1 Lamartine, Méditations poétiques, I, 21.

2 Sur la généalogie de ce mot et sur la pratique d’inhumation, E. Rébillard, « Koimhthrion et Coemeterium : tombe, tombe sainte, nécropole, in Mélanges de l’Ecole française de Rome. Antiquité, tome 105, n° 2. 1993. pp. 975-1001.

3 Ibid., p. 983-985

4 Certaines cultures antiques pratiquaient l’embaumement, d’autres la crémation, d’autres encore l’inhumation.

5 J. Layet, « La grotte de la Tour de l’Uba », Annales de la société des sciences naturelles de Toulon et du Var, 1950-1951. Sur les autres ossuaires de cette période présents dans la région de Provence, J. Courtin, « Le Néolithique de la Provence », Mémoires de la société préhistorique française, tome 11, éd. Klincksieck, 1974, p. 59 et s.

6 Seuls les héros mythiques ou historiques ont des tombeaux édifiés dans l’espace urbain, S. Marchegay, M.-Th. Le Dinahet, J.-F. Salles (dir.), nécropoles et idéologies du pouvoir, Paris, De Boccard, 1998 ; G. Gnoli et J-P. Vernant (dir.), La mort, les morts dans les sociétés anciennes, Cambridge, 1982.

7 C. Pouzadoux, « Tombeau – Rome », in J. Leclant (dir.), Dictionnaire de l’Antiquité, PUF, 2005, p. 2206-2207.

8 E. Rébillard, op. cit., n.1 p. 976, n. 99 p. 989, n. 137 p. 995.

9 Rébillard explique que le terme « cimetière » est d’abord employé à l’origine pour désigner une tombe singulière, isolée. Ce n’est que par la suite qu’il prend le sens de sépulture communautaire réservée aux chrétiens, Ibid. p. 981 et s.

10 La ville de Tours, au Moyen Âge, se développe autour de la tombe de Martin, J. Guyon, « Cimetière Chrétien », Dictionnaire de l’Antiquité…, p. 499.

11 Ibid., p. 425.

12 J. Thibaut-Payen, Les morts, l’église et l’État, éd. Fernand Lanore, 1977, p. 30.

13 Délibération du 8 avril 1653, Arch. mun. Toulon, BB 61 f° 165. Il est prévu que le nouveau cimetière « sera fait au bastion Saint-Jean », délibération du 28 avril 1653, BB 61 f° 168. Un arrêt de parlement de 1647 défendait d’employer le terrain de l’ancien cimetière à un autre usage qu’à la construction d’une église paroissiale, Arch. mun. Toulon, FF 425.

14 J. Saint-Germain, La Reynie et la police du grand siècle d’après de nombreux documents inédits, Paris, Hachette, 1962, p. 338.

15 J. Thibaut-Payen, Les morts, l’église …, p. 36-37 ; 206 et s.

16 Mémoire sur le danger des inhumations dans les villes et dans les églises, 5 octobre 1786, Arch. mun. Toulon, BB 29 f° 560.

17 Ibid.

18 Délibération du conseil de ville du 21 décembre 1707, Arch. mun. Toulon, BB 75, f° 6 ; Délibération du 24 décembre 1708 donnant pouvoir aux consuls d’acheter le terrain nécessaire pour le cimetière de la nouvelle paroisse et d’y faire exécuter les murailles de clôture et autres ouvrages, Arch. mun. Toulon, BB 75, f° 77.

19 Délibération du 10 avril 1752 ordonnant la dépossession du pré de M. de Mène pour agrandir le cimetière de la Porte Royale, Arch. mun. Toulon, BB 90 f° 23.

20 Sur la construction ou la réparation des cimetières de Saint-Lazare et de la Porte Royale entre 1698 et 1777, Arch. mun. Toulon, DD 107. Durant cette période, un arrêt du Conseil d’État ordonne de construire un cimetière pour inhumer les protestants, ibid.

