Notes sur Toulouse et son territoire périurbain à l’Époque moderne
p. 333-354
Texte intégral
1Pour un historien moderniste versé dans l’histoire urbaine, spécialiste du dix-huitième siècle de surcroît, la question des relations entre les villes et les campagnes environnantes évoque d’abord de « vieilles » publications telles celles de Gaston Roupnel sur les populations du pays dijonnais1, d’Emmanuel Le Roy Ladurie2 ou de Michel Vovelle3. Viennent ensuite à l’esprit d’autres références qui égrainent de loin en loin quelques actes de colloques4 et, surtout, des monographies de référence parues dans les années 1970 et 1980, au premier rang desquelles nous ne pouvons faire autrement que placer la publication, en 1974, de la thèse de Georges Frêche : Toulouse et la région Midi-Pyrénées au siècle des Lumières5... comme le ferait probablement un Alsacien envers les travaux de Georges Livet sur Strasbourg6, ou comme un Breton le ferait à l’égard du livre de T. J. A.
2Le Goff consacré à Vannes et sa région au XVIIIe siècle7, un Parisien envers le travail de Bernard Rouleau sur les villages environnant les faubourgs de Paris sous l’Ancien Régime8. Puis, les références se font tout à la fois moins nombreuses, plus parisiennes et tendues vers la période contemporaine9, à la notable exception des travaux consacrés par Michel Bochaca à la banlieue bordelaise10. Les ouvrages de synthèse sur les villes françaises à l’époque moderne comme les travaux à caractère historiographique sur ce thème témoignent, à leur façon, de cet effacement du vieux couple ville/campagne chez les modernistes français11. Ainsi peut-on considérer aujourd’hui que ces derniers se situent en retrait d’une part, du vaste mouvement de réflexion porté ces dernières années par les sociologues, géographes, architectes et autres aménageurs du territoire sur les « excroissances » de la ville, et d’autre part, des avancées de la recherche sur ces espaces développées en histoire médiévale et contemporaine12. Cependant, les choses évoluent rapidement à la faveur du renouveau que connaît l’histoire urbaine en France depuis une dizaine d’années.
3À bien des égards, le cas de la ville de Toulouse illustre cette situation historiographique qu’on vient de brosser à grands et gros traits au point qu’on peut reprendre à son égard les remarques formulées par Michel Bochaca à propos de l’historiographie bordelaise quand il écrivait : « citée mais jamais véritablement étudiée, [la banlieue] fait au mieux l’objet d’une évocation rapide. Les banlieues n’ont, en effet que très rarement été étudiées en elles-mêmes, sous forme d’une monographie ou d’une approche régionale »13. De fait, jusqu’à l’aube du XXIe siècle, seul l’espace toulousain intra-muros a retenu l’attention des modernistes qui n’ont donc guère considéré l’espace périurbain. Tout semble se passer comme si la ville s’était, sinon jamais, du moins peu et rarement projetée hors de ses murs... alors même qu’il est bien établi depuis longtemps que tel ne fut pas le cas14. En effet, l’on sait que l’histoire suburbaine de Toulouse à l’Époque moderne s’est dessinée en dents de scie, s’articulant – comme dans bien d’autres métropoles – autour de deux grands temps forts. Ainsi, faisant suite à des temps difficiles qui avaient vu la ville se rétracter à l’intérieur de ses fortifications (milieu XIVe-XVe siècle)15, une première poussée suburbaine eut lieu durant la première moitié du XVIe siècle, à la faveur de l’âge d’or qu’elle connut en grande partie grâce au commerce du pastel, laquelle semble cependant avoir été limitée. Suivit une longue phase de repli de la ville sur elle-même à l’abri de ses remparts. Quant à la seconde poussée hors les murs, bien plus nette et importante que la précédente, elle survint au XVIIIe siècle, notamment à partir de 1750 (les plans anciens de la ville le montrent très bien)16. À Toulouse comme ailleurs, le siècle des Lumières fut bien une époque charnière au cours de laquelle s’est affirmée de façon irréversible l’expansion suburbaine de la capitale languedocienne ; celle-là même qui continue de nos jours. Ainsi peut-on lire l’histoire ancienne de Toulouse à l’aune des flux et reflux qui ont marqué ses rapports avec son environnement extra-muros.
4L’on se trouve là face à une situation quelque peu paradoxale et assez intrigante tant on ne sait que peu de choses de phénomènes dont l’importance est par ailleurs acquise. Notre propos visera modestement à livrer quelques observations susceptibles d’éclairer cette situation afin d’être mieux à même de la dépasser. Pour ce faire, l’on peut s’appuyer sur le regain de vitalité qui caractérise la recherche historique toulousaine depuis la fin du siècle dernier17 qui a généré une série de travaux livrant une moisson importante de données sur l’espace périurbain de Toulouse sous l’Ancien Régime.
Origine et développement d’un espace municipal périurbain complexe
5D’aussi loin que l’on remonte jusqu’à la disparition du capitoulat (1790), la titulature des capitouls n’a pas variée. Ils se présentaient fièrement comme les « gouverneurs de la ville de Toulouse, chefs des nobles, juges ès causes civiles, criminelles, de la police, et de la voirie en ladite ville et gardiage d’icelle » ; la mention des « fauxbourgs » n’apparaissant que rarement entre les deux autres, comme si l’on pouvait se dispenser de mentionner cet espace intermédiaire compris de fait entre la ville et le gardiage18. Ainsi se trouve affirmée une autorité municipale exclusive sur deux types d’espaces bien différenciés dont le critère de distinction serait le caractère urbain, et la muraille la marque tangible de leur délimitation. Systématiquement associés dans la production capitoulaire, ces deux territoires sont ainsi présentés comme une entité à part entière.
6Au moment où nous la saisissons, cette entité était le produit d’une longue histoire enracinée dans le XIIe siècle, histoire complexe intimement liée à celle des comtes de Toulouse et se confondant avec celle du capitoulat19. On sait que ce processus est étroitement lié à l’émancipation de la municipalité de la tutelle des comtes de Toulouse (seconde moitié du XIIe siècle) et à de véritables velléités hégémoniques d’une cité qui, à l’instar de ce qui se passait à la même époque en Italie du Nord, se pensait comme une véritable « république »20. De fait, la capitale languedocienne est réputée chez les historiens de la ville pour s’être constitué un véritable contado entre le milieu du XIIe siècle et le milieu du siècle suivant21.
7On doit à Quitterie Cazes et Henri Molet une précieuse synthèse sur l’origine et l’organisation du territoire communal médiéval22. Ils enregistrent l’apparition des premières « sauvetés » comtales dans la première moitié du XIIe siècle. Il s’agit de territoires situés tant à l’intérieur des murs de la cité qu’à l’extérieur bénéficiant de « franchises et libertés destinées à attirer et fixer une population nouvelle ». Toujours peu et mal connues, ces sauvetés ne paraissent pas étrangères à la dynamique qui devait pousser Toulouse hors de ses murs.
8Il est bien établi que, durant la première moitié du XIIIe siècle, le capitoulat n’a pas hésité à mener plusieurs opérations militaires sur diverses localités de la région (Fonsorbes, l’Isle-Jourdain, les castra du chemin de Saint-Jacques, et jusqu’à Auvillar). Il s’agissait cependant moins de conquérir des territoires que de s’assurer de leur pacification afin que le commerce puisse se développer23. De fait, les territoires conquis par les armes ne furent pas annexés au dex (cf. infra), les Toulousains se contentant d’une emprise économique et culturelle, à laquelle ne tarda pas de s’ajouter une emprise foncière très forte. Ce fut dès lors une attitude constante chez les Toulousains. Ainsi, au XVIe siècle, alors que le capitoulat n’avait pas abdiqué ses velléités de contrôler son contado, il ne le fit pas par la force mais en développant une domination politique et culturelle, ce qu’exprime le droit qu’il s’est octroyé de créer des notaires24.
