API (Application Programming Interface)

Justinien Tribillon

p. 27


Texte intégral

1L’API (interface de programmation applicative), désigne l’ensemble des flux qu’un logiciel (fournisseur) communique à un autre logiciel (consommateur). On fournit une porte d’accès à une fonctionnalité en cachant les détails de sa mise en oeuvre. On s’approche de la figure du « Turc mécanique » (canular automate de la fin du xviiie siècle). Par exemple, ce sont les API de la Régie autonome des transports parisiens (RATP) qui alimentent les algorithmes de Citymapper et Google Maps. Ces flux invisibles échappent aux candides numériques que nous sommes, y compris lorsqu’il s’agit de donner notre accord explicite — « Synchroniser vos contacts ? Oui ? OUI ! » Fidèles à la simplissime définition du concept d’infrastructure par l’anthropologue Susan Star, ils se « révèlent à l’effondrement » (visible upon breakdown). Alors, la courbe mise à jour en temps « réel » devient encéphalogramme plat, qu’on réactualise sans effet. L’API est rompue, le flux est interrompu, les bras du Turc mécanique ballent. L’interruption révèle bien tard le lien caché qui existait entre fournisseur et consommateur. Mais si l’on prend alors conscience de l’angle mort, c’est une tout autre affaire de réparer le pipeline numérique.

Bibliographie

Référence

Star, S. L. (2018). « L’ethnographie des infrastructures », Tracés, 35.


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