Techniques et usages du modelage dans la coroplathie thasienne archaïque
p. 229-239
Résumés
Les débuts de l’activité coroplathique à Thasos se situent à la fin du VIIe ou au tout début du VIe s. av. J.-C. à un moment où l’importation d’objets ne suffisait plus pour satisfaire les besoins religieux de la population. Les figurines créées sur place dès cette époque et jusque dans les premières décennies du Ve siècle se distinguent des produits importés autant par leur originalité formelle et stylistique que par les techniques de fabrication mises en œuvre pour leur réalisation. Ces techniques font appel au modelage, exploité de diverses façons à Thasos. À côté de figurines entièrement modelées à la main, peu nombreuses, le répertoire comprend quelques dizaines d’objets fabriqués dans des techniques hybrides qui associent le modelage au tournage tout d’abord, puis au moulage, qui fait son apparition dans les ateliers locaux au tournant du VIe siècle. L’introduction du moule, s’il transforme le processus de production des figurines, dès lors fabriquées plus rapidement et en plus grande quantité, ne supprime pas complètement les habitudes plus anciennes. Le montage des figurines sur le tour est vite abandonné. En revanche les artisans continuent à recourir au modelage qui permet, outre la réalisation des prototypes, de façonner des éléments destinés à compléter ou à transformer les figurines avant cuisson. Ce sont ces habitudes de travail, les gestes des artisans et les manières d’exploiter la technique du modelage qui sont présentés ici à travers quelques exemples choisis parmi les figurines les plus représentatives de la petite plastique thasienne archaïque.
The beginnings of coroplathic activity in Thasos occur at the end of the 7th or very early 6th century BC at a time when the importation of objects was no longer sufficient to satisfy the religious needs of the population. The figurines created on the spot from this time until the first decades of the fifth century stand out from imported products both for their formal and stylistic originality and for the manufacturing techniques used to produce them. These techniques use modelling, exploited in various ways in Thasos. Alongside the few entirely handmade figurines, the repertoire includes a few dozen objects made in hybrid techniques that combine modelling with turning first, then with moulding which appears in local workshops at the turn of the 6th century. The introduction of the mold, while transforming the production process of figurines, therefore manufactured faster and in greater quantities, does not completely eliminate older habits. The assembly of the figurines on the potter’s wheel is quickly abandoned. On the other hand, craftsmen continue to use modeling which, in addition to making prototypes, allows to shape elements intended to complete or transform the figurines before firing. It is these working habits, the gestures of the craftsmen and the ways of exploiting the technique of modelling that are presented here through a few examples chosen among the most representative archaic terracotta figurines from the thasian workshop.
Entrées d’index
Mots-clés : Thasos, époque archaïque, technique hybride, tournage, moulage, création locale
Keywords : Thasos, Archaic era, hybrid technique, wheel-made, moulding, local creation
Texte intégral
1Les recherches menées depuis une trentaine d’années sur le riche mobilier coroplathique découvert dans les sanctuaires de Thasos, île la plus septentrionale de la mer Égée, ont bien mis en évidence l’existence, malgré l’absence de vestiges d’ateliers, d’une production locale de terres cuites figurées dont les plus anciens témoignages remontent au milieu du VIIe siècle, peu après l’installation des colons pariens sur l’île, et qui s’est prolongée sans discontinuité jusqu’à la fin de l’époque hellénistique1. La quantité de fragments recueillis, aux alentours de 800 kg toutes périodes et tout contexte compris, permet, à travers l’observation des détails techniques, formels et stylistiques, de distinguer et de caractériser les productions locales et de retracer les grandes phases de l’histoire de l’atelier.
2La richesse du matériel archaïque tant par le nombre d’objets retrouvés en fouilles, soit 4600 fragments inventoriés (à peu près 190 kg), que par la grande diversité des produits dont une large part témoigne de la créativité des artisans locaux, reflète le dynamisme et le rayonnement de l’atelier thasien qui émerge vers le milieu du VIIe siècle et connaît jusqu’au tournant de l’époque classique, sa première période féconde. Durant cette période, les artisans exploitent différents procédés techniques pour le façonnage des figurines dans lesquels le modelage occupe d’une manière générale une place plutôt limitée, surtout à partir du moment où le moulage devient la technique de prédilection en permettant d’augmenter rapidement la production non seulement des types locaux, mais aussi et tout particulièrement des types importés, par l’exploitation intensive de la pratique du surmoulage.
3Le corpus des terres cuites modelées ou réalisées dans des techniques hybrides qui associent au modelage d’autres procédés est particulièrement réduit, avec moins de 200 pièces enregistrées dans l’inventaire. À cet ensemble, il faut néanmoins ajouter plusieurs dizaines de figurines moulées qui ont été complétées au coup par coup et avant cuisson par l’addition d’un ou plusieurs éléments modelés. Quoique peu nombreuses, surtout si on compare le corpus à celui des innombrables figurines moulées, les figurines modelées ou intégrant des éléments modelés sont une source d’informations enrichissante pour retracer l’activité de l’atelier thasien et comprendre la formation et le développement de leurs propres créations, entre traditions qui se sont parfois transmises sur plusieurs générations d’artisans et innovations sous l’impulsion incessante des influences extérieures.
1. Hybridité technique : des figurines tournées à la production moulée
1.1. Terres cuites tournées de tradition cycladique
4La petite plastique de terre cuite naît à Thasos dans les ateliers de potiers autour du milieu du VIIe siècle, sous l’influence des produits, terres cuites comme céramiques, importés de la métropole Paros. Ces premières figurines sont représentées à l’Artémision et dans une moindre mesure à l’Athénaion, sous forme de fragments, pas toujours très bien conservés, qui appartiennent à une douzaine d’exemplaires de taille, de forme et de décoration variées2. Dans la majorité des cas, il s’agit de figurines dont une partie est montée sur le tour de potier avant d’être complétée par des éléments ajoutés en modelage, et dans certains cas par un visage tiré d’un moule. Les plus anciens exemplaires présentent une jupe tronconique à la paroi d’épaisseur plutôt moyenne sur la surface interne de laquelle apparaissent très nettement les stries concentriques dues au montage sur le tour (fig. 1).
Fig. 1 – Fragment de la jupe tronconique d’une figurine montée sur le tour, Artémision de Thasos, inv. F 25303. H : 6,8 cm