9Alors même qu’il se structure en ne cessant de se renforcer, le capitoulat obtient « des privilèges identiques à ceux de la sauveté comtale du XIIe siècle », mais pour des territoires beaucoup plus vastes se situant au-delà de l’enceinte de la ville. En 1226, les limites (rurales) de la sauveté sont repoussées d’une lieue (approximativement 4 km) tout autour de la cité pour tenir compte du succès de son peuplement25. À la fin du XIIIe siècle, cette zone est appelée dex26, espace compris comme un « territoire soumis à l’autorité des capitouls », lequel est bien « à l’origine du territoire communal d’aujourd’hui »27. En quelques décennies, le sens et la dimension symbolique de ce terme complexe de « dex » ont ainsi connu une évolution notable qui a été éclairée par Mireille Mousnier et Pierre-Henry Billy qui ont fait la part belle au cas de Toulouse. Usité principalement dans le Sud-Ouest et, dans une bien moindre mesure, sur la frange occidentale de la Méditerranée, ce terme d’essence romane de dex désigne d’abord et surtout l’espace entre « la limite et la zone délimitée », acception attestée à Toulouse en 1190. À la fin du XIIIe siècle, « le couple est désormais infra dex extra Tolosam et barria Tholose (...). L’aire est définie non par sa superficie mais par son cadre : une limite externe et un noyau d’agglomération ». Ce faisant, la capitale languedocienne fut l’un de ces rares cas où le mot de « dex » tend à prendre un sens plus global et à désigner une entité, et non une relation à. Il devient un mot abstrait, un concept pour désigner les catégories spatiales. À Toulouse, cette signification-là est prépondérante au XIIIe siècle. Elle ne semble pas avoir varié par la suite. À travers donc cette question sémantique, l’on ne peut manquer de relever que la capitale languedocienne a instauré très tôt un rapport très particulier avec son espace périurbain.
10Ce qui pouvait sembler clair au XIIIe siècle ne l’était plus cinq siècles plus tard. Ainsi, dans ses commentaires de la coutume de Toulouse parus en 1770, l’avocat Jean-Antoine Soulatges a-t-il cru devoir préciser : « Ce distoit [district] que nous appellons à Toulouse Gardiage ou Messegeries, est limité par des bornes que cette Coustume appelle Dex, ce qui signifie, suivant la conjecture de quelques-uns, la perche dont se servoit anciennement pour mesurer les terreins, qu’on appelloit Destre, et cum passibus mesrandi qui vocantur Destri, à l’effet de planter des bornes.
D’autres au contraire disent que ce mot Dex vient de ce qu’enciennement les pierres ou les arbres qui servoient des limites, étoient marqués d’une Croix de St André de la forme d’un X, qui veut dire dix ; cette marque étoit appelée deux ou deussis, et les pierres ou les arbres qui avoient cette marque, lapides decussati, arbores deussata.
Mais quoiqu’il en soit de ses conjectures, il est certain qu’enciennement les bornes et limites publiques qui distinguoient les territoires des Villes et des Provinces, étoient marquées particulièrement d’un X, parce que cette lettre indiquoit la diversité de quatre angles, qui se trouve toujours en la distinction des territoires, quoiqu’elles manquent souvent en la division des champs des particuliers, voila pourquoi la présente Coutume se sert du mot Dex, pour signifier les bornes qui divisent le Gardiage d’avec les autres Juridictions ; et les distinguer les unes les autres (...) »28.
11Les rares bornes en pierre qui nous sont parvenues ne permettent pas de trancher ces « conjectures ». Par contre, l’importance que leur accordaient les capitouls ne fait guère de doute. C’est ainsi qu’« en 1680, suite à la réfection du cadastre, une vaste campagne de renouvellement des bornes est engagée. On commande des blocs de pierre qui seront taillés et gravés aux armes de la ville. Ainsi, pour l’extrémité du capitoulat de Saint-Étienne, huit bornes sont installées. Ce nombre relativement restreint », relève Géraud de Lavedan, « s’explique par la présence de la rivière de l’Hers qui sert également de frontière naturelle à cette extrémité du gardiage. La pose des pierres se fait de manière à éviter tout conflit de voisinage »29.
12Le cœur du « dex » était le territoire urbain proprement dit, constitué par ses deux noyaux situés sur la rive gauche de la Garonne que sont : la Cité et le Bourg Saint-Sernin ; soit l’espace intra-muros. Quant à ses prolongements ruraux, ses limites furent fixées en 1226 sur la base d’un accord entre les capitouls et le comte de Toulouse30. Il s’étendait inégalement de part et d’autre de la Garonne :
- sur la rive gauche du fleuve, la limite court depuis une pierre qui plantée au-dessus de Portet [-sur-Garonne] et embrasse les villages de Villeneuve [-Tolosane], la Salvetat-Saint-Gilles, Pibrac, le ruisseau de Gajan, Auzil (Aussonne) et Seilh ;
- sur la rive droite, à partir du port de Seilh, la limite englobe : Novital, Bruguières, Gratentour, la Bastide maître Bernard, Montberon, Castelmourou, Belpech (Beaupuy), Lavalette, Drémil, Lafage, le ruisseau derrière l’église de Saint-Julien, les Pujols, Auzeville, Escalquens, Péchabounieu, Rebigue, le château d’Orzas, Pinsaguel31.
13Les limites du « dex » n’évoluèrent plus guère par la suite, malgré les contentieux qui s’élevèrent, lesquels furent finalement peu nombreux. Ainsi, les contestations des villages de Fenouillet, Cagnac et Pouvourville en 129332, la vérification du bornage (avec des pals fleurdelisés) par le juge mage sur l’ordre du duc d’Anjou, lieutenant en Languedoc, en 137333, les contestations de la communauté de Balma en 155134, restèrent-elles sans effet. Il en alla de même à l’occasion du contentieux entre le capitoulat et le sieur de Cominhian (1731)35, puis avec les communautés de Blagnac (1756-1758)36, Ramonville-Saint-Agne (1774)37, encore Balma (1772-1778)38 et Portet-sur-Garonne (1781)39. Mentionnons aussi l’assimilation, en 1782, de la petite communauté de Villenouvelle au gardiage. C’est donc la stabilité de la délimitation spatiale qui s’impose à l’observation sur la longue durée ; observation qui tend aussi à souligner les modifications qui, quoique limitées, caractérisent les dernières décennies de l’Ancien Régime.
14Ainsi qu’on peut en juger d’après la carte proposée par Quitterie Cazes et Henri Molet40, les limites de ce dex le situent à l’intérieur de la viguerie de Toulouse dont la superficie était sensiblement plus importante. C’est ce qui explique pourquoi, dans les intitulés de la coutume de Toulouse, l’on veillait à spécifier que ces règles du droit toulousain étaient valables sur le territoire du « gardiage et viguerie de Toulouse ». En théorie, il aurait dû en être ainsi jusqu’à la disparition de la viguerie de Toulouse en 1749, époque où elle fut démembrée au bénéfice de la ville et de la sénéchaussée de Toulouse41. Dans les faits, il semble bien que l’assimilation des ressorts des deux juridictions fut antérieure sans qu’il soit possible -pour l’heure- de donner plus de précisions sur l’époque.
Du gardiage à la banlieue
15Il convient à ce stade de nos observations de nous pencher sur le sens du terme « gardiage ». D’emblée, il faut souligner qu’il s’agit d’un mot propre à la capitale languedocienne. Nulle part ailleurs il n’est usité. À l’instar du terme de « substance » employé à Bordeaux pour désigner les espaces périurbains, on a donc affaire là à un terme « identitaire » pour la ville de Toulouse, au même titre que celui de « capitoul ».
16Les anciens juristes toulousains (Simon d’Olive, repris par Jean-Antoine Soulatges) expliquaient qu’« on l’appelle gardiage, parce que tout ce qui y est enclavé, est sous la Garde et Police [d’Olive parle de « Juridiction »] des Capitouls, Gardia enim significat custodiam »42 ; autrement dit que tout ce territoire était sous « la juridiction des capitouls, à l’exclusion de tous autres Juges »43. Cette précision n’avait rien de rhétorique. En effet, de nombreuses administrations et juridictions ayant leur siège à Toulouse auraient pu disputer aux capitouls cette juridiction. À la notable exception de la Ferme de l’Octroi44, il s’agit essentiellement de juridictions d’exception oeuvrant à l’échelle de la généralité de Toulouse, soit : le Bureau des finances de Toulouse, la Maîtrise des ports, ponts, chemins et passages, leudes et péages, le bureau des gabelles (grenier à sel), la Maîtrise des Eaux et forêts, la Table de marbre (supprimée en 1705), la Monnaie de Toulouse et, enfin, de la Maréchaussée. Probablement parce que ces diverses institutions n’avaient pas assez de moyens – notamment humains – pour prétendre exercer la plénitude de leurs missions dans leurs ressorts juridictionnels respectifs, elles veillèrent à ne pas provoquer le capitoulat dans son domaine périurbain.
