• Contenu principal
  • Menu
OpenEdition Books
  • Accueil
  • Catalogue de 15545 livres
  • Éditeurs
  • Auteurs
  • Facebook
  • X
  • Partager
    • Facebook

    • X

    • Accueil
    • Catalogue de 15545 livres
    • Éditeurs
    • Auteurs
  • Ressources numériques en sciences humaines et sociales

    • OpenEdition
  • Nos plateformes

    • OpenEdition Books
    • OpenEdition Journals
    • Hypothèses
    • Calenda
  • Bibliothèques

    • OpenEdition Freemium
  • Suivez-nous

  • Lettre d’information
OpenEdition Search

Redirection vers OpenEdition Search.

À quel endroit ?
  • Presses universitaires de Perpignan
  • ›
  • Études
  • ›
  • L'Université de Perpignan
  • ›
  • L’université aujourd’hui depuis sa réapp...
  • Presses universitaires de Perpignan
  • Presses universitaires de Perpignan
    Presses universitaires de Perpignan
    Informations sur la couverture
    Table des matières
    Liens vers le livre
    Informations sur la couverture
    Table des matières
    Formats de lecture

    Plan

    Plan détaillé Texte intégral Les débuts de l’enseignement universitaire (1957-1970) Du grand centre universitaire à l’université (1971-1982) Une nouvelle expansion de l’université (1982-1997) Une université multipolaire (de 1997 à nos jours) Conclusion Notes de bas de page Auteur

    L'Université de Perpignan

    Ce livre est recensé par

    Précédent Suivant
    Table des matières

    L’université aujourd’hui depuis sa réapparition au milieu du XXe siècle

    Jean Sagnes

    p. 195-262

    Texte intégral Les débuts de l’enseignement universitaire (1957-1970) Du grand centre universitaire à l’université (1971-1982) Une nouvelle expansion de l’université (1982-1997) Une université multipolaire (de 1997 à nos jours) Conclusion Notes de bas de page Auteur

    Texte intégral

    1Toutes les universités françaises ayant été fermées par décision de la Convention en date du 15 septembre 1793, aucune de celles qui existent aujourd’hui en France ne peut se prévaloir d’une tradition ininterrompue depuis sa création, au Moyen Âge ou à l’époque moderne, jusqu’à nos jours. En effet, entre 1793 et 1808, il n’existe dans le pays aucune université et aucune faculté. Le décret impérial du 17 mars 1808 rétablit certaines facultés des universités d’ancien Régime, et dans un nombre plus réduit de villes qu’en 1793, mais ne rétablit pas les universités. La ville de Perpignan, quant à elle, ne retrouve aucune de ses quatre facultés d’avant 1793 à savoir les facultés de théologie, de droit, de médecine et des arts (c’est-à-dire des lettres)1. La ville de Montpellier n’en retrouve que trois : celles de médecine (par transformation de son école de santé créée en 1794), des sciences et des lettres. Encore sa faculté des lettres est-elle supprimée en 1816 et elle n’est rétablie qu’en 1838. Ce n’est qu’en 1878 que Montpellier récupère sa faculté de droit2.

    2Jusqu’en 1896, on ne parle plus en France d’université au sens d’établissement supérieur réunissant plusieurs facultés comme on l’entendait avant la Révolution et comme on l’entend aujourd’hui. Ce que la loi du 10 mai 1806 dénomme « Université » est en fait le ministère de l’instruction publique et le grand maître de l’université est l’équivalent de notre ministre de l’éducation nationale. Cette université ainsi entendue est divisée en autant d’académies qu’il existe de cours d’appel et le département des Pyrénées-Orientales fait désormais partie de l’académie de Montpellier. Dans chaque académie, tous les établissements d’enseignement fonctionnent sous la haute direction d’un recteur, fonctionnaire nommé par l’État. Les facultés continuent certes à avoir à leur tête un doyen élu mais c’est le recteur qui préside le conseil des facultés d’une même ville. Ainsi, le pouvoir napoléonien a-t-il subverti le sens communément admis jusque-là des mots « université » et « recteur ».

    3Depuis le Moyen Âge, dans toute l’Europe, l’universitas désignait un établissement d’enseignement caractérisé par l’association des maîtres et des élèves et ayant à sa tête un rector magnificus élu par ses pairs. En France, tout au long du XIXe siècle, ces deux mots désignent des réalités différentes. C’est la double exception française dans l’histoire des universités européennes. Et si, en 1896, les universités sont rétablies, les recteurs sont encore aujourd’hui en France les représentants de l’État alors qu’ils ne le sont pas dans le reste de l’Europe. La disparition de l’université de Perpignan en 1793 et plus encore sa non réapparition sous forme de facultés en 1808 sont durement ressenties par les milieux cultivés de la ville. Écrivant dans les toutes premières années du XIXe siècle, le jurisconsulte Joseph Jaume, qui a été recteur de l’université de Perpignan en 1770, déplore cette situation pour les habitants du Roussillon et notamment pour les jeunes gens peu fortunés désormais contraints de quitter leur région pour poursuivre leurs études.

    4Tout au long du XIXe siècle, le souvenir de l’université de Perpignan demeure vivant en Roussillon. À plusieurs reprises ont lieu des tentatives pour rétablir les facultés de Perpignan mais elles échouent. En 1892, retraçant l’histoire de l’université de Perpignan, Philippe Torreilles, homme d’Église et historien, ne voit dans ces tentatives avortées que « chimériques illusions »3. Il est vrai qu’au XIXe siècle la population des Pyrénées-Orientales, même si elle connaît un beau taux de croissance, demeure à un niveau relativement modeste (110.000 habitants en 1801, 212.000 en 1901) et que les facultés de Montpellier paraissent largement suffire aux besoins des habitants de l’académie en la matière. En 1859, les trois facultés et l’école de pharmacie de Montpellier ne rassemblent en effet que 719 étudiants. C’est que la seconde moitié du XIXe siècle et la première moitié du XXe ne sont pas une époque favorable au développement de l’enseignement universitaire en raison du faible essor de la population française et, jusqu’au début des années 1930, en raison aussi de la non gratuité de l’enseignement secondaire pourvoyeur des facultés. Parallèlement, la loi du 10 juillet 1896 rétablit les universités définies comme les corps des facultés d’un même ressort académique. En fait, il existait depuis 1893 un conseil général des facultés présidé par le recteur et c’est ce conseil général qui prend le nom de conseil de l’université. Au sein de ce conseil, siègent les doyens des facultés, le directeur de l’école de pharmacie, lorsqu’il y en a une, ainsi que des délégués des unes et de l’autre. À l’issue de la promulgation de la loi de 1896, ce sont seulement quinze universités qui réapparaissent en France dont celle de Montpellier4. Parce qu’elles ont notamment des attributions pédagogiques précises, ces universités commencent à retrouver une partie de l’autonomie qu’elles avaient au Moyen Âge même si cette autonomie ne sera pleinement atteinte qu’avec la loi Edgar Faure de 1968.

    Image

    Vestibule de l’hôtel Pams. Ce bâtiment, qui abrite alors la bibliothèque municipale, reçoit à partir de la rentrée universitaire de novembre 1957 les cours de droit et de lettres. (UPVD)

    5Des dispositions législatives existant depuis la fin du XIXe siècle, il résulte que, pour organiser un enseignement universitaire dans une ville nouvelle, il faut obtenir l’avis favorable de l’université de l’académie où est située la ville dans laquelle on souhaite voir se développer cet enseignement. C’est le conseil de cette université qui prend position en la matière après consultation des facultés. Celui qui détient la clef de la situation est le recteur en sa double qualité de président du conseil de l’université, libre à ce titre de mettre ou de ne pas mettre à l’ordre du jour la question d’une délocalisation universitaire, et de représentant du ministre. Il faut aussi naturellement qu’il y ait une demande forte et argumentée. C’est ce que s’efforce de faire en 1919-1920, à la suite de l’association polytechnique, La Revue Catalane, qui compte pourtant dans son conseil d’administration des professeurs prestigieux comme Jean amade, Joseph Calmette ou Joseph-Sébastien Pons5.

    Image

    Cour intérieure de l’hôtel Pams. Édifié de 1894 à 1897 dans le style art nouveau par l’homme politique Jules Pams. Ce bâtiment était à l’origine une maison appartenant à son épouse Jeanne Bardou, fille de Pierre Bardou, héritière de la société catalane JOB. (UPVD)

    Les débuts de l’enseignement universitaire (1957-1970)

    6L’initiative de s’adresser à l’université de Montpellier pour installer à Perpignan un enseignement universitaire revient à Louis Noguères, président du conseil général des Pyrénées-Orientales et ancien député. Le projet prend corps au cours d’une rencontre à la préfecture avec René Argelliès, maire adjoint de Perpignan représentant le premier magistrat de la ville qui est alors Félix Depardon. Les représentants du département et de la ville s’étant mis d’accord, le préfet Maurice Justin appuie le projet qui concrétise une idée exprimée depuis longtemps par l’association polytechnique de Perpignan mais qui apparaissait jusque-là comme un vœu pieux. Cette association, fondée en 1879, s’était affiliée au début du siècle à la Ligue française de l’enseignement en tant qu’université populaire. Au cours des années cinquante, elle s’est spécialisée dans l’organisation de conférences avec des universitaires de Montpellier6. Au début de 1955, les facultés de l’université de Montpellier sont saisies de ce projet par le conseil général. Les premiers contacts avec la faculté des lettres sont positifs. Son conseil donne son acceptation en demandant toutefois, dans sa séance du 22 février, des précisions sur les modalités pratiques d’une telle création7. Peu après, le conseil général vote les crédits nécessaires à l’organisation à Perpignan de conférences et de séances de travaux pratiques. On peut penser que l’enseignement universitaire va débuter à Perpignan à la rentrée 1955. Pourtant il n’en est rien car des réticences sont apparues au niveau des facultés de droit et de sciences de Montpellier et ces premiers contacts n’ont pas de suite.

    7La situation paraît bloquée lorsque, au cours de l’année 1956, une curieuse démarche d’un professeur de l’université de Toulouse permet de relancer le débat. Ce professeur, en effet, s’adresse au préfet des Pyrénées-Orientales pour obtenir la création dans ce département d’un institut de recherche dépendant de l’université de Toulouse. Mais c’est oublier que les Pyrénées-Orientales font partie de l’académie de Montpellier et que tout ce qui touche à l’enseignement supérieur dépend de l’université de Montpellier. Jean-François Angelloz, recteur de l’académie de Montpellier et président du conseil de l’université du même nom, mis au courant de cette initiative, répond que si un tel institut est en effet désirable il ne peut dépendre que de l’université de Montpellier et non de celle de Toulouse. Sur sa proposition, le conseil de l’université de Montpellier dans sa séance du 9 novembre 1956 marque unanimement sa réprobation de tels agissements qui font bon marché des limites administratives des académies.

    Image

    Le bâtiment C, un des plus anciens bâtiments de l’université, construit sur le campus principal encore appelé « du Moulin à Vent ». La première pierre en est posée le 4 novembre 1961. Il est occupé par les disciplines scientifiques regroupées à partir de février 1964 au sein d’un Collège scientifique universitaire (CSU). (UPVD)

    8On aurait pu en rester là mais le recteur saisit l’occasion pour rappeler qu’en 1955 il y a eu un projet d’organisation à Perpignan d’un centre d’enseignement supérieur limité aux enseignements de première année en droit, lettres et sciences. Le recteur rappelle que le conseil général a même voté les crédits nécessaires et déplore qu’aucune suite pratique n’ait été donnée à ce projet. Il estime qu’il convient de le reprendre et de le faire aboutir. Balayant les réticences des facultés de droit et de sciences, il demande fermement aux doyens des trois facultés de réexaminer le projet avec leurs conseils de facultés et de lui faire part de nouvelles propositions obtenant sur ces deux points essentiels l’approbation du conseil d’université8. Cette intervention du recteur est essentielle. Après l’initiative du conseil général des Pyrénées-Orientales en 1955, c’est le second acte fondateur de l’enseignement universitaire à Perpignan.

    9Les choses vont alors aller très vite. Quelques jours seulement après l’injonction du recteur, les conseils des trois facultés montpelliéraines donnent leur feu vert tandis que des contacts sont pris à Perpignan pour trouver des locaux pouvant accueillir les premiers cours. Dès le 19 janvier 1957, soit neuf semaines après la séance historique du conseil de l’université de Montpellier, commencent les premiers cours de droit à Perpignan du nouvel Institut d’études juridiques et économiques des Pyrénées-Orientales dépendant de la faculté de droit de Montpellier. Le 7 février 1957, ce sont les premiers cours de lettres du nouvel Institut d’études supérieures des lettres de Perpignan lui-même dépendant de la faculté des lettres de Montpellier.

    10Mais le recteur n’en reste pas là. Il entend pousser les feux. Sous son impulsion, le 21 janvier 1957, le conseil de l’université de Montpellier examine un projet de statut d’un futur Centre universitaire des Pyrénées-Orientales. Le conseil unanime décide d’envoyer au ministère les statuts d’un tel centre pour approbation par la section permanente du conseil supérieur de l’éducation nationale. Dès le 20 février, la réponse survient : elle est négative. Le ministre n’accepte pas la forme juridique que le conseil de l’université de Montpellier a proposée. Il préconise trois solutions :

    1. la création d’un institut d’université divisé en trois sections jouissant chacune d’une autonomie de gestion ;
    2. la création de trois instituts de faculté dont l’ensemble constituerait simplement de facto le centre universitaire de Perpignan sans que celui-ci soit doté d’une individualité juridique ;
    3. l’organisation de certains enseignements par chacune des facultés sans création d’instituts.
    Image

    Vue panoramique du campus principal de l’université avec au loin le mont Canigou enneigé. (UPVD)

    11C’est la deuxième solution que choisit le conseil : chacune des facultés créera un institut dont les statuts devront être approuvés par l’administration centrale.

    12Bien que créés dans la précipitation, les enseignements de droit et de lettres se déroulent au cours de leur première année d’existence dans des conditions satisfaisantes. Sous le contrôle d’enseignants des facultés de Montpellier, des magistrats, des avocats et même le chef de cabinet du préfet assurent les enseignements en première et deuxième années de droit ainsi qu’en première et deuxième années de capacité en droit. En lettres, la faculté de Montpellier fait appel à des professeurs agrégés de lycée. Les cours ont d’abord lieu quelque temps au lycée Arago pour les lettres puis, et pour des années, à la bibliothèque municipale (hôtel Pams) pour les lettres et le droit. En novembre 1957, commence aussi un enseignement de mathématiques dépendant de la faculté des sciences de Montpellier à l’ancien hôpital militaire de la rue Zamenhof9.

    13Mais la conjoncture nationale est plus favorable pour les sciences que pour le droit et les lettres. Depuis octobre 1957, et à la suite de la démarche faite auprès du ministre René Billières par le député Paul Alduy et le sénateur Léon-Jean Gregory10, le ministère a décidé la création en province de six collèges scientifiques universitaires dont un à Perpignan. L’objectif officiel est de décongestionner les facultés des sciences. Mais, dans la mesure où les effectifs étudiants en lettres et en droit sont également en augmentation et quelquefois dans des proportions plus importantes, on peut penser que ce n’est pas là la seule raison. Il n’est pas interdit de voir dans cette décision du ministère la volonté de promouvoir les études scientifiques que l’on estime alors insuffisamment développées dans le pays. Encore faut-il, pour que ces collèges scientifiques voient le jour, que les villes choisies contribuent financièrement à leur installation. Le recteur pense que la ville de Perpignan fera face à ses obligations afin de conserver la désignation dont elle est l’objet. Dans cette perspective, il propose de faire à Perpignan une séance solennelle d’ouverture des cours d’enseignement supérieur le 7 novembre 1957 avec rapport sur les activités des trois instituts depuis leur création et le même discours prononcé quelques jours plus tôt lors de la même cérémonie à Montpellier.

    14Une fois encore, on est frappé de la rapidité avec laquelle les choses progressent. Dès le 27 janvier 1958, au cours d’une réunion qui rassemble notamment le préfet, le recteur, le président du conseil général, J. Jacquet, et le maire de Perpignan, il est décidé que les terrains nécessaires à la construction des bâtiments du futur collège scientifique universitaire (CSU) seront acquis par le conseil général des Pyrénées-Orientales et non par la ville de Perpignan. Après acquisition de ces terrains, le conseil général les remettra à l’État qui construira et équipera les futurs bâtiments tandis que la ville de Perpignan prendra à sa charge tous les travaux de voirie et d’adduction d’eau. Dans sa délibération du 1er février 1958, le conseil général décide l’acquisition d’un terrain de 20 hectares environ destiné à recevoir les futurs bâtiments d’enseignement supérieur. Les parcelles choisies se situent entre la nouvelle route d’Espagne et le chemin de Perpignan et sont traversées par le chemin de la Passió Vella. Mais il y a là de très nombreuses parcelles et si beaucoup de propriétaires acceptent la vente de leur terrain aux prix proposés, d’autres font traîner les choses et il faut recourir à l’expropriation, ce qui prend des années.

    Image

    Le bâtiment actuel de la présidence de l’université, occupé à la fin de l’année 1964, a d’abord été celui de l’administration du Collège scientifique universitaire. (UPVD)

    15C’est seulement le 4 novembre 1961 que le ministre Lucien Paye pose la première pierre du CSU. Le conseil général, qui s’est ainsi constitué une importante réserve foncière, cède à l’État le 10 avril 1962 la superficie nécessaire à la construction du futur CSU. En quelques mois, celui-ci sort de terre et les premiers bâtiments commencent à être occupés en février 1964. Il s’agit de deux bâtiments destinés à la recherche et aux travaux pratiques en chimie et en physique (bât. B et C) encadrant un bâtiment comportant deux amphithéâtres et une salle de cours (bât. D). L’enseignement commence à être donné sur le nouveau campus en octobre 1964 tandis qu’à la fin de la même année un quatrième bâtiment destiné à l’administration (bât. A) est livré et que la bibliothèque du CSU. Est achevée. Pourtant une partie des cours de sciences naturelles sera donnée quelque temps encore dans l’ancien hôpital militaire de la rue Zamenhof11.

