Imaginaires du numérique (utopiques versus dystopiques)
p. 226-236
Texte intégral
1Cette entrée propose une synthèse des travaux du colloque de Cerisy sur l’imaginaire dystopique ou utopique de la société numérique au regard de l’héritage de la société industrielle. Elle utilise une grille d’analyse de l’évolution de la société et des projections imaginaires de l’évolution en cours. Elle vise à rendre compte des contributions et des apports des participant·es du colloque, mais aussi des angles morts du colloque du fait de la vastitude du sujet et des positions des participant·es.
2La société industrielle s’est bâtie autour de valeurs sociétales, économiques et politiques en réaction à celles de la société agraire. Au-delà du triptyque liberté, égalité, fraternité qui a marqué une rupture avec la société de nature féodale, l’imaginaire de la société industrielle s’est bâti autour des promesses essentielles de progrès et de bien-être, s’appuyant sur le développement des sciences et des technologies comme ressources et sur la compétition comme moteur.
3La société informationnelle qui va résulter de la métamorphose numérique se construit en premier lieu sur les bases de l’imaginaire courant de la société industrielle, et sur l’émergence de nouvelles pratiques, de coopération et de partage, de l’open source et du « gratuit » qui vont initier et tisser un nouvel imaginaire. L’imaginaire numérique va permettre de rêver, de se projeter et d’architecturer la société informationnelle à venir.
4Le travail du colloque sur les angles morts vient éclairer cette dynamique en cours pour faire la part dans la construction de la société informationnelle entre les projections de la société courante, déformées et amplifiées par les technologies numériques, et les projections utopiques et iréniques d’un imaginaire du numérique. Le travail d’analyse des angles morts apporte une prise de recul nécessaire pour établir des fondements soutenables à la société qui se dessine.
5Nous proposons de nous appuyer sur une grille de lecture établie autour de huit axes d’analyse de l’évolution des sociétés et de la situer dans le cadre de la transition en cours de la société industrielle vers la société informationnelle. Chacun des huit axes pourrait donner lieu à une description approfondie en termes d’état de la société industrielle en ce début du xxie siècle, de premières tendances pour l’entrée dans la société informationnelle, et de champ ouvert pour la construction des nouveaux imaginaires.
8 axes d’analyse prospective couvrant les points essentiels de l’évolution de la société
1. La complexification de la société sous l’effet des nouvelles technologies
2. Le progrès en termes de qualité de vie, de bonheur et de santé
3. Les bases du système économique et l’usage des ressources
4. L’empreinte écologique dans les différentes phases de l’Anthropocène
5. Les capacités d’organisations coopératives
6. L’organisation des pouvoirs
7. La dynamique créative d’artefacts et de production artistique
8. La dynamique spirituelle
6Selon Bernard Stiegler, les grandes ruptures techniques prennent leur plein effet dans un moment de limitations rencontrées par une société en bout de course. Elles apportent une nouvelle dynamique d’innovation, l’ouverture de nouveaux espaces et un champ initial de promesses, quasi sans limites. Ce furent les techniques agraires, il y a 10 000 ans, puis l’énergie et le transport au début de l’ère industrielle dès la fin du xviiie siècle, et c’est aujourd’hui le numérique au début de l’ère informationnelle.
7Face à une vision positive, voire béate ou utopique qui à chaque fois promeut le développement des nouvelles technologies et leurs bienfaits, la démarche adoptée pour le colloque est, d’une part, d’éclairer par une contre-vision de source dystopique l’impact de ces technologies et, d’autre part, de proposer des analyses et des outils pour étayer sa construction et forger son imaginaire. Face à une forme de rouleau compresseur du développement des technologies numériques, une série de points d’alerte apparaissent : empreinte écologique négative, exploitation marchande débridée, amplification de la société de surveillance, impacts cognitifs et manipulation. Mais le numérique est à la source de technologies puissantes génératrices de services nouveaux et de progrès, d’innovation sociale, d’explosion des données et des connaissances, d’organisations coopératives nouvelles, de renouvellement des débats et de la démocratie, de même qu’elle est à la source de pratiques nouvelles de création et de partage artistiques. L’approche que l’on peut qualifier de critique ou dystopique crée donc elle-même des angles morts dans la réflexion, en risquant d’occulter la part des vrais progrès que peut apporter l’usage du numérique si l’on en récupère le contrôle au service d’une vision coopérative et éthique du développement de la société informationnelle.
