La mer, milieu et ressource fragiles
p. 147-166
Texte intégral
1Cadre de nombreuses activités humaines, la mer détermine des maritimités multiples, c’est-à-dire des liens au milieu marin, des manières de le penser et de se l’approprier qui sont d’une grande diversité1. Pour une grande part, elles reposent sur les ressources que le milieu marin peut offrir ou les plaisirs que la mer peut procurer, ce qui implique d’interroger l’état des écosystèmes marins et les dispositifs de gestion qui les concernent, tant les usages se diversifient et s’intensifient. La mer est en effet le support d’activités, productives et récréatives, auxquels les humains se consacrent depuis des millénaires et qu’ils entendent encore très souvent aujourd’hui pouvoir conduire en toute liberté. Espace « non approprié », supposé infini, la mer reste largement perçue comme un espace exploitable à volonté, dont les ressources appartiennent à qui les exploite2. Cette représentation n’est pas sans conséquences sur l’évolution des pressions sur l’océan mondial et la Méditerranée en particulier, qui subissent une dégradation des habitats, une érosion de la biodiversité, une augmentation des pollutions3. Dans ce contexte, la gestion, la planification et la régulation de l’espace maritime sont nécessaires et il importe de promouvoir un équilibre entre les usages et la conservation.
2En prenant pour cas d’étude l’espace maritime de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, ce chapitre propose de rendre compte de la fragilité des milieux marins méditerranéens du fait des activités humaines, ainsi que des mesures mises en œuvre pour les gérer de manière durable/soutenable. Sans prétendre à l’exhaustivité, nous abordons dans un premier temps l’exploitation des ressources biologiques, plus particulièrement les activités de pêche, qui ont longtemps été répandues et qui tendent aujourd’hui à reculer alors que la pêche de loisir est en plein essor. Une deuxième section traite des impacts de certaines activités récréatives (nautisme, plongée) et de la navigation, dont les perturbations sur les habitats sont sévères et ne sont traitées que depuis peu. Une dernière section est consacrée aux transformations physiques et aux aménagements passés et à venir (artificialisation du trait de côte et des petits fonds, projets d’installation d’équipements de production d’énergie marine renouvelable), qui exercent eux aussi une pression sur les écosystèmes et requièrent une approche renouvelée de la gestion du milieu marin.
3« Être ou soumettre la mer » sont deux postures possibles : vivre en harmonie avec l’environnement marin dans le respect de sa conservation, ou épuiser les ressources au service de ses besoins. Se questionner sur les maritimités permet de cerner les limites et les capacités de charge acceptables pour le milieu marin et, finalement, de trouver la bonne posture pour rendre compatibles des intérêts divergents dans une perspective de durabilité. Les maritimités demandent d’être abordées par des approches interdisciplinaires. En effet, qui dit activités, sources et ressources, dit sociologie, économie, géographie et écologie.
La pêche : pressions, pratiques et gestion
4L’exploitation des ressources biologiques marines concerne principalement les activités de pêche professionnelle, de pêche de loisir et d’aquaculture. Alors qu’il n’existe aucune estimation globale des prélèvements par la pêche de loisir, ceux de la pêche professionnelle sont estimés, tous les deux ans, par la FAO (Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture) à partir d’informations fournies par les États sur la base de déclarations effectuées par les pêcheurs. Même si elles ont le mérite d’exister, ces informations sont souvent remises en question car les fraudes, les défauts de déclarations et la pêche illégale sont des pratiques courantes4. D’après la FAO, les prélèvements de la pêche professionnelle et la production par l’aquaculture dans le monde atteignaient 177,8 millions de tonnes (Mt) de produits de la mer en 2020, avec 50,8 % pour la pêche professionnelle5.
La pêche professionnelle en Méditerranée
5En Méditerranée, 1,2 Mt a été pêchée en 2020, chiffre qui n’a cessé de diminuer depuis les années 1980 malgré un effort de pêche qui reste élevé. La mortalité globale par pêche pour l’ensemble de ces ressources est estimée 2,5 fois supérieure au taux de référence de niveau durable, ce qui explique la baisse des rendements et l’épuisement des stocks de poissons. Ainsi, 63,4 % des stocks pêchés en Méditerranée le sont à des niveaux non durables6, mais ces chiffres masquent une réalité plus sombre car ils ne prennent pas en compte la pêche de loisir.