17Le terme « gardiage » était employé soit seul, soit associé à d’autres mots : « messegerie », « banlieue » ou encore « viguerie ».
18Le mot « messegerie » semble être, lui aussi, propre à la ville de Toulouse. Il était ainsi désigné « parce que dans tout ce territoire les capitouls sont en droit d’instituer des messiers pour la conservation des moissons, et autres fruits de la terre »45. Force est de constater que ces messiers se dérobent à l’investigation. Comme c’est souvent le cas pour les employés subalternes de la municipalité toulousaine (dénommés « suppots » [de l’Hôtel de ville])46, l’on ne dispose d’aucun document (comme un règlement ou un acte de nomination/destitution de messier par exemple) définissant les contours et la teneur de leurs missions. On sait que, depuis une date inconnue (XVIe siècle), ils furent placés sous les ordres du capitaine au fait de la santé, officier du capitoulat – créé en 1515 – auquel les capitouls adjoignirent une « famille » constituée de quatre gardes placés sous ses ordres. Compte tenu de la multiplicité et de la diversité de ses attributions47, il y a tout lieu de croire que le contrôle que le capitaine au fait de la santé devait exercer sur les faubourgs et le gardiage ne pouvait être qu’irrégulier et peu approfondi. Les messiers toulousains apparaissent comme des gardes de police chargés de surveiller et protéger les cultures avant et pendant les récoltes (quid de leur rôle le reste du temps ?). Si l’on peut donc les qualifier aussi de « gardes-grains » ou aussi de « gardes-vignes », observons que leur mission ne semble pas avoir été celle de « garde-bétail » qui définit souvent ailleurs le messier (comme en Bourgogne ou en Île-de-France par exemple)48.
19Si l’on en juge d’après ce qu’écrivait Simon d’Olive – repris par Jean-Antoine Soulatges –, le terme de « banlieue » n’était qu’une sorte de redondance par rapport à ceux de « gardiage » et de « messegerie »49. À l’en croire, en effet, « gardiage », « messegerie » et « banlieue » étaient, en quelque sorte, synonymes. Ils désignaient un territoire qui « se rapporte à ce qu’on appelle à Paris Banlieue ou l’étendue de la Juridiction ordinaire, ou le Juge a le droit de faire des Bans et Proclamations pour les réglemens de police »50. L’avocat toulousain privilégiait ainsi la définition juridique du terme de « banlieue » renvoyant au droit féodal. En cela, il ne faisait montre d’aucune originalité. Michel Bochaca observe qu’« en France, du Moyen Âge jusqu’à la Révolution, était appelé banlieue le territoire s’étendant dans un rayon d’une ou de plusieurs lieues autour d’une ville et se trouvait soumis au ban, c’est-à-dire à la juridiction et au pouvoir de commandement d’un seigneur urbain, le plus souvent une municipalité (...). Cette annexe renfermait les faubourgs attenant à la ville close, des portions de campagne situées aux environs immédiats de celle-ci et parfois des villages »51. Cela étant, on sait aussi que le terme de « banlieue » pouvait revêtir diverses acceptions. « Sous l’Ancien Régime, « banlieue » recouvre, ainsi qu’il est mentionné dans le Dictionnaire d’Antoine Furetière de 1690, « les environs d’une ville qui sont dans l’étendue d’une lieue ». Au XVIIIe siècle, le terme désignera encore « la campagne qui forme les alentours d’une ville ». Depuis et jusqu’au milieu du XIXe siècle, « banlieue renvoie à ces notions complexes et mal cernées d’« environs » ou alentours », évoquant tout à la fois la proximité de la grande ville et la périphérie, l’ensemble des localités qui l’environnent, « le bout d’une ville qui finit » pour reprendre l’expression employée par les frères Goncourt en 186452.
20Une évolution se fait jour dans le langage administratif du capitoulat durant le XVIIIe siècle qui voit l’usage du mot « gardiage » être supplanté par celui de « banlieue ». D’après les intitulés des ordonnances de police municipales, l’amorce de cette indétermination sémantique se fait jour en 172653. Puis, petit à petit, le mot « banlieue » tend à s’imposer seul54, pour finir par se substituer purement et simplement à celui de « gardiage », évolution consommée en 177855, et dès lors irréversible56. Ainsi qu’on peut le constater, l’évolution terminologique aura pris plusieurs décennies. Cette lenteur ne plaide pas pour une explication tendue vers le goût pour une nouveauté de langage venue de la capitale ; elle suggère plutôt une évolution dans la perception que les capitouls pouvaient se faire de ces espaces périurbains. On peut alors observer qu’on retrouve à Toulouse la marque d’une évolution que l’on sait plus générale57.
21Dans la coutume de la ville comme dans la titulature des capitouls, l’on spécifiait que le ressort de la juridiction municipale englobait aussi la viguerie de Toulouse avec une formulation (« gardiage et viguerie ») laissant sous-entendre que le territoire de cette dernière devait dépasser-ou à tout le moins correspondre à - celui du gardiage (on a vu que la viguerie englobait le territoire du dex). Juridiction royale subordonnée au sénéchal, l’histoire de cette institution toulousaine demeure mal connue58.
22Supprimée par Charles IX en 1564, rétablie en 1570, son histoire se confond à partir de 1597 et jusqu’à sa suppression définitive en 1749 avec celle de la famille de Rabaudy, après que Pierre de Rabaudy a été nommé viguier héréditaire (22 octobre 1597)59. Quant à son ressort, il se réduisit comme une peau de chagrin selon un rythme et motivations qui nous échappent le plus souvent. Au XVIe siècle, ce ressort englobait « 54 ou 55 paroisses ou communautés » situés tout autour de Toulouse mais dont on ignore le détail60. Il se serait étendu au cours des décennies suivantes. En effet, en 1645, date de la première édition de son traité intitulé : Le parfait praticien françois, Gabriel Cayron a publié un « dénombrement des lieux estans du ressort ou viguerie de Tolose », liste reproduite sans modification dans toutes les éditions ultérieures jusqu’à la cinquième et dernière parue en 166561, dans laquelle l’on compte 116 communautés et lieux-dits62, nombre qui rend compte du caractère dispersé de l’habitat. Autour d’une quinzaine de communautés villageoises de petite taille (citons notamment : Braqueville, Gratentour, La Lande, Lardenne, Launaguet, Montaudran, Pibrac, Pouvourville, Saint-Jean, Saint-Jory, Saint-Martin-du-Touch, Saint-Orens, etc.), on rencontrait surtout dans cette banlieue de nombreux domaines, dont certains érigés en seigneuries (comme Tournefeuille) ou baronnies (Blagnac, Merville), flanqués de châteaux plus ou moins imposants63, où la haute société toulousaine aimait à se retirer pendant la belle saison, notamment lors des vacances du Parlement, cultivant une sociabilité fondée sur l’art de recevoir64. On a alors l’image du ressort de la viguerie de Toulouse dans son extension maximale.
23Au terme d’une évolution encore mal connue, mais dont il est acquis et qu’elle fut cahotique – si l’on en juge d’après ces procès auxquels fait allusion Simon d’Olive65 –, et qu’elle s’accéléra durant le règne de Louis XIV, il ne subsistait plus qu’une quinzaine de communautés rurales dans ce ressort en 1720, situation qui n’évolua plus guère jusqu’en 174966. Il y a lieu de croire qu’il s’agissait des principales communautés villageoises déjà comprises dans le gardiage de Toulouse. Pourtant, c’est une toute autre image de la viguerie qu’a voulu renvoyer en 1770 l’avocat au Parlement de Toulouse Jean-Antoine Soulatges. S’appuyant manifestement (mais sans le citer, ni d’ailleurs qui ou quoi que ce soit d’autre) sur le travail de Gabriel Cayron, il propose une liste des communautés et lieux compris dans le ressort d’une viguerie qui n’existait donc déjà plus depuis deux décennies. C’est la raison pour laquelle il modifia le titre de Cayron pour un autre, tout à la fois plus étoffé et aussi révélateur des évolutions : « Noms des lieux et villages qui sont compris dans le gardiage et viguerie de Toulouse ». Il est clair ici que l’intention de l’auteur était d’insuffler l’idée d’une assimilation entre « gardiage » et « viguerie ». Pour le reste, l’on ne relève que peu de modifications entre les deux listes : outre sa francisation des toponymes, Soulatges mentionne le nom d’Auzielle qui n’apparaissait pas chez Cayron et a supprimé celui d’Autefeuille, mentionné dans l’ouvrage de Cayron. La nomenclature de Soulatges est-elle pour autant vraiment fiable ? À la suite de Jack Thomas, l’on peut émettre des réserves tant il est vrai qu’une liste de communautés sensiblement différente se trouve dans l’almanach de la ville de Toulouse pour l’année 1788.
