1 Abteroda : C’est un Kommando dépendant du camp de Buchenwald, situé en Thuringe. Entre l’automne 1944 et son évacuation fin mars 1945, 250 femmes y fabriquent des explosifs. Un important groupe de Françaises y sont transférées, immatriculées dans la série des « 57 000 » à Ravensbrück.

2 Anrath : La prison d’Anrath est une prison de femmes située dans la Ruhr. C’est un lieu de travaux forcés pour des femmes déportées sous statut NN.

3 Auschwitz : Auschwitz, en Silésie, est à la fois un camp de concentration et le principal lieu d’extermination des juifs d’Europe. Plusieurs chambres à gaz et des crématoires géants pour brûler les corps y sont construits dans les camps I et II (Birkenau). Plus d’un million et cent mille personnes, essentiellement juives, y sont exterminées entre 1940 et 1944. Depuis la France, 73 000 personnes y sont déportées, dont seuls 3 % survivent. Plusieurs convois de répression sont dirigés à Auschwitz : deux convois d’hommes, celui dit des « 45 000 » et celui des déportés « Tatoués », et un convoi de femmes, celui des « 31 000 », le 24 janvier 1943. Les taux de survie pour ces convois de répression, incomparablement supérieurs à ceux des convois de déportés juifs, s’établissent toutefois respectivement à 11 %, 49 % et 21 %, ce qui est très inférieur à tous les convois de déportés de persécution vers les autres camps et les prisons.

4Beendorf : Ce Kommando dépendant du camp de Neuengamme, est situé en Saxe Anhalt. 2 500 détenues (dont de nombreuses Françaises) sont contraintes d’y travailler dans des usines souterraines pour la Luftwaffe.

5 Bergen-Belsen : À quelques dizaines de kilomètres de Hambourg et de Hanovre, le camp de Bergen-Belsen sert depuis 1941 à la Wehrmacht pour la détention de prisonniers soviétiques. En 1943, il rentre dans le système des camps de concentration SS. Tout d’abord destiné à l’emprisonnement de juifs dans l’optique de les échanger contre des prisonniers de guerre allemands, Bergen-Belsen devient au printemps 1944 un camp destiné à retenir, jusqu’à leur mort, les détenus malades ou les plus affaiblis des autres camps, incapables de travailler. De nombreuses Françaises y sont ainsi envoyées, en particulier depuis Mauthausen en avril 1945, et beaucoup y périssent comme le Docteur Anne Noury. Des épidémies terribles, dont le typhus, y font des ravages. La découverte du camp le 15 avril 1945 par les troupes britanniques, dont les images filmées deviennent une pièce à conviction dans le procès de Nuremberg, provoque un choc majeur dans l’opinion.

6 Birkenau : Le camp II du complexe d’Auschwitz est construit pour l’extermination de masse des juifs. Un camp de femmes y est inclus, où sont déportées les 230 Françaises du convoi du 24 janvier 1943. Parmi elles, 49 survivent, dont Marie-Claude Vaillant-Couturier et Charlotte Delbo.

7 Buchenwald : Le camp de Buchenwald, à 10 kilomètres de Weimar, est créé en 1937. Des opposants communistes, socialistes et démocrates y sont tout d’abord incarcérés dans des conditions épouvantables. Après le progrom de la nuit de Cristal, en 1938, des juifs y sont internés. Puis les opposants des pays conquis par la Wehrmacht intègrent le camp. Les prisonniers soviétiques, qui arrivent à partir de 1942, y sont particulièrement maltraités. En 1943, après une lutte acharnée, les détenus politiques, les « rouges », récupérèrent le contrôle de la hiérarchie interne sur les détenus de droit communs, les « verts ». À partir de 1943, le camp devient l’un des plus grands camps de toute l’Allemagne, véritable réservoir de main-d’œuvre forcée pour les entreprises engagées dans l’effort de guerre nazi. Le camp compte jusqu’à 136 Kommandos externes de travail, dont 27 de femmes, presque autant qu’à Ravensbrück. Des milliers de Françaises en dépendent, bien qu’elles n’aient pas séjourné dans le camp central, en étant internées dans les Kommandos d’Abteroda, de Torgau ou de Markleeberg. Le camp est libéré le 11 avril 1945, les gardes fuyant devant l’avancée des troupes américaines tandis que le Comité international clandestin se rend maître du camp les armes à la main.

