L’aide à l’Espagne républicaine des Fédérations des mineurs britanniques et français et de l’UD CGT des Hautes-Pyrénées étudiée à partir d’une action spécifique en Bigorre
p. 237-250
Texte intégral
1Au cours de l’été 1939, alors que 1 819 réfugiés de la guerre d’Espagne résident en Bigorre1, une trentaine d’orphelins de mineurs des Asturies s’installent dans la banlieue tarbaise, au château d’Urac, propriété de la Fédération nationale des travailleurs du sous-sol CGT (FNTSS).
2Fait intéressant, l’acquisition de ce château concrétise un geste international de solidarité avec l’Espagne républicaine. Elle s’est, en effet, réalisée au printemps 1939 en vue d’accueillir ces enfants et grâce à une contribution très substantielle de la fédération des mineurs de Grande-Bretagne (MFGB) et le soutien de l’UD CGT des Hautes-Pyrénées.
3La description du processus international de solidarité qui a conduit à l’acquisition de ce château constituait donc le terrain initial de notre recherche qui nous a révélé, par ailleurs, que ce geste de solidarité n’était pas isolé pour ces organisations. Ce constat nous a alors amené à tenter de cerner la portée réelle de l’aide humanitaire à l’Espagne républicaine de chacune d’elles et à nous interroger, enfin, sur le lien entre action humanitaire et action politique que sous-tend la question de la non-intervention.
I -Une maison d’accueil pour les orphelins de mineurs des Asturies en Bigorre
4En mai 1938, lors du congrès international des mineurs, au Luxembourg, la direction de la MFGB, par la voix d’Arthur Horner, membre de son comité exécutif (CE), adresse un message à l’ensemble de la corporation minière on ne peut plus significatif sur les perspectives nouvelles de l’aide en faveur des républicains espagnols qu’elle entend désormais lui demander d’assumer : « Considérons-nous, nous-mêmes, comme des pères et des mères adoptifs et qu’aucun de nous ne regrette ou ne soit honteux de saisir cette opportunité qui se présente en 1938 de faire quelque chose qui sera inscrit dans les pages de l’histoire »2.
5Cette déclaration se situe peu de temps après la rencontre à Barcelone entre Joseph Jones, président de la MFGB, et des responsables de l’UGT qui viennent de lui confier l’ampleur des difficultés auxquelles se heurtent les républicains dans leur combat3. La mission du gouvernement espagnol consiste, en effet, non seulement à repousser « la triple intervention de Franco, d’Hitler et de Mussolini », mais aussi à « soutenir l’activité économique du pays » et, enfin, à « protéger la population civile », tâche compliquée par une lourde responsabilité à l’égard de quantités d’orphelins dont le nombre s’est considérablement accru depuis la grande bataille des Asturies.
6Dans ces conditions, la MFGB estime, tout naturellement, qu’un effort supplémentaire de solidarité de la corporation devient nécessaire et que, dorénavant, l’argent collecté doit « en premier lieu, servir à prendre en charge les 4 600 orphelins des mineurs des Asturies »4.
7Afin d’impulser le mouvement dans ses propres rangs, elle institue une contribution de 2s. 6d. par membre (environ 22 f de l’époque)5. Ce qui lui permet d’envisager, au cours de l’été, de prendre en charge, dans des foyers qui leur seront spécialement réservés, en France et en Espagne, 1 000 orphelins de 6 à 12 ans, pour une période d’au moins 7 ans « quelle que soit l’issue de cette tragédie »6. C’est ainsi que le 21 septembre 1938, deux maisons d’accueil, de 100 enfants chacune, seront inaugurées en Catalogne7. Mais l’implantation de foyers sur le territoire français se heurtera à quelques obstacles.
8Selon la procédure arrêtée, début septembre, entre les membres du comité d’aide à l’Espagne de la MFGB et W. Schevenels, secrétaire général de la FSI, partie prenante à ces opérations, ce dernier rencontre à Paris Pierre Vigne, secrétaire général de la FNTSS, qui accepte de collaborer à cette action de solidarité8. Mais le gouvernement espagnol se révèle fort réticent pour autoriser l’expatriation des 800 autres orphelins9. Il préfère que ces derniers soient placés dans des foyers récemment ouverts en Espagne, dans le cadre d’un schéma général de secours aux enfants établi avec la FSI, tout en conservant l’appui financier de la MFGB. Celle-ci, dans un premier temps, donne son accord, en dépit des pressions de la FNTSS10. La MFGB redoute, en effet, qu’en cette période de dislocation de la gauche en France, « un gouvernement anti-Front populaire » ne soit constitué dans ce pays et que par voie de conséquence, les ministres de l’Intérieur et des Affaires étrangères, habilités à accorder leur agrément pour l’implantation de foyers sur le territoire français, rejettent la requête. Par la suite, la rapide avance des troupes franquistes en Catalogne compromettra dangereusement l’existence même des foyers installés dans cette région.
