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Écritures du désert

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Catherine Delmas

Chapitre IV. Du désert symbolique à l’allégorie : la subversion de la limite dans En attendant les barbares Coetzee

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Extracto del texto

Dans En attendant les barbares1, Coetzee met en scène les représentations du civilisé et du barbare sur une frontière allégorique entre un monde colonial et un désert anonyme, qui rappelle Le rivage des Syrtes de Julien Gracq et Le désert des Tartares de Dino Buzzati. Le barbare, nomade, rarement rencontré, condense toutes les peurs et les angoisses du civilisé qui projette sur cet Autre anxiogène les fantasmes stéréotypés de la littérature coloniale et des contes pour enfants. Le chaos et le débordement incontrôlables que transmettent l’intertexte du conte et la référence à l’ogre venu du dehors menacent la forteresse. Cet ogre barbare est la Chose qui met en danger l’ordre établi mais précaire du moi, comme le montrent les fantasmes de la population au début du roman :

Les tribus barbares s’armaient, disait-on ; l’Empire devait prendre des mesures préventives, car une guerre allait certainement avoir lieu. Pour ma part, je ne constatai aucun de ces troubles. Je fis remarquer en pri...

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