24Comment expliquer qu’un homme aussi averti des questions toulousaines que pouvait l’être Soulatges ait pu ainsi entretenir ce genre de confusion ? L’hypothèse la plus plausible est qu’il a certainement voulu faire un geste déférent à l’égard des capitouls en marquant de la sorte leur « victoire » sur la viguerie en les parant de sa dépouille territoriale. En effet, le processus de contraction du ressort de la viguerie eut pour conséquence de recentrer l’activité du viguier sur la ville de Toulouse et son gardiage, de sorte que les frictions avec les capitouls devinrent plus fréquentes à partir de la fin du XVIIe siècle. Toutefois, ces conflits de juridictions furent toujours vite réglés, n’atteignant jamais des proportions comparables à ceux qui opposèrent les magistrats municipaux à la sénéchaussée ou au Parlement, et tournèrent le plus souvent à l’avantage des capitouls qui ne se firent jamais prier pour bousculer le viguier67.
25Quoiqu’il en soit, l’on peut rester sur le fait qu’au terme d’une évolution pluriséculaire, le gardiage s’étendait tout autour de Toulouse dans un rayon de plus de huit lieues de circonférence68, soit d’une quinzaine de kilomètres du nord au sud et une dizaine d’est en ouest, couvrant une superficie estimée à 11.820 hectares. A la fin de l’Ancien Régime, ce territoire « correspondait aux limites actuelles de la commune de Toulouse, alors que la viguerie s’étendait jusqu’à Bruguière, La Bastide-Saint-Sernin, s’arrêtait au Girou, confrontait Bourg-Saint-Bernard, Escalquens, Portet, la Salvetat-Saint-Gilles et suivait l’Aussonnelle »69. L’ancienne « banlieue »-ou gardiage-d’Ancien Régime devint avec la Révolution le « district de Toulouse » qui comprenait seize communautés : « Belbèzeles-Toulouse, La Cournodrie, Saint-Martial sive Mondouzil, Belpech sive Beaupuy, Montrabe, Le Pin, La Magdeleine, Flourens, Montauriol, Quint, Portet, Cugnaux, Tournefeuille, Balma et Saint-Martin, Villenouvelle-le-Saint-Simon »70. L’on ne saurait donc trop souligner l’importance de cette banlieue toulousaine tant il est vrai que « la plupart des historiens des villes ont considéré que la banlieue incluait les faubourgs attenants à la ville et les villages avoisinant dans un rayon d’environ 4,5 kilomètres soit une lieue commune »71.
Un espace périurbain apparemment négligé par le capitoulat
26L’approche sémantique qu’on vient de développer met en évidence que, si le terme de « gardiage » pouvait recouvrir des réalités différentes, il se posait comme un cadre institutionnel et juridique avant de se charger d’une dimension géographique. Ainsi a-t-on d’abord affaire à un espace « policier » dépendant de l’autorité exclusive – en théorie – des capitouls, lesquels étaient omnipotents en fait de police... ce qui explique pourquoi ils n’éprouvèrent jamais le besoin de définir précisément les contours et composantes de ce volet de leurs pouvoirs et attributions72. Il n’est pas vain de relever que le terme de « gardiage » renvoie à un mot (« police ») dont l’indétermination et l’amplitude sémantiques sont des faits éprouvés tant par les historiens que par les juristes. Nous avons montré ailleurs que les capitouls furent certainement parmi les derniers à vouloir le préciser afin, précisément, de pouvoir jouer sur ce flou dans l’optique de mieux défendre leur autorité en fait de police73. Au bout du compte, le cas de Toulouse recoupe bien ainsi celui de Bordeaux étudié par Michel Bochaca. L’on ne saurait mieux dire que ce dernier quand il souligne que la banlieue doit être regardée comme « une forme de domination juridique de la ville sur ses proches campagnes, procédant d’un « pouvoir réglementaire » de celle-ci et s’exerçant plus ou moins indépendamment des autres formes d’influence, notamment au plan économique »74.
27On l’aura compris, la délimitation historique des espaces urbains et périurbains ne va pas de soi à Toulouse. Par-delà la résistance inhérente à la nature même de ce champ de recherches (difficultés sémantiques de caractérisation/individuation des espaces ; variétés de ces espaces ; des paysages ; problèmes des interactions, etc.) qui a déjà alimenté de nombreuses publications, le chercheur toulousain butte sur un important problème documentaire. En effet, malgré la richesse qui les caractérise sur la longue durée, les archives du capitoulat s’avèrent étrangement lacunaires en ce qui concerne les espaces situés hors les murs de la cité. Ce constat peut se décliner dans plusieurs registres mais le plus frappant est certainement celui des messiers qu’on peut tenir pour des figures « emblématiques » de la présence du capitoulat dans le gardiage dont il ne subsiste aucune trace documentaire des activités. Relevons que les cas d’opérations de police menées par les capitouls et leurs forces de police, déjà rares dans les faubourgs (le plus souvent à la réquisition de corporations de métiers), le sont plus encore dans le gardiage75.
28Tout se passe comme si la municipalité avait renoncé à contrôler véritablement ces espaces périurbains. L’indigence de la production réglementaire portant spécifiquement ces espaces (publications de bans de vendanges exceptées), l’absence de garde bourgeoise hors les murs de la cité, l’implantation des postes de garde du guet – tous situés dans l’espace intra-muros – etc., sont révélateurs de cette conception de la police urbaine centrée sur l’intérieur des remparts76. La meilleure illustration de cette observation est qu’à l’exception de quelques opérations d’urbanisme ponctuelles77, les pouvoirs publics paraissent étrangers au développement de l’habitat périurbain qui caractérise la seconde moitié du XVIIIe siècle. Force est alors de relever la distorsion existant entre l’appréhension de la zone périurbaine en terme d’« espace policier » et la pratique policière – lato sensu – de ce dernier.
29D’une façon plus générale, lorsqu’on considère le calendrier des activités ordinaires et ritualisées du capitoulat, l’on vérifie la faible part qu’y tiennent les zones situées au-delà des remparts. La seule relation constante et directe que les capitouls entretenaient avec les populations situées au-delà des murs de leur cité entraient dans le cadre de leur justice sommaire qu’ils tenaient pour l’une des plus essentielles et des plus importantes fonctions du chaperon78. Jugeant tels Salomon, ils y prodiguaient une « justice de paix » avant la lettre, sans frais car sans acte de procédure79… donc sans archives, ce qui explique pourquoi l’importance de cette justice municipale a pu échapper aux historiens. On sait que ces audiences avaient lieu tous les jours à l’Hôtel de ville dans la salle du Petit Consistoire – mais les décisions n’étaient prononcées que deux fois par semaine – et qu’elles étaient ouvertes à tous. Selon les capitouls, les plaignants s’y bousculaient. Dans l’optique qui nous intéresse ici, l’on retiendra que certains jours étaient réservés aux seuls habitants du gardiage afin de leur éviter de perdre des journées de travail, soit les jours de fêtes (religieuses et civiles). À défaut de souvent sortir de l’enceinte de leur ville, les magistrats municipaux n’étaient donc pas totalement coupés des Toulousains résidant hors les murs.
30Aux déficits de la documentation répondent non seulement le laconisme des sources municipales mais encore la difficulté de les exploiter. C’est ce qu’illustrent bien les sources fiscales (cadastres, registres de taille, de capitations ou du cinquantième), notamment, qui constituent l’essentiel de la documentation conservée portant sur l’espace périurbain80. S’il y est bien fait état de moulons (comprendre des « pâtés de maisons » – mais aussi des parcelles non bâties – au nombre de 240 en 1680) les limites, semble-t-il, fluctuantes de ces derniers posent de redoutables problèmes de topographie urbaine, d’autant que leur numérotation apparaît pour le moins « flottante ». C’est ce qui explique pourquoi, à la notable exception du cadastre de 168081, les chercheurs qui se sont attachés à l’exploitation de ces documents se sont focalisés sur le seul espace intra-muros82. Cette apparente négligence administrative se vérifie, entre autres exemples, lorsqu’on cherche à cerner la population des dizeniers chargés de servir d’intermédiaires entre les habitants de ces moulons et le capitoulat : on a alors tôt fait de constater que les capitouls ne se souciaient pas de les contrôler, de sorte qu’il est le plus souvent impossible d’établir des « généalogies » de dizeniers s’étant succédé à la tête d’un même moulon périurbain.
