1L’objet de cette communication concerne trois domaines historiques :

2Évaluer le nombre, les modalités, les causes et les conséquences des accidents en montagne dans le Briançonnais, particulièrement dans le massif des Écrins, grâce aux statistiques du Peloton de Gendarmerie de Haute Montagne de Briançon. Cette étude porte sur les accidents recensés au cours des trente dernières années, de 1967 à 1999, en hiver et en été. Ils surviennent dans l’espace non réglementé et d’aventure de la montagne. Les accidents des stations de ski, ainsi que les incidents domestiques en zone rurale montagneuse, ne sont pas pris en compte.

3Faire le point sur l’Histoire des hommes affectés au PGHM de Briançon au cours de la période 1967 à 1999, et de ses pilotes assurant les secours tous temps. Réaliser le point sur le droit en montagne et l’évolution des matériels : étudier les fondements historiques et l’évolution du droit en montagne. Évaluer l’impact des évolutions des matériels techniques purs, et celui des secours en montagne. Évaluer et comprendre les améliorations techniques des hélicoptères de la série « Alouette ». Débattre de l’opportunité du droit au secours gratuit en montagne, et des acteurs des interventions en haute montagne.

4En premier lieu, ces accidents sont consécutifs à une fréquentation accrue du milieu montagnard en toutes saisons. La pratique de la montagne a fortement évolué avec le temps, surtout pendant la dernière décennie, grâce à l’amélioration des matériels, tant sur le plan qualitatif que de la sécurité. Il était rare, voici encore quelques décennies, de réaliser des courses hivernales « libres », dans le massif alpin. La pratique de la haute montagne en hiver restait essentiellement l’apanage de l’institution militaire, pour des raisons stratégiques, et nécessitait une logistique très lourde. Aujourd’hui, dès le mois de novembre et les premières chutes de neige, les sorties deviennent fréquentes, et les professionnels du PGHM se trouvent confrontés à des accidents qui autrefois survenaient plus tard dans la saison (accidents liés aux avalanches, chutes en crevasse...), au cours de ce qu’on appelait autrefois « ski de printemps ». D’ailleurs le ski en hiver n’est plus le seul moyen de déplacement en montagne, la raquette, le « free ride », la combinaison raquettes et surf dans des itinéraires de randonnée non conventionnels, souvent dangereux et générateurs d’accidents, sont de plus en plus pratiqués.

5En outre, la saison sportive se prolonge tard, si bien qu’il est parfois difficile de distinguer une longue coupure entre les périodes d’hiver et d’été, comme jadis. D’autre part, la saison d’été peut se prolonger jusqu’au début d’octobre, et alors la période d’intersaison d’automne a tendance à se raccourcir. C’est le cas également pour la période printemps/été, où il n’existe plus maintenant un certain « temps mort », qui permettait le « reconditionnement ».

6Cette évolution est la conséquence des changements survenus dans le type de fréquentation du milieu montagnard, et dans la modification des pratiques et des déplacements (surf, cascades de glace, skis ultra légers..). Elle est aussi la suite logique des changements de comportements de notre société, et de la perception d’un nouveau rapport dans la relation entre l’homme et la nature.

7Un autre aspect de cette problématique est également de voir comment le milieu naturel de la montagne a changé, au cours de ce dernier siècle. Ce changement est en relation avec un phénomène lent à l’échelle humaine, celui du réchauffement climatique amorcé dès la fin du Petit Âge Glaciaire, changement amplifié par les activités humaines. Ce changement climatique a induit des modifications dans la couverture glaciaire. L’escalade, et la progression des randonnées, se font dans des conditions nouvelles, avec l’apparition de crevasses ou de rimayes, soit plus nombreuses, soit présentes là où elles n’existaient pas. La décompression post-glaciaire et le désenglacement induisent des modifications d’équilibre, telles que chutes de séracs et de pierres, glissements de terrain, zones de coulées de boues, et des phénomènes de torrentialité et de ravinement. Et puis n’existe-t-il pas une modification actuelle du régime des précipitations avec apparition d’avalanches pendant les intersaisons, ou bien la combinaison des deux phénomènes ne concourt-elle pas à voir apparaître des avalanches, rendant certains passages plus difficiles et donc dangereux ? Tout cela pose le problème des déplacements et de la grimpe dans des conditions différentes de celles des années antérieures. Il semblerait qu’il existe une accélération du phénomène de désenglacement au cours de ces dernières années.

8En second lieu, cette communication est l’occasion de faire le point sur l’Histoire des hommes affectés au PGHM de Briançon, au cours de la période 1967 à 1999. Quels ont été les évolutions en personnels au cours de cette période et leurs difficultés d’adaptation dans ce milieu à risque ? Quels furent les années d’apprentissage et en combien d’années est-on arrivé à en faire un instrument bien « rodé » dans des opérations complexes et parfois simultanées ? Quelle est l’importance de la formation des hommes dans cette entreprise et à quel prix au plan humain ? Il m’apparaissait aussi important de parler de ces pilotes qui assurent les secours tous temps avec un hélicoptère, en dehors du contexte de leur machine. Ceux-ci ont accepté de parler avec bien des réticences au départ.

