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    Plan détaillé Texte intégral Introduction 1. Le matériel archaïque de l’Aspis Notes de conclusion Bibliographie Notes de bas de page Auteur

    Quand on a la terre sous l’ongle

    Ce livre est recensé par

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    Table des matières

    Les figurines modelées d’un sanctuaire archaïque péri-urbain à Argos (Péloponnèse, Grèce)

    Anna Philippa-Touchais

    p. 163-178

    Résumés

    Les figurines dont il sera question font partie d’un matériel votif lié aux maigres vestiges d’un sanctuaire archaïque identifié sur la colline de l’Aspis, qui surplombe la ville d’Argos. Ce matériel n’est pas très abondant (150 figurines, dont 132 humaines et 18 animales) mais il est intéressant à la fois du point de vue de sa chronologie et de sa technologie. Bien que les premières manifestations de culte sur la colline remontent au Géométrique Récent et les dernières à l’époque hellénistique, la période de prospérité du sanctuaire se situe dans la seconde moitié du VIIe et la première moitié du VIe s. av. J.-C.
    Dans leur grande majorité les figurines sont entièrement modelées (81,3 %), tandis que les figurines réalisées en technique mixte (visage moulé et corps modelé) sont nettement plus rares (11,3 %), de même que les figurines entièrement moulées (7,3 %). L’un des intérêts majeurs de cette étude est l’identification de deux traditions technologiques différentes pour la fabrication des figurines. Ces deux traditions se succèdent dans le temps. La plus ancienne (pâte beige fine, bien cuite, peinture lustrée) est apparemment utilisée jusqu’à la fin du VIIe siècle. À partir du début du VIe siècle – ou peut-être dès la fin du VIIe – la technologie change (pâte rouge, moins fine, moins bien cuite, peinture mate sur engobe blanc). Fait intéressant, ce changement technologique est associé à des innovations dans le répertoire typologique des figurines humaines, notamment avec l’apparition des figurines assises, qui prévaudront tout au long du VIe siècle.

    The figurines to be discussed are part of a votive material linked to the meagre remains of an Archaic sanctuary identified on the Aspis hill, which overlooks the city of Argos. The votive material is not very abundant (150 figurines, comprising 132 human and 18 animal ones). However, it is interesting both from a chronological and technological point of view. The first manifestations of worship on the hill date back to the Late Geometric and the last in Hellenistic times, with the period of the sanctuary’s prosperity spanning the second half of the 7th and the first half of the 6th centuries BC.
    The vast majority of the figurines are entirely hand-made (81.3%); the figurines made in a mixed technique (moulded face and modelled body) are much rarer (11.3%), and completely moulded figurines (7.3%) even more so. A major focus of interest in this study is the distinction between two technological traditions. The older (fine, well-fired buff fabric, glossy paint) was apparently used until the late 7th century. From the early 6th century – or perhaps from the very end of the 7th – a new technique appeared (red fabric, less fine and less well fired, matt paint on white slip). Interestingly, this technological change is associated with innovations in the typological repertoire of the female figurines, namely the appearance of seated figurines that will prevail throughout the 6th century.

    Entrées d’index

    Mots-clés : Argos, Argolide, sanctuaire, archaïque, figurine, modelée, tradition, technologie

    Keywords : Argos, Argolid, Sanctuary, Archaic, figurine, modelled, technology, tradition

    Remerciements

    Je souhaiterais dédier cette brève étude à notre cher ami Francis Croissant, avec qui nous avons travaillé côte à côte pendant tant d’années dans les réserves du musée archéologique d’Argos et qui m’a appris, sans le vouloir, à aimer d’autres antiquités que celles de l’âge du Bronze.

    Texte intégral Introduction 1. Le matériel archaïque de l’Aspis 1.1. Le matériel du nouveau dépôt votif 1.2. Le matériel votif épars sur la colline Technologie et typologie Technologie et chronologie Présentation des figurines A. Figurines modelées Type A1a. Pâte beige à peinture lustrée, posture debout Type A1b. Pâte beige à peinture lustrée, posture assise Type A2a. Pâte rouge à peinture mate, posture debout B. Figurines mixtes Type B1a. Pâte beige à peinture lustrée, posture debout Type B2b. Pâte rouge à peinture mate, posture assise Notes de conclusion Bibliographie Notes de bas de page Auteur

