Eugène Ténot, préfet de Gambetta dans les Hautes-Pyrénées (septembre 1870- février 1871)
p. 289-302
Texte intégral
1Le 6 septembre 1870, les habitants de Tarbes et des Hautes-Pyrénées apprennent la révocation du préfet Mila de Cabarrieu et son remplacement par Eugène Ténot. Savent-ils alors qui est ce jeune homme de trente-deux ans ? Rien n’est moins sûr. Certes, Eugène Ténot1 est né le 2 mai 1839 à Larreule, village de sept-cents habitants situé à vingt-cinq kilomètres au nord de Tarbes ; et c’est parce qu’il est un fils du pays que Gambetta l’envoie diriger l’administration de ce département reculé et fort peu républicain. Mais il a quitté la région dès l’adolescence : après avoir commencé ses études secondaires à Pau, il les termine à Paris. Dès le baccalauréat passé, il revient comme maître d’études au collège de Pau, mais n’y reste que quelques mois. En 1860, il part exercer les mêmes fonctions de « pion » au lycée d’Alger où il reste jusqu’à l’été 1864. Il a alors vingt-cinq ans et décide d’aller tenter fortune à Paris ; là, le journalisme et l’écriture peuvent être la voie royale qui lui permettra à la fois d’échapper à la semi-misère d’un « Petit Chose », de donner la mesure de son talent et de le mettre au service de la cause qui lui tient par-dessus tout à cœur : l’opposition résolue à l’Empire et la résurrection de la République.
2Eugène Ténot entre au Siècle, le plus grand journal d’opposition (sinon, il s’en faut de beaucoup, le plus virulent) où il occupe d’abord un poste de second ordre. Il fait aussi paraître au début de 1865 sa première œuvre, une petite brochure de trente pages intitulée Le Suffrage universel et les paysans, à la fois critique acerbe de la candidature officielle renforcée par la docilité des ruraux envers les autorités et conseils aux républicains pour gagner les campagnes (la paysannerie étant capable d’évolution). Ténot semble être un des premiers républicains à avoir traité ce second thème2, et son origine rurale n’est sans doute pas étrangère à son intérêt pour le vote des paysans. La même année, il publie un ouvrage beaucoup plus ambitieux, La Province en décembre 1851, étude historique qui, malgré les données tout à fait nouvelles qu’il apporte sur la résistance au coup d’Etat et la répression qui a suivi, n’a guère plus de retentissement que le premier. Néanmoins, la qualité de son travail historique et politique lui permet d’accéder à de plus grandes responsabilités au Siècle ; il en devient rédacteur, ce qui l’introduit dans les milieux influents de l’opposition. C’est en 1868 que Ténot accède à la célébrité : la publication en août, chez l’éditeur A. Chevalier, de Paris en décembre 1851, étude historique sur le coup d’Etat est une révélation pour l’opinion, qui y redécouvre notamment l’histoire du député Baudin ; la souscription lancée par les journaux de gauche pour élever un mouvement à Baudin et le procès qui s’ensuit mettent au premier plan une nouvelle génération de républicains qui se reconnaît en Gambetta et dont Ténot devient l’une des personnalités. Son Paris en décembre 1851 a six éditions successives d’août à décembre 1868, La Province connaît enfin le succès et est rééditée sept fois cette même année. C’est l’époque aussi où Ténot devient franc-maçon3, et le choix de sa loge n’est pas indifférent : le 19 octobre 1868, il est initié comme apprenti à La Renaissance par les émules d’Hiram, loge dont Ligou dit qu’elle est devenue, à la fin de l’Empire, le rendez-vous de l’élite politique et intellectuelle. Sous la direction du Vénérable Alexandre Massol, elle est le foyer du courant positif et agnostique (encore minoritaire) au sein du Grand Orient, et elle regroupe nombre de figures connues de la mouvance démocrate, les frères Reclus, Emile Deschanel, Jules Castagnary, Arthur Ranc entre autres. Ténot est désormais un homme en vue, appelé à préfacer les écrits des jeunes républicains qui se lancent à leur tour dans la polémique4, consulté par Gambetta lors de la préparation des élections de 1869 et pressenti un temps par ce dernier pour se présenter à Paris contre Darimon, un ami politique d’Émile Ollivier5. Sa position au Siècle, dont l’audience reste beaucoup plus grande que celle des nouveaux journaux républicains, fait de lui un partisan de poids pour Gambetta ; et dans l’été 1870, il contribue à gauchir le ton de son journal et à le mettre au service de la lutte ouverte contre le régime6. C’est donc un personnage important du parti républicain que Gambetta nomme préfet des Hautes-Pyrénées dès le 5 septembre au soir, dans une première fournée de préfets7. Mais rares sont ceux qui le savent dans le département où il va arriver.