9En troisième lieu, étudier les fondements historiques et l’évolution du droit en montagne, depuis le début du siècle, me semblait nécessaire pour mieux cerner le débat actuel sur le droit de s’engager sur un itinéraire en haute montagne et la notion de responsabilité en cas d’accident. Depuis la catastrophe de Henri et Vincendon pendant l’hiver 1956-1957 dans le massif du Mont Blanc, jusqu’aux derniers naufragés en Vanoise pendant l’hiver 1999-2000, secourus puis commercialisant leurs photos dans Paris Match, cette question sur le droit en montagne, méritait d’être posée. Mais peut-on réglementer l’espace aventure de la montagne et selon quelles règles et limites ? Cette question ouvre le débat sur le droit au secours gratuit en montagne, les intervenants et les moyens. En outre, faut-il aujourd’hui disperser les moyens et les hommes à travers plusieurs budgets de différentes organisations (Gendarmerie, CRS, Pompiers...) ? Une unicité du commandement et des forces, avec des moyens accrus nécessaires à la gestion de situations de catastrophes en montagne, comme celles des Orres et du Pic de Bure, ne serait-elle pas préférable ?

10L’étude méritait aussi une réflexion sur les évolutions des matériels techniques purs, et des secours en montagne avec leurs impacts sur les accidents en haute montagne. Il est évident que ces améliorations ont été capitales, pour permettre à tous de vivre la haute montagne au quotidien dans de meilleures conditions et pour en reculer les limites. Il est incontestable que, sur le plan humain, les conditions et les supports techniques se sont considérablement améliorés par rapport à ceux de la montagne des années 1960. Enfin, il convenait de parler d’une machine extraordinaire, car révolutionnaire dés son utilisation dans les premiers secours en haute montagne, ainsi que de ses améliorations techniques dans le temps : l’« Alouette » III.

11Un seul point n’a pas été abordé car il justifiait un travail d’analyse difficile. Il s’agit du coût du secours en montagne. C’est une question longue à traiter, à partir d’une enquête sur les titres III et IV des budgets du Ministère de la Défense, de l’Intérieur, mais aussi sur celui des Collectivités Territoriales locales. Cette recherche justifie un travail spécifique, car n’existe aucune évaluation sérieuse.

I. La notion d’accident

12Depuis longtemps, pour les hommes qui vivent dans les Alpes ou bien les parcourent pour des raisons touristiques et sportives, l’accident est toujours possible, même considéré comme un aléa. Le risque sous différentes formes est une composante permanente de la vie et des activités humaines. Spectaculaire lorsqu’il s’agit d’événements matériels, l’accident est intolérable ou difficilement acceptable dans le cas de dommages humains. La notion d’exploration sportive d’une montagne sans cesse plus fréquentée se voudrait plus sécurisée et sécurisante, dans le droit fil d’un concept de risque nul en terre d’aventure. D’où le développement et l’organisation des secours, leur professionnalisation, de leur mise en œuvre permanente sous la responsabilité de l’État, au service des citoyens. Cette prise de conscience collective est aujourd’hui acceptée par tous, depuis la mort tragique de Vincendon et Henry dans le massif du Mont Blanc en 1956.

13L’occurrence d’un accident en montagne est souvent conçue comme le résultat de l’association de différentes composantes, d’origine naturelle (critères objectifs ou imprévisibles surgissant avec soudaineté) ou d’origine humaine. Enfin, le problème des accidents en montagne est rendu plus complexe par une utilisation nouvelle de l’espace montagnard, d’une fréquentation sans cesse accrue de l’espace alpin situé au cœur de l’Europe. Nul doute qu’aujourd’hui, l’évolution des mentalités et des modes sportives ont transformé la montagne en espace ludique, avec sa marque écologique. En moins d’une trentaine d’années, sensations fortes et matériels de pointe sont devenus indissociables de la domestication grand public de cet espace aventure.

14De ce fait, l’accident en montagne a pris des formes très diverses. Il intéresse un nombre important de « pratiquants » de la montagne, d’origine, de statut social et de niveau sportif très varié. Ce phénomène est mal connu du point de vue géographique et historique.

II. Présentation sommaire du Briançonnais

15Le Briançonnais dispose par ses paysages et ses milieux naturels de montagne d’un véritable capital touristique, d’un patrimoine à la fois physique et humain (transformations, équipements...) qui est le fondement de la vie économique actuelle. Il s’agit, sur une génération, de l’adaptation sans précédent d’une civilisation agricole et pastorale vers une industrie du secteur tertiaire, le tourisme. La région tourne définitivement le dos à son passé et à l’exode rural du milieu montagnard, commencé au cours de la moitié du XIX^e siècle. Aujourd’Hui l’avenir de cette région est encore plus prometteur, avec l’arrivée prévue du TGV à Bardonnèche (Italie) par le Fréjus : les projets de constructions du tunnel sous le Montgenèvre achèveront de désenclaver la région. L’aboutissement du maillage autoroutier vers l’Italie et les Alpes du Nord en est l’autre composante.

