1 Gallet G., « L’activisme environnemental, l’exemple de Greenpeace France », TEA Project, 2000.

2 Ibid.

3 Parfois est évoqué le film L’Auberge espagnole de Cédric Kaplisch, relatant les aventures d’un groupe de jeunes européens (étudiants financés par le programme Erasmus) partageant un logement.

4 Vieux leitmotiv présent depuis plus de quinze ans.

5 « Bové et Greenpeace sont dans un canot… et ont vu trop haut », Libération, 26 janvier 2005.

6 Celle qui sert notamment à alimenter le site web de Greenpeace.

7 Voir sur la question des réseaux notamment : Bennani-Chraïbi M., Fillieule O., Résistances et protestations dans les sociétés musulmanes, Paris, Presses de Sciences Po, 2003.
Diani M., McAdam D., Social Movements and Networks, Oxford, Oxford University Press, 2003.

8 En revanche, dans des contextes de régimes plus autoritaires, Greenpeace peut réellement se passer du relais des groupes locaux s’ils sont peu structurés et si le coût du militantisme (emprisonnement, répression) est élevé.

9 Du coup, les activistes s’ennuient dans les réunions des groupes locaux ou les trouvent « trop naïfs », « manquant de recul » ; les militants locaux, quant à eux, n’ont pas accès à cette élite de l’organisation.

10 Keck M., Sikkink K., Activists beyond Borders, Ithaca, Cornell University Press, 1998.

11 Chartier D., Ollitrault S., « Les ONG d’environnement dans un système international en mutation : des objets non identifiés ? » in Aubertin C. (coord.), Réprésenter la nature ? ONG et biodiversité, Paris, éditions de l’IRD, 2005, p. 21-59.

12 Bayart J.-F., Le gouvernement du monde, une critique politique de la globalisation, Paris, Fayard, 2004, p. 15 : « […] l’édition de 1991 de l’Oxford Dictionary of New Words donne encore du mot “global” des définitions parcellaires en l’associant au “jargon environnementaliste” et, à la connaissance des “autres cultures” ». Nous observons qu’à l’époque l’environnementalisme représentait un intérêt global et défendu à ce niveau du moins dans le monde anglo-saxon. En France, à la même époque, la littérature sur la question du phénomène du militantisme écologiste restait franco-français avec des incursions sur la question de l’agenda international à titre souvent accessoire.

13 Un peu comme un univers de situation qui prédisposerait à ces représentations d’eux-mêmes et des autres.

14 Willets P., The Conscience of the World, Londres, Hurst § Compagnie, 1996.

15 Nous devons souligner que les acteurs analysent selon leur intérêt et leur subjectivité une situation comme une opportunité ou non. En l’occurrence, l’intérêt des instances onusiennes dans un contexte post-guerre froide aux questions d’environnement a constitué une fenêtre d’opportunité permettant à de nombreux acteurs militants et experts de se légitimer à un niveau international.

16 Voir notamment : Falkner R., Bail C., Marquard H. (eds), The Cartagena Protocol on Biosafety : Reconciling Trade in Biotechnology with Environment and Development ?, RIIA/Earthscan, 2002.

17 Tarrow S., Power in Movement, Cambridge, Cambridge University, 1998, p. 180-195.

18 Le Pestre Ph., Protection de l’environnement et relations internationales : Les défis de l’écopolitique mondiale, Paris, Dalloz, 2005. Sur le WWF et le monde de l’entreprise voir Chartier D., Ollitrault S., « ONG et développement durable : les liaisons dangereuses », in Aubertin C., Vivien F.-D. (dir.), Le développement durable : enjeux politiques, économiques et sociaux, Paris, La Documentation française, 2006, p. 93-115.

19 Un mode de fonctionnement inédit et presque incompréhensible a vu le jour au travers des « initiatives de type II ». Il s’agit d’opérations bâties entre deux partenaires (un pays, une Église, une entreprise, une ONG, une organisation internationale de l’ONU…), labellisées par l’ONU. Les initiatives de type II sont destinées à mettre en œuvre l’Agenda 21 adopté au Sommet de la Terre de Rio en 1992 et ont constitué un des résultats majeurs du Sommet Mondial pour le Développement Durable (SMDD) de Johannesburg, fin août 2002. Ces actions de « second type » consistent en une série de partenariats orientés vers l’action devant permettre de transcrire dans les faits les engagements politiques (qui relèvent, eux, du « premier type »). Ce sont des projets de coopération en partenariat multi-acteurs, avec un champ thématique et géographique précis. Les modalités particulières de ces partenariats (objectifs, calendrier, suivi, coordination et mécanisme de mise en œuvre, accords de financement et de transfert de technologie, etc.) sont élaborées par les partenaires potentiels : gouvernements, organisations internationales, société civile…
Aubertin C., « Johannesburg : retour au réalisme commercial », Écologie et politique, n° 26, 2002, p. 9-28.

