Entre ville et plat pays, de l’urbain externalisé ? Les cas de Metz, Strasbourg et Reims du XIIIe au XVIIIe siècle
p. 209-232
Texte intégral
1L’idée d’une étude centrée sur les environs proches ou sur la banlieue d’une ville découle d’une constatation : la plupart des travaux réalisés jusqu’à présent sur le phénomène urbain au Moyen Âge, qu’il s’agisse d’études historiques ou archéologiques, traitent principalement de la ville intra-muros. Dès que l’on parle des relations d’une ville avec le territoire qu’elle domine, c’est l’étude de son contado ou plat pays qui est abordée. Les abords même de cette ville ne sont alors que mentionnés, sans que leur composition ou leur organisation ne soit détaillées. C’est oublier que beaucoup de personnes, considérées comme habitants de la ville, habitent dans des zones situées hors des remparts, et que d’autres, logeant dans la ville, vont travailler à l’extérieur de l’enceinte dans la journée. Ainsi, il semble que l’on coupe la ville de son contexte en la présentant comme vivant en vase clos à l’intérieur de son enceinte.
2Il paraît donc nécessaire d’étudier une ville dans un ensemble plus large, en examinant ce qui se trouve dans les environs proches de l’enceinte et en laissant de côté l’intérieur des remparts.
Les limites de la zone d’étude, entre ville et plat pays
3Quelles limites donner à l’espace d’étude pour en apprécier les évolutions entre le XIIIe et le XVIIIe siècle ? Il s’agit de définir la zone la plus pertinente à étudier pour traiter des abords immédiats de la ville, l’espace des fonctions et des activités que la ville utilise au quotidien, qui lui est totalement subordonné et à son contact direct. Cette dernière restriction exclut donc toute une partie de la zone d’influence de la ville, c’est-à-dire de son territoire ou plat pays, sa campagne. La limite externe de la zone d’étude se situe entre les remparts et la limite du plat pays, portant plus spécifiquement sur un espace immédiatement au contact de la ville. Précisons tout de suite que la limite de la banlieue juridique ne suffit pas à délimiter les abords immédiats d’une ville, d’une part parce que toutes les villes ne possèdent pas de banlieue, d’autre part parce que cette délimitation ne tient pas compte des activités qui se trouvent sur l’espace de la banlieue1. Par ailleurs, si l’historiographie permet d’établir un premier inventaire des structures et fonctions positionnées aux abords immédiats de la ville, elle ne les inclut jamais au sein d’un espace bien délimité.
4La délimitation d’une zone d’étude à partir des travaux existants étant malaisée, il faut établir une démarche objective permettant de déterminer l’espace le plus pertinent à étudier, une zone suffisamment vaste pour contenir les abords immédiats de la ville. La démarche appliquée par les Documents d’Évaluation du Patrimoine Archéologique Urbain (DEPAU) du Centre National d’Archéologie Urbaine (CNAU) pour déterminer leur zone d’étude de la ville (Espace Urbanisé Ancien) sert ici de modèle. En effet, cette démarche prend en compte l’évolution des zones urbanisées au cours du temps et permet ainsi d’avoir un aperçu global de l’espace urbanisé à un moment ou à un autre. La zone d’étude appliquée à la ville consiste alors en la « superposition ou juxtaposition des zones urbanisées dans l’Antiquité, au Moyen Âge et à l’Époque moderne. […]. Il correspond à la superficie où sont concentrés les vestiges archéologiques urbains, qui donc nécessite une attention particulière. »2. En citant Henri Galinié, c’est sur cet espace de concentration des vestiges que le chercheur peut observer les « principes à l’œuvre : accumulation, substitution, suppression »3. « C’est alors que la ville peut croître et se rétracter, conquérir et aménager. Elle est agissante sur son support. »4. « Empirique, cette délimitation résulte de l’observation d’une zone de plus forte densité des sources »5.
5Cette démarche ayant apporté satisfaction dans l’étude de la ville, il serait intéressant de l’utiliser (en l’adaptant) dans l’étude des abords. Il s’agirait alors non d’un « Espace Urbanisé Ancien » mais d’un « Espace Ancien d’Activités Urbaines » qui servirait de cadre spatial à l’étude. Ce dernier serait formé par la superposition ou juxtaposition des structures et fonctions qui sont du ressort direct de la municipalité ou de ses habitants, réalisé en pointant sur une carte, toutes périodes confondues, les éléments mis en exergue par l’historiographie. La somme de ces informations livre un espace global qui va servir de point de départ à l’enquête. Cette limite ultime correspond, parfois, à peu près à celle de la commune actuelle, comme à Strasbourg. Ce n’est cependant pas toujours le cas, comme à Reims où la limite de la zone d’étude s’éloigne considérablement de la limite communale.
6De manière concrète, les éléments rassemblés pour former cet espace sont de deux types.
7Tout d’abord des éléments ayant plus spécifiquement un rôle de représentation de l’autorité de la ville.
- Tout endroit dépendant complètement de la juridiction (haute, moyenne, et basse) d’une des autorités de la ville,
- les divers éléments utilisés comme bornes dans les procès (croix de chemin, arbres remarquables, ruisseaux…), croix de bannis,
- les zones appartenant à une paroisse dont l’église est intra-muros,
- les points les plus extrêmes des tracés des processions couvrant à la fois l’intra-et l’extra-muros.
- les lieux d’accueil du souverain, de remise des clefs de la ville,
- les espaces communaux.
8En quelque sorte, c’est la ville elle-même qui trace les limites de ses abords au travers de ces premiers points.
9Ensuite, un ensemble de structures, fonctions et activités sont généralement situées aux abords immédiats de la ville. Ce sont aussi bien des fonctions d’habitat (faubourgs, lotissements extra-muros, résidences de plaisance), d’économie (activités dites polluantes, foires et marchés, moulins, espaces maraîchers, industries, dépotoirs), de défense (tours et portes avancées, aires de parade militaire, systèmes bastionnés), que des fonctions religieuses et hospitalières (couvents, léproseries, lieux d’accueil des voyageurs, nécropoles), de loisirs (cabarets, promenades publiques). À cette liste, on peut encore ajouter les octrois, péages et gibets.
10L’ensemble de ces informations, dès lors qu’elles peuvent être cartographiées, forment une zone d’étude, celle de l’« Espace Ancien d’Activités Urbaines », qui servira de point de départ à l’analyse des abords de la ville et de leur évolution.
11Comment évoluent alors les abords de trois villes comparables entre-elles ? Les cas de Metz, Strasbourg et Reims ont été ici choisis6. Elles disposent en effet toutes trois d’une origine antique, d’une enceinte et comptent parmi les villes les plus peuplées de l’est de la France pour la période étudiée (plus de 10 000 habitants).
Phase I : de vastes faubourgs
12Une première phase d’évolution est perceptible aux XIIIe et XIVe siècles. Si elle ne s’achève pas au même moment (1374 pour Strasbourg, 1445 pour Metz et 1359 pour Reims), elle correspond néanmoins dans les trois cas à l’existence d’un espace urbanisé dense hors de l’enceinte. Metz, Strasbourg ou Reims présentent toutes une organisation générale sensiblement identique de leurs abords extra-muros en deux entités distinctes.
13En effet, on assiste à chaque fois à une très forte densification de l’habitat extra-muros, le long des axes principaux de circulation et en une première couronne au contact des remparts, que ces zones d’habitat aient été mentionnées précédemment dans les sources où qu’il s’agisse de leur première mention.