3Les Hautes-Pyrénées, à la différence de département voisins, n’ont guère connu de troubles à l’annonce du coup d’État du Deux Décembre. Bagnères-de-Bigorre, la deuxième ville du département, était le foyer républicain le plus actif ; et le sous-préfet pensait que les « chefs du parti socialiste » s’y étaient organisés en vue d’un soulèvement en novembre 1851. Mais l’arrestation immédiate de certains et la fuite des autres étouffèrent dans l’œuf toute résistance ; et les preuves d’un « complot » étaient si faibles que tous furent libérés dès février-mars 1852. En juin 1853, les sous-préfets de Bagnères et d’Argelès ne recensent qu’une centaine d’opposants politiques dont vingt-cinq leur paraissent « dangereux »8. Les années suivantes, les rapports sur l’état d’esprit des populations sont de plus en plus rassurants pour le pouvoir, tous de la même tonalité : « L’esprit des populations est toujours excellent. Elles sont dévouées au gouvernement. À Bagnères seulement, on rencontre quelques démocrates ; mais ces individualités isolées sont sans influence sur les masses »9. 10 On peut même parler d’atonie politique. Jusqu’en 1868, le département n’a que deux journaux, L’Ère impériale à Tarbes et L’Écho des vallées à Bagnères, également favorables à l’administration et aussi peu lus l’un que l’autre. Le préfet, à plusieurs reprises, en souligne le caractère incolore, le manque d’intérêt. Quant aux journaux de Paris, ils pénètrent très peu dans le département10. Les élections ne donnent guère lieu à débat : en 1857 et 1863, les candidats officiels à la députation sont seuls en lice et élus à la quasi-unanimité des votants. Les municipalités ne sont guère plus disputées et le maire de Tarbes se félicite, en 1865, de la réélection de la plupart des anciens conseillers en constatant que la population tarbaise bannit des élections toute préoccupation de parti et toute pensée politique pour ne considérer que les intérêts locaux11.
4La préparation de la campagne pour les législatives de 1869 marque un certain réveil des oppositions. Dans la circonscription de Tarbes, le parti républicain, toujours très faible, s’est néanmoins restructuré, s’abritant notamment dans la nouvelle loge ouverte à Tarbes en 1862, après vingt-cinq ans de sommeil maçonnique12. Pour la première fois depuis 1852, il présente un candidat, le lieutenant-colonel Mouton13, déporté en Algérie après le Deux Décembre. Mouton n’obtient que 8 % des suffrages, mais atteint presque 25 % dans la ville de Tarbes. Dans la circonscription de Bagnères, le scrutin est beaucoup plus serré et l’opposition à la fois plus vaste et plus composite. Un conseiller général lié aux orléanistes se présente contre le député sortant et reçoit le soutien tant des républicains que des catholiques ultramontains. Il obtient dix mille voix alors que le candidat officiel en a dix-sept mille. Ce relatif succès encourage la création, en décembre 1869, d’un nouveau journal, L’Observateur, très proche du Tiers parti. Favorable à la constitution du ministère Ollivier, il s’oppose par contre au plébiscite où il voit une porte ouverte « au coup d’Etat ou à la révolution ». Les résultats de ce plébiscite donnent d’ailleurs la vraie mesure de l’influence de l’opposition : le oui l’emporte triomphalement dans les Hautes-Pyrénées avec 83 % des électeurs inscrits (67 % au plan national), 4 % de non et un faible taux d’abstentions de 13 % (18 % nationalement).
5Un milieu peu politisé où, jusqu’à l’été 1869, nulle critique de l’Empire n’a pu se faire entendre, où les grands combats républicains récents comme l’affaire du monument Baudin n’ont eu aucun écho ; une société rurale, très catholique, où la déférence des paysans envers les notables et les autorités est traditionnelle même si elle n’empêche pas une résistance tout aussi traditionnelle au fisc et à la conscription14, tel est le département où Eugène Ténot arrive en septembre 1870 pour tenter d’y enraciner la république tout en y stimulant l’effort de défense nationale15. Tâche difficile on le voit.
6L’annonce de la défaite de Sedan au matin du 4 septembre ne suscite guère de mouvement dans la population. Le préfet Mila de Cabarrieu adresse aux maires une circulaire appelant les habitants au courage et au patriotisme : « Tous les hommes valides voudront prendre part à la défense du pays et je suis prêt à me mettre à leur tête [...]. Votre concours énergique m’a toujours été acquis. Je sais qu’il continuera à ne pas me faire défaut ». Et de fait, aucune manifestation ne vient contester son autorité, même lorsqu’une dépêche annonce dans la soirée la proclamation de la république. Le lendemain, lorsqu’il apprend sa révocation, Mila fait ses adieux à sa population sans aucun propos politique. À l’hôtel de ville de Tarbes, la sérénité règne aussi : le vicomte de la Garde, maire depuis 1857, proclame immédiatement son ralliement à la république « puisque c’est dans ses mains que vient se placer le drapeau de la France » ; il déclare conserver ses fonctions et « sollicite le concours de tous pour assurer le maintien de l’ordre ». Le maire de Lourdes agit de même. La seule « révolution municipale » a lieu à Bagnères : dès le 5 septembre, le maire et son adjoint résilient leurs fonctions entre les mains du conseil municipal qui nomme une commission provisoire formée de trois conseillers républicains, anciennes victimes de la répression de décembre 185116. La presse manifeste le même ralliement à la république, parce que le nouveau gouvernement comble le vide du pouvoir et qu’on en attend au moins un barrage contre l’anarchie. L’Observateur déclare trouver le régime qu’il a toujours prôné, « le véritable gouvernement du pays par le pays », mais veut une république « d’ordre et de préservation » qui ne tombe pas aux mains des « impatients ». L’Ére impériale change immédiatement d’allégeance et de titre, reprenant le nom qu’il avait à sa fondation en 1850, L’Ère nouvelle ; il déclare clairement son adhésion au nouveau régime.
