1Dans une ville qui s’intitule glorieusement capitale du vin et où la profession la plus prisée est celle de propriétaire (1 400 environ), dans une ville qui domine une plaine à 80 % recouverte de vignes1 et où se trouvent plus de 400 campagnes2 et domaines, les activités industrielles sont essentiellement pour ne pas dire exclusivement liées à la viticulture.

2Les industries traditionnelles comme les tanneries et les mégisseries sont en déclin, en voie de disparition ; par contre les industries liées à la viticulture se développent, qu’elles soient anciennes comme la tonnellerie, ou nouvelles comme les constructions de machines viticoles dont Béziers se fait une spécialité3. En ce domaine, sa réputation s’étend dans tout le Languedoc et au-delà.

3Pourtant, et c’est une caractéristique de cette industrie vitivinicole, il ne naît pas à Béziers de grandes usines, de grands centres industriels. En réalité cette industrie a émergé d’un artisanat encore très actif comme on peut le voir par exemple avec le nombre élevé de petits ateliers de tonnellerie dispersés dans toute la ville. Cette industrie a évolué vers la fabrique et non vers l’usine. Certes, on s’installe parfois aux limites de la ville, sur les avenues de Pézenas ou Bédarieux, ou autour de la gare et si l’on est dans une rue de quartier on s’agrandit sur la maison voisine comme l’entreprise Valat du 2 au 8 de la rue Aubert. Mais on ne remarque pas de grande concentration de bâtiments, ni d’ouvriers. On peut donner à ce phénomène deux explications.

4Tout d’abord, les capitaux biterrois s’investissent peu dans l’industrie. Les gains réalisés par le vignoble sont toujours prioritairement investis soit dans l’achat de plus de terres, soit dans des achats immobiliers. Que ce soit des châteaux pinardiers dans les domaines4, des immeubles haussmanniens dans les grandes avenues, ou des immeubles de rapport dans les nouveaux quartiers5, là se fait l’essentiel de l’investissement. A cela il faut ajouter le train de vie de la bourgeoisie qui absorbe aussi pas mal de gains6.

5La deuxième raison qui explique ce manque de concentration réside peut-être dans la structure profonde de l’industrie languedocienne et partant biterroise. La fierté d’appartenir à une corporation, nous dirions d’être un ouvrier spécialisé qui a commencé souvent son apprentissage à 12 ans, spécialisation qui se traduit par de longues années de travail, mais se traduit aussi par une hiérarchie dans l’échelle des salaires est primordiale dans la mentalité ouvrière. L’uniformisation du travail qui amènerait une usine n’est pas dans les mentalités7. Toutefois, cela n’empêche pas la modernité et le progrès comme le font ces fabricants qui n’hésitent pas à utiliser des matériaux nouveaux avec la construction de cuves en ciment par exemple.

Une industrie au service de la culture de la vigne

6Quelles sont donc ces industries, ces fabriques au service de la viticulture ? Nous pouvons distinguer celles qui sont liées à la culture même de la vigne et celles qui sont liées à la fabrication du vin et à son transport.

7Au début du xx^e siècle, la culture de la vigne vient de connaître une véritable révolution. Je n’insisterai pas, car ce n’est pas ici le propos, sur l’extension du vignoble qui a amené la prospérité en Languedoc, prospérité que le préfet Creuzé de Lesser date de la construction du Canal du Midi8, mais prospérité amplifiée par l’arrivée du chemin de fer qui lance le vin du Languedoc sur le marché national dès le milieu du xix^e siècle9. Le vin devient une boisson courante, la boisson fortifiante du travailleur, « la plus saine et la plus hygiénique des boissons » comme le prônait Pasteur. Le Languedoc, avec une production de vins courants, devient alors la première région productrice de vin en France10.

8Cette extension de la vigne a amené la création de « la mer de vignes » aux ceps bien alignés qui caractérise la plaine viticole11. Si la vigne demande toujours beaucoup de main d’œuvre, on a aussi besoin de matériel agricole spécialisé. C’est ainsi qu’à Béziers, avenue d’Agde, dès 183412, Vernette fabrique des charrues vigneronnes « pour la grande culture de vignes » et s’enorgueillit d’avoir obtenu une médaille d’or au concours international de charrues de 188613.

