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    Plan détaillé Texte intégral UNE COMMANDE PARTAGÉE ENTRE DES FIGURES NATIONALES ET LOCALES LA FACULTÉ DE DROIT : ÉTENDRE ET MODERNISER UN SITE ANCIEN ET DENSE L’EXPANSION DES TRENTE GLORIEUSES : DEUX STRATÉGIES DE CONQUÊTE DE LA PÉRIPHÉRIE LA FACULTÉ DES SCIENCES : UNE APPROCHE ORGANIQUE ET PAYSAGÈRE ARTEM : QUEL CAMPUS POUR LE XXIe SIÈCLE ? LES ENJEUX D’UNE RECONNAISSANCE PATRIMONIALE CONCLUSION Bibliographie Notes de bas de page Auteurs

    Les campus universitaires

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    Table des matières

    L’architecture universitaire à Nancy

    Un objet d’étude en construction, un patrimoine en devenir

    Caroline Bauer, Gilles Marseille et Pierre Maurer

    p. 213-228

    Texte intégral UNE COMMANDE PARTAGÉE ENTRE DES FIGURES NATIONALES ET LOCALES LA FACULTÉ DE DROIT : ÉTENDRE ET MODERNISER UN SITE ANCIEN ET DENSE L’EXPANSION DES TRENTE GLORIEUSES : DEUX STRATÉGIES DE CONQUÊTE DE LA PÉRIPHÉRIE LA FACULTÉ DES SCIENCES : UNE APPROCHE ORGANIQUE ET PAYSAGÈRE ARTEM : QUEL CAMPUS POUR LE XXIe SIÈCLE ? LES ENJEUX D’UNE RECONNAISSANCE PATRIMONIALE CONCLUSION Bibliographie Notes de bas de page Auteurs

    Texte intégral

    1C’est au croisement d’une double dynamique que prend place l’actuel regain d’intérêt pour l’architecture universitaire nancéienne. Le Laboratoire d’Histoire de l’Architecture Contemporaine (LHAC) de l’École Nationale Supérieure d’Architecture de Nancy est un premier acteur de ce renouveau. Consolidant sa situation d’épicentre de la recherche sur l’architecture et la ville en Lorraine, l’entité multiplie les partenariats, prolonge l’étude de corpus déjà constitués et investit des thèmes encore peu explorés1. La perspective de l’exposition consacrée à l’architecture en région lorraine de 1945 à nos jours, prévue au Centre Pompidou Metz à l’horizon 2017, sert de catalyseur aux recherches en cours. Au même moment, le milieu universitaire régional connaît une mue sans précédent. Rompant avec la dualité Nancy-Metz, rapprochant les équipes et connectant les sites, la création de l’Université de Lorraine en 2012 fédère et redéfinit les identités institutionnelles2. Parmi les marqueurs culturels rapprochant les deux capitales régionales, l’architecture, devenue patrimoine commun, apparaît comme un territoire de partage. Le rythme des commémorations veut qu’à peine deux années après la fusion des entités, ait lieu la célébration des 150 ans de la création de la Faculté de Droit de Nancy. Les manifestations attachées à cet anniversaire sont autant d’occasions de replacer l’institution universitaire nancéienne dans son nouveau cadre et appellent des collaborations avec l’équipe du LHAC pour explorer le patrimoine architectural construit au sein du Grand Nancy après la Seconde Guerre mondiale. Fruit de ces échanges, une demi-journée du colloque « L’Université à Nancy et en Lorraine : histoire, mémoire et perspectives » (septembre 2014) fut confiée au laboratoire de l’école d’architecture, qui dressa le bilan des stratégies d’implantation urbaine de l’université au sein de l’agglomération [ill. 1], fit état des acteurs en jeu et restitua les modes de projétation et les objets architecturaux dans leur contexte de création.

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    ill. 1 - Répartition des sites de l’Université de Lorraine au sein de l’agglomération de Nancy. Réalisation : G. Marseille, 2014. Système d’information géographique – Communauté urbaine du Grand Nancy. Fonds de carte : ESRI, ArcGIS. Fonds cadastral DGIFip 2014. © Communauté urbaine du Grand Nancy, ESRI France, G. Marseille.

    2Le programme de recherche portant sur le patrimoine universitaire nancéien s’appuie sur les premières investigations d’autres chercheurs du LHAC. Ainsi en 1995, Vincent Bradel et André Vaxelaire (en partenariat avec Julien Defer et Christophe Minaire) exploraient déjà ce thème dans le rapport L’Université de Nancy, Genèse et devenir d’un territoire. Plus récemment, Émeline Curien a collecté et synthétisé une importante documentation en préparation de l’ouvrage Aux origines d’un pôle scientifique, Faculté des Sciences et écoles d’ingénieurs à Nancy du Second Empire aux années 19603. Nous nous inscrivons dans la continuité de ces efforts. Notre contribution suppose d’abord une remise en contexte des différents acteurs de la construction. Il s’agira ensuite de pointer la spécificité et l’intérêt de plusieurs sites dispersés dans l’agglomération depuis les années 1950. La variété des approches urbaines, typologiques, techniques et esthétiques ainsi mise en exergue permettra, enfin, d’affirmer la valeur patrimoniale de ce corpus.

    UNE COMMANDE PARTAGÉE ENTRE DES FIGURES NATIONALES ET LOCALES

    3Les édifices universitaires nancéiens sont pour la plupart œuvres des figures de premier plan du milieu architectural local. Jusqu’en 1914, leur conception fait partie des attributions des architectes municipaux, poste qu’occupent le Grand Prix de Rome Prosper Morey et son successeur Albert Jasson4. L’Entre-deux-guerres voit l’ouverture de la commande aux agences de Jean Bourgon et des frères architecte et ingénieur Jacques et Michel André. Le premier insuffle à ses réalisations un esprit Beaux-arts non dénué d’innovations techniques et esthétiques. L’agence André, quant à elle, est chargée dès 1930 de dresser un état des lieux de l’ensemble des bâtiments universitaires de la ville. Elle réalise surtout en 1933, avec le ferronnier Jean Prouvé, l’Institut de Zoologie, édifice dont les blocs de ciment composant la façade sont une étonnante interprétation des procédés constructifs élaborés par Frank Lloyd Wright5.