8Nous proposons d’organiser la réflexion autour de quatre questions clefs combinant plusieurs axes d’analyse de l’évolution de la société :
- le progrès et les technologies ;
- l’économie des compétences et des ressources ;
- la démocratie coopérative ;
- la création et le sens.
Le progrès et les technologies
9Ce sujet regroupe des angles morts largement abordés lors du colloque et dans ce glossaire. Les travaux se sont concentrés sur les effets dystopique des technologies numériques pouvant poursuivre et amplifier les effets négatifs de la société industrielle, voire en créer d’autres. L’usage du numérique pour industrialiser la surveillance des personnes et de la société, l’impact écologique négatif du numérique en termes de production de CO2 et d’épuisement de ressources rares, la captation et la manipulation des cerveaux.
10Pour la plupart des participant·es, et en résonance avec les controverses contextuelles de 2020, ces risques doivent non seulement être analysés en profondeur, mais leurs dangers doivent conduire à une limitation de l’usage du numérique en général, par exemple pour des raisons environnementales et même, pour certain·es, décréter un moratoire sur des technologies actives et jugées envahissantes comme l’IA et la 5G. De même un combat doit être mené pour dénoncer leurs usages contre les libertés individuelles et créer des garde-fous comme le RGPD et d’autres règlements européens en cours. Ces positionnements peuvent conduire à des formes de radicalité, et pour certains s’articuler à des formes d’intersectionnalité.
11Mais pour d’autres, plus minoritaires, c’est de la mise en œuvre attentive de l’usage du numérique que l’on pourra tirer parti, en termes de services et de progrès, tout en élaborant une prise de conscience et les outils pour en contrôler les usages négatifs.
12La forte mise en avant des dangers du numérique, avec des positions parfois engagées ou militantes, a généré des angles morts qui n’ont pas permis d’aborder l’analyse des capacités réelles du numérique au-delà de la propagande des acteurs dominants du numérique et de leurs excès intéressés, qui vise souvent à masquer des approches de prédation. N’ont pas non plus été abordés les potentiels réels du numérique au profit de l’éducation, de la santé, de la réduction de la pénibilité, ainsi que de l’écologie et du climat. Enfin, le colloque et ce glossaire ont fait l’impasse sur les possibilités réelles de perte de contrôle et de maîtrise pour des raisons d’incapacité à faire face à la complexité nouvelle intrinsèque du numérique, ou aux désordres liés à la cybercriminalité.
13En conclusion sur ce thème, la tonalité majeure a donc été dystopique, appelant à la vigilance et aux actions pour ne pas amplifier les problèmes clefs de la société industrielle, qui pourraient déboucher sur des approches radicales, voire régressives. La confiance et le contrôle citoyen constituent ici un questionnement central.
L’économie durable des compétences et des ressources
14La métamorphose numérique de la société débouche sur une transformation profonde des compétences nécessaires à la maîtrise des technologies et de leur impact sur toutes les activités de la société. Les ruptures de ce type sont souvent sources de fractures entre les classes dominantes de la société, qui adoptent rapidement l’usage de ces technologies, et les autres. Cet effet est en partie contrebalancé par un usage massif des services et des réseaux sociaux dans toutes les couches de la société, mettant en évidence cependant une autre faille de type générationnel.
