Les archives de l’ADIR à la BDIC
p. 211-221
Texte intégral
1Les archives de l’ADIR, conservées à la BDIC depuis une dizaine d’années, ont déjà été mobilisées pour diverses recherches : travaux universitaires, enquêtes journalistiques, recherches familiales, etc. Leur inventaire détaillé est consultable en ligne1. Ce fonds toujours « ouvert », c’est-à-dire régulièrement enrichi de dons complémentaires, documente la vie de l’association depuis sa création en novembre 1945 jusqu’à son autodissolution en 2005. Quelques pièces sont même antérieures à sa fondation effective : des dessins, des objets, des robes et divers « souvenirs » rapportés des camps ont aussi été conservés, ainsi que des documents concernant les premières mobilisations de l’Amicale des prisonnières de la Résistance (association ayant précédé l’ADIR), réunie dès l’automne 1944 à la suite d’un appel lancé par Irène Delmas2. Ces archives ont été confiées à la BDIC en plusieurs versements. Leur inventaire définitif, mis à jour au fur et à mesure des dons successifs, est divisé en deux grandes sections qui reflètent cette histoire : à l’inverse de la logique classique, la description des « papiers personnels de membres de l’association » y précède en effet celle des « archives de l’association »3. Un premier ensemble, composé pour l’essentiel d’archives personnelles, a d’abord été donné à la BDIC en 2000, à l’initiative de Geneviève de Gaulle Anthonioz, alors à la tête de l’ADIR. Signe des liens de bonne entente développés entre l’association et la BDIC, ce premier don a ensuite été enrichi par plusieurs versements complémentaires, effectués notamment sous la responsabilité de Jacqueline Fleury, nouvelle présidente de l’association après le décès de Geneviève de Gaulle Anthonioz en 2002. Un an après l’autodissolution de l’ADIR (2005), le don des archives de l’association a couronné cette collaboration, sans pour autant la clore. Depuis dix ans, d’autres fonds personnels (dons de Denise Vernay, de Jacqueline Péry d’Alincourt et de Christiane Rème, voir infra) sont régulièrement venus l’enrichir – de nouveaux dons ont encore été enregistrés en 2016 et 2017.
2Le premier lot versé en 2000 comprenait en particulier des « papiers personnels » de Caroline Ferriday et des « Amis américains de l’ADIR », ainsi que des dossiers constitués par Geneviève de Gaulle Anthonioz dans les années 1950/1960 en tant que présidente de la Commission d’indemnisation des déportés victimes d’expériences pseudo-médicales. Ces deux ensembles permettent de mesurer l’intense travail de lobbying mené dès la fin des années 1940, par et autour de l’ADIR, pour faire reconnaitre les victimes des expériences prétendument médicales menées dans les camps et obtenir l’octroi de dédommagements (un combat international et de longue haleine dont Caroline Ferriday fut l’une des principales actrices, et que ses archives aident à retracer). Les archives de l’association, qui constituent le second grand ensemble du fonds, regroupent quant à elles les archives habituelles d’une association de type loi 1901 – avec toutefois cette caractéristique que les dossiers produits au fil des ans ont été conservés avec une grande rigueur, caractéristique sans doute de l’ensemble des activités de l’ADIR : l’état global des archives témoigne d’un travail organisé avec beaucoup de constance, sur la longue durée. Outre des papiers administratifs, financiers et comptables, les registres de procès-verbaux de toutes les séances du conseil d’administration de l’association, ainsi que les comptes rendus des activités de ses sections régionales et diverses pièces concernant ses rencontres interrégionales ont été conservés4. Trois fichiers d’adhérentes (un fichier des membres décédées, un fichier des membres actives en 2005 et un fichier des compagnes « perdues de vues »5) ont aussi été versés. Il s’agit d’un matériau essentiel pour repérer les noms de résistantes déportées ou entreprendre des études statistiques, par exemple sur les origines géographiques des membres de l’association, leurs statuts professionnels, leurs situations matrimoniales et familiales, etc.