    4Cette collaboration entre l’université et l’agence André ne cesse de s’amplifier. Architecte-conseiller technique pour l’équipement scolaire et sportif dès 1943 puis architecte de l’Éducation nationale, Jacques André devient l’un de ces mandarins de la profession qui, grâce au cumul de leurs titres, obtiennent l’exclusivité de la commande publique6. Ces attributions lui permettent ainsi d’étendre la Faculté de Droit (1959) et de construire la Faculté des Lettres (1961-1965). Parallèlement, Jean Prouvé voit capoter ses deux propositions innovantes : le projet de Tour des professeurs et l’intéressante structure mixte béton/métal (dans laquelle s’inscrivent des cellules préfabriquées) d’un projet de cité universitaire7. L’immense Faculté des Sciences (1961-1970) revient quant à elle au parisien Georges Tourry, architecte en chef des Bâtiments civils et Palais nationaux, en collaboration avec le Nancéien Claude Goclowski. Mais l’ampleur de l’activité de l’agence Tourry l’amène à déléguer ce projet au Pyrénéen Edmond Lay.

    5La fin des Trente Glorieuses s’accompagne d’une remise en cause de ce système fermé d’accès à la commande qui aboutit à la dissolution du corps des architectes de l’État (1974) et à l’intensification du rôle des instances régionales. À Nancy, les grands programmes de construction universitaire sont achevés. La commande, plus ponctuelle, est désormais traitée par la nouvelle génération de praticiens qui se cristallise autour de la jeune école d’architecture locale. Depuis 1990, Laurent Beaudouin [ill. 2], Marie-José Canonica ou encore Christian François8, sont les auteurs d’édifices universitaires qui marquent avec force l’architecture contemporaine à Nancy. Par ailleurs, l’intérêt marqué au sein de l’école pour la culture architecturale suisse incite à ouvrir le concours pour la construction de ses nouveaux locaux à ce pays. Désigné lauréat en 1992, le Tessinois Livio Vacchini mène le chantier au rationalisme rigoureux en collaboration avec Christian François9. À l’image de cette réalisation, d’autres projets emblématiques s’ouvrent ponctuellement à des figures de renommée internationale, tel l’INIST, centre de documentation du CNRS conçu par le jeune Jean Nouvel (1985-1989)10, ou encore le très récent projet ARTEM emporté par l’Agence Nicolas Michelin & Associés.

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    ill. 2 - École Nationale Supérieure en Génie des Systèmes et de l’Innovation, Nancy, Emmanuelle Beaudouin, Laurent Beaudouin, Lucien Collin, Dominique Henriet, Paul Maurand, 1994-1997. Cl. J. -M. Monthiers. © Agence Beaudouin –Husson Architectes, Jean-Marie Monthiers.

    LA FACULTÉ DE DROIT : ÉTENDRE ET MODERNISER UN SITE ANCIEN ET DENSE

    6Avant que les Trente Glorieuses n’imposent la satellisation des établissements d’enseignement supérieur en périphérie comme modèle dominant, l’université adoptait une présence physique et concrète au cœur de la cité et du réseau d’institutions qui lui donnaient sens. Successeur du premier Hôtel de l’université11, le Palais dit « de l’Académie » respecte pareille centralité. L’édifice, achevé en 1862 selon les plans du Nancéien Prosper Morey, voisine avec la gare, la Chambre de commerce, le principal lycée de la ville et la Bibliothèque municipale. Destiné initialement à accueillir toutes les disciplines, c’est aujourd’hui le siège de la seule Faculté de Droit. Sa position nodale n’est pas sans contraintes : plus de 5 000 étudiants et personnels doivent trouver place sur un terrain de 11 000 m ². De fait, dès le XIXe siècle, le site s’apparente à un palimpseste où constructions, réaménagements et destructions se succèdent au gré des besoins. La confrontation des interventions opérées au cours des soixante dernières années révèle l’évolution de l’approche d’une telle enclave universitaire dans la ville.

    7Au seuil des années 1950, au moment où la capitale lorraine se prépare à une modernisation éprouvante pour ses quartiers anciens, les architectes Jacques et Michel André prévoient une intervention lourde au cœur du palais dessiné par Morey. L’évolution des besoins, couplée au souci hygiéniste, impose d’ouvrir davantage la cour centrale pour gagner en espace et en lumière. Prévue dès 1951, la destruction du grand amphithéâtre et de l’emblématique tour le surplombant intervient en 1959. Elle se double de la construction de nouveaux espaces de circulation et d’enseignement dotés de larges baies vitrées. Les frères André usent d’une composition dépouillée mariant l’affirmation de l’ossature de béton armé et la chaleur de la pierre ocre des allèges. La seconde moitié des années 1960 est le théâtre d’une nouvelle substitution tout aussi franche. Orpheline de son amphithéâtre originel, la Faculté de Droit entreprend la construction d’une nouvelle grande salle d’assemblée en lieu et place de l’enveloppe de moellon et pierre de taille abritant les étudiants de Lettres jusqu’en 1966. L’architecte Gilbert Lejzerzon substitue à ces façades sobres et classiques un volume cubique dont la surface imitant un grand appareil est régulièrement percée de fines meurtrières jumelées. La boîte affirme sans compromis sa modernité à l’angle des rues de ce quartier ancien.

    8C’est en rupture avec cette conception de la modernité qu’intervient, une trentaine d’années plus tard, l’agence François & Henrion. Lorsqu’en 1996, la Communauté Urbaine du Grand Nancy ouvre au concours la construction d’une nouvelle extension, le duo est déjà reconnu localement pour ses interventions en tissu ancien12. Le programme dressé pour la Faculté de Droit appelle a priori une intervention de grande ampleur : un amphithéâtre de 400 places, huit salles de cours et une imprimerie. L’ensemble doit prendre place au nord du site, séparé du palais universitaire par un passage public. Les architectes affirment leur volonté de « donner toute sa mesure à la qualité de l’insertion et de la composition urbaine dans un tissu sensible »13. Sur rue, cette intention se traduit par un haut volume à l’alignement dont la double ambition est de rappeler l’histoire urbaine du lieu et de signifier la noblesse de l’institution [ill. 3]. La masse aveugle taillée en biseau évoque le voisinage passé du glacis des fortifications de la Ville Vieille et souligne le biais de la rue de la Ravinelle, perturbé au XIXe siècle par le projet de Morey. Quant à la monumentalité, elle trouve sa justification dans la réactivation assumée de la notion classique de « caractère » et dans l’influence récurrente de Louis I. Kahn sur nombre de projets de l’agence. Le bloc ainsi dressé s’avère aussi une solution idéale pour accueillir six des huit salles de classe réclamées par la maîtrise d’ouvrage. En cœur d’îlot, l’amphithéâtre s’enfonce en sous-sol pour respecter les vues et la luminosité des façades qui l’entourent. Le jeu de volumes bas s’achève à l’est par l’imprimerie et plus discrètement encore au nord par les deux dernières salles de cours. « Force, sérénité et urbanité » résument, selon les propres mots des architectes, l’insertion de ce programme ambitieux en harmonie avec son passé urbain et les exigences pragmatiques de ce site dense et complexe.