9La crise du phylloxéra des années 1870-1880 a obligé à repenser cette culture en extension. Les maladies parasitaires, comme le mildew, la cochenille, la pyrale ont obligé le viticulteur à traiter ses vignes. On assiste alors à un formidable essor de constructions de machines viticoles pour l’application des traitements nécessaires. Tout d’abord, comme l’avait fait Vernette, on adapte des soufreuses, sulfureuses, sulfateuses sur les charrues. Ces appareils économisent jusqu’au travail de cinq à six hommes. Les constructeurs d’appareils pour traiter les vignes se multiplient. Martial Vidal qui a sa « manufacture »– c’est ainsi qu’il l’appelle – rue Salférino au centre ville fabrique de tôlerie, ferblanterie, cuivrerie, zinguerie, réalise des pulvérisateurs à dos d’homme, ou à dos de mulet et fonctionnant à air comprimé, le plus réputé s’appelant « le sans-nom ». La maison Jullian Frères fabrique le même type d’appareil mais les a perfectionnés avec un « jet universel » qui empêche tout engorgement lors de la pulvérisation. Siméon Sol, installé rue des Deux frères, se définit comme constructeur mécanicien. Il propose des machines à vapeur pour la submersion et l’irrigation des vignes. Pendant la crise du phylloxéra, la submersion avait été un remède pour éviter la propagation de la « maladie », et par la suite, certains viticulteurs laissaient leur vigne les pieds dans l’eau pendant quelques semaines l’hiver. Il construit des pulvérisateurs, des soufreuses à tracteur, et des appareils à vapeur pour l’échaudage des vignes. Il achète aussi du matériel vinicole d’occasion et le revend. Roumegas, chaudronnier boulevard Gambetta, installe cuves, pressoirs et toutes machines à vapeur. Guillaume Toupy fabrique, vend et répare les machines agricoles et vinicoles, mais il vend aussi toutes sortes de pompes et de la robinetterie14.

10Tous ces constructeurs fournissent en même temps au viticulteur les produits qui lui sont nécessaires, notamment le soufre et surtout la fameuse bouillie bordelaise : les Frères Jullian vendaient même une « bouillie bordelaise céleste » (mais ils ne disaient pas si elle était miraculeuse !). Il y a d’ailleurs dans ce domaine une lacune de l’industrie viticole biterroise. Les fabriques de soufre, bouillies et autres traitements chimiques ne sont pas pour la plupart installées à Béziers, mais à Balaruc et surtout au port de Cette. Toutefois il existe à Nissan une usine de fleur de chaux pour la vigne.

11Ces produits pour la vigne, on peut aussi se les procurer chez les fabricants d’engrais. L’utilisation d’engrais pour la vigne est une découverte issue elle aussi de la lutte contre le phylloxéra15. On découvrit que si l’engrais ne tuait pas le phylloxéra, il rendait la vigne plus forte, plus productive. Une vingtaine de fabricants, installés surtout vers les abattoirs, route de Bédarieux, fabriquent des engrais liés à l’équarrissage, aux résidus d’abattoirs, mais ils utilisent aussi les vidanges et immondices de la ville. L’engrais artificiel, chimique n’est pas encore utilisé. Deux fabricants sont particulièrement importants. La maison Tournissac, fondée en 1868, dont le siège est rue Riccioti près de la place de la République actuelle place de la Victoire et dont l’usine est implantée route de Bédarieux. La maison Azaïs, quant à elle a été fondée en 1866 : située avenue Gambetta, elle dispose de trois usines de fabrication « d’engrais biterrois animalisé complet et de toute nature, à partir de vidanges et équarrissage ». Louis Azaïs a aussi mis au point une poudre contre la cochylis, ce papillon de nuit dont la chenille attaque les grappes de vigne. Ces fabricants d’engrais vendent à l’occasion du fumier de mouton qui arrive par wagons entiers du causse du Larzac et qui est un engrais naturel prisé pour la vigne.