6Les techniques de pêche en Méditerranée sont très diversifiées. Près de la côte, la pêche aux petits métiers implique des bateaux de petite taille et des engins très sélectifs, adaptés aux saisons et aux conditions locales. À l’inverse des pratiques de la pêche industrielle, hauturière et massive, la pêche aux petits métiers est largement reconnue comme durable7. Dans le parc national de Port-Cros, il a par exemple été démontré que ces pratiques étaient compatibles avec la conservation des écosystèmes marins lorsqu’elles respectent certaines règles, comme la taille des mailles des filets, l’interdiction des arts trainants ou les heures de calée8. En région Provence-Alpes-Côte d’Azur, cette pêche aux petits métiers fait partie du patrimoine historique et culturel régional, en contribuant au caractère pittoresque des villes côtières et en imprégnant la cuisine régionale, qui met en valeur ces ressources à travers des recettes traditionnelles. Pour la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, il y a donc un enjeu majeur à conforter cette composante de la maritimité, en faisant en sorte de maintenir une activité de pêche compatible avec la conservation des peuplements de poissons. Il s’agit en effet d’assurer la pérennité d’une activité traditionnelle, millénaire, ancrée dans le patrimoine marin de la Méditerranée, tout en veillant à ce que la ressource et le milieu restent dans un bon état de fonctionnement écologique.
Encadrer la pêche pour conserver le milieu
7Afin de limiter les impacts de la pêche et la rendre compatible avec la préservation de l’environnement, le premier défi est le renforcement des aires marines protégées (AMP). Celles-ci permettent de gérer les activités humaines, dont la pêche, en imposant des règles concernant les pratiques et en allant même jusqu’à la mise en place de zones de protection forte (ou zones de non-prélèvement), où tout prélèvement est interdit. Ces zones permettent de capitaliser la biomasse (du poisson) au sein du périmètre de l’AMP et de permettre son exportation vers l’extérieur ; c’est « l’effet réserve9 » (fig. 1). Ces zones, dont l’efficacité est largement prouvée, sont encore trop réduites pour résoudre le problème de la surexploitation et il faut les étendre. Généralement, les pêcheurs professionnels sont conscients de la nécessité de gérer l’espace marin pour préserver les ressources et donc pérenniser leur activité. Le parc marin de la Côte Bleue, mis en place à la demande des pêcheurs professionnels en 1983 en baie de Marseille en est un très bon exemple. Ce parc, qui compte deux cantonnements de pêche (Carry-le-Rouet et La Couronne), associe les pêcheurs professionnels aux prises de décision ce qui permet de maintenir cette activité économique traditionnelle tout en préservant la biodiversité littorale dans une dynamique de cogestion. Associer pêcheurs et gestionnaires du milieu marin est une démarche probante pour atteindre des objectifs de conservations tout en permettant le maintien d’une activité de pêche et la culture qui l’entoure. Un programme INTERREG MED (FishMPABlue 1 et 2), auquel le parc marin de la Côte Bleue a été associé, l’a montré en testant des outils pour permettre aux pêcheurs artisanaux d’améliorer leur subsistance, tout en préservant la biodiversité et en mettant en place une véritable cogestion de la ressource en zone littorale. Ces outils sont : (1) la mise en place de réunions périodiques entre le Parc, les services de l’État et les pêcheurs ; (2) le renforcement de la surveillance en dehors de la période estivale ; (3) le suivi de l’activité de pêche ; et (4) la valorisation de l’activité et des produits de la pêche locale.
Fig. 1. Le mérou brun, Epinephelus marginatus

Un des grands bénéficiaires de l’effet réserve.
Source : Sandrine Ruitton, 2017, CC-BY-SA 4.0.
La pêche de loisir
8Le second défi est la gestion de la pêche de loisir. Cette activité reste en effet très mal évaluée jusqu’à présent, alors qu’elle prélève des ressources en abondance et est souvent peu sélective. Même dans les AMP, les méthodes d’évaluation sont tellement différentes qu’elles rendent la comparaison des résultats très difficile10. Quoi qu’il en soit, des études ponctuelles11 ou des synthèses des connaissances existantes12 viennent appuyer l’hypothèse du poids énorme de la pêche de loisir dans le monde. De plus, les réglementations qui la concernent sont minimes et très peu de contrôles sont menés sur le terrain. Les pratiques de pêche professionnelles et amateurs s’opposent sur de nombreux aspects, respectivement : sélectivité des prises vs. appât de la prise « trophée » ; contraintes réglementaires vs. règles minimes ; activité de subsistance vs. activité de loisir ; etc. En réponse à ce problème, une obligation de déclaration d’activité et des captures pour la pêche maritime de loisir est en cours de définition et devrait être mise en place pour l’automne 2024. Elle sera appliquée dans des zones pilotes et en particulier dans des grandes AMP : parcs naturels marins du cap Corse et de l’Agriate et du golfe du Lion, parcs nationaux de Port-Cros et des Calanques (délibération du CA du PN des Calanques du 4 juillet 2023 no CA2023-07-10). Cette démarche devrait se généraliser et devenir obligatoire sur tout le littoral français. Ces dispositifs, conformément aux orientations du Document stratégique de façade de Méditerranée de la Direction interrégionale de la mer Méditerranée13 permettront d’améliorer les connaissances de l’activité de pêche de loisir, ainsi que la quantité et la nature des prélèvements qu’elle effectue dans le milieu. À terme, cela permettra de mettre en place une meilleure gestion de l’activité et une meilleure conservation du milieu marin. Car maintenir, voire reconstituer les stocks de poissons, c’est favoriser un bon fonctionnement de l’écosystème. Il importe de rappeler, en effet, qu’un écosystème est un ensemble dynamique, fondé sur les relations entre chacune des espèces qui le composent ainsi que sur les relations entre lui-même et les autres écosystèmes. Un changement affectant l’une de ses composantes – prédateur, ressource ou habitat – peut tout bouleverser.