9Dès lors, le gouvernement républicain accueille, non sans satisfaction, le projet d’établissement d’une maison en France pour y héberger des orphelins de mineurs espagnols11. Par ailleurs, les obstacles juridiques redoutés par la MFGB se trouvent anéantis puisque les gouvernements français et britanniques coopèrent désormais à la question des réfugiés d’Espagne12.
10Le 14 février 1939, un accord est alors conclu, à Paris, pour l’achat d’un foyer dans le sud de la France, entre W. Lawther, nouveau président de la MFGB assisté d’A. Horner, Pierre Vigne représentant la FNTSS et W. Schevenels, la FS113. La FNTSS s’engage à apporter à cette opération une « contribution substantielle » et la MFGB à octroyer un don de 20 000 livres (environ 3 500 000 F de l’époque), envoyé d’ailleurs sans délai aux mineurs français, pour l’entretien de 300 personnes pendant 2 ans et pour contribuer à l’acquisition et à l’équipement du château d’Urac14, déniché par l’UD CGT des Hautes-Pyrénées afin de les accueillir15.
11L’UD, qui a démontré tout au long du conflit sa détermination dans la défense de la cause de la République espagnole16, sollicitée par Champetier, un responsable de l’Union minière CGT du Gard, s’était avec dévouement mise à la tâche en vue de trouver un bâtiment tout à fait « convenable » selon le vœu maintes fois exprimé par les mineurs britanniques17. Ce château répondait totalement à ce souhait
12C’est ainsi que le 8 avril 1939, la FNTSS, représentée par Pierre Vigne et en présence de Victorin Duguet, est devenue propriétaire du château d’Urac18. Acte de solidarité internationale avec l’Espagne républicaine dont le reflet apparaît dans la composition du conseil de gestion de ce foyer : Pierre Vigne (FNTSS), Amador Fernandez et Bélarmino Tomas (UGT), Ebby Edwards (MFGB) et W. Schevenels pour la FSI à laquelle étaient affiliées ces diverses organisations19.
13Mais c’est seulement à la fin du mois d’août 1939, qu’une trentaine d’orphelins de mineurs espagnols, la plupart accompagnés de leur mère, s’installeront dans cette « maison d’accueil des mineurs » car les travaux d’aménagement des locaux, dont l’UD fut le maître d’œuvre, ne purent être entrepris qu’à l’expiration des délais stipulés dans l’acte notarié20.
14Mais cette action spécifique de solidarité des fédérations des mineurs britanniques et français, qui a reçu l’appui de l’UD CGT, s’inscrit dans un cadre plus vaste d’aide humanitaire en faveur de la République espagnole déployée par chacune de ces organisations.
II – Ampleur et modalités de l’aide humanitaire
a) Une aide multiforme
15Pour la corporation minière de France et de Grande-Bretagne, l’axe prioritaire de l’effort de solidarité fut orienté, sans nul doute, vers la prise en charge des enfants de leurs camarades espagnols disparus se concrétisant notamment par l’achat d’un foyer en Bigorre. Mais nombre d’autres gestes humanitaires, plus ou moins oubliés, ont été également accomplis comme en témoignent, d’abord, quelques exemples fournis par les archives des mineurs britanniques.
16Ces archives révèlent, en effet, une action déterminée et diversifiée, de la part de la MFGB, qui se traduit dès la fin de 1937 par une des participations les plus élevées au Fonds international de solidarité (FIS), selon son vice-président21. Par la suite, la contribution de 2s. 6d. par membre permettra d’élargir le champ de solidarité des mineurs britanniques22
17La MFGB, très sensible aux motivations des « hommes courageux » qui se sont enrôlés dans les Brigades internationales, a versé plus de 2 246 livres au comité de Grande-Bretagne d’aide aux familles des combattants et des blessés et a affecté 2 000 livres à un fonds créé après le rapatriement des brigadistes britanniques pour soutenir les familles de ceux « qui ont perdu leur vie en Espagne pour la cause de la démocratie ». Plus de 3 324 livres ont été utilisées pour l’envoi de 2 805 tonnes de charbon à destination de Valence, envoi dont se sont activement occupés les mineurs du sud du Pays de Galles. Parmi d’autres secours attribués aux républicains espagnols durant l’année 1938, signalons le don de 200 livres à un comité chargé de soulager la détresse de « 54 familles de mineurs des Asturies » dont la moitié devait être utilisée pour l’achat de laine par les comités de femmes du parti travailliste, chargées de tricoter des vêtements chauds destinés aux femmes et aux enfants espagnols. Citons, aussi, un versement de 5 000 livres au FIS à la demande des TUC et la mise en réserve de 10 000 livres, pour parer à toute éventualité dans le cadre de l’action de solidarité avec l’Espagne républicaine23
18La contribution de la FNTSS à cette œuvre humanitaire semble, quant à elle, avoir été plus limitée. Les mineurs français ont répondu à l’appel « Au secours du peuple espagnol » lancé, en juillet 1936, par la CGT par lequel celle-ci invitait ses organisations à envoyer des « fonds (…) pour assurer le ravitaillement de la population, secourir les blessés, panser les plaies de la guerre civile »24. A partir de février 1937, faisant suite à « une lettre des camarades mineurs espagnols des Asturies », la FNTSS a édité un timbre de solidarité de 1 franc en vue d’apporter « son aide matérielle à l’égard des glorieux combattants asturiens, de leur femme et de leurs enfants »25. A la fin de l’été, 130 630,50 F ont ainsi été recueillis26. Ultérieurement, après la défaite républicaine dans les Asturies, une souscription sera lancée et au printemps 1938, le Congrès fédéral d’Alès décidera d’« une journée nationale de souscription »27. Déjà, fin octobre 1937, « des dizaines de milliers de francs ont été collectés », écrit Victorin Duguet28qui impulse avec une énergie toute significative l’action de solidarité comme le fait, de son côté, la direction de l’UD CGT29
1930.