7Ténot arrive donc dans un département où les élites, à défaut d’être proches du parti républicain et moins encore de sa tendance gambettiste, sont prêtes à soutenir le gouvernement au nom de la patrie. Le nouveau préfet, dans un premier temps, encourage cet élan vers l’union nationale. Certes il prend langue dès le premier jour avec la petite minorité de républicains et choisit en son sein de nouveaux agents de pouvoir exécutif : deux Tarbais viennent le seconder à la préfecture comme chef de cabinet et secrétaire général ; deux militants du parti démocratique bagnérais sont nommés sous-préfets, l’avocat Soulé à Bagnères et le docteur Daudirac à Argelès ; les procureurs sont aussi révoqués et remplacés par trois jeunes avocats républicains dont le Vénérable de la loge de Tarbes, Me Candellé-Bayle. Un autre avocat républicain et franc-maçon, J.-J. Dumoret, ancien militant de la Seconde République, est nommé maire de Bagnères le 12 septembre. Mais dans l’ensemble, Ténot veut d’abord s’appuyer sur les autorités locales en place à condition qu’elles se rallient. Un de ses premiers actes de préfet est d’arrêter le 8 septembre que « 1) tous les maires actuellement en fonctions sont provisoirement maintenus ; 2) tous les maires qui, dans un délai de quarante-huit heures n’auront pas fait parvenir leur adhésion au gouvernement de la défense nationale seront considérés comme démissionnaires ». Sur 479 maires, 443 l’ont fait parvenir17. Il est bien clair que cela ne signifie nullement une adhésion à l’idéologie républicaine : sur 398 dont nous avons les lettres, 217 maires recopient la formule de l’arrêté qui ne concerne que le gouvernement ; 121 accompagnent cette adhésion d’une référence au salut de la patrie, et 60 seulement disent adhérer au régime républicain (en précisant souvent que ce devra être une république modérée). Tout cela témoigne bien de ce sur quoi Ténot peut compter : une docilité bien ancrée des maires envers le pouvoir en place (tant que celui-ci paraît solide), un incontestable sentiment patriotique qui pousse à se regrouper derrière le gouvernement (« Oui, comme ancien militaire, j’accepte de cœur ce gouvernement qui a pris en main la défense et l’honneur de la Patrie, sans distinction de secte ou de parti », écrit le maire du petit village de Puntous), mais un ralliement sous conditions, qui sera sans faille tant qu’il s’agira de défense nationale, mais cessera si les républicains veulent imposer leurs vues politiques (le maire de Thermes dit clairement ce que beaucoup pensent : « En présence de dangers de la Patrie, l’union de tous les Français doit être le seul but que chacun doit atteindre. Les partis doivent se taire devant le danger commun. Aussi je viens vous déclarer que j’adhère au pouvoir nouveau établi tant que l’ennemi sera sur le sol français, me réservant d’accepter ou de refuser l’administration de ma commune quand la France entière aura statué sur le nouvel état des choses. »). La personnalité même de Ténot, son origine locale ou son rôle dans l’opposition à l’Empire, ne sont évoqués que très rarement (trois fois) par les maires dans leurs déclarations d’adhésion.