21 Délibération du 31 juillet 1720, Arch. mun. Toulon, BB 81, f° 74.

22 Délibération du 22 juillet 1720, Arch. mun. Toulon, BB 81, f° 69.

23 Délibération du 1er août 1720, Arch. mun. Toulon, BB 81, f° 81.

24 Délibération du 4 novembre 1720, Arch. mun. Toulon, BB 81, f° 128.

25 Délibération du 17 janvier 1722, Arch. mun. Toulon, BB 82, f° 1.

26 Délibération du 28 janvier 1721, Arch. mun. Toulon, BB 81, f°163.

27 Délibération du 22 janvier 1723, Arch. mun. Toulon, BB 82, f° 14.

28 Les lieux d’ensevelissement ne sont pas les seuls à poser problème. Les hôpitaux et les déchets qu’ils rejettent sont aussi des foyers infectieux dangereux. Un mémoire sur l’épidémie qui a régné à Toulon en 1773 et envoyé à la Cour le 23 janvier, affirme que la contagion est due à « l’engorgement des vidanges de l’hôpital militaire qui coulant très lentement, pendant un assez long cours, répandent, chemin faisant, des exhalaisons fétides », Arch. mun. Toulon BB 29 f° 490 v°.

29 Mémoire sur le danger des inhumations, op. cit., Arch. mun. Toulon BB 29 f° 560.

30 Ibid.

31 Pour prouver sa démonstration, l’auteur s’appuie sur la dernière épidémie qui a particulièrement touché les gens aisés et riches c’est à dire ceux dont les corps sont généralement déposés dans les églises, Mémoire sur le danger des inhumations, op. cit., Arch. mun. Toulon BB 29 f° 560.

32 Ibid.

33 J-B DUVERGIER, Collection complète des lois, décrets, règlements, ordonnances, avis du Conseil d’État, t. XV, 2^ème édition, Paris, Chez A. Guyot, 1836, p. 24-26.

34 Lafargue, député au Conseil des Cinq-Cents, ainsi que ses collègues Bontoux et Devry, ou encore divers écrivains et publicistes (Roederer, Mulot, Legrand d’Aucy, Amaury Duval) dressent un bilan négatif, D. Ligou, « L’évolution des cimetières », Archives de sciences sociales des religions, n° 39, 1975, p. 73.

35 Cette interdiction a connu quelques exceptions. Depuis un décret rendu le 19 juin 1808 en faveur du cardinal de Belloy il est admis que les évêques et archevêques peuvent, après décision du Chef de l’État, prise – jusqu’en 1905 – sur avis des ministres des cultes, être inhumés dans leurs cathédrales, ibid.

36 Le décret de l’an XII comme l’ordonnance de 1776 n’étaient applicables qu’aux « bourgs ». Avec l’ordonnance du 6 décembre 1843, les mesures prescrivant la translation des cimetières hors des villes peuvent désormais être appliquées à toutes les communes, ibid..

37 En 2010, des traces de cet ancien cimetière ont été mises au jour, suite à une opération immobilière. Un promoteur avait racheté l’ancien bâtiment de la Croix-Rouge situé à l’angle de l’avenue Lazare-Carnot et des rues Berrier-Fontaine et Vincent-Allègre. Il envisageait de le démolir. Le centre archéologique du Var a donc été chargé de procéder à des fouilles dans le cadre de la loi sur l’archéologie préventive. Une cinquantaine de squelettes ont été retrouvés. Il s’agit majoritairement d’hommes, âgés de 15 à 20 ans, mais aussi de femmes et d’enfants. L’un des squelettes avait un anneau à la cheville, celui des anciens bagnards. Certains corps ont été jetés, seuls ou à plusieurs, dans des fosses en pleine terre, avec ou sans linceul. Les autres ont été enterrés dans des cercueils. Ces différences s’expliquent par le lieu de provenance des corps : hôpital, bagne, etc. Selon David Olliver, responsable de l’opération de fouilles, « nous avons très peu d’exemples en France de cimetière de cette période ». C’est un témoignage précieux qui « nous permet de connaître les pratiques funéraires de l’époque moderne », David Ollivier, « Toulon (Var). Cimetière de la porte Royale – Berrier-Fontaine », Archéologie médiévale, 41 | 2011, 334, https://journals.openedition.org/archeomed/13023 ; http://archives.varmatin.com/article/actualites/toulon-la-trace-de- l %E2 %80 %99ancien-cimetiere-de-la-porte-royale-a-ete-retrouvee.490587.html