3Ses archives permettent de mesurer l’originalité de l’ADIR parmi les associations de résistants et/ou de déportés constituées après 1945. Il s’agit d’abord d’une association de femmes – et de femmes singulières : toutes anciennes résistantes ayant été emprisonnées et/ou déportées à cause de leur engagement –, qui dès la libération des camps éprouvent le besoin de se réunir pour engager des projets collectifs. L’ADIR s’affirme ainsi, dès le départ, comme une association d’entraide sociale et médicale, qui entend jouer le rôle d’une véritable « mutuelle d’assistance »6. Cet engagement, qui vise à entretenir les chaînes d’amitié et de solidarité nouées dans les prisons et les camps7, restera constant, tout en prenant des formes différentes au fil du temps. Les archives donnent à voir ces évolutions. C’est le cas, par exemple, de la documentation conservée sur le foyer d’accueil créé dès l’automne 1944 à Paris, rue Guynemer (qui contient notamment un précieux registre d’enregistrement des déportées isolées et démunies qui y ont été hébergées à leur retour) ou, pour une autre période, des comptes rendus du conseil d’administration de l’association, qui gardent trace du travail de soutien et d’accompagnement de certaines adhérentes vieillissantes et parfois malades dans les années 1980 et 1990.
4Seconde dimension majeure des activités de l’ADIR : le travail historique sur la déportation que ses animatrices entreprennent très vite, à l’initiative notamment de Germaine Tillion. La place accordée aux diverses entreprises de témoignage et de commémoration apparait dans les archives, qui permettent de comprendre le travail d’élaboration d’une mémoire collective, entendue comme la volonté de conserver, d’entretenir et de léguer un patrimoine commun constitué par les épreuves de la Résistance, de l’emprisonnement et de la déportation. Cette mémoire collective a d’abord été commémorative : pour les survivantes membres de l’ADIR, il est fondamental d’entretenir le souvenir des disparues. Mais le travail de mémoire est aussi envisagé comme un témoignage pour l’histoire. Les animatrices de l’association entendent garder trace de la réalité de l’oppression nazie et constituer des sources pour un travail historique sur la déportation – et en particulier sur le sort réservé aux femmes. « Nous devons continuer d’exister pour nos camarades qui nous ont légué en mourant ce devoir : les représenter tant qu’une de nous sera vivante, témoigner de ce qu’elles ont été, de leurs souffrances, être auprès des jeunes aussi les garantes, les témoins de tout ce qui s’est passé8 ». De nombreux récits, directs (souvenirs de survivantes) ou indirects (témoignages de survivantes sur une ou des disparues), d’une grande richesse, sont collectés au fil des ans. Parfois destinés à un usage immédiat – fin 1946 et début 1947, certains sont recueillis à la suite d’appels lancés dans Voix et Visages (le bulletin de l’ADIR) à l’occasion du procès, à Hambourg, des responsables du camp de Ravensbrück –, ils sont le plus souvent collectés (ou repris et réutilisés) pour être publiés, et ainsi « conservés », dans la rubrique « In Memoriam9 » de Voix et Visages ou à l’occasion de numéros spéciaux publiés en complément d’initiatives mémorielles (lors des anniversaires de libération de camps, par exemple). D’autres témoignages et documents sont également réunis, en 1965, pour la publication du volume collectif Les Françaises à Ravensbrück, rédigé en partenariat avec l’Amicale des anciennes déportées de Ravensbrück10. Deux dossiers – qu’il serait pertinent d’étudier de près – documentent (du point de vue de l’ADIR) cette collaboration, en pleine période de guerre froide, entre deux associations aux sensibilités politiques divergentes11.