14Le reste de l’espace, entre les rayons des voies de circulation et au-delà de la première couronne, semble plutôt dévolu à la culture, avec des domaines agricoles et quelques villages situés en périphérie de l’espace étudié, au-delà de la zone densément urbanisée.
DES FAUBOURGS DENSES
Un espace d’habitat…
15Le premier ensemble a clairement pour fonction principale de prolonger la ville. On compte en effet cinq quartiers extra-muros au contact direct de l’enceinte à Strasbourg7 dont quatre apparaissent durant cette phase. Treize quartiers peuvent également être énumérés à Metz8 et tous, à l’exception de Saint-Julien9, Saint-Clément10 et Saint-Arnoul11 apparaissent à cette phase. Enfin, douze quartiers se développent au contact de l’enceinte de la Cité à Reims dont quatre apparaissent à cette phase et quatre au XIIe siècle12.
16Si certains quartiers peuvent présenter un habitat lâche et relativement dispersé (comme le Waseneck à Strasbourg ou Clairmarais à Reims), la plupart se présentent comme une réelle extension de la ville hors de son enceinte. Une énumération des maisons sur la Prisée de Reims13, en dissociant les maisons intra-muros de celles extra-muros, permet ainsi de voir que la capacité d’habitat de la ville intra-muros est doublée par la présence des faubourgs. Enfin, le quartier de Chaponrue, à Metz, est suffisamment important pour qu’on y trouve 113 mentions d’habitations au XIVe siècle14.
17Par ailleurs, ces quartiers présentent des modes d’apparition divers. Si la plupart semblent se développer spontanément, comme c’est le cas de la Krutenau pour Strasbourg, d’autres sont le résultat d’une véritable politique urbaine menée par l’autorité dominant la ville. Ainsi le quartier de la Couture, à Reims, est le résultat d’un lotissement programmé, décidé par l’archevêque. Reims est néanmoins la seule ville du corpus qui présente un tel type de mise en œuvre d’un quartier. Ceci dépend peut-être du pouvoir que l’une ou l’autre autorité de la ville peut exercer sur un espace donné. L’archevêque de Reims est le principal seigneur de la ville et dispose donc d’un pouvoir quasi-total sur son espace. A contrario, les villes de Metz et de Strasbourg, qui viennent de s’émanciper des tutelles épiscopales ne possèdent peut-être pas une mainmise aussi absolue du ban. Il ne faut pas non plus oublier que le quartier de la Couture répond à un objectif économique plutôt qu’urbanistique. Il s’agit pour l’archevêque de promouvoir la foire de la ville pour contrebalancer les foires de Champagne. En l’absence d’une telle nécessité, les villes de Metz et de Strasbourg se sont peut-être contentées de « laisser vivre la ville ».
18Dans tous les cas, l’habitat, en tant que prolongation de la ville, est donc la fonction essentielle de cette première entité que l’on peut identifier avec les faubourgs de la ville. Cependant, il ne s’agit pas de la seule fonction de cet espace.
Accueillant une partie des domaines religieux et hospitaliers de la ville…
19Une bonne part du paysage religieux de chaque ville se situe en dehors de son enceinte.
20Les faubourgs se forment ou se développent souvent autour d’un édifice de culte, église ou couvent15. Ces édifices sont également, dans certains cas, des lieux d’enracinement de la memoria urbaine, de la justification de l’ancienneté de l’histoire de la ville. Ainsi, dans chaque ville, au moins une des zones d’habitat se développe autour d’un très ancien et très important centre chrétien. À Reims, ce sont les zones d’habitat de Saint-Nicaise et surtout de Saint-Remi16, à Metz ce sont celles de Saint-Arnoul et de Saint-Clément17. Dans tous les cas, les couvents, autour desquels l’habitat se développe, font partie des plus anciens édifices religieux chrétiens de la ville, à côté de la cathédrale, et contiennent généralement des reliques du saint patron de la ville (souvent sa tombe), ainsi que des tombes de personnages illustres18 attirés par la sainteté de ce voisinage. De ce fait, il s’agit de zones qui ont une symbolique très forte et génèrent des pèlerinages. Strasbourg est moins marquée par ce phénomène, mais on peut néanmoins citer le couvent de Saint-Arbogast et la chapelle Saint-Michel qui vont également avoir un rôle symbolique dans l’histoire religieuse des Strasbourgeois, en tant qu’édifices censés abriter respectivement l’oratoire personnel et la tombe du saint patron de la ville19.
21Des églises paroissiales de la ville se trouvent également dans l’espace urbanisé hors de l’enceinte. C’est le cas de Sainte-Aurélie à Strasbourg, cette église semblant devancer la zone d’habitat. Parfois, le quartier extra-muros s’est tellement développé qu’il nécessite la création d’une nouvelle paroisse20. Des églises paroissiales se situant intra-muros peuvent avoir leur cimetière extra-muros21. Des églises annexes22 servent également de relais hors les murs au réseau paroissial de la ville.
22À côté des abbayes préexistantes, un certain nombre de couvents mendiants s’installent hors de l’enceinte à Strasbourg et à Reims, parfois même suite à une décision de la ville dans le cas de Strasbourg23. Par ailleurs, d’autres éléments religieux, comme des chapelles ou des béguinages existent dans les faubourgs. Une des chapelles de Metz, la chapelle Saint-Fiacre, dite aussi chapelle de la paix, est également un des emplacements de la mémoire urbaine, célébrant le traité de paix entre la ville et le comte de Bar. Enfin, dans chaque ville, des hôpitaux municipaux ou conventuels existent dans ces quartiers.
Des activités économiques…
23Le paysage économique des faubourgs est, quant à lui, extrêmement diversifié. Certaines de ces fonctions économiques concernent la vie quotidienne, comme les boulangeries, les fours, les auberges ou les établissements de bains et, dans une moindre mesure, les puits et les dépotoirs municipaux. En résumé, il s’agit là de tout élément nécessaire à la vie courante d’une collectivité importante, élément qui pourrait tout aussi bien se situer intra-muros.
24À côté de ces fonctions usuelles, on trouve ensuite des fonctions plus spécifiques : c’est le cas des poêles de la corporation24 des jardiniers de Strasbourg, de l’emplacement du déchargement de bois de flottage à Metz ou des carrières à Reims, mais encore plus des grandes foires de la ville, qui à Metz et Reims s’organisent hors les murs, sur des emplacements qui leur sont dévolus. Si pour Metz, on ne possède que très peu de renseignements sur la mise en place de la foire de Mai25 et sur celle de Saint-Arnoul26, par contre, à Reims, l’organisation de la foire de Pâques va entraîner des dispositions spécifiques, puisqu’elle sera déplacée selon la volonté de l’archevêque, de l’emplacement qu’elle occupait près de la léproserie Saint-Éloi, dans le nouveau quartier de la Couture, que l’archevêque va lotir afin d’y installer des métiers jugés indésirables en ville : les métiers du bois27.
25Si Reims est la seule ville de l’étude pour laquelle on a création d’un lotissement et un texte de loi qui interdit des métiers particuliers intra-muros, certains autres métiers sont localisés principalement hors les murs des trois villes sans que cela soit le fait d’une obligation (ou tout du moins aucune trace n’en a été repérée). C’est le cas pour les bouchers, les pêcheurs et certains métiers spécialisés de la draperie à Reims28.