    16Ce choix de l’État en faveur d’un collège scientifique universitaire à Perpignan (le CSU est créé par le décret du 30 octobre 1958 complété par l’arrêté du 11 décembre 1958) est essentiel pour l’avenir de l’ensemble des formations universitaires dans la ville car il implique pour les disciplines scientifiques construction de bâtiments et créations conséquentes de postes. En quelques années, les sciences vont prendre une avance considérable sur les lettres et le droit en locaux et en personnel alors que littéraires et juristes réunis auront toujours des effectifs étudiants supérieurs à ceux des scientifiques. Le CSU, dirigé de 1960 à 1969 par le physicien Jacques Rabinovitch puis, sur proposition d’une assemblée constituante, par le biologiste Claude Combes en 1969-1970, dispose d’une large autonomie que lui accorde le doyen de la faculté des sciences de Montpellier.

    17La transformation de l’Institut d’études supérieures des lettres en collège littéraire universitaire (CLU) par le décret du 29 avril 1963, à la demande de la faculté des lettres de Montpellier, si elle amène des créations de postes ne se traduit aucunement par des constructions de locaux. Plus grave, aucun bâtiment en dur ne sera construit explicitement pour le droit, les lettres, l’économie avant 1989 à l’exception d’une villa destinée aux études anglaises et américaines en 1968. Plusieurs professeurs des facultés de Montpellier se succèdent à la tête du CLU : l’historien Robert Laurent de 1963 à 1966, l’hispaniste Jean-Louis Flecniakoska de 1967 à 1969, les littéraires Bernard Masson en 1969 et Jean Mayer en 1970 tandis que durant la même période seuls deux juristes dirigent l’Institut d’études juridiques (IEJ) : Georges Pequignot de 1962 à 1963 et André Colomer de 1963 à 197012.

    Image

    La bibliothèque universitaire des lettres, des sciences humaines et du droit, dont la première pierre a été posée en décembre 1996, a reçu le nom de Fernand Braudel le 7 novembre 2000. (UPVD)

    Image

    Vue plongeante sur l’actuelle bibliothèque universitaire des sciences et sur la pinède qui occupe le centre du campus, depuis la bibliothèque universitaire des lettres, des sciences humaines et du droit. (UPVD)

    18Il est à noter, durant ces années, le soutien que le conseil général et la ville apportent à l’enseignement universitaire. La subvention de fonctionnement qu’accorde le conseil général aux trois entités passe de 75.000 francs en 1958 à 551.000 francs en 1970. Mais on retrouve le même déséquilibre en faveur des sciences que pour les constructions de locaux. Le CSU en effet a créé des laboratoires de recherche et doit également entretenir des bâtiments neufs. Alors qu’en 1958, le CSU absorbe 20 % de l’aide totale qu’accorde le conseil général aux formations universitaires perpignanaises, sa part passe à 39 % en 1959 et à 53 % en 1970. Au total, on a pu estimer que l’ensemble des sommes consacrées par le conseil général au développement de l’enseignement universitaire à Perpignan dépasse, de 1958 à 1982, les 20 millions de francs. L’aide de la ville de Perpignan a été multiforme allant du « prêt » de l’hôtel Pams et de la construction de préfabriqués à la mise à disposition d’un nombre variable mais important d’employés municipaux en passant par l’octroi de subventions. Notons également qu’à partir d’août 1971 le conseil général et la ville mettent chacun à disposition de l’université deux logements.

    19En lettres, jusqu’en 1966, l’enseignement est limité à la première année à l’issue de laquelle les étudiants passent les épreuves du CELGC (certificat d’études littéraires générales classiques) ou le CELGM (certificat d’études littéraires générales modernes) appelés aussi propédeutique-lettres classiques ou propédeutique-lettres modernes. En droit, ce sont toujours les deux premières années de la licence et les deux années de capacité en droit. En sciences sont apparus successivement : le MGP (mathématiques générales et physique) en 1957 ; le MPC (mathématiques, physique, chimie) en 1959 ; le SPCN (sciences physiques, chimiques et naturelles) en 1959 ; la licence complète de sciences naturelles en 1965. Si tous les cours, travaux dirigés et travaux pratiques ont bien lieu à Perpignan, les examens et corrections s’effectuent avec des modalités différentes selon les disciplines : à Perpignan pour les scientifiques ; à Montpellier pour les juristes tandis que les littéraires composent à Perpignan leurs copies étant corrigées à Montpellier. Les effectifs, modestes en 1957 (environ une centaine d’étudiants), s’accroissent au fil des années.

    20Les responsables du CSU, du CLU et de l’IEJ multiplient les réunions d’information et les articles dans les colonnes d’une presse locale qui ne ménage pas ses efforts en faveur du développement de l’enseignement universitaire à Perpignan. Il faudra cependant attendre une bonne dizaine d’années avant que la quasi totalité des bacheliers du département se dirige vers l’antenne universitaire de Perpignan plutôt que vers les enseignements correspondants à l’Université de Montpellier. En octobre 1962, la ville compte environ 600 étudiants dont 208 au CSU. En octobre 1964, les étudiants sont au nombre de 1.010 dont 378 en sciences, 364 en lettres, 268 en droit. Il s’agit d’une année faste pour les scientifiques qui viennent d’aménager dans leurs nouveaux bâtiments tandis que l’exiguïté des locaux dévolus aux littéraires et aux juristes (toujours le seul hôtel Pams) limite l’expansion de leurs disciplines : « On atteint là les limites des possibilités » écrit alors à ce propos Le Journal L’Indépendant.

    Image

    La Casa dels pais catalans, récemment construite, est dévolue à la recherche et aux études catalanes. Campus du Moulin à Vent, chemin de la Passió Vella. (UPVD)

    21Le contraste ne cesse de s’accuser entre d’une part le CSU, qui convoque la presse pour la soutenance de son premier diplôme d’études supérieures de chimie en juillet 1964, de sa première thèse d’État ès sciences en chimie en juillet 1965 et qui peut aligner en 1966 neuf laboratoires de recherche (en physique, chimie, biologie, botanique, géologie) et d’autre part un IEJ où la première thèse d’économie n’est soutenue qu’en mars 1967 et un CLU où n’existe en 1968 qu’un seul centre de recherche (en anglais). Il est vrai que la recherche étant une obligation statutaire de tous les enseignants-chercheurs, les littéraires et les juristes poursuivent leurs travaux de recherche à titre individuel mais l’insuffisance dramatique des locaux et des moyens, la lourde charge des cours due à l’importance des heures supplémentaires consécutive à la faiblesse des créations de postes, tout cela hypothèque sérieusement la constitution d’équipes de recherche dans ces disciplines. Le contraste aussi entre le nombre d’enseignants en poste au CSU d’une part et à l’IEJ ainsi qu’au CLU d’autre part est patent et vient s’ajouter à celui concernant les locaux même si les scientifiques peuvent justement déplorer que la deuxième tranche promise des constructions du CSU tarde à voir le jour.

    22À la rentrée 1966, l’année de propédeutique est remplacée en lettres par le diplôme universitaire d’études littéraires (DUEL) et en sciences par le diplôme universitaire d’études scientifiques (DUES). Mais alors qu’auparavant l’année de propédeutique était suivie de deux années de licence, désormais le DUEL et le DUES se préparent en deux années suivies d’une seule année de licence. Le CSU obtient alors quatre options de DUES (maths et physique ; physique et chimie ; chimie et biologie ; biologie et géologie), le CLU trois (espagnol, anglais, lettres). Ces changements provoquent des inquiétudes chez les étudiants d’autant plus que, devant la très forte croissance de leur nombre dans toutes les universités du pays, des voix autorisées, au ministère comme dans les milieux politiques de la majorité gouvernementale, parlent de plus en plus d’instaurer une sélection à l’entrée des universités. Le DUEL et le DUES seraient-ils les instruments de cette sélection annoncée ? Certains le croient. Si le monde étudiant français est inquiet et si Montpellier commence à bouger, à Perpignan ces inquiétudes ne suscitent encore aucune agitation parmi les étudiants. L’association générale des étudiants de Perpignan (AGEP), émanation d’amicales d’étudiants surtout en droit et en lettres, loin de se livrer à une activité de type syndical paraît surtout préoccupée d’organiser, dans la plus pure tradition corporatiste, le bal annuel des étudiants au Palais des rois de Majorque en présence des professeurs et des corps constitués de la ville. Chez les professeurs, l’organisation syndicale est modeste.

    23Ce sont d’autres voix qui expriment publiquement le malaise que l’on sent poindre un peu partout en France. Le 16 octobre 1966, lors de la rentrée solennelle, c’est le doyen de la faculté des lettres de Montpellier qui, devant le recteur et les autorités, déplore la situation faite à Perpignan aux lettres et au droit. Deux jours plus tard, c’est le directeur du CSU qui regrette que l’État alloue moins de crédits et de locaux à un enseignant de collège scientifique universitaire qu’à son homologue de faculté des sciences. Dans le même temps cependant, on note des réalisations importantes comme la construction d’un restaurant universitaire flanqué d’un bâtiment administratif tandis qu’une cité universitaire est en construction en 196813. Dans ces conditions, il n’est plus possible de laisser les enseignements de droit et de lettres hors d’un campus qui commence à regrouper l’ensemble des services nécessaires à la vie universitaire. Il importe donc d’opérer les regroupements nécessaires sur les terrains acquis par le conseil général et, puisque l’État ne se décide pas à construire pour le CLU et l’IEJ, c’est la ville de Perpignan qui entreprend de construire sur le campus des bâtiments préfabriqués. Deux préfabriqués sont édifiés en 1968, trois autres en 1969. La même année, le conseil général construit un préfabriqué lourd destiné aux mathématiciens du CSU.

    Image

    Bâtiment inauguré en 1997, abritant le centre de formation et de recherche sur les environnements méditerranéens (CEFREM). Unité Mixte de Recherche (UMR) CNRS, université de Perpignan. (UPVD)

    24Une autre initiative, très significative de l’intérêt qu’il porte à ces problèmes, est prise par le conseil général qui décide, en janvier 1968, la tenue d’une séance extraordinaire non publique consacrée au fonctionnement de l’enseignement supérieur à Perpignan. À la suite de cette séance, le 29 mars 1968, une convention est signée entre le département et la faculté de droit de Montpellier permettant de transformer l’IEJ en collège universitaire de droit et d’économie, ce qui d’ailleurs ne sera jamais concrétisé. À cette occasion, le nouveau recteur Marius-François Guyard affirme la nécessité d’établir à Perpignan une seule autorité universitaire avec à sa tête un responsable et un conseil afin de « consacrer la dignité de l’enseignement supérieur à Perpignan ». Certes, la forme de cette « autorité universitaire roussillonnaise » reste à définir mais on n’est pas très loin d’un centre universitaire tel qu’il était envisagé par un autre recteur dès 195714.

    25En ce printemps 1968, la contestation étudiante d’abord parisienne gagne peu à peu tous les campus de France y compris donc celui de Perpignan. Aux inquiétudes nées des projets officiels de sélection à l’entrée des universités, aux difficultés de plus en plus réelles du travail à l’université, viennent s’ajouter des revendications d’ordre socio-culturel (demande de mixité des cités universitaires, remise en cause de toute forme d’autorité) et politique (opposition à la guerre du Vietnam). C’est alors le temps de la grève des cours, de l’occupation des locaux, des assemblées générales ininterrompues, des défilés en ville où se retrouvent les étudiants, qui jouent un rôle moteur, les enseignants et le personnel administratif. C’est aussi le temps du vote de nombreuses motions plus ou moins réalistes. À Perpignan, les contestataires les plus ardents se rassemblent dans le Mouvement du 10 mai autour du rejet des hiérarchies, de la croyance en l’imminence de la révolution, du refus des élections et des délégations de pouvoir. Mais le mouvement de mai est, ici comme ailleurs, divisé en courants. Le 16 mai, l’AGEP, dans un communiqué de presse, définit ce qui peut apparaître comme le programme minimum de la majorité des acteurs de mai 68 à Perpignan : cogestion de l’université avec participation des étudiants, augmentation du personnel, construction de locaux, transformation de l’IEJ en collège, transformation du CSU et du CLU en facultés. La plupart des assemblées ont lieu à l’intérieur des diverses entités : CLU, CSU, IEJ. Chacune de ces entités élabore son projet de réforme. C’est ainsi qu’une assemblée constituante est mise en place au CSU. Elle se fixe pour tâche d’élaborer de nouvelles structures de gestion où représentants des enseignants, des étudiants et du personnel administratif doivent se substituer à l’ancien conseil où siégeaient le préfet, le président du conseil général, le doyen de la faculté des sciences de Montpellier, le directeur nommé du CSU, etc.15 Les étudiants en droit et en sciences économiques réclament les mêmes horaires d’enseignement qu’à la faculté de droit de Montpellier : on peut estimer alors à un tiers de l’horaire de Montpellier celui affecté aux cours magistraux de Perpignan. On est étonné de constater à la lecture d’une presse quotidienne, pourtant très attentive à rapporter dans le détail ce qui se passe sur le campus, que la réunion des trois entités universitaires perpignanaises en un seul centre universitaire, condition pourtant indispensable à l’essor de l’enseignement universitaire dans la ville, est absente des débats des assemblées générales et des communiqués de presse tant les corporatismes sont forts.

    Image

    L’Institut Universitaire de Technologie de l’université de Perpignan a été créé en 1974. Durant les travaux, les cours de l’IUT étaient délivrés dans des préfabriqués disposés sur le campus du Moulin à Vent, proches de la pinède. Les premiers bâtiments entièrement dédiés à l’IUT ont été inaugurés en 1975. (UPVD)

    26La nomination d’Edgar Faure le 12 juillet 1968 comme ministre de l’éducation nationale annonce des réformes d’envergure qui vont se concrétiser dans la loi du 12 novembre 1968. Trois maîtres-mots définissent cette loi : autonomie, participation, pluridisciplinarité. Le point essentiel est l’autonomie retrouvée des universités. Chaque université sera administrée par un conseil où les usagers (enseignants, étudiants, IATOS16) seront majoritaires (c’est la participation). L’université sera présidée par un président élu et non plus par le recteur agent de l’État (autonomie). Le changement est capital. L’autonomie est administrative, pédagogique et financière. Il est bien précisé également que les étudiants disposent sur les campus de la liberté d’information y compris politique, ce qui était une revendication essentielle du mouvement de mai. Enfin, chaque université doit avoir en son sein un large éventail de disciplines (pluridisciplinarité)17.

    27La nouvelle loi remplace les facultés par des unités d’enseignement et de recherche (UER). Tout naturellement, les scientifiques de Perpignan demandent que le CSU soit transformé en UER de sciences exactes et naturelles (Sen). Quant aux littéraires et aux juristes, plutôt que de proposer deux UER distinctes, ils préfèrent s’unir en une seule UER de sciences humaines et sociales. Cette décision, prise dans le but de renforcer le pôle des lettres et du droit face au pôle des sciences alors plus important en personnel, en crédits et en locaux mais non en étudiants, aboutira au cours des années au résultat inverse à celui recherché car, lorsqu’il y aura à Perpignan un seul établissement, les conseils auront souvent tendance à répartir postes et crédits à parité entre les deux UER, ce qui ne permettra pas à l’UER des SHS de combler son retard initial.

    28Au lendemain de l’été 1968, l’avenir de l’enseignement universitaire à Perpignan n’est toujours pas fixé. S’il paraît acquis qu’il y aura deux UER, on ne sait toujours pas si celles-ci seront indépendantes ou si elles seront regroupées dans un seul ensemble. Le 24 septembre 1968, le recteur rappelle sa proposition du début de l’année de créer à Perpignan un seul établissement ce qui a le mérite de porter à nouveau le débat au sein de la communauté universitaire de la ville. L’idée toutefois ne s’impose pas facilement car nombreux sont ceux qui demeurent attachés à leur faculté (bientôt UER) d’origine mais elle progresse. Le recteur la réaffirme encore le 2 décembre 1968 devant les élus locaux réunis sur le campus et devant plusieurs dizaines d’enseignants et d’étudiants ayant envahi la réunion. Au député-maire Paul Alduy, qui demande peu après au ministre la création d’une université à Perpignan, celui-ci répond que la loi du 12 novembre a prévu que la taille des nouvelles universités doit être d’au moins 8.000 étudiants et que Perpignan n’en a que 1.237. D’autres villes sont dans une situation semblable et le ministère paraît désireux de trouver une solution les concernant. Pourquoi alors, puisqu’on ne peut pas créer pour elles d’universités à part entière, ne pas créer des centres universitaires jouissant de l’autonomie administrative et financière tout en continuant à dépendre pédagogiquement d’une ou de plusieurs universités ? On s’oriente donc vers cette solution au cours de l’année 1969 le décret définissant les centres universitaires, y compris celui de Perpignan, est signé le 6 octobre 1970.

    Image

    Le bâtiment Y, dévolu à la faculté des Lettres et Sciences Humaines, est un des plus récents du campus du Moulin à Vent. Il fut inauguré en avril 2004. (UPVD)

    29Ce décret précise que les centres universitaires sont des établissements publics à caractère scientifique et culturel jouissant du régime applicable aux universités sous certaines réserves. En particulier, les centres universitaires doivent bénéficier du concours d’une ou plusieurs universités en matière de définition des programmes d’enseignement, de contrôle des connaissances, de délivrance des diplômes et de choix des personnels enseignants. À Perpignan, une assemblée consultative provisoire se met en place. C’est après l’élaboration des statuts du futur établissement et après leur approbation par le ministre que le décret du 17 décembre 1970 érige en établissement public à caractère scientifique et culturel le centre universitaire de Perpignan à compter du 1er janvier 1971.