(Photo : S. Huysecom-Haxhi, © Hellenic Republic, Ministery of Culture and Sports, General Directorate of Antiquities and Cultural Heritage, Ephorate of Antiquities of Kavala - Thasos).
5Peu à peu les artisans thasiens n’ont pas hésité à se détacher de cette forme traditionnelle en retravaillant à la main la partie inférieure du corps après le tournage afin de lui donner un aspect différent, tantôt semi-circulaire avec un aplatissement de la face avers, tantôt quadrangulaire3. À la différence des statuettes tronconiques, ces statuettes transformées par modelage présentent des parois plus épaisses réduisant ainsi le vide créé à l’intérieur. Leur taille est également plus petite, autour de 25-30 cm, alors que les statuettes à section tronconique pouvaient atteindre les 40, voire les 50 cm, comme l’indique le diamètre de plusieurs fragments conservés, compris entre 12 et 16 cm4. Cette partie inférieure était prolongée soit par un torse également monté sur le tour (fig. 2), soit par un torse fabriqué en modelage dans lequel venait ensuite s’emboîter le bas de la figurine5 (fig. 3a-d). Dans le premier cas, les parois sont fines et le buste est creux. Dans le second cas, les parois sont épaisses et renforcées par des balles d’argile recouvertes d’une fine croûte d’épaisseur régulière qui permet d’homogénéiser la surface, elle-même toujours soigneusement lissée à l’extérieur. Des éléments en modelage massif sont ensuite collés avec de la barbotine à différents endroits pour compléter l’image. Sont ainsi ajoutés des épaules et des bras, le plus souvent pliés au coude avec les avant-bras tendus et aplatis aux extrémités pour former les mains dont les doigts étaient distingués par des traits de peinture (fig. 2, 3c-d)6. La pointe des pieds nus, aux orteils parfois délimités par des incisions, était placée sur la partie saillante des plinthes qui fermaient les statuettes en dessous7. Les quelques rares têtes parvenues combinent la technique du moulage pour la fabrication du visage et celle du modelage pour le façonnage du volume de la tête, du cou et parfois des éléments de parure (chevelure ou pan de vêtement) qui complètent l’image et permettent de renforcer la zone de raccord avec le haut du torse (fig. 4)8. Le lissage de la surface dissimule ensuite la jonction des pièces. Certains fragments montrent qu’il existait également durant cette période une production parallèle de figurines au corps entièrement façonné à la main. De forme quadrangulaire ou légèrement semi-circulaire (fig. 5), peu développé en profondeur, le bas du corps est massif, soit élaboré à partir d’une masse d’argile, soit monté autour d’une armature en bois qui a laissé des traces à l’intérieur de l’objet9.
Fig. 2 – Fragment de torse, Athénaion, inv. F 9845. H : 5 cm

(Photo : S. Huysecom-Haxhi, © Hellenic Republic, Ministery of Culture and Sports, General Directorate of Antiquities and Cultural Heritage, Ephorate of Antiquities of Kavala - Thasos).
Fig. 3 – a/b : épaule gauche, Artémision, inv. F 9879. H : 6 cm. c/d : côté gauche du torse, Athénaion, inv. 9844. H : 5,8

(Photo : S. Huysecom-Haxhi, © Hellenic Republic, Ministery of Culture and Sports, General Directorate of Antiquities and Cultural Heritage, Ephorate of Antiquities of Kavala - Thasos).
Fig. 4 – Tête et cou, Athénaion, inv. F 9847. H : 6,3 cm

