L’École nationale de la Marine marchande de Marseille
Dialogue entre une académie de Marine et une bastide
p. 181-190
Texte intégral

1En 1963, alors qu’il réalise le campus de sciences et projette l’École d’art et d’architecture à Luminy, René Egger est chargé de la construction de l’École nationale de la Marine marchande dans le quartier de la Pointe Rouge, à Marseille.
2Comme pour la majorité des projets de constructions d’enseignement supérieur confiés à l’architecte BCPN à cette époque, c’est d’abord la vétusté et l’étroitesse des anciens locaux qui ont conduit la municipalité, en la personne de son maire, Gaston Defferre, à un tel souhait. Par ailleurs, Gaston Defferre, qui avait été ministre de la Marine marchande entre 1950 et 1951 et avait fortement contribué au vote de la loi en faveur de la construction navale, était à l’origine de la création de l’École nationale de la Marine marchande, et tenait particulièrement à ce que cette institution soit dignement représentée dans sa ville.
3Le terrain choisi pour l’école, au pied du massif de Marseilleveyre, est celui de l’ancienne bastide de la famille Noilly-Prat, dite aussi « bastide de Montredon », une propriété d’environ 13 hectares boisée de pins maritimes sur laquelle passe, au sud, le canal de Marseille. Acquis en 18721 par Anne-Rosine Noilly-Prat, héritière des célèbres liquoristeries du même nom, ce terrain était resté dans la famille après son décès survenu en 1902. En comparant un ancien relevé du site, dressé en 19182, avec des vues aériennes au cours du XXe siècle, on remarque que l’emprise du terrain, la bastide et la végétation sont préservés, y compris après la vente de la propriété à la Chambre de Commerce de Marseille en 1947. Le projet de construction d’une école de radioélectricité n’ayant pas abouti, la propriété fut rachetée par l’État, puis affectée au projet de relocalisation de l’École nationale de la Marine marchande.
4René Egger, découvrant ce cadre exceptionnel, souhaite préserver au mieux la végétation et créer une école moderne et fonctionnelle, « dans un esprit de standardisation des ouvrages, tout en assurant la qualité indispensable à l’usage scolaire et un aspect très soigné dans le détail »3. Dans l’esprit d’économie qui le caractérise, l’architecte veut réduire les coûts au maximum, sans renoncer au projet d’une école ancrée dans son site et adaptée au climat méditerranéen, un pari qu’il espère relever grâce à une triple stratégie : préserver, structurer et innover.
PRÉSERVER
5Dans le devis descriptif du projet d’exécution, René Egger cite rapidement la bastide présente sur le terrain, sans sembler y prêter une attention spécifique. La nommant –certainement conformément à la tradition locale– le « château », et précisant que celui-ci était « fermé jusque-là par son propriétaire »4, il en prévoit le réaménagement en vue d’y installer les locaux administratifs de l’école.
6La bastide se situant au centre de la propriété, il imagine de construire les bâtiments principaux de part et d’autre, suivant ainsi le souhait de Gaston Defferre : « Je souhaiterais l’ambiance d’une "académie de marine" entourant le château qui est à conserver et dans lequel nous installerons l’administration de l’école et au dernier étage la salle des visées »5.
7L’école, nommée « ensemble scolaire maritime » dans le devis descriptif, est en réalité composée de deux établissements distincts, l’École nationale de la Marine marchande, destinée aux officiers et officiers mécaniciens et l’École d’Apprentissage maritime, pour la formation des lycéens apprentis.
8Les anciens locaux, bien que situés dans le cadre exceptionnel de la villa Valmer sur la corniche, étaient trop exigus pour accueillir les deux écoles, mais surtout inadaptés à l’implantation d’ateliers, de salles spécifiques, d’équipements grandeur nature, etc. Sur ce terrain très vaste, René Egger va donc souhaiter proposer au personnel et aux étudiants de bonnes conditions de résidence et de travail.