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    ill. 3 - Extension de la Faculté de droit de Nancy, Agence François & Henrion, 1996-1999. Cl. G. Marseille, 2014. © Agence François & Henrion.

    L’EXPANSION DES TRENTE GLORIEUSES : DEUX STRATÉGIES DE CONQUÊTE DE LA PÉRIPHÉRIE

    9L’accroissement des effectifs estudiantins pressenti dès les années 1950 interdit aux Facultés de Lettres et de Sciences de se cantonner aux limites restreintes des parcelles du centre-ville. Chacune trouve alors une place spécifique au sein de l’agglomération. Conservant le souci de rester à proximité du cœur de la cité, la Faculté des Lettres conquiert les premiers faubourgs, à mi-chemin entre la gare et la Cité universitaire du Monbois (1932) restée jusque-là isolée14. L’église et l’établissement de soin occupant le site sont rapidement balayés au profit d’une série de constructions dessinées au début des années 1960 par les frères Jacques et Michel André suivant le vocabulaire élégant défini précédemment pour la Faculté de Droit15. L’ensemble est dominé au nord par un bâtiment en H ceignant une cour plantée et masquant le grand amphithéâtre placé au revers [ill. 4]. Le voisinage domestique accueille aisément le nouvel édifice qui se niche dans un relief favorable et se dissimule partiellement derrière un rideau d’immeubles le long du boulevard est. Restaurant, nouvelles résidences étudiantes, gymnase et piscine se greffent à proximité, profitant de vastes parcelles laissées libres par une urbanisation encore timide.

    10L’ambition et l’impact urbain sont bien plus grands sur les terrains du Montet-Brabois où s’implante la nouvelle Faculté des Sciences. Suivant une logique intercommunale que Nancy pratique avec ses voisines depuis le début du siècle, décision est prise en 1961 de déployer l’ensemble des activités ayant trait à la science, à la technologie et à la médecine sur une bande de trois kilomètres de long pour 900 mètres de large partagée entre les territoires de Villers-lès-Nancy et Vandœuvre-lès-Nancy au sud-ouest de l’agglomération. Tandis que Villers devient alors le havre idéal des classes moyennes supérieures, Vandœuvre se porte candidate pour accueillir une ZUP de 200 hectares dessinée par l’urbaniste Henri Calsat16. Pour ces deux communes, le nouvel ensemble universitaire apparaît donc comme une opportunité de développement supplémentaire tandis que la ville de Nancy y trouve l’espace nécessaire pour se doter d’un campus à l’échelle des autres grandes capitales de province. L’ensemble bénéficie d’une judicieuse articulation avec le réseau viaire depuis les faubourgs au nord jusqu’à un nouvel échangeur autoroutier au sud. Le cluster ainsi constitué tient donc lieu de nouvelle porte de ville.

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    ill. 4 - Faculté des Lettres de Nancy, Jacques et Michel André, 1961-1965. Vue de la cour intérieure, non datée. © Dossier André J.M. et J.-L., Prouvé Cl. Fonds DAU. SIAF/Cité de l’architecture et du patrimoine/Archives d’architecture du XXe siècle, 133 IFA 3/12, droits réservés.

    11Le processus d’aménagement des quelque 250 hectares du site nous entraîne dans une chronologie et une logique fonctionnelle fort complexes [ill. 5]. L’École de Géologie est la première, en 1959, à investir le terrain à mi-pente où elle trouve des roches utiles à ses recherches. Ce chantier n’est rien comparé aux constructions des différents bâtiments de la Faculté des Sciences menées au cours des années 1960, bientôt complétés par une kyrielle d’équipements et d’institutions associés17. Parallèlement, la décision de consacrer 40 hectares du plateau sud au nouveau CHU concourt à la constitution d’un second pôle dédié à la médecine. Au début des années 1970, la faculté éponyme quitte le voisinage de l’Hôpital central et s’implante en vis-à-vis du nouvel établissement hospitalier. Elle est accompagnée par l’Institut National de Recherche et de Sécurité (INRS) traitant de la santé au travail. La concentration de matière grise vouée aux sciences dures, aux technologies et au corps motive la création d’un technopôle de 50 hectares au sommet de la côte. Ici et plus généralement sur l’ensemble du site, la nature est omniprésente grâce à une coulée verte maintenue dans la zone inconstructible, dans laquelle s’inscrivent les parcs de Rémicourt, de Brabois, le Jardin botanique du Montet et les terrains sportifs de la faculté en contrebas.

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    ill. 5 - Pôle Sciences et Médecine de Vandœuvre-lès-Nancy et Villers-lès-Nancy. Plan d’ensemble. Réalisation : Gilles Marseille, 2014. Système d’information géographique – Communauté urbaine du Grand Nancy. Fonds de carte : ESRI, ArcGIS. Fonds cadastral DGIFip 2014. © Communauté urbaine du Grand Nancy, ESRI France, Gilles Marseille.

    LA FACULTÉ DES SCIENCES : UNE APPROCHE ORGANIQUE ET PAYSAGÈRE

    12La réalisation de la Faculté des Sciences à Vandœuvre-lès-Nancy est issue de la volonté de regrouper l’ensemble des services scientifiques sur un même site. C’est l’architecte parisien Georges Tourry qui est officiellement nommé, en collaboration avec l’architecte local Claude Goclowski18. Architecte et ingénieur polytechnicien, Georges Tourry mène une carrière pour le compte de nombreuses administrations, la plupart du temps en association avec d’autres praticiens, tels Raymond Lopez ou Louis Arretche19. C’est par l’entremise de ce dernier qu’il rencontre le jeune architecte pyrénéen Edmond Lay, qui revient d’un séjour aux États-Unis20. Tourry l’embauche alors pour étudier le projet de la Faculté des Sciences de Nancy, sur lequel il travaille depuis Tarbes.