(Photo : S. Huysecom-Haxhi, © Hellenic Republic, Ministery of Culture and Sports, General Directorate of Antiquities and Cultural Heritage, Ephorate of Antiquities of Kavala - Thasos).
6Que le bas du corps ait été monté sur un tour ou modelé à la main, les statuettes étaient toujours richement décorées avant leur cuisson. La décoration, posée sur un engobe de couleur beige crème en général assez couvrant, est tout à fait semblable à celle de la céramique locale contemporaine elle-même fortement influencée par les céramiques dite méliennes dont l’origine parienne semble désormais bien acquise10. Frises de godrons (fig. 1) ou lignes de gros points noirs qui décorent les vêtements ou les plinthes se rencontrent sur les embouchures ou l’épaule de nombreux vases méliens ou paro-thasiens11. Le motif d’écailles qui apparaît sur un fragment de torse (fig. 3a-b) est quant à lui tout à fait comparable à celui du vêtement porté par Artémis sur l’amphore bien connue d’Apollon du musée national d’Athènes12. Et le motif de damier subdivisé en petits carrés avec un point central (fig. 5) rappelle celui de la jupe d’un personnage féminin figuré sur un plat mélien trouvé dans les fouilles du sanctuaire de Despotiko13. Les peintres de figurines à Thasos font néanmoins preuve d’inventivité et de fantaisie en exploitant et combinant les motifs empruntés de manière originale, comme des points blancs sur fond rouge, en général réservés pour le pelage des animaux, associés ici à une rangée de pois barrés qui forment un collier (fig. 6), alors qu’ailleurs ce motif orne le vêtement, ou en proposant des formules inédites comme la série de triangles qui peut orner la jupe14. Cette capacité créatrice est également perceptible dans les rares visages parvenus dont l’état de conservation dégradé n’empêche pas de reconnaître leur singularité par rapport aux modèles reconnus le plus souvent comme pariens (fig. 4)15.
Fig. 5 – Bas du corps en modelage massif, Athénaion, inv. F 9843. H : 7,6 cm

(Photo : S. Huysecom-Haxhi, © Hellenic Republic, Ministery of Culture and Sports, General Directorate of Antiquities and Cultural Heritage, Ephorate of Antiquities of Kavala - Thasos).
Fig. 6 – Fragment du buste, Athénaion, non inventorié. H : 8,6 cm

(Photo : S. Huysecom-Haxhi, © Hellenic Republic, Ministery of Culture and Sports, General Directorate of Antiquities and Cultural Heritage, Ephorate of Antiquities of Kavala - Thasos).
7L’usage du moule pour la fabrication des visages est un premier pas vers la simplification du processus de production des statuettes. Il permet surtout au potier de gagner un peu de temps en supprimant l’étape de la mise en forme au coup par coup d’un visage, opération plus délicate. L’introduction du moule pose désormais la question de l’organisation de la production des terres cuites16 : leur fabrication est-elle toujours entre les mains des seuls potiers ou faut-il déjà à cette époque envisager l’intervention dans la chaîne opératoire d’une autre catégorie d’artisans, des sculpteurs, pour la fabrication des prototypes des visages et des moules de première génération destinés à leur reproduction et leur utilisation dans les ateliers de potiers ? Malgré cette innovation technique, la fabrication du corps des statuettes sur le tour restait bien trop contraignante et surtout ne permettait pas de produire en quantités suffisantes pour répondre à la demande croissante, dans le premier quart du VIe siècle, pour des statuettes en terre cuite dont la déposition dans les sanctuaires de la cité coïncidait certainement avec le développement des cultes, voire l’apparition de certains rituels17.
1.2. Les terres cuites modelées au visage moulé
8Si le montage des figurines sur le tour est peu à peu abandonné, la technique hybride associant corps modelé et visage moulé perdure tout au long du VIe siècle. Parmi les figurines de grande taille, supérieure à une vingtaine de centimètres, peu nombreuses et très fragmentaires, la plus originale représente un personnage féminin assis dont on ne connaît que la moitié supérieure formée d’un corps modelé en creux et d’une tête dont le visage et le bandeau de cheveux frontal sont tirés ensemble d’un même moule18 (fig. 7). Le torse est constitué de deux croûtes dont seuls les bords se touchent de manière à ménager un vide à l’intérieur. Le raccord de la tête sur le haut du buste a été consolidé à l’intérieur par un morceau d’argile. Un épais pan de vêtement modelé à part a ensuite été posé sur le haut de la tête, sur les côtés du cou qu’il contribue à consolider, recouvre les épaules et descend de chaque côté du torse jusqu’au niveau de la ligne des coudes. Ces derniers sont creusés et percés d’un trou dans lequel venait s’encastrer un avant-bras modelé. La coiffure a, quant à elle, été complétée d’un diadème lisse rapporté en modelage et des mèches de cheveux ont été tracées à l’aide d’une pointe. Sur une figurine d’un autre type (fig. 8b-c), ce sont de longues plaquettes quadrillées par de profondes incisions irrégulières qui ont été collées de chaque côté du cou en guise de parotides19. Ces ajouts viennent en fait remplacer les oreilles et les boucles d’oreilles qui, tout comme le bandeau de cheveux frontal et la coiffe haute, étaient figurées à l’origine dans le moule, détails qui sont encore visibles sur des exemplaires dépourvus de plaquettes modelées (fig. 8c-d). Ces derniers révèlent en outre que cette tête appartenait à l’origine à un type fabriqué entièrement au moyen d’un moule bivalve, c’est ce qu’indiquent en effet d’une part l’existence de bourrelets de jonction à l’intérieur, et d’autre part la présence du rebord en relief de la tiare sur la surface externe du revers (fig. 8a-b). La cassure au niveau de la base du cou du seul exemplaire transformé (fig. 8c) permet de voir la technique de raccord entre la tête, fabriquée en prenant l’empreinte d’une partie d’un moule bivalve, et le corps modelé à la main. Le cou et le haut de la poitrine ont été enveloppés d’une croûte d’argile à la fois pour dissimuler et pour consolider la zone de jonction. À l’avers, la pâte a été étalée jusque sous le menton où on distingue quelques irrégularités de surface, puis sur les côtés du visage jusque sur les côtés du bandeau de cheveux frontal et de la coiffe, effaçant au passage les boucles d’oreilles et les oreilles. À l’arrière, l’enveloppe d’argile se prolonge vers le haut pour former le revers de la tête. Quant à l’usage partiel des moules, il s’agit d’une pratique répandue dans l’atelier thasien tout au long du VIe siècle : elle permet d’enrichir avec peu de moyens le répertoire d’un artisan, en supprimant des éléments indiqués dans le moule, par exemple le siège20, ou en empruntant un élément, le plus souvent le visage, pour le combiner à des corps tantôt modelés à la main, tantôt moulés. Ces quelques exemplaires, au modelé ambitieux, se situent dans la dépendance directe du premier type thasien conçu pour être entièrement moulé, celui de la Dame au polos21 avec lequel ils partagent un même style de visage et les mêmes éléments iconographiques, comme la tiare à arêtes latérales, les boucles d’oreilles en forme de disque et le modelé des mèches sur le front. Ces éléments sont caractéristiques du style local qui s’est développé au tournant du second quart du VIe siècle et s’est prolongé jusqu’à la fin du siècle, tout en se modernisant au grè des influences extérieures qui pouvaient parvenir jusqu’à Thasos22. On aurait ainsi tendance à attribuer toute cette production ponctuelle de grandes terres cuites hybrides à un même atelier de coroplathes-mouleurs qui fabriquaient peut-être aussi des figurines de la Dame au polos et auquel devait être rattaché un atelier de sculpture spécifique pour l’approvisionnement en types locaux.
Fig. 7 – Partie supérieure du corps, Artémision, inv. F 9246. Type Huysecom-Haxhi 2009, T 1807, pl. 72. H : 15,5 cm