    Du grand centre universitaire à l’université (1971-1982)

    30La grande nouveauté qu’apporte sur le campus de Perpignan la loi de 1968 est le fait que la gestion émane désormais de la « base ». Il n’y a plus de directeurs de collège ou d’institut nommés par les doyens de Montpellier mais un conseil élu par l’ensemble de la communauté universitaire de Perpignan qui, lui-même, élit pour cinq ans un président. Dans chaque UER, un conseil élu de la même façon élit à son tour son directeur. Faites au scrutin de liste, ces élections suscitent des regroupements par affinités diverses (syndicales ou para-syndicales). De même les présidents du centre universitaire élus par le conseil d’administration (Georges Riéra, maître-assistant de droit public qui a présidé l’assemblée consultative provisoire, le 21 décembre 1970, puis Yves Serra, professeur de droit privé le 15 décembre 1975) le sont sur des programmes exposés devant leurs électeurs. Ces programmes revêtent d’autant plus d’importance que la loi de 1968 accorde aux présidents de larges pouvoirs à tel point qu’on a pu parler à propos du système institué dans les universités par la loi de 1968 d’une sorte de régime présidentiel18.

    31Le mouvement de mai 1968 n’a pas eu seulement pour conséquence l’émergence d’une structure administrative nouvelle mais il signifie ici comme ailleurs que des rapports nouveaux s’établissent sur le campus. Rapports nouveaux entre enseignants parmi lesquels maîtres-assistants et assistants ont désormais acquis une place plus importante aux côtés des professeurs encore peu nombreux d’ailleurs à Perpignan. Rapports nouveaux surtout entre étudiants et enseignants, les premiers énonçant leurs revendications avec plus de liberté qu’auparavant. Chez les uns comme chez les autres, mai 1968 s’est traduit par un renforcement significatif et durable du syndicalisme mais celui-ci n’exprime plus les points de vue les plus radicaux tels qu’ils s’étaient manifestés en mai-juin 1968. C’est ainsi que les appels au boycott des élections aux divers conseils après l’adoption de la loi Edgar Faure n’ont eu ici que peu d’échos : l’UNEF19 et le SNESUP20 appellent au contraire à la participation estimant que c’est dans les conseils en premier lieu que les revendications doivent être défendues. Les étudiants demandent même à l’administration de l’établissement de faire une plus grande publicité pour les élections. Dans les années qui suivent immédiatement 1968, la participation aux diverses élections universitaires demeure à un niveau assez élevé dépassant largement les 50 % chez les enseignants et les IATOS et les 30 % chez les étudiants. Ce sont de telles participations, rappelons-le, qui ont rendu viable la loi de novembre 1968. Il n’en reste pas moins que l’habitude prise en mai-juin 1968 de traiter les grands problèmes du moment en assemblées générales (AG), où les enseignants sont conviés, a été prise par les étudiants. Durant les années 1969-1971, de nombreuses ag se tiennent notamment sur la question du contrôle des connaissances. C’est la conception traditionnelle des examens qui est remise en question. Les étudiants de lettres et de sciences souhaitent qu’une plus grande place soit faite au contrôle continu, certains d’entre eux réprouvant même l’examen individuel qu’ils voudraient, en vain, voir remplacer par un examen collectif où une promotion entière d’étudiants serait admise ou recalée ! Chez les juristes, la situation est différente. Ici, ce sont les enseignants qui souhaitent des nouveautés notamment en développant la pluridisciplinarité à l’intérieur du cursus des études de droit, ce qui suscite les réticences des étudiants attachés à l’enseignement traditionnel des matières juridiques. Enfin, le droit à l’information politique, que permet explicitement la loi de 1968, est désormais largement utilisé sur le campus essentiellement d’ailleurs par les formations politiques de gauche.

    Image

    Ce bâtiment de recherche abrite l’unité mixte de recherche UMR CNRS-UPVD : le Laboratoire du Génome des Plantes (LGDP) et l’Equipe d’Accueil : le Laboratoire de Chimie des Biomolécules et de l’Environnement (LCBE) ainsi que les plateformes technologiques Tecnoviv et Bio2mar. (UPVD)

    Image

    Le récent bâtiment de l’Institut d’Administration des Entreprises a été inauguré en 2011. Il a été construit sur le chemain de la Passio Vella, en lieu et place des préfabriqués construits dans les années 70. (Collection particulière)

    32Jusqu’en 1970, la gestion était restée sur le campus l’affaire de quelques rares personnes nommées par l’autorité supérieure et responsables devant elles. Avec la mise en place des conseils d’UER et du conseil du nouveau centre universitaire, les choses changent. Aux côtés des présidents successifs, les membres des conseils sont bien décidés à exercer toutes leurs prérogatives. Durant cette période, les avis et initiatives des conseils sont nombreux. Les statuts du centre universitaire et des UER, ayant été adoptés avant 1971, ne subissent par la suite que des modifications partielles, en mai 1976 par exemple. Depuis décembre 1971, le centre s’est donné un règlement intérieur et, en 1974, l’UER des sciences humaines et sociales prend le nom de faculté pluridisciplinaire des sciences humaines et sociales tandis que son directeur prend celui de doyen, ce que n’interdit pas explicitement la loi de 1968. Parallèlement, les nouveaux organismes et les nouveaux services prévus par la loi sont mis en place. Dès mars 1971, le conseil du centre désigne les huit enseignants-chercheurs qui constituent le conseil scientifique dont la tâche est de déterminer les programmes de recherche et de répartir les crédits affectés à cette activité. En mars 1973, un service universitaire des activités physiques et sportives (SUAPS) voit le jour suivi, à la rentrée 1974, d’une cellule d’information et d’orientation (CELIO) et, en octobre 1975, d’un centre de calcul. En 1977, enfin, est créée une commission de recrutement du personnel IATOS destinée à assurer la transparence dans ce domaine, le président demeurant cependant toujours maître en la matière.

    33Une des plus délicates questions dont les conseils d’université ont à débattre est celle de l’établissement annuel du budget d’autant plus que, sans l’aide des collectivités publiques (conseil général et ville de Perpignan), le centre universitaire aurait eu le plus grand mal à fonctionner. En 1972, par exemple, la subvention de ces deux collectivités publiques par rapport à celle du ministère (hors crédits recherche) s’élève à 93 %, à 80 % encore en 1973 ! Ce qui est en cause également, c’est la répartition des crédits entre les UER. En particulier, est-ce que la pratique ministérielle de la répartition des crédits-recherche, à savoir 12 fois supérieure en sciences par rapport aux lettres et au droit, doit s’appliquer également aux crédits recherche alloués par le conseil général ? La faiblesse de la subvention annuelle ministérielle, le retard apporté par l’État à doter convenablement en crédits les nouvelles structures comme le récent institut universitaire de technologie (IUT) ouvert à la rentrée 1974 amènent le conseil du centre universitaire en mars 1976 à voter le budget de l’IUT et de la BU en déséquilibre. C’est le recteur qui doit alors arrêter lui-même ces budgets. Une autre mesure symbolique adoptée par le conseil est la présentation de deux budgets, l’un avec la seule subvention ministérielle, l’autre avec celle-ci plus la subvention des collectivités de façon à faire apparaître au grand jour l’impossibilité d’avoir un fonctionnement normal avec la seule dotation ministérielle.

    34L’histoire du centre universitaire puis de l’université de Perpignan depuis 1971 est aussi celle de l’expansion continue de ses enseignements. Rares ont été les années où des enseignements nouveaux n’ont pas été créés. Dès novembre 1971, le président affirme que le centre universitaire de Perpignan ne peut rester la simple juxtaposition des trois annexes des facultés de Montpellier et qu’il doit rapidement dispenser toute la gamme des enseignements de second cycle correspondant aux enseignements de premier cycle jusque-là assurés à Perpignan et passer à la création d’enseignements nouveaux. Mais le centre universitaire ne possède pas l’autonomie pédagogique et il doit signer dans ce domaine des conventions avec les universités de Montpellier. Jusqu’à la création de l’université en 1979, les titres et les diplômes ont été délivrés sous le double sceau du centre universitaire de Perpignan et de l’université de Montpellier correspondante : Montpellier 1 pour le droit et les sciences économiques, Montpellier 2 pour les sciences, Montpellier 3 pour les lettres. Ces conventions ont été adoptées en 1971 et en 1972. Parmi les créations d’enseignement les plus significatives au cours de ces années, signalons : les premières licences dans les matières littéraires (lettres modernes et anglais à la rentrée 1970), la création en 1971 d’une annexe du Centre régional de formation permanente (CREFOP) de l’université Montpellier 2 devenu plus tard Centre régional universitaire de formation permanente (CREUFOP), qui devient rapidement un service commun de cet établissement et du centre universitaire de Perpignan, et surtout l’ouverture d’un institut universitaire de technologie (IUT) en 1974.

    Image

    La halle de technologie du site Carnot, inaugurée le 31 mai 1995, abrite les activités du laboratoire PROMES (Procédés matériaux et énergie solaire), unité propre de recherche du CNRS. En convention avec l’UPVD, ce laboratoire est hébergé dans des locaux de l’université et plus de 35 enseignants-chercheurs de l’UPVD y assurent recherche et encadrement doctoral. Les locaux, situés sur la zone d’activité de Tecnosud, accueillent également le Centre d’essais Solaire de Perpignan (CESP). (UPVD)

    35Dès les premières années du centre universitaire, les bilans annuels font apparaître les premiers regroupements en équipes au sein de la faculté pluridisciplinaire. En 1972-1973, on compte cinq centres de recherche en sciences humaines et sociales, sept en 1975-1976. Durant le même temps, l’UER des sciences exactes et naturelles passe de dix-sept centres à vingt dont deux associés au CNRS. Par contre, l’équilibre entre les deux UER est établi au niveau des diplômes d’études approfondies (DEA) en 1979 lorsque l’établissement obtient la création de deux DEA en SHS (études andorranes et études mexicaines) et de deux en Sen (thermodynamique et chimie organique).

    36Le rythme d’augmentation du nombre d’étudiants est inégal selon les années mais, en dix ans, les effectifs croissent de 50 % passant de 2.093 en 1971-1972 à 3.067 en 1981-1982. Toutefois, alors qu’en 1971-1972, les étudiants en lettres constituent la plus forte cohorte (902) contre 825 en droit et sciences économiques, dix ans plus tard le droit et les sciences économiques sont au premier rang avec 1.375 étudiants contre 829 en lettres, 561 en sciences et 291 à l’IUT. Malgré une progression importante, la part des étudiants en sciences n’est que de 18 % en 1981-1982 contre 15 % dix ans plus tôt. Cette progression jointe à l’apparition de l’IUT réduit toutefois la part de la faculté pluridisciplinaire qui passe de 82 % en 1971-1972 à 72 % en 1981-1982 mais le déséquilibre demeure entre les deux facultés.

    37Durant la même décennie, le personnel enseignant en poste est passé de 90 en 1970-1971 à 163 au début de 1978 soit une augmentation de 81 % alors que l’augmentation du nombre des étudiants de 1971-1972 à 1981-1982 a été de 53 %. À l’évidence, le déficit en encadrement enseignant se réduit fortement durant la décennie 1970. Quant au personnel IATOS, il augmente également dans des proportions notables en particulier dans les services centraux et dans l’UER des Sen. Le personnel administratif et de service mis à disposition du centre universitaire par la ville de Perpignan demeure en place et ne sera retiré qu’au cours des années 1980 au rythme des créations de postes d’IATOS.

    38Lorsqu’il se constitue, le 1er janvier 1971, le centre universitaire dispose, on l’a vu, des bâtiments de l’ancien CSU et des préfabriqués des anciens CLU et IEJ. Tout naturellement, le CSU doit mettre à disposition de l’ensemble du nouveau centre universitaire une partie de ses locaux (bâtiment administratif qui abrite désormais la présidence, BU, ses deux amphithéâtres et sa salle de cours). Il n’en reste pas moins que les services administratifs de la faculté pluridisciplinaire demeurent dans les préfabriqués où ont lieu également la plupart des cours et travaux dirigés de ces disciplines.

    39Enfin, une partie des services centraux du centre universitaire est hébergée dans un bâtiment du centre régional des œuvres universitaires et scolaires (CROUS) de Montpellier. Aussi, dès le début des années 1970, la question des locaux apparaît-elle comme une des questions-clefs de l’avenir de l’établissement. Elle suscite d’innombrables débats, interventions des présidents, votes des conseils, manifestations diverses. Le 8 mars 1973, au cours d’une conférence de presse, le président, mandaté par le conseil d’administration, réclame la construction d’un bâtiment abritant un grand amphithéâtre et dix salles de cours. Parallèlement, il est nécessaire de construire les bâtiments destinés aux deux premiers départements d’IUT. Cette double revendication sera couronnée de succès puisque, quelques mois plus tard, la décision ministérielle de construire ces bâtiments est prise : les locaux de l’IUT seront terminés en septembre 1975 et, deux mois plus tard, ce sera le tour d’un bâtiment abritant un grand amphi et dix salles de cours.

    Image

    Inauguration au site Percier en mars 2012 des locaux dédiés à la coopération avec l’université de Gérone, l’IRTS et l’IMFSI dans le domaine de la formation et de la recherche sanitaire et sociale. Les travaux ont été financés par l’Europe et l’université de Perpignan. Le site Percier a été acquis en 1996 et abrite diverses formations notamment celles relatives au tourisme et à l’hôtellerie internationale. (UPVD)

    40Demandes de postes, d’enseignements nouveaux, de locaux fonctionnels entretiennent sur le campus un état d’esprit de revendication permanente auquel viennent s’ajouter des grèves d’étudiants et d’enseignants en réaction à des initiatives ministérielles ou parlementaires qui apparaissent comme autant de remises en cause des « acquis » de 1968. C’est le cas en particulier de la décision du ministre Olivier Guichard en 1971 de soumettre périodiquement les enseignements des universités à la procédure de l’habilitation ministérielle qui écorne fortement la toute récente autonomie des universités. La décennie 1970 est fertile en « mouvements » divers sur le campus. On note des grèves en mars 1971, au printemps 1973, en janvier puis en octobre et en décembre 1974, en novembre 1978 et surtout à la fin de l’année 1980. On doit en particulier souligner la tenue d’une séance extraordinaire du conseil d’administration au palais des congrès le 27 avril 1976 en présence des parlementaires et du maire de la ville. Au cours de cette séance, les difficultés du centre universitaire sont publiquement exposées et le président réclame la transformation du centre universitaire en université. Une telle demande est officiellement faite auprès du ministre en décembre 1976 et sera dès lors vigoureusement appuyée par le député-maire de Perpignan, Paul Alduy. Mais le ministre Alice Saunié-Seïté ne cache pas son hostilité envers les centres universitaires et ce n’est qu’en mars 1978 que ce même ministre annonce la transformation en universités de trois centres universitaires dont celui de Perpignan. C’est ensuite un long silence de onze mois durant lesquels la communauté universitaire attend avec une impatience croissante le décret officiel. Finalement, celui-ci paraît le 22 février 1979.

    41Particulièrement agité est le second semestre 1980. Il est clair que la majorité parlementaire et le ministre souhaitent réagir contre certaines dispositions jugées trop laxistes de la loi Edgar Faure du 12 novembre 1968. On parle à nouveau de sélection et le ministre s’appuyant de plus en plus sur les recteurs traite fort cavalièrement les présidents d’université. Au début juillet 1980, l’émotion est forte dans toutes les universités, y compris Perpignan où enseignants et étudiants réprouvent la suppression des habilitations de plusieurs licences et maîtrises. Le 21 juillet 1980, c’est le vote de la loi Sauvage qui modifie la composition des conseils d’université, la moitié des sièges revenant désormais aux enseignants de rang magistral. Le 15 octobre 1980, une séance solennelle et publique du conseil d’administration de l’université a lieu à nouveau au palais des congrès de Perpignan pour protester contre la suppression annoncée de plusieurs habilitations de second cycle.

    42C’est dans ce contexte que le conseil de l’établissement refuse, le 21 octobre 1980, de modifier les statuts de l’université pour les mettre en conformité avec la loi Sauvage21. Or cette loi stipulait que les conseils devaient adopter leurs statuts avant le 1er novembre 1980 avant d’être dissous au 15 décembre de la même année, de nouveaux conseils devant entrer en fonction à compter du 16 décembre. Pour le cas où les conseils n’appliqueraient pas la loi, et il était prévisible que plusieurs d’entre eux pourraient avoir cette attitude, le ministre prendrait toute mesure nécessaire à la constitution des nouveaux conseils (art. 5 de la loi).

    Image

    Le département de carrières Juridiques de l’IUT à Narbonne a été inauguré en 1994. Ces enseignements ont été dans un premier temps hébergés dans des locaux mis à disposition de l’université de Perpignan par la ville de Narbonne. C’est en 1997 que fut construit ce bâtiment pour y loger l’antenne de l’UFR des Sciences Juridiques et Économiques et les départements de l’IUT. (UPVD)

    43C’est en effet ce qui se passe à Perpignan où, après l’expiration du mandat du président élu en décembre 1975, le professeur de droit public Louis Constans est nommé administrateur provisoire avant d’être élu président de l’université le 26 mars 1981. Mais quelques semaines après, la dissolution de l’assemblée nationale amène au pouvoir un nouveau gouvernement avec un nouveau ministre de l’éducation nationale, Alain Savary, qui annonce sa volonté de revenir aux principes de la loi d’orientation du 12 novembre 1968 : le 9 novembre 1981, la loi Sauvage est abrogée. Auparavant, en juillet 1981, le ministère a fait part de son intention de ne pas renouveler plusieurs enseignements existant à Perpignan depuis des années, situation que le président de l’université juge inacceptable et même en retrait sur les promesses du précédent ministre ! Une fois encore, discussions et interventions empêchent la menace de se concrétiser. Mais la loi du 9 novembre 1981 a des effets immédiats dans les universités car elle prévoit la dissolution des conseils d’université au 31 janvier 1982, de nouveaux conseils devant être élus avant le 15 janvier 1982 et devant entrer en fonction le 1er février 1982. De plus, il est mis fin aux fonctions des présidents d’université élus après le 1er juillet 1980, ce qui est le cas à Perpignan, l’élection d’un nouveau président devant alors intervenir avant le 15 février 1982.