8La création, le 15 septembre 1870, du Comité départemental de la défense nationale concrétise l’union nationale18. Présidé par Ténot, il comprend trois républicains avancés (Candellés-Bayle et Soulé y représentent la nouvelle génération, le vieux docteur Cénac qui avait été élu député en avril 1848 incarne la tradition républicaine), trois fonctionnaires nommés sous l’Empire (le général commandant la subdivision militaire, le commandant de la gendarmerie et l’ingénieur en chef des Ponts et Chaussées), enfin le maire de Tarbes, de la Garde. Tous acceptent après Sedan la tonalité politique qu’y impriment les républicains19 ; l’essentiel est de relancer la mobilisation. Le comité appelle les citoyens à fournir fusils de chasse et balles pour équiper la garde nationale et invite les communes à voter des crédits pour acheter des armes. En effet les dons patriotiques des particuliers ne suffisent plus. Certes les souscriptions continuent et sont encouragées par les nouvelles autorités ; les maires de Tarbes et de Bagnères, villes où l’on envoie des blessés de guerre, appellent la population à fournir de la literie, voire des appartements inoccupés pour loger les convalescents ; à la mi-novembre, Madame Ténot prend la présidence du comité des dames qui va collecter de l’argent et « tricoter des vêtements chauds pour les malades de la garnison et surtout les jeunes soldats de la garde mobile qui manquent de tout ». Mais la charité rencontre là une donnée nouvelle à laquelle elle ne peut faire face : la marche progressive vers la levée en masse de tous les hommes valides. C’est le point essentiel et nouveau pour la préfecture : le département doit mobiliser un nombre considérable de soldats et les armer et équiper à ses frais. Rappelons les faits. Par le décret du 29 septembre, la délégation de Tours charge les préfets d’organiser immédiatement en compagnies de gardes nationaux mobilisés tous les volontaires qui n’appartiennent ni à l’armée régulière ni à la garde nationale mobile, ainsi que tous les Français de 21 à 40 ans célibataires ou veufs sans enfants. Le décret du 2 novembre étendra cette mobilisation aux hommes mariés. Dans un premier temps, les mobilisés recevront une instruction militaire sur place, puis seront éventuellement envoyés au front. La préfecture doit donc procéder aux conseils de révision, regrouper les hommes en compagnies et bataillons, faire élire les officiers et sous-officiers par la troupe. En vertu du premier décret, sont recrutés 6 000 à 7 000 hommes, sans compter les volontaires francs-tireurs. Il faut tous les habiller et les armer, et pour ce faire, inciter les communes à y participer en y affectant toutes leurs ressources disponibles et en empruntant. Ténot et ses sous-préfets multiplient les proclamations patriotiques, les appels enflammés à la lutte à outrance contre les Prussiens. Ils sont épaulés par d’anciens officiers d’active qui ont pris fait et cause pour la politique militaire de Gambetta ; certains sont des républicains de la veille comme le colonel Fontan, mais d’autres sont légitimistes comme le comte de Puységur. Les uns comme les autres sont nommés aux postes supérieurs de la Garde nationale et entrent dans les comités de défense nationale20 pour encourager l’esprit de résistance. Ténot reçoit aussi le soutien de la presse. L’Ere nouvelle relaie les mots d’ordre préfectoraux, les avis officiels et les discours des autorités avec la même complaisance passive que sous l’Empire. L’Observateur, qui va très vite s’opposer politiquement à Ténot, se pose néanmoins en partisan de la lutte à outrance ; il se félicite de l’arrivée de Gambetta à Tours qui devrait galvaniser la province ; il appelle à la levée en masse ; le 17 décembre encore, il fait passer ses vœux politiques (des élections générales rapides) après son patriotisme intransigeant : « On peut retourner la question sur toutes ses faces, on arrivera toujours à cette conclusion : les élections, c’est la paix, et la paix, c’est la capitulation ».
9Malgré ce soutien des élites, la mobilisation rencontre de grosses résistances. Dès le 10 septembre, Ténot se plaint du mauvais esprit qui règne dans les bataillons des gardes mobiles21 nouvellement incorporés et qu’on instruit dans les casernes de Tarbes avant de les envoyer au front : « La prolongation du séjour à Tarbes de deux bataillons me paraît présenter de très graves inconvénients [...]. Les jeunes gens [...] voient trop souvent [leurs parents] et ces entrevues détruisent en quelques minutes chez beaucoup d’entre eux l’effet moral obtenu par les exhortations patriotiques des chefs de la mobile et des autorités départementales. La discipline souffre également de ce voisinage des parents. Pour devenir soldats [...] nos mobiles pyrénéens ont besoin de perdre de vue le clocher de leurs villages »22. L’enrôlement des célibataires de plus de 21 ans dans la garde nationale mobilisée suscite une vive émotion chez les ruraux pour qui la guerre n’a aucune réalité et qui ne voient là que brimade ; la levée des hommes mariés est encore plus mal vue, « surtout quand on ne voit plus une arme pour instruire ce qui est déjà levé »23. C’est là l’autre gros problème : manque d’armes et d’équipement. Et pour le pallier, il faut obliger les communes à s’engager financièrement alors même que les élus locaux sont très réticents. C’est une des raisons qui poussent Ténot à s’engager dans une politique de renouvellement massif des maires et à substituer ses partisans républicains aux élus du suffrage. Mais bien des patriotes d’autre tendance y voient aussi une manœuvre sectaire et Ténot va se heurter sur ce point à une opposition grandissante. Du coup, l’union nationale qu’il semblait avoir réussi à créer au début se distend à partir d’octobre ; les clivages politiques entre anciennes élites et partisans du préfet brouillent de plus en plus le message de mobilisation de tous pour le salut de la patrie.