    Texte intégral

    Introduction

    1Au début des années 1900 W. Vollgraff, membre de l’École française d’Athènes, entreprit des fouilles en plusieurs points de la ville d’Argos, et en particulier au sommet de la colline de l’Aspis (Profitis Ilias), qui borde la ville au NO (fig. 1). Ces fouilles mirent au jour les vestiges d’un important établissement fortifié du Bronze Moyen, auquel se superposa une installation d’époque hellénistique, fortifiée elle aussi (fig. 2)1. Mais elles livrèrent également des indices de l’existence d’un sanctuaire archaïque, notamment un dépôt votif et quelques éléments architecturaux2. Depuis lors, les données relatives à ce sanctuaire de l’Aspis n’ont jamais été prises en compte dans les discussions sur le paysage sacré d’Argos3, à de très rares exceptions près4. Aujourd’hui, plus d’un siècle après la découverte du sanctuaire, le matériel votif exhumé par Vollgraff a été retrouvé et identifié au musée archéologique d’Argos5. Il provient pour l’essentiel du petit dépôt votif archaïque qui comprenait entre autres une petite tête en terre cuite6 (fig. 12b), que nous serons amenés à discuter plus bas, identifiée par Vollgraff comme une tête d’Apollon.

    Fig. 1 – Photo aérienne d’Argos avec l’emplacement de ses deux acropoles

    (photo Google).

    Fig. 2 – Aspis, plan topographique avec les secteurs fouillés

    I, II, III secteurs explorés par W. Vollgraff ; secteurs IV-V secteurs explorés par G. Touchais. L’étoile bleue indique l’emplacement du dépôt Vollgraff, l’étoile rouge le dépôt du secteur Nord

    (plan EFA).

    2De nouvelles données confirment désormais l’existence du sanctuaire sur la colline. Lors des dernières fouilles effectuées par l’École française d’Athènes au sommet de la colline sous la direction de Gilles Touchais7, un riche matériel votif archaïque a été mis au jour8, matériel dont l’étude, menée par Alexandra Alexandridou et moi-même, est actuellement sous presse9. Le but de la présente contribution est justement de donner un aperçu de ce matériel archaïque et de discuter certaines questions suscitées par l’étude des figurines anthropomorphes, questions qui touchent à la fois à leur technologie, leur typologie, leur chronologie et leur signification.

    1. Le matériel archaïque de l’Aspis

    3Le matériel votif archaïque identifié au cours des fouilles récentes est constitué d’environ 520 objets en terre cuite et 40 objets en métal (bronze et plomb). À cet ensemble il faut ajouter une cinquantaine de tessons et une vingtaine d’objets en bronze datant du Géométrique Récent et ayant aussi un caractère votif. Ce matériel a été découvert pour partie épars dans les couches de surface ou dans des fosses d’époque hellénistique, pour partie dans un nouveau dépôt votif mis au jour dans le secteur Nord (fig. 2), au pied de la fortification cyclopéenne du Bronze Moyen (fig. 3). Nous pensons que l’emplacement de ce dépôt, au contact d’un monument du passé « héroïque », n’est pas fortuit mais qu’il est sans doute lié à la nature du culte qui fut instauré sur la colline vers la fin de la période géométrique.

    Fig. 3 – Secteur Nord, emplacement du dépôt votif devant le mur cyclopéen du Bronze Moyen (ca. 1800 av. J.-C.)

    (documents EFA).

    1.1. Le matériel du nouveau dépôt votif

    4Le dépôt contenait 270 objets archaïques en terre cuite dont neuf figurines, toutes modelées : six figures féminines debout (fig. 4), un petit cavalier et deux fragments de figurines assises. À part deux objets du GR, le matériel du dépôt date pour l’essentiel du VIIe siècle, avec quelques objets qui peuvent descendre jusqu’au tout début du VIe siècle. Les six figurines debout ont les bras ouverts, le visage pincé, les yeux indiqués par des pastilles. Elles se subdivisent en deux groupes. Les trois plus grandes portent une robe longue, monochrome, et une coiffure élaborée avec de longues boucles incisées horizontalement (fig. 4a-c); les trois plus petites portent une robe plus large, à rayures, et une coiffure qui n’est pas indiquée (fig. 4d-f). Cette distinction n’est sûrement pas fortuite. Nous reviendrons plus loin sur cette question.

    Fig. 4 – Figurines debout (Type A1a) provenant du dépôt votif du secteur Nord

    (Photos EFA).

    5L’étude technologique du matériel du dépôt a montré que la pâte utilisée pour la presque totalité des objets était très homogène (beige-rose, fine et dure) et la peinture (noire ou rouge) toujours lustrée. Très peu d’entre eux sont fabriqués dans une pâte plus rouge, moins fine et moins dure : seulement deux ou trois vases et deux figurines, qui sont les seules de type assis. On s’est donc demandé s’il y avait eu un changement simultané dans la technologie et la typologie ou si l’on avait recours à une technologie différente pour des figurines de type différent. L’échantillon étant très restreint, la question n’a pas pu recevoir de réponse tranchée, mais la suite de l’étude a permis d’y voir plus clair.