26Par ailleurs, les faubourgs vont également être le lieu d’activités plus directement liées à la production nourricière. On y trouve des viviers, des bâtiments agricoles (greniers, granges, étables…), des pressoirs, des moulins, des jardins, des vignes, voire même des champs, localisés plutôt à la périphérie immédiate des zones d’habitat. Toutes choses que l’on retrouve néanmoins dans la ville intra-muros médiévale (y compris les champs même si ce phénomène est mal étudié)29.
27De façon plus particulière à l’extra-muros, ces abords proches sont aussi le lieu de pâturage des animaux destinés à être engraissés avant de garnir les étals des bouchers. Ces pâturages peuvent même être situés au sein des fossés de la ville, enherbés en temps de paix, ce qui entraîne la dégradation de ceux-ci ainsi que des fondations de l’enceinte, au grand dam de la ville qui légifère souvent en vain pour enrayer les choses. Ainsi de 1422 à 1427, le conseil de la ville de Reims rappelle quasiment chaque année qu’il est interdit de laisser paître des bêtes dans les fossés de la ville30. Cette interdiction disparaît des registres de délibérations du conseil vers 1429, lorsque les fossés sont remis en état sous la menace de guerre31.
Et des éléments défensifs
28La défense de la ville est bien présente au-delà de son enceinte. En effet, un autre élément différencie les faubourgs de l’intra-muros : la présence de défenses que l’on pourrait qualifier d’« ouvertes » puisque leur extension quasi-maximum est marquée par la présence de tours ou de portes avancées, sans lien avec une enceinte maçonnée. Quelques-unes sont fortifiées de manière légère (palissades, fossés…), sans lien avec l’enceinte principale de la ville, comme Sainte-Aurélie de Strasbourg.
LA DEUXIÈME COURONNE
29La deuxième couronne est beaucoup plus rurale. En fait, hormis la présence d’églises dans les villages qui se trouvent à l’extrême périphérie de la zone, elle n’assure pas de fonction que l’on peut retrouver intra-muros, à l’opposé de ce qui se passe pour les faubourgs. En effet, elle se présente comme une espace ouvert, faiblement bâti et presque totalement occupé par des cultures (champs principalement et vignes). On y trouve très peu de jardins. Ces diverses parcelles appartiennent aux habitants des villages ou petits hameaux voisins, situés en général sur des axes importants de circulation, mais en extrême périphérie de la zone étudiée. Elles peuvent relever aussi de domaines, appelés cours ou granges, selon les villes, parsemant l’espace situé entre les axes de communication.
30Ces petites zones d’habitat ne présentent pas un même niveau de défense que les faubourgs, elles n’ont aucune enceinte ou porte avancée. Par contre, on peut y trouver des châteaux, et certaines granges, dans le cas de Metz, sont fortifiées et qualifiées par les historiens locaux de maisons fortes32.
31Cependant, il existe quelques fonctions, liées directement à la vie de la ville, qui s’installent systématiquement dans des zones faiblement bâties (même si ces dernières sont proches de l’enceinte). Il s’agit des cimetières d’exclus, qui se retrouvent aussi bien près de l’enceinte que plus éloignés, comme « le champ à Pannes », cimetière de condamnés appelé ainsi depuis le XIIIe siècle à Metz, les cimetières juifs à Strasbourg et à Reims et, dans cette dernière ville, celui des excommuniés. Des tuileries, des carrières et des digues s’installent aux emplacements qui leur sont les plus favorables33.
32Enfin, on retrouve systématiquement à la périphérie extrême de la zone étudiée les gibets et léproseries.

Figure 1 : Schématisation de la phase I des abords de Metz, Strasbourg et Reims
Phase II : entre continuité et retrait
33Pour chacune des villes étudiées, la fin de la première phase est marquée par un siège, une guerre qui nécessite la mise en défense de la ville. Il s’agit du siège de Reims par les Anglais en 1459, de celui de Metz par les Lorrains en 1445 ou de la mise en défense de Strasbourg en 1375, suite aux divers passages de routiers.
34Cependant toutes les villes ne réagissent pas de la même façon au danger qui les menace. En effet, si Strasbourg et Reims choisissent d’englober leurs plus importants faubourgs et d’agrandir considérablement leurs enceintes34, Metz, au contraire, prend dès cette phase le parti de les raser, même temporairement pour certains, en épargnant néanmoins les édifices de culte. En effet les faubourgs pourraient servir de point d’appui et d’abri à l’ennemi, comme cela s’est produit dans d’autres villes. Ainsi, lors du siège d’Orléans en 1428, les Anglais transforment le couvent des Augustins situé extra-muros en bastille, un des jalons de leur ceinture de fortins autour de la ville35.
L’ESPACE IMMÉDIATEMENT ACCOLÉ À L’ENCEINTE : UN DÉBUT DE DÉSERTIFICATION
Strasbourg et Reims
35Si Strasbourg et Reims ont englobé la quasi-totalité de leurs anciens faubourgs, une petite partie d’entre eux continuent néanmoins à subsister au contact de la nouvelle enceinte. À Reims, notamment, il reste le faubourg de Cérès, même s’il a subi des dégâts. On sait par diverses sources36 que de l’habitat subsiste aux abords de l’enceinte strasbourgeoise puisqu’en 147537 la ville fait démolir 680 maisons et granges, soit 250 maisons et granges au Waseneck, 100 au Schwaighof, 60 à la Kurbau (Urban’sau), 100 au Finkwiller et Saint-Arbogast et 170 à Saint-Marc, la fosse de l’Hôpital, Viehmarkt et Sainte-Agnès, dégageant ses abords face à un siège potentiel.
36Que retrouve-t-on alors dans ces reliquats de quartiers ?
37Tout d’abord, si, dans les deux villes, les centres anciens chrétiens sont dorénavant totalement englobés par les remparts, ainsi que tous les couvents rémois, à Strasbourg il reste quelques couvents au contact de la nouvelle enceinte38, ainsi que des cimetières et des béguinages. Par contre, toutes les églises paroissiales de cet espace sont dorénavant intra-muros. Il y a donc une très forte baisse des fonctions religieuses. Cette baisse est également constatée au niveau économique. On continue à y trouver viviers, auberges, jardins, et bâtiments agricoles. Par contre, les boulangeries, étuves, poêles de corporation, semblent tous se retrouver intra-muros.
38On retrouve cependant pâturages et dépotoirs dans les fossés. À Strasbourg, une ordonnance du magistrat de la ville ordonne, à partir de 1452, le ramassage des ordures mais également leur épandage sur les terrains entourant la ville. De même, on continue à trouver les bouchers de Reims hors les murs39.
39Néanmoins, il semblerait que si les faubourgs continuent à exister dans ces deux villes, ils tendent à devenir l’ombre de ce qu’ils étaient lors de la phase précédente, même s’ils continuent à posséder un aspect urbain. On peut noter l’apparition de champs de tir, liés également au développement des techniques de guerre, dans des endroits dégagés, soit dans les anciens faubourgs englobés, encore relativement ouverts, soit au contact de l’enceinte40.
Metz
40Au contraire des deux villes précédentes, Metz voit ses faubourgs en grande partie préservés puisque non englobés par un agrandissement de l’enceinte. Même si certains d’entre eux disparaissent définitivement41, ils présentent encore un caractère très urbain.
