Chapitre 11. L’évolution des conditions d’insertion professionnelle des étudiants
p. 331-348
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Index géographique : France
Texte intégral
1Depuis plusieurs décennies, l’observation des parcours d’entrée dans la vie active des jeunes diplômés fait apparaître des itinéraires professionnels de plus en plus complexes. Périodes de chômage, d’emplois d’attente, de reprise d’étude ou même d’inactivité viennent se superposer en début de carrière, retardant la stabilisation professionnelle des jeunes diplômés sur le marché du travail. À ces trajectoires de plus en plus sinueuses, se sont progressivement ajoutées des difficultés croissantes pour les jeunes à trouver un emploi en rapport avec leur niveau de qualification1. Le déclassement professionnel a progressivement touché les diplômés de l’enseignement supérieur en début de carrière. Cette détérioration des débouchés professionnels des étudiants est néanmoins à nuancer. Elle est d’abord largement dépendante de la conjoncture économique2 : si lors d’un ralentissement de l’activité économique, les jeunes ont plus de mal à accéder aux emplois ou à les conserver, en période de croissance et de reprise, la vitesse d’insertion s’accélère et la qualité des emplois s’améliore. Ensuite, tous les jeunes n’entrent pas dans les mêmes conditions sur le marché du travail : toutes les enquêtes sur l’insertion des jeunes montrent de manière récurrente qu’un diplôme de l’enseignement supérieur est un atout sur le marché du travail alors que l’absence de diplôme semble être un handicap de plus en plus lourd3. Enfin, les différentes filières de l’enseignement supérieur sont loin d’être homogènes : en fonction du diplôme délivré ou de la discipline préparée, certaines sont plus épargnées par les retournements de la conjoncture. Or, si la conjoncture et la demande de travail qualifié ont évolué au cours des dernières décennies, l’offre de diplômés sortant sur le marché du travail s’est également modifiée. Le système éducatif français a connu ces dernières décennies une expansion considérable du nombre de jeunes sortants de l’enseignement supérieur. Cette évolution s’est accompagnée d’un accroissement et d’une diversification du nombre de diplômes avec des objectifs généraux de spécialisation des disciplines et de professionnalisation4. Des formations professionnelles courtes aux Master Pro (ex DESS), les effectifs de jeunes inscrits dans les filières professionnelles ont connu une expansion souvent supérieure aux sortants de filières générales. Dernières créées en 1999, les licences professionnelles ont vu leur effectif augmenter en moyenne de 55 % par an et le nombre d’étudiants de 58 % par an depuis les premières ouvertures.
2Nous nous proposons dans ce chapitre d’analyser dans un premier temps, l’évolution des conditions d’insertion des diplômés de l’enseignement supérieur en France durant les années 1990 et le début des années 2000. En mobilisant les dernières enquêtes du CEREQ (Centre d’études et de Recherches sur les Qualifications) sur les sortants de l’enseignement supérieur, nous étudierons la manière dont le devenir professionnel des jeunes sur le marché du travail s’est transformé en fonction notamment de leur niveau et de leur filière d’études. Dans un second temps, nous nous focaliserons sur les perceptions des jeunes quant à leur avenir professionnel à partir des enquêtes Conditions de Vie de l’Observatoire National de la Vie étudiante. L’enjeu sera notamment de mettre en parallèle la transformation de leurs conditions d’insertion telle qu’on peut l’observer à partir d’enquêtes statistiques sur le marché du travail et la façon dont les jeunes peuvent appréhender leurs perspectives scolaires et professionnelles. Enfin, dans un troisième temps, nous complèterons l’analyse par quelques éléments de comparaisons entre pays européens concernant l’insertion des diplômés du supérieur et la manière dont ils valorisent leur formation et les compétences acquises. Une troisième enquête sera mobilisée, l’enquête REFLEX, qui a permis d’interroger les diplômés de 15 pays, cinq ans après leur sortie de l’enseignement supérieur.