    6Les parallèles les plus proches des figurines debout sont fournis par le mobilier trouvé par Vollgraff sur l’acropole de la Larissa, mobilier qui date d’une phase avancée du VIIe siècle10. On trouve aussi plusieurs parallèles à l’Héraion de Prosymna11 et dans un dépôt de Képhalari-Magoula12. Les figurines debout à peinture lustrée sont assez communes à Corinthe, dans la seconde moitié du VIIe siècle. Stillwell note avec précision les caractéristiques de la production argienne par rapport à celle de Corinthe, à savoir la configuration pincée du visage (et non pas entaillée comme à Corinthe), la riche décoration plastique sur la poitrine (très rare à Corinthe), et la robe monochrome (qui, à Corinthe, s’orne souvent de motifs divers)13. Il semblerait donc que, dans l’état actuel de la documentation, le type argien de la figurine féminine modelée, debout, à décor en peinture lustrée, connaisse une diffusion assez restreinte autour d’Argos, où doit se situer son (ou ses) atelier(s) de production.

    1.2. Le matériel votif épars sur la colline

    7Les fouilles conduites sur le reste de la colline ont produit en tout 141 figurines, dont 103 figurines humaines ont été cataloguées. D’après leur technique de fabrication, celles-ci peuvent être classées en trois catégories principales (fig. 5) : les figurines entièrement modelées, qui constituent la grande majorité (ca 75 %)14, celles qui relèvent d’une technique mixte – modelées à visage moulé –, beaucoup moins nombreuses (15,5 %), et enfin les figurines moulées, qui sont encore plus rares (9,5 %).

    Technologie et typologie

    8L’usage ou non d’un moule pour la fabrication des figurines est généralement le premier critère technique retenu dans les tentatives de typologie. L’autre critère majoritairement utilisé est la forme, c’est-à-dire surtout la posture (debout / assis) mais parfois aussi le degré d’élaboration des accessoires, comme la coiffure et les ornements plastiques.

    9Un critère auquel on n’accorde généralement pas toute l’importance qu’il mérite est celui des matériaux utilisés15, que nous appelons Qualité de la Fabrique et de la Peinture (QFP). Or, les changements dans la QFP, étudiés en association avec les évolutions dans la technique de fabrication (usage ou non d’un moule) et la morphologie des figurines, peuvent permettre d’appréhender de manière plus approfondie et nuancée l’histoire de leur production. Prenant en compte ce critère, on a été amenée à distinguer deux classes technologiques majeures : l’une à pâte claire, fine, très dure, décorée à la peinture lustrée directement sur l’argile (QFP 1), l’autre à pâte rouge, moins fine et dure, décorée à la peinture mate sur engobe blanc (QFP 2). Ainsi dans notre essai de classification des figurines archaïques de l’Aspis (fig. 5), après le premier critère qui concerne la technique de fabrication — modelée (A) ou mixte (B) — et avant le critère de la forme — posture debout (a) ou assise (b) —, nous avons inséré celui de la classe technologique (QFP 1 ou QFP 2). La typologie à laquelle on aboutit, et qui comporte huit types principaux (fig. 5, colonne de gauche), résulte donc de la combinaison de l’ensemble de ces paramètres.

    Fig. 5 – Typo-chronologie des figurines humaines modelées d’époque archaïque, provenant de l’Aspis.

    Technologie et chronologie

    10Comme l’a mis en évidence l’étude des figurines, la classe technologique QFP 1, qui est associée presque exclusivement à la production de figurines debout (entièrement modelés ou à tête moulée), précède la QFP 2 et perdure apparemment de l’époque géométrique jusqu’à la fin du VIIe siècle16. La classe technologique QFP 2, qui coïncide avec l’apparition des figurines assises (entièrement modelées ou à tête moulée), doit, quant à elle, apparaître vers le tout début du VIe siècle, sinon la fin du VIIe, et prédominer jusqu’à l’époque hellénistique. S. Barfoed a proposé récemment de dater l’introduction des figurines assises entièrement modelées (QFP 2) dans la deuxième moitié du VIIe siècle, d’après les données du site de Prosymna où elles étaient associées à de la céramique du VIIe siècle17. Les données de la nécropole de la Deiras d’Argos, où des figurines assises entièrement modelées ont aussi été trouvées associées à de la céramique du VIIe siècle, vont dans le même sens18.