41En effet, quasiment tous les édifices de culte situés extra-muros subsistent : les églises (paroissiales ou non) et couvents avec leur cimetière ; le centre chrétien ancien reste totalement hors les murs. On note même, a contrario des deux autres villes, la création en 1497 d’un grand calvaire, lié à un chemin de croix qui partait de la porte Rengmont pour aboutir à la colline de Désirmont/Bellecroix. Ce lieu va même devenir le centre d’un pèlerinage très fréquenté par les habitants de la ville. Contrairement à Strasbourg et Reims, où l’aspect religieux de la première couronne tendrait à disparaître, se retranchant intra-muros, à Metz, il semble se développer, même si l’habitat se fait moins dense. On y trouve également un hôpital.
42Les fonctions économiques dénotent encore un aspect très urbain : dépotoirs et foires, lieu de déchargement du bois sont toujours présents. Les fonctions nourricières des faubourgs diminuent, même si des vignes, jardins et pâturages sont toujours présents, les champs sont rejetés hors de l’espace urbanisé.
AU-DELÀ, LA CAMPAGNE MAIS AVEC UN DÉBUT DE SPÉCIALISATION ?
43La deuxième couronne ne subit pas d’évolution aussi marquée que les faubourgs, on y trouve toujours villages et domaines agricoles, églises et chapelles, cultures et pressoirs.
44Cependant, on peut noter qu’une certaine désertification touche celle de Reims où disparaissent des villages42 et celle de Metz où les granges, même fortifiées, mais fragilisées par leur position isolée43, sont régulièrement brûlées par des raids ennemis. On voit apparaître à Strasbourg, aux limites de l’espace étudié, de nombreuses tours de guet dont la fonction est de prévenir la ville de l’arrivée d’ennemis mais aussi de servir de lieux de péage. Un grand fossé défensif, le Landwehr, y est également attesté en limite de ban et des maisons fortes apparaissent à Reims.
45On assiste à un début de spécialisation avec le développement, semble-t-il, de la viticulture dans les abords des villes et non plus seulement dans les campagnes. S’il est difficile de percevoir une réelle évolution à Metz, les vignes ayant été très présentes dès le début de la période étudiée, elles font leur apparition et sont de plus en plus nombreuses à Reims44. On doit passer d’une auto-consommation à une production destinée à la vente ; hypothèse qui peut être confortée par l’ordre donné à Metz, en 1338, d’arracher les vignes de mauvaise qualité45.
46Si l’on trouve toujours dans les campagnes des moulins et cimetières d’exclus, des carrières et des digues, à Strasbourg, trois tuileries voient le jour au Neudorf à partir de la fin du XIVe siècle et Gutenberg va installer son atelier dans l’espace hors les murs de la ville, entre 1434 et 1444.
LA MISE EN PLACE DES LIMITES D’UN ESPACE GÉRÉ PAR LA VILLE
47Lors de cette phase apparaît un aspect nouveau de la vie de la ville : celle la mise en place des bornes de la zone sous contrôle direct de celle-ci46. En effet, à la phase précédente, certains éléments comme les léproseries, le gibet ou les dernières stations des processions, pouvaient être des marqueurs de cet espace. Mais, à l’exception, peut-être, du gibet, il s’agissait là d’éléments qui s’y retrouvaient par « convention », leur présence intra-muros étant indésirable, et non forcément par volonté de la ville d’en marquer les limites.
48Les éléments qui apparaissent lors de cette phase sont différents car ils sont voulus par la ville et ont pour fonction première de marquer les limites territoriales de son autorité. C’est très certainement le cas pour les tours de guet avancées, mais plus encore pour les croix des bannis qui apparaissent alors dans les trois villes. La ville veut faire reconnaître un espace comme étant le sien, même s’il est beaucoup moins urbanisé qu’à la phase précédente.

Figure 2 : Schématisation de la phase II des abords de Metz, Strasbourg et Reims
Phase III : des villes retranchées derrière leurs enceintes ?
49À nouveau, un événement guerrier marque la fin de la phase précédente en entraînant une modification de l’organisation topographique des abords des villes. Il s’agit du passage des Anglais à proximité de Reims et de l’achèvement du glacis de Strasbourg (due à la menace d’une attaque par Charles le Téméraire) en 1475, du siège de Metz par Charles Quint en 1552.
50Si le point de départ de cette phase est de même nature, les villes évoluent de façon différente. Reims, avec la fin de la guerre de Cent Ans47, est relativement à l’écart des grands conflits et est donc épargnée. Par contre, les villes de Strasbourg et de Metz, se retrouvent en première ligne lors des conflits opposant la France et le Saint-Empire.
LE CAS PARTICULIER DES VILLES BASTIONNÉES : METZ ET STRASBOURG
51À cause de leur position stratégique, puis de leur rattachement à la France (Metz, depuis 1552, Strasbourg depuis 1681), les deux villes sont devenues des villes militaires, Metz étant une ville-garnison de l’arrière et Strasbourg, une ville-frontière.
52En conséquence, elles ont dû fortement adapter et moderniser leurs défenses. La version finale de leur enceinte sera un système lourdement bastionné. Cette nouvelle enceinte, ou cette modernisation de l’enceinte, se caractérise par l’ajout sur l’ancien rempart de nombreux bastions, ouvrages à corne, forts, et surtout des citadelles.
53Toutes ces constructions vont « geler » l’espace qui se trouve hors de la ville, en empêchant l’installation de cultures par exemple, comme elles pouvaient le faire sur les prémices de glacis. D’après Angela Kerdilès Weiler, qui a travaillé sur les limites urbaines de Strasbourg, alors qu’après les agrandissements de 1374-1441 le rapport entre la superficie utilisée par l’enceinte et la superficie enclose était de 7 %, il est passé à 72 % avant 1680, et à 197 % après l’intervention de Vauban (453 ha de superficie utilisée pour l’enceinte contre 230 ha pour la surface enclose)48.
54En complément de l’enceinte, le glacis qui s’étend devant elle, est définitivement mis en place par la destruction totale et permanente de toutes les zones d’habitat et constructions se trouvant encore à proximité de l’enceinte. Ainsi, à Strasbourg, un règlement de 1485 interdisait déjà la construction de maisons dans les jardins à proximité du rempart, autorisant seulement celle de cabanes de bois de petites dimensions49.
55À Strasbourg, l’aménagement lourd de l’enceinte a pour effet de rendre les abords immédiats marécageux. Cette conséquence peut être encore aggravée, en cas de besoin, par une écluse dite « barrage Vauban » destinée à inonder l’espace en amont de Strasbourg. Un autre barrage Vauban est également mentionné pour Metz, même s’il n’avait certainement pas les mêmes dimensions et n’a pas survécu.
56Tous ces éléments vont fortement contribuer, pour ces deux villes, à la désertification quasi totale de leurs abords. En tout cas il n’y existe plus aucun faubourg touchant directement à l’enceinte.
57L’aspect défensif, même s’il s’agit de ce qui est le plus visible dans le paysage de ces villes, n’est pas le seul à évoluer au cours de cette phase : les activités artisanales des deux villes vont se développer : tuileries (jusqu’à cinq) et un chantier naval à Strasbourg, papeterie à Metz et blanchisserie dans les deux villes.