DES CONDITIONS D’INSERTION LARGEMENT DÉPENDANTES DE LA CONJONCTURE ÉCONOMIQUE
3Les enquêtes du CEREQ, depuis les années 1980, ont permis d’établir un suivi régulier des débouchés professionnels des diplômés du supérieur. Ces enquêtes rétrospectives, réalisées trois ans après la fin des études, proposent un panorama des conditions d’insertion par grandes filières et spécialités professionnelles au niveau national (encadré infra). Centrées sur les diplômés du supérieur, jusqu’au début des années 1990, elles ont permis d’éclairer les pouvoirs publics sur les diplômes et les filières qui ont connu les premières difficultés d’insertion dans les années 1980. Elles ont été remplacées par des enquêtes Génération, qui présentaient l’intérêt de comparer l’insertion de l’ensemble des sortants du système éducatif français, des plus bas niveaux (les jeunes sortant du système éducatif sans qualifications) aux plus hauts niveaux (les sortants de doctorat). Elles conduisent notamment à relativiser les difficultés des diplômés de l’enseignement supérieur sur le marché du travail. Ainsi, le taux de chômage en 2007 des diplômés de l’enseignement supérieur entrés sur le marché du travail en 2004 est de 7 % alors que celui des jeunes sans diplôme est de 32 %, soit plus de 4 fois supérieur5. Les enquêtes génération depuis 1992, montrent d’ailleurs que la protection relative conférée par le diplôme pour éviter le chômage est de plus en plus forte. À ces différences d’employabilité, s’ajoutent également d’importantes différences de salaires, de stabilité ou de qualification des emplois. Ces enquêtes ont pointé également un phénomène de plus en plus préoccupant : les difficultés croissantes des jeunes sortis sans diplômes de l’enseignement supérieur. Le phénomène était particulièrement marqué au début des années 2000 où près d’un jeune sur quatre sortait sans diplôme de l’enseignement supérieur6. Leur taux de chômage, trois ans après la fin de leurs études était alors de 18 %, soit quatre points de plus que celui des sortants d’un CAP ou d’un BEP. Au total, comparés aux jeunes sortants de l’enseignement secondaire ou à ceux qui ont échoué dans un premier cycle universitaire ou un BTS, ceux qui ont décroché un diplôme du supérieur sont dans une situation plutôt favorable par rapport aux autres sortants du système éducatif. Les graphiques 1 à 3, centrés sur les diplômés du supérieur, donnent un aperçu plus précis de l’évolution des conditions d’insertion, trois ans après leur sortie de l’enseignement supérieur à partir de six puis cinq enquêtes du CEREQ. Ils montrent que globalement, au cours de la dernière décennie, l’insertion des diplômés du supérieur reflète assez fidèlement l’effet de la conjoncture économique sur le marché du travail. Elle s’est sensiblement dégradée à partir de 2002 et l’enquête du CEREQ réalisée en mars 2004 sur les sortants de l’enseignement supérieur 2001 enregistre les fortes difficultés qu’ont connues les diplômés de l’enseignement supérieur en 2002 et surtout 2003. Les jeunes entrés sur le marché du travail au début des années 1990 et 2000 ont donc connu deux périodes de basses conjonctures économiques qui ont sensiblement retardé leur stabilisation professionnelle.
Les enquêtes d’insertion du CEREQ
Depuis 1975, l’Observatoire National des Entrées dans la Vie Active créé au sein d’un Département des Entrées dans la Vie du CEREQ a développé un ensemble d’enquêtes permettant d’analyser les conditions d’insertion professionnelle des jeunes sortants du système éducatif. Ces enquêtes, représentatives par grands niveaux de diplôme à l’échelon national et pour certaines, à l’échelon régional, sont longitudinales et rétrospectives : elles interrogent trois ans après la fin de leurs études les sortants de formation initiale une année donnée. Jusqu’aux années 1990, les enquêtes étaient spécialisées en fonction du niveau d’études de la population interrogée. Une partie d’entre elles (les enquêtes réalisées notamment en 1987, 1991, 1994, 1997, 1999) portait spécifiquement sur les diplômés sortis trois ans plus tôt de l’enseignement supérieur.
Les enquêtes plus récentes interrogent tous les sortants de formation initiale une année donnée et portent le nom d’enquête « Génération ». Les données utilisées ici sont issues des enquêtes Génération 98 et Génération 2001, conduites respectivement en 2001 et en 2004. Sont également repris quelques résultats issus d’un premier travail du CEREQ portant sur l’enquête Génération 2004 sur les diplômés 2007. Comme les précédentes, elles renseignent sur le parcours scolaire, les origines géographiques et sociales des jeunes et de manière approfondie sur l’ensemble de leur parcours professionnel depuis leur entrée sur le marché du travail. Elles poursuivent donc le même objectif, analyser les premières années de vie active au regard de la formation initiale, mais avec une méthodologie et des nomenclatures un peu différentes. Nous avons essayé dans cette étude de travailler sur la comparabilité des données (sauf pour l’enquête Génération 2004 dont nous faisons état des premiers résultats). Des problèmes de champs différents entre ces enquêtes peuvent néanmoins subsister. Il convient donc d’être prudent lorsque les évolutions observées entre ces cohortes sont faibles.