20Cet accueil de réfugiés et de blessés effectué en majorité par des militants de la CGT n’a pu s’accomplir qu’au moyen de collectes permanentes. Deux mille francs par jour, selon l’UD, ont été, en effet, nécessaires pour assurer les secours : denrées alimentaires, notamment, mais aussi location de mulets pour le transport des blessés et à partir de la mi-avril, approvisionnement des miliciens de la 43e division du commandant Antonio Beltran. Retranchés dans la « poche » de Bielsa avec la population de la vallée de la Cinca qui les soutient, ils résisteront jusqu’à la mi-juin, grâce uniquement aux convois de ravitaillement acheminés quotidiennement à dos de mulets par les sentiers de haute-montagne. Fruit de la solidarité à laquelle de nombreuses organisations locales ou non se sont associées, l’UD a, néanmoins, largement impulsé ce mouvement, qu’elle a géré indépendamment de toutes directives confédérales.
b) La tendance à une organisation et à une gestion autonomes de l’aide
21Cette tendance apparaît en observant la mise en œuvre des actions de solidarité de chacune des organisations qui s’affranchissent ainsi de la tutelle des centrales syndicales auxquelles elles sont affiliées31. Cette autonomie résulte des contacts directs noués entre des responsables de l’UGT et des secrétaires de ces organisations. Rapports permanents depuis le début du conflit avec des militants de la CGT des Hautes-Pyrénées, rencontres à Paris ou outre-Pyrénées avec les dirigeants des fédérations des mineurs britanniques ou français, pour plus d’efficacité dans la solidarité32.
22C’est ainsi que le produit du timbre édité par la FNTSS lui a permis de fournir directement au syndicat des mineurs des Asturies « des marchandises de première nécessité », dans les meilleurs délais33. Au printemps 1938, dans le cadre du renforcement de l’effort de solidarité de la MFGB, celle-ci a créé son propre fonds de solidarité et constitué un comité d’aide à l’Espagne doté de pouvoirs réels34. Aussi, sauf en de rares exceptions, les dons de cette fédération ont-ils été versés par ce Comité aux organismes demandeurs et non point à la FSI par le biais des TUC.
23Efficacité de l’action, certes, mais aussi contrôle de l’utilisation des dons ont également guidé les responsables de la MFGB. Son comité exécutif a, en effet, désigné à l’automne 1938, le président et le secrétaire de la fédération, déjà membres du conseil d’administration des deux foyers d’orphelins établis en Catalogne, à des fonctions similaires dans l’organisme chargé de gérer les nouveaux foyers qui auraient dû être créés en Espagne, afin d’être en mesure de surveiller à tout moment « les intérêts et le bien-être des orphelins de mineurs »35. Cette volonté de la MFGB d’assumer pleinement son action humanitaire s’exprime également au sein de la direction de l’UD CGT36.
24Engagée, dès le début du conflit, dans des actions locales de solidarité qu’elle contrôlait, l’UD a relégué au second plan l’« Appel au secours du peuple espagnol » de la CGT. Au printemps 1938, sa nouvelle direction a pris, elle-même, l’initiative des opérations concernant l’accueil des réfugiés et le soutien à la 43e division : envoi d’une circulaire à ses organisations afin qu’un effort accru soit fourni par les syndiqués, délégation auprès de responsables confédéraux en vue de les sensibiliser à cette question, sans compter la complicité de Gustave Hourquet, nouveau secrétaire général de l’UD depuis février 1937, afin que des armes soient introduites dans les sacs de ravitaillement destinés aux miliciens. Ce dernier, souhaitant mieux maîtriser l’effort de solidarité de son organisation, s’était déjà, peu après sa nomination à cette fonction, désolidarisé de l’action entreprise par le comité régional des unions CGT du Midi de la France, créé en septembre 1936 par la CGT, afin « d’organiser la solidarité en faveur des familles réfugiées en France des combattants espagnols ». G. Hourquet nous a confié qu’il préférait entraîner ses troupes dans des actions décidées localement plutôt que de répondre à des initiatives, émanant d’organisations fortement teintées de réformisme, trop timides par rapport aux nécessités inhérentes à la politique de non-intervention.