20 Mühlenhöver E., L’environnement en politique étrangère : raisons et illusions, Paris, L’Harmattan, « Logiques politiques » 2002.

21 À propos de la norme AFNOR en matière de commerce équitable, de nombreuses associations dont Artisans du Monde et Max Havelaar, bien qu’ayant participé aux réunions préparatoires initiées à la demande de Jacques Chirac à la suite des promesses du Sommet de Johannesburg (2002), ont quitté la procédure de concertation, voyant leurs exigences sur le contrôle des filières revues à la baisse sous le couvert pourtant de normes dites de commerce équitable et préservation de l’environnement.

22 Tarrow S., Porta (Della) D., « “Globalization”, Complex Internationalism and Transnational Contention », in Tarrow S., Porta (della) D. (dir.), Transnational Protest and Global Activism, Oxford, Rowman & Littlefield Publishers, 2005. Cette terminologie peut être critiquée par l’extension que les auteurs s’autorisent à faire d’un qualificatif renvoyant à une réalité d’individus migrants qui devient une notion rendant compte d’un militantisme composé de nombreuses sous-catégories (environnement, humanitaires, droits de l’homme, anarchiste, marxiste, pacifiste). Dans le cas des acteurs que nous décrivons, il s’agit davantage d’individus socialisés à une certaine forme d’internationalisation de rapports sociaux.

23 Entretien, en janvier 2005, avec Pascale Loget, élue verte au Conseil régional, vice-présidente chargée du développement durable. Entretien, en mai 2005, auprès du traducteur de la revue, au siège du CRISLA, Lorient.

24 Lors d’un entretien, en 1995, le directeur de l’office de chasse, Ille-et-Vilaine, militant de Chasse Pêche Nature Traditions (CPNT) se plaisait à montrer le contraste entre les chasseurs qui payaient leur adhésion face à des « associations écolo » vivant des subventions publiques.

25 Lundi 1^er juillet 2002, atelier « Les ressources » : atelier « biodiversité et forêts tropicales », journées Johannesburg 2002 : Un nouvel élan pour la planète : les propositions des acteurs français pour le sommet du développement durable, Rennes.

26 Van Lang A., Droit de l’environnement, Paris, PUF, Thémis, 2002 (commentaire Le Monde, 5 décembre 1999) : le contentieux de droit est levé, l’imbroglio politique demeure. Les deux arrêts du Conseil d’État, vendredi 3 décembre 1999, sur les dates d’ouvertures de la chasse au gibier d’eau et aux oiseaux migrateurs ont clarifié un point juridique : la plus haute juridiction administrative française estime que les lois de 1994 et de 1998, par lesquelles les parlementaires avaient largement ouvert la période de chasse, sont dans leur « quasi-totalité incompatible avec les objectifs » d’une directive européenne de 1979, qui tend, au contraire, à restreindre cette durée. L’application de ces deux arrêts sur le terrain risque d’exacerber des tensions dans un dossier épineux pour le gouvernement, qui a promis un projet de loi avant juin 2000. Le Conseil d’État confirme donc sa jurisprudence antérieure en jugeant que, sauf élément scientifique nouveau, il faut retenir comme dates d’ouverture et de fermeture de la chasse le 1^er septembre et le 31 janvier. Le Parlement avait, lui, élargi la période du troisième samedi de juillet au 28 février. Conséquence immédiate de cette décision, dès le 31 janvier, les tribunaux administratifs vont pouvoir s’appuyer sur ces deux arrêts pour statuer sur les plaintes des associations de protection de l’environnement.

27 Leurs amis ne sont pas forcément informés de leur militantisme, par exemple.

28 Snow D., « Master Frames and Cycles of Protest », in Morris A., McClurg Mueller C. (eds), Frontiers in Social Movement Theory, New Haven and London, Yale University Press, 1992, p. 133-155.

29 Mühlenhöver E., L’environnement en politique étrangère : raisons et illusions, op. cit.

30 Organisé par Cap l’Orient, en partenariat avec l’association Nature & Culture, Terre ! est un salon qui met en lumière l’aspect opérationnel du développement durable et solidaire. C’est aussi un lieu de rencontres, d’échanges, d’émulations et de découvertes.

31 Fondateur d’Eaux et Rivières, du Réseau Cohérences et de Nature et Culture.

32 Aubertin C., « Johannesburg. Le retour au réalisme commercial », op. cit.

33 Gobille B., Uysal A., « Cosmopolites et enracinés », in Agrikolansky E., Sommier I. (dir.), Radiographie du mouvement altermondialiste, Paris, La Dispute, 2005, p. 105-127.