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    ill. 6 - Faculté des Sciences de Vandœuvre-lès-Nancy, Georges Tourry, Claude Goclowski, Edmond Lay, 1961-1970. Vue aérienne avant l’achèvement des travaux. Cl. G. Taon, © Dossier Goclowski Cl. Fonds DAU. SIAF/Cité de l’architecture et du patrimoine/Archives d’architecture du XXe siècle, 133 IFA 123/5, Gérard Taon.

    13Le plan d’ensemble tient compte de la topographie du site qui présente de fortes contraintes géologiques21. Le projet est réalisé en deux phases facilement identifiables [ill. 6]. Le premier cycle des études (la propédeutique), auquel s’adjoint un lycée, se compose de constructions parallélépipédiques implantées suivant une trame orthogonale. Il est mis en service dès 1966. Le cycle supérieur, qui regroupe enseignement et recherche, est conçu de manière plus audacieuse. Les conceptions d’Edmond Lay y semblent prédominantes. L’immense bâtiment présente en effet une forte parenté avec d’autres réalisations du Pyrénéen, particulièrement l’Institut Régional du Travail Social (IRTS) de Bordeaux-Talence (1971). Le soin apporté à la mise en œuvre des matériaux (tels les panneaux préfabriqués en béton gravillonné) et la reprise d’éléments formels spécifiques en sont des exemples probants. L’insertion de l’édifice dans son site et l’organisation des espaces intérieurs (mezzanines, volumes courbes...) témoignent par ailleurs de l’influence de l’architecture organique de Frank Lloyd Wright qu’Edmond Lay a découverte lors de son séjour américain22. Courbes et contre-courbes dominent à Nancy où les bâtiments en couronnes et arcs de cercle sont mis en scène dans le paysage. Les différentes fonctions du programme sont associées à des corps de bâtiments distincts. La recherche (sciences exactes et sciences expérimentales) s’installe dans les édifices les plus hauts ; l’espace des laboratoires y est agencé en double hauteur et mezzanines, anticipant une densification ultérieure du bâtiment. La couronne basse accueille quant à elle le domaine de l’enseignement. Le point central en est le forum, lieu de regroupement extérieur minéral et végétal conçu comme « une vaste composition sculpturale »23.

    14Située sur la pointe d’un éperon au nord du site, la bibliothèque complète l’ensemble et s’affirme comme un véritable signal24 [ill. 7]. Les architectes l’ont conçue selon une analogie avec les édifices religieux. Deux nefs ovales se superposent et abritent salles de travail et d’études, tandis que les magasins de livres sont regroupés au cœur de l’édifice. La structure du bâtiment constitue un élément prépondérant de sa composition : de grands portiques en béton apparents en façade convergent vers une arête centrale porteuse. L’insertion de voiles fins de béton toute hauteur, venant comme trancher l’extrémité de l’édifice, lui confère un effet sculptural et renforce d’autant son impact visuel.

    15Depuis la livraison du campus en 1972, des édifices ponctuels sont venus densifier le site en respectant le geste fort initial. L’agence BMT & Associés reprend ainsi les formes en courbes et contre-courbes du bâtiment existant pour la construction de l’IN-RIA-LORIA et de l’Institut de Mathématiques, réalisés en plusieurs tranches de 1988 à 2006. De la même manière, l’entrée nord-est du site est soulignée intelligemment par la construction d’une nouvelle cité universitaire. L’agence André25 opte pour une décomposition en différents corps de bâtiment afin d’orienter le flux des étudiants. La forte individualité de ces différentes adjonctions contraste toutefois avec l’unité originelle du complexe du cycle supérieur qui, malgré la multiplicité des édifices, était assurée par la cohérence des matériaux.

    ARTEM : QUEL CAMPUS POUR LE XXIe SIÈCLE ?

    16Initié en 1999 et actuellement en cours de construction, le projet ARTEM interroge la pertinence des conceptions les plus contemporaines dans la création d’un nouveau campus. Le mariage de l’ARt, de la TEchnologie et du Management se concrétise institutionnellement par la fédération de l’École Nationale des Beaux-arts, de l’École Nationale Supérieure des Mines, de l’Institut Jean Lamour26 et de l’ICN Business School. Le regroupement de ces établissements dans de nouveaux locaux a posé la question récurrente de l’implantation d’un campus dans la ville. Les édiles ont misé sur les atouts d’un quartier de faubourg du sud-ouest de Nancy pour en décupler le dynamisme naissant. Les 5 000 étudiants et personnels attendus à l’horizon 2020 prennent place sur un ancien terrain militaire de 10 hectares connecté au centre-ville par une ligne de tramway. Les casernes sont désormais remplacées par un nouvel élan d’enseignement et de recherche censé rappeler la créativité de l’École de Nancy.

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    ill. 7 - Bibliothèque de la Faculté des Sciences de Vandœuvre-lès-Nancy, Georges Tourry, Claude Goclowski, Edmond Lay. Vue extérieure non datée. © Dossier Goclowski Cl. DAU. SIAF/Cité de l’architecture et du patrimoine/Archives d’architecture du XXe siècle, 133 IFA 123/5, droits réservés.

    17L’ambition du projet ainsi défini appelait l’organisation d’un concours mettant en concurrence les solutions d’agences de renommée internationale. Après un premier appel à propositions lancé en 2005, cinq équipes se disputaient, au printemps 2006, la conception du schéma d’aménagement du site et la réalisation de la première tranche du campus (École des Mines et Institut Jean Lamour). Retenons ici le projet lauréat de l’Agence Nicolas Michelin & Associés et celui de son concurrent direct, le duo suisse Herzog & de Meuron27. Tous deux furent confrontés à une double problématique interne et externe au site : quelle typologie architecturale adopter pour motiver et entretenir des partenariats entre des établissements aux cultures aussi hétérogènes ? Et comment insérer un campus de 10 hectares dans un contexte dominé par des maisons de ville et petits immeubles hérités de la Troisième République ? Les solutions proposées furent diamétralement opposées.

