach

Dumont Simone, Un astronome des Lumières, Jérôme Lalande, Paris, coédition Observatoire de Paris-Vuibert, 2007.

Lalande Jérôme, Lettres à Madame du Pierry et au juge Honoré Flaugergues, Lalandiana I, textes édités, annotés et commentés par Dumont S. et Pecker J.-C., Paris, Vrin, 2007.

Brosche P. et alii, The Message of the Angles-Astrometry from 1798 to 1998, Verlag H. Deutsch, 1998. Proceedings of the international Spring Meeting of the Astronomische Gesellschaft, Gotha, May 11-15, 1998.

Journaux publiés par von Zach

« Allgemeine Geographische Ephemeriden », Weimar, Bertuch, 1798-1799.

« Monatliche Correspondenz zur Beförderung der Erd-und Himmelskunde », Gotha, Becker, 1800-1813.

« Correspondance astronomique, géographique, hydrographique et statistique du Baron de Zach », Gènes, A. Ponthenier (puis d’autres), 1818-1826.

Notes

1 Jérôme Lalande, Lettres à Madame du Pierry et au juge Honoré Flaugergues, Lalandiana I, textes édités, annotés et commentés par S. Dumont et J.-C. Pecker, Paris, Vrin, 2007.

2 Michel épouse en 1788 Marie-Jeanne Amélie Harlay, que Lalande appelle « ma fille ». Ils auront quatre enfants : Isaac, Caroline (décédée en bas âge), Uranie et Charles-Jérôme. Pour plus d’informations sur la fille de Lalande et les enfants de Michel et Amélie, voir Simone Dumont, Un astronome des Lumières Jérôme Lalande, Paris, Observatoire de Paris / Vuibert, 2007.

3 Remerciements à Françoise Launay pour cette information.

4 C’est à l’occasion de ses recherches pour sa thèse en vue du diplôme d’archiviste-paléographe que Jean-Marie Feurtet a mis au jour ces archives oubliées. Voir l’article de Jean-Marie Feurtet dans le présent ouvrage.

5 Guillaume Bigourdan (1851-1932), astronome à l’Observatoire de Paris, entreprit de faire l’histoire de cette institution, et plus généralement de l’astronomie française. Voir, entre autres, Histoire de l’Astronomie d’observation et des Observatoires en France, Paris, Gauthier-Villars, 1930, et « Honoré Flaugergues, sa vie, ses travaux », Bulletin astronomique pour 1884, Paris, Gauthier-Villars, 1884.

6 A. Mazon, Notice sur l’astronome Flaugergues de Viviers, Privas, Imprimerie Centrale de l’Ardèche, 1896.

7 Simone Dumont et Solange Grillot, « L’astronomie d’amateur en France de 1789 à 1830 : deux exemples », L’Astronomie, juin 1989, p. 277.

8 Jérôme Lalande, Lettres à Madame du Pierry et au juge Honoré Flaugergues, Lalandiana I, textes édités, annotés et commentés par S. Dumont et J.-C. Pecker, Paris, Vrin, 2007.

9 Pour plus d’informations sur Jacques Vidal (1747-1819) et François Garipuy (1711-1782) voir Jérôme Lamy, L’observatoire de Toulouse aux XVIIIe et XIXe siècles. Archéologie d’un espace savant, Rennes, PUR, 2007.

10 Peter Brosche, « Der Astronom der Herzogin, Leben und Werk von Franz Xaver von Zach (1754-1832) », Acta Historica Astronomica, vol. 12, Verlag Harri Deutsch, 2001, p. 8-279.

11 A propos de l’apport de Lalande à l’astronomie au service des marins, voir la contribution de Guy Boistel dans le présent ouvrage.

12 Bibliothèque de l’Observatoire de Paris (BOP) Ms 1090, Lettre de von Zach à Lalande, 12 mars 1792.

13 Saron, Jean-Baptiste Gaspard, Bochard de ( ?-guillotiné le 20 avril 1794), président du Parlement de Paris. Avec d’autres membres de la chambre des vacations, il avait protesté lors de la dissolution du Parlement.