    11Jusqu’à une date récente on pensait qu’en Argolide les figurines assises entièrement modelées étaient antérieures aux figurines assises à tête moulée19. Mais H. Aurigny et F. Croissant ont soutenu récemment, de façon tout à fait convaincante, que ces deux techniques ont pu apparaître simultanément dès le début du VIe siècle20. En effet, étant donné qu’en Argolide l’utilisation de la matrice était connue tout au long du VIIe siècle – pour la fabrication des têtes dédaliques de figurines debout21 – on ne voit pas pourquoi cet acquis se serait perdu pendant la première moitié du VIe pour réapparaître au milieu du siècle. Le plus logique serait que cette technique se soit maintenue sans interruption depuis le début de la vogue naissante des figurines assises. C’est en tout cas ce que suggère aussi l’analyse du matériel de l’Aspis. Nous proposons donc de fonder les datations de notre typologie, d’une part, sur la technologie et la morphologie des figurines, d’autre part, sur les éléments chronologiques fournies par les sites présentant des dépôts stratifiés ou d’autres données convaincantes (fig. 5, colonne de droite).

    Présentation des figurines

    A. Figurines modelées

    Type A1a. Pâte beige à peinture lustrée, posture debout

    12Le type a été subdivisé en deux variantes, selon la section du corps, cylindrique ou plus au moins aplatie. Dix figurines appartiennent à la première variante (fig. 6a-b). La mieux conservée est une figurine schématique aux oreilles percées (fig. 6a). Certaines d’entre elles appartiennent probablement à des groupes de danseurs, tandis que la posture de l’une d’elles, avec les bras sur la poitrine (fig. 6b), évoque celle de certaines figurines de l’Acropole d’Athènes22.

    Fig. 6 – a-b : Figurines modelées debout (Type A1a)

    (Photos EFA).

    13Le nombre des exemplaires de la seconde variante se monte à quinze. Ce sont les figurines argiennes debout les plus typiques (fig. 7a-e). Elles sont vêtues d’une robe monochrome (fig. 7a), la coiffure souvent en boucles surmontée d’un polos en anneau. La taille réduite d’une d’elles (fig. 7b) pourrait suggérer un personnage très jeune ; en outre, tout indique que celui-ci chantait dans un groupe, si l’on en juge d’après un groupe de la Larissa où le personnage qui chante est aussi de taille réduite23. Une autre figurine au visage arrondi, avec coiffure plate (fig. 7c), trouve aussi un parallèle exact dans le matériel votif de la Larissa24. Un exemplaire très fragmentaire (fig. 7d) doit appartenir au type arborant des « étoiles » fixées sur les bras, bien illustré à l’Aphrodision25, sur la Larissa26, à Mycènes27 et à Képhalari-Magoula28. Quant à celle qui porte une fleur à l’oreille (fig. 7e), elle est la plus fantaisiste et peut-être l’œuvre d’un enfant29. Les figurines de cette catégorie doivent dater du dernier quart du VIIe siècle, si l’on en juge notamment d’après leur technologie.

    Fig. 7 – a-e : Figurines modelées debout (Type A1a)

    (Photos EFA).

    Type A1b. Pâte beige à peinture lustrée, posture assise

    14Trois figurines masculines sont les seuls exemples de posture assise dans la classe technologique QFP 1 (fig. 8a-c) Il s’agit de deux cavaliers dont l’un (fig. 8b) porte une sorte de bonnet ou de calotte attaché(e) sous le menton par un bandeau en relief30. Son visage et son vêtement rappellent ceux d’une figurine d’aurige ou de guerrier debout, trouvée dans la ville basse d’Argos et datée du GR31 ou de la première moitié du VIIe siècle32. Enfin, une figurine acéphale munie à l’arrière d’un support (fig. 8c) appartient sans doute à un type masculin assis ou grotesque, bien connu à Corinthe33 mais beaucoup moins en Argolide34.

    Fig. 8 – a-c : Figurines modelées assises (Type A1b)

    (Photos EFA).

    Type A2a. Pâte rouge à peinture mate, posture debout

    15Passons maintenant aux figurines du type A2a (fig. 9a-d). Étant donné que la pâte rouge est en général plus friable et poreuse, la peinture a largement disparu, ne laissant que des traces de l’engobe blanc sous-jacent (fig. 9a, c). Le nombre exact des figurines debout ne peut pas être déterminé avec précision car ces objets sont très fragmentaires ; nous l’estimons à dix-neuf exemplaires environ. Une de ces figurines (fig. 9d), quoiqu’assez atypique, est intéressante du point de vue de sa fabrication : la partie supérieure se termine par une surface concave où devaient s’ajuster la tête et le buste. C’est sans doute pourquoi plusieurs figurines, dont il ne subsiste que le buste, ont la partie inférieure convexe. Les guirlandes couvraient sans doute ce point de jonction.