III – Aide humanitaire et soutien politique
a) Aide humanitaire et lutte pour la paix
25Les appels à l’aide humanitaire émanant des fédérations des mineurs britanniques et français ainsi que de l’UD CGT sont sans ambiguïté sur la dualité de leur action en faveur de la République espagnole. Ainsi, pour les organisations de la CGT, qui ont fait leur l’appel confédéral de juillet 1936, la « solidarité doit être agissante et efficace » car le « triomphe des rebelles espagnols signifierait pour tous les peuples un accroissement du péril fasciste (…) un danger pour la paix »37. De façon quelque peu lyrique, Joseph Jones, au nom de la MFGB, exhorte l’ensemble de la corporation minière à toujours garder à l’esprit au cours de cette action un dessin qui l’a frappé, représentant « un petit homme transpirant, luttant, trébuchant mais continuant imperturbablement à monter sur une montagne très abrupte, en portant sur ses épaules l’Atlas du monde [car] ce petit personnage portant ce fardeau symbolise le gouvernement espagnol et la charge que ce gouvernement essaie ainsi héroïquement de supporter représente la liberté non seulement des peuples des pays démocratiques d’Europe mais aussi du monde entier »38.
26La lutte du peuple d’Espagne vise donc non seulement à sauvegarder la démocratie mise en danger par le pronunciamiento mais aussi à maintenir la paix dans le monde ébranlée par la montée du fascisme en Europe avec pour corollaire les risques d’un conflit international. Cette conception de l’enjeu qui se joue en Espagne est également partagée par les organisations de gauche, en France à tout le moins. En témoigne, par exemple, un télégramme adressé au président Azaña à l’issue d’un meeting organisé par le comité départemental de Front populaire des Hautes-Pyrénées par lequel « Dix mille Tarbais » lui promettent de déployer tous leurs efforts pour l’aider « dans cette lutte héroïque » qu’il mène « pour le triomphe de la liberté, de l’ordre et de la paix »39.
27C’est en effet, par de nombreux messages de sympathie de ce type, accompagnés, à l’occasion, du produit de collectes, que s’exprime le soutien aux républicains espagnols. Pourtant, en dépit de ce soutien, qu’ils apprécient, ces derniers ont l’impression d’être abandonnés et ne comprennent pas « l’indifférence des travailleurs » des autres Etats démocratiques dans ce conflit Un sentiment, manifesté par des responsables de l’UGT lors de rencontres avec le président de la MFGB ou avec le secrétaire de l’UD CGT, auquel ces responsables syndicaux adhèrent pleinement40.
28« Nous avons envoyé quantité de télégrammes félicitant le gouvernement espagnol et les travailleurs d’Espagne pour leur splendide résistance mais pour chaque télégramme que nous avons envoyé, Hitler et Mussolini ont envoyé des tanks, des canons, des munitions, des navires, des avions et aussi des hommes », telle est l’opinion formulée en 1938 par Joseph Jones devant la corporation minière afin de la galvaniser dans une lutte résolue pour soutenir la République espagnole, c’est-à-dire en fait, dans une lutte contre la politique de non-intervention41.
b) La politique de non-intervention en question
29« L’accord international des puissances de s’abstenir d’envoyer des armes en Espagne a été conclu pour écarter le danger d’une guerre universelle et ne peut être maintenu qu’autant qu’il est loyalement observé par tous », déclarent dans une résolution commune du 28 septembre 1936 la FSI et l’IOS42. Ces deux centrales syndicales internationales, tout en rappelant que « conformément aux règles constantes du droit international, le gouvernement régulier et légal d’Espagne doit obtenir les moyens nécessaires à sa défense », formulent ainsi le souhait qu’après la violation de cette convention par l’Allemagne et l’Italie il soit procédé à « un nouvel examen de la situation par les autres Etats ».
30Les fédérations des mineurs britanniques et français ainsi que l’UD des Hautes-Pyrénées partagent cette opinion affirmée, dès le 8 septembre, par la commission administrative (CA) de la CGT43. Dans une motion, celle-ci demandait, en effet, « au gouvernement français de reconsidérer, en accord avec le gouvernement anglais et les autres gouvernements démocratiques, la politique de neutralité » tandis que les responsables confédéraux œuvraient auprès « des camarades anglais » afin d’engager leurs organisations dans une action similaire en raison de l’attitude du gouvernement britannique dans ce conflit.44. Une attitude fermement dénoncée, par ailleurs, par la MFGB qui n’hésite pas à proclamer qu’en s’abritant derrière la politique de non-intervention le gouvernement de Grande-Bretagne a « trahi les intérêts vitaux de ce pays afin d’empêcher la chute et la faillite du fascisme en Italie et en Allemagne » et l’accuse, en outre, d’avoir encouragé la France dans son renoncement au traité commercial sur les armes conclu en 1935 avec le gouvernement espagnol45.
31Mais la portée réelle de ces déclarations de principe mettant en cause, sans ambiguïté apparente, la politique de non-intervention est en fait altérée par des oppositions qui divisent la classe politique et le mouvement syndical sur la façon de combattre le fascisme.