58Par ailleurs, la Contre-Réforme catholique est marquée à Metz par l’installation en 1641 d’un couvent de Bénédictines, Saint-Antoine-de-Padoue, à Montigny, au cœur des lieux de culte protestant. Il s’agit de la seule ville sur les trois à avoir un couvent qui s’installe au XVIIe siècle hors les murs.
59Ainsi on peut dire que quasiment tout ce qui caractérise la ville pour les historiens se situe dorénavant intra-muros50. Cependant, parmi les fonctions restées extra-muros, certaines restent fondamentalement liées à l’existence de la ville (comme le glacis ou le gibet) : elles n’existeraient pas sans elle.
LE CAS DE REIMS
60Contrairement à Metz et Strasbourg, Reims ne développe pas un tel système défensif, elle n’en a pas besoin. Son faubourg de Cérès reste en place et les représentations de la ville du début du XVIIe siècle montrent que des maisons se sont installées au niveau de Saint-Éloi, en face de la porte de Vesle.
LES CONSTANTES
61Malgré leurs différences, les abords des trois villes présentent des évolutions similaires sur certains points.
Religion, accueil et cimetières
62Tout d’abord, l’apparition de la Réforme protestante entraînant dans chaque ville une séparation des habitants entre catholiques et protestants, la religion minoritaire (protestantisme à Metz et Reims, catholicisme à Strasbourg) se trouve rejetée à l’extérieur de la ville. Les cas sont extrêmes à Reims et Strasbourg où la religion majoritaire va chaque fois essayer d’annihiler l’autre (destruction des couvents catholiques à Strasbourg, protestants obligés de se cacher dans les carrières et les forêts à Reims).
63La situation est un peu différente à Metz puisque un temple protestant existe pendant un certain temps ; à défaut, les Réformés célèbrent leur culte dans des granges51. La tolérance de Metz vis-à-vis des protestants se voit encore au travers de la création d’un cimetière protestant qui se trouve hors les murs, à côté du cimetière juif, ce dernier réapparaissant également à cette phase, à partir de 1610.
64On assiste aussi à la création de grands cimetières à l’extérieur de l’enceinte, communs à toutes les paroisses52. Il s’agit d’un changement fondamental avec les périodes précédentes où il était de coutume de se faire enterrer dans le cimetière de sa paroisse afin de rester au sein de sa communauté.
65Des cimetières plus particuliers apparaissent (ou réapparaissent) : cimetière des juifs et cimetière des pestiférés à Metz53, cimetières des excommuniés et des pestiférés à Reims. Ceci amène à une autre constatation : si les léproseries tendent à disparaître et que les hôpitaux sont désormais tous situés intra-muros, des lieux de renfermement pour maladies contagieuses sont ouverts extra-muros. C’est le cas du lazaret militaire à Strasbourg, de l’établissement de la Cornue Géline à Metz et de La Buerie à Reims54.
Des cultures spécialisées
66Si la seconde couronne offre toujours le même paysage : villages, domaines agricoles et espaces cultivés (à ceci près que cette couronne est devenue majoritaire, gagnant du terrain à Metz et Strasbourg au détriment des zones d’habitat disparues), les productions végétales changent.
67En effet, nous avons signalé supra que la culture de la vigne était importante à Metz, les cartes réalisées aux XVIIe et XVIIIe siècles en montrent effectivement la prédominance55. À Reims, les mentions de vignes se font plus fréquentes.
68À Strasbourg, ce n’est pas la culture de la vigne qui se développe mais celle du tabac depuis le milieu du XVIIe siècle, tabac qui constitue une part importante des exportations de la ville. Les bœufs sont engraissés, au XVIIe siècle, au voisinage de la ville, par exemple dans le domaine de Schiltigheim en 1659, propriété du Strasbourgeois Paul Flach ou dans la plaine des Bouchers. En 1719, le tiers des quinze bœufs de J. D. Winter sont à l’engrais à Kehl56.
Une banlieue de loisirs
69La toute fin de cette phase est marquée par la création de ce que l’on va appeler « allée » ou « promenade »57, vastes espaces rectilignes, très larges, bordés d’arbres, précurseurs de nos parcs aménagés.
70À Reims, ces promenades se contentent de longer le rempart, mais à Strasbourg elles mènent jusqu’à la zone d’habitat de la Robertsau en plein développement. On y trouve au moins seize auberges, ce qui en fait un but de promenade privilégié. Quelques auberges sont également mentionnées hors les murs à Metz et Reims. On y trouve également des châteaux ou maisons de campagne, second élément qui fait alors son apparition. Ces maisons se développent en effet pour les trois villes, même pour Metz où l’on ne trouve pas trace de promenades mais où l’évêque fait bâtir le château de Frescaty.
71On peut en conclure que les abords prennent une nouvelle fonction, celle de loisir. Ils deviennent un espace d’évasion, nécessaire à une ville à l’étroit dans son enceinte, densément occupée et bruyante.
*

Figure 3 : Schématisation de la phase III des abords de Metz, Strasbourg et Reims
72Une analyse comparée de Strasbourg, Metz et Reims permet de mettre en avant une évolution relativement semblable, malgré des divergences locales et des dates charnières différentes.
73Dans une première phase, urbain et rural sont fortement imbriqués avec la présence hors les murs de vastes faubourgs, d’éléments ruraux (bâtiments agricoles, cultures) dans la ville et d’éléments urbains (cimetières de condamnés, tuileries municipales) dans la deuxième couronne. Dans une deuxième phase, à cause des tensions militaires, zones urbaines et rurales commencent à être séparées par une enceinte ; la ville accentue en même temps son contrôle sur l’espace proche des murailles. Enfin, la phase III consiste en l’achèvement de ce processus : la ville est enclose à l’intérieur de ses murs et ne possède plus d’éléments agricoles.
74Des activités que l’on trouve au départ intra et extra-muros (cultures par exemple) finissent par être exclusives à un espace, alors que de nouvelles fonctions apparaissent devenant caractéristiques de l’intra- (théâtre par exemple) ou de l’extra-muros (grands cimetières communs). Ceci pose la question de l’émergence de la ville telle que nous la voyons aujourd’hui, résultat d’une dissociation lente des activités, celles relevant de l’agriculture étant rejetées au dehors. Émerge aussi une nouvelle image de la ville médiévale, où le rempart ne serait pas une césure ferme mais au contraire un élément relativement perméable, excepté en temps de crise.
75Cette étude n’a porté cependant que sur une partie de la ville. Il serait donc intéressant d’effectuer le même travail en incluant dès le départ la ville intra-muros, afin de vérifier les faits avancés ici.
Notes de bas de page
1 Pour Michel Bochaca, par exemple, dans le cas de Bordeaux, la banlieue est « un simple cadre juridique, plaqué sur des paysages agraires avec lesquels la ville n’entretient que peu de rapports directs », Michel Bochaca, La banlieue de Bordeaux. Formation d’une juridiction municipale suburbaine (v. 1250 - v. 1550). Paris, l’Harmattan, 1997.
2 Centre National d’Archéologie Urbaine, Guide pour l’élaboration des documents d’évaluation du patrimoine archéologique urbain., 1989, Tours.
3 Henri Galinie, Ville, espace urbain et archéologie., éd. Publications de la maison des sciences de la ville de l’urbanisme et des paysages, Tours, 2000, p. 54.