16Les données de la géologie et de la géomorphologie favorisent une fréquentation de la montagne par la variété et l’attrait des sites, les espaces et les panoramas, le patrimoine géologique et minier. L’opposition de zones fragiles et résistantes est une caractéristique du milieu briançonnais, à la conjonction des massifs centraux et des « nappes de charriage ». Cette diversité se retrouve tant dans les paysages qu’au niveau des montagnes de cette région, mais elle ne constitue pas une entrave à la circulation des hommes, car l’accessibilité de ces vallées reste facile.

17Mais cette fréquentation est également favorisée par le climat, un climat méditerranéen certes, mais « dégradé » par l’altitude. La durée de l’ensoleillement importante (2 300 h/an) se conjugue aux fortes amplitudes thermiques d’une saison sur l’autre. Ces données générales et moyennes montrent un climat très favorable à une fréquentation de la montagne en toutes saisons :

pour la randonnée et l’alpinisme pendant l’été, période traditionnelle des vacances,

pour la pratique du ski de randonnée et autres sports de glisse au printemps, pour celle du ski, du surf, du ski de fond en hiver.

18Ces bonnes conditions doivent être nuancées par de fortes variations climatiques saisonnières d’une année sur l’autre, les orages d’été, les fortes précipitations sous forme d’averses quelquefois diluviennes en automne (facteur déclenchant de crues torrentielles, des coulées de débris...), et les avalanches de neige qui constituent un danger omniprésent en hiver et au printemps. Ces dernières peuvent aussi survenir l’été en haute montagne.

19Enfin, le développement du tourisme au cours de ces trente dernières années se traduit par une fréquentation croissante du domaine montagnard, de la haute montagne en particulier. Nous avons pu apprécier avec précision, pour une partie du moins, la fréquentation touristique globale et ses modalités, faisant ainsi entrer ce paramètre dans notre étude. Mais celle-ci s’accompagne d’un nombre notable d’accidents de montagne sur l’ensemble du territoire, ce qui a conduit à une organisation moderne et permanente des secours.

III. Historique briançonnais du secours en montagne

20Historiquement, le secours en montagne est né au début du XX^e siècle par le biais de sociétés de secours constituées par des alpinistes bénévoles. La Société Dauphinoise de Secours en Montagne a largement contribué au développement et à l’amélioration du secours en montagne en Briançonnais, jusqu’à sa prise en main par les pouvoirs publics à partir de 1958.

21Un siècle après la création de la première organisation de secours en montagne, mais aussi 50 ans après le drame de Henri et Vincendon, le secours en montagne est devenu un service public structuré, avec des moyens en hommes, en matériels, des moyens financiers, sous l’égide du Ministère de l’intérieur et l’autorité des préfets. Le PGHM de Briançon s’inscrit dans le schéma logique du plan départemental des secours, qui gère les moyens et les hommes en fonction des interventions. 127 hommes se sont succédé depuis la création du PGHM à Briançon, il y a 30 ans. 27 professionnels très qualifiés assurent aujourd’hui la veille du secours en montagne sur le Briançonnais, 24 heures sur 24. Un hélicoptère de la Gendarmerie permet de réaliser les évacuations des sauvetages, et l’hôpital de Briançon dispose d’un « plateau » technique performant (infrastructures récentes, « dropping zone », scanner, équipes chirurgicales, service de soins intensifs), apportant à cette ville une nouvelle fonction tertiaire.

22Dés les années 60, le développement de moyens héliportés a révolutionné les opérations de secours : rapidité dans la mise en œuvre, logistique légère, économie de personnel, mais aussi confort apporté lors de l’évacuation des blessés. La médicalisation de l’avant par les médecins des SAUR, dés les années 1970, a encore permis d’améliorer la situation.

23Aujourd’hui, un demi-siècle plus tard, la mort de Henri et Vincendon paraît invraisemblable tant les moyens techniques individuels ont progressé : habillement technologique, fréquentation non négligeable en hiver de la haute montagne, moyens de transmissions, moyens de secours, techniques alpines hivernales... Dans le futur se développeront surtout des applications en matière de techniques de télécommunications, pour la transmission des alertes (couverture téléphonique portable, transmission d’images et de données par exemple), et très probablement des techniques de la localisation par voie satellitaire (GPS), qui permettront de résoudre le problème recherche/localisation.