(Photo : P. Collet, © Hellenic Republic, Ministery of Culture and Sports, General Directorate of Antiquities and Cultural Heritage, Ephorate of Antiquities of Kavala - Thasos).
Fig. 8 – a/b : tête et cou, Artémision, inv. F 9257. Type Huysecom-Haxhi 2009, T 1800, pl. 71. H : 7,9 cm. c/d : fragment de tête, Athénaion, inv. F 17183. H : 5,8 cm

(Photo : S. Huysecom-Haxhi, © Hellenic Republic, Ministery of Culture and Sports, General Directorate of Antiquities and Cultural Heritage, Ephorate of Antiquities of Kavala - Thasos).
9L’autre catégorie, mieux représentée, de figurines hybrides comprend des objets de plus petite taille au corps réalisé souvent de manière rudimentaire dans la technique du modelage massif. La partie inférieure des personnages debout est le plus souvent tronconique, faite d’un gros boudin prolongé dans le haut par un torse aplati sur lequel sont ajoutés des bras en forme de gros rouleaux souvent disproportionnés, et parfois des seins. Dans le cas de personnages assis, le corps est soit plié au niveau de l’assise, soit formé de deux parties qui sont ensuite collées ensemble. Le torse peut dans certains cas se prolonger vers le bas en pinçant et tirant la pâte pour former un étai qui permet de stabiliser la figurine (fig. 9a). La majorité des exemplaires cependant sont conçus sans étai et pouvaient être installés sur n’importe quel support (fig. 9b), comme c’est le cas aussi pour des figurines moulées de types thasiens23. La présence de détails vestimentaires est exceptionnelle : une seule figurine en effet, celle d’une femme debout aux bras levés, a été complétée par une sorte de châle qui couvre le dos et les épaules et retombe verticalement sur le devant en deux pans en relief24. Des ajouts sont plus fréquents au niveau des têtes qui peuvent recevoir des éléments de parure ou des cheveux en relief qui prennent souvent la forme d’une simple galette striée de mèches au moyen d’une tige25. D’un point de vue technique, ces têtes sont toujours massives. Le plus souvent elles sont comblées d’une seule balle de pâte qui permet de consolider le visage et de former le volume du crâne. Certaines d’entre elles ont été tout simplement collées, sans chiquetage, à la base du cou, ce qui explique qu’elles se soient facilement détachées, mais la plupart mettent en place un procédé un peu plus ingénieux en venant s’emboîter sur le haut du torse grâce à une sorte de plastron qui prolonge le cou vers le bas26. Il arrive fréquemment qu’un même visage se retrouve à l’identique sur plusieurs exemplaires au corps placé dans des positions différentes27. Il existe aussi quelques rares cas de surmoulage28. Une figurine a été fabriquée à partir d’un moulage du visage emprunté à un type moulé selon la pratique, déjà rappelée plus haut pour des objets plus grands, du moulage partiel29. Quant à la datation de ces objets, elle repose uniquement sur l’analyse des visages, malheureusement souvent très petits et de qualité dégradée. Les mieux conservés suggèrent une production assez limitée dans le temps, du dernier tiers du VIe siècle aux premières années du Ve siècle.
Fig. 9 – a : Figurine féminine assise, Artémision, inv. F 17911. H : 4,8 cm. b : Moitié supérieure du corps d’une figurine féminine modelée, Artémision, inv. F 17912. H : 3 cm