4Le constat n’est cependant pas identique par niveau d’études, certains diplômés ayant été plus touchés que d’autres par les retournements conjoncturels. Ce sont les seconds cycles universitaires (L3 et M1) qui ont été les plus sensibles à cette détérioration de la conjoncture avec notamment un taux de chômage en 2004 proche de 12 % contre un peu moins de 8 % en 1995. Cette détérioration, amorcée dès la fin des années 1990, s’est poursuivie au début des années 2000, après une brève amélioration en 2001. Mais, la sortie à ce niveau de l’enseignement supérieur ne correspond plus aux mêmes débouchés pour tous les étudiants. La création des licences professionnelles, dont les premiers diplômés sont sortis sur le marché du travail en 2001, a transformé les conditions d’insertion au niveau licence. Les diplômés de licences professionnelles, qui s’orientent massivement vers le secteur privé, connaissent en général de meilleures conditions d’accès à l’emploi que les diplômés de licence générale. Les derniers résultats de l’enquête Génération 2004 du CEREQ7 montrent d’ailleurs que le taux de chômage des diplômés de licences professionnelles est nettement inférieur à celui des licences générales, notamment dans les spécialités tertiaires, où il est moitié moins élevé (7 % versus 14 %). Les formations professionnelles courtes, DUT et BTS, ont connu une évolution relativement similaire en matière d’insertion de leurs diplômés mais qui se caractérise dans l’ensemble par des taux de chômage moins élevés que ceux des diplômés de l’Université. Leur insertion a néanmoins été également très sensible à la conjoncture économique : les diplômés de BTS et de DUT ont connu en 2001 leur taux de chômage le plus bas, en dessous de 4 % alors qu’il dépassait 12 % pour les DUT en 1997. En 2007, les résultats de la dernière enquête du CEREQ montrent d’ailleurs une légère amélioration par rapport à 2004, bien que le taux de chômage dans les formations tertiaires (autour de 9 %) reste préoccupant. Au niveau des anciens troisièmes cycles universitaires (regroupant les diplômés de M2 et de doctorat), leur taux de chômage a été beaucoup plus stable tout au long de la période. Ils ont profité de l’amélioration de la fin des années 1990 et ont été également un peu plus épargnés par les difficultés du début des années 2000. Cependant, au sein des troisièmes cycles, l’évolution n’a pas été la même pour les formations orientées vers la recherche et pour les formations plus professionnelles. Ainsi, les diplômés de master 2, notamment en Sciences, ont particulièrement profité de l’amélioration conjoncturelle de la fin des années 1990 et, plus récemment, se sont bien sortis du marasme du début des années 2000. Ce n’est pas le cas pour les diplômés de doctorat dont le taux de chômage supérieur à 10 % en 2007 (hors Médecine) est à un niveau les plus élevés de ces deux dernières décennies. Comparés aux universitaires, les diplômés des écoles d’ingénieurs et, dans une moindre mesure, des écoles de commerce ont tiré leur épingle du jeu. Les premiers ont rarement connu un taux de chômage supérieur à 5 % au cours des dernières années. Ce taux de chômage, actuellement de 3 %, indique qu’il n’existe pas de problème majeur d’accès à l’emploi pour la majorité des jeunes ingénieurs et que des tensions de recrutement peuvent même ponctuellement apparaître dans certains segments. Les diplômés des écoles de commerce sont dans une situation légèrement moins favorable, mais bénéficient dans l’ensemble de meilleures conditions d’insertion que les diplômés de l’Université.
5Un autre indicateur permettant d’apprécier la qualité de l’insertion des diplômés est la part des jeunes occupant un emploi à durée limitée trois ans après la sortie de l’enseignement supérieur (c’est-à-dire le CDD, l’intérim ou différents emplois aidés ou subventionnés par l’état). Si, à leur entrée sur le marché du travail, le premier emploi proposé aux jeunes est le plus souvent à durée déterminée, la situation des diplômés s’améliore progressivement : trois ans après la fin de leurs études, les diplômés du supérieur ont accédé majoritairement à un emploi à durée indéterminée (un CDI ou un poste de fonctionnaire). Parmi les diplômés de 2004 en emploi en 2007, moins de 30 % des diplômés occupaient un emploi à durée déterminée. Depuis deux décennies, le taux d’emploi à durée limitée, comme précédemment le taux de chômage, a largement suivi les évolutions de la conjoncture générale sur le marché du travail. Là encore, les diplômés des écoles de commerce et d’ingénieurs ont plus fréquemment échappé à ces emplois instables que les diplômés de l’Université. Pour ces derniers, ce sont les diplômés de troisième cycle et notamment les diplômés de doctorat qui ont le plus souffert de cette instabilité avec notamment la montée en puissance des stages post-doctoraux.
6Il est également possible de s’interroger sur le niveau de qualification des emplois occupés par les jeunes diplômés. Les diplômés de master visent en général dès leurs premières expériences professionnelles, un emploi de niveau cadre ou équivalent (généralement des emplois de catégorie A de la fonction publique). Les enquêtes du CEREQ montrent que globalement, les diplômés de troisièmes cycles ont vu se maintenir leur taux d’accès aux emplois de cadre. Ce taux d’accès était de 69 % en 1995, contre 71 % en 2004 mais a sensiblement baissé entre ces deux dates. L’accès à l’emploi de cadre est également quasi systématique pour les jeunes ingénieurs qui sont environ neuf sur dix à devenir cadre lors de leurs trois premières années de vie professionnelle et quelle que soit leur date d’entrée sur le marché du travail. Le constat est plus nuancé pour les diplômés des écoles de commerce qui ne sont qu’un peu moins de 6 sur 10 à occuper des emplois de cadres. Dans le domaine du commerce comme de la gestion, les situations de déclassement sont plus fréquentes en période de crise économique et conduisent les diplômés issus de ces écoles, comme de l’Université, à se reporter sur des emplois de catégories intermédiaires en attendant d’éventuels rattrapages lorsque la conjoncture s’améliore. La détérioration la plus sensible de la qualité des débouchés concerne les deuxièmes cycles universitaires. En 2004, moins d’un jeune diplômé sur trois a accédé à un emploi de cadre contre un peu plus de 4 sur dix en 1995. D’une part, cette tendance confirme les difficultés croissantes pour les jeunes à accéder au niveau cadre sans un M2. Ce n’est qu’à partir d’un M2 que la majorité des jeunes d’une formation accède aux emplois de cadre. En dessous, l’accès est loin d’être systématique et peu même devenir très minoritaire dans certaines disciplines de Lettres et Sciences humaines. À des effets liés à la demande de travail émanant des employeurs privés réticents à proposer des postes d’encadrement à des jeunes, s’ajoute souvent un engorgement des carrières dans le secteur public, représentant la moitié des débouchés au niveau licence et plus d’un tiers au niveau maîtrise. Les jeunes cherchent plus souvent un emploi dans le public et sont prêts à consentir des déclassements professionnels en contrepartie d’une stabilité de l’emploi8. Au niveau des formations professionnelles courtes de l’enseignement supérieur, l’accès aux emplois d’encadrement est relativement rare, les jeunes visant en priorité des emplois de techniciens ou des professions intermédiaires. Globalement, depuis le début des années 1990, leur situation reste stable et s’améliore même légèrement pour les diplômés de DUT. En 2007, 71 % des titulaires d’un DUT industriel et 64 % des diplômés de DUT tertiaires occupent un emploi de cadres et surtout de professions intermédiaires, trois ans après la fin de leurs études.