8Graslitz : Ce Kommando dépend du camp de Flossenbürg, situé en Tchécoslovaquie. Il utilise la force de travail de nombreuses femmes pour les besoins d’une usine travaillant pour l’aviation.

9 Grossstrehlitz : Cette prison de femmes se situe en Pologne occupée, près de Wroclaw (Breslau en allemand). Les détenues y purgent leurs peines après avoir été condamnées. Les femmes NN belges ou du Nord de la France y sont envoyées.

10 Hambourg : Plusieurs Kommandos de travail forcé du camp de Neuengamme sont situés à proximité d’Hambourg, plusieurs d’entre eux sont des Kommandos de femmes.

11 Hanovre : Plusieurs Kommandos de travail forcé du camp de Neuengamme sont situés à proximité d’Hanovre, plusieurs d’entre eux sont des Kommandos de femmes. Des Françaises y sont affectées, dont certaines qui y font étape avant d’être envoyées en 1945 à Bergen-Belsen.

12 Hasag-Leipzig : Ce Kommando de femmes, situé à Leipzig, sert à une usine d’armement appartenant à l’industriel Ugo Schneider. Il est construit notamment par un convoi de femmes venant du camp de Ravensbrück. Près de 5 000 femmes y sont internées, dont de nombreuses Françaises. Leur grand nombre leur permet de s’organiser pour saboter la production. Ouvert en septembre 1944, il est évacué le 13 avril 1945.

13 Helmstedt : Cette prison, située près de Magdebourg, comprend des quartiers de femmes détenues.

14 Hohenbrunn : Ce camp militaire se situe près de Munich, en Bavière.

15 Holleischen : Ce Kommando du camp de Flossenbürg, situé dans les Sudètes, en Tchécoslovaquie, est un lieu de fabrication de munitions anti-aériennes. Sur 1100 femmes détenues, environ 400 sont françaises, comme Marie-Claire Huerre. Elles proviennent pour l’essentiel du convoi immatriculé « 27 000 » en janvier 1944 à Ravensbrück, complété ensuite par des « 35 000 ».

16 Langenhorn : Ce Kommando du camp de Neuengamme compte environ 700 femmes. Situé à Hambourg, le travail forcé sert ici à la production de munitions entre septembre 1944 et le printemps 1945.

17 Lichtenburg : Cet ancien pénitencier situé en Saxe Anhalt est en 1933 un camp de concentration pour hommes, avant de devenir, de 1937 à 1939, un camp de femmes détenues. Celles-ci sont transférées en 1939 au camp de Ravensbrück.

18 Mauthausen : Situé en Autriche annexée après l’Anschluss, à environ 20 kilomètres de Linz, ce camp qui forme un complexe industriel de travail forcé avec le camp de Gusen, et le site d’extermination par gaz de Hartheim, est l’un des camps les plus durs, classé niveau III par les SS pour les détenus considérés par eux comme « irrécupérables ». De nombreux déportés perdent la vie dans la carrière de pierre de ce camp, où séjournent en particulier des Espagnols « rouges » déportés depuis la France. En mars 1945, les déportées françaises NN du camp de Ravensbrück y sont transférées, manifestement pour y être exterminées. Elles sont internées à Mauthausen, et certaines doivent aller déblayer la gare voisine d’Amstetten, où plusieurs Françaises périssent lors de bombardements. Les survivantes sont libérées le 24 avril 1945.