5 Ces nombreux témoignages de déportées, figures connues ou parfaites anonymes, ont été produits ou collectés à différentes périodes – dès la libération des camps pour certains, voire, cas exceptionnel, rédigés en déportation, comme le journal tenu clandestinement à Ravensbrück par Marcelle Gougat, et miraculeusement sauvé12. Parfois encore inédits, pour la plupart insuffisamment exploités, ils constituent de réels gisements d’informations13. On ne peut qu’inviter à s’en saisir comme matériaux pour la recherche, notamment pour étudier la place des femmes dans l’histoire de la Résistance, de la répression (dans les prisons et les camps) ou de la déportation et de l’univers concentrationnaire.
6Le fonds de l’ADIR est toujours en 2017 un fonds ouvert, encore en cours d’accroissement. Entre 2006 et 2012, Denise Vernay14 l’a enrichi de diverses archives personnelles, dont une correspondance avec plusieurs autres membres de l’association (y compris après la dissolution de l’ADIR) et différents témoignages recueillis au fil des ans sur des compagnes disparues durant la guerre ou décédées dans les années d’après-guerre15. Christiane Rème16, autre membre de l’association, a également versé en 2014 des papiers personnels, comprenant en particulier des dossiers relatifs aux activités du Comité international de Ravensbrück (CIR), au sein duquel elle a été la représentante de l’ADIR, avec Annette Chalut, de 1994 à 200917. Après le décès de Jacqueline Péry d’Alincourt18, en 2009, sa famille a décidé d’ajouter aux archives de l’ADIR les copies d’une partie de ses archives déposées aux Archives nationales, ainsi que quelques pièces complémentaires (dont notamment différents textes et témoignages relatant son engagement et son action dans la Résistance)19. Ce premier don a été enrichi, en 2016, par le versement de nouvelles pièces, dont une riche correspondance comprenant en particulier des lettres-témoignages rédigées en Suède par Jacqueline Péry d’Alincourt entre avril et août 1945, dès son transfert dans ce pays par la Croix-Rouge suédoise après la libération de Ravensbrück, et avant même son retour en France20. Dernier exemple : le don d’objets rapportés des camps et conservés par Marie-Antoinette Pappé – dont en particulier un splendide couvre-livre réalisé clandestinement à partir de chutes du caoutchouc utilisé pour la fabrication des masques à gaz21. Ces fonds nouvellement intégrés sont toujours décrits au plus vite (et l’inventaire général des archives ADIR aussitôt mis à jour) afin d’être rendus consultables dans les meilleurs délais.
7Une collection complète du bulletin de l’association, Voix et Visages (295 numéros parus de juin 1946 à la fin 2005), vient aussi compléter le fonds. Il suffit de consulter quelques numéros pour se convaincre de la richesse de cette publication. Outre de nombreux articles de témoignages et d’analyses historiques, elle a offert à ses lectrices et lecteurs, pendant soixante ans, de multiples informations sur la vie, les activités et les engagements successifs de l’association. Il s’agissait d’une véritable revue, tirée dès le départ à 1500 puis 2000 exemplaires, et composée de manière quasi-professionnelle, d’abord sous la responsabilité d’Anne Fernier, journaliste de métier, puis sous celle de Jacqueline Rameil, secrétaire de rédaction22. Entièrement numérisée, la collection complète de Voix et Visages est désormais librement consultable en ligne dans la bibliothèque numérique de la BDIC (L’Argonnaute). La mise à disposition d’archives sonores et audiovisuelles accompagne aussi la consultation des fonds, qu’il s’agisse d’une documentation acquise par la BDIC (par exemple la captation du spectacle « Le Verfügbar aux enfers : une opérette-revue à Ravensbrück »23), éventuellement complétée par la collecte de rushes (comme pour le film de Maia Wechsler « Sisters in Resistance », dont la version montée et les entretiens préparatoires sont conservés24), ou d’archives produites par l’établissement (des entretiens filmés avec Suzanne Binetruy, Jacqueline Fleury, dernière présidente de l’ADIR, Marie-Claire Huerre25 et Jacqueline Péry d’Alincourt ont été réalisés en 2001 après le versement des premières archives de l’association26).