Graphique 1 : Évolution du taux de chômage des diplômés du supérieur, trois ans après la fin des études (en %)

* L’enquête « Génération 2001 » portant sur un échantillon plus restreint, les indicateurs d’insertion en 2004 sur les diplômés des écoles de commerce ne sont pas disponibles sur un champ comparable aux enquêtes précédentes. Pour cette raison, les indicateurs d’insertion 2004 portant sur l’ensemble des formations ne sont également pas disponibles.
** Les données de l’enquête Génération 2004, issues de Calmand et Hallier (2008) correspondent à un champ légèrement différent sur les diplômes universitaires.
Sources : Céreq, Enquêtes Enseignement Supérieur 97 et 99, Enquêtes Génération 92, 98, 2001 et 2004.
Graphique 2 : Évolution du taux d’emploi à durée limitée, trois ans après la fin des études (en %)

* L’enquête « Génération 2001 » portant sur un échantillon plus restreint, les indicateurs d’insertion en 2004 sur les diplômés des écoles de commerce ne sont pas disponibles sur un champ comparable aux enquêtes précédentes. Pour cette raison, les indicateurs d’insertion 2004 portant sur l’ensemble des formations ne sont également pas disponibles.
Sources : Céreq, Enquêtes Enseignement Supérieur 97 et 99, Enquêtes Génération 92, 98, 2001 et 2004.
Graphique 3 : Évolution du taux d’emploi de cadres, trois ans après la fin des études (en %)

* L’enquête « Génération 2001 » portant sur un échantillon plus restreint, les indicateurs d’insertion en 2004 sur les diplômés des écoles de commerce ne sont pas disponibles sur un champ comparable aux enquêtes précédentes. Pour cette raison, les indicateurs d’insertion 2004 portant sur l’ensemble des formations ne sont également pas disponibles.
Sources : Céreq, Enquêtes Enseignement Supérieur 97 et 99, Enquêtes Génération 92, 98, 2001 et 2004.
7Au total, la qualité des débouchés professionnels des diplômés est restée relativement stable au cours des 15 dernières années et les évolutions sont souvent dépendantes de la conjoncture. L’absence d’évolution des rémunérations ces dernières années témoigne également de cette stabilité : trois ans après leur sortie du système éducatif, le salaire net médian des diplômés du supérieur sortis en 1998 était de 1 520 € et de 1 500 € (en euros constants) pour les diplômés de 20049. Même si l’échelle des rémunérations suit toujours assez fidèlement la hiérarchie des diplômes – à l’exception du doctorat –, les écarts de rémunérations entre diplômés semblent se resserrer légèrement : les salaires des diplômés d’écoles d’ingénieurs et de commerce ont baissé alors que ceux des BTS ou des DUT ont plutôt augmenté. Les différences de rémunération restent néanmoins très élevées en 2007 entre un diplômé d’un BTS tertiaire qui perçoit 1 200 € et un diplômé d’école de commerce qui reçoit un salaire de 2 350 €. Les disparités par diplômes, filières ou spécialités ne sont cependant pas les seuls facteurs explicatifs des différences d’insertion. L’effet du genre reste très prégnant et continue à expliquer une part importante des écarts de rémunération : les jeunes femmes diplômées en 2004 d’un bac+5 universitaire ont ainsi des salaires de 15 % inférieurs à ceux des jeunes hommes. Les jeunes issus de l’immigration, moins nombreux à poursuivre des études supérieures, sont souvent plus touchés par la précarité et le déclassement à leur sortie du supérieur, notamment lorsque leurs parents sont issus d’Afrique du Nord10. Pour comprendre ces disparités, au-delà de phénomènes strictement discriminatoires qui existent sur le marché du travail français11, il convient de tenir compte des disparités d’héritage de capital scolaire, social ou économique qui se cumulent le plus souvent et qui vont rendre les jeunes plus ou moins vulnérables à leur entrée dans la vie active.
UNE PERCEPTION PLUS OPTIMISTE DE L’AVENIR PROFESSIONNEL
8Par construction, les enquêtes de l’OVE ne portent pas sur l’insertion professionnelle mais interrogent les étudiants sur la perception de leur avenir sur le marché du travail ainsi que sur leurs projets scolaires et professionnels. Cette perception du marché du travail doit au moins partiellement correspondre à l’évolution des conditions d’insertion professionnelle des jeunes même si l’information sur les débouchés n’est pas parfaite. On peut de plus penser que l’anticipation d’une insertion professionnelle plus ou moins difficile va affecter leur projet professionnel et modifier leur décision en matière de poursuite d’études. Même si l’anticipation des étudiants n’est pas parfaite, des économistes ont montré dans différents pays que les étudiants réagissent dans leurs choix scolaires et professionnels plus ou moins rationnellement pour éviter les phénomènes de saturation dans des filières puis d’engorgement dans certaines professions ou secteurs12.