24Ce dernier point évitera la perte de temps et les situations d’échec. On rappellera à ce sujet l’accident du Pic de Bure à la fin de l’année 1999. Les survivants du « crash » de l’hélicoptère ne sont pas morts des conséquences mêmes de l’accident aérien, mais de froid et d’épuisement, faute de localisation rapide par les secours dépêchés sur place. Faute de localisation précise compte tenu de conditions météorologiques très mauvaises, et des possibilités trop sommaires des portables actuels (pas de GPS ou de moyens précis de localisation), ils n’ont pas survécu à cet accident tragique. Les tentatives de France Télécom pour localiser la zone d’émission de l’appel au secours, via un téléphone GSM, ont été vaines. Tout l’équipage était perdu faute de GPS ou de balise Argos embarquée !

25Enfin, plusieurs questions sont d’actualité : l’« Alouette » III en service depuis 30 ans trouvera-t-elle un successeur aussi puissant et maniable ? Pourquoi les nouveaux appareils ne disposent-ils pas de la possibilité de vol tous temps ? Le secours en montagne doit-il rester gratuit ? Sur le plan juridique, la montagne « espace de liberté et d’évasion » doit-elle devenir une zone de « non-droit », avec la notion de « risque accepté » ? Nous allons essayer de répondre à ces questions dans les chapitres suivants, à travers la présentation historique des accidents pendant trente dernières années dans le Briançonnais, de 1967 à 1999.

IV. Développement de l’hélicoptère en montagne

26Depuis plus de trente ans, l’emploi de l’hélicoptère dans le secours en montagne s’est généralisé et perfectionné. Cet appareil a été sans cesse amélioré et adapté à ses missions. Ses performances en ont fait un instrument remarquable qui tient dans les secours une place primordiale. Il est servi par un personnel hautement qualifié, compétent et connaissant bien le milieu montagnard. En dépit de ses dangers et du coût élevé de son utilisation, il est devenu au fil de ces trente années un moyen indispensable de secours, l’élément qui a révolutionné les secours en montagne et auquel les hommes et les autres moyens sont subordonnés.

27Ce développement de l’hélicoptère en montagne est intimement lié au décollage industriel. La France tourne définitivement le dos à son passé agricole dans l’après guerre. La fin des années 50 marque le début de cet envol industriel, avec la mise en place d’une production aéronautique qui allait prendre des parts de marché de plus en plus importantes au fil des années. L’aventure de [’Aérospatiale et de sa filiale Eurocopter aux États Unis fait partie de ces grands destins. Le « David » français, grâce à son ingéniosité et ses innovations techniques formidables, a su se hisser au niveau du « Goliath » américain en quelques années. L’« Alouette » symbolise ce succès, grâce à de nouveaux avantages déterminants comme puissance, robustesse, longévité et fiabilité. L’« Alouette » Il est utilisée pour la première fois en 1957, lors d’un secours héliporté autour de Briançon sur le Glacier Noir. Un test ! Les modèles suivants ont bénéficié d’améliorations techniques, qui ont fait de cet appareil une machine hors pair, particulièrement adaptée au secours en montagne, d’où son surnom de « Saint Bernard » des montagnes. Le modèle « Alouette » III SA-319 B en constitue l’aboutissement ultime. Datant de 1968, celui-ci a aussi subi des innovations spécifiques adaptées au secours en montagne, au cours des trente dernières années (treuil, panier porte charges, skis d’atterrissage, civière, avionique). Au total, 1 500 appareils de la gamme « Alouette » ont été produits jusqu’en 1979.

28Vingt années après l’arrêt de leur production en série, ces appareils sont toujours en service. Ceux-ci restent tributaires d’un entretien technique régulier au cours de l’année, en fonction du nombre d’heures d’utilisation, ce qui n’est pas sans conséquence sur le prix d’exploitation.

29Les dangers du vol héliporté lors d’un secours en montagne sont multiples, et découlent de l’aérologie particulière due aux reliefs élevés et à l’altitude : écoulement perturbé de l’air, direction du vent différente en fonction de l’altitude, densité de l’air et rendement de la voilure, convection thermique sur les versants, phénomènes d’inversion de température, brises de montagne et de vallée, effets « Venturi », subsidences orographiques. De plus, les fausses impressions et les illusions sensorielles sont souvent à l’origine de pertes de référence, et d’une mauvaise appréciation de la réalité du relief. Les câbles, comme les « jours blancs » sans aucune visibilité, sont sources de dangers supplémentaires.

30La formation des pilotes du PGHM en montagne est longue et coûteuse. Il s’agit d’un véritable sacerdoce. Aussi une place particulière est faite pour l’appréciation de la dimension humaine et psychologique des pilotes, dans le secours héliporté en montagne : intégration totale d’une équipe au sens tribal du terme, capacités du pilote à analyser en boucle tous les éléments du vol à l’instant « l’ » pour éliminer tout stress, souvenir de ceux qui ont perdu la vie dans la même situation.