10Alors que Ténot avait été plutôt bien accueilli en septembre, c’est comme agent de la dictature de Gambetta qu’il est combattu par la presse unanime en février. Argument convenu visant plutôt le ministre que le préfet ou réponse à une politique particulièrement dure de Ténot ? Pour justifier ses accusations de déni de démocratie, L’Observateur, qui s’est vite opposé au radicalisme républicain, met en exergue deux points : la révocation des élus locaux et surtout la candidature plusieurs fois posée du préfet aux fonctions de député.
11Nous avons vu que les neuf dixièmes des maires se sont immédiatement ralliés au nouveau gouvernement. Cela n’a pas empêché Ténot d’en révoquer en tout 35 %24, ce qui est moins que dans bien des départements25 mais n’en frappe pas moins les esprits. Dans une première phase, jusqu’au 24 septembre, les destitutions de maires (qui touchent 45 communes) obéissent à deux motivations : dans les chefs-lieux de canton (9 sur 26 voient leur maire remplacé), il s’agit de mettre au pouvoir de vrais républicains, engagés depuis plusieurs années dans la lutte politique ; dans les villages, la plupart des nominations de nouveaux maires sont seulement des régularisations : les dernières élections municipales avaient eu lieu en août, certains maires sortants n’avaient pas été réélus et devaient donc de toute façon être remplacés ; dans ce cas, Ténot nomme le plus souvent le conseiller municipal qui a eu le plus de voix. Même les révocations politiques ne choquent guère l’opinion dans la mesure où des élections municipales sont annoncées pour le 25 septembre ; les nominations que fait Ténot paraissent temporaires et justifiées par la nécessité de ne pas laisser la présidence des bureaux de vote à des bonapartistes notoires ; surtout le gouvernement de la défense nationale a décrété que les conseils nouvellement élus auraient à désigner eux-mêmes les maires et les adjoints, ce qui est une avancée démocratique considérable par rapport à la législation antérieure. Mais le 24 septembre, un nouveau décret annule les élections et stipule que « les préfets pourvoiront les conseils par le maintien des municipalités actuelles ou par la nomination de municipalités provisoires ». Dès lors, commence une nouvelle vague d’intervention préfectorale, plus forte et beaucoup plus nettement politique. Ente le 27 septembre et le 8 octobre, 77 communes voient leurs élus municipaux partiellement ou totalement changés : 45 maires ou adjoints sont révoqués, 32 conseils municipaux sont dissous et remplacés par des commissions municipales. Cette dernière mesure touche notamment six chefs-lieux de cantons, quatre autres gros bourgs et surtout la ville de Tarbes dont le conseil municipal est remplacé par une commission exclusivement républicaine présidée par Émile Deville, membre d’une des familles les plus radicales du département26. Le 27 octobre, le conseil général est à son tour dissout au motif « que sa majorité s’est associée par une approbation systématique à tous les actes du régime qui a conduit la France au bord de l’abîme ; et qu’il importe aux intérêts sacrés de la défense nationale que les corps appelés à donner leur concours au Gouvernement de la République soient libres de tout lien avec le régime antérieur et se consacrent, sans arrière-pensée de restauration monarchique ou de transaction avec l’envahisseur, à la lutte à outrance jusqu’à ce que l’ennemi ait été expulsé du sol de la République ». Ténot répond ce faisant à un vœu de Gambetta, mais ce dernier laissait les préfets juges et il ne décréta la dissolution de tous les conseils généraux que le 24 décembre. À la place du conseil, Ténot nomme une commission départementale qui réunit toutes les têtes du parti républicain et exclut toute autre famille politique27. L’Observateur regrette avec amertume le temps où Ténot s’entourait d’un comité de défense nationale formé de notables de tous partis...