Les activités récréatives en mer : impacts et gestion
9La Méditerranée est la première destination touristique au monde ce qui lui donne un poids économique considérable (11,5 % de l’emploi en Méditerranée14). Dans la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, l’INSEE estime que 120 000 emplois sont directement liés à la mer (5,9 % de l’emploi total de la région), dont 70 000 dans le secteur du tourisme littoral15. La mer constitue le cadre dans lequel de nombreuses activités de loisir se déploient, à l’instar de la plongée sous-marine, la plaisance, la baignade et les sports de voile. L’empreinte de ces activités sur le milieu est souvent mal connue ou plus exactement mal quantifiée, ce qui induit que leur gestion se fait au cas par cas, en fonction des particularités locales. Nous aborderons ici trois aspects liés aux activités récréatives en mer, qui impactent notablement le milieu marin : l’ancrage des bateaux, le bruit et l’activité de plongée sous-marine. Cependant, des problématiques liées à d’autres activités de loisir sont également sujettes au questionnement de la capacité de charge de l’environnement et des mesures de gestion durable à mettre en place (tab. 1).
Tableau 1. Activités de loisir maritime, pressions et impacts associés
Activités | Pressions | Impacts |
Plongée sous-marine | Ancrage des bateaux, coups de palmes, contacts physiques divers | Abrasion des fonds |
Fréquentation | Dérangement des espèces | |
Ramassage, arrachage et collecte d’espèces | Destruction d’espèces | |
Plaisance à moteur (bateau et jet ski) | Ancrage des bateaux | Abrasion des fonds |
Moteur | Nuisances sonores | |
Utilisation de carburant | Pollution chimique | |
Déchet en mer | Pollution par macrodéchets | |
Eaux grise et noire | Pollution chimique | |
Plaisance à voile | Ancrage | Abrasion des fonds |
Déchet en mer | Pollution par macrodéchets | |
Eaux grise et noire | Pollution chimique | |
Baignade | Crème solaire | Pollution chimique |
Déchets en mer | Pollution par macrodéchets | |
Activités récréatives | Nuisances sonores | |
Kayak, paddle, etc. | Fréquentation | Dérangement des espèces |
Débarquement à la côte, piétinement | Destruction d’espèces |
Source : Sandrine Ruitton, 2022, CC-BY-SA 4.0.
L’ancrage des bateaux
10L’ancrage des bateaux est l’une des opérations les plus impactantes physiquement pour les fonds marins d’autant plus qu’il est souvent concentré sur des littoraux et criques abritées16. Les ancres et leurs chaines entrainent l’arrachage des espèces présentes sur le fond et l’abrasion du substrat. L’ampleur de l’impact dépend de la taille du navire, de la densité des bateaux ancrés, des techniques utilisées et de la sensibilité de l’environnement, c’est-à-dire de la nature de l’écosystème marin présent dans la zone.
11La Provence et la Côte d’Azur sont particulièrement concernées par ce problème, une grande partie de la côte offrant de nombreux sites attractifs pour la navigation de plaisance. Avec 147 ports de plaisance et de pêche sur son littoral pour 60 000 places, la région est la première de France en termes de capacité d’accueil pour la plaisance et une des principales zones de navigation au monde pour les yachts17. L’herbier à Posidonia oceanica, écosystème protégé depuis 1988 (arrêté du 19 juillet 1988), est l’un des écosystèmes les plus sensibles à l’ancrage du fait de sa proximité au rivage (fig. 2). Directement impactés, déracinés, arrachés, entaillés, labourés par les ancres, les herbiers régressent dans la région. Le recul des herbiers de posidonies en France est estimé à 9 % sur la période de 1980 à 201118. Ces régressions ne sont pas uniformes partout sur le littoral et sont corrélées avec les activités humaines qui s’y exercent19. Aussi de nombreux secteurs du littoral sont-ils maintenant réglementés. Localement, des zones de mouillage et d’équipement légers (ZMEL), alternatives au mouillage forain, sont installées. Depuis 2020, la France interdit également l’ancrage des grands yachts de 20 ou 24 m, sur la Côte d’Azur et en Corse, afin de protéger la posidonie (plusieurs arrêtés préfectoraux identifient des zones d’interdiction). Enfin, les plaisanciers peuvent utiliser l’application DONIA20 qui leur permet de disposer d’une cartographie géoréférencée précise des fonds sous-marins et ainsi éviter d’ancrer dans l’herbier. Cette application inclut la cartographie de la nature des fonds, la bathymétrie et la réglementation en mer.
