Introduction

Michel Margairaz

p. 39


Texte intégral

1Les études qui suivent traitent de la libéralisation économique et financière lato sensu.

2Les auteurs y analysent la place du printemps 1968 dans un processus long, souvent amorcé dans les années antérieures et qui fréquemment ne s’achève qu’à l’orée des années 1980. Il s’agit de voir à l’œuvre, de la part des gouvernants et des hauts fonctionnaires, les tentatives de libéralisation de certaines institutions (le Plan, les institutions monétaires), d’administrations (les PTT), de structures (le système bancaire, le secteur public) ou encore de politiques publiques (la fiscalité).

3Dans ces cas divers, les mesures envisagées consistent à desserrer les contraintes de l’économie administrée née de la Libération et d’assouplir les traits de la culture de régulation issue de la séquence 1936-1946. Mais non sans rencontrer des résistances, qui incitent à la prudence. Et sans toutefois en arriver à la dérégulation des années 1980. La perspective demeure une combinaison souvent subtile entre des logiques libérales avec le maintien de protections et de régulations, auxquelles une fraction du mouvement social de mai-juin 1968 – particulièrement chez les salariés de l’industrie ou des transports – demeure attachée.

4De ce point de vue, le choc de 1968 a pu contrarier, retarder, différer – parfois pour une longue durée – les modalités de la libéralisation envisagée à la veille de l’événement. Mais d’autres éléments de la conjoncture nationale et internationale s’y sont alors mêlés, qui rendent aussi bien compte de cette lente mutation.


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