12Avec la Littorale, créée à partir d’un laboratoire d’œnologie fondé par le suisse Hubert, apparaît l’usine : tant par la structure financière – société anonyme à capitaux suisses – que par l’ampleur de la production : engrais et produits chimiques pour le traitement des vignes sont sa spécialité.

Une industrie pour la vinification

13Les fabriques et usines de matériel et produits pour la vinification et le transport du vin constituent le second volet des activités biterroises. Pompes à vin, filtres à vin, robinetterie, matériel de caves sont fournis par tous les constructeurs de machines, mais il y a aussi un grand nombre de fabricants spécialisés en articles de chais ou instruments de pesage que l’on trouve dans tous les quartiers. En ce qui concerne les bouteilles et bouchons, Béziers n’a aucune fabrique ce sont les commerçants qui distribuent les bouteilles venant le plus souvent des fabriques du Bousquet d’Orb16.

14La tonnellerie est encore présente partout : soixante-dix tonneliers travaillent ici et leur activité est diffuse dans toute la ville. Il s’agit de la continuation de l’artisanat traditionnel. Le tonnelier, avec un ouvrier (rarement plus de deux) et un apprenti travaille le châtaigner des Cévennes pour en faire des douelles qu’il assemble et cercle ensuite. En cette période de surproduction, c’est un artisanat florissant car la demande est forte, tant de la part des viticulteurs, que des marchands et même des particuliers.

15Mais la surproduction et le négoce du vin ont fait naître de nouvelles fabrications quasi-industrielles. Ce sont les futailles et foudres qui peuvent contenir jusqu’à 3 000 litres. Les mesures anciennes comme le muid disparaissent17 : on parle désormais en hectolitres. De même, la fabrication est différente, même s’ils sont construits sur les mêmes principes que la tonnellerie. Est employé ici le chêne de Bourgogne ou de Trieste, le dernier venu par le bateau, le bois de chêne est réputé inattaquable par les insectes. De plus, étuvés, ces bois se travaillent facilement à la vapeur.

16Les constructeurs de foudres, installés pour la plupart près de la gare du Midi ou de celle de l’intérêt local, se déplaçaient dans les caves des domaines pour construire sur place d’immenses foudres-réservoirs pour stocker le vin. Ils fabriquaient aussi des wagons-foudres (ou bi-foudres de 200 à 2000 hl) pour le transport du vin à l’exemple de la maison Mitjaville qui avait inauguré à Montpellier en 1890 ce moyen de transport qui évitait le chargement de plusieurs dizaines de tonneaux18. Cette maison a une succursale à Béziers sur les allées P. Riquet. La Société des wagons-foudres de Marseille, la Société lyonnaise des wagons-foudres et le Syndicat des propriétaires de wagons-réservoirs de France sont de même nature. Elles ont aussi des succursales à Béziers. Les foudriers et fabricants de wagons-réservoirs biterrois, tel Grapin situé place d’Espagne, étaient fort réputés. Ils fabriquaient des wagons-foudres qu’ils louaient pour le transport du vin, soit par chemin de fer, soit sur le canal du Midi19.

17Dans la première décennie de ce xx^e siècle, apparaissent aussi les fabricants de cuves en ciment. Au début, on faisait venir les constructeurs de Marseille, mais bien vite maçons ou foudriers se mirent à fabriquer à Béziers même ces cuves toutes modernes qu’ils proposaient avec ou sans revêtement intérieur de verre. Il y en a une bonne douzaine à Béziers en 191020. Les fabricants sont à l’origine des maçons souvent d’origine italienne comme Basari, Catterini, Papineschi ou Zutarelli. Papineschi, situé avenue des Casernes, se vante d’avoir construit plus de 750 000 hl de cuves en béton armé et propose des devis faits par un ingénieur spécialisé « attaché à la maison ».