8Cet archipel documentaire constitué autour des archives de l’ADIR ne forme cependant qu’une partie de l’ensemble des ressources concernant l’histoire de la Résistance et de la déportation des femmes disponibles à la BDIC27. Pour rester sur le seul terrain des archives, d’autres fonds – comme par exemple le Fonds Neus Catala28 – contribuent aussi à les éclairer. Revenue de déportation, Neus Catala a poursuivi après-guerre son engagement militant (contre Franco) et associatif (au sein notamment de l’Amicale de Ravensbrück), et entrepris un travail d’histoire sur les femmes républicaines espagnoles déportées. Utile complément des témoignages conservés dans le fonds de l’ADIR, la partie de ses archives versée à la BDIC comprend ainsi, en particulier, les transcriptions d’une cinquantaine d’entretiens avec des survivantes, réalisés pour la rédaction de Ces femmes espagnoles. De la Résistance à la déportation. Témoignages vivants, de Barcelone à Ravensbrück, ouvrage publié en français en 1994 avec une préface de Geneviève de Gaulle Anthonioz, qu’elle avait rencontrée au camp de Compiègne29. Second exemple de fonds pouvant entrer en dialogue avec celui de l’ADIR : les archives de l’Association pour l’étude des assassinats par gaz sous le régime national-socialiste (ASSAG). Issue d’un groupe de travail international créé au tournant des années 1980 dans l’orbite du Comité international des camps30 pour lutter contre la diffusion des « thèses » négationnistes, cette association reste peu connue, n’ayant jamais cherché à élargir le cercle de ses fondateurs31. L’ASSAG partageait avec l’ADIR une partie de ses membres : elle était présidée par Germaine Tillion, tandis qu’Anise Postel-Vinay en était la trésorière32 et la principale cheville ouvrière (les archives de l’association ne laissent guère de doute sur ce second point ; c’est d’ailleurs elle qui s’est chargée de leur versement en 2012, l’association ayant cessé ses activités en 2008). Les archives de l’ASSAG regroupent pour l’essentiel des dossiers relatifs à son activité principale : la rédaction puis la publication, en allemand, en français et en anglais d’un ouvrage historique et documentaire sur les chambres à gaz33. D’autres pièces documentent cependant la genèse et le fonctionnement de l’association et rendent compte de son inscription dans des réseaux de solidarité financière, humaine et « militante », notamment pour la diffusion de ses travaux. L’ASSAG et l’ADIR partageaient des préoccupations communes et luttaient toutes les deux pour la vérité historique. Des traces de leurs échanges et collaborations sont conservées dans leurs archives, autour de la valorisation du livre Les Chambres à gaz, secret d’État, par exemple34, ou bien encore pour la traduction et la publication en français de la thèse de Bernhard Strebel sur Ravensbrück35. La piste serait à creuser mais l’hypothèse est plausible : le combat de l’ASSAG est peut-être né aussi, au moins pour partie, dans le giron de l’ADIR.
9Hors les murs de la BDIC, à Paris, en France ou à l’étranger, qu’il s’agisse d’archives publiques ou privées, d’autres fonds viennent encore compléter celui de l’ADIR : plusieurs contributions à cet ouvrage soulignent la variété et la richesse de ces différentes ressources. Il en est aussi dont l’existence est connue mais qui n’ont pas encore fait l’objet de versements, et restent sous la garde des associations qui les ont produits. Les fonds de l’Amicale de Ravensbrück sont toujours conservés rue Leroux, à Paris, dans les locaux de la Fédération nationale des déportés et internés, résistants et patriotes (FNDIRP). Il reste ainsi des archives à collecter – et l’on peut penser aussi à celles d’anciennes membres de l’association ou aux archives « de la recherche », produites et/ou réunies à l’occasion de travaux historiques. Comme d’autres établissements, la BDIC contribue aux travaux de sensibilisation indispensables pour éviter qu’elles disparaissent. Des liens de confiance ont été tissés, par exemple, avec la Société des Familles et Amis des Anciennes Déportées et Internées de la Résistance (SFAADIR), créée par des enfants et petits-enfants de membres de l’ADIR après sa disparition (bel exemple de transmission du relai mémoriel à une nouvelle génération). Cette relation s’avère bénéfique pour la valorisation du fonds de l’ADIR ; sans préjuger de l’avenir, elle offre aussi à la SFAADIR une possibilité d’accueil de ses propres archives.