31Enfin, il apparaît utile en terminant cette trame historique, de se projeter dans le futur, en parlant de demain avec le successeur de l’« Alouette » III. L’Eurocopter 145 à double turbine constituera le prochain outil de travail. Il apparaît aussi utile de répondre à la question du vol tous temps, et des moyens d’y faire face avec les JVN (Jumelles de Vision Nocturne).

V. Méthodologie

32La méthodologie d’une telle étude historique repose à la fois sur des techniques classiques et modernes.

33Les techniques classiques restent le dépouillement ou la consultation d’archives (PGHM, archives départementales), les enquêtes auprès des administrations pour la recherche d’informations pertinentes (Préfecture, Sécurité Civile, Météorologie Nationale, Maison du Parc des Écrins), et enfin la bibliographie d’articles ou d’ouvrages se rapportant au sujet traité.

34Les méthodes modernes allient traitement de l’information à partir d’une banque de données importante, méthodologie de calcul, travaux d’analyse et synthèse des résultats. La recherche d’informations sur des sujets précis est aussi une nouveauté sur le plan de la documentation historique et technique. Les banques de photos numériques sont aussi une nouveauté. Bien qu’elles rendent des services dans des domaines précis comme dans le Parc des Écrins, celles-ci restent encore à l’état embryonnaire, compte tenu du stockage de l’information et de son organisation. Les entretiens, et l’« Histoire orale », participent aussi à l’élaboration du sujet.

35Il nous a été également possible de voir quelle était l’importance du phénomène accident en montagne dans le Briançonnais. Le recueil des données, l’évolution des moyens de secours, l’analyse historique du cadre légal, me paraissaient nécessaires pour expliquer que, même si la montagne n’avait pas changé dans ses dangers objectifs, la pratique des hommes avait profondément évolué, tant sur le plan comportemental que psychologique.

VI. Principaux résultats

36Bien que l’accident de montagne soit aussi ancien que l’occupation humaine des milieux montagnards, celui-ci a pris progressivement, et surtout depuis quelques décennies, une place particulière dans la vie des hommes et des sociétés de montagne.

37Cette place exceptionnelle par rapport à un passé encore proche (début du XXe siècle), tient à un certain nombre d’éléments « sociaux », en rapport avec les transformations profondes de la société : urbanisation, développement du temps libre et des loisirs, goût de l’aventure et du risque, rapprochement de la nature, mouvements écologiques..., en même temps qu’à un besoin de sécurité, de confort, de protection vis à vis des aléas et des menaces d’un milieu. Le développement prodigieux du tourisme et de la fréquentation de la montagne sous différentes formes (alpinisme, ski, randonnée, spéléologie...), comme des pratiques nouvelles (parapente, canyonning, raquettes...), ont été à l’origine d’une augmentation du nombre d’accidents, mais aussi de leur diversité : formes, lieux, dates... Les accidents qui étaient, il y a bien longtemps, des « épiphénomènes » survenant occasionnellement au sein d’une population bien identifiée (les alpinistes), sont devenus aujourd’hui un élément de la vie ordinaire en période de vacances. Ils sont comme tels, devenus un problème de société, et celle-ci se devait d’y apporter une réponse à la mesure du défi, des besoins et de la demande sociale.

38L’Histoire des secours en montagne du PGHM a été étudiée sur un territoire bien délimité, le Briançonnais, région de montagne et communauté montagnarde de longue tradition. Ce pays juxtapose des espaces de haute montagne rocheuse et englacée, et des vallées profondes. Mais la fréquentation touristique, bien qu’ancienne, n’a véritablement pris son essor que récemment (depuis 30/40 ans), à la différence d’autres régions alpines. Néanmoins, dans cette région, la prise en compte du risque a été précoce, peut être à cause de son éloignement, de son enclavement géographique relatif, de sa longue tradition militaire et montagnarde de Briançon, du rôle de certains acteurs locaux aussi bien montagnards que politiques, de la place des Alpes du Sud... À une échelle locale, on trouve une gestion bien coordonnée et efficace du problème de la sécurité en montagne.

