Ces villes-là
Actualité de Colette Pétonnet
Comment l’anthropologie peut-elle faire bouger les choses ? L’œuvre de Colette Pétonnet (1929-2012) est tout entière une réponse à cette question. L’enjeu de cet ouvrage est d’en rendre compte, en réinterrogeant la singularité de sa démarche et en donnant à voir son actualité dans la recherche contemporaine. Ancrée dans la tradition ethnologique française, mais élaborée sur le terrain alors atypique des banlieues françaises, son œuvre fut en son temps pionnière et resta longtemps solitaire, mê...
Éditeur : Presses universitaires de Paris Nanterre
Lieu d’édition : Nanterre
Publication sur OpenEdition Books : 20 mai 2022
ISBN numérique : 978-2-84016-455-5
DOI : 10.4000/books.pupo.19157
Collection : Le social et le politique
Année d’édition : 2018
ISBN (Édition imprimée) : 978-2-84016-298-8
Nombre de pages : 238
Anne Raulin, Sepideh Parsapajouh et Marie-Claude Blanc-Chaléard
IntroductionUne ethnologue au risque de l’urbain
Virginie Milliot
Expériences de la foule et lois d’équilibre de l’anonymatLe défi des bidonvilles dans la France des années 1960
Marie-Claude Blanc-Chaléard
Une voix dissonante sur les bidonvilles des Trente GlorieusesYves Lacascade
La ville contre l’État ? Colette Pétonnet et Abdelmalek Sayad face à la question des bidonvillesEspaces précaires des villes à travers le monde
Sepideh Parsapajouh
Entre cohésion et stigmatisation. De « la victime émissaire » dans un bidonville iranienMina Saïdi-Sharouz
L’intégration des migrants dans le centre de Téhéran. La communauté des Ramshehi à CyrusVincent Laureau
Colette Pétonnet, un regard augmenté sur le terrain précaire. Un exemple d’acculturation douce à Bamako (Mali)Une pensée toujours fertile
Soraya Silveira Simões
Dominique Schoeni (trad.)
« Ces gens-là », ici et là-bas. Colette Pétonnet à Rio de JaneiroComment l’anthropologie peut-elle faire bouger les choses ? L’œuvre de Colette Pétonnet (1929-2012) est tout entière une réponse à cette question. L’enjeu de cet ouvrage est d’en rendre compte, en réinterrogeant la singularité de sa démarche et en donnant à voir son actualité dans la recherche contemporaine. Ancrée dans la tradition ethnologique française, mais élaborée sur le terrain alors atypique des banlieues françaises, son œuvre fut en son temps pionnière et resta longtemps solitaire, même si elle fonda avec Jacques Gutwirth, le Laboratoire d’anthropologie urbaine du CNRS en 1983. Sans s’inscrire dans une perspective militante, ni même engagée, Colette Pétonnet, qui s’était intensément acclimatée à la réalité des villes marocaines, a proposé une autre vision de l’urbain et de l’humain, un décentrement du regard qui poursuivit sa révolution critique autour du monde, plaidant pour un déplacement efficace des conceptions et des sensibilités. Son approche est exemplaire d’une ethnologie du proche, faisant voir lucidement ce que la ville occulte, ignore ou préfère rejeter ; une anthropologie qui entend secouer et changer les perceptions. On peut en saisir l’héritage dans cet ouvrage, dont nombre de contributions témoignent de la façon dont, à son exemple, les chercheures, ont su s’approprier les leçons d’une vraie prise de risque, appliquée à des territoires proches ou lointains. En confrontant le contexte passé des premiers travaux sur l’habitat précaire et ces regards neufs sur la diversité de l’urbain dans le monde d’aujourd’hui, des spécialistes de différentes disciplines proposent un hommage inédit à l’œuvre de Colette Pétonnet.
Anne Raulin (dir.)
Professeure à l’université Paris Nanterre et membre de Sophiapol. Elle a obtenu un doctorat à la New School for Social Research à New York et a poursuivi ses recherches en anthropologie urbaine alterna¬tivement à New York et à Paris. Ses publications comprennent des travaux relatifs à ces villes dont Manhattan ou la mémoire insulaire (Paris, Institut d’ethnologie, 1997), et L’Ethnique est quotidien (Paris, L’Harmattan, 2000), un ouvrage pédagogique Anthropologie urbaine (Paris, Armand Colin, 2001, 2014), des mises en œuvre méthodologiques nouvelles, Parallaxes transatlantiques. Vers une anthropologie réciproque, en collaboration avec S. C. Rogers (Paris, CNRS Éditions, 2012, et New York, Berghahn Books, 2015, pour la version américaine), et des recherches sur le croisement entre anthropologie urbaine et psychanalyse, Les Traces psychiques de la domination. Essai sur Kardiner (Lormont, Le bord de l’eau, 2016).
Sepideh Parsapajouh (dir.)
Anthropologue et chargée de recherche au CNRS-CéSor (UMR 8216). Elle a consacré sa thèse à l’étude des pratiques de solidarité et l’humanisation de l’espace dans un bidonville près de Téhéran, à laquelle elle a intégré une comparaison contrastive avec un quartier parisien (Saint-Blaise dans le 20e arrondissement) afin d’éclairer des pratiques analogues dans un contexte social radicalement différent. Au Coeur d’un bidonville iranien. De Zurâbâd à Islamâbâd (Paris, Karthala-IFRI, 2016) est le résultat de la première partie de ses recherches. Ses travaux s’inscrivent actuellement sur des thématiques à la croisée de l’urbain et du religieux, dans le contexte de l’Iran chiite. Son terrain de recherche est actuellement le cimetière de Behesht Zahra au sud de Téhéran.
Marie-Claude Blanc-Chaléard (dir.)
Historienne, professeure émérite à l’université de Paris Nanterre, membre du laboratoire IDHE.S (UMR 8533). Spécialiste de l’histoire de l’immigration en France, elle s’intéresse aux relations entre ville et intégration. Ses travaux portent sur les migrations italiennes (Les Italiens dans l’Est parisien [années 1880-1960]. Une histoire d’intégration, Rome, École française de Rome, 2000), et sur l’histoire des bidonvilles après 1945 (En finir avec les bidonvilles. Immigration et politique du logement dans la France des Trente Glorieuses, Paris, Publications de la Sorbonne, 2016).
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2020