10Pour un individu, une famille ou une association, il n’est jamais facile de décider de se séparer de documents dont la valeur symbolique est parfois très grande. Les confier à un centre d’archives, c’est pourtant leur offrir une nouvelle vie – et aussi, pour le sujet qui nous intéresse, honorer un certain héritage. Outre de récurrents appels à témoignage, les articles enjoignant les adhérentes de l’ADIR à conserver les documents et objets qu’elles avaient pu sauver des camps ont été nombreux dans Voix et Visages. Denise Vernay a parfois évoqué à ce propos une forme d’« obligation morale ». Je voudrais conclure avec l’un des ses mots d’ordre, souvent rappelé : « vos archives seront notre mémoire ».
Bibliographie
Papiers personnels de membres de l’association
Archives de Caroline Ferriday et des amis américains de l’ADIR
Archives de Geneviève de Gaulle Anthonioz
Archives de Denise Vernay dite « Miarka »
Archives de Jacqueline Péry d’Alincourt
Archives de Christiane Rème
Archives de l’association
Premières années de l’ADIR : Amicale des prisonnières de la Résistance, statuts de l’association, bulletin Voix et Visages
Procès-verbaux des séances du conseil d’administration de l’ADIR. 1945-1978
Procès-verbaux des séances du conseil d’administration de l’ADIR. 1979-2005
Registre « hébergement »
Rencontres interrégionales. 1978-1988
Rencontres interrégionales (1990-2000) et Sections départementales
Comptes annuels. Société des amis de l’ADIR. Société des amis américains de l’ADIR
Publications. Colloques. Émisssions de radio
Expositions
Relations de l’ADIR avec l’Amicale de Ravensbrück et le Comité international de Ravensbrück
Camp de Ravensbrück : initiatives de l’ADIR, commémorations, etc.
Actions de l’ADIR avec les autres associations de Résistants et de Déportés
Actions contre la résurgence du nazisme et le négationnisme
Documents internes ou collectés
Témoignages et récits inédits (1)
Objets rapportés des camps par les déportées
Témoignages et récits inédits (suite)
Sources audiovisuelles
Le film du Musée du camp de Sachsenhausen
Geneviève de Gaulle Anthonioz ou l’engagement
Les Cris de la Mémoire
L’affaire Paschoud : les faussaires de l’histoire
Une femme résistante et Pour l’honneur
La déportation, 1942-1945
Entretien de Jacqueline Fleury
Entretien de Jacqueline Péry d’Alincourt
Entretien de Suzanne Binetruy
Musée de la Résistance et de la Déportation de Besançon, 1988 : parcours sonore
Inauguration de l’exposition « Ravensbrück », 4 mars 1973
Des femmes dans la déportation
L’espérance, l’engagement et la fidélité
Voix et Visages au retour de Ravensbrück. Présentation de l’ADIR
« Affligé mais non écrasé, dénué mais non désespéré, battu mais non perdu »
Entretien de Marie-Claire Huerre, épouse Jacob
Notes de bas de page
1 À l’exception de quelques dossiers sensibles, l’ensemble du fonds est librement consultable, ouvert à tous les lecteurs régulièrement inscrits à la BDIC. Les inventaires de fonds d’archives conservés à la BDIC sont consultables en ligne à partir de la page d’accueil du site de la bibliothèque (lacontemporaine.fr), dans la « Base archives Calames ».