15À la dimension purement technique des compétences numériques, il faut ajouter une autre dimension liée aux transformations en profondeur de tous les secteurs d’activité, les transformations infrastructurelles et superstructurelles. Leur maîtrise va être à la base de nouveaux leaderships de la société de l’information, avec l’amplification des soft skills de relation, de coopération, de représentation et de navigation dans la société numériquement augmentée et ses nouvelles topologies. Cela constitue une autre source de fracture possible entre les différentes couches de la société. Il est donc nécessaire d’anticiper sur l’impact de la métamorphose numérique qui va accoucher de la société informationnelle et de travailler au développement quantitatif et qualitatif des compétences numériques pour comprendre et agir sur ce monde en transformation.
16Pour faire face aux deux problématiques majeures des transitions écologique et numérique, il faut également développer en parallèle des modèles et des compétences systémiques pour la maîtrise et l’organisation de l’usage des ressources physiques, naturelles et énergétiques, ainsi que des compétences nouvelles pour l’utilisation de la datasphère, qui résulte de l’explosion de données, savoirs et connaissances.
17Le point des compétences n’a pas été abordé du point de vue systémique d’ensemble, mais les travaux ont donné lieu à une approche plus concrète du développement des services numériques. Le colloque a été riche de témoignages, réflexions et débats sur la prise en compte de la diversité des utilisateur·rices et des minorités dans l’écriture et la mise en œuvre de services nouveaux, notamment ceux faisant appel à l’IA.
18Pour la majorité des participant·es, le développement de ces services – du fait pour certain·es de la culture dominante « patriarcale, occidentale et marchande », et pour les autres de la fracture en termes de retards éducatifs et culturels – sous la houlette des grandes compagnies du numérique, oligopoles mondiaux, peut conduire à un danger majeur d’une société à plusieurs vitesses, qu’il faut combattre pour construire un monde acceptable, respectueux et durable.
19Par ailleurs, la consommation des ressources énergétiques et de matériaux rares, utilisés pour la fabrication des équipements du numérique et leurs usages, a fait l’objet de réflexions et de questionnements. La prise de conscience des problèmes posés par un numérique omniprésent en termes de consommation énergétique et de matériaux rares n’est plus aujourd’hui un réel angle mort dans les réflexions. La question s’installe dans la société, non seulement pour des raisons profondes de nature écologique, mais aussi parce que le numérique frugal conduit à une baisse des coûts de production et intéresse les entreprises du numérique. En revanche, la demande sociale croissante de services – pour rendre la vie plus facile, pour l’information, le divertissement, le développement des relations – risque toujours d’éliminer les gains obtenus en termes de frugalité. Pour une grande partie des participant·es, ce point est préoccupant et urgent à traiter pour un avenir durable, contribuant pour certain·es au souhait d’une approche décroissante pour l’économie et la société.
20Pour une autre partie des participant·es, la direction est plutôt dans la mise en relation des coûts et bénéfices environnementaux apportés par le numérique au sein d’une meilleure organisation et maîtrise des dépenses énergétiques du logement et des transports. Cela exige une mise en perspective des usages et de leurs utilités sociales pour diminuer la consommation numérique, par exemple le télétravail et les téléactivités alternatives au transport. Cela exige aussi de contrôler la consommation en forte croissance de contenus vidéo de toutes sortes, ainsi que de repenser la nature des formes de production d’électricité et leur impact sur l’émission de carbone.
L’organisation démocratique des pouvoirs
21Une métamorphose sociale fait émerger une nouvelle classe dominante, ce qui peut donner lieu à des progrès démocratiques dans l’organisation des pouvoirs. Mais au cours du temps, la classe dominante nouvelle s’emploie à grignoter ces avancées, à en affaiblir les bienfaits et mettre le nouveau cadre au service de ses intérêts propres. Avec le développement de la société industrielle, la prise de contrôle des media et l’organisation de lobbys puissants, la mobilisation de moyens d’intelligence et des outils financiers au service du combat pour leurs idées en viennent à grignoter progressivement les acquis de la démocratie participative, pour la transformer en une « lobbycratie », à force de marketing politique et de captation progressive des pouvoirs d’information et de décision.