1. Jusqu’à la seconde guerre mondiale, le secours relève de l’initiative locale et des bonnes volontés. La fréquentation de la montagne est limitée. Les accidents ne sont pas nombreux, mais ils sont meurtriers. C’est la période « pionnière ».
2. De 1945 à 1958, un effort d’organisation et de coopération se réalise sous l’impulsion de la S.D.S.M. (Société Dauphinoise de Secours en Montagne). Guides et bénévoles associent leurs efforts et leurs moyens bien limités sur le plan matériel. Quelques grandes opérations de secours en montagne, dans le Mont Blanc et l’Oisans, mettent en lumière les carences humaines et matérielles de cette phase empirique, et en quelque sorte « artisanale ». Une organisation solide, efficace, et permanente apparaît nécessaire.
3. La réponse sera une prise en charge des secours par l’État, et à l’échelle locale, la création du PGHM de Briançon en 1958. Celle-ci va de pair avec l’emploi de l’hélicoptère, révolution dans ce domaine grâce à sa rapidité, sa maniabilité. Elle va s’accompagner, dans les décennies suivantes, d’une évolution technique extraordinaire dans tous les domaines du matériel : équipements individuels et collectifs, matériels de soins, support médical.
4. Une révolution « humaine » accompagne la précédente, avec la création d’un corps de professionnels du secours en montagne : le PGHM. Celui-ci, issu de la Gendarmerie Nationale, constitue un groupe spécialisé restreint, avec une hiérarchie, un « esprit de corps » très fort et un attachement important à des valeurs traditionnelles. Mais il s’agit aussi d’une élite, sous-officiers et officiers faisant preuve de leur valeur, de leur compétence personnelle et technique dans le domaine de la montagne (stages, diplômes, qualification et entraînement...). Ils se sont bien intégrés dans le milieu humain et la société du Briançonnais. L’étude sociologique de ce corps de professionnels, et de permanents du sauvetage, est particulièrement intéressante. Après une courte période de tâtonnements, le PGHM est depuis une vingtaine d’années entré dans une phase de maturité, avec un souci constant de perfectionnement et d’efficacité, assimilant parfaitement les nouvelles données technologiques et les nouvelles pratiques de la montagne.

39Cette réponse efficace des pouvoirs publics n’a cependant pas résolu tous les problèmes. Le nombre, le type et la répartition géographique des accidents ont sensiblement augmenté, lorsque les conditions climatiques générales et locales se sont dégradées comme à la fin de la décennie 70, et au début des années 80. Nombreux l’été, les cas sont devenus de plus en plus fréquents au cours des autres saisons.

40Par ailleurs, le développement économique et social de la France, ceux du tourisme et des flux touristiques, celle des mentalités individuelles et collectives (besoin d’assurance, de confort, de sécurité...), amènent à se poser un certain nombre de questions supplémentaires :

1. le coût croissant des opérations de secours, en particulier du à la présence d’un corps de « professionnels » permettra-t-il de maintenir la gratuité des secours ? À qui ceux-ci doivent-ils être confiés : à l’État, aux régions, aux départements ?
2. Les compétences et les responsabilités des organisateurs de courses, de randonnées en montagne ne doivent-elles pas être mieux définies ?
3. Des organismes locaux – comme les pompiers – qui participent éventuellement à ces secours, recevront-ils une place plus importante ?

41Au total, on peut sans doute affirmer aujourd’hui que l’évolution de la société et des pratiques fait que, comme pour la navigation en mer (plaisance) ou fluviale, comme pour la spéléologie, l’aviation et le vol libre, nous sommes peut être, après quelques décennies de certitude, à l’heure des doutes et de certaines remises en question.

42Enfin au terme de ce travail de recherche, motivé par notre formation de médecin, de géographe et d’historien, mais aussi par notre passion de la montagne, nos conclusions en matière d’accidentologie sont différentes de ce que nous supposions au départ. Il est vrai que cette recherche, localisée sur le Briançonnais, manquait, à notre connaissance du moins, de références. Le sujet est pratiquement inexploré sur une large période et sur un espace géographique alpin limité. En effet, les comptes rendus d’accidents, souvent les plus spectaculaires et les plus meurtriers, ne manquent pas, mais les études d’ensemble font totalement défaut. Le Club Alpin Français, ou d’autres organismes comme l’A.N.E.N.A. (l’Association Nationale pour l’Étude de la Neige et des Avalanches), publient dans des domaines différents des statistiques, mais celles-ci restent générales, à l’échelle des pays européens, ou de grandes régions géographiques comme les Alpes ou les Pyrénées.

43Le choix du Briançonnais était motivé par notre connaissance de cette partie des Alpes, et nos relations personnelles, qui nous ont permis d’obtenir la documentation nécessaire : sans l’appui du P.G.H.M. de Briançon et du Parc National des Écrins, nous tenons à le répéter, ce travail n’aurait pu être mené à bien. L’espace géographique choisi s’est révélé assez représentatif d’une région alpine, par ses limites, la part de la haute montagne, le relief et la structure géologique, la population et l’évolution économique récente. Le Briançonnais, de la diversité de l’espace montagnard, constituait donc un domaine particulièrement intéressant à explorer.