9Le tableau 1 montre comment évolue la manière dont les étudiants appréhendent leur avenir professionnel. Les données sont issues des cinq enquêtes de l’OVE sur les conditions de vie des étudiants de 1994 à 2006. Globalement, quelle que soit la date de l’enquête, la majorité des étudiants estime que leur formation leur permettra de trouver un emploi « plutôt facilement » ou dans une moindre mesure « très facilement ». Cet optimisme a même augmenté à partir du tout début des années 2000. La part des jeunes déclarant que leur formation leur permettra de trouver très facilement un emploi a même doublé en 2000, année où la conjoncture économique et le marché du travail des jeunes étaient les plus favorables. Plus surprenant, leur optimisme s’est légèrement accentué en 2003 après le retournement de la conjoncture du début des années 2000. Les étudiants ne semblent pas avoir pris en compte l’ampleur de l’affaiblissement de la conjoncture et ses conséquences sur le marché du travail. Cela a été fait en 2006, alors que le marché du travail des jeunes s’est légèrement amélioré par rapport à 2003. En 2006, le nombre de jeunes pensant trouver un emploi « plutôt difficilement » ou « difficilement » a augmenté respectivement de six et de deux points.
Tableau 1 : Évolution de la perception de l’avenir professionnel des étudiants (en %)

Source : OVE, enquêtes Conditions de vie.
10Le constat est cependant à nuancer par type de filières. Le tableau 2 présente la part d’étudiants de chaque filière en première ou deuxième d’année d’enseignement supérieur pensant trouver facilement ou très facilement un emploi de 1994 à 2006. Fort logiquement si l’on compare à leurs conditions d’insertion, les étudiants en CPGE sont parmi ceux qui se déclarent les plus optimistes par rapport à leurs perspectives professionnelles (en moyenne, plus de 90 % des étudiants en Santé ou en CPGE pensent trouver plutôt facilement ou très facilement un emploi). L’optimisme professionnel a également augmenté pour les diplômés des filières professionnelles courtes de l’enseignement supérieur. La part des jeunes de BTS et de DUT pensant trouver « très facilement » ou « plutôt facilement » un emploi a augmenté de 1994 à 2004 respectivement de 18 et 16 points. L’évolution est plus contrastée pour les différentes filières de l’Université. En Sciences et surtout en Droit et économie, leurs perspectives se sont nettement améliorées. En Lettres et Sciences humaines (LSH), elles se sont au contraire légèrement dégradées. En 2006, près d’un étudiant de LSH sur deux pense avoir des difficultés pour trouver un emploi. Cela est à mettre en rapport avec les difficultés d’insertion dans ces disciplines : en 2004, le taux de chômage des diplômés de master 1 ou de master 2 de Lettres et de Sciences humaines était de 15 % alors qu’il était en moyenne inférieur de 5 points pour les disciplines de Droit et d’économie.
Tableau 2 : Part des étudiants pensant trouver facilement ou très facilement un emploi parmi les inscrits dans les deux premières années d’enseignement supérieur (en %)

Source : OVE, enquêtes Conditions de vie.
Champ : Étudiants inscrits dans les deux premières années d’enseignement supérieur ou en capacité de droit.
Tableau 3 : Évolution des débouchés professionnels envisagés par grands types de secteurs (en %)

Source : OVE, enquêtes Conditions de vie.
Champ : Tout niveau d’études.
11L’enquête de l’OVE permet également d’appréhender le projet professionnel des jeunes par grands types de secteurs d’emploi. La part des étudiants désirant trouver un emploi dans le secteur public a baissé de plus de 6 points durant la période, passant de 37,7 % en 1994 à 31,3 % en 2006. Inversement, la part d’étudiants souhaitant rejoindre le secteur privé augmente alors que la part de ceux voulant être indépendants ou n’ayant pas de préférence est restée relativement stable. Cette évolution peut s’expliquer par la décrue progressive des perspectives de débouchés dans le secteur public. La baisse est particulièrement marquée pour les diplômés des CPGE : un tiers des jeunes privilégiait le secteur public en 1996 contre un quart en 2006. Elle est également très forte en Sciences où la part des jeunes voulant rejoindre le secteur public a baissé de près de 10 points. Cette évolution est liée à l’explosion des recrutements de personnel scientifique très qualifié dans le secteur public. Cette demande s’est tassée après le début des années 2000, ce qui peut expliquer l’indécision croissante des étudiants entre secteurs public et privé.