22Dans ce cadre, le développement du numérique est ambivalent. Les technologies du numérique sont à double potentiel. Elles recèlent un potentiel de nature utopique d’une société donnant accès pour tou·tes à l’information et à la connaissance, conférant à chacun·e le pouvoir de s’exprimer au travers de réseaux sociaux, de participer aux débats essentiels et d’être informé·e des choix, que ce soit dans les entreprises, dans les administrations et dans les instances de gouvernement. Sur l’autre versant, on constate que les espaces nouveaux et ouverts du numérique subissent le même phénomène de détournement et de prise de contrôle : comme ce fut le cas des radios libres, les plateformes numériques des médias et d’Internet font l’objet d’une prise de contrôle par des intérêts marchands ou d’influence. Les grandes plateformes porteuses de services collectifs d’Internet utilisent la puissance des outils algorithmiques de sélection de l’information pour en intermédier les usages, orienter les accès, et manipuler la « transparence ». Le cas de la Covid est particulièrement révélateur de l’usage à double face que l’on peut faire du numérique.
23Le positionnement des participant·es du colloque et des entrées du glossaire a été majoritairement de mettre en avant le risque réellement dystopique de surveillance et de maîtrise, et de manipulation de l’information, directement ou par des techniques de travail de l’opinion que permet le contrôle des médias classiques ou numériques. Ce quasi-consensus laisse cependant de l’espoir dans les capacités à se doter d’outils, à créer des espaces coopératifs et à les mettre en réseaux, pour contenir les tendances profondes d’une captation antidémocratique, masquée du fait des rapports de force et de la manipulation des espaces d’expression. Il faut noter que les tenants les plus craintifs de ces dérives sont souvent des utilisateur·rices averti·es des outils du numérique
24La trilogie de verticalité, articulant domination financière, contrôle des médias et marketing politique, issue de la société de communication, est à mettre en contraste avec les approches coopératives et horizontales, trop peu représentées dans ce glossaire, qui peuvent s’organiser elles aussi en milieux numériques. La vision d’aujourd’hui de l’évolution numérique se trouve dans un indécidable ballottement entre tendances utopique versus dystopique.
La création et le sens
25Les grandes ères de développement de l’humanité sont provoquées par, ou s’appuient sur, des ruptures technologiques. Les technologies de rupture donnent des capacités nouvelles économiques et sociétales, mais aussi de nouveaux outils pour la création artistique qui jouent à la fois sur les modalités de création dans les champs existants, sur le développement de nouveaux champs et de nouvelles modalités d’expression artistiques et d’accès aux créations.
26Les technologies donnent aussi des capacités pour de nouveaux développements des activités humaines dans leurs dimensions économiques et sociétales, mais aussi cognitives. Du point de vue du sens et de sa mise en perspective, on constate que le potentiel d’accès et d’échange de connaissances du numérique, mais aussi de prise de conscience massive, apportent des capacités grandissantes de décryptage de la complexité humaine et des desseins qui président à l’histoire et à l’évolution des civilisations. Ainsi, à chaque époque de grandes métamorphoses se posent de nouvelles questions philosophiques ou spirituelles sur la société humaine et l’être humain·e : sa place dans le cosmos, la transformation artefactuelle de la nature, et aujourd’hui le miroir du double numérique de l’humain·e et de ses artefacts.
27Durant le colloque et dans ce glossaire, l’angle artistique, par contraste à la pauvreté de son approche générale dans les réflexions sur le numérique, a été abordé en profondeur dans une vision épistémologique mais aussi dans les façons concrètes dont le numérique interroge les pratiques artistiques. L’abord par le design a aussi alimenté les différentes dimensions du numérique comme outils d’augmentation de l’expérience et des pratiques. L’émergence d’un nouveau champ de design numérique permet l’approfondissement du questionnement sur le comportement humain au centre de la problématique du design.
