Peak data

Dir. de l’ouvrage

p. 293


Texte intégral

1Nous sommes encore habitué·es à croire que la puissance de computation de nos appareillages numériques va continuer indéfiniment à respecter la « loi de Moore », selon laquelle le nombre de transistors par puce de silicium est censé doubler tous les dix-huit mois à coût fixe, permettant de traiter de plus en plus de données de plus en plus rapidement et efficacement. Même si cette loi, constatée empiriquement, est régulièrement annoncée comme périmée, cet espoir en une croissance infinie du numérique cache peut-être un autre angle mort, que met en lumière Geert Lovink en émettant l’hypothèse d’un prochain peak data.

2On parle de peak oil pour désigner le moment où les réserves en pétrole atteignent une limite (un pic) qui force nos consommations ultérieures à diminuer. De même :

on peut dire que le peak data est le moment où est atteint un taux maximal d’extractivisme et où la logique des plateformes numériques implose, après quoi s’installe un sévère déclin jusqu’à ce que les systèmes et leurs utilisateur·rices sortent de la zone de danger entropique. […] Une fois que le peak data est atteint, le principe selon lequel plus l’information est complète, plus le processus de décision est efficace ne s’applique plus. Les unités d’information supplémentaires ne fournissent plus de différences significatives. (2022a, p. 152-153)

Bibliographie

Références

Lovink, G. (2022a). « Peak Data », Chimeras. Inventory of Synthetic Cognition. Onassis Foundation.

Lovink, G. (2022b). Stuck on the Platform. Reclaiming the Internet. Valiz Publishers.


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