12Il est également possible de regarder l’évolution des projets scolaires des étudiants. L’enquête OVE interroge les étudiants sur le niveau d’études le plus élevé qu’ils envisagent. Nous nous sommes focalisés plus précisément sur les projets scolaires des étudiants inscrits dans les deux premières années d’enseignement supérieur. Globalement, la part des étudiants souhaitant faire des plus hauts niveaux d’études s’est sensiblement accrue lors de la dernière interrogation : en 1994, la part de jeunes envisageant au moins un bac+5 était de 54 %, elle a diminué à 50 % en 1997 et 2000, pour revenir à 53 % en 2003 puis 62,3 % en 2006. Il semble que la mise en place du LMD ait largement contribué à cette évolution récente : entre 2003 et 2006, le nombre d’étudiants souhaitant terminer avec un bac+2 a été divisé par deux. Inversement, le nombre de jeunes préférant terminer par une licence a augmenté de plus de 9 points. Au niveau master, le constat est identique : la part des étudiants voulant terminer leurs études avec la maîtrise baisse de 10 points alors que la proportion de ceux qui souhaitent les terminer au niveau master augmente de 6 points. En trois ans, il semble que les jeunes en première année aient réellement incorporé la logique du LMD, en privilégiant les sorties aux niveaux licence et master et abandonnant les sorties intermédiaires. Si l’on examine de manière détaillée les résultats par type de filières, les diplômés d’IUT et de STS sont naturellement les premiers à ajuster leur projet scolaire aux standards du LMD : alors que 44 % des STS et 16,7 % des IUT souhaitaient une sortie à bac+2 en 2003, ils ne sont plus que respectivement 31,4 % et 8 % en 2006. Parmi les grandes filières universitaires, ce sont les étudiants de Droit, d’AES et d’économie qui ont modifié le plus leur projet scolaire, rattrapant leur retard par rapport aux autres filières. Ils n’étaient que 31 % en 1994 à envisager un bac+5, 39,5 % en 2003 et 47 % en 2006, soit à peu près le même niveau qu’en Sciences ou en Lettres et Sciences humaines.
Tableau 4 : Évolution du plus haut niveau d’études envisagé par les étudiants inscrits dans les deux premières années de l’enseignement supérieur (en %)

Source : OVE, enquêtes Conditions de vie.
Champ : étudiants inscrits dans les deux premières années d’enseignement supérieur.
UNE INSERTION DES DIPLÔMÉS GLOBALEMENT COMPARABLE À CELLE DES AUTRES PAYS EUROPÉEN
13Une enquête européenne (REFLEX) permet de comparer l’insertion professionnelle des diplômés français à celle des diplômés des autres pays européens13. L’enquête a été réalisée cinq ans après la fin des études auprès de diplômés en 2000 de l’enseignement supérieur dans 15 pays européens : Allemagne, Autriche, Belgique (Flandres), Espagne, Estonie, Finlande, France, Italie, Norvège, Pays-Bas, Portugal, Royaume-Uni, République Tchèque, Suède, Suisse. L’échantillon de niveau ISCED 5A (licence, maîtrise ou master, DESS, DEA, écoles spécialisées, de commerce et d’ingénieur) est représentatif des différents secteurs de l’enseignement supérieur dans chaque pays14.
14Lorsque l’on regarde globalement l’insertion professionnelle des diplômés en Europe après leurs cinq premières années passées sur le marché du travail (tableau 5), il apparaît une opposition géographique assez nette de l’insertion des diplômés entre pays du nord et du centre d’un côté et pays du sud de l’Europe, de l’autre. Les premiers se caractérisent par une insertion professionnelle relativement rapide sur des emplois en moyenne un peu plus stables et qualifiés. Les seconds connaissent au contraire plus de difficultés pour stabiliser leurs diplômés. C’est notamment le cas de l’Espagne, qui se démarque des autres pays européens en matière d’emplois à durée limitée. À leur sortie du système éducatif, près de 72 % des jeunes espagnols occupent un emploi à durée limitée, ce qui n’est le cas que de 48 % des jeunes français et 33 % des jeunes anglais. Cinq ans plus tard, 35 % des jeunes espagnols, 28 et 27 % des jeunes italiens et portugais occupent encore des contrats temporaires contre environ 15 % des jeunes en France et Angleterre. Même si les droits associés aux différents types de contrats ne sont pas exactement les mêmes, ces chiffres montrent la forte instabilité des jeunes diplômés en début de carrière dans les pays du sud de l’Europe. En cinq ans, un jeune espagnol sur deux a connu au moins trois employeurs contre seulement 28 % des jeunes français, environ 30 % des jeunes finlandais et norvégiens, 39 % des britanniques. De plus, dans les pays du sud de l’Europe, et notamment en Espagne, mobilité et précarité des emplois se conjuguent plus souvent avec des passages par le chômage. Seulement 38 % des jeunes espagnols ont pu éviter le chômage durant leurs cinq premières années de vie active contre 57 % des jeunes portugais, 63 % des jeunes français et 79 % des jeunes norvégiens. Au total, une vue d’ensemble de ces différents indicateurs d’insertion et de stabilisation professionnelle permet de situer la France dans une position médiane, malgré un taux de chômage, cinq ans après la sortie de l’enseignement supérieur plus élevé que la moyenne européenne pour les hommes comme pour les femmes.
Tableau 5 : L’insertion des diplômés du supérieur dans plusieurs pays européens (en %)

Source : enquête européenne Reflex.