(Photo : S. Huysecom-Haxhi, © Hellenic Republic, Ministery of Culture and Sports, General Directorate of Antiquities and Cultural Heritage, Ephorate of Antiquities of Kavala - Thasos).
2. Figurines entièrement modelées : une production marginale et ponctuelle
10La majorité des figurines façonnées entièrement à la main représente des animaux, en particulier des bovidés, des équidés, des béliers et des oiseaux. Les figurines anthropomorphes se résument en effet à quelques exemplaires qui suivent les mêmes schémas que les figurines de technique hybride pour le façonnage du corps. Le seul visage bien conservé révèle certaines capacités créatrices malgré quelques défauts d’exécution ; sa morphologie et ses traits n’ont que peu à voir avec les visages moulés30.
11Les animaux quant à eux se rangent d’après la technique de façonnage en deux catégories. Le modelage massif est utilisé pour fabriquer des objets de toutes les tailles. Les petites statuettes sont faites à partir d’un boudin de pâte qui a été travaillé avec les doigts pour former les différentes zones du corps auquel pouvaient être rapportés des éléments façonnés à part, comme les cornes pour les béliers, les fanons pour les bovidés (fig. 10), les crinières pour les chevaux ou encore les pattes. Les pièces de plus grande taille comportent un noyau massif constitué de balles de pâte agglutinées les unes contre les autres, le tout enveloppé d’une fine croûte qui homogénéise la surface et masque les raccords (fig. 11). Quelle que soit la technique de modelage, l’interprétation de la morphologie est souvent simple et seuls les éléments essentiels pour reconnaître l’espèce sont indiqués.
Fig. 10 – Partie antérieure d’un bœuf modelé, Artémision, inv. F 24226. H : 7,8 cm. Type Huysecom-Haxhi 2009, n° 1942, pl. 84, p. 546

(Photo : S. Huysecom-Haxhi, © Hellenic Republic, Ministery of Culture and Sports, General Directorate of Antiquities and Cultural Heritage, Ephorate of Antiquities of Kavala - Thasos).
Fig. 11 – Corps d’un cheval modelé avec reste d’un personnage à califourchon, Artémision, inv. F 24229. L : 6,1. Weill 1985, n° 34, pl. 5

(Photo : S. Huysecom-Haxhi, © Hellenic Republic, Ministery of Culture and Sports, General Directorate of Antiquities and Cultural Heritage, Ephorate of Antiquities of Kavala - Thasos).
12Le second procédé est le modelage en creux, utilisé pour la fabrication de statuettes de taille supérieure à une dizaine de centimètres. Les objets sont obtenus à partir du façonnage d’une seule croûte qui a été pliée de façon à ce que les bords seuls se touchent, créant un vide à l’intérieur (fig. 10). Les parois internes sont ensuite systématiquement consolidées avec des morceaux de pâte. La queue, les pattes et la tête sont toujours façonnées séparément dans la technique du modelage massif puis collées sur le corps (fig. 10). L’état fragmentaire d’un exemplaire de bovidé permet d’observer l’astuce mise en œuvre par un artisan pour rectifier le format de l’objet en cours de façonnage et éviter ainsi de recommencer tout le travail (fig. 12). La plaque d’argile utilisée par l’artisan s’est en effet révélée trop courte pour permettre de façonner l’encolure. Cette première croûte a ainsi été prolongée par l’ajout d’une seconde croûte qui vient recouvrir une partie de la première et se prolonge pour former le train avant de l’animal. L’ensemble a ensuite été enveloppé d’une pellicule de pâte pour masquer le bricolage et homogénéiser la surface. Les pattes et la queue, en modelage massif, ont ensuite été ajoutées. Il en était certainement de même pour la tête.
Fig. 12 – Corps d’un bovidé modelé, Artémision, inv. F 24201. H : 6,8 cm ; L : 14,5 cm. Type Huysecom-Haxhi 2009, n° 1974, pl. 87