14 Wallot, Johan Wilhelm (1743-guillotiné le 27 juillet 1794), venu à Paris comme astronome du comte Mercy d’Argenteau. Lalande évoque la mort tragique de cet astronome, ainsi que celle de de Saron dans sa Bibliographie astronomique, p. 792.

15 Emery, Josiah (Joseph), célèbre fabricant de chronomètre à Londres où il mourut le 2 juillet 1794.

16 À partir de 1781-82, Lalande rédige une chronique annuelle appelée « Histoire de l’astronomie » où il relate les observations, découvertes, publications, et tient une rubrique nécrologique. Toutes ces chroniques sont publiées à la fin de la Bibliographie astronomique.

17 Kästner, Abraham Gotthelf (Leipzig 1719 – Göttingen 1800), professeur de mathématiques dans sa ville de naissance puis à Göttingen.

18 BOP, Ms 1090, Lettre de von Zach à Lalande, 3 avril 1795.

19 BOP, Ms 1090, Lettre de von Zach à Lalande, 4 août 1796.

20 Pour une étude approfondie des élèves de Lalande, voir les contributions de Nicolas Lesté-Lasserre et Jérôme Lamy au présent ouvrage.

21 Barry, Roger (Verdun 1752 – Mannheim 1813), lazariste, astronome à Mannheim à partir de 1790, après un an de formation auprès de Lalande.

22 Henry, Maurice (1763 - ?), lazariste, adjoint à l’observatoire de Mannheim, puis à Saint-Pétersbourg en 1795, puis à Munich.

23 BOP, Ms 1090, Lettre de von Zach à Lalande, 31 octobre 1794.

24 BOP, Ms 1090, Lettre de von Zach à Lalande, 24 février 1798.

25 Ibidem

26 Que des astronomes allemands aient choisi cette ville pour y organiser un colloque moderne, deux siècles après sa visite, est significatif de l’importance de Lalande. Ce colloque a donné lieu à une publication : P. Brosche et alii, The Message of the Angles-Astrometry from 1798 to 1998, Verlag H. Deutsch, 1998. Proceedings of the international Spring Meeting of the Astronomische Gesellschaft, Gotha, May 11-15, 1998.

27 À propos de l’athéisme de Lalande, voir la contribution de Charles Porset au présent ouvrage.

28 BOP, Ms 1090, Lettre de von Zach à Lalande, 28 février 1799.

Table des illustrations

Légende Figure 1. Jérôme Lalande (1732-1807). Ce portrait à 43 ans, gravé par Augustin Saint-Aubin, accompagné d’un quatrain de Cubières, a été offert par ses élèves francs-maçons. © Bibliothèque de l’observatoire de Paris.
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Légende Figure 2. Portrait du Baron de Zach (1754-1832), alors âgé. © Bibliothèque de l’observatoire de Paris.
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Légende Figure 3. Plan de la Ville de Viviers à notre époque. La maison de Flaugergues est marquée d’une croix.
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Légende Figure 4. Reproduction d’un dessin de Flaugergues dans un de ses registres. Flaugergues décrit l’observation de taches du Soleil au jour de l’éclipse du 3 juin 1788. © Bibliothèque de l’observatoire de Paris.
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Légende Figure 5. Page de titre de l’Astronomie de Lalande, troisième édition (1792). © Bibliothèque de l’observatoire de Paris.
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Légende Figure 6. Lettre no 135 de Lalande à Zach. Cette lettre du 17 germinal a été identifiée comme étant de 1797. © Manuscrit de la bibliothèque de l’observatoire de Paris.
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Légende Figure 7. Page de couverture des éphémérides du Baron de Zach, années 1798 et 1799. © Bibliothèque de l’observatoire de Paris.
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Légende Figure 8. Page de titre de la Correspondance astronomique du baron de Zach avec une transcription du début d’une lettre de Flaugergues adressée à Zach. © Bibliothèque de l’observatoire de Paris.
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