4 Id. p. 42.
5 Id. p. 60.
6 L’étude détaillée de ces trois villes a nécessité l’utilisation d’une importante bibliographie. Nous ne signalons ici que les ouvrages les plus utiles. Il s’agit des DEPAUS des villes de Strasbourg et Metz (J.-J. Schwien, Strasbourg. Document d’évaluation du patrimoine archéologique urbain, Paris, 1992 et Ph. Brunella, N. Dautremont, P. Thion et P.-E. Wagner, Document d’évaluation du Patrimoine Archéologique Urbain : Metz., Tours, 1992) et de monographies : P. Desportes, Reims et les Rémois aux XIIIe et XIVe siècles, Lille, 1977 ; G. Livet et F. Rapp, Histoire de Strasbourg, les deux premiers volumes, Strasbourg, 1980 et 1981 et Y. Le Moigne, Histoire de Metz, Toulouse, 1986. Par ailleurs, une partie des archives de chaque ville a été éditée. Il s’agit de l’Urkundenbuch des Stadt Strassburg en sept volumes sous les directions de W. Wiegand, A. Schulte, G. Wolfram et H. Witte, 1879-1900 ; des rôles du ban messin, longs rouleaux de parchemin représentant 550 m de documents où sont inscrits des actes (prises de ban) relatifs à des transactions foncières allant de 1220 à 1565 avec malheureusement de grosses lacunes et qui n’ont été édités que pour la période 1220-1338 dans diverses thèses (notamment K. Wichmann, 1908-1916, G. Dosdat, 1980 et S. Lunesu, 1997) et de l’ensemble de volumes de P. Varin Archives administratives et législatives de la ville de Reims. publié entre 1839 et 1852.
7 Sainte-Aurélie (premières maisons attestées par les chartes au XIIe siècle, à l’emplacement d’une ancienne nécropole romaine), Krutenau (première maison attestée en 1220), Waseneck (première maison attestée en 1350), Neudorf (première maison attestée en 1251) et le Faubourg-de-Pierre (première maison attestée en 1200 le long d’une ancienne voie romaine). Les datations s’appuient sur les chartes de locations et de ventes de terrains et maisons de Strasbourg, publiées dans l’Urkundenbuch des Stadt Strassburg …, op. cit.
8 Saint-Julien, Saint-Clément, Saint-Arnoul, Bourg-aux-Arènes (première maison attestée en 1244), Saint-Symphorien (première maison attestée en 1336), Notre-Dame-des-Champs (première maison attestée en 1262), Saint-Thiébaut (première maison attestée en 1284), Parnemaille (première maison attestée en 1267), Stoxey, Sintefontaine (première maison attestée en 1284), Chaponrue (première maison attestée en 1245), Bourg-aux-Allemands (commanderie des Teutoniques installée en 1253) et Mazelle (première maison attestée en 1327). Les datations des premières maisons s’appuient sur les rôles du ban messin. Les autres informations sont basées sur R.-S. Bour, « Notes sur la partie orientale de la ville », in Annuaire de la Société d’histoire et d’archéologie de la Lorraine, 41, 1932, pp. 1-179.
9 Cette localité est attestée dès 720. Elle appartient à l’abbaye de Saint-Vincent à partir de 1094 avant d’être érigée en paroisse en 1190. J. Schneider, La ville de Metz aux XIIIe et XIVe siècles. Nancy, 1950.
10 Il est dit ad basilicas du Xe au XIIe siècle, à ce moment-là, sa population était égale à celle qui vivait à l’intérieur des remparts, R. Bour, Histoire de Metz, Metz, 2000, 1re éd. 1950.
11 Si la basilique cémétériale originale semble exister depuis le IVe siècle, le bourg en lui-même n’est attesté qu’à partir du milieu du Xe siècle, R.-S. Bour, Die Benediktiner Abtei S. Arnulf vor der Metzer Stadtmauer. Eine Untersuchung, in Jahrbuch der Gesellschaft fur lothringische Geschichte und Altertumskunde, 1907, pp. 1-165.
12 La Couture (lotissement du terrain en 1183 par l’archevêque Guillaume aux Blanches Mains), Saint-Rémi (maisons attestées au VIIe siècle à proximité de l’abbaye), Saint-Nicaise (en 1066, Philippe Ier reconnaît l’immunité du monastère et du faubourg attenant), Saint-Denis (le bourg est attesté en 1138 dans un diplôme de Louis VII), le Jard-aux-Drapiers (lotissement par l’archevêque à la fin du XIIe siècle), Venise (lotissement par l’archevêque en 1205), la Bourg-de-Vesle (le Chapitre entreprit son lotissement dès la seconde moitié du XIIe siècle), la Madeleine (lotissement par le Chapitre à partir de 1234), Clairmarais (premières mentions de maisons dans la Prisée de 1328), Dieu-le-Mir (première mention en 1234), le Barbâtre (son peuplement systématique fut entrepris dans le dernier tiers du XIe siècle) et Cérès (réunion de trois bourgs plus petits dans le courant du XIIe siècle). Pour l’histoire des faubourgs, voir la thèse de P. Desportes, Reims et les Rémois aux XIIIe et XIVe siècles, op. cit.
13 Il s’agit du registre de la taille levée sur les habitants de Reims en 1328 pour le sacre de Philippe VI (couramment appelée Prisée du sacre de 1328). Ce document, qui ne traite malheureusement que du ban de l’archevêque (ce qui représente néanmoins une bonne part de la ville), donne pour chacune des paroisses une description des îlots, parcelles par parcelles, en indiquant leur composition (maison, jardin, grange, vivier…), le nom et l’état de leur propriétaire, ainsi que la somme à laquelle il est taxé.
14 D’après le dépouillement des rôles du ban messin.
15 L’abbaye Saint-Arnoul à Metz, l’église Sainte-Aurélie à Strasbourg ou l’abbaye Saint-Rémi à Reims par exemple.
16 La colline Saint-Rémi, située hors de l’enceinte romaine, est considérée comme regroupant les premiers lieux de réunion des chrétiens, et c’est là qu’apparurent les premières églises de la ville. C’est dans ce secteur que saint Rémi choisit de se faire enterrer, sa tombe suscitant alors l’apparition d’un pèlerinage puis, par la suite, l’installation d’une abbaye et l’utilisation de l’église comme nécropole pour une partie des Carolingiens. G. Boussinesq, G. Laurent, Histoire de Reims des origines jusqu’à nos jours. D’après un cours préparé et donné à Reims de 1911 à 1914 revu, annoté, complété et illustré de nombreux plans, cartes, portraits, dessins et gravures. Tome 1 : Reims ancien des temps préhistoriques à la mort d’Henri IV, Reims, 1933.
17 D’abord basiliques cémétériales, dont une (Saint-Clément) fut prétendument fondée par l’évangélisateur de la ville de Metz (saint Clément), puis abbayes, elles sont le siège de pèlerinages et lieux d’inhumation d’évêques de la ville et d’une partie des Carolingiens. R.-S. Bour, Die Benediktiner…, op. cit.
18 Évêques, nobles… comme la nécropole des Carolingiens à Metz.
19 Voir M. Barth, Handbuch des elsässischen Kirchen im Mittelalter., Strasbourg, 1960-1963.
20 Église de la Madeleine à Reims (P. Varin, Archives administratives de la ville de Reims. Collection de pièces inédites pouvant servir à l’histoire des institutions dans l’intérieur de la cité., Paris, 1839), église Saint-Bénigne à Metz (R.-S. Bour, Notes sur la partie orientale de la ville, in Annuaire de la Société d’histoire et d’archéologie de la Lorraine, 41, 1932, pp. 1-179), par exemple.