12Après avoir mis ses partisans au pouvoir dans les villes et les gros bourgs, puis au conseil général, Ténot comprend d’ailleurs que procéder de même dans les campagnes n’est pas forcément la meilleure façon de mobiliser la population. Après le 8 octobre, les révocations d’élus municipaux se font beaucoup plus rares et, le plus souvent, leur remplacement a lieu parce qu’ils démissionnent plutôt que de voter un emprunt ou une contribution pour la défense nationale. Pour répondre à cette forme de grève, Ténot et ses sous-préfets ne trouvent pas toujours, loin s’en faut, des républicains avérés pour siéger à la mairie : le parti est souvent totalement absent des villages et surtout, le débat politique n’y a guère de sens et les clivages se font plutôt entre coteries, familles élargies, clans. Dès lors, la nomination d’une commission municipale ou d’un nouveau maire ne peut plus être jugée à l’aune politique, mais doit répondre aux nécessités de la défense, et cette mesure extrême doit être maniée avec plus de précautions. Les deux sous-préfets conseillent à Ténot la modération et lui demandent de s’appuyer sur les hommes qui ont la majorité du village avec eux : « Ils ne sont peut-être pas des républicains parce que la politique leur est inconnue, mais ils marcheront avec l’administration [...] L’Empire s’arrangeait pour prendre généralement ses maires parmi les hommes les plus influents des communes et quelquefois même parmi ses adversaires. Il y a donc lieu dans certains cas d’accepter une transaction plutôt que la lutte lorsqu’elle doit nous être désavantageuse »28. Le secrétaire général de la préfecture, Carrère, a souvent une opinion différente sur ces questions locales et Ténot est parfois bien en peine de trancher. L’exemple du petit village de Gazave (280 habitants) en donne une illustration. Après y avoir nommé le 6 octobre une commission municipale qu’il croyait plus républicaine que l’équipe limogée, Ténot découvre qu’il a seulement fait le jeu du clan minoritaire dans le village, qui s’est paré de la nouvelle étiquette pour accéder au pouvoir. Il commence par revenir en arrière et restaurer l’ancien conseil élu ; mais la commission fait valoir qu’elle a pourvu au paiement du contingent communal pour la garde nationale sans faire d’emprunts, et Ténot comme Carrère en tirent argument pour la remettre au pouvoir en décembre, malgré les protestations de la population et l’avis du sous-préfet, pour qui on sacrifie le long terme (l’acclimatation progressive de l’idée républicaine) à l’intérêt immédiat présumé (le paiement du contingent qu’on pouvait obtenir aussi bien du conseil élu). Dans plusieurs autres cas, Ténot est définitivement revenu en arrière et a remis en place en janvier le conseil municipal dissout en octobre. Sans doute était-ce trop tard et cela n’a pas empêché l’opposition de dire (en exagérant d’ailleurs beaucoup) : « M. le préfet révoque, casse, suspend, dissout, fait occuper tous les postes par des hommes à lui, dévoués, et cela dans quel but ? Pour mieux assurer son succès aux élections »29.
13Pour les modérés s’exprimant dans L’Observateur, là réside l’autre scandale : le préfet réédite la candidature officielle honnie en se présentant aux législatives. L’élection d’une assemblée nationale avait été annoncée pour le 2 octobre, puis pour le 16 ; quand Gambetta arrive à Tours, il impose son ajournement jusqu’à la paix. C’est Bismarck qui, le 28 janvier, exigera l’élection rapide d’une assemblée seule habilitée à ses yeux à signer un traité de paix. À trois reprises donc, s’ouvre une brève campagne électorale, la dernière seule aboutissant à son terme ; et à trois reprises, Ténot pose sa candidature comme tête de la liste républicaine qui comprend aussi Soulé (le premier sous-préfet de Bagnères) et les deux francs-maçons Candellé-Bayle (procureur de la République) et J.-J. Dumoret (maire de Bagnères). Les tergiversations gouvernementales de septembre et octobre entraînent pour Ténot une valse-hésitation (être préfet ou candidat) dont l’opposition tire argument : le 26 septembre, Ténot comme Soulé démissionnent ; Soulé maintiendra cette démission et sera remplacé à la sous-préfecture par le chef de cabinet du préfet, mais Ténot pour sa part reprend son poste le 28 septembre ; la semaine suivante, après avoir refusé de partir en campagne, il se laisse convaincre par ses amis et déclare à nouveau sa candidature, démissionne, revient trois jours après à la préfecture... Comme cette seconde campagne avortée a lieu précisément au moment où « le préfet a fait une véritable Saint Barthélemy des municipales », l’opposition libérale modérée trouve un argument de choix contre la liste démocratique : « Aux beaux jours de l’Empire, les préfets à poigne, les Pastoureau dont M. Eugène Ténot a été l’implacable historiographe, ne faisaient pas mieux en faveur des candidatures officielles. En ce temps-là, quand nous combattions les candidats estampillés, on prétendait que nous excitions à la haine et au mépris du gouvernement, cela n’est pas si loin de nous que le brillant courriériste du Siècle ne s’en souvienne. Piquant retour des choses d’ici-bas, M. Eugène Ténot est préfet et candidat dans le département qu’il administre [...] N’a-t-il accepté le poste de préfet de la défense nationale que pour mieux assurer le succès de sa candidature ? »30.
