La décomposition dans l’œuvre « naturaliste » de Huysmans

Asma Jouini

doi:10.4000/books.pupvd.6522

Informations sur la couverture

Liens vers le livre

Informations sur la couverture

Formats de lecture

La décomposition dans l’œuvre « naturaliste » de Huysmans

Asma Jouini

p. 83-95

Extrait

1Une lecture de l’ensemble de l’œuvre de Huysmans pourrait nous amener à considérer cet écrivain comme un maître de la décomposition, et ce, dans les différentes acceptions de ce terme. Commençons par le plus évident : le titre de son roman À rebours en dit long sur l’intention anarchique de son auteur à l’égard du naturalisme dont il revisite les fondements. Ce roman annonce le début de l’ère décadente et introduit toute une réflexion faite à rebours du long chemin traversé par l’écrivain pendant une dizaine d’années. Si, du naturalisme, Huysmans garde essentiellement la méthode expérimentale, il s’en démarque progressivement par d’autres aspects. Nous nous pencherons sur la période dite naturaliste de l’auteur, située entre 1874 et 1883, parce que cette période est symptomatique de la crise du roman chez cet auteur, crise qui va éclater en 1884 avec À rebours. La tentation de la « décadence », de la décomposition et de l’écriture fragmentaire pointe déjà dans sa première œuv

Les formats HTML, PDF et ePub de cet ouvrage sont accessibles aux usagers des bibliothèques qui l’ont acquis dans le cadre de l’offre OpenEdition Freemium for Books. L’ouvrage pourra également être acheté sur les sites des libraires partenaires, aux formats PDF et ePub, si l’éditeur a fait le choix de cette diffusion commerciale. Si l’édition papier est disponible, des liens vers les librairies sont proposés sur cette page.

Voir plus de livres

Les monarchies espagnole et française au temps de leur affrontement

Milieu XVI^e siècle - 1714. Synthèse et documents

Jean-Pierre Dedieu, Gilbert Larguier et Jean-Paul Le Flem

2001

Figures du passeur

Paul Carmignani (dir.)

2002

Contribution à l’étude de la notion de revenus en droit privé

Sébastien Robinne

2003

Le parler « melandjao » des immigrés de langue espagnole en Roussillon

Christian Lagarde

1996

Le métier de la politique sous la III^e République

Yves Billard

2003

Le discours sur les « langues d’Espagne »

Christian Lagarde (dir.)

2009

« Nicolas Le Floch », le Tableau de Paris de Jean-François Parot

Pascale Arizmendi

2010

L’écran bleu

La représentation des ouvriers dans le cinéma français

Michel Cadé

2004

L’avenir des langues anciennes

Repenser les humanités classiques

Olivier Rimbault

2011

La désorganisation

Contribution à l’élaboration d’une théorie de la désorganisation en droit de l’entreprise

Muriel Texier

2006

Le Livre Vert de Pierre de la Jugie

Une image de la fortune des archevêques de Narbonne au XIV^e siècle. Étude d’une seigneurie

Marie-Laure Jalabert

2009

Les territoires du sport entre politiques et pratiques

David Giband et Jean-Marc Holz (dir.)

2007

Les monarchies espagnole et française au temps de leur affrontement

Milieu XVI^e siècle - 1714. Synthèse et documents

Jean-Pierre Dedieu, Gilbert Larguier et Jean-Paul Le Flem

2001

Figures du passeur

Paul Carmignani (dir.)

2002

Contribution à l’étude de la notion de revenus en droit privé

Sébastien Robinne

2003

Le parler « melandjao » des immigrés de langue espagnole en Roussillon

Christian Lagarde

1996

Le métier de la politique sous la III^e République

Yves Billard

2003

Le discours sur les « langues d’Espagne »

Christian Lagarde (dir.)

2009

« Nicolas Le Floch », le Tableau de Paris de Jean-François Parot

Pascale Arizmendi

2010

L’écran bleu

La représentation des ouvriers dans le cinéma français

Michel Cadé

2004

L’avenir des langues anciennes

Repenser les humanités classiques

Olivier Rimbault

2011

La désorganisation

Contribution à l’élaboration d’une théorie de la désorganisation en droit de l’entreprise

Muriel Texier

2006

Le Livre Vert de Pierre de la Jugie

Une image de la fortune des archevêques de Narbonne au XIV^e siècle. Étude d’une seigneurie

Marie-Laure Jalabert

2009

Les territoires du sport entre politiques et pratiques

David Giband et Jean-Marc Holz (dir.)

2007

1 Paul Bourget. Essais de psychologie contemporaine. p. 20.

2 « Les faits, écrit-il dans Le Roman expérimental, se classent logiquement, celui-ci avant celui-là ; une symétrie s’établit, l’histoire se compose de toutes les observations recueillies, de toutes les notes prises, l’une amenant l’autre, par l’enchaînement même de la vie des personnages, et le dénouement n’est plus qu’une conséquence naturelle, et forcée », Émile Zola. Le Roman expérimental. pp. 204-205.