Fig. 2. Ancre de bateau posée dans l’herbier à Posidonia oceanica

Source : Sandrine Ruitton, 2015, CC-BY-SA 4.0.
Le bruit
12Dans les zones où les activités humaines sont intenses, aussi bien sur le littoral que plus au large, le bruit sous-marin d’origine anthropique est devenu un sujet important depuis ces deux dernières décennies. Les perturbations sonores dues aux activités humaines en mer proviennent de l’utilisation d’embarcations motorisées, d’activités de construction en mer, du fonctionnement d’installations diverses (par exemple les installations portuaires et les équipements de production d’énergies marines renouvelables), des sonars, d’études sismiques et éventuellement, sur le littoral, des pratiques festives ou récréatives bruyantes. L’anthropophonie constitue une pression sur les espèces et les écosystèmes marins21 dont l’intensité dépend du niveau sonore et de sa fréquence. Les incidences du bruit sous-marin d’origine anthropique sur les espèces marines peuvent être d’ordre comportemental, physiologique et vital pour les cétacés. De nombreuses études démontrent que les bruits sous-marins peuvent causer la mortalité, la déficience auditive, le masquage de la communication, des troubles physiologiques et du comportement chez les animaux22.
13En Provence et sur la Côte d’Azur, les activités humaines en mer sont hautement génératrices de bruit. Cela s’explique du fait de l’intensité des activités nautiques et récréatives (liées à l’importance du tourisme), par l’importance de la navigation maritime (Marseille-Fos est le 1er port de marchandises français, le 1er port de croisière national et le 5e en Europe23 ; les ports de Marseille, Nice et Toulon ont des trafics passagers élevés ; Toulon est un port militaire majeur) ; par la fréquence de travaux d’ingénierie côtière, par exemple pour maintenir les ouvrages de défense de la côte ou installer des câbles sous-marins et leur atterrage sur le littoral (à Marseille notamment).
14Depuis quelques années, les gestionnaires de l’environnement se sont emparés du sujet et les réglementations apparaissent. En Europe, depuis l’application de la DCSMM (Directive cadre stratégie pour le milieu marin, 2008/56/CE), des progrès ont été faits en ce qui concerne le développement des bonnes pratiques pour évaluer l’impact des activités génératrices de bruit. Sur le littoral méditerranéen, un réseau de surveillance « sons » pour la Caractérisation acoustique du littoral méditerranéen et de ses écosystèmes (réseau CALME) a été mis en place par l’Agence de l’eau Rhône Méditerranée Corse24 afin de répondre aux exigences réglementaires de la DCSMM. En effet, le descripteur 11 de cette directive concerne le bruit sous-marin et exige que toute introduction d’énergie, y compris de sources sonores sous-marines, doit s’effectuer à des niveaux qui ne nuisent pas au milieu marin25. L’acoustique passive permet, non seulement, de mesurer l’anthropophonie mais également de détecter la présence de certaines espèces patrimoniales de poisson comme le corb, Sciaena umbra, ce qui contribue de manière importante au management des AMP26. Au-delà de l’évaluation des bruits générés par l’activité humaine, il faut maintenant mettre en place des mesures pour réduire le bruit sous-marin. Dans ce domaine, c’est au niveau de l’atténuation du bruit généré par la navigation à moteur que le plus de mesures sont appliquées aujourd’hui : limitation de la vitesse, chenaux de navigation évitant les zones les plus sensibles pour leur biodiversité par exemple. Pour les activités générant des bruits impulsifs telles que les études sismiques ou les travaux de construction, plusieurs options sont envisageables : (1) trouver des méthodes alternatives ; (2) planifier les travaux durant des périodes restreintes en dehors des saisons sensibles pour les espèces comme celle de reproduction ; (3) utiliser des dispositifs de dissuasion acoustique (ADD – Acoustic deterrent devices) qui éloignent certaines espèces de la zone bruyante ; (4) réduire le bruit à la source avec des procédés techniques ; et (5) utiliser des dispositifs de protection acoustique comme les rideaux de bulles27. Les dispositifs tels que les rideaux de bulles sont de plus en plus utilisés lors de travaux littoraux, comme à Marseille pour la construction de la Marina olympique en 2022-202328.