    18Nourrie par le développement concomitant des projets de la Vitrahaus (Weil-am-Rhein, Allemagne) et de l’Actelion Business Center (Allschwil, Suisse), l’équipe bâloise s’appuie sur les idées de tissage et d’articulation et évoque la convergence de vecteurs programmatiques et de diagonales formant des lieux d’échange et de diffusion d’énergies28 [ill. 8]. Cette approche synthétique et cohésive du programme tente, dans une reformulation du concept de campus, de résoudre les juxtapositions d’édifices hétéroclites que Nancy a connues sur d’autres sites. Cependant, la force du geste se heurte à un difficile phasage du chantier, à la relégation de l’école des Beaux-arts au pied du bâtiment principal et plus encore, à une rude insertion dans le tissu urbain. L’enchevêtrement de boîtes noires portant l’ensemble à plus de 25 mètres de haut pour une longueur de près de 400 mètres ne pouvait qu’effrayer des édiles et une population encore marqués par les brutales mutations urbaines des années 1960-1970. Le projet revient in fine à l’agence Michelin qui opte pour une « "planification circonstanciée" ayant pour objectif de créer une université dans la ville avec des bâtiments qui, chacun à leur manière, "donnent un plus" à l’espace public »2929 [ill. 9]. Ainsi, la rue du sergent Blandan est bordée de « maisons-signes » rappelant la typologie des maisons nancéiennes tandis qu’en cœur de parcelle, le campus « constitue un véritable morceau de ville [...] à l’échelle du quartier ». L’urbanité du projet, où chaque établissement se fragmente pour adopter la silhouette domestique archétypale, espère éviter toute juxtaposition passive par une galerie-serre dont les verrières bleues et rouges sont là encore présentées comme un rappel des constructions environnantes.

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    ill. 8 - Campus ARTEM – Quartier Haussonville-Blandan, Nancy, Projet de concours, Agence Herzog & de Meuron, 2006. Perspective. © Agence Herzog & de Meuron, visualisation par Philipp Schaerer.

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    ill. 9 - Campus ARTEM – Quartier Haussonville-Blandan, Nancy, Agence Nicolas Michelin & Associés, 2006-2015. Perspective aérienne © ANMA, ARTEFACTORY, SOLOREM.

    LES ENJEUX D’UNE RECONNAISSANCE PATRIMONIALE

    19La recrudescence de l’intérêt pour l’architecture universitaire nancéienne arrive à point nommé tant les menaces sont nombreuses sur l’intégrité des édifices. La valeur patrimoniale de ces biens n’a encore rien d’évident aux yeux de leurs gestionnaires, conduisant à de fréquentes dénaturations voire à des projets de destruction. L’actualité récente a mis sur le devant de la scène la Faculté de Pharmacie, construite sur les plans de Jean Bourgon avant-guerre et achevée en 1951. Le déménagement de l’institution, couplé à la difficile exploitation de ses vastes volumes et à l’intérêt foncier d’un tel emplacement en cœur de ville, a laissé un temps planer l’ombre d’une destruction aujourd’hui heureusement écartée. Mais ce sont les constructions des Trente Glorieuses qui posent les problèmes majeurs. À l’image du logement social, programme auquel on les a souvent comparés, ces édifices souffrent d’un manque cruel d’entretien qui entraîne leur lente dégradation. Ainsi, de récentes interventions sur les maçonneries et matériaux de parement imposent de nouvelles colorimétries aux sites de Lettres, Sciences et Droit, en totale contradiction avec les choix originels des architectes. La première a en particulier vu la disparition de la pierre chaude de ses allèges au profit de panneaux d’isolation grisâtres, tandis que la seconde a fait l’objet d’une colorisation de ses espaces intérieurs faisant fi de l’agencement des divers volumes. Par ailleurs, la gestion de ces constructions est rendue difficile par leur échelle. L’absence originelle de programmation précise et l’approximation des besoins en superficie compliquent aujourd’hui leur évolution30.

    20En prolongeant ses recherches jusqu’aux périodes les plus récentes, l’historien révèle que des bâtiments à peine achevés ont un destin patrimonial certain. À Nancy, l’INIST, réalisé en 1985-1989 par Jean Nouvel, peut être considéré comme l’un des édifices majeurs de ses débuts. D’autres édifices universitaires du XXe siècle justifient une reconnaissance, à l’image de l’Institut de zoologie de Jacques et Michel André (1932-1933). Mais cette patrimonialisation ne peut s’appliquer qu’à de rares exemples et la majorité des bâtiments universitaires nancéiens ne peut être considérée comme patrimoine que dans l’acception primaire du mot, celui d’objets légués aux générations futures, et en l’occurrence au public étudiant et enseignant. S’il n’est pas question d’en entraver l’évolution, leur adaptation aux usages contemporains nécessiterait une connaissance et un respect des intentions initiales. Dans ces circonstances, la tâche de l’historien prend tout son sens. Par son activité de recherche, d’analyse et de critique, il resitue les édifices dans leur contexte historique, culturel et architectural. Il propose ainsi aux gestionnaires et aux usagers d’aborder une production jugée ordinaire avec un regard éclairé.

    21À l’échelle nationale, les pouvoirs publics se sont saisis dès la fin des années 1980 du sujet du patrimoine universitaire, qui ne cessera dès lors de faire l’objet d’une considération accrue. Le plan Université 2000 puis le plan U3M laissent désormais place à la vaste Opération Campus, lancée en 2008. Ce financement exceptionnel a pour but de rénover et de redynamiser les campus existants mais également de « faire émerger des campus d’excellence qui seront la vitrine de la France et renforceront l’attractivité et le rayonnement de l’université française »31. Cette dynamique intègre une évaluation patrimoniale du bâti et porte notamment une attention aux œuvres d’art issues du 1 % artistique. Le site lorrain a été adjoint, dans le cadre du plan de relance, à la première liste de dix campus déjà sélectionnés. Ce programme, qui a été « un véritable catalyseur dans le processus de fusion de l’Université de Lorraine »32, constitue aujourd’hui une nouvelle étape d’importance dans l’histoire de l’architecture universitaire nancéienne, dans sa reconnaissance comme patrimoine commun et donc dans le devenir des édifices anciens et plus récents qui le composent.