9Il charge son collaborateur Jean Apack de réaliser les plans de l’établissement et Buffarou6 du suivi de chantier. Le projet semble assez rapidement fixé puisque le schéma directeur de l’avant-projet de 1963 [ill. 1] est très proche de la réalisation finale7. Cependant, les travaux ne sont réalisés qu’entre 1966 et 1968, peut-être en raison des changements ministériels, alors fréquents, qui ralentirent les démarches. Jean Morin, Secrétaire d’État à la Marine marchande qui avait porté le projet depuis l’origine auprès du Ministère des Travaux publics et des Transports, reste cependant en poste pendant toute la durée du projet, ce qui fut sans doute le garant de son aboutissement. À Marseille, pour le suivi du chantier, le Secrétaire d’État était représenté par l’ingénieur général des ponts et chaussées chargé de la 21e circonscription d’Inspection générale.

ill. 1 - Schéma directeur de l'ensemble scolaire maritime, 1963 © Archives départementales des Bouches-du-Rhône, Marseille. (Légende du schéma : 1. Entrée ; 2. Concierge ; 3. Hall ENMM ; 4. Externat ENMM ; 5. Internat ; 6. Foyer spectacle ; 7. Administration ; 8. Infirmerie ; 9. Ateliers ; 10. Salles à manger ; 11. Chaufferie garages ; 12. Tour de refroidissement ; 13. Externat EAM ; 14. Internat EAM ; 15. Gymnase vestiaires ; 16. Foyer préau EAM ; 17. Récréation EAM ; 18. Logements).
10Si l’architecte semble peu préoccupé par la bastide et les bâtiments précédemment construits sur le site –dont une partie sera détruite– le devis descriptif du projet d’exécution insiste en revanche particulièrement sur la végétation présente sur le terrain. Les cultures de rapport avaient depuis plusieurs décennies laissé la place à une simple pinède –prisée pour l’ombre et la fraicheur qu’elle générait– et à quelques arbres d’agrément, mais le terrain était encore très arboré lorsque le projet de construction fut confié à René Egger. Séduit par la pinède qui occupe la partie haute du terrain –la moitié sud– celui-ci souhaite alors prendre toutes les mesures nécessaires pour la préserver. Le devis mentionne ainsi, dans le chapitre « Abattage d’arbres et débroussaillage » que : « la préoccupation essentielle des constructeurs doit être de sauvegarder intégralement la végétation qui existe sur le domaine, sauf aux emplacements des constructions nouvelles »8.

ill. 2 - Vue aérienne du chantier de construction de l'École nationale de la Marine marchande en 1966, photographie IGN.
11Une vue aérienne de 1966 [ill. 2] révèle effectivement qu’une part importante des pins maritimes fut préservée durant les travaux : toute la partie sud du domaine, à l’arrière du canal de Marseille, ainsi que la pinède comprise entre les bâtiments scolaires et le bâtiment des logements, et enfin une frange ouest, en limite de propriété semblent intactes. Cependant, cette photographie révèle aussi l’ampleur des travaux de terrassement et de construction entrepris : il s’agissait en effet de transformer radicalement cette ancienne propriété, d’en réduire la déclivité, d’y construire un établissement d’enseignement professionnel, des logements, mais aussi de la doter d’équipements sportifs et d’accès pratiques. Pour répondre à ce dernier objectif, des travaux de voirie sont menés en parallèle, et la simple traverse qui longeait auparavant la limite de la propriété va être élargie par la municipalité9 pour devenir l’avenue du Corail, et rattachée au prolongement du Boulevard Piot, menant directement à la mer.
STRUCTURER
12Afin de concevoir cet ensemble de bâtiments d’enseignement, René Egger va, fidèle à sa méthode, commencer par « découper » le terrain en différentes zones. Ces grandes divisions lui serviront à composer son plan. Ici, ce sont trois zones principales de superficie équivalente qui vont être déterminées : au nord, un premier tiers du terrain est réservé aux accès, stationnements et équipements sportifs ; au centre de la propriété, un second tiers est destiné à accueillir les constructions scolaires, réparties de part et d’autre de la bastide ; au sud, enfin, le terrain boisé est largement préservé et n’accueillera qu’un bâtiment, celui des logements de fonction. Le canal de Marseille est bouché, les dessertes en eau étant à présent assurées par les canalisations communales, les tracés des bassins sont supprimés, tandis qu’une partie des chemins piétons de la pinède est préservée.