    Une nouvelle expansion de l’université (1982-1997)

    44C’est toujours dans le cadre de la loi de 1968 qu’est élu par le conseil d’université le nouveau président de l’université, Daniel Bodiot, professeur de physique, le 9 février 1982. Par contre, les présidents qui lui succèdent, Henri Got, professeur de géologie, élu le 8 janvier 1987, Jean Sagnes, professeur d’histoire, élu le 8 janvier 1992 et Jean-Michel Hoerner, professeur de géographie, élu le 8 janvier 1997, le sont par les trois conseils institués par la loi de 1984, loi qui confirme les pouvoirs attribués aux présidents par la loi de 1968.

    45Avant même que la loi du 9 novembre 1981 abrogeant la loi Sauvage n’ait été votée, le nouveau ministre avait annoncé qu’il soumettrait au parlement une nouvelle loi d’orientation des enseignements supérieurs. Dès le début de l’année 1982, les universités sont consultées dans le cadre de la préparation de la nouvelle loi. En mai 1982, le conseil de l’université se prononce contre toute sélection à l’entrée des universités et en faveur d’une orientation progressive des étudiants. Le projet de loi, discuté tout au long de l’année 1983 puis modifié par le parlement, est adopté en seconde lecture par l’assemblée nationale en décembre 1983 et devient la loi du 26 janvier 1984. Cette loi, dite loi Savary, se distingue de la loi Edgar Faure en ce qu’elle ne s’applique pas simplement aux universités mais à l’ensemble de l’enseignement supérieur. Mais elle demeure fidèle aux trois grands principes de la loi Edgar Faure : autonomie, participation (rebaptisée gestion démocratique), pluridisciplinarité. De même, elle affirme la double mission de recherche et d’enseignement de l’université. Mais elle introduit des dispositions pratiques nouvelles. Il y a désormais trois conseils d’université (le conseil d’administration, le conseil scientifique et le conseil des études et de la vie universitaire) tandis que les unités d’enseignement et de recherche se transforment en unités de formation et de recherche (UFR). L’université de Perpignan, comme les autres universités, adopte donc de nouveaux statuts les 28 juin et 8 novembre 1985, statuts qui seront modifiés en 1989 et en 1990. Les UER changent de nom : l’UER des sciences humaines et sociales devient l’UFR des sciences humaines, juridiques, économiques et sociales (SHJES) tout en conservant son autre appellation de faculté tandis que l’UER des sciences exactes et naturelles devient l’UFR des sciences exactes et expérimentales (SEE).

    Image

    Bâtiment du département Génie chimique Génie des procédés de l’IUT de Perpignan, sur le site de Narbonne, inauguré le 4 décembre 2009. (UPVD)

    46Une autre modification des statuts intervient le 30 juin 1994 avec la création d’une troisième faculté par la division en deux de la faculté des SHJES. En effet, du fait de la très forte croissance des étudiants en lettres, droit et économie, cette faculté en est venue à regrouper les deux tiers des étudiants de l’université, déséquilibre qui devient préjudiciable à une bonne gestion de l’établissement. À la place de la faculté des SHJES, on a désormais une faculté de droit et sciences économiques et une faculté des lettres et sciences humaines.

    47Depuis 1991, la politique générale des universités s’inscrit dans le cadre de la politique contractuelle imposée par le ministère. Chaque université doit proposer au ministère, pour une durée de quatre ans, une stratégie en matière de développement. Après expertise et discussion, le ministère apporte son soutien financier aux propositions retenues, libre à l’université de soutenir les propositions non retenues sur ses fonds propres. Cette politique contractuelle est une nouvelle limitation à l’autonomie des universités en ce qu’elle substitue des crédits expressément fléchés à une enveloppe budgétaire globale qui demeure toutefois, pour ce qui est du fonctionnement (dotation globale de fonctionnement dite DGF), largement en deçà des besoins. Il est vrai que cette politique contractuelle permet aux universités de faire le point, d’élaborer une politique concernant l’enseignement, la recherche, la gestion de l’établissement, de rationaliser telle ou telle pratique empirique. En 1991, l’université de Perpignan signe avec le ministère deux contrats quadriennaux (1991-1994) l’un concernant la recherche (avec l’obtention d’un doublement de crédits affectés à cette activité), l’autre concernant l’enseignement et la gestion (avec notamment la création de nouvelles filières)22. en 1996, un deuxième contrat est signé pour la période 1995-1998, contrat unique concernant la recherche, l’enseignement et la gestion (avec notamment, dans un avenant, des engagements chiffrés de créations de postes d’enseignants-chercheurs et d’IATOS de la part du ministère)23.

    48Parallèlement à la politique contractuelle et procédant d’un même esprit de prospective et de planification, se situent le schéma Universités 2000 et le Schéma régional de l’enseignement supérieur et de la recherche. Le schéma Universités 2000, initié par le gouvernement Michel Rocard, a eu pour tâche de préparer dès 1990 un plan national de développement et d’aménagement universitaire. Sont notamment envisagées pour Perpignan les créations de filières professionnalisées et d’un quatrième département à l’IUT. Dès ce moment, on prévoit également des constructions nouvelles sur le campus. Mais le schéma Universités 2000 voit également l’émergence de la notion de pôle universitaire européen par simple regroupement des universités et centres de recherche de Montpellier sans que référence soit faite à Perpignan, ce qui suscite en février 1990 une lettre ouverte de protestation du président de l’université au conseiller spécial du ministre24. Cependant, grâce au soutien du conseil régional du Languedoc-Roussillon, l’université de Perpignan obtient d’être associée au pôle qui se crée en 1994 sous forme d’un groupement d’intérêt public (GIP) et qui se dénomme pour cela même Pôle universitaire européen de Montpellier-Languedoc-Roussillon. Les efforts déployés par la suite pour obtenir l’intégration pleine et entière de l’université de Perpignan dans le pôle aboutissent en mai 1996 à un vote positif du conseil d’administration du pôle dont les statuts ne seront toutefois jamais modifiés en conséquence. Il convient de préciser que, durant ces années, ce pôle, pas plus que ses homologues en France, ne parvient à se positionner dans le monde universitaire, demeurant largement en deçà des espoirs que ses promoteurs avaient mis en lui.

    Image

    Nouveau bâtiment accueillant les enseignements de droit de l’urbanisme et de l’immobilier, inauguré en juin 2013 sur le campus de Narbonne. (UPVD)

    49Conformément aux décisions du comité interministériel d’aménagement du territoire (CIAT) de Troyes du 20 septembre 1994, initié par le gouvernement Édouard Balladur, ainsi que de la loi d’orientation pour l’aménagement et le développement du territoire du 4 février 1995, est publié en octobre 1995 le Schéma régional de l’enseignement supérieur et de la recherche par la préfecture de région Languedoc-Roussillon et le rectorat de l’académie de Montpellier. Dans le constat de départ, la place de l’université de Perpignan n’est pas minorée, le texte soulignant que l’établissement a connu la plus forte croissance de toutes les universités de l’académie durant les cinq dernières années (+72 % d’étudiants). Le schéma propose la poursuite du développement de l’université de Perpignan avec l’émergence de nouveaux sites de recherche de référence, la poursuite de l’extension de la bibliothèque universitaire (déjà bien engagée à cette date). Le schéma envisage enfin la création d’un IUT de plein exercice rattaché à l’université de Perpignan et comprenant outre les départements IUT de Carcassonne et de Narbonne, dépendant déjà de Perpignan, ceux de Béziers qui dépendent de l’université Montpellier 225.

    50Contrats et schémas n’ont pas modifié en profondeur la politique de l’université de Perpignan qui était la sienne depuis l’accession à l’autonomie et qui est d’abord caractérisée par la poursuite de son développement. Il serait fastidieux de dresser la liste année par année des enseignements nouveaux créés par l’université depuis 1982. Nous avons déjà souligné le fait qu’il ne s’était pratiquement pas passé de rentrée universitaire depuis 1971 sans qu’au moins un enseignement nouveau n’ait vu le jour et cette évolution s’accélère dans les années 1980 et 1990 dans une double direction. D’une part, il s’agit, dans la mesure où les formations de deuxième et troisième cycles sont encore insuffisamment représentées, de compléter les cursus existant dans les disciplines présentes sur le campus par exemple le droit, l’économie, l’anglais, l’espagnol, l’histoire, la géographie, le catalan, les lettres, la biologie, la chimie, la géologie, les mathématiques, la physique. À ces formations originelles sont venues s’ajouter l’AES (administration économique et sociale), l’histoire de l’art, l’archéologie, les langues étrangères appliquées. L’essor est encore plus spectaculaire concernant les instituts professionnalisés ou technologiques : départements d’IUT de maintenance industrielle (1982), de logistique et transport (1994) sur le campus de Perpignan, de carrières juridiques à Narbonne, de statistiques et traitement informatique des données à Carcassonne (1992) ; Institut d’administration des entreprises (IAE) et Institut universitaire professionnalisé (IUP) de l’hôtellerie, du tourisme et des loisirs (1991), IUP du génie des systèmes industriels (1994). Cette même année 1994, les délocalisations commencées en 1991 à Carcassonne et à Narbonne sont poursuivies par le dédoublement du DEUG de droit à Narbonne et de l’IUP de l’hôtellerie, du tourisme et des loisirs à Mende, en Lozère26. Par ces délocalisations, l’université de Perpignan affirme sa volonté d’expansion en même temps qu’elle prend toute sa place dans la nécessaire politique d’aménagement du territoire régional. Au total, en 1996-1997, l’université assure la préparation de 19 DEUG, 6 DUT, 22 licences, 18 maîtrises, 11 DEA, 3 DESS, 21 diplômes d’université et 23 doctorats. Parallèlement, la formation continue, toujours dans le cadre du CREUFOP, ne cesse de prendre de l’importance et devient un des points forts de l’enseignement dans l’établissement. L’université de Perpignan apparaît ainsi comme une des universités de France les plus fidèles à la pluridisciplinarité qu’entendait promouvoir la loi de 1968.

    Image

    Cérémonie de réception au Palais des rois de Majorque, de trois universitaires étrangers, au centre de la photo, comme docteurs honoris causa de l’université de Perpignan le 11 octobre 1996. Á gauche, les présidents des quatre universités du Languedoc-Roussillon, à droite les trois professeurs perpignanais parrains des nouveaux docteurs. (UPVD)

    51Depuis les débuts de l’enseignement universitaire à Perpignan, la recherche n’a pas le même caractère en lettres, sciences humaines, droit et sciences économiques, où elle est en majorité individuelle, et en sciences où elle est collective. Dans ce domaine, la politique ministérielle, qui privilégie soit les équipes à effectifs importants, soit l’originalité thématique, est défavorable aux établissements comme Perpignan et notamment à ses formations littéraires et juridiques. C’est ainsi que telle équipe proposée à la reconnaissance des experts du ministère ne le sera pas au motif que telle université voisine possède un centre de recherche sur des thèmes identiques ou proches, ce qui est assurer une rente de situation aux universités anciennes et entraver l’essor des universités plus jeunes. Pourtant, en raison de la croissance des effectifs d’enseignants-chercheurs, les choses évoluent. En 1992, naissent les Presses universitaires de Perpignan qui vont constituer un atout important pour le développement de la recherche dans les matières juridiques, économiques et littéraires. La même année, s’installe sur le campus en même temps qu’à Odeillo, dans le bâtiment qui abrite le four solaire, un laboratoire propre du CNRS pour les matériaux et procédés. En liaison avec ce laboratoire, le CNRS gère depuis 1994 une halle de transfert de technologie à Perpignan, propriété de l’université.

    52Au cours de la décennie 1990, le nombre de centres de recherche augmente encore. en 1996, l’université dispose de 31 centres dont plus de la moitié reconnus par le ministère (8 en sciences humaines et sociales, 7 en droit, 16 en sciences dont 4 associés au CNRS) et d’une école doctorale en lettres, langues et cultures. À cette date, toutes les disciplines sont représentées dans les divers centres de recherche de l’université dont une des spécificités, en matière de coopération scientifique internationale, est l’existence en son sein de quatre laboratoires européens associés : en biologie moléculaire et végétale ainsi qu’en génie des matériaux et procédés (1992), en automatique et en sédimentologie et géochimie marines (1996). Depuis les années 1980, on note une augmentation notable des accords de coopération scientifique avec les universités étrangères ainsi que des programmes européens. En 1996, une cinquantaine de conventions lient Perpignan à diverses universités étrangères. Après avoir été le siège national du comité mixte inter-universitaire franco-algérien, l’université de Perpignan est, depuis le début des années 1990, celui du comité mixte inter-universitaire franco-marocain.

    Image

    Session d’examens en amphithéâtre Y en 2011. Ce bâtiment est dédié à l’UFR Lettres & Sciences Humaines (LSH). (UPVD)

    53Le vote du budget, on l’a vu, est toujours un moment important de la vie d’un établissement. D’une façon générale, les subventions ministérielles accompagnent avec retard l’expansion de l’université. Elles demeurent toujours en deçà des besoins. Au cours des années 1980, avant que ne soit instituée la globalisation des crédits dans une dotation globale de fonctionnement (DGF) annuelle, c’est surtout le cas de la dotation ministérielle en heures complémentaires. En novembre 1982 par exemple, alors que les besoins sont évalués à 6.992 heures, on apprend que ce ne sont pas 4.200 heures qui seront payées comme en 1981 mais 2.500 soit une baisse de 40 % ! La protestation est unanime et le président convoque une assemblée générale des enseignants pour étudier les mesures à prendre. Finalement, après diverses démarches et interventions, le ministère maintient le paiement des 4.200 heures. Parallèlement, le conseil général estimant que ce n’est pas son rôle de financer indéfiniment le fonctionnement de l’université décide de diminuer de 100.000 francs chaque année sa subvention qui prend fin en 1996. De même, la ville de Perpignan retire peu à peu les personnels mis à disposition de l’université. Mais ces deux collectivités continuent de participer aux importantes dépenses concernant les constructions universitaires.

    54Même si, de 1979 à 1989, le budget de l’université est multiplié par deux et celui de la recherche par trois, l’insuffisance de la subvention ministérielle demeure. Surtout, à égalité de charges, les jeunes universités perçoivent une subvention nettement inférieure aux plus anciennes dans des proportions quelquefois très importantes. C’est en prenant acte de cette situation tout à fait anormale que le président de l’université répond favorablement en 1993 à la proposition du président de l’université de Toulon de constituer le groupe des douze jeunes universités ayant un montant de dotation globale de fonctionnement inférieur à leur dotation théorique calculée avec les critères de répartition San REMO (Système analytique de répartition des moyens). La dotation réelle de ces jeunes universités se situe entre 45 et 76 % de leur dotation théorique, l’université de Perpignan ne recevant pour sa part que 49 % des sommes que le ministère d’après ses propres critères devait lui attribuer. Dans le même temps, d’autres universités, toujours d’après les critères officiels du ministère, sont largement surdotées parce que plus anciennes. Le président de l’université de Toulon, qui mène les négociations au ministère, sait trouver les arguments capables de faire évoluer la situation. Une première étape est franchie lorsque le ministère rend public le tableau des DGF attribuées à toutes les universités, ce qui révèle à tous ces graves anomalies. L’action des Douze se poursuit au cours des années 1994 et 1995 et c’est finalement en novembre 1995, sous la pression d’un important mouvement national d’étudiants, que le ministère décide la régularisation de la situation par un relèvement important de la DGF de ces jeunes universités. L’université de Perpignan voit sa DGF augmenter de 110 % (de 8.153.000 F à 17.085.000 F), les crédits de l’IUT passant de 3.899.000 F à 4.594.000 F ! Le ministre François Bayrou, auteur de cette décision, dira à cette occasion que les jeunes universités avaient jusque-là été pénalisées parce que « loin des pouvoirs » ! À cette amélioration très sensible de la situation budgétaire de l’établissement viennent s’ajouter, au cours des années 1990, la connexion au réseau informatique RENATER (1993) ainsi que l’adoption des logiciels de gestion scolaire NABUCO et de gestion administrative APOGEE (1996).

    55Entre 1980-1981 et 1996-1997, le nombre d’enseignants est passé de 250 à 300 soit une augmentation de 20 % mais dans le même temps le nombre d’étudiants a bondi de 2.974 à 8.528 soit une augmentation de 187 % ! Le ratio théorique des étudiants par enseignant s’est donc aggravé durant cette période même si, depuis le décret du 7 octobre 1983, les charges horaires des enseignants ont été considérablement augmentées et même si de plus en plus d’enseignants du second degré (agrégés, certifiés) ont été nommés à l’université. En effet, ces enseignants, dispensés de toute recherche, ont des charges d’enseignement deux fois plus importantes que celles des enseignants-chercheurs. C’est aussi durant ces années qu’apparaît une nouvelle catégorie d’enseignants, les PAST (professeurs associés à temps partiel) qui ont un emploi principal en dehors de l’université et un demi-service à l’université. Il ne faut donc pas s’étonner si le recours à d’importants contingents d’heures complémentaires est toujours nécessaire. On retrouve une situation identique chez le personnel IATOS. En 1985-1986, il y a à l’université 150 personnels IATOS soit 1 IATOS pour 22,3 étudiants et 167 IATOS en 1996-1997 soit 1 IATOS pour 51 étudiants. Cette situation explique le recours massif aux intérimaires TUC (travaux d’utilité collective) puis aux CES (contrats emploi solidarité) dont le nombre augmente au fil des années dans des proportions considérables : 25 TUC en 1987, 90 CES en 1992, 120 en 1994 ! Le ministère reconnaît en novembre 1995, en même temps que la très grande insuffisance de la DGF, la double pénurie en postes d’enseignants et en postes d’IATOS puisqu’il accorde pour la rentrée suivante la création de 34 emplois d’enseignants et de 11 emplois d’IATOS !