31Fait aussi révélateur que troublant : à la notable exception des contentieux dont il a été déjà fait état, il ne subsiste dans les archives du capitoulat aucune trace de relation de quelque nature que ce soit entre le capitoulat et les communautés rurales comprises dans le gardiage. Si l’on se tourne vers les archives de ces communautés ou encore la production historique qui a pu leur être consacrée (très inégale selon les localités), l’on vérifie que la réciproque est vraie83.
*
32Le caractère précoce et la singulière permanence pluriséculaire de l’organisation administrative de l’espace municipal s’imposent à l’analyse. Héritée de l’époque médiévale, cette division spatiale apparaissait déjà au XVIe siècle comme une structure fossile, centrée sur la ville intra-muros qui déniait toute existence politique aux faubourgs (à l’instar du faubourg Saint-Cyprien divisé arbitrairement entre les capitoulats de la Daurade et du Pont-Vieux) et, a fortiori, au gardiage. La disparition de la viguerie (1749) ne changea rien à cette situation. Discontinue, tardive et limitée (par rapport aux autres grandes villes de l’hexagone), tels sont les principaux traits qui se dégagent de l’évolution à géométrie variable de la banlieue toulousaine à l’époque moderne, dont l’histoire en dents de scie oscille jusqu’au XVIIe siècle entre expansion et rétraction, le siècle des Lumières constituant à cet égard une époque charnière au cours de laquelle s’affirme de façon irréversible l’expansion suburbaine de la capitale languedocienne et, déjà, certains de ses déséquilibres.
33Ce qui démarque l’histoire périurbaine de Toulouse par rapport à celle de bien d’autres métropoles c’est la difficulté qu’on éprouve à la saisir, difficulté imputable moins à l’état d’une documentation étrangement lacunaire qu’à l’étonnante relation – dont les ressorts restent à explorer – nouée entre la municipalité et cette zone périphérique, inversement proportionnelle à l’importance de la superficie de cette dernière. De fait, le capitoulat paraît ne s’y être jamais vraiment investi, comme si les capitouls avaient toujours eu du mal à s’y projeter, jusques et y compris au XVIIIe siècle, alors même que cet espace était en pleine mutation. Bornons-nous ici à noter que cette attitude n’est pas sans évoquer celle observée par le capitoulat à l’égard de la Garonne à laquelle il semble avoir tourné le dos des siècles durant84.
34Il s’avère que cette situation a perduré. Dans un rapport du Centre d’Études sur les réseaux, les transports, l’Urbanisme (et les Constructions publiques) – Certu – daté de juin 2007 et proposant un état des connaissances sur l’espace périurbain en France, le cas de Toulouse est pointé comme un exemple des ambigüités résultant des différentes définitions possibles de la ville. « Selon la délimitation choisie, la superficie occupée par Toulouse varie entre 120 Km² (dans les limites de la commune centre) et 5.270 Km² (dans les limites de la ZPIU85), rassemblée atteignant dans chacun des cas respectivement 360.000 et 915.900 habitants »86.
Notes de bas de page
1 G. Roupnel, La ville et la campagne au XVIIe siècle. Étude sur les populations du pays dijonnais, Paris, A. Colin, 1955.
2 E. Le Roy Ladurie, « Essais sur Montpellier et sa campagne aux XVIe et XVIIe siècles », in Annales E. S. C., t. XII, 1957, n° 1, pp. 223-230.
3 M. Vovelle, Ville et campagne au XVIIIe siècle. Chartes et la Beauce. Problèmes. Histoire, Paris, éd. Sociales, 1980.
4 Par exemple : Villes et campagnes, XVe-XIXe siècle, Lyon, Presses Universitaires de Lyon, Centre d’histoire économique et sociale de la région lyonnaise, 1977.
5 G. Frêche, Toulouse et la région Midi-Pyrénées au siècle des Lumières, Paris, Cujas, 1974.
6 G. Livet, « Villes nouvelles, villes fortifiées et problèmes de banlieue sous l’Ancien Régime. L’exemple de Strasbourg et de la Robertsau », in Les villes. Contribution à l’étude de leur développement en fonction de l’évolution économique, Actes du colloque de Troyes, 1970. Reims, 1972, pp. 133-151. G. Livet, « Les bailliages ruraux poumons de Strasbourg : un test, le bailliage de Dorlisheim au XVIIIe siècle. Réflexion sur les rapports entre la ville et la campagne », in Hommage à Maurice Bordes. Paris, 1983, pp. 55-63. G. Livet, « Villes et campagnes au XVIIIe siècle : les cas des communaux de la ville de Strasbourg et les problèmes de l’environnement urbain », in La France d’Ancien Régime. Études réunies en l’honneur de Pierre Goubert. Toulouse, Privat, 1984, pp. 423-431.
7 T. J. A. Le Goff, Vannes et sa région. Ville et campagne dans la France du XVIIIe siècle, Loudéac, Yves Salmon éd., 1989.
8 B. Rouleau, Villages et faubourgs de l’ancien Paris. Histoire d’un espace urbain, Paris, éd. Seuil, 1985.
9 Voir, par exemple : Banlieues et faubourgs. Numéro de la revue Histoire, Économie et Société, t. XV, 1996, pp. 339-438 (publications des communications présentées à l’atelier « Les faubourgs et les problèmes d’intégration urbaine » à l’occasion de la 2e conférence d’histoire urbaine de l’Association européenne des historiens urbains, organisée par le Centre de recherches sur la ville, de l’Université de Strasbourg, 8-10 septembre 1994) ; sur Paris : A. Fourcaut dir., Un siècle de banlieue parisienne (1859-1964). Guide de recherche, Paris, l’Harmattan, 1988. J. M. Merriman, Aux marges de la ville. Faubourgs et banlieue en France, 1815-1870, Paris, éd. du Seuil, 1994.
10 Trop nombreux pour être référencés ici, ils s’inscrivent dans le sillage de sa thèse d’histoire soutenue devant l’université de Bordeaux en 1991 et intitulée : La banlieue de Bordeaux au Moyen Âge et au début de l’époque moderne. La formation d’une juridiction municipale suburbaine (vers 1250-vers 1550).
11 Les silences de Bernard Lepetit sur ce point sont révélateurs ; cf. « La storia urbana in Francia. Scenografia di uno spazio di ricerca », in Società e Storia, 1984, n° 25, pp. 639-666 ; et surtout : « La ville moderne en France. Essai d’histoire immédiate », in J.-L. Biget, J.-C. Hervé éd., Panoramas urbains. Situation de l’histoire des villes. Paris, E. N. S. éditions Fontenay-Saint-Cloud, 1995, pp. 173-208.
12 Sans entrer plus avant dans le détail, bornons-nous à renvoyer au rapport du Certu (Ministère des Transports, de l’Équipement et du Tourisme) intitulé : Le périurbain. Quelle connaissance ? Quelles approches. Espaces sous influence urbaine. Analyse bibliographique, Paris, 2007.
13 M. Bochaca, La banlieue de Bordeaux. Formation d’une juridiction municipale suburbaine (vers 1250-vers 1550), Paris, L’Harmattan, 1997, pp. 8-9.
14 On trouve dans la publication de la thèse de Jean Coppolani un premier état des connaissances qui a fait date : Toulouse. Étude de géographie urbaine, Toulouse, Privat, Didier, s. d., pp. 49-105.
15 M.-F. Babiaud, Les faubourgs de Toulouse du XIe au XVe siècle. État de la question, mémoire de maîtrise d’histoire, Université de Toulouse Le Mirail, 1988.