ill. 3 - Vue aérienne de l'École nationale de la Marine marchande en 1968, photographie IGN.
13Pour composer la partie centrale de son plan, René Egger suit donc la recommandation de Gaston Deferre10 d’une répartition des deux écoles de part et d’autre de la bastide [ill. 3]. En fonction de la forme longitudinale du terrain et du vent dominant –ici le mistral, un vent du nord– il oriente ses barres nord-sud, ouvrant ainsi largement les façades à l’est et à l’ouest. La barre ouest accueille l’internat et l’externat de l’École nationale de la Marine marchande (ENMM), tandis que la barre est regroupe l’internat et l’externat de l’École d’Apprentissage maritime (EAM). Les deux bâtiments bas (2 niveaux sur rez-de-chaussée pour l’ENMM et un niveau sur rez-de-chaussée pour l’EAM) encadrent la bastide, le bâtiment de l’EAM se trouvant cependant mis à distance par un mail de platanes destiné aux lycéens. À l’arrière, les deux barres sont reliées par une galerie couverte à laquelle se rattache, côté bastide, un amphithéâtre d’une centaine de places, aussi dénommé « salle de spectacles ». Au sud de la bastide, de l’autre côté de la galerie, se trouvent les bâtiments les plus imposants et les plus hauts : en partie dissimulés par la perspective et la végétation, ils viennent prolonger la composition, sans « écraser » la bastide. Au sud de l’EAM se trouvent la cuisine et les salles à manger, ainsi que les installations techniques et les ateliers. En face, attenant à l’ENMM, se trouvent des salles de classe surplombées par la passerelle de navigation.
14L’ensemble des bâtiments est conçu sur une structure poteau-dalle en béton vibré : béton armé pour les ossatures des bâtiments, béton banché pour les remplissages extérieurs, murs de soutènement, etc. Les divisions intérieures sont de simples cloisons en « murettes ».
15En façade, chaque travée est dotée d’un linteau traité en arc surbaissé, créant un motif répétitif de « voûtes catalanes » qui unifie l’ensemble [ill. 4], tout en le rythmant et en indiquant les fonctions des espaces intérieurs : les larges travées de rez-de-chaussée indiquent des salles de classe et des espaces de bureaux, tandis que les travées dédoublées des étages signalent la présence des chambres. La galerie couverte reliant les bâtiments, ainsi qu’une longue galerie le long des ateliers, sont rythmées par la même voûte catalane. Cet élément de béton préfabriqué était peint en blanc, les allèges des fenêtres étant constituées de panneaux de verre émaillé Emalit jaune11 pour les salles de classe et simplement enduites de ciment gris pour les chambres.
16Cette simplicité et cette répétitivité soulignent le souci permanent d’économie et de standardisation auquel l’architecte était astreint. Le devis descriptif le rappelle d’ailleurs avec insistance aux entreprises en ces termes : « L’attention des entrepreneurs est attirée sur la recherche de simplification qui a guidé la conception des ouvrages, de façon à aboutir à des travaux faciles à réaliser, de caractère répétitif et par là même peu coûteux et d’exécution rapide »12.