21 Saint-Pierre-le-Vieil à Reims, Saint-Étienne à Strasbourg.
22 Saint-André à Cérès de Reims par exemple, dépendant de Saint-Symphorien située intra-muros.
23 Le statut municipal de 1249 interdit l’installation de couvents à l’intérieur des murs de la ville.
24 Lieu de réunion d’un métier dans le cas strasbourgeois.
25 Près de l’abbaye Saint-Clément dans les faubourgs sud depuis 1240 (R.-S. Bour, Die Benediktiner…, op. cit.
26 Foire se tenant aux portes de l’abbaye depuis au moins 944 (date de l’acte d’approbation de la foire par l’évêque Adalbéron, Dom. N Tabouillot, Histoire générale de Metz par deux religieux bénédictins de la Congrégation de Saint-Vanne, Metz, 1775).
27 Voir l’acte de fondation de Guillaume aux Blanches Mains de 1183 dans P. Varin, Archives législatives de la ville de Reims. Collections de pièces inédites pouvant servir à l’histoire des institutions dans l’intérieur de la cité. Seconde partie : statut. Troisième volume, Paris, 1852.
28 Voir la thèse de P. Desportes, Reims et les Rémois…, op. cit.
29 Présence de champs attestés intra-muros à Reims dans la Prisée de 1328 et à Strasbourg dans l’Urkundenbuch.
30 Le conseil de la ville de Reims prend au XVe siècle une série de mesures afin d’assurer la défense de la ville en une époque de tensions. Il ordonne d’abattre tous les arbres de plus de quatre ans d’âge autour de la ville (1429), d’ôter les « nefs » à Ausson et de les rentrer dans la ville (1430). De 1422 à 1427, il rappelle quasiment chaque année qu’il est interdit de laisser paître des bêtes dans les fossés de la ville et en 1426 il ordonne de « copper les espines des fossez et le mettre hors », S. Guilbert, Registre de délibérations du Conseil de Ville de Reims (1422-1436), in Travaux de l’Académie de Reims, 169, 1990-1991, pp. 4, 30, 49, 50, 90, 158 et 170.
31 Reims se trouve en effet au sein des territoires touchés par les divers événements de la guerre de Cent ans. En 1429, Reims, en tant que ville du sacre, joua notamment un rôle déterminant sur le cours de la guerre. Cette année là Jeanne d’Arc réussit à y faire sacrer le dauphin roi de France, légitimant ainsi « le roi de Bourges » aux yeux des Français, au détriment des prétentions anglaises.
32 Voir La Chaise, « Les maisons fortes de la Moselle » in Mémoires de l’Académie de Metz, 1929, pp. 565-586 ou A. Haefeli, Les fermes châteaux du pays messin., 4 vol. Metz, 1972-3-4-5.
33 Ainsi, les tuileries de Strasbourg s’installent-elles au sud de la ville, au lieu-dit Ziegelau. Cet endroit, situé dans le lit d’inondation du Rhin, est sillonné par de nombreux cours d’eau et est riche en argile, élément nécessaire aux tuileries.
34 Même si la nouvelle enceinte de Strasbourg s’appuie sur des portes avancées déjà existantes, alors que celle de Reims est créée ex-nihilo.
35 J. Debal, » La topographie de l’enceinte fortifiée d’Orléans au temps de Jeanne d’Arc », in Jeanne d’Arc. Une époque, un rayonnement. Colloque d’histoire médiévale. Orléans, octobre 1979, Paris, 1982, pp. 23-41.
36 La question du nombre de maisons et d’édifices détruits à cette occasion pose un réel problème pour le chercheur. En effet, d’un ouvrage à l’autre, le nombre total de maisons détruites varie (passant de 680 à 660) et les nombres de destructions par quartier ne sont pas les mêmes (certains quartiers disparaissent même de la liste comme le Finkwiller et Saint-Arbogast). On peut distinguer deux écoles. Tout d’abord ceux, comme J. Hatt (J. Hatt, Une ville du XVe siècle. Strasbourg, Strasbourg, 1929, 507 p.), qui s’appuient sur les Collectanées de D. Specklin § 2135, ensuite ceux, comme J. J Schwien (J.-J. Schwien, Strasbourg. Document d’évaluation…, op. cit., ou Ch. Goehner (Ch. Goehner, E. Brumder, Geschichte des raümlichen Entwicklung der Stadt Strassburg., Heidelberg, 1935, 38 p.), qui s’appuient sur la retranscription que Apell fait d’un document d’archive : « Bericht was bei der Stadt Strassburg unter währendem Burgundischen Krieg in Anno 1475 und 1476 vorgeloffen », Strss. Stdt. Arch. AA. 290 Bezüglich Wiedergrabe gilt das bei der Anlage 11 Gesagte (in F. von Apell, Geschichte der Befestigung von Strassburg in Elsass vom Wiederaufbau der Stadt nach der Völkerwanderung bis zum Jahre 1681., Strasbourg, 1902 pp. 360-362).
37 Même si la ville ne fut pas touchée directement, les projets de conquête de Charles le Téméraire et les guerres de Bourgogne qui en découlent (1473-1477) l’effrayèrent au point d’adapter sa défense aux armes à feu. Le glacis définitif de la ville est ainsi créé en 1475.
38 Sainte-Agnès, Saint-Jean aux Ondes, Chartreux de Koenigshoffen, Sainte-Claire Uf dem Werde, Carmélites, Saint-Arbogast, Sainte-Madeleine, Saint-Marc au Neudorf.
39 P. Desportes, Reims et les Rémois…, op. cit., p. 837.
40 Ainsi apparaissent dans le courant du XVe siècle les champs de tir du Marais Vert et de Sainte-Elisabeth à Strasbourg (J. J. Schwien, Strasbourg. Document d’évaluation…, op. cit.) et celui de Cérès à Reims (P. Varin, Archives législatives de la ville de Reims…. op. cit., Seconde partie : statut. Premier volume., Paris, 1844, p. 325).
41 Sintefontaine, Saint-Symphorien, Saint-Thiébault, Stoxey, Burey, Notre-Dame des Champs.
42 Disparition d’Ausson, Clairmarais, Dieu le Mir, Ruffy, Saint-Hilaire, Sainte-Anne, Virlouzet.
43 Elles sont néanmoins systématiquement reconstruites.
44 Les habitants de Trois-Puits, par exemple, déclarent en 1682 qu’une grande quantité de vignes a été plantée sur leur terroir depuis dix ans, R. Couvreur-Périn, La banalité du pressoir de Trois-Puits, in Nouvelle Revue de Champagne et de Brie, 1936 pp. 165-168.
45 Il ordonne l’arrachage des pieds de vignes de mauvaise qualité et de ne laisser en place que du fromental noir et blanc. Ces lois dépassent le cadre de la banlieue juridique pour s’étendre à tout le Pays Messin. De même sera interdite l’importation de vin extérieur au Pays Messin. Dans ce cas précis, les abords dépassent le rôle de simple « grenier » de la ville pour devenir un outil essentiel de sa capacité d’exportation.