32Au sein de la FNTSS, si le conseil national a adopté les 28-29 septembre 1936 la résolution de la CA de la CGT, par la suite son bureau se détache de cette position, glissant vers la thèse favorable à la non-intervention défendue, au CCN de la CGT des 7 et 8 décembre 1936, par Delmas du SN146. Le congrès des mineurs d’Alès se bornera effectivement à repousser « avec énergie la manière de pratiquer la non-intervention »47. Jusqu’à cette période, seul Victorin Duguet dénonce dans l’organe fédéral « cette duperie » qu’est la non intervention48. Au bureau de la FNTSS, V. Duguet est le seul membre du parti communiste. Isolé, il tente de défendre la position de son parti face aux quatre autres membres du bureau solidaires des « néo-pacifistes » groupés autour de « Syndicats », dont Pierre Vigne, le secrétaire général, qui influence largement les organisations fédérales. En apportent témoignage les résultats des votes de la motion sur la paix au congrès de Nantes de la CGT de novembre 1938. 58,50 % des voix de cette fédération se sont portées sur la « motion Delmas »49, autrement dit se sont montrées favorables à une politique de concessions face aux prétentions d’Hitler. Ce qui explique la position équivoque de cette fédération relativement au conflit espagnol.
33C’est seulement en novembre 1936 que la CA de l’UD, agitée par des soubresauts, approuve « la question de la reconsidération de la neutralité » de la CGT50. Mais c’est seulement aussi à partir de l’année suivante que la direction de l’UD dénonce, sans détours, « la non-intervention à sens unique », notamment au cours de meetings, placés « sous la présidence d’honneur des combattants républicains d’Espagne », qu’elle organise afin de sensibiliser la population haut-pyrénéenne au véritable enjeu de la guerre d’Espagne. Jusque-là, elle limitait son action à réclamer, dans des motions, « la levée du blocus pour les républicains ».
34Cette nouvelle orientation s’explique non seulement par la nomination de Gustave Hourquet, communiste, au poste de secrétaire général de cette organisation mais aussi par l’éloignement de la position de leur parti des membres socialistes du bureau de l’UD. Forte d’une solide majorité, puisque la « motion Delmas » ne recueillera au sein de l’UD que 18 % des voix dont celles des instituteurs, celle-ci s’efforce même d’entraîner la confédération dans une action plus déterminée sur cette question. Ainsi, à l’issue du meeting du congrès de l’UD de février 1938, les « travailleurs bigourdans (…) demandent à la CGT d’accentuer la lutte contre le fascisme, le capitalisme et la guerre, de mettre un terme à l’ignoble duperie qu’est la non-intervention ». Une action à peu près identique sera également entreprise par la MFGB en direction des trade-unions.
35Les membres de la direction de la MFGB, ardents soutiens des Brigades internationales, quelle que soit leur tendance – majorité appartenant au parti travailliste dont le président, minorité communiste – combattent de concert « la lâche politique de non-intervention »51. Cette fédération a effectivement lancé ses forces pour « mobiliser la totalité de l’opinion publique » de Grande-Bretagne en vue de contraindre le gouvernement britannique à renoncer au pacte de non-intervention52. Dans cette perspective, elle dénonce l’attitude des nations démocratiques, parties prenantes au comité de Londres, qui protestent parfois, mais sans conviction, contre la violation du pacte par les Etats fascistes. Des « notes énergiques venant de mains faibles sont tout ce que Franco a eu à craindre de la part de la Grande-Bretagne et des autres Etats démocratiques » constatera à ce propos le président de la MFGB53. Remarquant, par ailleurs, que « le mouvement syndical organisé n’a pas clairement défini son attitude dans le conflit espagnol », celle-ci cherche, en outre, à impulser un mouvement conforme à ses préoccupations « en créant l’enthousiasme pour la cause espagnole de 5 millions de syndicalistes britanniques »54. Toute l’action de la MFGB en faveur des républicains d’Espagne peut se résumer dans cette phrase d’Arthur Horner : « Nous ne sommes pas autorisés à crier « Vive la République espagnole » jusqu’à ce que nous ayons donné toute l’assistance dont ils ont si fortement besoin », liant ainsi aide humanitaire et action contre la politique de non-intervention55.
c) Aide humanitaire et politique de non-intervention
36L’imbrication entre aide humanitaire et combat contre la politique de non-intervention est sans équivoque pour la MFGB. Par exemple, lors de l’instauration de la contribution de 2s. 6d. par membre, au printemps 1938, sa direction se montre tout à fait confiante dans le fait qu’aucun mineur déterminé à lutter résolument contre le fascisme ne rechignera à cette décision56. D’ailleurs, le produit conséquent des versements déjà effectués à cette période au FIS en apporte une preuve encourageante pour la MFGB. Ce sentiment sera conforté quelques semaines plus tard avec la comptabilisation de 68 000 livres par son Fonds de solidarité57. Il convient de noter également que le don de 5 000 livres au FIS en août 1938, don exceptionnel puisqu’à cette époque, rappelons-le, la fédération a organisé sa propre solidarité, a été effectué uniquement dans l’espoir qu’il serait susceptible de jouer un « rôle stimulant pour que les autres syndicats fassent de même » lors du congrès des trade-unions58. Au cours de ce congrès, les responsables de la MFGB projetaient, en effet, de déployer toute leur énergie en vue de galvaniser l’ensemble du mouvement syndical sur le problème de la mobilisation contre la politique de non-intervention. Mais ce plaidoyer ne paraît pas avoir porté, même au sein de la corporation minière internationale, si l’on en juge l’attitude de la FNTSS.
