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Des céramiques et des hommes

 | 
Valentine Roux
, 
Marie-Agnès Courty

Description des chaînes opératoires

Les finitions

Texte intégral

1Les finitions sont les opérations exécutées après le façonnage de la préforme et avant les traitements de surface ou les opérations décoratives. Elles modifient la couche superficielle de la pâte. Elles ont pour objectif principal la régularisation de la couche superficielle des parois.

2Les techniques de finition sont classées en fonction de deux paramètres [figure 1.43] :

31) Le degré d’hygrométrie du matériau argileux : soit humide, soit à consistance cuir. Trois techniques se distinguent :

  • le lissage sur pâte humide ;

  • le lissage sur pâte à consistance cuir ;

  • le brossage sur pâte à consistance cuir.

4Une fois sec, aucune opération de finition n’est possible. Des imperfections peuvent être rectifiées par des opérations de ponçage à l’aide d’abrasifs, opérations ponctuelles qui ne s’inscrivent pas dans des séquences récurrentes.

52) Le type de pression : pressions discontinues ou continues selon qu’elles sont appliquées avec ou sans mouvement rotatif.

Figure 1.43 Schéma de classification des techniques de finition.

Figure 1.43 Schéma de classification des techniques de finition.

6La finition des récipients peut mettre en jeu une ou plusieurs techniques. Dans ce dernier cas, soit plusieurs techniques sont utilisées selon la partie du récipient travaillée ; soit plusieurs opérations de finition succèdent les unes aux autres mobilisant chacune une technique différente. Ainsi, le corps d’un récipient peut être lissé sans mouvement rotatif à l’aide d’une estèque et le col fini à l’aide d’un mouvement rotatif avec un chiffon humide ; ou bien le corps interne d’un récipient peut être lissé en humide à l’estèque et le corps externe brossé à consistance cuir, puis lissé avec un chiffon mouillé.

Finitions sur pâte humide

Lissage sur pâte humide

7Le lissage sur pâte humide a pour objectif de régulariser la couche superficielle des parois des récipients. Il est effectué par frottement de la couche superficielle de la pâte à l’aide de pressions appliquées avec la main ou un outil. L’alignement des éléments plastiques et non plastiques se fait dans le même sens que le déplacement de l’outil.

8Le lissage peut être effectué avec ou sans l’aide d’un mouvement rotatif [figure 1.44]. En général, une main active effectue le lissage en pression interne ou externe tandis que l’autre main soutient les parois interne ou externe. Dans le cas du moulage, une seule main est active, la paroi interne ou externe étant soutenue par le moule.

9Outils actifs : les outils de lissage peuvent être souples ou durs, fabriqués ou naturels ; on trouve fréquemment la main, le tissu, les estèques (lissoirs).

Finition sur pâte à consistance cuir

Brossage

10Le brossage consiste à frotter une pâte à consistance cuir à l’aide d’un outil rugueux sur pâte ré-humidifiée [figure 1.45 : a]. Il est utilisé sur les faces externes des récipients avec pour objectif de les régulariser en déplaçant de la matière et en homogénéisant ainsi la couche superficielle recouvrant les jointures entre éléments assemblés. Le brossage provoque l’arrachement des dégraissants et leur remontée en surface. Il est suivi d’un lissage.

  • 78  Gelbert 2003.

11Outils actifs : outils de brossage qui peuvent être des outils naturels expédients : par exemple au Sénégal, un épi de maïs78.

Figure 1.44 Exemples de finition sur pâte humide

Figure 1.44 Exemples de finition sur pâte humide

a) lissage au doigt sur pâte humide (centre expérimental de Lejre, Danemark) ; b) lissage de la face interne d’un récipient avec pressions continues ; la rotation est assurée par un dispositif rotatif actionné à la main. (Mali, ©A. Gallay).

Lissage sur pâte à consistance cuir

12Le lissage sur pâte à consistance cuir consiste à lisser celle-ci une fois ré-humidifiée à l’aide d’un outil souple [figure 1.45 : b]. La surface lissée peut avoir été préalablement raclée, brossée ou rabotée et se caractériser par l’arrachement de nombreux grains en surface et des stries profondes. L’apport d’eau externe rend à nouveau visqueuse la couche superficielle qui est ensuite étalée, à la main ou avec un outil souple chargé d’eau, sur l’ensemble de la surface du récipient, recouvrant ainsi d’une fine couche d’argile les stries ou les dégraissants remontés à la surface par arrachage dans le cas d’un brossage ou d’un rabotage préalable. Le lissage sur pâte à consistance cuir ré-humidifiée est appelée aussi « self-slip » (auto-engobage).

Figure 1.45 Exemples de finition sur pâte à consistance cuir :

Figure 1.45 Exemples de finition sur pâte à consistance cuir :

a) brossage avec épi de maïs (Sénégal, ©A. Gelbert) ; b) lissage sur pâte rabotée avec un morceau de tissu mouillé (Uttar Pradesh, Inde).

Notes

78  Gelbert 2003.

Table des illustrations

Titre Figure 1.43 Schéma de classification des techniques de finition.
URL http://books.openedition.org/pupo/docannexe/image/25402/img-1.jpg
Fichier image/jpeg, 7,2k
Titre Figure 1.44 Exemples de finition sur pâte humide
Légende a) lissage au doigt sur pâte humide (centre expérimental de Lejre, Danemark) ; b) lissage de la face interne d’un récipient avec pressions continues ; la rotation est assurée par un dispositif rotatif actionné à la main. (Mali, ©A. Gallay).
URL http://books.openedition.org/pupo/docannexe/image/25402/img-2.jpg
Fichier image/jpeg, 44k
Titre Figure 1.45 Exemples de finition sur pâte à consistance cuir :
Légende a) brossage avec épi de maïs (Sénégal, ©A. Gelbert) ; b) lissage sur pâte rabotée avec un morceau de tissu mouillé (Uttar Pradesh, Inde).
URL http://books.openedition.org/pupo/docannexe/image/25402/img-3.jpg
Fichier image/jpeg, 56k

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