46 Ainsi, à Reims, à la suite du cahier de la taille du sacre du roi Charles en 1322, se trouve cette note : « Ce sont li termes de la banlieue de Reins sedans lesquelz messires de Reins a seignorie, et justice haute et basse : Premiers, dusquez à l’ourme à Vesve, en chemin de Saint-Thierri. Item, duquez à la crouis Acrier, entre Ruffy et le bos de Sulain. Item, duques à la crouis de Betteny. Item, duques à l’aubre en chemin de Wytery. Item, duques au ruissel le mont de Berru, outre Sarnay. Item, duques à l’aubre à Mont Espie. Item, duques à l’aubre à la Ponpelle. Item, duquez au fosset l’arcevesque, dessà Sillery. » À Strasbourg, c’est à partir du XVe siècle qu’apparaissent les Ächterkreuz. Il s’agit des « croix des bannis » marquant la limite au-delà de laquelle devaient se retirer les personnes frappées de bannissement par la ville. À Metz, ces bornes correspondent à cinq croix (dites les croix de Louve) qu’a fait ériger le maître échevin Nicole Louve entre 1444 et 1449.
47 La paix avec l’Angleterre en 1475 ainsi que l’unification et l’agrandissement progressif du domaine royal repoussent en effet une bonne part des conflits armés vers d’autres espaces et notamment les régions de l’Est.
48 Voir Angela Kerdilès Weiler. Limites urbaines, évolution et mutation. Le cas des enceintes de Strasbourg de l’Antiquité à nos jours, pour le détail des longueurs et largeurs des systèmes défensifs, ainsi que ses tableaux de statistiques (Kerdilès Weiler 2005 p. 122-124). Elle se base essentiellement sur le D. E. P. A. U. de Strasbourg, les travaux de Apell (pour le Moyen âge et l’Époque moderne jusqu’en 1680) et ceux de Forrer (pour l’Antiquité).
49 Voir J. Hatt, Une ville du XVe siècle. Strasbourg, Strasbourg, 1929, p. 143 : « Lorsqu’en 1475, devant la menace d’une incursion de Charles le Téméraire, le Magistrat fait démolir tous les bâtiments aux abords du mur d’enceinte, un grand nombre de maisons d’été et de jardins sont détruits. Pour dédommager les propriétaires, la ville cède, en 1477, à chacun d’eux, un terrain situé sur les communaux, de 20 aunes de large et de 40 aunes de long au maximum, pour un loyer annuel d’un helbeling par aune de largeur, à condition qu’ils s’engagent à y bâtir dans le délai d’un an une maison habitable » et, « en prévision, sans doute, de nouvelles démolitions pour des motifs stratégiques, le Magistrat réglemente, à différentes reprises, la construction des maisonnettes élevées par les bourgeois dans leurs jardins situés hors des villes. Elles ne doivent être faites que de bois, recouvertes de chaume ou de bardeaux, avoir au maximum, d’après un décret 20, d’après un autre 25 pieds de long, 12 ou 15 pieds de large, 12 ou 18 pieds de haut. Nul ne peut avoir plus d’une maisonnette de ce genre ».
50 Pour les critères urbains, voir notamment l’article de B. Metz sur la hiérarchisation des villes alsaciennes au Moyen Âge : B. Metz, « Essai sur la hiérarchie des villes médiévales d’Alsace (1200-1350) », in Revue d’Alsace, T. 128, pp. 47-101, 2002.
51 Grange Daniel, Blory, Saint-Privat, grange Braidy, La Horgne, Saint-Ladre, château de Montigny.
52 1620 et 1719 pour Metz, 1527 pour Strasbourg, 1787 pour Reims.
53 Le cimetière de Bellecroix à Metz a notamment servi pour les bourgeois morts de la peste en 1634-1638, R.-S. Bour, Notes sur la partie orientale de la ville, in Annuaire de la Société d’histoire et d’archéologie de la Lorraine, 41, 1932, pp. 1-179. Le premier cimetière juif depuis le retour de juifs dans la ville s’installe en 1610 à Chambière, suivi de deux autres, en 1619 et 1690, L. Commaille, La translation des cimetières de Metz, in Cahier Lorrain, 1990, pp. 143-166.
À Reims, près de la Buanderie, se trouvait le cimetière des pestiférés de 1666 ou 1668 où se trouvait une croix, Povillon-Piérard, Anciennes croix de Reims., Reims, 1895, p. 38. En 1724, est mentionné à Bétheny un toponyme « le cimetière des excommuniés », P.-E. Beaufort, Souvenir d’un vieux paysan. Histoire de Bétheny, Paris, 1995 p. 39.
54 Le lazaret de Strasbourg était anciennement une bergerie appartenant à Jean Kornmann, négociant à Strasbourg, achetée par la ville en 1674, pour y établir un hospice où l’on déposait les militaires affectés de maladies contagieuses, G. Schwenk, Le Neudorf (première partie), Strasbourg, 1982, p. 34.
À Reims, le terrain de la Buerie était utilisé habituellement par les lavandières de la maison hospitalière qui profitaient de la proximité du cours d’eau aux berges accessibles et de la situation en aval de la ville pour venir y blanchir le linge et les draps des malades : de là le nom de Buanderie (lieu envahi de vapeur d’eau, de buée), ou par contraction de Buerie, donné à la fois au lieu et au bâtiment qu’il portait. Le bâtiment servira de lieu d’isolement pour les malades lors des grandes épidémies (1580-1720) ; des loges grossières de bois seront alors construites et une sorte de nacelle mobile mue par des cordes au-dessus de la Vesle, permettra d’approvisionner les malades sans s’exposer directement au risque de contagion, R. Benoit, Vivre et mourir a Reims au grand siècle (1580-1720), Arras, 1999, p. 59.
À Metz, on fait construire en 1581 une maison et hôpital (sains et sans moisissures) lieu-dit de la Cornue Gelyne, sur l’île de Chambière, pour les malades contagieux, avec deux journaux de terres aux alentours (cimetière et jardins). En échange, la propriétaire obtient quatre journaux de terre « à la verge près de la pasture commune en l’île de Chambière, tout au long d’une crouée de terre appartenant au dit Mangin », Archives municipales de Metz, DD 40.
55 Voir notamment le plan Ockley 1754 : 1754, Plan Très Exact de Metz. Avec ses Fortifications, telles qu’elles sont aujourd’hui et ses environs, par le Sr Ockley, échelle graphique de 800 toises, Bibliothèque Nationale de France, département Cartes et plans, CPL GE DD-2987 (1288).
56 J. Vogt, « Pâture et embouche de boeufs étrangers à Strasbourg et dans les campagnes voisines (XVIe-XVIIIe siècles) », in Les Amis du Vieux Strasbourg, 5, 1975, p. 51.
57 Dès 1692, un réseau d’allées, bordées de tilleuls, devient la promenade Lenôtre ou de la Robertsau (futur parc de l’Orangerie), sous l’impulsion du maréchal d’Huxelles. En 1773, la chaussée qui la relie à la porte des Pêcheurs est ornée de peupliers. J.-P. Klein, Strasbourg, Urbanisme et architecture des origines à 1870., Strasbourg, 1986, p. 59.
À Reims, les promenades sont notamment représentées (avec leur projet d’extension) sur le plan de Gabriel Legendre de 1769, Plan général de Reims et de ses environs, gravé par Lattré. Echelle de 300 toises, Archives Municipales de Reims, 1Fi399.
Auteur
Docteur en histoire et archéologie médiévales, chercheur associé EA 4270-Centre de recherches interdisciplinaires en histoire, histoire de l’art et musicologie (CRIHAM)
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