    CONCLUSION

    22Le programme de recherche mené actuellement au sein du Laboratoire d’Histoire de l’Architecture Contemporaine condense autour de la thématique de l’architecture universitaire un panel varié de situations urbaines, de générations d’architectes et d’enjeux historiques et patrimoniaux.

    23L’intérêt du corpus doit beaucoup à l’implantation des facultés et écoles dans des contextes d’une grande variété. Le maintien de la Faculté de Droit dans ses murs dressés au XIXe siècle, la situation intermédiaire de la Faculté des Lettres en faubourg ou encore le chapelet de 250 hectares constitué en périphérie pour accueillir sciences, technologies et médecine fournissent autant d’occasions d’adopter des typologies architecturales différentes. Le débat sur l’université dans la ville se prolonge jusqu’aujourd’hui au travers de l’exemple d’ARTEM. La conception architecturale de chacun de ces lieux est marquée par son époque. Il serait aisé d’opposer deux périodes : l’une affirmant un vocabulaire moderne couplé aux immenses besoins universitaires des Trente Glorieuses, l’autre marqué par des chantiers plus ponctuels soucieux d’une juste implantation dans le site et son histoire. Mais la convocation de personnalités aux sensibilités fort différentes complexifie cette approche purement chronologique et la force des propositions qui en émane est le reflet de la diversité des démarches employées. Par ailleurs, l’exploration historique et critique de ces morceaux de l’architecture locale se double, dans ce programme de recherche, de la nécessité de s’adresser aux gestionnaires et aux usagers dans une perspective patrimoniale. Lieux et temps interviennent ici aussi. La dispersion des sites dans l’agglomération, leur construction récente et leur usage quotidien n’encouragent pas leur reconnaissance. Ceci enjoint l’historien à mettre en œuvre deux actions antagonistes : rapprocher les lieux en les intégrants à une histoire commune et mettre à distance ces paysages jugés banals pour susciter l’intérêt.

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    ill. 10 - Site universitaire de Metz-Saulcy. Vue aérienne, non datée. © Archives municipales de Metz, 4 Fi 422, droits réservés.

    24Nancy est une première étape dans ces réflexions. Le prolongement de notre programme à la ville de Metz, couplé à une confrontation avec les universités de la Grande Région (Lorraine, Luxembourg, Sarre, Rhénanie et Wallonie) sera des plus pertinents. Contrairement à sa consœur nancéienne, l’université messine est une jeune pousse, née d’un décret de 1970. Elle s’est donc inscrite dans le territoire de la ville suivant un processus différent. Moins nombreuses, les constructions qui l’abritent sont contemporaines de celles que nous venons d’étudier. Sa triple implantation sur une île en cœur de ville [ill. 10], dans d’anciennes casernes réaménagées et, plus à l’écart, au sein du Technopôle Metz 2000 préjuge de cas d’études et de problématiques tout aussi intéressants.

    Bibliographie

    Anonyme, 1965 : « Faculté des Lettres et des Sciences humaines de Nancy. Jacques et Michel André, architectes », L’Architecture Française, no 275-276, 1965, p. 57-61.

    Bauer, 2013 : C. Bauer, « Le mur aveugle, transformer la contrainte en support d’innovation. L’institut de zoologie, Jacques et Michel André, Nancy, 1932-1933 », Histo.art 5, Métier : architecte. Dynamiques et enjeux professionnels au cours du XXe siècle, Paris, Publications de la Sorbonne, 2013, p. 53-67.

    Boissière, Fessy, 1992 : O. Boissière, G. Fessy, L’INIST dans l’œuvre de Jean Nouvel, Paris, Éditions du Demi-Cercle, 1992.

    Bradel, Defer, Minaire, Vaxelaire, 1995 : V. Bradel, J. Defer, Ch. Minaire, A. Vaxelaire, L’Université de Nancy, Genèse et devenir d’un territoire : recherche exploratoire, Nancy, École d’Architecture de Nancy, Laboratoire d’histoire de l’architecture contemporaine, 1995.

    Curien, François, Pagel-Prévoteau, 2013 : É. Curien, Ch. François, É. Pagel-Prévoteau, L’école d’architecture de Nancy. Livio Vacchini, architecte, Christian François, architecte associé, Paris, Éditions Jean-Michel Place, 2013.

    Dambroise, Gourlia, Thévenin, 1989 : C. Dambroise, R. Gourlia, É. Thévenin, Vandœuvre : du village ancien à la ville nouvelle, Nancy, Presses universitaires de Nancy, 1989.

    Moulin, Dubost, Gras, 1973 : R. Moulin, F. Dubost, André Gras, Les architectes, métamorphose d’une profession libérale, Paris, Calmann-Lévy, 1973.

    Rollet, Choffel-Mailfert, 2007 : L. Rollet, M.-J. Choffel-Mailfert (dir.), Aux origines d’un pôle scientifique, Faculté des Sciences et écoles d’ingénieurs à Nancy du Second Empire aux années 1960, Nancy, Presses Universitaires de Nancy, 2007.

    Texier, 2003 : S. Texier, « L’architecte anonyme, Georges Tourry, 1904-1991 », AMC, no 132, mars 2003, p. 66-69.

    Notes de bas de page

    1 Créé en 1985, le LHAC connaît une importante évolution depuis 2011, motivée par les préconisations de l’évaluation AERES et favorisée par l’arrivée de nouveaux chercheurs dans l’équipe.

    2 Trouvant ses origines au XVIe siècle à Pont-à-Mousson, l’Université de Nancy connaît un important développement au XIXe siècle lorsque la ville devient capitale de l’Est de la France (1870-1918). Ses facultés, couvrant l’essentiel des champs du savoir, sont associées depuis 1970 à l’Institut National Polytechnique de Lorraine (actuel Lorraine-INP). Au 1er janvier 2012, Nancy-Université a fusionné avec l’Université Paul Verlaine de Metz pour devenir l’Université de Lorraine.

    3 L’ouvrage collectif, dirigé par Laurent Rollet et Marie-Jeanne Choffel-Mailfert, est paru en 2007 aux Presses Universitaires de Nancy.

    4 Sur Prosper Morey, voir infra. Albert Jasson, architecte municipal de 1881 à 1911, réalise plusieurs instituts ainsi que la première Faculté de Médecine, rue Lionnois.