(Photo : S. Huysecom-Haxhi, © Hellenic Republic, Ministery of Culture and Sports, General Directorate of Antiquities and Cultural Heritage, Ephorate of Antiquities of Kavala - Thasos).
13Certains exemplaires, quelle que soit la technique de modelage utilisée, portent des personnages modelés à califourchon sur le dos comme l’indiquent la présence d’une jambe sur un flanc ou des traces d’arrachement et de chiquetage sur le dos de l’animal (fig. 11). Ces personnages étaient mis en forme séparément en modelage massif avant d’être collés sur l’animal31.
14Ces terres cuites animales modelées restent de datation difficile. Les petits exemplaires massifs ne sont pas très éloignés, dans leur facture et la mise en forme générale à partir d’une masse d’argile principale et addition de pièces modelées séparément, des petites figurines de technique mixte dont les visages appartiennent au style développé dans le dernier tiers du VIe siècle et le début du Ve. Quant aux grandes figurines, modelées en creux, elles sont certainement à situer dans la même période. D’après les caractéristiques de facture et d’une manière plus générale les formules adoptées pour la morphologie, il est tentant de réunir dans un même groupe les petites figurines modelées et de technique hybride, anthropomorphiques comme animales, et les attribuer à un même atelier, voire à un même artisan pour certaines d’entre elles, comme les quelques petits bovidés typiquement thasiens aux fanons formant de longues ondulations saillantes (fig. 10)32.
3. Le modelage dans la chaîne opératoire du moulage
15Le petit nombre de terres cuites modelées à l’époque archaïque à Thasos est certainement dû en partie à l’usage intense du moule pour fabriquer les figurines dans leur entier dès la fin de la première moitié du VIe siècle, où apparaissent sur le marché les premiers types moulés thasiens33. C’est le moule simple qui est d’abord mis en œuvre avant l’introduction peu avant le milieu du siècle du moule bivalve sous l’impulsion des figurines ioniennes qui parviennent alors en grand nombre sur l’île où elles sont immédiatement reproduites dans les ateliers locaux, apportant parallèlement des nouveaux modèles d’inspiration aux artisans thasiens34. Les nouvelles créations locales à partir de cette époque se trouvent alors immédiatement dans l’ambiance de la plastique ionienne, mêlant traditions locales et innovations d’un point de vue stylistique et iconographique, et adoptant systématiquement le moule bivalve d’un point de vue technique.
16L’utilisation de moules n’a cependant pas effacé complètement l’activité du modelage qui persiste dans la production un peu marginale de figurines modelées mais aussi dans la chaîne opératoire du moulage où il occupe une place fondamentale. Non seulement le modelage est la première étape, la seule véritablement créatrice, du processus de production des terres cuites moulées qui débute par l’élaboration d’un prototype modelé, mais il contribue aussi largement à la fabrication des figurines dont l’image est souvent complétée au coup par coup avant la cuisson. À Thasos, l’ajout d’accessoires ou la retouche de certaines parties ne concernent que quelques rares exemplaires de protomés locales. Sur le type illustré par la figure 13, ce sont les diadèmes qui ont été ajoutés en relief, toujours selon le même procédé de modelage qui consiste à ajouter un fin boudin de pâte pincé entre les doigts et au raccord lissé, et suivant toujours le même schéma35. Sur un exemplaire unique mais malheureusement très fragmentaire d’un autre type, les cheveux ont été tracés à l’aide d’une pointe et le haut du diadème percé de trous destinés à recevoir des éléments rapportés, peut-être en modelage (fig. 14).
Fig. 13 – Protomé féminine de type thasien, Artémision, Inv. F 12110. H : 14,5 cm. Croissant 1983, type B4, n°28, pl. 14-15

(Photo : S. Huysecom-Haxhi, © Hellenic Republic, Ministery of Culture and Sports, General Directorate of Antiquities and Cultural Heritage, Ephorate of Antiquities of Kavala - Thasos).
Fig. 14 – Fragment de chevelure d’une protomé féminine, Artémision, Inv. F 12641. H : 4,4 cm

(Photo : S. Huysecom-Haxhi, © Hellenic Republic, Ministery of Culture and Sports, General Directorate of Antiquities and Cultural Heritage, Ephorate of Antiquities of Kavala - Thasos).
17Mais les ajouts les plus fréquents concernent de nombreuses statuettes féminines sur lesquelles les avant-bras qui ne figuraient pas dans le moule ont été ajoutés avant la cuisson. Selon les cas, ces derniers pouvaient être placés à l’horizontale, ou de manière oblique avec les mains posées sur les genoux36. L’influence des modèles étrangers de femmes assises avec les bras sur les cuisses ou des korai avec le geste différencié des bras, l’un le long du corps et l’autre ramené contre la poitrine, génère rapidement des transformations dans l’image originelle des types thasiens. Des statuettes avant cuisson sont ainsi modifiées partiellement et servent de prototypes secondaires à la prise de nouveaux moules, des surmoules, qui permettront de mettre en place la production en série de nouvelles images des types. Les transformations touchent surtout la position des avant-bras qui à un moment donné de la production apparaissent dans le moule et ne sont plus systématiquement rapportés en modelage. Sur le type de la Dame au polos, la version originelle A, aux avant-bras rapportés en modelage, persiste sur trois générations, parallèlement à l’apparition et la production de deux nouvelles versions, la version B, avec bras moulés et placés sur les cuisses, et la version C, avec le geste différencié des korai (fig. 15a), qui coexistent à partir de la troisième génération attestée du type37. Sur un autre type de femme assise, T 1725, deux versions coexistent dès la première génération attestée (version A et version B), qui ne peut donc être au mieux que la deuxième de la série, tandis qu’une troisième version (version C) fait son apparition à la troisième génération38. Dans les deux cas, il s’agit des mêmes transformations que pour la Dame au polos : en version B, les avant-bras sont allongés symétriquement sur les cuisses, tandis qu’en version C le personnage effectue le geste différencié des korai. De même pour le type T 1747, à l’histoire plus complexe39, où dès le départ ont coexisté deux versions, l’une debout (version A) et l’autre assise (version B), la première dérivant de la seconde. La coexistence de deux versions à la plus ancienne génération attestée permet de conclure que les moulages les plus anciens, qui nous sont parvenus pour cette série, ceux qui sont donc les plus proches du prototype, sont au mieux de deuxième génération (T 1747 II A et T 1747 II B). Sur la version assise, les bras étaient à l’origine modelés séparément (T 1747 II BA), comme pour les types précédents, T 1673 et T 1725. Sur la version debout, l’avant-bras droit était également modelé et tendu à l’horizontale et l’avant-bras gauche était baissé le long du flanc, la main relevant l’étoffe de la jupe du chiton (T 1747 II AA), comme sur les korai en marbre. À la troisième génération, chacune de ces deux versions a ensuite été doublée de nouvelles versions40. Sur la version assise, les avant-bras ont été placés symétriquement sur les cuisses (T 1747 III BC : fig. 15b), et sur la version debout l’avant-bras droit tendu a été placé contre la poitrine (T 1747 III AC).
Fig. 15 – a : Femme assise du type thasien T 1725, troisième génération, version C, Thesmophorion, inv. F 8195. H : 12 cm. b : Femme assise du type thasien T 1747, troisième génération, version BC, Thesmophorion, inv. F 8178. H : 14,2 cm

