Le cinéma japonais d’aujourd'hui
|1. La trahision des images
Chapitre V. Cadre autarcique
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Extrait du texte
Avec le regard dans l’objectif élevé au rang de figure de style assumée, et non plus d’accident, une autre forme du cinéma primitif s’est naturellement imposée aux cinéastes japonais. Ainsi le cinéma japonais contemporain a-t-il fréquemment recours à cette unité emblématique du cinéma primitif qu’est le tableau autarcique.
Prenons deux plans. Dans Two Punks (1996) de Shinji Aoyama, pendant plus de six minutes, en un cadrage rigoureusement immobile et en plan d’ensemble, sont mis en scène : la dispute entre un homme et une femme sur un parking, la survenue du héros de derrière un muret qui ne cache que partiellement une profondeur de champ très nette1, une bagarre entre les deux hommes, le départ de l’amant éconduit et la formation d’un nouveau couple entre le héros et la femme. Aoyama n’a recours in fine qu’à un seul mouvement d’appareil imperceptible, simple recadrage du pugilat. Dans Dead or Alive, Takashi Miike, à l’instar de nombreux de ses contemporains, semble refuser systémati...
© Presses universitaires de Rennes, 2009