14L’argument va resservir bien sûr en février 1871. Ténot l’avait d’ailleurs prévu et le jugeait fondé. Aussi avait-il dit qu’en tout état de cause, il ne serait pas candidat aux élections dans les Hautes-Pyrénées. Ce n’est qu’à la dernière minute, devant l’impossibilité pour le parti républicain de former une liste complète, qu’il accepte d’y figurer. Le 6 février, quand il reçoit la dépêche de Gambetta annonçant aux préfets son départ du gouvernement, il démissionne de son poste. À la demande de Gambetta, il y reste néanmoins jusqu’au 9, pour assurer la tenue des élections, auxquelles il est désormais candidat. Le 8 février, le préfet démissionnaire obtient 21 % des voix ; il arrive en tête des candidats de sa liste, mais il n’est aucun canton où il ne soit devancé par l’ensemble de la liste modérée, soutenue par toute la presse et qui rafle les cinq sièges. Le premier élu, Eugène de Goulard, a 75 % des voix, et le dernier en a 37 %... Dès lors, Ténot quitte Tarbes, « la tête haute et avec la conscience du devoir accompli », dira-t-il plus tard. Les Pyrénéens voient-ils, pour leur part, partir un dictateur ? L’Observateur est nuancé : « Nous avons combattu M. Ténot. Car nous l’avons vu devancer le gouvernement dans la voie d’arbitraire et d’illégalité où il se jeta après l’arrivée de M. Gambetta en province. Nous l’avons combattu surtout comme candidat extra-officiel [...] Mais nous devons lui rendre cette justice qu’il a été relativement libéral à l’égard de la presse, moins préfet que journaliste dans ses rapports avec ses confrères [...] M. Ténot n’a pas abusé des grands moyens dont il disposait pour sa candidature »31.
15Ténot va reprendre sa place au Siècle et il y redevient le correspondant privilégié de Gambetta qui passe par lui, le 24 juin 1871 pour annoncer sa rentrée politique et le charge « de déjouer l’intrigue de parti de ceux qui vont répétant qu’[il] refuse toute candidature à Paris »32. Ténot va d’ailleurs figurer sur cette liste républicaine pour les élections partielles dans la Seine le 2 juillet 1871 ; mais à la différence de Gambetta, il est battu. Un mois plus tard, il part pour Bordeaux prendre la tête de la rédaction du grand journal républicain La Gironde. Est-ce, après l’échec électoral, le retour définitif à une carrière de journaliste ? Pendant dix ans, c’est ce qu’on peut penser. Son expérience de préfet de la défense nationale semble avoir surtout contribué à orienter son intérêt vers les questions militaires sur lesquelles il va écrire plusieurs ouvrages. Mais il n’a pas rompu le contact avec les républicains des Hautes-Pyrénées. En 1881, quand ceux-ci, qui manquent d’un leader incontesté et suffisamment connu, cherchent pour la seconde circonscription de Tarbes un candidat qui transcende les rivalités et jalousies des caciques cantonaux, c’est vers Ténot qu’ils se tournent. Dans sa campagne électorale, Ténot n’évoque son passé de préfet que pour rappeler ses efforts en faveur de la défense nationale ; et son adversaire conservateur l’attaque beaucoup moins sur sa « dictature » passée (à peine évoquée) que sur les menaces que les républicains feraient peser sur la religion. Ténot sait rassurer les électeurs ; et le fils prodigue du pays est élu en août 1881 député des Hautes-Pyrénées avec 77 % des suffrages exprimés.
Notes de bas de page
1 Sur la jeunesse et les débuts d’Eugène Ténot, voir E. Mermet, Annuaire de la presse française, Paris, 1880-1887 ; A. Robert, E. Bourloton, G. Cougny, Dictionnaire des parlementaires 1879-1889, Paris, 1891 ; R. Bargeton, Dictionnaire biographique des préfets 1870-1982, Paris, 1994.
2 Il sera développé dans de nombreuses brochures en 1869. R. Huard, Le suffrage universel en France 1848-1946, Paris, 1991. p. 81.
3 D. Ligou, Dictionnaire universel de la franc-maçonnerie, Paris, 1974 ; D. Ligou (dir.), Histoire des francs-maçons en France, Toulouse, 1987 ; V. Wright, « Francs-maçons, Administration et République : les préfets du gouvernement de la défense nationale 1870- 1871 », La Revue administrative, n° 240 (1987) et 241 (1988). Sur la loge Renaissance par les émules d’Hiram, Bibl. Nat., FM Impr. 964 et 3390, FM2 631.
4 Une lettre de Ténot. du 1er mai 1869, préface le livre de J. Albiot, Les campagnes électorales 1851-1869, Paris, 1869.
5 Lettre de Gambetta à Clément Laurier du 10 mars 1869 (in Lettres de Gambetta recueillies et annotées par D. Halévy et E. Pillias, Paris, 1938).
6 G. Wormser, Gambetta dans les tempêtes, Paris, 1964 ; p. 24, il écrit : « C’est Eugène Ténot, rédacteur au Siècle, qui, de lui-même, avait écrit, dans la nuit du 3 au 4 septembre, pour ce journal, un appel à la garde nationale et au peuple incitant à passer le lendemain aux actes. Il avait demandé la déchéance dès le 7 août 1870 ».
7 Le décret de nomination est daté du 6 septembre 1870 (Arch. Nat., Fl a 1783). Cette première fournée comprend notamment Challenel-Lacour, Allain-Targé, Auguste Spuller, la garde rapprochée de Gambetta dont on peut considérer que Ténot fait aussi partie, même s’il est un ami moins proche.