(Photo : S. Huysecom-Haxhi, © Hellenic Republic, Ministery of Culture and Sports, General Directorate of Antiquities and Cultural Heritage, Ephorate of Antiquities of Kavala - Thasos).
18L’étude du matériel révèle que la transformation des images, par truchement de prototypes secondaires partiellement remodelés, ne touche que les types de création thasienne et uniquement ceux qui relèvent de la même tradition locale héritée de la Métropole. Aucun des types abondamment importés depuis l’étranger, en particulier de Grèce de l’Est, n’a été à un moment donné modifié par remodelage d’un surmoulage avant cuisson. Une fois parvenues à Thasos, sous forme d’une ou plusieurs versions, les séries ioniennes se développent toutes de manière linéaire, par succession de surmoulages, sans aucune intervention de la main d’un artisan local.
Conclusion
19L’observation des terres cuites, modelées comme moulées, permet de mieux cerner certaines caractéristiques de l’activité coroplathique à Thasos au VIe siècle et apporte quelques éléments intéressants pour reconstituer le profil et le mode de fonctionnement des ateliers. Si le modelage ne semble pas avoir été très utilisé à Thasos au VIe siècle, il a quand même produit des objets originaux, notamment dans la technique hybride. Cette situation peut être mise en rapport d’une part avec l’adoption du moule simple, dans le premier quart du VIe siècle, pour produire des types de création locale, et d’autre part avec l’utilisation intensive du moulage bivalve et de la pratique du surmoulage à partir du milieu du VIe siècle, sous l’impulsion des quantités de figurines provenant de la Grèce de l’Est. Notre connaissance du modelage à Thasos, encore limitée pour cette période, en raison surtout du petit nombre de fragments parvenus, devrait toutefois s’enrichir grâce à l’étude des nombreux fragments de statues en terre cuite qui ont été retrouvés dans l’Artémision et dont le conditionnement récent permettra une prise en charge prochaine41.
Bibliographie
Aubry, Huysecom-Haxhi, Muller 2016 : C. Aubry, A. Muller, S. Huysecom-Haxhi, Offrandes dans les sanctuaires thasiens (campagnes d’étude 2000-2014), I.2. La petite plastique de terre cuite, BCH 138.2, 2016, 667-674 et 681-683.
Coulié 2013 : A. Coulié, La céramique grecque aux époques géométrique et orientalisante (XIe - VIe siècles av. J.-C.), Paris, Picard, (Les manuels d’art et d’archéologie antiques), 2013, 303 p.
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Croissant 1983 : F. Croissant, Les protomés féminines archaïques. Recherches sur les représentations du visage dans la plastique grecque de 550 à 480 av. J.-C., Athènes, École Française d’Athènes, (BEFAR 250), 1983, 398 p., 144 p. de pl.
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Huysecom-Haxhi 2009 : S. Huysecom-Haxhi, Les figurines en terre cuite de l’Artémision de Thasos : artisanat et piété populaire à l’époque de l’archaïsme mûr et récent, Athènes, École Française d’Athènes, (Études Thasiennes, 21), 2009, (2 volumes), 655 p., 90 pl.
Huysecom-Haxhi 2017 : S. Huysecom-Haxhi, Technique, Style et Iconographie dans la petite plastique thasienne archaïque, in : D. Mulliez (éd.), Thasos, métropole et colonies. Actes du symposion international à la mémoire de Marina Sgourou, Thasos, 21-22 septembre 2006, Athènes, École Française d’Athènes, (Recherches Franco-Helléniques, 5), 2017, 450 p., 343-355.
Kourayos 2012 : Y. Kourayos, Despotiko. The Sanctuary of Apollo, Athènes, P. & A. Canellopoulos Foundation, 2012, 95 p.
Muller 1996 : A. Muller, Les terres cuites votives du Thesmophorion. De l’atelier au sanctuaire, Athènes, École Française d’Athènes, (Études Thasiennes, 17), 1996, (2 volumes), 572 p., 141 pl.
Muller 2011 : A. Muller, Les mouleurs dans la production céramique antique : de l’artisan à l’ouvrier ?, in : J.-P. Morel (dir.), Les travailleurs dans l’antiquité, statuts et conditions, Paris, éditions du CTHS, (127e Congrès du CTHS), 2011, 216 p., 46-55.
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Muller et alii 1996 : A. Muller, N. Boumlil, C. Courtois, O. Didelot, S. Huysecom, J.-S. Roose, Terres cuites votives de l’Artémision, dans Les travaux de l’école française en Grèce en 1995, BCH 120.2, 1996, 891-900.
Rubensohn 1962 : O. Rubensohn, Das Delion von Paros, Wiesbaden, F. Steiner, 1962, 188 p., 35 p. de pl.