28Une deuxième composante, philosophique et scientifique, a été abordée, d’une part, au travers des questionnements sur l’éthique, la confiance dans les transformations numériques de la société et, d’autre part, à travers un éclairage original et des propositions pour développer l’outillage pour la modélisation et l’analyse de la dynamique numérique. L’approche philosophique met en avant les questions de sens et d’éthique, sujets qui doivent être particulièrement approfondis dans une période charnière pour l’évolution de l’humanité.
29La troisième composante sur l’imaginaire et la dimension spirituelle a occupé une place plus marginale. Abordée au travers de la problématique de l’imaginaire dans la construction d’une société radicalement nouvelle, et plus spécifiquement dans la transition entre la société industrielle et celle informationnelle, elle s’est effacée derrière les préoccupations majoritairement dystopiques des participant·es. Les raisons en sont pour partie contingentes, mais elles procèdent aussi des bases matérialistes et technologiques de la société industrielle, amplifiées par le développement des technologies numériques, à la source d’une approche prométhéenne du monde. Ce point de prospective n’a pas été approfondi et reste donc un angle mort de ce glossaire, qu’il faudrait traiter ultérieurement pour remplir les fonctions de vigie utiles à la navigation.
30Pour conclure cette réflexion sur les parts respectives des imaginaires mis en dialogue lors du colloque et dans ce glossaire, on peut relever en note majeure, indéniablement, les angles morts dystopiques. Les travaux ont permis de les exprimer. Ils sont pertinents dans les débats sociétaux d’aujourd’hui, comme contrepoint utile aux approches iréniques et aux calculs marchands froidement intéressés. Ils apportent des garde-fous pour l’équilibre de la trajectoire de la société. En note mineure, il faut constater que les approches orientées vers le progrès, le pragmatisme et l’expérimentation, de ceux qui sont convaincus que l’on peut « apprendre à conduire » dans le monde numérique et tracer des chemins profitables pour la société sont cependant restées pour l’essentiel des angles morts de ce glossaire sur les angles morts du numérique ubiquitaire. Enfin le formidable potentiel de rupture du numérique s’est trouvé exprimé par des artistes, des chercheur·ses pluridisciplinaires, des prospectivistes et des femmes et hommes de terrain. Ni contempteur·ses, ni adorateur·rices du numérique, elles et ils ont dans les débats médiatiques d’aujourd’hui une voix trop peu exprimée qu’il faut développer pour l’exploration des voies innovantes et assumées de l’humanisme numérique. Il est dangereux d’envisager les avenirs à la seule aune des impasses de la société industrielle, ce qui pourrait conduire à ne pas utiliser le plein potentiel du numérique, voire à alimenter un espoir de « régresser » vers une société agraire.
31Ces réflexions pourraient conduire à préparer un futur colloque sur les chemins du numérique vers une dimension de co-évolution associant humanisme et intelligence numérique dans une société de la connaissance et de la coopération.
Auteur
Prospectiviste, a été directeur adjoint général de l’Institut Mines-Télécom, président du Conseil scientifique STIC de l’ANR ainsi que du département STIC du CNRS, et vice-président de l’alliance des organismes de recherche du numérique, Allistene, en charge de la programmation.
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Le Sujet Digital
Claire Larsonneur, Arnauld Regnauld, Pierre Cassou-Noguès et al. (dir.) Stéphane Vanderhaeghe, Géraldine Bertres, Hélène Soldano et al. (trad.)
2015
Le Comportement des choses
Emanuele Quinz (dir.) Lise Thiollier, Gabriele Stera et Armelle Chrétien (trad.)
2021
Artistes-chercheur·es, chercheur·es-artistes
Performer les savoirs
Boudier Marion et Déchery Chloé (dir.)
2022
Architectures of memory
Jean-Marie Dallet et Bertrand Gervais (dir.) Armelle Chrétien et Joshua David Jordan (trad.)
2022
Angles morts du numérique ubiquitaire
Glossaire critique et amoureux
Yves Citton, Marie Lechner et Anthony Masure (dir.)
2023