16 On pourra consulter les principaux d’entre eux sur le site internet des Archives municipales de Toulouse, ou sur le site “Rosalis”, bibliothèque numérique de Toulouse. Plusieurs travaux ont été consacré à ces plans anciens. L’on se bornera à citer l’un des derniers pour la qualité de ses analyses et de ses illustrations : F. Bordes dir., Toulouse, parcelles de mémoire. 2000 ans d’histoire urbaine au regard de 8 siècles d’archives municipales, catalogue de l’exposition des Archives municipales de Toulouse, 5 décembre 2005-6 mars 2006, Toulouse, 2005.
17 Notons qu’il ne s’agit là que d’une facette d’un mouvement plus général de renouveau de la recherche historique toulousaine. On a pu mesurer sa vitalité lors d’un congrès de la fédération historique de Midi-Pyrénées tenu à Toulouse en 2007 dont les actes comptent pas moins de 1098 pages. B. Suau, J.-P. Amalric, M. Olivier éd., Toulouse, métropole méridionale : vingt siècles de vie urbaine, Actes du 58e congrès de la Fédération historique de Midi-Pyrénées, Toulouse, Framespa, 2009, 2 vol.
18 Rien n’autorise dans nos sources à voir là une marque de dénigrement à l’égard des faubourgs, contrairement à ce que l’on sait de l’évolution sémantique de ce terme qui tend de plus en plus à souligner son caractère péjoratif. A. Faure, « Un faubourg, des banlieues, ou la déclinaison d’un rejet », in J.-C. Depaule dir., Les mots de la stigmatisation urbaine, Paris, éd. de l’Unesco, 2006, pp. 9-39.
19 T. N. Bisson, « Pouvoirs et consuls à Toulouse (1150-1205) », in H. Débax éd. Les sociétés méridionales à l’âge féodal (Espagne, Italie et sud de la France, Xe-XIIIe siècles). Hommage à Pierre Bonnassie, Toulouse, éd. C. N. R. S., Université de Toulouse-Le Mirail, 1999, pp. 197-202.
20 Ph. Wolff dir., Histoire de Toulouse, Toulouse, Privat, 1982, p. 94 et p. 100.
21 Y. Barel, La ville médiévale. Système social, système urbain, Grenoble, P. U. G., 1977. J. H. Mundy, Liberty ans political power in Toulouse, 1050-1230, New York, 1954, p. 68.
22 Q. Cazes, H. Molet, « Portrait général », in J. Catalo, Q. Cazes dir., Toulouse au Moyen Âge. 1000 ans d’histoire urbaine (400-1480), Portet-sur-Garonne, éd. Loubatières, 2010, pp. 47-49.
23 M. Mousnier, La Gascogne toulousaine aux XIIe-XIIIe siècles. Une dynamique sociale et spatiale. Toulouse, P. U. M., 1997, p. 357.
24 Voir en dernier lieu : G. Cazals, « L’histoire au secours du droit : l’enquête sur le privilège capitulaire de créer des notaire à instrumenter ubique terrarum (Toulouse, 1527) », in L’histoire institutionnelle et juridique dans la pensée politique, Actes du colloque d’Aix-en-Provence, 12-13 mai 2005, Aix-en-Provence, Presses Universitaires d’Aix-Marseille, 2006, pp. 151-168.
25 Le dimanche 10 mai 1226, « les consuls de la cité et du bourg de Toulouse, souhaitant étendre d’une lieue les limites du territoire de sauvegarde (securitas) de la ville, en raison de l’arrivée de nouveaux migrants attirés par les bonnes coutumes concédées par les comtes de Toulouse, en demandent l’autorisation à leur seigneur Raimond VII, par la grâce de Dieu comte de Toulouse, fils de la reine Jeanne, leur donne son accord, à la réserve de ses droits et prérogatives sur la terre et les hommes, laissant aux magistrats municipaux la faculté d’en déterminer les limites dans le présent instrument », Macé (L.), Catalogue raimondin (1112-1229). Actes des comtes de Toulouse, ducs de Narbonne et marquis de Provence, Toulouse, Archives municipales de Toulouse, 2008, p. 385 (acte n° 534).
26 A. M. T., AA 27/61, fos 258-259. Jugement rendu par nosseigneurs les commissaires du roi, sur le dénombrement de la ville de Toulouse du 10 avril 1688. Indiquons qu’en 1696 il fut procédé à un nouveau bornage (A. M. T., CC 2717 ; DD 6 et FF 145). M. Mousnier, P.-H. Billy, « Dura lex, sed dex ! De la borne au territoire, variations sur le dex du XIIe au XVe siècle », in B. Cursente, M. Mousnier dir., Les territoires du médiéviste, Rennes, P. U. R., 2005, pp. 237-268. Les citations non référencées relatives au dex sont tirées de cette publication.
27 Q. Cazes, H. Molet, « Portrait général », in J. Catalo, Q. Cazes dir., Toulouse au Moyen Âge..., op. cit., p. 49.
28 J.-A. Soulatges, Coutumes de la ville, gardiage et viguerie de Toulouse, Toulouse, Dupleix et Laporte, 1770, pp. 164-165. À prolonger avec A. Tardif, Le droit privé au XIIIe siècle d’après les coutumes de Toulouse et de Montpellier, Paris, A. Picard, 1886, pp. 11-12.
29 G. Lavedan, « Borne de limite territoriale de la ville », in F. Bordes dir., Toulouse, parcelles de mémoire..., op. cit., p. 185.
30 L. Macé, Catalogue raimondin..., op. cit., p. 385 (acte n° 534).
31 J.-A. Soulatges, Coutumes de la ville, gardiage et viguerie..., op. cit., pp. 162-163.
32 A. M. T., AA 5/21 et 22.
33 A. M. T., AA 5/20.
34 F. Galabert, Répertoire numérique des Archives, op. cit., t. I, p. 199.
35 En 1731, le chroniqueur des Annales manuscrites rapporte qu’il y avoit depuis plusieurs années un procès entre le sindic de la ville et le sieur de Cominhian, payeur des gages de MM. du Parlement. Il s’agissoit de sçavoir si un moulin possedé par le sieur de Cominhian sur la riviere de Lers [l’Hers] estoit, ou n’estoit point dans le gardiage de la ville de Toulouse. Le sieur de Cominhian soutenoit la negative, en quoy il paroissoit incontestablement bien fondé. Ainsy les capitouls cherchèrent a finir cette affaire a l’amiable. Le Conseil de ville leur en donna le pouvoir par deliberation du 22 may qui feut suivie d’une transaction utile a la ville, parcequ’au moyen de cet acte elle epargna des depenses et des fraix considerables, A. M. T., BB 283, f° 299.
36 A. M. T., FF 145.
37 A la demande du collège Sainte-Catherine de Toulouse, le Conseil d’État rendit un arrêt (5 juillet 1774) portant délimitation des taillables du capitoulat Saint-Barthélemy et de la communauté de Ramonville-Saint-Agne, A. M. T., AA 31/143.
38 A. M. T., FF 160.
39 Ib.
40 Q. Cazes, H. Molet, « Portrait général », in J. Catalo, Q. Cazes, dir., Toulouse au Moyen Age..., op. cit., p. 48.
41 La viguerie toulousaine, à l’instar des autres vigueries du royaume (à l’exception de la Provence), fut emportée par l’édit d’avril 1749 qui fut publié dans les rues de Toulouse le 26 août suivant. Les attributions du viguier furent réparties entre le sénéchal et les capitouls. « Il fut procédé à l’estimation de l’office supprimé et à la proportion des attributions recueillies par l’un et les autres, afin que chacun d’eux pût en conséquence indemniser le viguier : le total fut estimé à 47.300 livres sur quoi la ville fut condamnée à payer 20.000 livres et les officiers de la sénéchaussée 27.300 livres ». R. Sicard, Toulouse et ses capitouls sous la Régence. L’administration capitulaire sous l’Ancien Régime, thèse de Droit, Faculté de Droit de Toulouse, 1952, Toulouse, imp. de la Préfecture, 1953, p. 135.
42 S. d’Olive, Œuvres. Lyon, Simon Rigaud, 1655, p. 568 ; J.-A. Soulatges, Coutumes de la ville, gardiage et viguerie de Toulouse, op. cit., p. 164.
43 J.-A. Soulatges, Coutumes de la ville, gardiage et viguerie …, op. cit., p. 159.
44 M. Gebhart, C. Mercadier, L’octroi de Toulouse à la veille de la Révolution, Paris, éd. CNRS, 1967.
45 J.-A. Soulatges, Coutumes de la ville, gardiage et viguerie..., op. cit., p. 159.
46 J.-L. Laffont, Policer la ville. Toulouse, capitale provinciale au siècle des Lumières, thèse d’histoire nouveau régime, Université de Toulouse-Le Mirail, 1997, t. I.