ASSEMBLER ET INNOVER
17L’ensemble des bâtiments du groupe scolaire maritime dégage un esprit de rigueur et de calme assez monacal, effet généré par la répétitivité des motifs et le recours systématique à la standardisation des éléments. Pour autant, comme dans la majorité de ses projets d’établissements scolaires ou d’enseignement supérieur, René Egger allie à la modernité des matériaux et aux procédés industriels une sensibilité « au climat et à l’ambiance méditerranéens » qui vient enrichir le projet. Ainsi, les bâtiments de la Faculté de lettres d’Aix-en-Provence ou de l’École d’art et d’architecture de Luminy, construits à la même époque que le groupe scolaire maritime, sont tous dotés d’éléments architecturaux « méditerranées » : toitures-terrasses, voûtes catalanes, patios et cours, bassins, galeries couvertes, importance des espaces arborés, etc. Cependant, il se dégage du groupe scolaire maritime une sobriété plus forte, peut-être due à une économie de moyens plus drastique : dans les autres établissements contemporains, en dépit d’un même souci de respect du budget, l’emploi de terre cuite, de bois, de placage de pierre, de calades vient « réchauffer » la blancheur et la minéralité de l’ensemble. Ici, le seul élément de décor est une gravure sur panneaux de bois de Séraphin Gilly13 représentant Neptune, qui orne le hall de l’externat de l’ENMM. L’ensemble des autres espaces est soit peint en blanc, soit laissé brut de décoffrage14.

ill. 4 - Vue de la façade est de l'École nationale de la Marine marchande et de la passerelle de navigation en 2014, © Ève Roy.
18À l’extérieur, comme à l’intérieur, ce n’est donc ni par le décor, ni par les matériaux que l’architecte va animer sa composition, mais par les éléments techniques. Fort de son expérience avec la Faculté de Médecine de la Timone (1958) et le Lycée Technique Nord (1959), René Egger a en effet conscience que les établissements techniques doivent avant tout disposer d’équipements de qualité et d’espaces de travail adéquats afin d’être attractifs et fonctionnels. À la Timone, l’architecte avait par exemple travaillé avec l’entreprise Philips à l’installation d’un système de retransmission simultanée des opérations chirurgicales sur écrans couleur, une importante innovation pour l’époque qui avait contribué à la réputation de l’établissement. Pour l’École nationale de la Marine marchande, tous les efforts doivent donc se porter sur deux éléments : la salle des machines et la salle des cartes. Pour la salle des machines, l’architecte souhaite créer un espace de travail grandeur nature : il fait donc reproduire à l’identique une salle des machines de 33 mètres de longueur, avec chaufferie, outils, coursives, portes métalliques et murs aveugles jusqu’à plusieurs mètres de hauteur. Avec une certaine élégance, l’éclairage naturel est assuré par deux larges verrières à l’est et à l’ouest, et par un bandeau vitré soulignant la toiture, au nord. La salle est couverte par un arc surbaissé en béton précontraint, dont la portée de 12 mètres est soutenue par des tirants métalliques. Intégrée au corps de bâtiments techniques au sud de l’aile est, cette salle des machines se devine néanmoins de l’extérieur par l’émergence de la voûte en béton. Y sont reliées, à l’est, une sculpturale tour de refroidissement et une chaufferie dotée d’une cheminée en béton banché qui n’est pas sans évoquer l’écriture corbuséenne.
19La salle des cartes, second élément primordial, est également située dans un bâtiment inhabituel : une passerelle de navigation métallique, créée spécialement par le chantier naval de La Seyne15 pour cette école [ill. 5]. À la différence de la salle des machines, cet espace a été modifié au cours du projet. Prévue dès l’avant-projet, la passerelle devait en effet consister en une éminence de l’aile de l’ENMM, et non en une adjonction métallique : comme cela a été précisé, l’ensemble était pensé en un seul matériau, le béton, et dans un souci constant d’économie. Pourtant, l’architecte relate que la croissance des frondaisons situées dans l’axe des points de visées le contraignit à modifier le plan16 : la distance entre le bâtiment et la mer étant importante, il était impossible de contrôler ou de prévoir précisément la croissance des nombreux végétaux qui risquaient, au fil du temps, de gêner la vue. De même, la surélévation, même partielle, de l’un des bâtiments aurait pu nuire à la solidité et à la cohérence de l’ensemble. L’idée d’un élément indépendant, identique à celui que les élèves allaient utiliser sur les navires, vit alors le jour : le choix du métal s’imposa pour les mêmes raisons. La passerelle, d’une surface totale de 240 m2, enjambe donc l’aile de l’ENMM. Constituée d’éléments métalliques préfabriqués et assemblés sur place, elle repose partiellement sur le bâtiment et est soutenue par d’imposants IPN, eux-mêmes reliés au bâtiment par des petites poutrelles de liaison en métal. Un escalier métallique permet d’atteindre la salle principale à 16 mètres de hauteur. D’une superficie de 180 m2, tournée vers la mer au nord, elle permet aux élèves, tout comme la salle des machines, de s’entraîner dans des conditions proches de la réalité de leur future profession. Au sommet de la passerelle, un toit-terrasse à bastingage et un mat-radar évoquant une vigie complètent le dispositif.