3 Joris-Karl Huysmans, En ménage, in Romans I, Robert Laffont, collection « Bouquins », 2005.

4 Joris-Karl Huysmans, « Émile Zola et L’Assommoir ». En Marge. p. 16.

5 Tous les soulignements sont de notre fait.

6 Joris-Karl Huysmans, Ibid.

7 Ibid.

8 Paul Bonnetain. Charlot s’amuse. p. 348.

9 Joris-Karl Huysmans. Les Sœurs Vatard. p. 162.

10 Ibid.

11 Alain Corbin, Le Miasme et la jonquille. p. 170.

12 Joris-Karl Huysmans. Les Sœurs Vatard. p. 194.

13 Charles Baudelaire. Les Paradis artificiels. p. 5.

14 Nous rappelons la citation de Bourget citée ci-dessus dans l’introduction : « Un style de décadence est celui où l’unité du livre se décompose pour laisser la place à l’indépendance de la page, où la page se décompose pour laisser la place à l’indépendance de la phrase, et la phrase pour laisser la place à l’indépendance du mot ».

15 Joris-Karl Huysmans cité dans « Joris-Karl Huysmans ». Les Cahiers de l’Herne. p. 28.

16 TLFi

17 Joris-Karl Huysmans. Là-bas. p. 10.

18 Joris-Karl Huysmans. En route. p. 322.

19 Joris-Karl Huysmans. La Cathédrale. p. 265 ; Les Foules de Lourdes. p. 114 ; Sainte Lydwine de Schiedam. p. 195.

20 Joris-Karl Huysmans. L’Oblat. p. 213.

21 Joris-Karl Huysmans. À rebours. p. 724.

22 Ibid. p. 698.

23 Ibid. p. 754.

24 Joris-Karl Huysmans. Les Sœurs Vatard. p. 188.

25 Huysmans. À rebours (Préface écrite vingt ans après le roman). p. 573.

26 Plus directe est cette réaction de Désableau, fonctionnaire bourgeois obstinément conformiste. La vue de tableaux de malades peints par Cyprien lui donne la nausée. À travers ce dialogue, Huysmans fait réfléchir sur la fonction même de l’œuvre d’art, qui, mal comprise, suscite le malaise :
« Désableau recula, pris de nausées, devant ces aquarelles qui représentaient toute une gamme de maladies de peau, tout un clavier de boutons et de dartres.
Il rejeta, indigné, ces planches et, dissimulant mal son dégoût :
- Alors, vous vous amusez à peindre des sujets pareils ?
- […] J’exécute simplement un travail commandé par un médecin. Je suis obligé d’aller à l’hôpital Saint-Louis, de m’installer dans les salles devant les sujets que l’on me désigne, de faire coller à la diète ceux qui refusent de se laisser peindre et, tout cela pour gagner dix francs par planche ! Il n’y a vraiment pas matière à s’amuser comme vous semblez le croire ! » (En ménage. p. 438)

27 Huysmans. À rebours. p. 692.

28 Henri Scepi. Théorie et poétique de la prose. p. 116.

29 Émile Zola. Le Roman expérimental. p. 207.

30 « Mon cher ami, je vous envoie un petit ouvrage dont on ne pourrait pas dire, sans injustice, qu’il n’a ni queue ni tête, puisque tout, au contraire, est à la fois tête et queue, alternativement et réciproquement. Considérez, je vous prie, quelles admirables commodités cette combinaison nous offre à tous, à vous, à moi et au lecteur. Nous pouvons couper où nous voulons, moi ma rêverie, vous le manuscrit, le lecteur sa lecture ; car je ne suspends pas la volonté rétive de celui-ci au fil interminable d’une intrigue superfine. Enlevez une vertèbre, et les deux morceaux de cette tortueuse fantaisie se rejoindront sans peine. », Charles Baudelaire. « À Arsène Houssaye », Petits Poèmes en prose. Paris : Pocket. 1995. p. 25.

31 « Alors, commença pour lui une longue pérégrination à la recherche des locaux vides. Il marcha, le nez en l’air, en déchiffrant des écriteaux. Il tourna, pendant des heures, le bec de cane des loges, reçut, en plein visage, l’âcre bouffée des mirotons, l’odeur du cuir qu’on rafistole, la senteur de roussi des fers qui repassent le drap » (En ménage. p. 308).

La décomposition

Choisir la taille de l’intégration

Collez le code HTML suivant pour intégrer ce contenu sur votre site.

<iframe src="https://books.openedition.org/pupvd/6614?format=embed" style="padding:5px;border:2px solid #ddd;" height="500" width="375"></iframe>

La décomposition

Ce livre est diffusé en accès limité. L’accès à la lecture en ligne ainsi qu’aux versions PDF et ePub est réservé aux bibliothèques l’ayant acquis. Vous pouvez vous connecter à votre bibliothèque à l’adresse suivante : https://freemium.openedition.org/oebooks

Acheter ce livre aux formats PDF et ePub

Si vous avez des questions, vous pouvez nous écrire à access[at]openedition.org

Référence numérique du livre

Compatible avec Zotero

La décomposition dans l’œuvre « naturaliste » de Huysmans

Extrait

Dans la même collection