47 Pour plus de détails sur les capitaines au fait de la santé : J.-L. Laffont, « Les cadres institutionnels de la médecine à Toulouse au siècle des Lumières », in D. Foucauld, C. P. Lile éd., Toulouse médical au XVIIIe siècle, Actes du colloque du Centre d’Etudes d’Histoire de la Médecine, Toulouse, 14 octobre 2006, Toulouse, éd. CNRS, 2010, pp. 68-75.
48 P. de Saint-Jacob, Les paysans de la Bourgogne du nord au dernier siècle de l’Ancien Régime, Paris, rééd., 1995, p. 277. F. Quellier, « Le contrôle des messiers par la communauté villageoise en Île-de-France au XVIIIe siècle », in L. Feller dir., Contrôler les agents du pouvoir. Limoges, Pulim, 2005, pp. 357-372.
49 On lit par exemple : « Ce titre fait l’énumération des lieux qui sont compris dans le gardiage et banlieue de Toulouse (...) », J.-A. Soulatges, Coutumes de la ville, gardiage et viguerie de Toulouse..., op. cit., p. 164.
50 J.-A. Soulatges, Coutumes de la ville, gardiage et viguerie..., op. cit., p. 164.
51 M. Bochaca, La banlieue de Bordeaux..., op. cit., p. 8.
52 J. Csergo, « Loisirs périurbains et représentations de la banlieue parisienne, fin XVIIIe-XIXe siècle », in Sociétés et représentations, t. XVII, 2004, n° 1, p. 16.
53 Avec l’ordonnance du 30 octobre 1726, portant règlement pour le recurement des fossés des maisons, jardins et terres aboutissant aux grands chemins et notamment du chemin qui va de la porte Montoulieu d’un cotté au pont de Montaudran sur le Canal Royal, de l’autre a la rue d’Auzat, et de 36 Ponts et depuis le commencement de ladite rue jusques a la fin vers la porte du Château, comme aussi le recurement des fossés de la rue du faubourg appelée de Trois Canelles allant a Cugnaux jusques a l’extremitté du gardiage ou banlieue [c’est nous qui soulignons], et des grands chemins allant a Cornebarieu, A. M. T., BB 159, fos 25v°-26v°.
54 Voir : 12 mai 1742. Ordonnance de police faisant inhibition à tous marchands forains et étranger de vendre ni débiter dans la ville et banlieue aucune espèce d’estampe, cartes et autre, hors les temps des foires, A. M. T., FF 474/60.
55 26 janvier 1778. Ordonnance de police portant injonction aux mendians etrangers, valides ou invalides, de l’un et de l’autre sexe, aux vagabonds et gens sans aveu, de vuider la ville et banlieue dans trois jours et défenses aux habitans qui leur donnent retraite de les laisser séjourner dans leurs maisons, A. M. T., BB 161, pp. 270-277 ; BB 169, pp. 79-85.
56 Voir, par exemple, l’ordonnance de police du 11 mars 1784 enjoignant à tous particuliers de la ville ou gardiage de faire enterrer aux lieux destinés tous les bœufs, chevaux et autres animaux leur appartenant qui viendront à mourir dans leurs maisons ou ailleurs, préalablement en avoir fait la dénonce au greffe de la police, sous peine de cinquante livres d’amende, A. M. T., BB 163, fos 107-108.
57 H. Veillard-Baron, Banlieues et périphéries. Des singularités françaises aux réalités mondiales, Paris, Hachette supérieur, 2011 ; 2de éd. augmentée, 2013, p. 15.
58 Initialement, les pouvoirs du viguier étaient très étendus : outre un pouvoir militaire qui tenait dans son autorité sur la levée du ban et de l’arrière-ban, comme le sénéchal, il était investi de pouvoirs judiciaires, policiers et administratifs. En matière judiciaire, la cour du viguier était compétente en première instance au civil comme au criminel. Dans le prolongement de ces attributions, le viguier jouissait d’un pouvoir réglementaire en fait de police et disposait d’une main forte. Enfin, en matière administrative, son autorité portait essentiellement sur le contrôle des élections des consuls des communautés dépendant de sa juridiction, dont Toulouse. C’est ainsi qu’il faisait tous les ans (25 novembre) la semonce à l’Hôtel de ville pour signifier aux capitouls le terme de leur mandat et leur enjoindre de nommer leurs successeurs. Une fois nommés, les nouveaux capitouls devaient prêter serment entre les mains du viguier, lequel était membre de droit des divers conseils constituant l’administration capitulaire. Ainsi était-il étroitement impliqué dans la vie municipale toulousaine. Ce faisant, ses diverses attributions empiétaient sur celles des capitouls, situation qui ne pouvait que générer des tensions et des conflits de compétence et de préséance entre les deux institutions, lesquels ne manquèrent effectivement pas de se produire tout au long de leur histoire. Ce qui subsiste des archives de cette institution se trouve aux Archives départementales de la Haute-Garonne en attente de son historien : 6 B 11 à 49.
59 Entre 1597 et 1749, cinq viguiers se succédèrent : Pierre de Rabaudy, nommé le 22 octobre 1597 ; Jean de Rabaudy, nommé le 25 juillet 1614 ; Bernard de Rabaudy, nommé le 24 novembre 1652 ; Jean-François de Rabaudy, nommé le 3 avril 1700 ; Pierre de Rabaudy, nommé le 9 octobre 1722.
60 R. Sicard, Toulouse et ses capitouls sous la Régence. L’administration capitulaire sous l’Ancien Régime, thèse de droit, Faculté de Droit de Toulouse, 1952. Toulouse, imp. de la Préfecture, 1953, pp. 132-132.
61 G. Cayron, Le parfait praticien françois, divisé en trois parties. Tolose, 1645, pp. 209-210 ; Tolose, Jean Boude, 2de éd., 1654. Tolose, Arnaud Colomiez, 3e éd., revue, augmentée et corrigée, 1655. Tolose, R. Bosc, 4e éd. revue et augmentée, 1660. La 5e édition, « revue, augmentée et corrigée de plusieurs fautes qui s’etoient glissées aux precedentes impressions », est faite (cas unique à notre connaissance dans les publications des anciens juristes toulousains) par trois imprimeurs de Toulouse : Jean Boude et Bernard Dupuy, Dominique Camuzat, H. Leglise et E. Trevenay. Jean-Paul Poisson a donné une présentation générale de cet ouvrage : « Le parfait praticien François de Gabriel Cayron. Introduction à une analyse de son contenu et plaidoyer pour l’étude des ouvrages de pratique juridique », in J.-L. Laffont dir., Visages du notariat dans l’histoire du Midi toulousain (XIVe-XIXe siècles), Actes du colloque de Toulouse, 20 septembre 1991, Toulouse, P. U. M., 1992, pp. 163-205.
62 Voir J. Thomas, « Toulouse, capitale judiciaire à l’époque moderne : un essai de bilan historiographique et cartographique », in Histoire de la Justice, 2011, n° 21, p. 79.
63 Pour une vue générale : G. A. de Toulza, L. Peyrusse, B. Tollon, Châteaux en Haute-Garonne. Dremil-Lafage, 1994. Pour des études de cas, voir, par exemple : J. Gaillac, Les demeures de la famille Dubarry dans la région toulousaine. Architecture et décoration, mémoire de maîtrise d’histoire de l’art, U. T. M., 1973, 2 vol ; t. I, pp. 107-117 (pour le domaine de la Reynerie) ; pp. 122-128 (pour celui de Purpan). M.-N. Fruneau, La sculpture dans les parcs et jardins de la région toulousaine au XVIIIe siècle, mémoire de maîtrise d’histoire de l’art, U. T. M., 1989. Voir aussi, du même auteur : « Le parc du château Maniban à Blagnac au XVIIIe siècle », in Toulouse et le Midi toulousain entre terre et ciel du Moyen Âge à nos jours, op. cit., pp. 341-361.