37L’effort de solidarité des mineurs français ne peut être pour autant contesté. Cependant, l’action de leur direction fédérale se situe essentiellement sur un plan corporatif tendant à l’accomplissement d’un acte « de solidarité et d’humanité » envers les mineurs asturiens59. Ainsi, le produit de la vente du timbre de solidarité institué par la FNTSS constitue une réponse évidente à cette motivation humanitaire. Mais, si l’on compare le montant des sommes comptabilisées, pour chaque syndicat, par le trésorier fédéral, on remarque que les versements effectués par les organisations dirigées par le courant « néo-pacifiste », favorable au maintien de la politique de non-intervention, sont inférieurs à ceux des autres organisations60. Cette constatation résulte de la confrontation entre ces versements et les résultats des votes de ces mêmes organisations relativement à la motion sur la paix au congrès confédéral de 1938. Par exemple, les mineurs d’Anzin, qui se sont prononcés sur la « motion Vivier-Merle », ont proportionnellement à leur effectif versé 4 fois plus que ceux du Pas-de-Calais ayant porté leurs voix sur la « motion Delmas ». Cette disparité est variable, certes, et les organisations ne sont pas monolithiques sans compter que Frachon s’est rallié à la « motion Vivier-Merle ».
38Ce même phénomène se retrouve au niveau de l’UD CGT des Hautes-Pyrénées dans les syndicats de tendance minoritaire, notamment à la section départementale du SN161. Les 5 voix accordées à celle-ci au congrès de Nantes se sont reportées sur la « motion Delmas » ardemment combattue par les quelques militants communistes d’une section dont le bulletin réserve ses articles sur la guerre d’Espagne à une stricte action humanitaire. La souscription lancée par cette organisation, dès la rentrée scolaire d’octobre 1936 en faveur de leurs « camarades espagnols », ne recueille qu’un faible écho jusqu’au printemps 1938, période de l’arrivée des réfugiés du haut-Aragon qui a fortement ému l’ensemble de la population. Un nouvel effort significatif de solidarité n’apparaîtra qu’au moment de l’exode de la Catalogne, effort auquel collaboreront, selon le préfet, « tous les habitants des Hautes-Pyrénées, quelle que soit leur tendance, leur confession et leur opinion »62. Cela paraît relever de la charité.
39En conclusion, et en dépit de la complexité du problème, il semble bien que l’efficacité de l’aide humanitaire ait été étroitement liée à la conscience de la nécessité de combattre résolument la politique de non-intervention pour éviter un second conflit mondial. Cette étude montre que cette conscience se manifeste de manière aiguë chez les mineurs britanniques et à la direction de l’UD CGT des Hautes-Pyrénées, mais peu à la FNTSS. Ce n’est donc pas un hasard si nombre de militants de Bigorre de la CGT participeront activement à la Résistance63, comme le fera Victorin Duguet alors que d’autres responsables de la FNTSS, dont Pierre Vigne, restés en fonction sous le régime de Vichy, seront exclus du mouvement syndical à la Libération64.
Notes de bas de page
1 Entre la fin juillet 1936 et la fin février 1939, 2098 réfugiés espagnols ont été accueillis dans les Hautes-Pyrénées dont 1 247 depuis la chute de Barcelone (H = 107. F= 457, E= 683). Certains d’entre eux ont été hébergés chez des parents. A l’époque, ce département de près de 190 000 habitants, recense plus de 7 000 ressortissants espagnols. Dès leur arrivée dans le département, les réfugiés de Catalogne ont été regroupés dans une vaste usine désaffectée de Bagnères-de-Bigorre. Nombre d’entre eux présentaient un état physique déficient, constaté par l’Inspecteur départemental de l’hygiène qui, par ailleurs, a procédé à des vaccinations antivarioliques sur 305 personnes. Les nombreux réfugiés atteints par la gale ont été conduits à l’hôpital de Tarbes pour y suivre un traitement
Par la suite, en vue d’héberger ces réfugiés, qui seront pris en charge par l’Etat, le « ministère de la Guerre n’ayant pu (…) fournir du matériel et des locaux », le préfet a dû faire appel à des œuvres charitables confessionnelles ou non, à des colonies de vacances, à des hospices et aux municipalités. Le problème de la literie, difficile à assumer par ces dernières, a été résolu avec le concours du Touring club de France.
Mais le nombre de réfugiés mentionné ci-dessus ne va cesser d’évoluer compte tenu des desiderata de ceux-ci, de ceux des responsables des colonies de vacances qui souhaitent récupérer leurs locaux pour les mois d’été et de l’arrivée de nouveaux réfugiés.