Weill 1985 : N. Weill, La plastique archaïque de Thasos : figurines et statues de terre cuite de l’Artémision, 1. Le haut archaïsme, Athènes, École française d’Athènes, (Études Thasiennes, 11), 1985, (2 volumes), 226 p., 48 pl.
Notes de bas de page
1Voir les travaux de l’équipe de Lille (Umr Halma 8164, Université de Lille) : Muller 1996, Muller et alii 1996 (pour les travaux de 1993 à 1996), Huysecom-Haxhi 2009, Aubry, Huysecom-Haxhi, Muller 2016 (pour les travaux de 2000 à 2014).
2Sur les figurines du haut archaïsme de l’Artémision de Thasos : Weill 1985, et plus particulièrement 66-86 pour le dossier des terres cuites tournées des Cyclades et leurs imitations thasiennes.
3Pour une figurine à section quadrangulaire, voir Weill 1985, n°85, 68, pl. 20-21 (Artémision, inv. F 9874, H : 10,6 cm).
4Voir les exemplaires de l’Artémision Weill 1985, 66, n°78 (inv. F 9867, H : 6,8 cm, diamètre restitué : 14 cm) et n°79 (inv. F 9868, H : 11,1 cm, diamètre restitué : 16 cm), pl. 17.
5Weill 1985, n°90, 69-70, pl. 22 (Artémision, inv. 9879, H : 6 cm).
6Voir également quelques fragments de mains : Weill 1985, n°91, 94-95, 70, pl. 22.
7Voir l’exemplaire Weill 1985, n°79, 66, pl. 17.
8Voir également les exemplaires Weill 1985, n°88A, 68-69, pl. 21, et n°89, 69, pl. 22.
9Weill 1985, 82.
10Pour une synthèse sur ces questions, voir Coulié 2005.
11Par exemple sur l’hydrie mélienne 6867 du musée de Délos où une ligne de points noirs souligne l’épaule du vase : Coulié 2013, 253, fig. 252.
12Coulié 2013, 250, fig. 251a, 252, fig. 251b/e.
13Kourayos 2012, 55.
14Weill 1985, n°85, 68 et 77 pour le commentaire, pl. 20.
15Pour des visages pariens, voir celui de la statuette découverte à Despotiko : Kourayos 2012, 50-51, ou celui d’une protomé provenant du Délion de Paros : Rubensohn 1962, T37, 144-145, pl. 26, Weill 1985, fig. 21a/b, 74.
16Sur l’organisation des ateliers et le fractionnement de la production : Muller 2014, 69-71. Sur les différentes catégories d’artisans actifs dans la production des terres cuites : Muller 2011.
17Muller 2014, p. 66.
18Type T 1807 : Huysecom-Haxhi 2009, 482-483, pl. 72.
19Type T 1800 : Huysecom-Haxhi 2009, 479-481, pl. 71.
20Sur la technique du moulage partiel à Thasos : Huysecom-Haxhi 2009, 30, voir en particulier le cas de suppression du siège sur plusieurs statuettes du type de la Dame au polos, Huysecom-Haxhi 2009, T 1673, 354-355.
21Sur le type thasien de la Dame au polos, T 1673, voir Weill 1985, 163-196, Huysecom 1997, Huysecom-Haxhi 2009, 342-356.
22Sur le style des figurines issues des ateliers thasiens, voir Huysecom-Haxhi 2009, 605-613, Huysecom-Haxhi 2017, 345-347, 349-352.
23Voir les statuettes dans Huysecom-Haxhi 2009, n°1681, 1684 et 1685 du type T 1673, pl. 56.
24Weill 1985, n°23, 32, pl. 4.
25Huysecom-Haxhi 2009, n°1838, 496-497, pl. 74.
26Huysecom-Haxhi 2009, n°1821-1823, 490-491, pl. 73.
27Huysecom-Haxhi 2009, type de tête t 1824, 491-494, pl. 73.
28Huysecom-Haxhi 2009, Type de tête t 1821, sur deux générations successives, 489-491, pl. 73.
29Visage du type Huysecom-Haxhi 2009, T 1783, 455-459, pl. 67 associé au corps de femme assise Weill 1985, 31, n°21, pl. 3.
30Weill 1985, n°4, 29, pl. 1.
31Weill 1985, n°48, 49, pl. 8. Huysecom-Haxhi 2009, n°1933-1937, 543-544, pl. 83.
32Voir aussi les exemplaires Weill 1985, 45, n°47-49, pl. 8.
33Huysecom-Haxhi 2009, 613-616.
34Sur la réception et la reproduction des types ioniens à Thasos, en dernier lieu : Huysecom-Haxhi 2017, 348-349.
35Pour le type, voir Croissant 1983, B4, 61-64, pl. 14-15.
36Comme sur le type de la Dame au polos (T 1673), voir les exemplaires Huysecom-Haxhi 2009, 1674, 1677, 1679, 1682, pl. 54-55, avec les bras tendus, et les exemplaires 1681, 1685, 1686, pl. 56, avec les bras reliés aux genoux sur lesquels les mains sont posées.
37Sur la production du type de la Dame au polos, voir note 20.
38T 1725 : Huysecom-Haxhi 2009, 385-395.
39T 1747 : Huysecom-Haxhi 2009, 403-416.
40Ces versions secondaires dérivées de versions qui sont déjà secondaires témoignent à quel point la production d’un type, et donc la reconstitution de son histoire généalogique, peuvent être très complexes, même à l’époque archaïque.
41Aubry, Huysecom-Haxhi, Muller 2016, 673.
Auteur
-
Stéphanie Huysecom-Haxhi
CNRS, UMR 7041 ArscAn, stephanie.huysecom-haxhi[at]cnrs.fr
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