15L’enquête européenne permet également d’appréhender les phénomènes de déclassement des diplômés dans les différents pays mais avec des mesures qui diffèrent des enquêtes de type Cereq en France. D’une part, les emplois sont codés dans la nomenclature ISCO qui ne permet pas de distinguer une logique de catégorie sociale. Seul, le terme de « professionnel15 » peut correspondre au type d’emploi usuellement recherché par les diplômés de l’enseignement supérieur. D’autre part, l’enquête européenne repère également le décalage entre la formation et l’emploi par des questions plus subjectives basées sur la perception des enquêtés sur leur formation et ce qu’ils en retirent professionnellement. Globalement, ces différentes mesures montrent que la déqualification des diplômés après cinq ans de vie professionnelle semble plutôt faible dans les pays enquêtés : dans la majorité d’entre eux, près des deux tiers des diplômés trouvent un emploi de « professionnel ». En Autriche et en Allemagne, environ quatre diplômés sur cinq accèdent à ce type d’emploi. En revanche, la déqualification des emplois paraît beaucoup plus forte pour les jeunes espagnols : cinq ans après la fin de leurs études, seulement 31 % occupent des emplois de professionnels, ce qui confirme leurs difficultés d’insertion. Ils semblent non seulement avoir des difficultés à se stabiliser mais également à trouver des emplois correspondant à leur diplôme. Les questions plus subjectives posées dans l’enquête sur la pertinence de leur formation mettent moins en évidence des différences entre les pays européens. Elles conduisent également à relativiser l’idée d’une déqualification générale des diplômés. Dans la majorité des pays européens enquêtés, environ sept jeunes sur dix indiquent utiliser les savoirs et les compétences acquis durant leur formation. Près de six jeunes sur dix déclarent que leur formation a été utile pour commencer à travailler. Pour l’emploi occupé à la date de l’enquête, c’est-à-dire, cinq ans après avoir quitté l’Université, ce taux est légèrement en baisse puisque seulement un sur deux déclare que les savoirs ou compétences sont « utiles pour leurs tâches actuelles ». L’analyse par pays montre que les jeunes espagnols et britanniques sont seulement 40 % à déclarer l’utilité de leur formation, contre 52 % pour la France et près de 70 % pour la Norvège et la Suède. Là encore, l’opposition nord-sud est assez marquée. Cependant, quel que soit le pays, les différentes questions posées aux jeunes au cours de l’enquête ne permettent pas de conclure à l’inutilité d’un diplômé du supérieur pour exercer un emploi. Si les diplômés regrettent dans tous les pays de ne pas avoir assez acquis certaines compétences plutôt transversales au cours de leur scolarité, la quasi-totalité plaide pour l’utilité de leur formation dans leur emploi. Ainsi, lorsqu’on leur demande quel niveau de diplôme correspond le mieux aux exigences de leur emploi, plus de 90 % indiquent un diplôme de l’enseignement supérieur dans presque tous les pays. Enfin, une autre manière d’évaluer la satisfaction des diplômés par rapport à leur formation est de leur demander ce qu’ils feraient si leur choix était à refaire. Les jeunes français sont ceux qui feraient le plus souvent le même choix : 71 % privilégierait la même formation et le même établissement, alors que ce taux n’est que de 60 % dans la majorité des pays européens et seulement 50 % en Espagne.
DU BILAN AUX PERSPECTIVES : QUELQUES REPÈRES
16Les différents résultats présentés dans ce travail montrent que les conditions d’insertion des diplômés de l’enseignement supérieur que l’on observe en France ces dernières années sont globalement comparables à celles observées au début des années 1990. Pourtant, au cours de ces deux dernières décennies, ces évolutions ont été largement dépendantes de la conjoncture économique et de ses effets sur le marché du travail. L’emploi des jeunes et dans notre cas des diplômés du supérieur a « sur-réagi » à l’évolution de la conjoncture : il s’est détérioré en période de ralentissement et amélioré en période de reprise économique. Les étudiants ont perçu progressivement ces difficultés notamment dans les filières universitaires les plus touchées. Ils ont en revanche peu modifié leur projet professionnel bien qu’ils aient tenu compte globalement de la baisse de renouvellement des emplois dans le secteur public. En revanche, la mise en place du LMD a sensiblement changé les projets scolaires des étudiants. Entre 2003 et 2006, le plus haut niveau d’études souhaité a rapidement évolué pour se rapprocher des niveaux de sorties proposés par le processus de Bologne. C’est particulièrement vrai pour les étudiants inscrits en STS et IUT.
17Les éléments de comparaison internationale proposés dans ce travail montrent une certaine homogénéité entre la France et les autres pays européens. Si le taux de chômage des diplômés français est plus élevé que celui de la majorité des pays voisins, la position de la France est plutôt intermédiaire en termes de stabilité et de qualification des emplois entre les pays du nord, du centre de l’Europe et les pays du sud. Il convient enfin de signaler que contrairement à ce que l’on peut penser lorsque l’on se focalise sur certaines difficultés d’insertion, les jeunes diplômés français semblent parmi les plus satisfaits de leur formation puisque plus des deux tiers choisiraient la même formation et le même établissement si leur choix était à refaire. Il est évident que le champ de l’enquête est spécifique par rapport à l’ensemble des sortants de l’enseignement supérieur : sont interrogés ici les diplômés qui sont allés au bout de leur formation. Or, un des problèmes majeurs de l’enseignement supérieur en France est le poids des sorties sans diplômes (entre 20 et 25 % de sortants) qui se retrouvent ensuite en grandes difficultés sur le marché du travail.