Entre le 1er mars et le 18 août 1939 les services préfectoraux ont noté 896 départs sur le nombre total des réfugiés de la guerre d’Espagne, dont 429 rapatriements. La plupart concernent des femmes et des enfants (186 femmes et 183 enfants). Ils ont également recensé 688 arrivées : 61 réfugiés à la charge de l’Etat, 401 à la charge « de l’initiative pri vée », 226 placés dans l’agriculture. Parmi ces derniers, 25 réfugiés ont franchi la frontière depuis le 1er mars 1939. Les autres réfugiés proviennent d’autres départements. Signalons à ce sujet, une lettre du préfet au ministre de l’Intérieur, datée du 12 juillet 1939 qui indique que « dans l’espace d’un mois une vingtaine d’Espagnols, anciens combattants de l’armée gouvernementale (…) ont franchi clandestinement la frontière par les cols de haute montagne et manifesté le désir de rester en France et d’y travailler ». Ce document précise que les premiers réfugiés arrivés dans le département à cette période ont été dirigés sur le camp de Gurs tandis que les autres ont été placés comme ouvriers agricoles chez des cultivateurs car le camp de Gurs a refusé de les recevoir.
Notons, enfin, que parmi les réfugiés qui ont quitté le département entre le 1er mars et le 18 août 1939 (rapatriements, départs pour l’étranger ou pour un autre département) nous avons dénombré un total de 90 hommes, dont 60 rapatriements. Il est vrai que selon un rapport du préfet « des réfugiés rentrés en Espagne ont écrit à leurs compatriotes de ne pas rentrer ».
Sources : Rapports du préfet des Hautes-Pyrénées, du sous-préfet de Bagnères-de-Bigorre, du commissaire spécial de Tarbes pour la période concernée et statistiques émanant des services préfectoraux du département. AD des Hautes-Pyrénées (A.D. 65), 4 M 185, 238,239,240,241.
2 Résumé du discours, Archives NUM (Syndicat national des mineurs de Grande-Bretagne). Tous les documents provenant de ces archives nous ont été communiqués par l’intermédiaire d’A. Simon, secrétaire général de l’OIM, avec l’accord d’Arthur Scargill, président de ces deux organisations. Nous avons effectué la traduction de ces documents avec la collaboration de Paul Sindic.
3 Cf les discours de Joseph Jones et d’Arthur Horner au congrès international des mineurs réitérés à la conférence annuelle de la MFGB, tenue à Witley Bay en juillet 1938. Archives NUM.
4 Discours d’A. Horner, op. cit.
5 Cf le compte rendu (CR) du comité Exécutif (CE) du 20 mai 1938, A. NUM.
6 Discours de Will Lawther au congrès des Trade-Union de Blackpool de septembre 1938. Voir aussi sur le sujet, note 3. A. NUM.
7 Cf CE MFGB, 4 octobre 1938 et le rapport de la direction de la Fédération des mineurs britanniques à la conférence de la MFGB de mai 1939, A. NUM.
8 Cf CE MFGB, 7 septembre 1938 et le rapport ci-desus.
9 Cf CE MFGB, 4 octobre 1938 et 12 janvier 1939, A. NUM. Notons que de nombreux enfants espagnols « vivent en régime collectif » en France à cette période. Voir, par exemple, La Voix du Peuple, juillet 1938.
10 Cf le compte rendu du CE de la Fédération internationale des mineurs (FIM) tenu à Paris les 20 et 21 décembre 1938, in le compte rendu du CE MFGB, 12 janvier 1939, op. cit.
11 Cf CE MFGB, 16 février 1939, A. NUM. La FIM soutient cette opération.
12 Cf CE MFGB, 12 janvier, op. cit.
13 Cf CE MFGB, 16 février 1939, op. cit. Notons qu’à Paris P. Vigne, en sa qualité de président de la Fédération internationale des mineurs a été mandaté par la MFGB et la FNTSS, en accord avec le syndicat UGT des mineurs des Asturies, pour prendre toutes dispositions pour recueillir les orphelins de mineurs. Un secrétariat a été organisé en ce sens. Les représentants de l’UGT sont Bélarmino Tomas, Amador Fernandez, Ramon Gonzalès Pena et Saborit, ancien secrétaire du parti socialiste espagnol. Ce dernier participera, sur place, à la gestion de ce foyer. Voir Le Travailleur du Sous-Sol, mars-avril 1939 et ci-dessous, note 20.
14 CR MFGB, 16 février 1939. La somme n’est pas connue. Valeur du château au 1er décembre 1945, 1 152 000 F, selon le Grand livre comptable, A. FNTSS.
15 Témoignages, Gustave Hourquet et Roland Barret, respectivement ancien secrétaire général de l’UD des H.P. et ancien secrétaire de l’UD.
16 Voir IIe et IIIe parties.
17 Expression utilisée à différentes reprises par les responsables de la MFGB.
18 Si le rôle de P. Vigne résulte de l’acte notarié (A. château d’Urac), par contre, la présence de V. Duguet n’est connue que par son propre témoignage, notamment mon entretien du 19 mai 1988.
19 Cf CE MFGB, 16 février 1939, op. cit.
20 Sur le fonctionnement de ce château depuis cette période jusqu’à aujourd’hui, voir notre étude « Urac, le château de la solidarité » (1939-1989), juin 1989, AD 65.