20L’assemblage de tous ces éléments crée un petit « campus » assez atypique, unique à Marseille et dans la région par l’enseignement qui y est dispensé et par les équipements très spécifiques qu’il comporte. Pour autant, en dépit de la présence d’éléments architecturaux et techniques remarquables, l’ensemble dégage avant tout une rigueur et un calme qui lui sont propres. Au-delà de la figure du patio souvent évoquée pour commenter la dimension méditerranéenne des projets de René Egger, l’image du cloître vient à l’esprit. Les galeries à l’air libre, le bassin sans ostentation, la blancheur et la répétitivité de l’architecture, l’aménagement de jardins à l’intérieur des cours opposés à la nature en liberté à l’extérieur des bâtiments... Tous ces éléments semblent inviter à la méditation et au recueillement. Mais lorsqu’on s’éloigne du cœur de l’établissement pour aller, au sud, dans la pinède ou au nord vers la mer, une tout autre ambiance se révèle : au sud, les équipements techniques s’imposent et rappellent la dimension professionnelle du campus. Au nord, la quantité et la variété des installations sportives –terrain de football, de tennis, de basketball– soulignent l’importance primordiale de l’hygiène de vie pour les futurs navigants.
21Au cœur du site, la bastide entretient un dialogue discret avec les bâtiments d’enseignement. Entourée par une vaste esplanade gravillonnée, assez proche de l’emprise du dégagement d’origine, elle est le seul bâtiment du site à n’être pas rejoint par un autre corps de bâtiment, une galerie, ou même la végétation. Isolée, parfaitement symétrique, elle tourne ses deux façades principales, au nord et au sud, vers la mer et vers la pinède, évoquant l’histoire typique d’une propriété marseillaise des quartiers sud entre le XIXe et le XXe siècle. Une terre de rapport appartenant à la bourgeoisie, convertie en « campagne », plantée d’arbres d’agrément puis revendue après-guerre et transformée en ensemble de logements ou en centre d’enseignement. Élément historique, bien que peu ancien, cette bastide fut préservée et réaménagée par l’architecte comme le prévoyait le projet, en vue d’abriter les bureaux de l’administration. Sur les photographies réalisées à la fin du chantier cependant la bastide est sciemment occultée et semble n’avoir jamais existé : l’objectif s’est fixé sur un étrange paquebot de béton et d’acier, échoué dans une pinède en Méditerranée.

ill. 5 - Vue de l'ENMM et de la galerie depuis la pinède, au sud, en 1968, © Hubert Dunod, SPID Marseille.
Bibliographie
Sources imprimées
Egger, 2001 : R. Egger, Avec Gaston Defferre, Marseille, Éditions Européennes de Marseille-Provence, 2001.
Richard, 2005 : É. Richard (dir.), Noilly-Prat à Marseille, Marseille, Éditions La Thune, 2005.
Sbriglio, 1993 : J. Sbriglio, Marseille, 1945-1993, Marseille, Éditions Parenthèses, 1993.
Sources orales
Entretien avec Thierry Champion, directeur par intérim de l’École nationale supérieure maritime, 12 mai 2014.