64 Pour un témoignage sur cette vie mondaine : baron Lamothe-Langon, Mémoires et souvenirs d’un pair de France, Paris, 1829, t. I, pp. 25-26. Cette question a été abordée par R. Forster (cf. The nobility of Toulouse in the eighteenth century. A social and economic study, Baltimore, 1960, notamment : pp. 19 et sq. et pp. 156-157) ; voir aussi : J. Bastier, La féodalité au siècle des Lumières dans la région de Toulouse (1730-1790), Paris, 1975, pp. 34-43. Une restitution vivante de cette sociabilité a été donnée par G. Bernet (cf. « La vie au château de Tournecoupe sous Louis XV (1743-1750) », in Bulletin de la Société Archéologique, Historique et Littéraire du Gers, t. XCV, 1995, n° 1, pp. 9-32).
65 S. d’Olive, Œuvres, op. cit., p. 569.
66 « Au fur et à mesure de ses besoins en ressources financières, le roi aliénait la justice sur les fiefs qui relevaient de lui directement et qui jusque-là était exercée en son nom par le viguier », R. Sicard, Toulouse et ses capitouls sous la Régence, op. cit., p. 135 ; voir aussi pp. 132-132.
67 J.-L. Laffont, Policer la ville..., op. cit., t. I.
68 M. Gebhart, C. Mercadier, L’octroi de Toulouse à la veille de la Révolution, Paris, Imprimerie nationale, 1967, p. 29. M. Taillefer, Vivre à Toulouse sous l’Ancien Régime, Paris, Perrin, 2000, p. 35.
69 G. Bernard, Un siècle en banlieue toulousaine, Toulouse, Empreinte éd., 2002, p. 10. Voir aussi : J. Coppolani et al., Toulouse et son agglomération, Paris, La documentation française, 1984, pp. 11-12.
70 Almanach du département de la Haute-Garonne, Toulouse, Baour, 1793, p. 43.
71 F. Comte, « Qu’est-ce que la banlieue à Angers ? (XIIIe-XVIIIe siècles) », in P. Haudrere dir., Pour une histoire sociale des villes. Mélanges offerts à Jacques Maillard, Rennes, P. U. R., 2006, p. 227.
72 J.-L. Laffont, Policer la ville..., op. cit., t. I.
73 Ibid., et : J.-L. Laffont, « La conception de la police et de son exercice selon les magistrats municipaux de Toulouse sous l’Ancien Régime », in Revue Internationale de Criminologie et de Police Technique, 1999, n° 3, pp. 338-361.
74 M. Bochaca, La banlieue de Bordeaux..., op. cit., p. 8. À prolonger, avec du même auteur : « Banlieues et détroits municipaux : les espaces suburbains soumis à la juridiction des communes du Bordelais (XIIIe-XVIe siècles) », in H. E. S., t. XV, 1996, n° 3, pp. 353-365.
75 Les données des procès-verbaux de la série FF des A. M. T. sont concordantes à cet égard avec celles tirées des archives du tribunal criminel des capitouls (A. D. Haute-Garonne, sous-série 101 B) qui ont été abondamment explorées par les chercheurs toulousains ; citons plus particulièrement : J. Abrami, La vie urbaine à Toulouse à travers les procédures criminelles des capitouls, 1773-1774-1775, mémoire de maîtrise d’histoire, U. T. M., 1991. S. Aubin, La prostitution à Toulouse dans la seconde moitié du XVIIIe siècle, mémoire de maîtrise d’histoire, U. T. M., 1996. C.-J. Boules, La délinquance féminine d’après la juridiction des capitouls dans la période 1750-1790, D. E. A. d’histoire du Droit et des Institutions, Université de Toulouse I, 1994. J.-M. Bourrousse, Les débits de boisson à Toulouse dans la seconde moitié du XVIIIe siècle, mémoire de maîtrise d’histoire, U. T. M., 1995. B. Fabier, La police des métiers à Toulouse au XVIIIe siècle, de l’apparition du lieutenant général de police dans les villes importantes, en 1699, à la loi d’Allarde abolissant les corporations, le 2 mars 1791, mémoire de maîtrise d’histoire, U. T. M., 1998. E. Frixtalon, Les auberges, cabarets, tavernes et cafés à Toulouse dans la première moitié du XVIIIe siècle, mémoire de maîtrise d’histoire, U. T. M., 1995. V. Mespoulet, Toulouse au milieu du XVIIIe siècle. Espace et modes de vie urbains (1750-1753), mémoire de maîtrise d’histoire, U. T. M., 1986. S. Naluski, La délinquance féminine à Toulouse au XVIIIe siècle. 1730-1732 et 1780-1782, mémoire de maîtrise d’histoire, U. T. M., 2000. C. Reynold de Seresin, Jeu, joueurs et répressions à Toulouse au XVIIIe siècle, mémoire de maîtrise d’histoire, U. T. M., 1993.
76 J.-L. Laffont, Policer la ville..., op. cit., t. I et II.
77 F. Boussat, Projet d’embellissement pour le faubourg Saint-Cyprien à Toulouse à la fin du XVIIIe siècle, mémoire de maîtrise d’histoire de l’art, U. T. M., 1996, 2 vol. G. Costa, Les plans d’urbanisme pour Toulouse au milieu du XVIIIe siècle, thèse de Droit, Faculté de Droit de Toulouse, 1953.
78 A. M. T., BB 283, f° 334. Annales manuscrites de l’année 1734. Pour plus de détails sur la justice sommaire du capitoulat : J.-L. Laffont, Policer la ville..., op. cit., t. I.
79 Ainsi, grâce à ce tribunal gratuit, les capitouls étaient-ils fiers de pouvoir éloigner les procès source feconde de ruine des citoiens et des calamités qui se passent dans les familles. Les contestations des parties se terminoient a peu de fraix, A. M. T., BB 283, f° 470, Annales manuscrites de l’année 1743.
80 N. Marque, « Résider dans le faubourg Saint-Étienne, de l’ouverture du Canal du Midi à la chute du rempart (fin XVIIIe-début XIXe siècle) », in B. Suau, J.-P. Amalric, M. Olivier éd., Toulouse, métropole méridionale..., op. cit., t. I, pp. 199-206. L. Théau, La vie quotidienne du faubourg Saint-Cyprien de Toulouse sous l’Ancien Régime. Approche topographique et démographique du faubourg Saint-Cyprien de Toulouse de 1680 à 1790, mémoire de Master I d’histoire, U. T. M., 2006.
81 A. Monrozies-Blanchard, « Le cadastre toulousain de 1680 », in B. Suau, J.-P. Amalric, M. Olivier éd., Toulouse, métropole méridionale..., op. cit., t. I, pp. 49-64. A. Monroziès, « Le cadastre toulousain de 1680 : étude historique et statistique », in Annales du Midi, t. CXV, 2003, n° 244, pp. 515-534. Ces publications reprennent le mémoire de l’auteur : Un cadastre au XVIIe siècle : Toulouse hors les murs vers 1685. Étude historique et méthodologique, mémoire de maîtrise d’histoire, U. T. M., 2000, 2 vol.
82 Ce constat vaut aussi pour l’étude démographique de la population ; cf. J.-L. Laffont, « Relecture critique de l’évolution de la population toulousaine sous l’Ancien Régime », in Histoire, Économie, Sociétés, t. XVII, 1998, n° 3, pp. 455-478.
83 La monographie consacrée au village de Lardenne par l’abbé R. Corraze aurait pu constituer l’exception qui confirme la règle ; mais le gardiage n’y apparaît que dans le titre de la publication... Abbé R. Corraze, Lardenne, gardiage de Toulouse, Montauban, 1939.
84 J.-L. Laffont, « Toulouse et la Garonne : la remise en cause d’un couple pluriséculaire (fin XVIIe-milieu XVIIIe siècle) », in Le Canal du Midi et les voies navigables dans le Midi de la France. Actes du Le Congrès de la Fédération des Sociétés Académiques et Savantes Languedoc-Pyrénées-Gascogne, Castelnaudary, 27-29 juin 1997, Carcassonne, 1998, pp. 163-182.
85 Zone de Peuplement Industriel et Urbain. Concept crée en 1962 par l’Insee pour mesurer l’influence des unités urbaines sur les espaces ruraux. Par définition, chaque unité urbaine a une seule ZPIU.
86 CERTU, Le périurbain. Quelle connaissance ? op. cit., p. 16.
Auteur
Maître de conférences, Université de Perpignan Via Domitia, EA 7397-Centre de recherches sur les sociétés et les environnements méditerranéens (CRESEM)
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