8 Arch. Dép. Hautes-Pyr., 1 M 215. Les archives départementales n’ont pas les listes nominales d’opposants de l’arrondissement de Tarbes ; mais la proportion d’opposants avérés y serait aussi faible.
9 A.N., Fl c III Hautes-Pyrénées 6, rapport du préfet au ministre de l’Intérieur du 1er février 1864.
10 Ibid., rapports de février, septembre, novembre 1866, novembre 1867, mars 1868.
11 M. Berthe et alii, Histoire de Tarbes, Pau, 1974, p. 246.
12 Bibl. Nat., FM2800, papiers de la loge de Tarbes, La propagation de la Vraie Lumière, 1862-1875.
13 Mouton fait paraître en 1870 La transportation en Afrique et c’est Eugène Ténot qui préface l’ouvrage. Signe que Ténot a, dès avant septembre 1870, des contacts avec le petit groupe de républicains tarbais.
14 J.-F. Soulet, Les Pyrénées au XIXe siècle, Toulouse, 1987.
15 Pour situer l’action de Ténot dans un cadre plus général, voir notamment S. Audoin-Rouzeau, 1870, La France dans la guerre, Paris, 1989 ; V. Wright, « Les préfets du gouvernement de défense nationale », Bulletin de la Société d’histoire moderne, quinzième série, n° 11-12, 1975.
Les sources permettant d’étudier l’œuvre de Ténot comme préfet sont assez lacunaires. Les archives départementales n’ont conservé presqu’aucun rapport des sous-préfets au préfet et n’ont gardé aucune trace des rapports envoyés par Ténot à Gambetta. On ne trouve pas non plus ces derniers aux Archives Nationales ; par contre certains ont été conservés à Vincennes (archives du ministère de la Guerre). Les collections de journaux locaux conservées à Tarbes sont aussi très incomplètes sur cette période, en particulier sur septembre 1870 et janvier 1871 ; et les collections de la Bibliothèque nationale ne sont pas communiquées en raison de leur très mauvais état.
16 L’Ère nouvelle, 6 sept. 1870.
17 A.D., 1 M 216.
18 A.D., 1 M 217.
19 « Les Prussiens [...] oublient qu’ils ne trouveront plus devant eux un lâche empereur, livrant son armée pour se sauver avec ses courtisans, mais bien un peuple d’hommes libres, résolus à vaincre ou à mourir pour la Patrie et la Liberté républicaine », proclamation du comité de défense du 13 septembre 1870.
20 Outre le comité départemental, il se crée un comité de défense à Bagnères le 15 novembre 1870 (Ère nouvelle, 17 nov. 1870).
21 Ce sont les jeunes gens de 20 ans qui ont tiré un bon numéro et ne sont donc pas incorporés dans l’armée active. La loi Niel prévoyait qu’ils pouvaient être versés dans l’active en cas de guerre.
22 Archives du ministère de la Guerre, Vincennes, La 29.
23 A.D., 3 M 260, rapport du sous-préfet d’Argelès au préfet, 10 nov. 1870.
24 A.D., 3 m 259 et 260, municipalités provisoires de 1870.
25 En Haute Vienne, étudiée par A. Corbin, 153 maires sur 201 sont destitués ; en Isère, étudiée par P. Barrai, 457 sur 555.
26 Son père, Jean-Marie Deville (1785-1853), élu député de Tarbes en 1848 et 1849, participa à la journée du 13 juin 1849 et fut déporté à Belle-Ile. Son fils, Gabriel Deville (1854-1940), sera un socialiste influent, ami et collaborateur de Guesde et Jaurès.
27 A.D., 3 M 163, Conseil général.
28 A.D., 3 M 260, Lettre du sous-préfet de Bagnères à Ténot du 26 janvier 1870.
29 L’Observateur, 3 déc. 1870.
30 L’Observateur, 3 oct. et 10 oct. 1870.
31 L’Observateur, 11 fév. 1871.
32 Lettres de Gambetta à Allain-Targé (23 juin 1871) et au docteur Fieuzal (24 juin 1871), in D. Halévy et E. Pillias, op. cit.
Auteur
-
Marianne Leulliez
Université Paul Valéry – Montpellier III.
Le texte seul est utilisable sous licence Licence OpenEdition Books. Les autres éléments (illustrations, fichiers annexes importés) sont « Tous droits réservés », sauf mention contraire.
Les monarchies espagnole et française au temps de leur affrontement
Milieu XVIe siècle - 1714. Synthèse et documents
Jean-Pierre Dedieu, Gilbert Larguier et Jean-Paul Le Flem
2001
La désorganisation
Contribution à l’élaboration d’une théorie de la désorganisation en droit de l’entreprise
Muriel Texier
2006
Le Livre Vert de Pierre de la Jugie
Une image de la fortune des archevêques de Narbonne au XIVe siècle. Étude d’une seigneurie
Marie-Laure Jalabert
2009