18Les fabricants de futailles se lancent aussi dans cette activité : Sylvestre Albergé, à partir d’une simple tonnellerie fondée en 1871, fabrique rue Kléber, des foudres et cuves avec des portes-fonds en acier. Ciment, acier, la brèche s’ouvre dans la tonnellerie traditionnelle.

19La rapidité avec laquelle s’est développée cette industrie montre bien que les fabricants sont à l’affût de la modernité et du progrès.

La distillation

20Enfin, dernière activité qui, bien qu’ayant une longue histoire à Béziers, n’a pas progressé en ce début du xx^e siècle, la distillation21. Béziers était déjà au xviii^e siècle réputée pour sa fabrication de trois-six ou preuve de Hollande qui se vendait aussi bien en Europe du Nord qu’en Amérique du Sud. Mais ce marché a bien décliné dès la fin du xix^e siècle : l’eau-de-vie est aussi concurrencée par d’autres produits. La consommation dans les cafés d’absinthe – Béziers dispose de deux fabriques – et de bière est importante. Béziers a d’importantes brasseries : la brasserie Générale du Midi près du Pont Neuf, la brasserie Phénix avenue de Bédarieux.

21Surtout l’alcool de betterave est le concurrent le plus sérieux. Même si en 1903, les taxes ont baissé sur le sucre, l’économiste Charles Gervais est un des premiers à le préconiser comme un nécessaire exutoire à la surproduction viticole22. Malgré tout, les distillateurs sont encore nombreux, vingt-cinq environ. La plupart n’ont que de petits ateliers, avec parfois des appareils ambulants. Mais certains disposent de véritables usines, tel Oustric, qui a ses bureaux rue de la République et sa fabrique de trois-six, route de Sérignan.

22Liés à toutes ces industries et bien que faisant partie du secteur tertiaire, je voudrais mentionner pour terminer les négociants en vins et commissionnaires qui ont souvent leur bureau en ville (sur les allées, rue Coquille, rue Fabregat) et leurs entreprises sur les avenues proches des gares (une dizaine au boulevard du chemin de fer) ou des ports du canal. Ainsi les Frères Crozals ont leur administration rue Fabregat et leurs entrepôts au quai port Notre-Dame et au Port-Neuf. Ils sont indissolublement liés à l’activité industrielle vitivinicole, comme nombre de commerces biterrois spécialisés dans les articles de chais, bouteilles, et bouchons, etc.).

23Cette dispersion géographique de l’industrie biterroise dans toute la ville que nous avons pu ressentir à travers quelques exemples donne à Béziers une physionomie toute entière vouée à la vigne. « Quand le vin va, tout va » dit-on. Le meilleur exemple est celui des tonneliers que l’on trouve dans tous les quartiers et les coups de maillet de ces artisans rythmaient alors la vie quotidienne, que ce soit place Saint-Aphrodise, place Garibaldi ou place d’Espagne23.

24La géographie de cette industrie se présente comme un ensemble de nébuleuses qui irrigue tous les quartiers avec cependant des dominantes dans tel ou tel secteur mais sans exclusivité aucune.

25Au centre ville, les Allées Paul-Riquet sont « la tête pensante » de cette industrie : là sont les bureaux de douze fabricants de wagons réservoirs, de nombreux négociants et commissionnaires en vins, de fournisseurs de produits chimiques, voire même de constructeurs de machines viticoles. La Société des Agriculteurs de France qui vend engrais et produits chimiques y a elle aussi son siège. Cela se prolonge bien sûr sur la place de la Citadelle, les rues Barthès ou Bagatelle (entre allées et place de la Citadelle), la place de la République (Victoire), mais aussi rue de la Coquille, rue Mairan et même dans le quartier entre la mairie et Saint-Nazaire où il n’y a pas d’activité industrielle : ce sont simplement les sièges d’entreprises. Et on ne peut s’empêcher de penser aux « vendredis » de Béziers, où les allées bruissent de toutes ces activités et où les affaires se traitent dans tous ces bureaux, mais aussi dans les innombrables cafés des allées. C’est le quartier d’affaire de Béziers.24

26Par contre, l’ancien quartier qui va de l’église de la Madeleine à Saint-Aphrodise est lui bien marqué par l’activité industrielle : tonneliers bien sûr (un à deux par rue), mais aussi distillateurs et fabricants d’engrais vers le cimetière vieux. À partir du marché au bois, l’industrie s’est développée route de Bédarieux et se densifie autour des abattoirs avec les fabriques d’engrais.