44L’étude des accidents en montagne ne peut être réalisée que grâce à une documentation fournie, qu’il convient de traiter. Il est certain que la mise au point de fiches informatiques permettra un meilleur traitement des données, et plus tard une meilleure approche scientifique. Cependant, en dépit des lacunes et des imprécisions de cette documentation, bien compréhensibles sur des comptes-rendus anciens, l’exploitation de ceux-ci nous a permis d’obtenir des résultats intéressants :

1. le nombre d’accidents et d’interventions ne s’est pas accru au cours de ces trente années de façon parallèle à la fréquentation des touristes, des randonneurs et des alpinistes. À la différence des sports d’hiver, il n’y a pas de relation linéaire entre la fréquentation et le sérieux des accidents. Les courbes fréquentation et accidents/interventions évoluent en sens contraire à partir de 1979 – 1980.
2. Les accidents de montagne (ski en domaine skiable, école d’escalade exclus) se produisent principalement en été (DEUX TIERS en été contre UN TIERS en hiver). Le rôle de la fréquentation saisonnière est fondamental. Mais de plus en plus d’interventions ont lieu en dehors des mois d’été (juillet et août). Cette tendance se confirmera dans les années à venir, en relation avec l’évolution de la société, du tourisme et des nouvelles techniques (même valeur maintenant en été et hiver). La nécessité d’une organisation permanente des secours, à partir du P.G.H.M. de Briançon, est devenue une évidence. Elle est le complément d’installations fixes et indispensables : services médicaux d’urgences, hôpitaux, matériels de soins sur place... L’un des résultats de ce travail aura été de montrer, si besoin était, l’effort considérable, vital et indispensable tout au long de l’année, de cette organisation des secours.
3. La répartition géographique des interventions montre la part prépondérante des interventions au niveau des massifs élevés, en raison d’une haute montagne englacée. Mais les massifs Écrins-Pelvoux et leurs abords ne connaissent pas seulement des interventions dans leur domaine englacé. De plus en plus d’interventions ont lieu dans la haute montagne rocheuse, récemment désenglacée, aujourd’hui parcourue par de nombreux randonneurs plus ou moins expérimentés, entraînés et familiers de ce milieu. La fréquentation des refuges de haute montagne n’a pas progressé pendant ces dernières années, si l’on se reporte aux données des enquêtes du Parc National des Écrins. En revanche, dans les vastes espaces de haute montagne non englacée comme le Galibier, les Cercés, le Thabor, les interventions sont de plus en plus nombreuses bien que la gravité des accidents soit moindre. C’est là un élément nouveau, dont il conviendra de tenir compte dans l’organisation et la gestion des secours, car 96 % de ceux-ci se font par voie héliportée.
4. Enfin était-il possible de trouver une explication, ou au moins des éléments de réponse, pour expliquer les raisons de ces accidents, comme cela a été fait pour le ski ? Dans ce dernier cas, le nombre de pratiquants (7 à 8 millions par an) et les enjeux économiques sont considérables. La fréquentation, la foule des heures de pointe, le beau temps, les pistes apparemment faciles des bas versants, la fatigue et le manque de préparation physique, sont apparus comme des facteurs déterminants et facilement identifiables. En matière d’accident en montagne, et dans le cas présent en haute montagne, la répartition géographique fait apparaître la dangerosité de la haute montagne par son relief et son englacement, mais le facteur humain (fatigue, mauvaise condition physique, imprudence) tient une large place avec les chutes, embarrements, dévissages... Cependant, les statistiques de fréquentation et d’accidents montrant que les deux phénomènes ne s’accroissent plus de façon concomitante, cela semble prouver que la qualité de l’encadrement, la connaissance du milieu alpin, des techniques et de l’entraînement physique se sont bien améliorés. Un équipement d’année en année plus perfectionné y a également contribué.
5. On aurait pu penser, en suivant les informations des médias, que le beau temps et le désenglacement rapide de la haute montagne, combinés avec une fréquentation humaine plus forte, étaient à l’origine d’un nombre d’accidents sans cesse croissant. On a vu qu’il n’en était rien. Au contraire, le nombre d’accidents paraît lié à de mauvaises conditions climatiques en montagne : précipitations, froid, brouillard... La courte péjoration du climat à la fin des années 70, avec une légère progression des fronts glaciaires (ou au moins leur stabilisation pour les petits appareils), coïncide avec une forte progression du nombre d’accidents. Ceux-ci diminueront ensuite, pendant la décennie suivante. Les étés « chauds » ne sont pas les plus meurtriers. La déglaciation ne semble pas être un facteur de risque, bien au contraire.

45En matière d’accidentologie, l’analyse des interventions du PGHM sur trente ans montre que :