La plongée sous-marine
15La plongée sous-marine est une activité récréative très importante, notamment aux abords des AMP qui bénéficient d’une grande réputation pour l’exploration du milieu. Elle génère des bénéfices importants pour l’économie locale, qui bénéficie donc largement des services écosystémiques fournis par les AMP29. Le tourisme de plongée peut également contribuer à sensibiliser le public à la protection des écosystèmes marins et fournir des revenus pour la gestion des AMP et la conservation de la biodiversité, en particulier dans les mers tropicales30. Cependant, le tourisme de plongée doit être géré efficacement, afin de s’assurer que les impacts causés aux écosystèmes ne l’emportent pas sur ses effets positifs. En effet, de nombreuses études mettent en évidence un impact de la plongée sous-marine sur les espèces benthiques fixées, dans des zones très fréquentées, dû aux contacts physiques répétés des plongeurs avec le substrat (fig. 3). Ces études concernent beaucoup les récifs coraliens. En Méditerranée, les effets de la plongée sont identifiés sur des spots très fréquentés et sur des espèces particulièrement exposées et fragiles comme des cnidaires dressés (Astroides calycularis31) ou des bryozoaires (Myriapora truncata32). D’autres impacts liés au comportement du plongeur existent comme le dérangement de certaines espèces et la remise en suspension des sédiments.
Fig. 3. Groupe de plongeurs rassemblés sur un site de plongée

Certains sont en contact avec le fond et risquent de détériorer les espèces colonisant le substrat rocheux.
Source : Sandrine Ruitton, 2018, CC-BY-SA 4.0.
16Sur les côtes provençale et azuréenne, l’enjeu est de maintenir l’activité de plongée, très importante économiquement, à un niveau compatible avec la conservation des écosystèmes. Quelques études sur le volume de cette activité existent. En 2006, le nombre de plongées autour de l’île de Port-Cros était estimé à 45 000 par an33. Sur le littoral s’étendant de la Côte Bleue à La Ciotat, Robert et Plouvier34 estimaient en 2014 le nombre de plongées réalisées au sein des structures associatives et commerciales à 245 000. Cette étude souligne la concentration de l’activité sur des secteurs privilégiés, certains étant jugés « sur-fréquentés » par les structures enquêtées. Ces données permettent une évaluation inédite de la plongée sur le littoral marseillais mais demanderaient d’être actualisées, 10 ans après leur production, du fait de l’ancienneté du parc national des Calanques (créé en 2012) et de sa renommée grandissante. Ces données gagneraient aussi à être complétées par des évaluations de la plongée hors structure et par une évaluation de l’impact environnemental de l’activité sur le milieu marin.
17Pour gérer et atténuer l’impact de la plongée sous-marine, plusieurs mesures peuvent être proposées : quotas, plus petits groupes de plongeurs, amélioration des briefings avant la plongée, etc.35. La mise en place de bouées d’amarrage écologique permet aussi de limiter le mouillage des bateaux sur les sites de plongée, d’organiser la pratique et de limiter les conflits d’usage. Ainsi, le nombre de dispositifs d’amarrage progresse régulièrement sur le littoral provençal et azuréen. En 2023, 33 bouées étaient réparties sur 18 sites à Marseille et 28 à Port-Cros et Porquerolles. Une autre mesure mise en œuvre dans la région consiste à encadrer la fréquentation en limitant le nombre de plongeurs sur certains sites. Dans le cœur du parc national de Port-Cros, la réglementation prévoit une limitation à 40 plongeurs simultanément par site et une obligation de déclaration en ligne pour obtenir l’autorisation de pratiquer (CaPeL : Carnet de plongée en ligne). Lors de la déclaration, les plongeurs s’engagent à respecter un règlement prévoyant un comportement respectueux des habitats et des espèces (pas de nourrissage, pas de contact avec le substrat et les espèces, rester discret, se lester correctement, interdiction des loco-plongeurs, etc.). Cette démarche prévoit également la transmission des données de plongées (sites fréquentés, nombre de plongées). On retrouve ce type de démarche dans la Réserve naturelle des Bouches de Bonifacio (Corse) qui, avec les dispositifs d’amarrage et l’interdiction d’ancrage, tente également de limiter la fréquentation. Beaucoup de zones ont également établi une charte de plongée ou un règlement de plongée afin d’inciter le plongeur à adopter des comportements responsables vis-à-vis du milieu. Toutes ces mesures sont accompagnées de supports de communication, et d’animations à destination des plongeurs afin de les sensibiliser à un meilleur respect de l’environnement.
18Cependant, la mise en place de ces dispositifs est souvent déconnectée de l’évaluation du nombre de plongées et de la fréquentation des sites qui devraient être des préalables. De même, des évaluations environnementales devraient être menées avant et après la mise en place des mesures afin de juger de leur efficacité. Peu d’études portant sur les stratégies de gestion visant à réduire l’impact de la plongée ont réellement évalué leur efficacité36. Il en ressort cependant que la sensibilisation des plongeurs vis-à-vis de l’environnement et leur formation, notamment pour la maitrise de leur flottabilité dans l’eau, sont particulièrement importantes pour réduire l’impact de ces derniers37. Également, si des quotas sont nécessaires dans les sites les plus fréquentés, ils sont souvent insuffisants s’ils ne sont pas accompagnés d’efforts pour développer une pratique à faible impact38. Les défis pour une meilleure gestion sont donc liés (1) au manque de données de base et de surveillance à long terme ; (2) à l’intégration de la recherche scientifique et de la gestion pour évaluer l’efficacité des mesures ; et (3) aux stratégies de gestion adaptative et à l’implication des parties prenantes39.