    5 Bauer, 2013.

    6 Le terme « mandarin » est emprunté à Raymonde Moulin dans Moulin, Dubost, Gras, 1973. L’Université de Nancy connaitra d’autres interventions de tels mandarins avec Georges Tourry (Faculté des Sciences) et Noël Le Maresquier (Faculté de Médecine).

    7 Jean Prouvé participe toutefois avec Léon Pétroff à la construction de l’Unité pédagogique d’architecture de Villers-lès-Nancy (Michel Foliasson architecte, 1969, édifice détruit).

    8 Enseignants à l’école d’architecture de Nancy où ils ont été formés, ils sont associés respectivement à Emmanuelle Beaudouin, Alain Cartignies et Patricia Henrion.

    9 Curien, François, Pagel-Prévoteau, 2013.

    10 Sur l’Institut National de l’Information Scientifique et Technique, voir Boissière, Fessy, 1992.

    11 Construit au XVIIIe siècle, il abrite actuellement la Bibliothèque municipale.

    12 Notamment la réhabilitation de l’îlot dit « Gambetta » (1993-1996) au sein de la ville de Charles III, où les architectes restaurent et complètent un ensemble d’immeubles anciens.

    13 Cette citation comme la suivante est tirée de la présentation du projet remise par les architectes lors du concours (Archives de l’agence François & Henrion, 1996). Les autres informations sont le fruit d’un entretien avec Christian François en février 2014.

    14 Les projets de tours universitaires dessinés par Jean Prouvé et son équipe pour le parc de Monbois au cours des années 1950 témoignent du désir précoce de renforcer l’implantation dans ce quartier de la ville.

    15 Anonyme, 1965.

    16 Dambroise, Gourlia, Thévenin, 1989.

    17 Depuis 1961, le site a vu, entre autres, les adjonctions successives d’un collège, de deux lycées, d’un Institut Universitaire de Technologie (IUT), d’un trio d’écoles d’ingénieurs appartenant à l’Institut National Polytechnique de Lorraine (INPL), d’un centre de documentation du CNRS (INIST). La restauration et le logement des étudiants ne sont pas oubliés. Plus au nord, viennent se greffer une Faculté de Sport et l’école d’architecture (aujourd’hui détruite).

    18 La nomination de Claude Goclowski fait suite au décès accidentel de Robert Bentz en 1961. Jeune diplômé sans références en son nom propre, il est toutefois fort de sa participation au projet de Faculté des Sciences de Bordeaux-Talence au sein de l’agence de René-André Coulon.

    19 Texier, 2003.

    20 Entretien téléphonique avec Edmond Lay, 25 avril 2014.

    21 La médiocre qualité du sol limite notamment la hauteur des constructions.

    22 Le projet rappelle par exemple la Norman Lykes House construite à Phoenix en 1959.

    23 Note des architectes, 25 mars 1963 (Archives de la Faculté des sciences). Cet espace qui constitue le 1 % artistique de la faculté est réalisé par les sculpteurs J.A. Cante et Y. Nizui.

    24 Cette mise en avant de l’espace de lecture n’est pas sans rappeler d’autres conceptions mises en place dans les programmes de la période, en particulier l’insertion centrale de la bibliothèque ronde du campus de Villeneuve-d’Ascq (Noël Le Maresquier, 1965).

    25 Cet ensemble est dessiné par Jean-Luc André, successeur de son oncle Jacques et de son père Michel au sein de l’agence.

    26 L’Institut Jean Lamour est un centre de recherche en science et ingénierie des matériaux dépendant du CNRS.

    27 Les trois autres équipes sont l’agence néerlandaise OMA, le duo Henri Ciriani & Michel Corajoud et l’agence Dominique Perrault Architecture.

    28 Le vocabulaire employé ici est celui des architectes eux-mêmes. Voir « ARTEM –Quartier Haussonville-Blandan », site internet de l’agence Herzog & de Meuron, en ligne, page consultée en mars 2014.

    29 Les citations sont tirées du dossier de presse « ARTEM à Nancy, Concours international d’architecture et d’urbanisme », exposition présentée par la Cité de l’architecture et l’Institut Français d’Architecture du 15 novembre au 3 décembre 2006.

    30 Guy Caplat, Rapport relatif aux locaux de l’Université Nancy I, 29 septembre 1972, Ministère de l’Éducation nationale, Inspection générale de l’administration. Archives nationales, 20040306/4.

    31 « L’Opération Campus : un plan exceptionnel en faveur de l’immobilier universitaire », site internet du Ministère de l’Éducation nationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche, en ligne, consulté en avril 2014.

    32 « Opération Campus lorrain », Portail de l’État en Lorraine, en ligne, page consultée le 7 avril 2014.

    Auteurs

    • Caroline Bauer

      Chercheuse associée au LHAC (ENSA Nancy), doctorante à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne. Laboratoire d’Histoire de l’Architecture Contemporaine (LHAC) de l’École Nationale Supérieure d’Architecture de Nancy

    • Gilles Marseille

      Chercheur associé au LHAC (ENSA Nancy), chercheur au CRULH, maître de conférences en Histoire de l’art contemporain à l’Université de Lorraine. Laboratoire d’Histoire de l’Architecture Contemporaine (LHAC) de l’École Nationale Supérieure d’Architecture de Nancy

    • Pierre Maurer

      Ingénieur de recherche au LHAC (ENSA Nancy), doctorant à l’Université de Lorraine. Laboratoire d’Histoire de l’Architecture Contemporaine (LHAC) de l’École Nationale Supérieure d’Architecture de Nancy

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    Table des matières

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    1 Créé en 1985, le LHAC connaît une importante évolution depuis 2011, motivée par les préconisations de l’évaluation AERES et favorisée par l’arrivée de nouveaux chercheurs dans l’équipe.

    2 Trouvant ses origines au XVIe siècle à Pont-à-Mousson, l’Université de Nancy connaît un important développement au XIXe siècle lorsque la ville devient capitale de l’Est de la France (1870-1918). Ses facultés, couvrant l’essentiel des champs du savoir, sont associées depuis 1970 à l’Institut National Polytechnique de Lorraine (actuel Lorraine-INP). Au 1er janvier 2012, Nancy-Université a fusionné avec l’Université Paul Verlaine de Metz pour devenir l’Université de Lorraine.

    3 L’ouvrage collectif, dirigé par Laurent Rollet et Marie-Jeanne Choffel-Mailfert, est paru en 2007 aux Presses Universitaires de Nancy.

