Technopolice
p. 363-364
Texte intégral
1Le terme technopolice a aujourd’hui trois types d’emplois, l’un faisant l’objet d’un affichage officiel, tandis que les autres cherchent à dénoncer les dangers et les angles morts des programmes gouvernementaux.
- Nom des « journées technico-opérationnelles » organisées depuis plusieurs années sous l’égide du ministère de l’Intérieur et réunissant hauts fonctionnaires, officier·es des forces de sécurité, industriel·les, chercheur·es, ainsi que quelques membres d’autorités dites « de contrôle », ou de représentant·es de la société dite « civile ». L’édition de septembre 2019 de ces journées portait par exemple sur « l’acceptabilité sociale de la reconnaissance faciale ».
- Néologisme formé pour désigner les applications policières des dernières innovations technologiques et les formes de pouvoir qu’elles induisent.
- Nom de la campagne de recherche-action lancée en septembre 2019 par La Quadrature du Net pour documenter les déploiements de nouvelles technologies de surveillance policière dans l’espace public urbain français, le plus souvent justifiés par l’horizon de la « ville intelligente » (smart city). Dans ce contexte, le terme de « technopolice » joue sur l’étymologie du mot « police » pour évoquer la pólis, soit la cité en grec ancien, et dénoncer par-là l’inféodation des villes aux logiques technocratiques et policières.
Bibliographie
Références
Richard, C. (2021). Technopolice : défaire le rêve sécuritaire de la safe city. 369 éditions.
Lerouge, G. (2021). « Tout le monde déteste la technopolice », Défaire la police. Divergences.
Auteur
-
Félix Tréguer
Chercheur associé au Centre Internet et société du CNRS et membre fondateur de La Quadrature du Net, une association dédiée à la défense des libertés en contextes d’informatisation. Il est l’auteur de L’Utopie déchue : une contre-histoire d’Internet, xve-xxie siècles (2019).
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