L’aménagement de l’espace maritime et littoral et ses incidences sur le milieu
Artificialisation du littoral
19L’installation des sociétés humaines sur le littoral a, très tôt dans l’histoire, conduit à la transformation et à l’artificialisation des milieux côtiers. Si ces aménagements ont principalement concerné le compartiment terrestre, l’espace marin a également été colonisé, aussi bien en surface que sur le fond. En Provence et sur la Côte d’Azur, l’expansion significative de l’artificialisation de la partie maritime du littoral a eu lieu dans les années 1970 jusqu’aux années 1990. Par la suite, la protection de l’herbier de posidonies a permis de stopper la progression des aménagements sur l’espace marin. En 2022, on estime que l’artificialisation du littoral marin régional concerne 4 003 ha, qui ont été gagnés sur la mer, et 188 km de linéaire de côte, qui ont été artificialisés par des digues et des aménagements (inventaire MEDAM : côtes MEDiterranéennes françaises Inventaire et impact des AMénagements gagnés sur le domaine marin40).
20L’artificialisation du littoral marin a répondu aux besoins de la plaisance et du transport maritime avec la création d’infrastructures portuaires, et aux besoins d’aménagements urbains et touristiques avec la construction de routes, de terre-pleins, de parkings, d’aéroport et de plages. Ces aménagements ont gagné sur le domaine marin en détruisant purement et simplement les écosystèmes littoraux se trouvant à leur emplacement. On estime actuellement, en Provence-Alpes-Côte d’Azur, qu’environ 10 % des petits fonds de 0-10 m ont été ensevelis sous des aménagements : 20 % dans les Alpes-Maritimes, 12,8 % dans le Var et 6,5 % dans les Bouches-du-Rhône41. La destruction des habitats est l’une des atteintes majeures à la biodiversité car elle est souvent irréversible. En mer, les petits fonds concernés par ces destructions étaient majoritairement compris entre 0 et 10 m de profondeur (et dans une moindre mesure jusqu’à -20 m). Ces fonds sont exigus, ne se trouvent qu’à proximité de la côte et ont des rôles écologiques uniques. Ils constituent des nurseries pour de nombreuses espèces, notamment de poissons, comme tous les habitats côtiers peu profonds, que ce soit le sable, la roche ou les herbiers42. Ils sont le lieu d’une intense production primaire en raison du fort éclairement, où des communautés végétales uniques se développent à l’instar des forêts sous-marines de Fucales43. Enfin, la biodiversité y est particulièrement riche44. La destruction des petits-fonds constitue donc une atteinte forte au milieu marin, à laquelle il faut ajouter d’autres modifications d’ordre paysager, mais aussi les conséquences liées aux travaux de construction et aux activités générées par ces installations. Par exemple, lors des pics de fréquentation d’usagers sur les plages qui accueillent une activité balnéaire, des concentrations importantes de composés anti-UV contenus dans les crèmes solaires peuvent se retrouver dans l’eau de mer. Ainsi, à Marseille, une contamination géochimique et organique (dioxyde de titane, oxyde de zinc, octocrylène et avobenzone) a pu être démontrée sur la plage du Prophète, avec près de 52 kg de crème solaire relargués dans l’eau par jour avec une fréquentation de 3000 baigneurs45.
Développement des énergies marines renouvelables
21Aujourd’hui, l’éolien en mer présente un fort potentiel de développement pour les énergies marines renouvelables (EMR) en Méditerranée. Si des projets de grande envergure existent déjà sur les façades Atlantique, Manche et mer du Nord de la France (pour un total d’environ 7,3 GW de puissance), seuls 3 projets pilotes sont en cours de réalisation en Méditerranée (deux en Occitanie, Leucate et Gruissan, et un en Provence-Alpes-Côte d’Azur, Faraman – Provence Grand Large) en vue de la réalisation de deux parcs éoliens dont un au large de Fos-sur-Mer46. À l’horizon 2030, ces deux parcs seront situés à 12 milles nautiques des côtes et auront une puissance de 250 MW chacun, avec à terme une extension de 500 MW. Tous les projets méditerranéens sont constitués d’éoliennes flottantes, amarrés au substrat sous-marin par câbles, dont les risques environnementaux ont été évalués sur des bases bibliographiques47. Un projet éolien flottant peut en effet générer des risques pour les cétacés : enchevêtrement, perturbations acoustiques, modification d’habitat. Dans la zone d’étude, le risque est estimé faible pour le grand dauphin et le dauphin bleu-et-blanc mais fort pour le rorqual. L’avifaune est susceptible d’être la catégorie animale la plus impactée à cause des collisions, notamment pour les espèces migratrices mais également pour les espèces résidentes. Pour les poissons, crustacés, mollusques et invertébrés benthiques vulnérables, les principaux effets potentiels d’un parc éolien flottant en mer sont la perte et la modification d’habitat, la remise en suspension de particules, l’abrasion des fonds marins et le bruit. Le risque d’effets sur les habitats benthiques est considéré comme faible dans le secteur d’implantation, qui est essentiellement occupé par de la vase, et sur la côte pour ce qui concerne le secteur du dispositif de raccordement qui est sableux. Le transport de l’énergie à la côte par des câbles sous-marins électriques pourrait également présenter des risques. Ces câbles transportant l’électricité jusqu’à son point de distribution génèrent des champs électromagnétiques et des radiations thermiques. Comme de nombreuses espèces marines sont capables de détecter des champs électromagnétiques pour la recherche de proies ou pour leur orientation, il est légitime de se poser la question d’un effet potentiel. Une synthèse récente montre qu’un impact significatif sur les espèces est trouvé dans 1/3 des études, mais ces dernières sont essentiellement expérimentales48. Il est donc difficile de transposer ces résultats à l’échelle d’une population dans le milieu naturel. En outre, les champs électromagnétiques testés sont souvent largement supérieurs à ceux générés par les câbles actuels et, de plus, ils décroissent rapidement avec la distance au câble. Cette étude conclut à un impact globalement moyen pour les poissons migrateurs et les élasmobranches et faible dans tous les autres cas49.