34 Soulignons que les entretiens de l’ANPE, « soufflent » cette possibilité puisque dans le questionnaire rempli par le demandeur d’emploi, la possibilité de « mobilité » géographique est encouragée. On peut lui demander s’il est prêt à l’expatriation ou encore s’il rentre en France après un séjour à l’étranger, il doit expliquer son retour.

35 Voir Suaud C., La vocation, genèse et crise de l’institution religieuse, Paris, Minuit, 1978 et Muel-Dreyfus F., Le Métier d’éducateur, Paris, Minuit, 1983.

36 Voir la notion sous la plume de Johanna Siméant, « Carrières militantes et professionnelles dans l’humanitaire », in Siméant J., Dauvin P. (dir.), Le travail humanitaire. Les acteurs des ONG, du siège au terrain, Paris, Presses de Sciences Po, 2002, p. 60-135, en particulier p. 85 sq.

37 Qui peut prendre la forme de quelques années d’études à Lille, par exemple, pour un jeune étudiant.

38 Bernstein M., Jaspers J., « Les tireurs d’alarme dans les conflits sur les risques technologiques : entre intérêts particuliers et crédibilité », Politix, n° 44, 1998, p. 108-134. Ces individus ont déjà été analysés aux États-Unis où leurs actions commencent à être repérées notamment en matière environnementale. Les sociologues expliquent les motivations des acteurs et leurs modes d’action pour produire des « fuites ».

39 Lefevre S., Ollitrault S., « Les militants face aux contraintes managériales : le cas des groupes locaux de Handicap International », Sociologies Pratiques, n° 15, 2007, p. 97-110.

40 Entretien décembre 2004, militant Greenpeace.

41 Dezalay Y., Garth B. G., La mondialisation des guerres de palais : la restructuration du pouvoir d’État en Amérique latine, entre notables du droit et Chicago boys, Paris, Seuil, 2002.

42 Divers auteurs se sont intéressés au caractère peu stabilisé de l’entrée en politique des jeunes qui a tendance à réifier la catégorie jeune comme une étape biographique intermédiaire avant la maturité adulte sans prendre le soin d’observer la réalité d’un engagement sans présupposer de son avenir : Voir sur le moratoire électoral : Muxel A., Les jeunes et la politique, Paris, Hachette, 1999.
Ou sur l’engagement des « jeunes » dans le mouvement altermondialiste : Gobille B., Uysal A., « Cosmopolites et enracinés », op. cit.

43 Wagner A. -C., Les nouvelles élites de la mondialisation, Paris, PUF, 1998. Enquête sur une composante de l’élite transnationale, les cadres d’entreprises.

44 Tarrow S., Porta (della) D., « “Globalization”, Complex Internationalism and Transnational Contention », op. cit.

45 Cohen R., Kennedy P., Global sociology, New York, Macmillan, 2000, p. 33 : les auteurs décrivent les divers types d’acteurs transnationaux.

46 On peut s’interroger sur l’usage compliqué de ce terme en sciences sociales d’une part, relevant largement de la doxa qui charrie des connotations historiquement situées et d’autre part, étant l’enjeu de luttes de définition dans le champ académique et dans le champ politique. Par exemple, Robin Cohen y voit un rôle social « positif » des individus cosmopolites, agents diffuseurs de nouvelles valeurs alors que C. Lasch évoque par cosmopolitisme une main mise par certaines élites des règles économiques mondiales : Lasch C., The Revolt of the Elites and the Betrayal of Democracy, New York, Norton, 1995. Ainsi, le premier insiste sur les diasporas, les victimes et les individus disposant de capitaux essentiellement culturels qui vivent en réseaux au nom de normes dites universelles alors que le second analyse les individus de l’élite économique mondialisée. Pour toutes ces raisons, ce mot peut piéger la compréhension de ce phénomène de circulation d’individus ayant des positions, des situations différenciées et finalement, scientifiquement poser plus de problèmes qu’il ne donne à penser.

47 Duriez H., « Modèles d’engagement et logiques de structuration des réseaux locaux de la gauche mouvementiste à Lille », Politix, vol. 17, n° 68/2004, p. 165-199.

48 Ion J., La fin des militants ?, Paris, Éditions de l’Atelier, 1997 et pour une critique voir Collovald A., « L’humanitaire expert : le désencastrement d’une cause politique », in Collovald A., Lechien M.-H., Rozier S., Willemez L. (dir.), L’Humanitaire ou le management des dévouements. Enquête sur un militantisme de « solidarité internationale » en faveur du Tiers-Monde, Rennes, PUR, 2002, p. 19-47.

49 Gobille B., Uysal A., « Cosmopolites et enracinés », op. cit.