    Image

    Le four solaire de Font-Romeu-Odeillo construit en 1962 abrite l’unité propre de recherche du CNRS PROMES. Cet emplacement en Cerdagne, a été choisi par le CNRS car il présentait le plus fort taux d’ensoleillement de France. A ce jour, cette UPR bi-sites (Font-Romeu et Perpignan) accueille 35 enseignants-chercheurs de l’université de Perpignan. (Promes)

    56D’une étude réalisée au début de 1995 sur la population étudiante de l’université de Perpignan, nous extrayons les renseignements suivants. Si le nombre total d’étudiants est alors de 8.056, il est inégalement réparti : 44,6 % sont à la faculté des lettres, 23,6 % en faculté de droit et économie, 17,6 % en faculté des sciences, 10,2 % à l’IUT et 1 % à l’IAE. Ces étudiants sont majoritairement, et pour 57,8 % d’entre eux, des étudiantes. Le premier cycle est encore largement prépondérant avec 70 % des effectifs mais il est en diminution tandis que le second cycle atteint 25 % et le troisième seulement 5 %. Le pourcentage des étudiants étrangers s’élève à 9,1 %, ce qui témoigne d’un rayonnement international satisfaisant. Par ordre décroissant, ces étudiants viennent d’Espagne, d’Andorre, de Grande-Bretagne, d’autres pays européens puis de divers pays africains27. Témoignage des difficultés quotidiennes de ces étudiants, dès 1994, une partie du fonds d’aide à la vie étudiante (FAVE) distribué par le conseil des études et de la vie universitaire, doit être consacré à des secours individuels de plus en plus nombreux, notamment à la distribution de tickets de restaurant universitaire aux plus nécessiteux.

    57Si l’on excepte l’inauguration à la rentrée 1982 du bâtiment de maintenance industrielle à l’IUT, l’État manifeste, au début des années 1980, peu d’intérêt pour les constructions de locaux pourtant nécessaires au développement de l’université. C’est ainsi que c’est la principauté d’Andorre qui finance en 1984 la construction d’un bâtiment destiné à l’Institut d’études andorranes et la generalitat de Catalunya fait de même pour le bâtiment du Centre de recherche et d’études catalanes. Un nouveau bâtiment destiné au Centre international de formation et d’études sur les énergies, dont la construction est décidée en décembre 1986, est financé sur fonds propres de l’université avec l’aide du conseil régional et du conseil général mais sans l’aide de l’État. C’est encore l’université qui établit elle-même, avec l’aide de la ville, en 1984 un plan d’occupation des sols (dossier Paré) qui est prolongé en 1991 par un schéma directeur. L’État toutefois participe à la construction de deux nouveaux bâtiments abritant le Centre de biologie et d’écologie tropicale et méditerranéenne (1987) et le Centre de phytopharmacie (1990).

    Image

    En vue des Jeux Olympiques de 1968 à Mexico, le gouvernement français a créé en 1967 un centre d’entraînement sportif en altitude (CNEA) et un lycée climatique et sportif. L’université de Perpignan utilise depuis 1997 pour son département de Sciences et techniques des activités physiques et sportives (STAPS) ces installations. Jusqu’à lors hébergée par la mairie de Font-Romeu, à l’Ermitage l’Université de Perpignan a inauguré le nouveau bâtiment du STAPS en décembre 2013. (UPVD)

    58Mais toutes les formations et centres de recherche des lettres, sciences humaines, droit et économie sont toujours logées dans des bâtiments préfabriqués. Les loger en dur apparaît de plus en plus comme une impérieuse nécessité. Au début de 1987, le ministre en convient en réponse à une demande pressante du président. On doit encore attendre 1989 pour que le premier chantier destiné à l’ensemble de ces formations démarre. Divisés en trois tranches et financés à 50 % par l’État, 25 % par la région, 12,5 % par le département et 12,5 % par la ville, ces nouveaux locaux sont livrés en trois tranches entre 1990 et 1992. Durant cette période, les effectifs étudiants ayant continué à augmenter, les préfabriqués ne sont pas détruits et continuent à être utilisés. Peu après, en 1994, un nouveau bâtiment sort de terre à l’IUT pour le département logistique et transport.

    59Dans le cadre du contrat de plan État-Région 1994-1998, l’université de Perpignan se voit attribuer 14.347 m2 de constructions nouvelles. En 1996, sept chantiers ouvrent en même temps : cinq sur le campus de l’avenue de Villeneuve à Perpignan dont une bibliothèque universitaire de 6.000 m2 et, hors contrat de plan, une maison de l’étudiant (destinée aux activités culturelles en plein essor) et un bâtiment sur fonds propres de l’université et de l’université d’été ; un chantier à Mende et un autre à Narbonne. La même année, l’université fait l’acquisition sur fonds propres d’un bâtiment de plus de 3.800 m2 (site Percier) pour abriter le CREUFOP et l’IUP de tourisme.

    60À trois reprises, en 1986, en 1994 et en 1995, l’université de Perpignan, comme la plupart des universités françaises, a connu d’importants mouvements de tension marqués par des grèves d’étudiants, des prises de position des syndicats des personnels, du conseil d’administration, des démarches des présidents. En mai 1986, le président de l’université juge graves pour l’université les dispositions du projet de loi gouvernemental du ministre Alain Devaquet tendant à abroger plusieurs dispositions de la loi Savary notamment en ce qui concerne les diplômes nationaux que l’on prévoyait de remplacer par des diplômes d’université. À la conférence des présidents d’université du mois de juin, le même président en compagnie de 47 de ses collègues quitte la séance après l’exposé du ministre en signe de protestation. En novembre, c’est le conseil d’université qui, à une large majorité, proteste contre le même projet de loi dans un contexte d’importantes manifestations d’étudiants et de lycéens. On sait comment, à la suite de manifestations parisiennes ayant entraîné la mort d’un étudiant, le projet de loi est retiré. En mars 1994, un nouveau mouvement d’étudiants touche l’IUT en opposition au projet d’instauration d’un contrat d’insertion professionnelle (CIP). Sur proposition du président de l’université, le conseil d’administration vote une motion de soutien aux étudiants.

    61Plus important est le mouvement de novembre-décembre 1995 qui a touché davantage d’étudiants ainsi que le personnel IATOS et qui, comme les précédents, s’inscrit également dans un contexte national. Résultat de l’inquiétude diffuse des jeunes quant à leur devenir et surtout de l’aggravation de leurs conditions de travail à l’université due au manque de personnel et de locaux28, ce mouvement se traduit par l’interruption des cours et l’occupation des locaux. C’est dans ce contexte que le ministère annonce la forte augmentation de la DGF de l’université et la création à la rentrée suivante de nombreux emplois d’enseignants et d’IATOS, mesures qui conduisent peu à peu à la reprise de l’activité sur le campus après cependant l’organisation d’une journée baptisée « Université morte » le 13 décembre sur décision du président après un vote favorable du conseil d’administration. À la suite de cet important mouvement de la fin 1995, le ministre organise en mai 1996 des états généraux de l’université qui permettent aux universités d’exprimer leurs points de vue sur l’enseignement, la recherche, la gestion des établissements. Des propositions faites à cette occasion par les trois conseils de l’université, nous retiendrons celle demandant l’intégration des IUFM dans les universités sous forme d’article 33 c’est-à-dire avec une large autonomie29.

    Image

    Créée en 1993, l’antenne de Carcassonne de l’université de Perpignan accueille les départements d’IUT STID et Techniques de communication. Le campus est appelé « Domaine universitaire D’Auriac ». (UPVD)

    Une université multipolaire (de 1997 à nos jours)

    62Durant la décennie 1990, peu à peu, l’université de Perpignan a pris le visage d’une université multipolaire et c’est ainsi qu’elle aborde le XXIe siècle30. Elle s’étend désormais sur plusieurs sites : trois dans Perpignan même (le site originel installé dans le quartier du Moulin-à-Vent, le site Carnot et le site Percier), deux dans le reste du département des Pyrénées-Orientales (à Font-Romeu et à Tautavel), deux dans le département de l’Aude (à Carcassonne et à Narbonne), un dans le département de la Lozère (à Mende).

    63Chacun de ces sites a ses spécificités. Le site du Moulin-à-Vent est de loin le plus important car il regroupe la grande majorité des étudiants, du personnel enseignant, enseignant-chercheur, chercheur et personnel BIATOSS31 ainsi que les services centraux de l’université, l’Institut d’administration des entreprises (IAE), la plupart des formations au sein des unités de formation et de recherche (UFR)32 ainsi que de l’Institut universitaire de technologie (IUT) et de la quasi-totalité des centres de recherche. De plus, sont à proximité la bibliothèque universitaire, le restaurant universitaire et la cité universitaire gérés depuis 2000 par le Centre local des œuvres universitaires et scolaires (CLOUS). Le site Carnot est une halle de technologie dévolue à la recherche appliquée dans le domaine des énergies tandis que le site Percier reçoit une partie des formations de tourisme et les formations sanitaires et sociales.

    64À partir de janvier 2011, le Centre européen de recherches préhistoriques de Tautavel, établissement public de coopération culturelle, a pris la suite d’une association installée en ce lieu depuis une quinzaine d’années. Depuis 1997, le site de Font-Romeu est voué, grâce aux installations sportives préexistantes pour les sportifs de haut niveau, aux sciences et techniques des activités physiques et sportives (STAPS). Un nouveau bâtiment STAPS a été inauguré par le président Lorente et les représentants du conseil régional et de l’État (CPER) pour accueillir les 500 étudiants du site.

    65À Carcassonne, sont installés deux départements d’IUT ainsi qu’à Narbonne qui dispose également d’une antenne de l’UFR de droit et d’économie. Enfin, à Mende, se trouve une antenne de l’UFR tourisme et hôtellerie internationale.

    66Ainsi, si on excepte l’Observatoire océanologique de Banyuls-sur-Mer dépendant de l’université de Paris-Pierre et Marie Curie et une petite antenne professionnalisée de l’université de Montpellier 1 à Saint-Chély-d’Apcher en Lozère, l’université de Perpignan a le quasi monopole de l’enseignement universitaire dans trois des cinq départements du Languedoc-Roussillon (Aude, Lozère et Pyrénées-Orientales). en 2004, l’université de Perpignan est devenue l’université de Perpignan Via Domitia en référence à la Voie Domitienne qui, à l’époque antique romaine, reliait l’Italie à l’Espagne. Cette voie, après avoir traversé l’actuel département de l’Aude, passait dans l’actuel département des Pyrénées-Orientales à proximité de la future ville de Perpignan. Le terme est donc particulièrement en adéquation avec la place que l’actuelle université perpignanaise a prise dans le paysage scientifique et culturel régional.

    Image

    L’antenne de Mende (Lozère) abrite, à la rentrée 1994, une partie de l’Institut universitaire professionnalisé (IUP) de tourisme et hôtellerie de l’université dans des locaux provisoires. L’actuel bâtiment a été inauguré le 3 février 1997. L’antenne accueille actuellement des enseignements sur le tourisme, le multimédia (UFR THI) et sur l’Administration des collectivités territoriales (UFR SJE). (UPVD)

    67Depuis 1997, quatre présidents se sont succédé à la tête de l’université : Jean-Michel Hoerner, professeur de géographie, élu le 8 janvier 1997, François Féral, professeur de droit public, élu le 3 avril 2002, Jean Benkhélil, professeur en géosciences et environnement marin, élu le 16 mars 2007, Fabrice Lorente, maître de conférences de psycho-sociologie et d’épidémiologie, élu le 30 mars 2012. Les trois premiers ont été élus dans le cadre de la loi de 1984 dite « loi Savary » mais la loi dite LRU (Libertés et responsabilités universitaires) dite « loi Pécresse », s’appliquant à compter de 2008, Jean Benkkélil a été réélu le 4 avril 2008 dans le cadre de cette loi. Avant même l’entrée en vigueur de la loi LRU, dont une des caractéristiques principales est le renforcement de l’exécutif dans les universités c’est-à-dire de la présidence, les statuts de l’université de Perpignan adoptés en 2000 avaient donné au président le droit de choisir lui-même les vice-présidents des trois conseils, choix ensuite entérinés par ces derniers33.

    68Le fonctionnement de l’établissement s’appuie toujours sur l’élection que ce soit pour le président de l’université, les directeurs de l’IUT et de l’IAE, les membres des conseils, les directeurs d’UFR ou de départements. La compétition lors de ces diverses consultations électorales est souvent vive chez les enseignants-chercheurs et donne quelquefois lieu à des recours auprès du tribunal administratif. La participation est élevée chez les enseignants, enseignants-chercheurs, chercheurs et les BIATSS, beaucoup moins chez les étudiants. On cite comme exceptionnelle chez ces derniers la participation de 26 % en 2000 et 28 % en 2012 alors qu’elle est en moyenne de 10 à 15 %.

    69La loi de 1968 dite loi Edgar Faure a certes proclamé l’autonomie des universités mais celle-ci a toujours été limitée par le ministère qui accorde les subsides, les validations des formations et des centres de recherche et multiplie les contrôles. Ainsi la vie universitaire est toujours rythmée par les contrats de plan État-Région34 essentiels pour les constructions immobilières, par les plans quadriennaux entre l’université et le ministère35 établissant la grille des formations et de la recherche après expertises. Chaque année le ministère attribue à l’université la dotation globale de fonctionnement (DGF)36. Sur ce plan, et malgré la substantielle augmentation de 1996, l’université avait toujours un retard par rapport aux autres universités. Au cours de la dernière période, la DGF à nouveau a été fortement augmentée suivant en cela l’expansion de l’université en étudiants, personnel, formations, centres de recherche et bâtiments37. Mais l’innovation la plus importante au cours de la dernière période a été, à partir de 2012, le transfert de la masse salariale gérée jusque-là par l’État à l’université38.

    Image

    Les préhistoriens installés à Tautavel travaillent, depuis 1996, en liaison avec l’université de Perpignan et en partenariat étroit avec le Museum national d’histoire naturelle et le CNRS. L’Université de Perpignan Via Domitia devient tutelle principale du Centre européen de recherches préhistoriques de Tautavel à compter du 1er janvier 2014. (UPVD)

    70Dans son rapport daté de janvier 2011, l’agence nationale d’évaluation de la recherche et de l’enseignement supérieur (AERES) a souligné la cohérence de la stratégie de l’université en matière de recherche en liaison avec son positionnement géographique et sa pluridisciplinarité. L’université de Perpignan Via Domitia est toujours une des universités françaises les plus conformes à une pluridisciplinarité véritable qui était une des caractéristiques de la loi Edgar Faure de 1968. Actuellement, dix-neuf unités de recherche sont présentes : une unité propre de recherche (UPR) du CNRS, cinq unités mixtes de recherche (UMR) dépendant de l’université et du CNRS, douze équipes d’accueil (EA), une unité mixte de recherche (UPVD, MNHM, CNRS) à Tautavel. Huit de ces équipes en sciences humaines et sociales, en droit, économie et gestion d’accueil font partie d’une fédération sous l’appellation Institut des Méditerranées. De leur côté, les unités de recherches en sciences, technologie et santé travaillent en collaboration avec la plupart des organismes de recherche nationaux comme l’Institut national de la recherche agronomique (INRA), le Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA), l’Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer (IFREMER), l’Institut de recherche pour le développement (IRD) l’École pratique des hautes études (EPHE), l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (INSERM) et naturellement le CNRS.

    71Ces unités de recherche sont regroupées au sein de trois écoles doctorales : l’École doctorale Énergie, environnement, l’École doctorale Inter-Méd et, en collaboration avec l’Université Montpellier 2, l’École doctorale de sciences chimiques. L’activité de ces écoles doctorales est coordonnée par un collège doctoral. Les conseils ont défini cinq axes de recherche prioritaires : énergie renouvelable, environnement et développement durable, culture et patrimoine méditerranéens, tourisme et territoire, droit comparé39. L’énergie solaire et la biologie sont les fers de lance de la recherche dans l’établissement. L’importance et la qualité de la recherche se mesure aussi au nombre de doctorants, qui oscille autour de 400, du nombre de thèses soutenues chaque année, environ une centaine, et du nombre d’habilitations à diriger les recherches (environ une dizaine par an). On peut ainsi mesurer le chemin parcouru en quelques décennies par l’établissement que beaucoup croyaient, surtout en dehors de la ville et du département, voué pour longtemps à n’être qu’un établissement d’enseignement où la recherche ne serait qu’accessoire. Plus que jamais, l’Université de Perpignan Via Domitia est incontestablement un poids lourd de la recherche en Languedoc-Roussillon.

    72La valorisation de la recherche a connu récemment un développement important à la suite de la création de Val’UP qui aide non seulement à la valorisation des travaux des centres de recherche mais aussi à la négociation et à la rédaction des contrats de recherche. Dans un domaine particulier, a été mis en place le pôle Développement de compétitivité des énergies renouvelables pour le bâtiment et l’industrie (DERBI).

    73Par ailleurs, les Presses universitaires de Perpignan (PUP) poursuivent leur activité d’édition, de promotion et de valorisation de travaux. Au fil des années, les PUP ont intégré les diverses revues existant sur le campus. Elles s’organisent actuellement en une dizaine de collections. Comme l’écrivait en 2001 son directeur, « Les Presses universitaires de Perpignan sont devenues un atout essentiel dans la politique de promotion et de diffusion des travaux de recherche menés à l’université de Perpignan dont elles contribuent à accroître le prestige et le rayonnement tant en France qu’à l’étranger ». En 2012, année de leur vingtième anniversaire, le nombre total de titres édités par les PUP a dépassé les 400 !