22Même si le déploiement des EMR constitue une nouvelle activité en mer et que l’empreinte anthropique en mer augmente de fait, il faut souligner que la question du choix entre la transition énergétique et l’impact écologique sur le milieu est délicate ici, car les deux possibilités qui s’offrent à nous ont des justifications environnementales.
Les effets du changement climatique
23Face aux effets du changement climatique, un des défis actuels majeurs pour la Région PACA est de concevoir des réponses et donc de s’adapter. En effet, l’élévation du niveau marin bouleverse l’occupation du littoral. L’érosion du littoral et la submersion sont des risques qui prennent de plus en plus d’importance et pourtant les documents de planification spatiale d’urbanisme prennent peu en compte l’élévation du niveau de la mer et les risques associés50. Plusieurs visions s’affrontent autour de ce constat : doit-on lutter ou s’adapter ?
24La question se pose actuellement au niveau du double tombolo de Giens. Pour protéger et maintenir l’accès à la presqu’île de Giens, la commune d’Hyères souhaite construire une digue immergée pour atténuer l’érosion du tombolo. Ce projet, dont l’impact environnemental sera au moins ressenti au niveau de l’emprise du projet, de la courantologie, de la sédimentation et des herbiers très proches, questionne sur l’intervention humaine vis-à-vis d’un phénomène irrémédiable : la montée du niveau marin. Coûteux, avec un résultat qui reste incertain, ce projet divise la population locale et les services de l’État n’ont pour l’instant pas donné d’autorisation de travaux. D’une manière générale, les acteurs locaux des grandes métropoles de la région telles que Marseille ou Nice sont conscients des enjeux mais ne s’en inquiètent pas vraiment51. Ce sont les autorités locales qui jouent un rôle clé dans l’adaptation des territoires côtiers au changement climatique52. Un jour protégée et un autre ressentie comme une menace, la mer peut être perçue de différente manière. Finalement, les maritimités évoluent dans le temps et selon les thématiques. L’humain doit s’adapter au changement et n’est pas forcément prêt à l’admettre. Habitué à soumettre la mer, c’est au tour de l’humain d’être soumis à la mer. Cette question est essentielle et sera certainement la cause majeure des futures transformations physiques du littoral.
Conclusion
25Face aux effets du changement climatique, un des défis actuels majeurs pour la Région PACA est de concevoir des réponses et donc de s’adapter. En effet, l’élévation du niveau marin bouleverse l’occupation du littoral. L’érosion du littoral et la submersion sont des risques qui prennent de plus en plus d’importance et pourtant les documents de planification spatiale d’urbanisme prennent peu en compte l’élévation du niveau de la mer et les risques associés53. Plusieurs visions s’affrontent autour de ce constat : doit-on lutter ou s’adapter ?
26La question se pose actuellement au niveau du double tombolo de Giens. Pour protéger et maintenir l’accès à la presqu’île de Giens, la commune d’Hyères souhaite construire une digue immergée pour atténuer l’érosion du tombolo. Ce projet, dont l’impact environnemental sera au moins ressenti au niveau de l’emprise du projet, de la courantologie, de la sédimentation et des herbiers très proches, questionne sur l’intervention humaine vis-à-vis d’un phénomène irrémédiable : la montée du niveau marin. Coûteux, avec un résultat qui reste incertain, ce projet divise la population locale et les services de l’État n’ont pour l’instant pas donné d’autorisation de travaux. D’une manière générale, les acteurs locaux des grandes métropoles de la région telles que Marseille ou Nice sont conscients des enjeux mais ne s’en inquiètent pas vraiment54. Ce sont les autorités locales qui jouent un rôle clé dans l’adaptation des territoires côtiers au changement climatique55. Un jour protégée et un autre ressentie comme une menace, la mer peut être perçue de différente manière. Finalement, les maritimités évoluent dans le temps et selon les thématiques. L’humain doit s’adapter au changement et n’est pas forcément prêt à l’admettre. Habitué à soumettre la mer, c’est au tour de l’humain d’être soumis à la mer. Cette question est essentielle et sera certainement la cause majeure des futures transformations physiques du littoral.
