1 Sur ces questions, on peut se reporter à la synthèse de Daniel Kübler concernant la littérature consacrée à la mise en œuvre des politiques. S’agissant de Renate Mayntz, il propose le résumé suivant : « Ainsi, c’est au cours des interactions au sein de ce système d’action que s’énonce et se déploie une politique (Mayntz, 1980, p. 239). Contrairement aux approches top-down, la mise en œuvre est ici conçue comme un processus d’interaction dynamique, à caractère éminemment politique et, de la sorte, partie intégrante de la production d’une politique publique. » (Kübler, 2000, p. 31).
2 Dans certains départements, les aides financières au titre du FAJ peuvent être associées à des « actions d’accompagnement » à partir d’un diagnostic établi par le référent (travailleur social ou conseiller en insertion) sur la situation personnelle, scolaire, sociale ou professionnelle du jeune. « Cet accompagnement, destiné à le jeune autour de son projet de vie, fait l’objet d’un contrat signé entre le jeune et le référent social ou éducatif », stipule le règlement intérieur d’un des départements étudiés en décembre 2005. « Par ce contrat, le jeune s’engage à mettre en œuvre des actions visant à son autonomie et à son insertion sociale et professionnelle tandis que son référent s’engage, quant à lui, à l’accompagner dans sa démarche. » La durée de l’accompagnement correspond à celle du versement de l’aide financière, de un à quatre mois, de façon renouvelable.
3 L’enquête a été menée dans le cadre d’une recherche financée par le Conseil régional de Bretagne intitulée Mobilisations associatives et gestion intégrée des espaces, d’Yves Bonny (dir.), sociologue, maître de conférences à l’Université de Rennes II, laboratoire RESO. Le matériau de l’enquête repose sur dix-neuf entretiens semi directifs d’environ une heure en direction de responsables de l’État et de la Municipalité et de responsables associatifs impliqués dans la prise en charge de la jeunesse (au titre de l’État : police, justice – juge des enfants et parquet –, affaires sanitaires et sociales, jeunesse et sports, éducation nationale, préfecture ; au titre de la Municipalité : Mission jeunesse et élues ; au titre des associations : le centre d’information jeunesse Bretagne, deux associations de réduction des risques, une association d’habitants du centre-ville, une association de médiation entre les organisateurs de fête, les pouvoirs publics et les habitants). Ces acteurs ont été contactés du fait de leur position de décideur ou de médiateur dans les différents secteurs considérés. Les entretiens ont été enregistrés et anonymisés.
4 2 040 euros le mètre 2 contre 1 522 euros dans les quartiers périphériques, selon le Nouvel Observateur du 23/03/2006.
5 Site de l’AUDIAR, données Rennes Métropole et Rennes pour octobre 2000, http://www.audiar.org/, 15 décembre 2007.
6 Pour des données précises et récentes, se reporter à l’adresse électronique suivante : http://www.orsb.asso.fr/99_up99load/2_docupload1/orsbd11293102004.pdf.
7 Le Clébard (à sa mémère) n ° 11, décembre 2005, ouvre le dossier : « Que fait la préfète ? Le péril sécuritaire à Rennes » : « Pas de rave en marge des Trans, mais des émeutes en centre-ville ; des sans-papiers pourchassés sans humanité ; moins de fête mais plus de bruit de bottes et de lacrymos le jeudi soir… à quoi joue la préfète ? »
8 Dans la lignée des travaux de Niklas Luhmann, nous pensons avoir affaire ici à « la constitution, au sein de chaque sous-système social, de véritables grilles d’interprétation, qui ont pour fonction de simplifier la complexité du monde tout en réglant le fonctionnement interne du sous-système […]. On peut dès lors émettre l’hypothèse, pour l’inscription sur l’agenda, que toute problématisation doit pouvoir être “(re-) codée” par le sous-système politique pour pouvoir donner lieu à la production d’une véritable alternative », Niklas Luhman cité par Muller et Surel, 1999, op. cit., p. 70.
9 Terme espagnol qui sert à nommer les fêtes de plein air fortement alcoolisées
10 Le bulletin électronique Ressources Jeunesse de l’INJEP fait une part très importante à cette montée en puissance et relate les interventions des collectivités locales. Elle met également les différents projets en ligne : http://ressourcesjeunesse.injep. fr
11 http://www.cnml.gouv.fr/le-reseau/
12 http://www.youth-partnership.net/youth-partnership/research/socioeconomicscopeofwork.html
13 C’est-à-dire une profession bénéficiant d’une « exclusivité de prestation », liée à des formes d’autocontrôle et d’autonomie par rapport au marché et à l’État (Lebon, op. cit., p. 84).
14 NAF : nomenclature d’activités française, révisée en 2003.
15 Ce travail a été effectué en 2007 pour le compte de la DRESS sur la décentralisation du Fonds d’aide aux jeunes. L’enquête a été menée par : Patricia Loncle, Blanche Le Bihan, Céline Rothé et Virginie Muniglia (LAPSS , EHES P, Rennes) et par Thierry Rivard et Emmanuel Peignard (LERFAS , Tours). Les départements ont été choisis à partir des critères suivants :
– des caractéristiques démographiques hétérogènes (du point de vue du nombre d’habitants et de l’âge de la population.) ;
– des taux de chômage très différenciés ;
– des tendances politiques différentes. La couleur politique des présidents de Conseils généraux peut être mentionnée : un département PCF, un département PS, trois départements UMP, un département UDF. Le présent développement est issu de l’article de Loncle P., Muniglia V ., Rivard T. & Rothé C. (2008), « Les inégalités territoriales dans la décentralisation du Fonds d’aide aux jeunes : enjeux d’appropriation organisationnelle et de philosophie de l’aide accordée aux jeunes », Revue française des affaires sociales, n° 1, p. 229-249.
16 Malgré la suppression de la référence à l’obligation alimentaire dans la loi de 2004, aucun des départements n’a pu se résoudre à laisser totalement de côté l’examen des ressources familiales même si la prise en compte de l’environnement familial ne fait pas partout l’objet du même traitement.