    Image

    Ouvrages de J.-M. G. Le Clézio et Claude Combes. J.-M. G. Le Clézio, prix Nobel de littérature en 2008, a soutenu en 1988 une thèse sur l’histoire mexicaine à l’université de Perpignan. (UPVD)

    Image

    Claude Combes, professeur émérite à l’université de Perpignan, est membre de l’Académie des sciences-Institut de France depuis 2004 après avoir été membre correspondant de cette institution depuis 1996. (UPVD)

    74L’éventail des formations offertes aux étudiants est particulièrement large. L’UFR des lettres et sciences humaines propose huit licences (sociologie, histoire, histoire de l’art et archéologie, géographie et aménagement, lettres, anglais, catalan, espagnol) ; cinq licences professionnelles et neuf masters ; le secteur des sciences juridiques et économiques : quatre licences (droit, administration publique, administration économique et sociale, économie et gestion), onze licences professionnelles et cinq masters ; le domaine des sciences, de la technologie et de la santé cinq licences (mathématiques, informatique, physique-chimie, biologie-écologie, sciences de la terre et de l’environnement, sciences pour l’ingénieur), neuf licences professionnelles et cinq masters ; le domaine des sciences et techniques des activités physiques et sportives offre une licence. On remarque l’importance des licences professionnelles de création récente qui répondent au besoin d’un certain nombre d’étudiants d’acquérir rapidement une formation professionnelle. Ces licences particulières n’hypothèquent en rien la capacité de recherche et de formation longue de l’université comme le montre le nombre élevé d’étudiants inscrits en thèse. À côté de ces diplômes nationaux, l’université a mis en place quarante diplômes d’université très prisés des étudiants étrangers40.

    75La plus grande partie de la documentation universitaire est gérée par le Service commun de la documentation universitaire (SCDU) à travers quatre bâtiments : la bibliothèque Fernand Braudel (droit et lettres), la bibliothèque des sciences, la bibliothèque de la Maison des pays catalans la bibliothèque spécialisée en sanitaire et social du site Percier. Toutefois, plusieurs autres centres de documentation sont en dehors de ce service. Ce sont les bibliothèques des délocalisations en dehors de Perpignan : Tautavel, Font-Romeu, Narbonne, Carcassonne et Mende mais aussi les bibliothèques des départements en lettres et sciences humaines dont les catalogues ne sont en général pas encore numérisés.

    Image

    Plusieurs livres édités par les Presses Universitaires de Perpignan parmi plus de 400 titres parus depuis leur création en 1992. Les PUP représentent un atout important pour la valorisation des recherches menées à l’université

    76En masse salariale, l’université de Perpignan Via Domitia se place parmi les toutes premières administrations de la ville, ses effectifs totaux oscillant autour de 900 personnes. C’est ainsi qu’en 2012, le nombre d’enseignants toutes catégories confondues est de 440 (contre 361 en 2000) et celui des BIATSS de 412 (contre près de 300 en 2000). Les variations que l’on observe d’une année à l’autre s’expliquent par la volatilité de certaines catégories de personnel à durée déterminée comme les doctorants contractuels ou les attachés temporaires d’enseignement et de recherche (ATER) chez les enseignants ou encore le personnel contractuel recruté quelquefois pour quelques années seulement chez les BIATSS. Mais le personnel titulaire demeure stable chez les BIATSS et en légère augmentation chez les enseignants (professeurs, maîtres de conférence et personnels détachés du second degré).

    77Au cours de la dernière décennie, l’important renouvellement de toutes les catégories de personnel a abaissé fortement l’âge moyen des personnels et nettement augmenté la féminisation. Le nombre important de personnels de toutes catégories sur le campus a nécessité il y a quelques années la création d’une direction de ressources humaines (DRH), fonction inconnue jusqu’alors sur le campus. Évaluant en janvier 2011 l’université, l’agence nationale de la recherche et de l’enseignement supérieur regrettait le petit nombre de redéploiements aussi bien chez les enseignants que chez les BIATSS, ce à quoi le président de l’université répondait aussitôt fort justement que le redéploiement n’était pas une fin en soi et qu’il devait correspondre aux besoins.

    78Pour la première fois, en 2004, l’université a dépassé les 10 000 étudiants, très exactement 10 283. Elle connaît ensuite un léger fléchissement comme l’ensemble des universités françaises en raison d’un recul démographique et peut-être d’une ouverture quelquefois inconsidérée de sections de techniciens spécialisés dans les lycées au moment même où se mettent pourtant en place des licences professionnalisées qui visent le même public. En 2011, l’université compte 9 842 étudiants dont 8 319 à Perpignan, 906 à Narbonne, 292 à Font-Romeu, 198 à Carcassonne et 127 à Mende.

    Image

    Exemple de coopération internationale, la réception en octobre 2012 par le président de l’université Fabrice Lorente d’une délégation vietnamienne de Hô Chi Minh-Ville avec laquelle un programme « d’échanges » a été signé. (UPVD)

    79À côté de la répartition géographique, que l’on peut appeler horizontale, qui montre la prédominance de la ville de Perpignan, comme il est normal, il y a la répartition verticale par les grands secteurs que sont les unités de formation et de recherches (UFR) et par instituts. Celle-ci fait apparaître l’importance des sciences humaines, sociales, juridiques et économiques41. Toutefois, l’encadrement des étudiants est plus fort en sciences exactes et expérimentales (1 enseignant pour 8 étudiants, qu’en lettres et sciences humaines où il y a 1 enseignant pour 30 étudiants et en sciences juridiques en économiques où l’encadrement est de 1 enseignant pour 33 étudiants). Ces différences s’expliquent par l’histoire de l’université où le collège scientifique a précédé le collège littéraire et juridique mais aussi par l’importance des travaux pratiques dans les disciplines scientifiques mais un rééquilibrage semble souhaitable. Ce qui frappe également c’est l’importance des étudiants inscrits en doctorat : 414 en 2010-2011 alors qu’il n’était que quelques dizaines il y a une vingtaine d’années C’est là que l’on peut mesurer le chemin parcouru au cours des deux dernières décennies car au début de sa renaissance l’université de Perpignan semblait vouée aux enseignements de premier cycle.

    80D’autres caractères méritent d’être soulignés concernant la population étudiante perpignanaise : la féminisation majoritaire, désormais à 55 % avec des différences selon les disciplines42 ; l’importance des boursiers (43 % pour l’année 2008) qui démontre le rôle très important de l’université de Perpignan dans la démocratisation de l’enseignement supérieur ; la place des étudiants étrangers (13 % en 2010-2011 mais 25 % en 2012) qui atteste du rayonnement international de l’université. En 2012-2013 l’université compte 9267 étudiants, dont 6874 Français, et 114 nationalités. Les étrangers se répartissent ainsi : 636 d’Europe hors France, 576 d’Asie (dont 356 chinois), 992 d’Afrique, 113 d’Amérique, 4 d’Océanie. On soulignera le rôle important joué par le Centre universitaire des études françaises pour l’accueil des étudiants étrangers non francophones.

    81L’université fait de gros efforts pour la promotion de l’institution avec un service de communication mis en place en 2002, avec les journées Campus pour les lycéens de terminales et, depuis 2007, avec une semaine d’accueil pour les primo-entrants43. Au sein de la Direction de l’orientation, des stages et de l’insertion professionnelle (DOSIP), le Bureau d’aide à l’insertion professionnelle fournit des conseils individualisés, des offres d’emploi et des stages ainsi que des statistiques. Depuis 2008, un service de formation continue (SFC) propre à la seule université a pris la suite de l’ancien CREUFOP initié par l’université Montpellier 2. On soulignera aussi le gros effort fait récemment en faveur des étudiants en situation de handicap avec aménagements des locaux et présence d’accompagnateurs et d’un matériel spécialisé à tel ou tel handicap.

    82La construction décidée en 1996 et inaugurée en 1998 d’une Maison de l’étudiant a incontestablement fait passer à un niveau inconnu jusque-là l’activité culturelle que la loi de 1984 assignait aussi aux universités. Actuellement, une dizaine d’ateliers sont proposés aux étudiants dans les domaines du théâtre, des chants, de la danse, des arts visuels et plastiques. Des partenariats avec diverses institutions de la ville comme le conservatoire de musique ou avec les universités voisines de Montpellier 3 ou Toulouse Le Mirail permettent d’offrir un assez large panel de manifestations allant de la représentation théâtrale aux expositions. De même, la Maison des sports, enfin inaugurée en 2011, permet au Service universitaire des activités physiques et sportives (SUAPS) de trouver une infrastructure à la mesure de ses ambitions. Ce service, qui accueille 3 000 étudiants en dehors de tout cursus universitaire, est un espace privilégié de développement personnel et un facilitateur important d’intégration à la communauté universitaire. Les équipes sportives sont aussi des ambassadrices de l’université44. Aux activités du SUAPS s’ajoute la présence de sportifs de haut niveau de l’antenne de Font-Romeu45.

    Image

    La pinède, poumon du campus principal de l’université de Perpignan (quartier du Moulin à Vent) a été aménagée pour accueillir les étudiants pendant leurs heures d’inter-cours. Des bornes wifi leurs permettent de se connecter à internet sur le campus et de travailler hors les murs tout en profitant de la nature et du climat souvent clément. (UPVD)

    83À l’initiative de la présidence, des composantes ou des centres de recherche, les relations internationales de l’université ont atteint depuis une dizaine d’années un niveau inégalé. À la participation déjà ancienne aux programmes européens (Erasmus, Copernic etc.) et aux contacts avec les universités de Paris-Pierre et Marie Curie, Montpellier, Barcelone etc. l’université a ajouté des relations suivies que ce soit pour la recherche ou pour les formations avec d’autres universités françaises et étrangères en privilégiant plusieurs axes : l’espace transfrontalier (l’Espagne), l’espace méditerranéen (Maghreb en particulier le Maroc mais aussi l’Algérie), la francophonie (l’université Senghor à Alexandrie), le monde asiatique émergeant (Chine, Vietnam). Des relations existent aussi avec des universités d’Amérique latine, d’Ukraine et du Kazakstan).

    84Les contacts avec les universités de Montpellier sont anciens. La collaboration se poursuit avec les écoles doctorales montpelliéraines. Jusqu’en 1997 existait la Conférence académique des présidents d’université de l’académie de Montpellier, lieu de rendez-vous périodique permettant la concertation sur l’organisation de l’enseignement supérieur au niveau académique. Le Pôle de recherche et d’enseignement supérieur (PRES) Montpellier-Sud de France créé conformément à la loi du 10 août 2007 ne faisait aucune référence à l’Université de Perpignan, ce qui signifiait la volonté de marginaliser celle-ci. C’est pourquoi, en mars 2007, les conseils ont refusé d’adhérer à ce PRES. Il a fallu attendre le 20 juillet 2012 pour que ce PRES prenne l’appellation plus neutre de « Sud de France » pour que l’université de Perpignan accepte d’y entrer aux côtés d’une quinzaine d’autres institutions.

    Image

    Les relais de la fraternité 2013. Cette course-relais a été créée il y a plusieurs années par le Service universitaire des activités physiques et sportives (SUAPS) avec des équipes de cinq filles et cinq garçons de cinq nationalités différentes (étudiants et personnels de l’université). Ces dix personnes écrivent une phrase sur la fraternité et la portent pendant la course. (UPVD)

    85Un des objectifs de ce PRES était de préparer la fusion des universités de Montpellier au sein d’une structure universitaire unique conformément au projet Initiative d’excellence (IDEX) ayant l’ambition de faire émerger en France cinq à six pôles dits d’excellence de rang mondial avec une masse d’étudiants de 50 000. L’université de Perpignan Via Domitia a été très fortement sollicitée pour fusionner avec les autres universités de Montpellier plus importantes en nombre d’étudiants et en centres de recherche. Elle a refusé cette fusion parce qu’elle entendait conserver la maîtrise de sa politique en matière de recherche et de formation et qu’elle ne voulait pas courir le risque de se voir transformée en un simple collège universitaire. Le refus pour des raisons identiques de l’université Paul Valéry-Montpellier 3 d’entrer dans l’IDEX n’a pu que conforter la position de l’université de Perpignan.

    86Cette situation a conduit les conseils et la présidence de l’université à jouer le rôle moteur dans la création le 22 mars 2010 d’un groupement européen de coopération universitaire transfrontalier dénommé Pyrénées-Méditerranée avec les universités de Gérone, Baléares, Lleida et Paris-Pierre et Marie Curie pour l’observatoire de Banyuls-sur-Mer. Ont été mises sur pied des actions communes au niveau des masters et des thèses. L’université de Perpignan Via Domitia a associé les autres membres fondateurs dans un projet commun autour de la thématique tourisme-patrimoine.

    87Récemment, conformément au décret du Premier ministre en date du 7 avril 2008 et par décret du président de l’université en date du 28 juin 2010, les relations avec les collectivités territoriales et les milieux économiques ont été renforcées par la création de la Fondation universitaire de l’université de Perpignan Via Domitia46. Celle-ci a pour but de dégager des moyens pour renforcer les activités et l’attractivité nationale et internationale de l’université. En deux années, la fondation a reçu des sommes importantes de la part de ses membres et a lancé plusieurs projets en prise directe avec des bailleurs de fonds publics et privés. D’ores et déjà, elle a permis de faire mieux connaître l’université auprès des décideurs de la ville et du département.

    88La loi sur l’enseignement supérieur et la recherche (ESR), dite loi Fioraso du 22 juillet 2013, a modifié la gouvernance des universités en supprimant le conseil scientifique ainsi que le conseil des études et de la vie universitaire au profit d’un conseil académique pouvant se diviser en deux commissions, formation d’une part et recherche de l’autre. Cette loi impose d’autre part des regroupements régionaux autour de communautés d’universités et d’établissements (CUE) prenant le même statut que les universités comme les Établissements publics à caractère scientifique, culturel et professionnel (EPSCP). Les établissements ainsi réunis – les cinq universités du Languedoc-Roussillon pour ce qui nous concerne-devront choisir entre plusieurs formules de communauté : la fusion des universités ou l’association de ces dernières. Le ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche prévoit ainsi qu’à partir de 2013, seules les communautés pourront contractualiser avec l’État sous la forme d’un contrat de site pluriannuel unique. Les universités, même si elles conservent leur autonomie de gestion et une partie spécifique de ce contrat, devront coordonner une politique de site et tenir compte des orientations des collectivités territoriales au premier rang desquelles le conseil régional.

    Image

    Concert du groupe BESS, British ESSence, à la maison de l’Etudiant de l’université de Perpignan, 2013

    Image

    Affiche du Festival inter universitaire des créations étudiantes, 2009

    Image

    « Questions d’art », exposition bi-annuelle créée en 2008, par Francesca Caruana, enseignant-chercheur en sémiotique de l’art à l’UPVD. Peintres, chorégraphes, plasticiens, photographes y sont invités à partager leur démarche avec les étudiants et le public au cours d’un vernissage-débat, en partenariat avec la DRAC L-R. (Artistes invités : J-L. Vila, C. Massé, J. Taffanel, A. Clément, S. Pey…). (UPVD)

    89Enfin, l’Université de Perpignan a toute sa place dans la Xarxa Vives d’universitats (« Réseau d’universités Vives »), dit aussi en abrégé Xarxa Vives ou encore XVU, qui est une association sans but lucratif d’institutions académiques appartenant à des territoires de langue catalane ayant des liens historiques, culturels et linguistiques. En 1994, les recteurs de treize universités de l’arc méditerranéen se sont réunis à Morella (els Ports) pour signer l’acte de création d’une association d’universités avec une entité juridique propre sans but lucratif : l’Institut Joan Lluís Vives en l’honneur de l’humaniste valencien Jean-Louis Vivès. Aujourd’hui, cet institut réunit vingt-deux universités situées dans quatre États (Andorre, Espagne, France et Italie) et représentant un ensemble de plus de 430 000 personnes dont 400 000 étudiants, 26 000 professeurs et 10 000 membres du personnel d’administration et des services. L’Université de Perpignan est la seule université française membre de ce réseau très actif qui favorise des actions communes de recherche, de formation, de culture et de vie étudiante concernant notamment la mobilité des étudiants et les universités linguistiques d’été.

    Conclusion

    90Ce n’est donc pas sans problèmes que l’université de Perpignan s’est développée dans la seconde moitié du XXe siècle à la suite de l’initiative prise par les collectivités locales. Les difficultés ont été de tous ordres car la renaissance de l’enseignement universitaire s’est faite au début sans locaux affectés spécialement à cet usage, sans personnel nommé, sans tradition. Ces problèmes expliquent la vigueur des conflits internes47, qui d’ailleurs sont le lot de toutes les universités, ainsi que certains comportements comme par exemple le refus des conseils d’administration successifs d’accorder dans certaines disciplines sous-encadrées l’exeat aux enseignants-chercheurs nommés depuis moins de trois ans afin d’éviter un trop grand turn-over du personnel. Trop longtemps, le manque de locaux, de personnel, de moyens a freiné l’essor de la recherche collective en lettres, en droit, en sciences économiques dans la mesure où bien souvent priorité a été donnée à l’enseignement.

    Image

    Intérieur de la bibliothèque universitaire Fernand Braudel. (UPVD)

    Image

    Amphithéâtre 4 rénové en 2012. Il accueille notamment les enseignements de Licence en droit. (UPVD)

    91Dans ce contexte, l’autonomie des universités ré-instituée par la loi de 1968 a été un puissant atout pour l’université de Perpignan et a contrario tout ce qui est venu diminuer cette autonomie a été dommageable pour elle. La procédure des habilitations instaurée dès 1971, si elle peut être comprise au niveau de son principe, revenait à suspendre une épée de Damoclès au dessus d’une institution jeune et encore fragile. D’une façon récurrente, l’annonce dans les années 1970-1980 de la suppression de diverses habilitations déjà accordées n’a pu que susciter un légitime émoi dans un établissement qui, possédant encore peu de formations, avait un besoin vital de les conserver toutes. Certes, après protestations, discussions, interventions, les habilitations ont été en général conservées. Il n’en demeure pas moins une impression d’injustice. Il en va de même pour l’insuffisance de la subvention de fonctionnement que le ministère a fini par reconnaître. De même encore, dans le domaine de la recherche, la parcimonie avec laquelle les crédits sont accordés par l’État, l’opacité des expertises menées, le choix sans concertation des axes de recherche ayant la faveur du ministère, tout cela a conduit pendant trop longtemps à laisser en dehors des équipes reconnues un trop grand nombre de chercheurs. Situation paradoxale de l’université française : alors que l’on exige des enseignants-chercheurs un service complet d’enseignement, tout n’est pas fait pour faciliter ce travail de recherche qui est pourtant leur seconde activité statutaire.