38 Délibération du 29 décembre 1825, Arch. Mun. Toulon, 1DI4.

39 Ibid.

40 Ibid.

41 Le cimetière de la Porte Royale qui a déjà connu une extension en 1752 sera utilisé jusqu’en 1829. Les deux cimetières du centre seront abandonnés puis disparaitront, sous Napoléon III, lors de la mise en œuvre d’une nouvelle politique d’urbanisme ayant pour objectif de repousser les remparts de la ville au-delà des fortifications Vauban et d’ériger des immeubles haussmanniens.

42 Délibération du 29 décembre1825, Arch. Mun. Toulon, 1DI4.

43 À cause de ce délai de cinq années à respecter, les lieux de sépultures doivent être cinq fois plus étendus que l’espace nécessaire pour y déposer le nombre présumé des morts qui peuvent y être enterrés chaque année (art. 6 Décret 23 prairial an XII).

44 Délibération du 20 décembre 1826, Arch. Mun. Toulon, 1DI4.

45 Décret du 23 prairial an XII, J.-B. DUVERGIER, Collection complète des lois, décrets, règlements, ordonnances, avis du Conseil d’État, t. XV, Paris, Chez A. Guyot, 2e éd., 1836, p. 24-26.

46 Délibération du 20 décembre 1826, Arch. Mun. Toulon, 1DI4.

47 À l’exception de ce cas particulier, le décret de l’an XII prévoit dans son article 7 que les communes qui sont obligées d’abandonner les cimetières actuels et de s’en procurer de nouveaux hors de l’enceinte de leurs habitations, pourront, sans autre autorisation que celle qui leur est accordée par la déclaration du 10 mars 1776, acquérir les terrains qui leur seront nécessaires, en remplissant les formes voulues par l’arrêté du 7 germinal an IX.

48 Ibid.

49 A.-J. PARES, Historique du cimetière central, Arch. Mun. Toulon, 1 BIB 806.

50 Par la suite, à chaque fois qu’il faudra faire des aménagements, même mineurs, ou des réparations sur les murs d’enceinte du cimetière, la question concernant les servitudes spécifiques applicables aux zones militaires se posera.

51 A-J PARES, Historique du cimetière central, op. cit.

52 Délibération du 03 novembre 1845, Arch. Mun. Toulon, 1 D I 14.

53 Délibération du 22 avril 1882, Arch. Mun. Toulon, 1DI59.

54 Délibérations du 17 novembre et 12 décembre 1882, Arch. Mun. Toulon, 1DI61.

55 Délibération du 26 décembre 1882, Arch. Mun. Toulon, 1DI61. On peut également citer un appel à la concurrence pour l’arrachement des arbres situés devant le cimetière et dans l’allée centrale du cimetière (délibération 22 décembre 1882, 1DI63) ; la vente par adjudication des pierres de démolition du cimetière (délibération du 21 novembre 1883, 1DI63), la vente de pierres de l’ancienne porte du cimetière (délibération du 10 décembre1883, 1DI63) ainsi que des travaux complémentaires, notamment des travaux de nivellement (délibération du 10 décembre 1883, 1DI63.

56 Délibération du 21 juin 1899, Arch. Mun. Toulon, 1 D I 93 bis.

57 O. VERMERT, « Lagoubran 1899 », https://www.cuverville.org/lagoubran_1899_boum_et_apres_article1020.html

58 Arrêté du 2 avril 1902, B. DURAND, A. MALVARDI, notice sur les cimetières de la ville, 1925, p. 73, Arch. Mun. Toulon, 1 BIB 221.

59 HÉRAUD, rapporteur, Question du cimetière. Rapport du Conseil d’Hygiène, Toulon, Imprimerie É. Costel, 1875, p. 5-7.

60 Ibid. p. 10-11.

61 Le rapport mentionne, sans donner plus de précisions, que « différents motifs empêchèrent la municipalité d’approprier ce terrain à sa nouvelle destination », Ibid. p. 8.

