Préface
p. 13-14
Texte intégral
1Après tant d’années écoulées depuis la découverte de l’ignominie des camps nazis et le retour de ceux qui avaient été « les témoins qui se firent égorger1 », faut-il encore se souvenir ? Doit-on inlassablement évoquer l’humiliante dégradation et l’avilissement destructeur voulus par la loi cruelle des SS, pour ceux et celles qui entraient dans l’univers concentrationnaire ?
2En décembre 2015, la Bibliothèque de documentation internationale contemporaine a répondu à cette interrogation en organisant un colloque sur le sort qui avait été réservé aux femmes dans ce système de terreur et de mort. Les archives constituées par l’important travail mémoriel et les nombreux témoignages des Anciennes Déportées et Internées de la Résistance (ADIR), archives confiées à la BDIC depuis 2006, ont été le pivot de ce colloque pour les quelques survivantes et les historiens intervenant durant ces deux journées. Réapparurent alors les prisonnières des camps dans leurs robes rayées, jambes squelettiques, couvertes de plaies, visages marqués par la détresse. Fut aussi évoquée leur lutte quotidienne, épuisante, pour garder leur dignité devant d’impitoyables bourreaux, dans un milieu où toutes les valeurs humaines étaient détruites.
3 La déportation des femmes fut certes une terrible épreuve, cependant Geneviève de Gaulle a pu écrire : « Mes compagnes ont fait face et même, aucune de celles qui s’étaient engagées dans la Résistance, n’a jamais regretté ce choix ».
4Il est bien de s’en souvenir encore et toujours…
Notes de bas de page
1 Référence au livre de témoignage collectif, Les Témoins qui se firent égorger, Paris, Éditions Défense de la France, 1946.
Auteur
Une ancienne résistante, membre de Défense de la France et du Réseau Mithridate. Déportée le 15 août 1944 de Paris à Ravensbrück, elle est ensuite affectée aux Kommandos de Torgau, Abteroda et Markleeberg. Très investie dans la création du Concours de la Résistance et dans l’ADIR, Jacqueline Fleury en sera la dernière présidente de 2002 à 2005. Elle a publié ses mémoires, Une famille du refus, mais toujours l’espérance, 1914-1918 et 1939-1945 (Versailles, Chez l’auteure, 2013).
Le texte seul est utilisable sous licence Licence OpenEdition Books. Les autres éléments (illustrations, fichiers annexes importés) sont « Tous droits réservés », sauf mention contraire.
La Cimade et l’accueil des réfugiés
Identités, répertoires d’actions et politique de l’asile, 1939-1994
Dzovinar Kévonian, Geneviève Dreyfus-Armand, Marie-Claude Blanc-Chaléard et al. (dir.)
2013
Femmes en déportation
Les déportées de répression dans les camps nazis 1940-1945
Philippe Mezzasalma (dir.)
2019
La Cimade et l’accueil des réfugiés
Identités, répertoires d’actions et politique de l’asile, 1939-1994
Dzovinar Kévonian, Geneviève Dreyfus-Armand, Marie-Claude Blanc-Chaléard et al. (dir.)
2013
Femmes en déportation
Les déportées de répression dans les camps nazis 1940-1945
Philippe Mezzasalma (dir.)
2019