    4 Sur Prosper Morey, voir infra. Albert Jasson, architecte municipal de 1881 à 1911, réalise plusieurs instituts ainsi que la première Faculté de Médecine, rue Lionnois.

    5 Bauer, 2013.

    6 Le terme « mandarin » est emprunté à Raymonde Moulin dans Moulin, Dubost, Gras, 1973. L’Université de Nancy connaitra d’autres interventions de tels mandarins avec Georges Tourry (Faculté des Sciences) et Noël Le Maresquier (Faculté de Médecine).

    7 Jean Prouvé participe toutefois avec Léon Pétroff à la construction de l’Unité pédagogique d’architecture de Villers-lès-Nancy (Michel Foliasson architecte, 1969, édifice détruit).

    8 Enseignants à l’école d’architecture de Nancy où ils ont été formés, ils sont associés respectivement à Emmanuelle Beaudouin, Alain Cartignies et Patricia Henrion.

    9 Curien, François, Pagel-Prévoteau, 2013.

    10 Sur l’Institut National de l’Information Scientifique et Technique, voir Boissière, Fessy, 1992.

    11 Construit au XVIIIe siècle, il abrite actuellement la Bibliothèque municipale.

    12 Notamment la réhabilitation de l’îlot dit « Gambetta » (1993-1996) au sein de la ville de Charles III, où les architectes restaurent et complètent un ensemble d’immeubles anciens.

    13 Cette citation comme la suivante est tirée de la présentation du projet remise par les architectes lors du concours (Archives de l’agence François & Henrion, 1996). Les autres informations sont le fruit d’un entretien avec Christian François en février 2014.

    14 Les projets de tours universitaires dessinés par Jean Prouvé et son équipe pour le parc de Monbois au cours des années 1950 témoignent du désir précoce de renforcer l’implantation dans ce quartier de la ville.

    15 Anonyme, 1965.

    16 Dambroise, Gourlia, Thévenin, 1989.

    17 Depuis 1961, le site a vu, entre autres, les adjonctions successives d’un collège, de deux lycées, d’un Institut Universitaire de Technologie (IUT), d’un trio d’écoles d’ingénieurs appartenant à l’Institut National Polytechnique de Lorraine (INPL), d’un centre de documentation du CNRS (INIST). La restauration et le logement des étudiants ne sont pas oubliés. Plus au nord, viennent se greffer une Faculté de Sport et l’école d’architecture (aujourd’hui détruite).

    18 La nomination de Claude Goclowski fait suite au décès accidentel de Robert Bentz en 1961. Jeune diplômé sans références en son nom propre, il est toutefois fort de sa participation au projet de Faculté des Sciences de Bordeaux-Talence au sein de l’agence de René-André Coulon.

    19 Texier, 2003.

    20 Entretien téléphonique avec Edmond Lay, 25 avril 2014.

    21 La médiocre qualité du sol limite notamment la hauteur des constructions.

    22 Le projet rappelle par exemple la Norman Lykes House construite à Phoenix en 1959.

    23 Note des architectes, 25 mars 1963 (Archives de la Faculté des sciences). Cet espace qui constitue le 1 % artistique de la faculté est réalisé par les sculpteurs J.A. Cante et Y. Nizui.

    24 Cette mise en avant de l’espace de lecture n’est pas sans rappeler d’autres conceptions mises en place dans les programmes de la période, en particulier l’insertion centrale de la bibliothèque ronde du campus de Villeneuve-d’Ascq (Noël Le Maresquier, 1965).

    25 Cet ensemble est dessiné par Jean-Luc André, successeur de son oncle Jacques et de son père Michel au sein de l’agence.

    26 L’Institut Jean Lamour est un centre de recherche en science et ingénierie des matériaux dépendant du CNRS.

    27 Les trois autres équipes sont l’agence néerlandaise OMA, le duo Henri Ciriani & Michel Corajoud et l’agence Dominique Perrault Architecture.

    28 Le vocabulaire employé ici est celui des architectes eux-mêmes. Voir « ARTEM –Quartier Haussonville-Blandan », site internet de l’agence Herzog & de Meuron, en ligne, page consultée en mars 2014.

    29 Les citations sont tirées du dossier de presse « ARTEM à Nancy, Concours international d’architecture et d’urbanisme », exposition présentée par la Cité de l’architecture et l’Institut Français d’Architecture du 15 novembre au 3 décembre 2006.

    30 Guy Caplat, Rapport relatif aux locaux de l’Université Nancy I, 29 septembre 1972, Ministère de l’Éducation nationale, Inspection générale de l’administration. Archives nationales, 20040306/4.

    31 « L’Opération Campus : un plan exceptionnel en faveur de l’immobilier universitaire », site internet du Ministère de l’Éducation nationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche, en ligne, consulté en avril 2014.

    32 « Opération Campus lorrain », Portail de l’État en Lorraine, en ligne, page consultée le 7 avril 2014.

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    Bauer, C., Marseille, G., & Maurer, P. (2014). L’architecture universitaire à Nancy. In C. Compain-Gajac (éd.), Les campus universitaires (1‑). Presses universitaires de Perpignan. https://doi.org/10.4000/books.pupvd.7393
    Bauer, Caroline, Gilles Marseille, et Pierre Maurer. « L’architecture universitaire à Nancy ». In Les campus universitaires, édité par Catherine Compain-Gajac. Perpignan: Presses universitaires de Perpignan, 2014. https://doi.org/10.4000/books.pupvd.7393.
    Bauer, Caroline, et al. « L’architecture universitaire à Nancy ». Les campus universitaires, édité par Catherine Compain-Gajac, Presses universitaires de Perpignan, 2014, https://doi.org/10.4000/books.pupvd.7393.

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    Compain-Gajac, C. (éd.). (2014). Les campus universitaires (1‑). Presses universitaires de Perpignan. https://doi.org/10.4000/books.pupvd.7297
    Compain-Gajac, Catherine, éd. Les campus universitaires. Perpignan: Presses universitaires de Perpignan, 2014. https://doi.org/10.4000/books.pupvd.7297.
    Compain-Gajac, Catherine, éditeur. Les campus universitaires. Presses universitaires de Perpignan, 2014, https://doi.org/10.4000/books.pupvd.7297.
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    Presses universitaires de Perpignan

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