62 Ibid., p. 9.

63 Ibid, p. 14-15.

64 Ibid., p. 23.

65 Ibid., p. 16.

66 Continuer les inhumations dans les concessions ne peut être une solution satisfaisante et le rapport omet de mentionner le délai de 5 ans préconisé par le décret de l’an XII durant lequel les fosses ne doivent être ouvertes (art. 6).

67 Ibid., p. 19.

68 Tout au plus le rapport propose que la municipalité rachète les huit lots qui avaient été vendus ou qu’elle exproprie pour cause d’utilité publique.

69 HÉRAUD, Question du cimetière, op. cit. p. 21.

70 Ibid., p. 20.

71 Le rapport se borne à préconiser de nouveau la suspension temporaire des inhumations, sauf dans les concessions, ibid., p. 21.

72 Ibid., p. 22-23.

73 Actuellement, la concession d’un terrain pour 50 ans coûte 1 695 euros.

74 Les principaux textes formant un droit funéraire sont le décret du 23 prairial an XII, la loi du 14 novembre 1881, l’article XI de la loi du 18 juillet 1837, l’ordonnance du 6 décembre 1843. On peut y ajouter, pour la période révolutionnaire, l’article III, titre XI de la loi des 16-24 août 1790 et l’article 46, titre I, de la loi des 19-22 juillet 1791.

75 Délibération du 15 mai 1894, Arch. Mun. Toulon, 1 D I 77, f° 181.

76 Ibid., f°200.

77 Annales d’hygiène publique et de médecine légale, Paris, E. Crochard, 1830, tome III, p. 16-18.

78 Ibid.

79 Délibération du 08 novembre 1837, Arch. Mun. Toulon, 1 DI 9.

80 Délibérations des 31 juillet et 14 août 1891, Arch. Mun. Toulon, 1DI71.

81 Délibération du 14 août 1891, Arch. Mun. Toulon, 1DI71.

82 Arch. Mun. Toulon, 1 D I 30.

83 Arch. Mun. Toulon, 1 D I 56.

84 Délibération du 15 mai 1894, Arch. Mun. Toulon, 1 D I 77, f° 182-187.

85 Délibération 07 novembre 1849, Arch. Mun. Toulon, 1 D I 16 ; Délibération du 23 février 1864, 1 D I 30 ; Délibération du 08 août 1889, 1 D I 68.

86 Délibération du 1^er octobre 1883, Arch. Mun. Toulon, 1 D I 63.

87 Se pose tout de même la question des relations véritables entre le maire et le nouveau concierge nommé, Délibération du 1^er octobre 1883, Arch. Mun. Toulon, 1 D I 63.

88 Délibération 10 février 1882, Arch. Mun. Toulon, 1 D I 59

89 Délibération du 04 mars 1892, Arch. Mun. Toulon, 1 D I 72.

90 Délibération du 15 mai 1894, Arch. Mun. Toulon, 1 D I 77, f° 193-195.

91 Délibération du 19 juillet 1872, Arch. Mun. Toulon, 1 D I 44.

92 Délibération du 13 août 1879, Arch. Mun. Toulon, 1 D I 53

93 Fulcran Suchet, né à Toulon le 5 mai 1812 et décédé dans cette ville le 24 mars 1883, était un négociant. Maire du Gouvernement provisoire du 14 mars au 17 juillet 1848, représentant du peuple à l’Assemblée législative en 1849, il est condamné par la Haute Cour de Versailles le 10 octobre 1849 à 5 ans de détention pour affaires politiques. Il subit sa peine à Belle-Île-en-Mer et rentre ensuite dans la vie privée. Il donne son nom à l’allée où est construit son tombeau.

94 Délibération du 10 mai 1867, Arch. Mun. Toulon, 1 D I 35.

95 Délibération du 11 mai 1885, Arch. Mun. Toulon, 1 D I 64.

96 Délibération 13 septembre 1888, Arch. Mun. Toulon, 1 D I 67.

97 Traduit par Ghyslaine Ruffier-Méray.