19 Markleeberg : Situé en Saxe près de Leipzig, ce Kommando dépendant du camp de Buchenwald est une extension d’une activité industrielle de l’usine d’avions Junkers. Des femmes y travaillent à partir d’août 1944, quand y sont envoyées plusieurs dizaines de déportées juives de Hongrie provenant d’Auschwitz. Elles sont rejointes en octobre par d’autres déportées d’Auschwitz et de Bergen-Belsen, ce qui porte leur nombre à 1 300. En janvier, 250 Françaises déportées par le convoi des « 57 000 » y sont transférées depuis Aberoda. Les conditions de survie très difficiles s’ensuivent de l’évacuation du Kommando, le 13 avril 1945, dans une marche de la mort de plusieurs semaines.

20 Moringen : C’est le premier camp de concentration réservé aux femmes entre 1933 et 1937. Les détenues survivantes sont envoyées à Lichtenburg.

21 Neubrandenburg : C’est l’un des 40 Kommandos de femmes dépendant directement du camp de Ravensbrück, situé dans le Mecklembourg. Il fonctionne de mars 1943 à avril 1945, près de 5 200 femmes y sont internées en août 1944. Le travail forcé des détenues se fait au profit de la Luftwaffe.

22 Neue Bremm : Le camp de Neue Bremm est destiné à être une véritable entrée dans le système concentrationnaire. Organisant humiliations, maltraitance et tortures des déportés, il accueille en Allemagne, pour une étape précédant Ravensbrück, beaucoup de déportées venues de France.

23 Neuengamme : Installé dans une ancienne briqueterie à 25 km de Hambourg, le camp de Neuengamme est un camp d’hommes tout d’abord constitué de droits communs, de témoins de Jéhovah, puis d’opposants politiques. 13 500 femmes, dont 500 Françaises, sont déportées dans certains de ses 34 Kommandos extérieurs. Les Françaises viennent toutes du camp de Ravensbrück. Ce très grand camp est évacué à partir de mars 1945 dans de terribles marches de la mort.

24 Ravensbrück : Fondé en 1938 près de la ville de Fürstenberg dans le Brandebourg, le camp de Ravensbrück est un camp de femmes qui succède à celui de Lichtenburg. Plus de 120 000 internées de plus de 20 nationalités, dont des Polonaises, des Russes et entre 7 et 8 000 Françaises y séjournent. Le camp entreprend l’extermination des malades et des femmes âgées à l’automne 1944, et accueille une chambre à gaz en janvier 1945, qui fait au moins 6 000 victimes. Plus de 80 % des déportées depuis la France sont passées par ce camp.

25 Rechlin : Ce camp héberge un Kommando de deux à trois mille femmes dépendant du camp de Ravensbrück. Le Kommando, comme le camp voisin de détenus masculins, sert à la construction d’un aérodrome.

26 Sachsenhausen : C’est l’un des premiers camps de concentration créé en mars 1933 par les SA. De nombreux opposants communistes et socialistes, parfois de premier plan, y sont internés. Il est situé à côté de la centrale des camps de concentration, l’Inspection des camps de concentration (IKL).

27 Taucha : Situé près de Leipzig, ce Kommando utilise des détenus hommes, puis plus de 1 200 femmes entre octobre 1944 et le printemps 1945. Dépendant du camp de Buchenwald, il est destiné à la fabrication de munitions et de Panzerfaust pour la firme Hasag. Le camp sert de centre de formation pour les officiers et gardes SS des camps. Plusieurs milliers de Français y sont déportés. Le 22 avril 1945, l’Armée rouge libère le camp où demeurent encore près de 2 000 femmes déportées.

28 Torgau : Ce Kommando de fabrication de munitions dépendant du camp de Buchenwald, est situé à 50 kilomètres de Leipzig. Il n’emploie que des détenues. Plusieurs centaines de Françaises du convoi des « 57 000 » y sont amenées, certaines refusent de travailler pour l’effort de guerre allemand. Elles sont ramenées à Ravensbrück, ou transférées à Aberoda et au camp de Königsberg.

29 Zwodau : Situé en Tchécoslovaquie, ce Kommando dépendant du camp de Flossenbürg, est essentiellement composé de femmes (dont de nombreuses Françaises) et destiné à la production de pièces de moteurs d’avion pour la firme Siemens.