Esthétique du rire
Longtemps rélégué dans l’ombre, le rire est aujourd’hui à la mode. Mais on s’intéresse presque toujours au rire pour d’autres raisons que le rire lui-même. On veut démontrer ses significations philosophiques, exalter ses vertus esthétiques - comme s’il fallait toujours s’excuser de rire et de faire rire.
À rebours, L’Esthétique du rire veut s’en tenir au rire. D’abord, en rappelant son irréductible unité, malgré toutes les variantes ou sous-catégories qu’il est loisible d’énumérer (l’ironie,...
Éditeur : Presses universitaires de Paris Nanterre
Lieu d’édition : Nanterre
Publication sur OpenEdition Books : 9 juillet 2021
ISBN numérique : 978-2-8218-5093-4
DOI : 10.4000/books.pupo.2303
Collection : Orbis litterarum
Année d’édition : 2012
ISBN (Édition imprimée) : 978-2-84016-117-2
Nombre de pages : 408
Alain Vaillant
IntroductionLa renaissance du rire
Les ruses du rire classique
Dominique Bertrand
Lire et rire : du partage aux clivages du risible, au xviie siècleChristophe Martin
L’esthétique du rire badin (xviie-xviiie siècles)Antoine de Bæcque
Rire après la Terreur. Alphonse Martainville, comique muscadinL’invention du rire moderne
Matthieu Lliouville
Textes mineurs, écritures ludiques : la littérature en jeuJean-Louis Cabanès
La fantaisie et le grotesque : éléments d’un double jeuBertrand Tillier
La caricature : une esthétique comique de l’altération, entre imitation et déformationAlain Vaillant
Le lyrisme de l’ironieLe rire démocratique
Jean-Marc Moura
Poétique comparée de l’humourCatherine Rouayrenc
Rire carnavalesque et roman réalisteLongtemps rélégué dans l’ombre, le rire est aujourd’hui à la mode. Mais on s’intéresse presque toujours au rire pour d’autres raisons que le rire lui-même. On veut démontrer ses significations philosophiques, exalter ses vertus esthétiques - comme s’il fallait toujours s’excuser de rire et de faire rire.
À rebours, L’Esthétique du rire veut s’en tenir au rire. D’abord, en rappelant son irréductible unité, malgré toutes les variantes ou sous-catégories qu’il est loisible d’énumérer (l’ironie, le burlesque, la satire, la blague, la parodie, la farce, etc.). Ensuite, en affirmant avec force que, s’il existe bien un art du rire, il n’est rien d’autre que l’art de faire rire, avec le plus de force et de plénitude possible.
Pour saisir cette dynamique du rire, il fallait un dialogue entre les spécialistes du Moyen Âge, des siècles classiques et de la modernité post-révolutionnaire. Mais l’histoire ne doit pas faire oublier l’essentiel : la nature anthropologique du rire. Le mécanisme comique plonge dans les zones les plus mystérieuses de l’homme : dans l’inconscient que refoule le moi sérieux ; dans les mondes merveilleux de l’enfance ; plus généralement, dans un stade archaïque et primitif de l’homme.
L’art du rire opère la mystérieuse transfiguration des ténèbres opaques de l’intimité humaine en bruyant feu d’artifice. Et ce sont les extases d’imagination induites par cette inversion miraculeuse qui fait du rire un phénomène d’ordre esthétique.
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