1. sur le total des victimes, les blessés totaux représentent presque les deux tiers des effectifs. Les secourus et assistés, un tiers. Un secours d’accidentés sur dix retrouve pratiquement un décédé. Sur le total des blessés seuls, un sur deux est un blessé grave (44 % contre 56 %). L’augmentation ou la baisse des secours d’accidentés en montagne se fait plus sur les blessés légers que sur les blessés graves. Le nombre d’accidents mortels reste stable sur 30 ans. Les secourus et assistés ou recherchés représentent un tiers des secours d’accidentés, ou considérés comme tels. Dans un tiers des cas, ce secours évite la catastrophe et permet aux personnes de s’en tirer à bon compte ! Aujourd’hui, les décédés immédiats à l’arrivée des secours ne représentent que 10 % du nombre total des morts, sur la série de 32 années. Cependant, on peut estimer le chiffre de 20 % de décédés immédiats à l’arrivée des secours comme proche de la réalité. Peut-on affirmer, par déduction, que les 80 % restants décèdent pendant le transport ou à l’arrivée ? Ou bien s’agit-il d’une sous-estimation des diagnostics au départ, rien ne permet de conclure !
2. Les chutes simples sur sentierss et les dévissages sur progression en rochers ou sur appareil glaciaire ou en paroi, regroupent les deux tiers des interventions. Une intervention sur dix se solde par la recherche de personnes égarées ou perdues sur un parcours de montagne. Une intervention sur dix concerne une affection cardiologique, la plupart du temps liée à l’effort en altitude. Les interventions concernant les personnes bloquées / embarrées atteignent 5 %. En combinant épuisement / fatigue / bloqués / embarrés / perdus / égarés, le total est proche de 17 %, soit presque une personne sur cinq. Les secours en avalanches sont très proches du seuil des 5 % d’interventions, mais le total de tous les accidents consécutifs à des chutes de pierres, de glace, de séracs, de coulées de neige représentent pratiquement une intervention sur dix. Les chutes en crevasse restent en dessous du seuil des 3 %, et celles en cascade de glace, souvent particulièrement graves, sont inférieures au seuil de 1 %.
3. Les accidents, dans un cas sur deux, sont de gravité modérée, car consécutifs à une progression, ou sont la conséquence d’une série de malaises ou d’événements ajoutés : épuisement, fatigue, embarrement, perdu ou égaré.
4. Dans d’autres cas, on se trouve face à un sinistre plus grave en raison des circonstances de l’événement : dévissage, avalanche, chute en crevasse, chute de pierres, de séracs et/ou de glace, défaillance cardiaque et respiratoire.

46Ces remarques ne concernent que le Briançonnais. Elles ne constituent que des hypothèses de travail et non des affirmations définitives. Il conviendrait de les confronter aux résultats d’études similaires, dans d’autres régions alpines françaises (Mont Blanc, Vanoise, Pyrénées) ou étrangères (Oberland, Dolomites, Engadine...), en tenant compte de la spécificité géographique de celles-ci, pour en tirer des conclusions plus générales. Nos connaissances en matière d’accidents en haute montagne sont encore vagues et partielles. De nouvelles études et des recherches épidémiologiques pourraient les améliorer, comme cela a été fait pour le problème des avalanches et du ski alpin dans les stations de sports d’hiver. Cette communication n’est donc qu’une étape au sein du vaste domaine de l’accidentologie en montagne.

Conclusion

47Au cours de ces dernières décennies du XX^e siècle, on a assisté à une révolution sans précédent, concernant les méthodes d’intervention et les résultats du secours en montagne dans le Briançonnais. Le PGHM a été l’acteur principal de l’organisation et du développement de ce besoin. Ainsi le secours moderne en montagne d’aujourd’hui dépend étroitement de l’Histoire du PGHM.

48Le secours en montagne se base désormais sur le triptyque : rapidité, sécurité, efficacité. Le volume des interventions a progressé. Ses bons résultats ont été acquis grâce à une meilleure organisation des secours et à la mise place de moyens innovants :

49l’hélicoptère permet d’intervenir aussitôt l’alerte donnée, de transporter sur place les guides et secouristes du PGHM, les médecins du SMUR, et d’évacuer tout aussi rapidement les blessés. Avant l’hélicoptère, le temps d’un sauvetage se comptait en journées. Il se compte maintenant en heures. L’échelle du temps est bouleversée dans le sens de la rapidité des secours.

50L’évacuation se fait dans des conditions de sécurité satisfaisantes. Cela tient à la qualité des intervenants. Ceux-ci sont des professionnels, bien entraînés, ayant une connaissance poussée de la région et de son milieu.

51L’efficacité tient également aux transformations prodigieuses de l’équipement individuel et collectif des alpinistes et des sauveteurs, leur assurant une meilleure protection contre le froid, l’humidité et le vent en haute montagne, facilitant déplacements et transport, leur permettant en quelque sorte de « tenir » plus longtemps, et de progresser dans le milieu hostile et périlleux de la haute montagne.

52Les innovations techniques concernant le matériel médical de transport vont dans le même sens. L’évacuation des blessés est plus facile, moins douloureuse et plus rapide, ce qui permet d’en sauver un certain nombre. Elle est également moins éprouvante physiquement, et moins dangereuse pour les sauveteurs.

53Au total, on a assisté à un changement historique, à une mutation profonde des conditions de secours en montagne, grâce à des innovations technologiques déterminantes, en premier rang desquelles l’hélicoptère, avec des équipes de professionnels bien entraînés comme celles du PGHM. Ce changement est radical et définitif, sans cesse amélioré par des perfectionnements techniques pour les équipements individuels et collectifs.