    92Ce sont là des traits spécifiques de la politique universitaire générale certes mais qui sont plus durement ressentis par des universités jeunes comme celle de Perpignan. Pourtant, l’établissement depuis sa création n’a cessé de progresser. Les formations se sont étoffées, la recherche collective ou individuelle s’est développée, les effectifs étudiants ont augmenté dans des proportions considérables et à un rythme plus élevé que dans les universités montpelliéraines. La pluridisciplinarité, inscrite dans la loi de 1968 mais pas toujours réellement appliquée ailleurs, n’a pas été ici un vain mot. Or, cette pluridisciplinarité a été la chance de l’établissement étant donnée sa position géographique dans l’académie de Montpellier. De plus, la taille humaine de l’établissement et la qualité de vie sur le campus de l’avenue de Villeneuve, longtemps seul site de l’université, doivent être soulignées. La dispersion des bâtiments, de taille en général peu élevée, au milieu d’espaces arborés, un gros effort consenti pour l’entretien des bâtiments ont été autant d’atouts auxquels il faut ajouter la très grande disponibilité à l’égard des étudiants de l’ensemble des personnels enseignants et BIATSS. Les nouveaux sites de l’université aussi bien à Perpignan qu’à Font-Romeu, à Carcassonne, à Mende ou à Narbonne présentent des caractères identiques.

    Image

    Exposition de l’artiste Ben à la bibliothèque universitaire en février 2011 dans le cadre des 1res journées sentinelles sur le thème de la relation peinture/écriture. Œuvres ont été prétées par l’artiste. (UPVD)

    Image

    Photo de Denis Darzacq réalisée dans le cadre du projet européen interuniversitaire « Initiatives Culturelles Eurorégionales » réunissant Barcelone, Perpignan, Toulouse II le Mirail : IMAGES DE CAMPUS CAMPUS EN IMAGES (2008). Trois artistes étaient en résidence : Xavier Ribas, Denis Darzacq, Mohamed Bourouissa. Ce projet a été financé par l’Europe, la mission photographique eurorégionale et les Conseils régionaux des pays participants, et soutenu par les universités d’accueil. Il consistait à porter un regard inédit sur la vie des campus en les rendant visibles d’une part par les échanges inter universitaires et d’autre part par les expositions adressées aux publics. Denis Darzacq est resté une année en résidence à l’UPVD, à l’issue de laquelle une exposition a été organisée au Palais des Rois de Majorque, inaugurée par le président de l’UPVD et le chargé de culture du Département des P.-O. (UPVD)

    93Au début, l’université de Perpignan, parce qu’elle est jeune et paraît fragile, est volontiers considérée avec condescendance par quelques-unes de ses homologues voisines. Ce temps est révolu depuis longtemps, l’établissement ayant pris peu à peu toute sa place dans le concert des universités françaises tant au niveau de la recherche que de celui de l’enseignement. La qualité et le potentiel de sa recherche expliquent que dès 1990-1991 l’université de Perpignan se situait au 35e rang sur 75 universités pour la masse des crédits affectés par la direction de la recherche et des études doctorales. Cette recherche menée en liaison avec les laboratoires d’Odeillo, de Tautavel et de Banyuls-sur-Mer a permis à l’établissement de s’affirmer comme le pôle scientifique fédérateur du sud de la région Languedoc-Roussillon48. Et on a retrouvé des enseignants-chercheurs de l’université de Perpignan très rapidement dans les différentes instances nationales ou internationales. Des relations régulières ont été établies avec de nombreux pays étrangers.

    94En matière d’enseignement, l’établissement a toujours manifesté des exigences pédagogiques fortes qui, dans ce domaine également, lui ont permis de toujours occuper une place tout à fait honorable. Selon une étude officielle du ministère de l’éducation nationale datée de janvier 1997, 73 % des étudiants entrant à l’université de Perpignan accédaient au deuxième cycle. De ce point de vue, l’université de Perpignan occupait la cinquième place parmi les universités françaises dont la moyenne en la matière était de 59,6 %, les trois universités montpelliéraines se situant entre 41,5 % et 54,8 %. Une autre enquête mérite d’être citée, celle d’un hebdomadaire parisien en date du mois de mars 1995. Selon cette enquête, la bibliothèque universitaire de Perpignan se situait alors parmi les 14 premières bibliothèques universitaires de France pour le nombre d’ouvrages récemment acquis et devant les bibliothèques des universités de Paris VI et de Paris IX. La même enquête plaçait l’université de Perpignan au 16e rang pour les atouts pédagogiques (bibliothèque, filières professionnalisées, échanges européens, poids de la recherche).

    95Il serait fastidieux de citer toutes les enquêtes qui, périodiquement, portent sur tel ou tel point des activités des universités. Une des plus récentes, datant du début de l’année 2013, a permis au président d’écrire que le taux de réussite en licence plaçait l’UPVD selon les critères du ministère « dans le top 10 des universités »49. On peut enfin affirmer qu’avec le poids économique, démographique et intellectuel qu’elle représente dans le département des Pyrénées-Orientales, avec les délocalisations qu’elle a su effectuer dans l’ensemble de la région, la perception de l’université de Perpignan a radicalement changé dans la région et dans le pays. Bien sûr, ces quelques éléments ne doivent susciter aucune manifestation de triomphalisme. Ils doivent simplement permettre l’affirmation tranquille qu’en quelques décennies l’université de Perpignan est devenue une université capable de rivaliser avec ses homologues françaises50.

    Notes de bas de page

    1 Sur l’histoire des universités, on consultera : J. Verger, Histoire des universités en France, Privat, 1986 ainsi que C. Charle et J. Verger, Histoire des universités, PUF, 1994.

    2 G. Cholvy, « De la faculté des lettres à l’université Paul Valéry (1839-1989) » in Septième centenaire des universités de l’académie de Montpellier, 1289-1989, Montpellier, 1992, pp. 84-91.

    3 P. Toreilles, « L’université de Perpignan avant et pendant la Révolution française » in Bulletin de la Société agricole, scientifique et littéraire des Pyrénées-Orientales, 1892, f. 33.

    4 Voir : Il y a cent ans... La renaissance des universités françaises. Textes législatifs et débats parlementaires (1885-1896). Textes présentés par Jean Sagnes, préfaces par François Bayrou et Jean-Marc Monteil, Conférence des présidents d’université, 1996.

    5 Référence due à Éric Fourcade (mai 2013).

    6 Entretien avec René Argelliès (mai 2000).

    7 Archives non classées des universités de Montpellier (enquête effectuée à notre demande par Sylviane Bréard en octobre 1992).

    8 Archives non classées du rectorat de Montpellier.

    9 Aujourd’hui détruit.

    10 Témoignage de Paul Alduy (août 2000).

    11 Voir de T. Janson, La création d’une université à Perpignan et le rôle du département, maîtrise de droit, Université de Perpignan, 1982.

    12 Sur cette période, nous avons utilisé les témoignages d’aimée Baillette, Moïse Bernadach et Albert Denjean, anciens directeurs d’UER ; Bernard Charles, ancien doyen de la faculté des sciences de Montpellier ; Claude Combes, ancien directeur du CSU ; Marie-Hélène Gilman, maître de conférences et Robert Marty, professeur.

    13 On a consulté, sur ces années, le dossier de presse très complet constitué par Jacques Rabinovitch, ancien directeur du CSU.

    14 Le Journal l’Indépendant, janvier et mars 1968.

    15 Ibidem, mai-juin 1968.

    16 Le sigle IATOS signifie « (Personnel) ingénieurs, administratifs, techniciens, ouvriers, et de service) ».

    17 J. Sagnes, « edgar Faure et la restauration de l’autonomie des universités », in J. Sagnes (dir.), Edgar Faure, homme politique et homme d’Etat (1908-1988), Presses universitaires de Perpignan, 1999, pp. 80-109.

    18 Voir, à partir de 1971, les journaux quotidiens régionaux (Le Journal L’Indépendant, Midi Libre, La Dépêche) qui publient quelquefois des dossiers sur l’université, par exemple « Spécial Université de Perpignan » dans Le Journal L’Indépendant, du 20 juin 1984 ou du 22 février 1994. Il faut voir également la collection des Flash Information devenu Flash Infos publiés par le centre universitaire puis par l’université ainsi que « L’université de Perpignan » in Septième centenaire... Op. cit. pp. 289-291 ; le numéro spécial d’Extrême Sud. L’Etat en Roussillon, n° 3, 1992 consacré à « La recherche scientifique et technologique dans les Pyrénées-Orientales » ; « Postface : l’université de Perpignan aujourd’hui » in L’Université de Perpignan au XVIIIe siècle, sous la dir. de Jean Sagnes, Presses universitaires de Perpignan, 1996, p. 301-305 ; Le Journal de l’université de Perpignan, 4 numéros parus entre 1994 et 1997 ; Comité national d’évaluation, L’université de Perpignan, Paris, 1993 ; Université de Perpignan, Annuaire de la recherche 1992, Perpignan, 1993 et Ibidem 1996, Perpignan, 1996 et les divers documents publiés par le SCUIO puis par le service de la communication de l’université.

    19 UNEF : Union nationale des étudiants de France.

    20 SNESUP : Syndicat national de l’enseignement supérieur.

    21 Le journal L’Indépendant, octobre 1980. Sur cette période, nous a été particulièrement précieux le témoignage de Bernard Biau, ancien secrétaire général de l’Université de Perpignan, qui a bien voulu également relire la présente contribution et nous faire part de ses remarques.

    22 Le contrat quadriennal de développement de la recherche et des études doctorales (1991-1994) est signé le 18 avril 1991 et le contrat quadriennal de développement (1991-1994) le 4 juillet de la même année. Parmi les nombreux objectifs affichés, retenons la volonté de développer le recrutement étudiant dans l’Aude, d’augmenter les formations de 2e cycle, professionnalisées et technologiques.

    23 Le contrat de développement (1995-1998) est signé le 11 avril 1996. Parmi les nombreux objectifs de ce contrat, on citera l’institution d’un tutorat d’accueil et d’un tutorat pédagogique, la création d’une école doctorale en lettres, langues et cultures, la réalisation d’importants travaux de sécurité, autant d’engagements qui se concrétisent dès la rentrée 1996.

    24 Flash Informations, février-mars 1990. Sur le schéma Universités 2000 voir : Ministère de l’éducation nationale, Universités 2000. Quelle université pour demain ?, La Documentation française, 1991.

    25 Préfecture de la région Languedoc-Roussillon et académie de Montpellier, Schéma régional de l’enseignement supérieur et de la recherche, 2 vol., Montpellier, octobre 1995. Finalement les départements IUT de Béziers demeurent au sein de l’Université Montpellier 2.

    26 Depuis le début de la décennie 1990, l’université de Perpignan, comme les autres universités, s’est vue retirer la préparation aux CAPES désormais assurée dans le cadre de nouveaux établissements, les Instituts universitaires de formation des maitres (IUFM). Même si des enseignants-chercheurs des universités assurent une partie de la préparation aux CAPES dans le cadre des IUFM, ces étudiants ne sont plus comptabilisés au sein des universités.

    27 Le Journal de l’université de Perpignan, n° 2, février 1995.

    28 Une des raisons de la grève à Perpignan tient au manque de places dans la bibliothèque universitaire. Bien avant la fin de l’année 1995, la construction d’une nouvelle BU était programmée, mais le bâtiment n’est inauguré qu’en 1997.

    29 Voir la « Contribution de l’université de Perpignan aux états généraux de l’université, 17 mai 1996 ».

    30 Pour cette période, on a utilisé les témoignages des anciens présidents Jean-Michel Hoerner, François Féral et Jean Benkhélil ainsi que la documentation fournie par le service de communication de l’université.

    31 L’appellation BIATOSS (Bibliothécaires, Ingénieurs, administratifs, Techniciens, Ouvriers, personnels Sociaux et de Santé) a remplacé en 2007 d’anciennes appellations désignant ces catégories de personnels. Aujourd’hui, on écrit de plus en plus BIATSS.

    32 On continue quelquefois, y compris sur les documents de l’université, de désigner les UFR par le terme ancien de « faculté ».

    33 La loi LRU du 10 août 2007 doit selon ses promoteurs, donner à la gouvernance des universités davantage d’efficacité et davantage de visibilité à la recherche universitaire. Dans cette perspective, le président doit devenir le moteur principal de la vie universitaire. Désormais, il n’est plus élu par les trois conseils réunis en assemblée mais par le seul conseil d’administration, réduit en nombre et dont la liste majoritaire a obtenu une prime en sièges. Tandis que le conseil scientifique et le conseil des études et de la vie universitaire ont un rôle consultatif, le conseil d’administration dispose de pouvoirs accrus proposant notamment la nomination des personnels. La durée du mandat du président passe de cinq ans à quatre ans mais son mandat est renouvelable une fois. Le président peut embaucher du personnel et il a un droit de veto sur le recrutement de ce même personnel. Les universités peuvent se doter de compétences budgétaires nouvelles comme la gestion des traitements de tous les personnels et obtenir la pleine propriété de leurs bâtiments. Cette loi a été vivement combattue par une partie du personnel et des enseignants dans tout le pays et a donné lieu à des grèves importantes à Perpignan notamment en 2007.

    34 est actuellement en cours le plan 2007-2013 succédant à celui de 2000-2006.

    35 Plans quadriennaux signés en 1999, 2003, 2007 et 2011.

    36 Depuis 2009, la DGF n’est plus calculée selon les normes San REMO mais selon le système de répartition des moyens à la performance et à l’activité (SYMPA) qui prend davantage en compte qu’auparavant le dynamisme et les projets de l’établissement.

    37 en 2001, la DGF a été augmentée de 24 % et encore de 31 % en 2010.

    38 Ce transfert fait bondir la DGF de 23 millions d’euros à 61 !

    39 Voir en annexe la liste des unités de recherche de l’université en septembre 2012 dans le cadre du contrat quadriennal 2011-2014.

    40 Voir en annexe la liste des formations offertes par l’université en 2012-2013.

    41 Image

    42 70, 5 % à l’institut franco-catalan transfrontalier, 68 % en lettres et sciences humaines, 60 % en droit et économie, 56 % à l’UFR tourisme-hôtellerie, 50 % à l’IAE, 46 % à l’IUT mais seulement 35 % en sciences exactes et expérimentales et 38 % à la faculté internationale de droit comparé des États francophones.

    43 Depuis la prise de fonction du président Fabrice Lorente, en avril 2012, a commencé à paraître un mensuel Le Mag de l’UPVD, Mensuel de l’université de Perpignan Via Domitia.

    44 Deux titres de champion de France de rugby à XIII sont revenus à l’UPVD.

    45 Deux étudiantes des STAPS de Font-Romeu ont fait partie de l’équipe de France de natation lors des Jeux olympiques de Londres à l’été 2012 et, en octobre de la même année, un étudiant du même site a participé au championnat du monde cadets de pentathlon moderne.

    46 La loi Edgar Faure de 1968 prévoyait déjà dans son article 26 la possibilité pour les universités de recevoir de l’argent du privé. La nouveauté ne réside donc pas en cela mais dans le fait que la loi LRU comporte la défiscalisation de ces dons ce qui facilite incontestablement ceux-ci.

    47 Y compris au sein des conseils où la représentation proportionnelle au plus fort reste utilisée lors des diverses élections assure la présence des minorités.

    48 Pour une mise en perspective de la recherche dans cet esprit, voir le document adopté par le conseil scientifique de l’université le 24 septembre 1992 sous le titre Propositions pour le développement de l’ouest du Languedoc-Roussillon. Thème central : sciences et représentations de l’environnement (ou livre vert).

    49 Le Mag de l’UPVD, mai 2013.

    50 Cet article publié dans L’Université de Perpignan (1350-2000), op. cit. a été revu et augmenté pour la présente publication..

    Auteur

    • Jean Sagnes

      Professeur émérite d’histoire contemporaine

    Précédent Suivant
    Table des matières

    Le texte seul est utilisable sous licence Licence OpenEdition Books. Les autres éléments (illustrations, fichiers annexes importés) sont « Tous droits réservés », sauf mention contraire.

    Voir plus de livres
    Les monarchies espagnole et française au temps de leur affrontement

    Les monarchies espagnole et française au temps de leur affrontement

    Milieu XVIe siècle - 1714. Synthèse et documents

    Jean-Pierre Dedieu, Gilbert Larguier et Jean-Paul Le Flem

    2001

    Figures du passeur

    Figures du passeur

    Paul Carmignani (dir.)

    2002

    Contribution à l’étude de la notion de revenus en droit privé

    Contribution à l’étude de la notion de revenus en droit privé

    Sébastien Robinne

    2003

    Le parler « melandjao » des immigrés de langue espagnole en Roussillon

    Le parler « melandjao » des immigrés de langue espagnole en Roussillon

    Christian Lagarde

    1996

    Le métier de la politique sous la IIIe République

    Le métier de la politique sous la IIIe République

    Yves Billard

    2003

    Le discours sur les « langues d’Espagne »

    Le discours sur les « langues d’Espagne »

    Christian Lagarde (dir.)

    2009

    « Nicolas Le Floch », le Tableau de Paris de Jean-François Parot

    « Nicolas Le Floch », le Tableau de Paris de Jean-François Parot

    Pascale Arizmendi

    2010

    L’écran bleu

    L’écran bleu

    La représentation des ouvriers dans le cinéma français

    Michel Cadé

    2004

    L’avenir des langues anciennes

    L’avenir des langues anciennes

    Repenser les humanités classiques

    Olivier Rimbault

    2011

    La désorganisation

    La désorganisation

    Contribution à l’élaboration d’une théorie de la désorganisation en droit de l’entreprise

    Muriel Texier

    2006

    Le Livre Vert de Pierre de la Jugie

    Le Livre Vert de Pierre de la Jugie

    Une image de la fortune des archevêques de Narbonne au XIVe siècle. Étude d’une seigneurie

    Marie-Laure Jalabert

    2009

    Les territoires du sport entre politiques et pratiques

    Les territoires du sport entre politiques et pratiques

    David Giband et Jean-Marc Holz (dir.)