18Cependant, la crise économique actuelle va accroître sensiblement les difficultés des jeunes récemment entrés sur le marché du travail, comme l’annonce déjà la forte hausse du taux de chômage des jeunes pour le dernier trimestre 2008. D’une part, le non renouvellement des emplois à durée limitée, généralement considérés par les employeurs comme la première variable d’ajustement, risque de ne pas permettre aux jeunes d’acquérir une première expérience professionnelle souvent indispensable à la construction de leur trajectoire professionnelle. D’autre part, la chute des créations d’emploi et le non renouvellement des départs en retraite dans les secteurs généralement pourvoyeurs de débouchés professionnels stables risquent de réduire sensiblement les perspectives professionnelles. Il est probable que les plus diplômés auront toujours comme alternative d’aller concurrencer les moins diplômés sur des emplois ne correspondant pas à leur niveau de qualification, ce qui risque d’accentuer les situations de déclassements successifs et d’accroître encore les difficultés pour les jeunes moins diplômés, en échec scolaire ou universitaire.
Notes de bas de page
1 Giret J. -F., Nauze-Fichet E. et Tomasini M., « Le déclassement des jeunes sur le marché du travail », 2006, in Données sociales : la société française, édition 2006, Insee.
2 Fondeur Y. et Minni C., « L’emploi des jeunes au cœur des dynamiques du marché du travail, Économie et statistique, n° 378-379, 2005.
3 CEREQ, « Quand l’école est finie… Premiers pas dans la vie active de la génération 2001 », 2001 ; CEREQ, « Quand l’école est finie… Premiers pas dans la vie active de la génération 2001 », 2005.
4 Eicher J. -C., « Jusqu’où faut-il professionnaliser ? », Sociétal, n° 26, 1999.
5 Calmand J. et Hallier P., « Être diplômé de l’enseignement supérieur, un atout pour entrer dans la vie active », Bref n° 253, 2008.
6 Giret J. -F., Moullet S. et Molinari-PerrierM., « 2001-2004 : les sortants de l’enseignement supérieur face au marché du travail », Note Emploi Formation, CEREQ, n° 21, mars 2006.
7 Calmand J. et Hallier P., op. cit.
8 Di Paola V., Moullet S. et Vero J., « Le déclassement dans les Fonctions publiques d’État et Territoriale, une analyse comparative », in Giret J. -F., Lopez A. et Rose J., Des formations pour quels emplois, Paris, La Découverte, 2005.
9 Calmand J. et hallier P., op. cit.
10 Frickey A. et Primon J. -L. et Murdoch J., « Les jeunes issus de l’immigration : de l’enseignement supérieur au marché du travail », Bref, n° 205, février 2004.
11 Duguet E., Leandri N., L’Horty Y. et Petit P., « Discriminations à l’embauche : un testing sur les jeunes des banlieues d’Île-de-France », Rapport du Conseil d’Analyse Stratégique, 2007.
12 Freeman R., The Market for College-Trained Manpower. A Study in the Economics of Career Choice, Cambridge, Harvard University Press, 1971 ; De Meulmeester J. -C., « Une évaluation empirique de la rationalité des étudiants et étudiantes belges (1954-1987) », Economie et prévision, n° 116, 1994 ; Diebolt C., « La théorie de l’engorgement », économie Appliquée, n° 54, v. 4, 2001 ; Jaoul M., « Enseignement supérieur et marché du travail : analyse économétrique de la théorie de l’engorgement », Économie et Prévision, n° 166, 2004 ; Jaoul-Grammare M., « Cliométrie de l’engorgement en France. Évaluation théorique et empirique », Working-Paper 06-07, Association Française de Cliométrie, 2006.
13 Allen J. et Van Der Velden R., The Flexible Professional in the Knowledge Society : General Results of the Reflex Project, Research Centre for Education and the labour market, Maastricht University, the Netherlands, 2007 ; Guégnard C., Calmand J., Giret J. -F., Paul J. -J., « La valorisation des compétences des diplômés de l’enseignement supérieur en Europe », Bref, n° 257, 2008 ; Giret J. -F., Guégnard C. et Paul J. -J., (2008) « Genre et valorisation des compétences sur les marchés du travail en Europe », Éducation et Formations, n° 78, 2008.
14 Le projet Reflex a été conduit par un consortium d’équipes de recherche de 16 pays (15 pays européens et le Japon), piloté par le Centre de recherche sur l’Éducation et le marché du travail de l’Université de Maastricht, financé en partie par l’Union européenne dans le cadre du 6e PCRD. Ce projet avait pour objectifs de répondre à trois interrogations : quelles sont les compétences acquises par les diplômés de l’enseignement supérieur et mobilisées par les employeurs ? Comment les établissements contribuent-ils à la construction de ces compétences ? Quelles sont les tensions qui peuvent apparaître entre les diplômés, les établissements de formation et les employeurs, et comment les résoudre ? Près de 40 000 jeunes ont participé à cette enquête d’insertion unique en Europe. Le questionnaire portait notamment sur le parcours scolaire et universitaire puis la situation professionnelle des diplômés, leurs perceptions des compétences acquises lors de leurs études et requises par leur emploi. Pour en savoir plus : www.reflexproject.org ; www.fdewb.unimaas.nl/roa/reflex/
15 Le terme « professionnel » regroupe les formations qui requièrent un haut niveau de diplôme. Il correspond à la catégorie de cadres mais inclut également des professions intermédiaires comme les professeurs des écoles, les infirmiers…
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