Entretien avec Patrick Février, secrétaire délégué au Comité d’histoire du Ministère de l’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie, 20 juin 2014.
Archives
Archives départementales des Bouches-du-Rhône, Marseille :
- Fonds 65 J (René Egger) : boîtes 17, 18, 338, 462, 463, 464.
- Fonds 2250 W (Permis de construire) : boîte 1071.
Archives en ligne du Ministère de l’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie :
- « Les directions d’administration centrale, des origines à nos jours » : Document DAC, structure, 1946-1965 ; DAC, structure, 1966-67 ; DAC, structure, 1968-1969.
Notes de bas de page
1 La bastide, datant de 1856, était déjà construite au moment de la vente du terrain. L’acquisition se déroula en deux temps : environ 10 ha sont achetés en 1872 à la famille Campou, puis 3 hectares supplémentaires, à l’est, sont adjoints en 1876 suite à un achat à la famille Debourg. Voir Richard, 2005, p. 101.
2 « Plan de la bastide de Madame Noilly-Prat à Monterdon », 1918. Richard, 2005, p. 103.
3 René Egger, Ensemble scolaire maritime. Devis descriptif du projet d’exécution, p. 3-4 (Archives départementales des Bouches-du-Rhône, Marseille, 65 J 17.)
4 Egger, 2001, p. 179.
5 Gaston Deferre, cité dans Egger, 2001, p. 179.
6 Le prénom de ce collaborateur de René Egger n’a pu être identifié.
7 On notera cependant deux différences entre le projet et la réalisation : les logements de fonction, dessinés à proximité des ateliers sur le schéma directeur, seront en réalité positionnés plus au sud, dans la pinède. Quant au gymnase, prévu au nord de l’aile de l’École d’Apprentissage maritime, il ne sera finalement pas réalisé.
8 René Egger, Ensemble scolaire maritime. Devis descriptif du projet d’exécution, p. 3-4 (Archives départementales des Bouches-du-Rhône, Marseille, 65 J 17).
9 Le prolongement et l’élargissement des voies du quartier se justifient également par la construction récente du lycée Marseilleveyre par Gaston et Ello Castel et Maurice Michelis (1946-1952).
10 Notons d’ailleurs qu’il est tout à fait symptomatique de la relation entre le maire et l’architecte que Gaston Deferre ait pris une part si grande à un projet dont il n’avait, juridiquement, aucunement la charge.
11 Ces panneaux de verre émaillé de couleur étaient fabriqués par les verreries Saint-Gobain. René Egger en avait déjà utilisé à Marseille pour la Faculté de Médecine de la Timone (1958).
12 René Egger, Ensemble scolaire maritime. Devis descriptif du projet d’exécution, p. 6 (Archives départementales des Bouches-du-Rhône, Marseille, 65 J 17).
13 Le sculpteur Séraphin Gilly (1909-1970) avait déjà collaboré à plusieurs reprises avec René Egger : il avait notamment livré les décors de la salle du conseil de la Faculté de Médecine de la Timone en 1958.
14 Notons cependant que sur les calques détaillés du projet, un placage de pierre de pays en opus incertum est représenté sur la façade nord du bâtiment de logements, évocation d’une pratique locale qui ne fut finalement pas mise en œuvre. (Document « Logements. Plans, coupes, façades », Archives départementales des Bouches-du-Rhône, Marseille, 65 J 462).
15 Plusieurs versions différentes de l’histoire de cette passerelle ont été recueillies. Le personnel de l’ENMM est en effet persuadé que cette passerelle aurait été « offerte » à l’école par un bateau, en gage de soutien (entretien avec le Directeur de l’établissement, mai 2014). Cependant, René Egger soutient que cette passerelle fut réalisée par le chantier naval de La Seyne-sur-Mer, ce que semblent corroborer les documents d’archives concernés, mentionnant un « lot spécial » dans le devis descriptif.
16 Egger, 2001, p. 180.
Auteur
-
Ève Roy
École nationale supérieure d’architecture de Marseille, laboratoire INAMA
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