    2007

    Voir plus de livres
    1 / 12
    Les monarchies espagnole et française au temps de leur affrontement

    Les monarchies espagnole et française au temps de leur affrontement

    Milieu XVIe siècle - 1714. Synthèse et documents

    Jean-Pierre Dedieu, Gilbert Larguier et Jean-Paul Le Flem

    2001

    Figures du passeur

    Figures du passeur

    Paul Carmignani (dir.)

    2002

    Contribution à l’étude de la notion de revenus en droit privé

    Contribution à l’étude de la notion de revenus en droit privé

    Sébastien Robinne

    2003

    Le parler « melandjao » des immigrés de langue espagnole en Roussillon

    Le parler « melandjao » des immigrés de langue espagnole en Roussillon

    Christian Lagarde

    1996

    Le métier de la politique sous la IIIe République

    Le métier de la politique sous la IIIe République

    Yves Billard

    2003

    Le discours sur les « langues d’Espagne »

    Le discours sur les « langues d’Espagne »

    Christian Lagarde (dir.)

    2009

    « Nicolas Le Floch », le Tableau de Paris de Jean-François Parot

    « Nicolas Le Floch », le Tableau de Paris de Jean-François Parot

    Pascale Arizmendi

    2010

    L’écran bleu

    L’écran bleu

    La représentation des ouvriers dans le cinéma français

    Michel Cadé

    2004

    L’avenir des langues anciennes

    L’avenir des langues anciennes

    Repenser les humanités classiques

    Olivier Rimbault

    2011

    La désorganisation

    La désorganisation

    Contribution à l’élaboration d’une théorie de la désorganisation en droit de l’entreprise

    Muriel Texier

    2006

    Le Livre Vert de Pierre de la Jugie

    Le Livre Vert de Pierre de la Jugie

    Une image de la fortune des archevêques de Narbonne au XIVe siècle. Étude d’une seigneurie

    Marie-Laure Jalabert

    2009

    Les territoires du sport entre politiques et pratiques

    Les territoires du sport entre politiques et pratiques

    David Giband et Jean-Marc Holz (dir.)

    2007

    Voir plus de chapitres

    Note sur l’implantation en France de la « course de taureaux à la mode d’Espagne »

    Jean Sagnes

    Ouverture du colloque

    Jean Sagnes

    Introduction

    Jean Sagnes

    La place des Biterrois dans la protestation viticole

    Jean Sagnes

    Les contradictions du parti socialiste SFIO

    Jean Sagnes

    Présentation

    Jean Sagnes

    Avant-propos

    Jean Sagnes

    Allocution d’ouverture

    Jean Sagnes

    Le témoignage de Marc Ferro sur Fernand Braudel

    Jean Sagnes

    La guerre d’Espagne dans les manuels d’histoire de l’enseignement secondaire français

    Jean Sagnes

    Voir plus de chapitres
    1 / 10

    Note sur l’implantation en France de la « course de taureaux à la mode d’Espagne »

    Jean Sagnes

    Ouverture du colloque

    Jean Sagnes

    Introduction

    Jean Sagnes

    La place des Biterrois dans la protestation viticole

    Jean Sagnes

    Les contradictions du parti socialiste SFIO

    Jean Sagnes

    Présentation

    Jean Sagnes

    Avant-propos

    Jean Sagnes

    Allocution d’ouverture

    Jean Sagnes

    Le témoignage de Marc Ferro sur Fernand Braudel

    Jean Sagnes

    La guerre d’Espagne dans les manuels d’histoire de l’enseignement secondaire français

    Jean Sagnes

    Accès ouvert

    Accès ouvert freemium

    ePub

    PDF

    PDF du chapitre

    Suggérer l’acquisition à votre bibliothèque

    Acheter

    Édition imprimée

    Presses universitaires de Perpignan
    • amazon.fr
    • decitre.fr
    • mollat.com
    • leslibraires.fr
    • placedeslibraires.fr
    • lcdpu.fr
    ePub / PDF

    1 Sur l’histoire des universités, on consultera : J. Verger, Histoire des universités en France, Privat, 1986 ainsi que C. Charle et J. Verger, Histoire des universités, PUF, 1994.

    2 G. Cholvy, « De la faculté des lettres à l’université Paul Valéry (1839-1989) » in Septième centenaire des universités de l’académie de Montpellier, 1289-1989, Montpellier, 1992, pp. 84-91.

    3 P. Toreilles, « L’université de Perpignan avant et pendant la Révolution française » in Bulletin de la Société agricole, scientifique et littéraire des Pyrénées-Orientales, 1892, f. 33.

    4 Voir : Il y a cent ans... La renaissance des universités françaises. Textes législatifs et débats parlementaires (1885-1896). Textes présentés par Jean Sagnes, préfaces par François Bayrou et Jean-Marc Monteil, Conférence des présidents d’université, 1996.

    5 Référence due à Éric Fourcade (mai 2013).

    6 Entretien avec René Argelliès (mai 2000).

    7 Archives non classées des universités de Montpellier (enquête effectuée à notre demande par Sylviane Bréard en octobre 1992).

    8 Archives non classées du rectorat de Montpellier.

    9 Aujourd’hui détruit.

    10 Témoignage de Paul Alduy (août 2000).

    11 Voir de T. Janson, La création d’une université à Perpignan et le rôle du département, maîtrise de droit, Université de Perpignan, 1982.

    12 Sur cette période, nous avons utilisé les témoignages d’aimée Baillette, Moïse Bernadach et Albert Denjean, anciens directeurs d’UER ; Bernard Charles, ancien doyen de la faculté des sciences de Montpellier ; Claude Combes, ancien directeur du CSU ; Marie-Hélène Gilman, maître de conférences et Robert Marty, professeur.

    13 On a consulté, sur ces années, le dossier de presse très complet constitué par Jacques Rabinovitch, ancien directeur du CSU.

    14 Le Journal l’Indépendant, janvier et mars 1968.

    15 Ibidem, mai-juin 1968.

    16 Le sigle IATOS signifie « (Personnel) ingénieurs, administratifs, techniciens, ouvriers, et de service) ».

    17 J. Sagnes, « edgar Faure et la restauration de l’autonomie des universités », in J. Sagnes (dir.), Edgar Faure, homme politique et homme d’Etat (1908-1988), Presses universitaires de Perpignan, 1999, pp. 80-109.

    18 Voir, à partir de 1971, les journaux quotidiens régionaux (Le Journal L’Indépendant, Midi Libre, La Dépêche) qui publient quelquefois des dossiers sur l’université, par exemple « Spécial Université de Perpignan » dans Le Journal L’Indépendant, du 20 juin 1984 ou du 22 février 1994. Il faut voir également la collection des Flash Information devenu Flash Infos publiés par le centre universitaire puis par l’université ainsi que « L’université de Perpignan » in Septième centenaire... Op. cit. pp. 289-291 ; le numéro spécial d’Extrême Sud. L’Etat en Roussillon, n° 3, 1992 consacré à « La recherche scientifique et technologique dans les Pyrénées-Orientales » ; « Postface : l’université de Perpignan aujourd’hui » in L’Université de Perpignan au XVIIIe siècle, sous la dir. de Jean Sagnes, Presses universitaires de Perpignan, 1996, p. 301-305 ; Le Journal de l’université de Perpignan, 4 numéros parus entre 1994 et 1997 ; Comité national d’évaluation, L’université de Perpignan, Paris, 1993 ; Université de Perpignan, Annuaire de la recherche 1992, Perpignan, 1993 et Ibidem 1996, Perpignan, 1996 et les divers documents publiés par le SCUIO puis par le service de la communication de l’université.

    19 UNEF : Union nationale des étudiants de France.

    20 SNESUP : Syndicat national de l’enseignement supérieur.

    21 Le journal L’Indépendant, octobre 1980. Sur cette période, nous a été particulièrement précieux le témoignage de Bernard Biau, ancien secrétaire général de l’Université de Perpignan, qui a bien voulu également relire la présente contribution et nous faire part de ses remarques.

    22 Le contrat quadriennal de développement de la recherche et des études doctorales (1991-1994) est signé le 18 avril 1991 et le contrat quadriennal de développement (1991-1994) le 4 juillet de la même année. Parmi les nombreux objectifs affichés, retenons la volonté de développer le recrutement étudiant dans l’Aude, d’augmenter les formations de 2e cycle, professionnalisées et technologiques.

    23 Le contrat de développement (1995-1998) est signé le 11 avril 1996. Parmi les nombreux objectifs de ce contrat, on citera l’institution d’un tutorat d’accueil et d’un tutorat pédagogique, la création d’une école doctorale en lettres, langues et cultures, la réalisation d’importants travaux de sécurité, autant d’engagements qui se concrétisent dès la rentrée 1996.

    24 Flash Informations, février-mars 1990. Sur le schéma Universités 2000 voir : Ministère de l’éducation nationale, Universités 2000. Quelle université pour demain ?, La Documentation française, 1991.

    25 Préfecture de la région Languedoc-Roussillon et académie de Montpellier, Schéma régional de l’enseignement supérieur et de la recherche, 2 vol., Montpellier, octobre 1995. Finalement les départements IUT de Béziers demeurent au sein de l’Université Montpellier 2.

    26 Depuis le début de la décennie 1990, l’université de Perpignan, comme les autres universités, s’est vue retirer la préparation aux CAPES désormais assurée dans le cadre de nouveaux établissements, les Instituts universitaires de formation des maitres (IUFM). Même si des enseignants-chercheurs des universités assurent une partie de la préparation aux CAPES dans le cadre des IUFM, ces étudiants ne sont plus comptabilisés au sein des universités.

    27 Le Journal de l’université de Perpignan, n° 2, février 1995.

    28 Une des raisons de la grève à Perpignan tient au manque de places dans la bibliothèque universitaire. Bien avant la fin de l’année 1995, la construction d’une nouvelle BU était programmée, mais le bâtiment n’est inauguré qu’en 1997.

    29 Voir la « Contribution de l’université de Perpignan aux états généraux de l’université, 17 mai 1996 ».

    30 Pour cette période, on a utilisé les témoignages des anciens présidents Jean-Michel Hoerner, François Féral et Jean Benkhélil ainsi que la documentation fournie par le service de communication de l’université.

    31 L’appellation BIATOSS (Bibliothécaires, Ingénieurs, administratifs, Techniciens, Ouvriers, personnels Sociaux et de Santé) a remplacé en 2007 d’anciennes appellations désignant ces catégories de personnels. Aujourd’hui, on écrit de plus en plus BIATSS.

    32 On continue quelquefois, y compris sur les documents de l’université, de désigner les UFR par le terme ancien de « faculté ».

    33 La loi LRU du 10 août 2007 doit selon ses promoteurs, donner à la gouvernance des universités davantage d’efficacité et davantage de visibilité à la recherche universitaire. Dans cette perspective, le président doit devenir le moteur principal de la vie universitaire. Désormais, il n’est plus élu par les trois conseils réunis en assemblée mais par le seul conseil d’administration, réduit en nombre et dont la liste majoritaire a obtenu une prime en sièges. Tandis que le conseil scientifique et le conseil des études et de la vie universitaire ont un rôle consultatif, le conseil d’administration dispose de pouvoirs accrus proposant notamment la nomination des personnels. La durée du mandat du président passe de cinq ans à quatre ans mais son mandat est renouvelable une fois. Le président peut embaucher du personnel et il a un droit de veto sur le recrutement de ce même personnel. Les universités peuvent se doter de compétences budgétaires nouvelles comme la gestion des traitements de tous les personnels et obtenir la pleine propriété de leurs bâtiments. Cette loi a été vivement combattue par une partie du personnel et des enseignants dans tout le pays et a donné lieu à des grèves importantes à Perpignan notamment en 2007.

    34 est actuellement en cours le plan 2007-2013 succédant à celui de 2000-2006.

    35 Plans quadriennaux signés en 1999, 2003, 2007 et 2011.

    36 Depuis 2009, la DGF n’est plus calculée selon les normes San REMO mais selon le système de répartition des moyens à la performance et à l’activité (SYMPA) qui prend davantage en compte qu’auparavant le dynamisme et les projets de l’établissement.

    37 en 2001, la DGF a été augmentée de 24 % et encore de 31 % en 2010.

    38 Ce transfert fait bondir la DGF de 23 millions d’euros à 61 !

    39 Voir en annexe la liste des unités de recherche de l’université en septembre 2012 dans le cadre du contrat quadriennal 2011-2014.

    40 Voir en annexe la liste des formations offertes par l’université en 2012-2013.

    41 Image

    42 70, 5 % à l’institut franco-catalan transfrontalier, 68 % en lettres et sciences humaines, 60 % en droit et économie, 56 % à l’UFR tourisme-hôtellerie, 50 % à l’IAE, 46 % à l’IUT mais seulement 35 % en sciences exactes et expérimentales et 38 % à la faculté internationale de droit comparé des États francophones.

    43 Depuis la prise de fonction du président Fabrice Lorente, en avril 2012, a commencé à paraître un mensuel Le Mag de l’UPVD, Mensuel de l’université de Perpignan Via Domitia.

    44 Deux titres de champion de France de rugby à XIII sont revenus à l’UPVD.

    45 Deux étudiantes des STAPS de Font-Romeu ont fait partie de l’équipe de France de natation lors des Jeux olympiques de Londres à l’été 2012 et, en octobre de la même année, un étudiant du même site a participé au championnat du monde cadets de pentathlon moderne.

    46 La loi Edgar Faure de 1968 prévoyait déjà dans son article 26 la possibilité pour les universités de recevoir de l’argent du privé. La nouveauté ne réside donc pas en cela mais dans le fait que la loi LRU comporte la défiscalisation de ces dons ce qui facilite incontestablement ceux-ci.

    47 Y compris au sein des conseils où la représentation proportionnelle au plus fort reste utilisée lors des diverses élections assure la présence des minorités.

    48 Pour une mise en perspective de la recherche dans cet esprit, voir le document adopté par le conseil scientifique de l’université le 24 septembre 1992 sous le titre Propositions pour le développement de l’ouest du Languedoc-Roussillon. Thème central : sciences et représentations de l’environnement (ou livre vert).

    49 Le Mag de l’UPVD, mai 2013.

    50 Cet article publié dans L’Université de Perpignan (1350-2000), op. cit. a été revu et augmenté pour la présente publication..

    L'Université de Perpignan

    X Facebook Email

    L'Université de Perpignan

    Ce livre est diffusé en accès ouvert freemium. L’accès à la lecture en ligne est disponible. L’accès aux versions PDF et ePub est réservé aux bibliothèques l’ayant acquis. Vous pouvez vous connecter à votre bibliothèque à l’adresse suivante : https://freemium.openedition.org/oebooks

    Suggérer l’acquisition à votre bibliothèque Acheter ce livre aux formats PDF et ePub

    Si vous avez des questions, vous pouvez nous écrire à access[at]openedition.org

    L'Université de Perpignan

    Vérifiez si votre bibliothèque a déjà acquis ce livre : authentifiez-vous à OpenEdition Freemium for Books.

    Vous pouvez suggérer à votre bibliothèque d’acquérir un ou plusieurs livres publiés sur OpenEdition Books. N’hésitez pas à lui indiquer nos coordonnées : access[at]openedition.org

    Vous pouvez également nous indiquer, à l’aide du formulaire suivant, les coordonnées de votre bibliothèque afin que nous la contactions pour lui suggérer l’achat de ce livre. Les champs suivis de (*) sont obligatoires.

    Veuillez, s’il vous plaît, remplir tous les champs.

    La syntaxe de l’email est incorrecte.

    Référence numérique du chapitre

    Format

    Sagnes, J. (2013). L’université aujourd’hui depuis sa réapparition au milieu du XXe siècle. In P. Carmignani & J. Sagnes (éds.), L’Université de Perpignan (1‑). Presses universitaires de Perpignan. https://doi.org/10.4000/books.pupvd.3677
    Sagnes, Jean. « L’université aujourd’hui depuis sa réapparition au milieu du XXe siècle ». In L’Université de Perpignan, édité par Paul Carmignani et Jean Sagnes. Perpignan: Presses universitaires de Perpignan, 2013. https://doi.org/10.4000/books.pupvd.3677.
    Sagnes, Jean. « L’université aujourd’hui depuis sa réapparition au milieu du XXe siècle ». L’Université de Perpignan, édité par Paul Carmignani et Jean Sagnes, Presses universitaires de Perpignan, 2013, https://doi.org/10.4000/books.pupvd.3677.

    Référence numérique du livre

    Format

    Carmignani, P., & Sagnes, J. (éds.). (2013). L’Université de Perpignan (1‑). Presses universitaires de Perpignan. https://doi.org/10.4000/books.pupvd.3668
    Carmignani, Paul, et Jean Sagnes, éd. L’Université de Perpignan. Perpignan: Presses universitaires de Perpignan, 2013. https://doi.org/10.4000/books.pupvd.3668.
    Carmignani, Paul, et Jean Sagnes, éditeurs. L’Université de Perpignan. Presses universitaires de Perpignan, 2013, https://doi.org/10.4000/books.pupvd.3668.
    Compatible avec Zotero Zotero

    1 / 3

    Presses universitaires de Perpignan

    Presses universitaires de Perpignan

    • Mentions légales
    • Plan du site
    • Se connecter

    Suivez-nous

    • Flux RSS

    URL : http://pup.univ-perp.fr

    Email : pup@univ-perp.fr

    Adresse :

    Service général de l’université de Perpignan Via Domitia

    BU Sciences

    52 avenue Paul Alduy

    66860

    Perpignan

    France

    OpenEdition
    • Candidater à OpenEdition Books
    • Connaître le programme OpenEdition Freemium
    • Commander des livres
    • S’abonner à la lettre d’OpenEdition
    • CGU d’OpenEdition Books
    • Accessibilité : partiellement conforme
    • Données personnelles
    • Gestion des cookies
    • Système de signalement