27Au centre ville, il existe aussi une nébuleuse industrielle dans les petites rues autour de l’avenue Saint-Saëns, en gros entre la rue Solferino et la rue Victor-Hugo : activités variées, du distillateur et du producteur d’absinthe au fabricant de pompes, pressoirs et filtres à vins. Ce type d’activité se prolonge vers l’avenue d’Agde (avenue Président Wilson) et toutes les rues qui y débouchent (rue des deux frères, rue Auber, rue du Commandant Farel, etc.). Là se trouvent les constructions mécaniques telle celle de Sol Siméon, ou les constructeurs de cuves en ciment tel Valat, tous deux rue Auber. L’industrie chimique s’y développe également.

28Plus spécialisées sont les nébuleuses liées aux facilités de transport du vin : plus modernes aussi, avec des entreprises plus vastes, liées directement aux gares (gare du Midi, de l’intérêt local) ou aux ports sur le Canal du Midi.

29Le quartier de la gare de l’intérêt local – gare du Nord, avenue Clemenceau – a aussi ses constructeurs de machines, ses foudriers et on y trouve quelques distillateurs. Un type d’activité semblable se retrouve autour de la place d’Espagne, débordant sur les rues de part et d’autre du Pont Vieux : tonneliers et fabricants de futailles y sont nombreux.

30Sur les quais du port Notre-Dame, de même qu’au Port-Neuf à Sauclières, ou à la route de Sérignan se trouvent quelques tonneliers et foudriers, mais c’est un secteur qui est encore peu industrialisé.

31Par contre, l’activité industrielle aux environs de la gare du Midi irradie tout un vaste quartier autour du boulevard du chemin de fer, remontant par l’avenue Gambetta jusqu’à la place Garibaldi d’où il s’étend tant sur l’avenue du Fer à cheval (avenue du Maréchal Joffre) que sur l’avenue des Casernes (avenue de la Marne) et dans le quartier des arènes romaines (rue du Cirque, rue des Arènes). Tonneliers, foudriers, fabricants de wagons-réservoirs y sont les plus nombreux : c’est avant tout une industrie pour le transport du vin.

32Pour conclure, j’insisterai sur ce qui m’est apparu comme les points forts de l’industrie vitivinicole biterroise au début du xx^e siècle :

• une industrie qui émerge de l’artisanat et qui est en recherche de modernité, tant pour la production que pour l’organisation de sa structure financière (exemple, La Littorale, avec des capitaux suisses) ;

• une industrie de petites entreprises qui, en s’intitulant elles-mêmes « manufactures, fabriques, maisons » sont persuadées qu’elles attireront mieux la clientèle par cette structure et la confiance qu’elles inspirent. Leur publicité autour des prix, mentions et médailles d’or obtenues à des concours est pour elles un garant de leur fiabilité et leur suffit ;

• enfin, soulignons que l’imbrication des activités urbaines et industrielles lie fortement activités secondaires et tertiaires et ainsi il ne se dégage pas vraiment de zone industrielle. Les fabricants occupent plus le rez-de-chaussée d’immeubles que des usines construites à cet effet, même s’il y a quelques exceptions dans le secteur proche de la gare. Mais là, l’activité s’y mêle à l’importance des entrepôts des négociants en vins, délimitant une véritable zone s’étendant le long de la voie ferrée (zone actuelle de l’Hours en rénovation). C’est donc que Béziers, même si elle a une industrie vitivinicole active, est plus tournée à proprement parler vers le tertiaire : on ne produit pas pour produire et trouver des marchés, on produit pour des clients que l’on connaît, presque à la demande. Telle m’a semblé la structure de l’industrie biterroise.