21 Voir note 6.
22 Toutes les informations concernant l’aide humanitaire de la MFGB pour 1938 sont extraites du compte rendu de la conférence de cette fédération, mai 1939, op. cit. Moyenne du cours du change de la livre = 176 F.
23 La mise en réserve des 10 000 livres a été portée à la connaissance de la FNTSS, voir CE MFGB, 16 février 1939, op. cit.
24 Cf La Voix du Peuple, juillet-août 1936, Le Travailleur du Sous-Sol, novembre-décembre 1936.
25 Le Travailleur du Sous-Sol, janvier-février 1937.
26 Ibid., juillet-août 1937.
27 Ibid., mars-avril 1938.
28 Ibid., septembre-octobre 1937.
29 Toutes les informations relatives à la guerre d’Espagne concernant l’UD CGT des Hautes-Pyrénées, y compris les citations, sont extraites de notre étude « Les organisations de la CGT des Hautes-Pyrénées et la guerre civile en Espagne (juillet 1936 – mars 1939) », publiée in la Revue de l’Institut Aquitain d’Etudes Sociales, n° 51, 1er semestre 1988, p. 13-122. Cette étude nous a servi à la rédaction d’un article, du même nom, publié in les Cahiers d’Histoire de l’Institut de Recherches Marxistes, n° 29, 1987, p. 24-46.
30 Signalons la venue de Léon Jouhaux dans la région de Saint-Lary au moment de l’arrivée des réfugiés, à l’invitation de l’UD CGT.
31 « Il est regrettable que les fédérations, unions et syndicats ne nous aient pas mis au courant de leurs efforts directs », écrira la CGT, « Solidarité au peuple espagnol », in La Voix du Peuple, juillet 1938.
32 Voir notes 3 et 29.
33 Cf Le travailleur du Sous-Sol, mars-avril 1937.
34 Cf CE MFGB, 20 mai 1938, op. cit.
35 CE MFGB, 4 octobre 1938, op. cit.
36 Voir note 29.
37 Pour l’appel confédéral, voir note 24. Pour la FNTSS, Le Travailleur du Sous-Sol, juillet-août 1936. Pour l’UD CGT des H. P., voir note 29.
38 Joseph Jones, voir note 3.
39 Cf le rapport du commissaire spécial de Tarbes, 1 714, 22 août 1936. AD 65 4 M 238.
40 Joseph Jones, voir note 3. Pour l’UD, voir note 29.
41 Joseph Jones, Ibid.
42 Cf La Voix du Peuple, septembre 1936.
43 La résolution de la CA confédérale sera adoptée par le CCN de la CGT du 25 septembre 1936, La Voix du Peuple, septembre 1936. Sur l’adoption de cette résolution par la FNTSS, voir Le Travailleur du Sous-Sol, novembre-décembre 1936, par l’UD CGT 65, voir CA de l’UD, non datée mais que nous situons début novembre, A. UD CGT 65.
44 Cf l’intervention de Léon Jouhaux du 8 décembre 1936 au cours du CCN de la CGT des 7 et 8 décembre 1936 in La Voix du Peuple, décembre 1936.
45 Cf Discours J. Jones, op. cit.
46 Cf La Voix du Peuple, décembre 1936.
47 Résolution in Le Travailleur du Sous-Sol, mars-avril 1938.
48 Voir par exemple, Le Travailleur du Sous-Sol, novembre-décembre 1936, septembre-octobre 1937, janvier-février 1938.
49 Nous avons effectué ce pourcentage à partir des résultats des votes indiqués pour chaque syndicat in Congrès confédéral de Nantes – 1938, Edition CGT, p. 520-523.
50 Pour toutes les informations concernant l’UD, voir note 29.
51 Ces informations nous ont été fournies par Mme Ida Hackett, membre honoraire de la NUM, par l’intermédiaire de Mme Hilary Péré.
52 Cf Discours de J. Jones, op. cit.
53 Ibid.
54 Discours d’A. Horner, op. cit.
55 Ibid.
56 Ibid. Contribution la plus élevée jamais demandée aux mineurs britanniques, selon Mme Ida Hackett
57 Discours de W. Lawther, op. cit.
58 Cf. le rapport de la MFGB à sa conférence annuelle, mai 1939, op. cit.
59 Cf Le Travailleur du Sous-Sol, janvier-février 1937.
60 Versements indiqués in Le Travailleur du Sous-Sol, mars-avril, mai-juin, juillet-août 1937.
61 Voir note 29.
62 Minute d’un rapport du préfet des H.P., non daté, répondant à une dépêche du ministère de l’Intérieur du 21 février 1939, AD 65,4 M 238.
63 Sur ce sujet, voir notre thèse de 3e cycle. Les organisations de la CGT des Hautes-Pyrénées (novembre 1938 – juin 1948), Université de Toulouse-le-Mirail, juin 1985.
64 Voir à ce propos, par exemple, Congrès national de Montceau-les-Mines, 12-16 février 1946, FNTSS. Consulter également les décisions de la Commission de reconstitution des organisations syndicales à la Libération.
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