2 Carton « Premières années de l’ADIR : Amicale des prisonnières de la Résistance, statuts de l’association, bulletin Voix et Visages », ARCH res 0002/6.
3 Initialement établi par Philippe Mezzasalma, l’inventaire a ensuite été complété et enrichi par Anne-Marie Pavillard.
4 Seul bémol peut-être : la correspondance sauvegardée n’est pas très riche.
5 Les fiches des deux premiers fichiers ont été regroupées lors de l’inventaire du fonds ; celles du second sont conservées dans un dossier distinct.
6 Voir Veillon Dominique, « L’Association nationale des anciennes déportées et internées de la Résistance », in Mémoire de la seconde guerre mondiale, actes du colloque de Metz, 6-8 octobre, Wahl Alfred (dir.), Metz, Centre de recherches Histoire et civilisation, 1984, p. 169.
7 Pour Elisabeth Dussauze intervenant lors de l’assemblée générale constitutive de l’association en novembre 1945, il fallait « faire fructifier » un « esprit de fraternité » né « de la connaissance directe que les unes ont des autres, des souvenirs communs et des souffrances partagées » : extrait du rapport moral de la Secrétaire générale E. Dussauze, reproduit dans la brochure Assemblée générale de l’Association nationale des anciennes déportées et internées de la Résistance (ADIR), 4 novembre 1945 (un exemplaire de cette brochure est conservé dans les archives de l’ADIR, carton « Premières années de l’ADIR : Amicale des prisonnières de la Résistance, statuts de l’association, bulletin Voix et Visages », ARCH RES 0002/86).
8 « Introduction de Geneviève de Gaulle Anthonioz à l’assemblée générale de l’ADIR du 26 mars 1977 », in Voix et Visages, n° 156, mars-avril 1977.
9 Cette rubrique est mise en place dès la création de la revue, en 1946. Compilation d’informations biographiques sur des compagnes disparues pendant la guerre ou décédées au fil des années, elle existe ensuite jusqu’à son dernier numéro.
10 Amicale de Ravensbrück et Association nationale des anciennes Déportées et Internées de la Résistance, Les Françaises à Ravensbrück, Paris, Gallimard, 1965. Présenté comme « un monument dressé à la mémoire de nos camarades », le volume débute par une liste des membres de son « comité de rédaction » : « des déportées de tendance très différentes se sont regroupées pour accomplir ce travail, unies comme elles l’étaient à Ravensbrück : ce fait est un témoignage autant que le livre lui-même ».
11 « Préparation de l’ouvrage Les Françaises à Ravensbrück », ARCH res 0002/13 – des dossiers complémentaires se trouvent sans doute dans les archives de l’Amicale de Ravensbrück – et « Dossier de presse concernant la réception critique de l’ouvrage Les Françaises à Ravensbrück rédigé par l’ADIR et l’Amicale de Ravensbrück », F delta res 0797/III/10/dossier 71.
12 Archives de Marcelle Gougat, déportée à Ravensbrück, F delta res 0797/IV/11/dossier 77.
13 Informations parfois recueillies, à plusieurs années de distance, auprès des mêmes personnes : ces témoignages permettent aussi de questionner la manière dont les souvenirs se figent ou, à l’inverse, évoluent.
14 Née Denise Jacob en 1924, résistante, arrêtée en 1944 et torturée par la Gestapo, déportée à Ravensbrück, Denise Vernay, dite « Miarka » est décédée en 2013. Membre de l’ADIR depuis le début, elle en a été la secrétaire générale de 1986 jusqu’à la dissolution de l’association en 2005.
15 Archives de Denise Vernay dite « Miarka », ARCH res 0002/3.
16 Née Christiane Cavelier de Cuverville en 1923, Christiane Rème a été membre du réseau « Manipule ». Arrêtée en 1943, internée à Fresnes puis déportée à Ravensbrück en janvier 1944, dans le convoi des « 27 000 », elle a été libérée le 23 avril 1945. Élue en 1982 au conseil d’administration de l’ADIR, elle en est restée membre jusqu’en 2005.