Fig. 4. Activités productrices, impacts et menaces pour la conservation

Nos activités productrices ont des impacts sur l’environnement et l’enjeu est de mettre en place une gestion durable.
Schéma réalisé par Sandrine Ruitton, 2023, CC-BY-SA 4.0
27L’exploitation des ressources, et d’une manière générale de l’environnement, peut aboutir à la surexploitation lorsque le seuil de renouvellement est dépassé. La surexploitation du capital « nature56 » (induit la dégradation de l’environnement qui peut parfois être irréversible tout au moins à l’échelle d’une vie humaine. Pour Ernst Friedrich Schumacher57, la Nature est un capital limité qu’il faut conserver et non dépenser comme un revenu. Sous cet angle, Provence-Alpes-Côte d’Azur bénéficie d’un capital nature exceptionnel, d’une mer et d’un littoral qui participent à son identité et fondent sa maritimité. Définir une stratégie globale de conservation du milieu marin constitue donc un défi et doit être un objectif affirmé de la Région si elle souhaite cultiver son identité maritime.
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WTTC, 2016, Travel and Tourism Economic Impact 2015, Mediterranean, London, World Travel and Tourism Council.
Notes de bas de page
1S. Laubé, 2021.
2H. Weimerskirch et al., 2020.
3F. Faure et al., 2015 ; N. Galindo et al., 2019.
4D. Pauly, F. Le Manach, 2012.
5FAO, 2022, La situation mondiale des pêches et de l’aquaculture 2022. Vers une transformation bleue, Rome, FAO, <https://doi.org/10.4060/cc0461fr>.
6Ibid., FAO, 2022.
7D. Faget, M. Sternberg, 2015.
8G. Cadiou et al., 2008 ; L. Le Diréach et al., 2018.
9P. Guidetti, E. Sala, 2007.
10T. Font et al., 2012.
11V. Unal et al., 2010.
12T. Font et al., 2012 ; Z. Radford et al., 2018.
13J. Poydenot et al., 2021.
14WTTC, 2016.
15INSEE, 2017.
16C. Pergent-Martini et al., 2022.
17A.S. Dumortier, G. Giorgetti, 2019.
18L. Telesca et al., 2015.
19C.-F. Boudouresque et al., 2012 ; A. Leriche et al., 2006.
21F. Thomsen et al., 2021.
22A. D. Hawkins, A. N. Popper, 2016 ; Thomsen et al., 2021.
23S. Robert, I. Laffont-Schwob, 2021.
24C. Gervaise et al., 2018.
25E. Di Franco et al., 2020.
26L. Di Iorio et al., 2020.
27F. Thomsen et al., 2021.
28Information communiquée par la Ville de Marseille, 2022.
29N. Roncin et al., 2008.
30M. De Brauwer et al., 2017.
31A. Terrón-Sigler et al., 2016.
32A. Calò et al., 2022.
33N. Dalias et al., 2007.
34S. Robert, T. Plouvier, 2017.
35E. Rouanet et al., 2017.
36V. J. Giglio et al., 2020.
37J. Toyoshima, K. Nadaoka, 2015.
38A. Calò et al., 2022.
39V. J. Giglio et al., 2020.
40L. Bottin et al., 2022.
41L. Bottin et al., 2022.
42A. Cheminée et al., 2021.
43T. Thibaut et al., 2017.
44M. Coll et al., 2010.
45J. Labille et al., 2020.
46CEREMA, « Éolien en mer en France », www.eoliennesenmer.fr, consulté le 20 août 2023.
47CREOCEAN, 2021, Projet d’éoliennes flottantes en Méditerranée. Étude bibliographique environnementale, rapport réalisé pour le compte du ministère de la Transition écologique.
48A. Carlier et al., 2019.
49A. Carlier et al., 2019.
50S. Robert, A. Schleyer-Lindenmann, 2021.
51A. Schleyer-Lindenmann et al., 2022.
52S. Robert et al., 2023.
53S. Robert, A. Schleyer-Lindenmann, 2021.
54A. Schleyer-Lindenmann et al., 2022.
55S. Robert et al., 2023.
56E. F. Schumacher, 1973.
57E. F. Schumacher, 1973.
Auteur
-
Sandrine Ruitton
Aix Marseille Université, Université de Toulon, CNRS, IRD, Mediterranean Institute of Oceanography (MIO), Marseille, France
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