17 L’ADIR a décidé d’adhérer au Comité en 1994. Archives de Christiane Rème, ARCH res 0002/5.
18 Jacqueline Péry d’Alincourt, née Jacqueline de la Rochebrochard en 1919, rejoint la Résistance en 1942. Arrêtée par la Gestapo en septembre 1943 et déportée à Ravensbrück en avril 1944 (convoi des 35 000), elle est libérée par la Croix-Rouge suédoise en avril 1945.
19 Archives de Jacqueline Péry d’Alincourt, ARCH res 0002/4.
20 Don de Soline Lesbros, nièce de Jacqueline Péry d’Alincourt.
21 Décédée en 2015, Marie-Antoinette Pappé, née Larmoyer, résistante, a été déportée au camp de Ravensbrück. Affectée au Kommando extérieur de Hanovre-Limmer, dépendant du camp de Neuengamme, elle a travaillé à l’usine Continental. Claire et Eve von Tschirschky, ses petites-filles, sont à l’origine de ce don.
22 Voir Veillon Dominique, « L’Association nationale des anciennes déportées et internées de la Résistance », in Mémoire de la seconde guerre mondiale…, op. cit.
23 Opérette écrite en déportation par Germaine Tillion. Le premier DVD est complété par un second, « Echos d’un événement », série d’entretiens avec d’anciennes déportées et leurs familles, autour du spectacle et de reportages de France 2.
24 Entretiens avec Geneviève de Gaulle Anthonioz, Jacqueline Péry d’Alincourt, Anise Postel-Vinay et Germaine Tillion.
25 Entretien seulement enregistré.
26 Entretiens réalisés par Philippe Mezzasalma, filmés par Jean-Claude Mouton.
27 Voir les contributions de Caroline Fieschi et Gérard Petitjean dans cet ouvrage.
28 Cote : F delta 1848. Connue aussi, en France, sous le nom de Neige Roger, Neus Catala, née en 1915, infirmière et militante socialiste espagnole – catalane – réfugiée en France en 1939 au moment de la Retirada (elle franchit alors la frontière française en emmenant avec elle 180 enfants orphelins) est ensuite entrée dans la Résistance. Arrêtée et emprisonnée en 1943, elle a été déportée à Ravensbrück en février 1944.
29 Paris, Tiresias, 1994. L’édition originale, en catalan, est parue en 1984. Ces ouvrages sont consultables à la BDIC.
30 À la suite d’une proposition de Serge Choumoff et Jean Gavard, tous deux survivants de Mauthausen.
31 En sus des personnalités dont les noms sont cités dans le corps de l’article, Renée Aubry, Jean-Louis Crémieux-Brilhac, Geneviève de Gaulle Anthonioz, Jacques Delarue, Jean-Pierre Faye, Augustin Girard, Adelaïde Hautval, Bernard Jouanneau, Joseph Rovan, Adam Rutkowski et Pierre Vidal-Naquet.
32 Georges Wellers était vice-président de l’association, Jean Gavard secrétaire et Serge Choumoff secrétaire adjoint.
33 Kogon Eugen, Langbein Hermann, Rückerl Adalbert (dir.), Les Chambres à gaz, secret d’État, Paris, Les Éditions de Minuit, 1944.
34 Archives de l’ASSAG, dossier « Présentation de Les Chambres à gaz. Secret d’État », partie « Collaboration des associations d’anciens combattants et des amicales à la diffusion du livre » (cote ARCH 0026/4/1). Réciproquement, un dossier concernant l’ASSAG est conservé dans la partie « Actions contre la résurgence du nazisme et le négationnisme » des archives de l’ADIR, ARCH res 0002/18/3.
35 Archives de l’ASSAG, dossier « Demande de financement à la Fondation Mémoire de la Shoah », ARCH 0026/5/6.
Auteur
Responsable du département des archives à la BDIC.
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