    Fig. 9 – a-d : Figurines modelées debout (Type A2a)

    (Photos EFA).

    16Type A2b. Pâte rouge à peinture mate, posture assise

    17Vingt-huit figurines, très fragmentaires elles aussi, relèvent de ce type (fig. 10a-c). Ces figurines se subdivisent en deux variantes principales, selon le degré d’élaboration de leur ornementation et la forme de leur siège. À la variante « simple » appartiennent celles qui ont les cheveux enveloppés d’un turban, qui portent une guirlande simple ou double sur la poitrine et qui sont en général assises sur deux pieds de siège collés à leur postérieur (fig. 10a). Des parallèles de cette variante se trouvent sur la plupart de sites d’Argos et d’Argolide : Larissa d’Argos35, théâtre d’Argos36, Aphrodision37, sanctuaire dans la partie sud-est d’Argos38, Héraion39, Mycènes40, Asinè41. À la variante plus « complexe » appartiennent les figurines qui arborent généralement une coiffure à boucles, des guirlandes torsadées sur la poitrine, et qui sont le plus souvent assises sur un vrai siège à quatre pieds (fig. 10b, c). Cette variante étant aussi typique de la production argienne, elle est représentée sur tous les sites d’Argolide : Larissa42, théâtre d’Argos43, Aphrodision44, Héraion45, Tirynthe46, Mycènes47, Berbati48.

    Fig. 10 – a-c : Figurines modelées assises (Type A2b)

    (Photos EFA).

    B. Figurines mixtes

    Type B1a. Pâte beige à peinture lustrée, posture debout

    18Le type mixte dans la classe technologique QFP 1 n’est représenté que par deux figurines fragmentaires, dont la posture exacte (debout ou assise) n’est pas tout à fait certaine. Elles sont cependant d’un grand intérêt tant pour la qualité de leur fabrication que pour leur chronologie, car elles comptent parmi les plus anciens exemplaires à tête moulée de la coroplathie argienne.

    19La tête d’une figurine « dédalique » fragmentaire (fig. 11) est typique du style orientalisant, comme l’indique la forme triangulaire de son visage. On notera que la partie de la chevelure conservée est décorée d’une manière très inhabituelle d’impressions cunéiformes. Le corps et la tête sont recouverts d’un aplat rouge suggérant la présence d’un péplos qui couvrait aussi la tête. La posture de la partie inférieure du corps est incertaine ; le plus probable est que le personnage était debout, la haute ceinture et l’élargissement marqué de la zone coxale suggérant des hanches arrondies et une longue jupe en cloche49. Il ne fait aucun doute que cette figurine est de production argienne, comme en témoignent ses caractéristiques technologiques, bien que les productions coroplathiques de style orientalisant semblent assez rares à Argos50. Son visage trapézoïdal avec menton angulaire est censé être un trait stylistique de la deuxième phase du Dédalique moyen (ca 645-640)51. Une certaine ressemblance peut aussi être notée avec les trois têtes attachées au col d’un aryballe provenant de l’Héraion de Prosymna, daté autour de 640-63052 et considéré par Jenkins – sans doute à tort – comme corinthien53. Les traits du visage de la figurine de l’Aspis et des têtes de l’Héraion présentent de très nets points communs, notamment la bouche droite, ainsi que les yeux tombants et écartés qui sont typiques du style argien54. Donc, si notre figurine « dédalique » date effectivement des environs de 640, il s’agirait d’un des plus anciens exemples de figurines dédaliques d’Argos connu à ce jour.

    Fig. 11 – Figurine debout à tête moulée (Type B1a)

    (Photos EFA).

    20La « jumelle d’Apollon » est une tête moulée aux traits fins et aux couleurs bien conservées (fig. 12a) qui présente une assez forte ressemblance avec la tête Vollgraff mentionnée plus haut (fig. 12b). Si les traits des deux visages sont assez proches, ils présentent cependant des différences au niveau du cou et des cheveux. La chevelure de la « jumelle » se présente comme une masse portant un décor très fin – et très rare sur les figurines en terre cuite – constitué de rangées verticales de chevrons incisés55, tandis que la chevelure de l’« Apollon » de Vollgraff est constituée de mèches à incisions horizontales. Cette dernière avait été datée par Jenkins des environs de 590 av. J.-C.56 mais une datation dans la dernière décennie du VIIe siècle ne saurait être exclue : elle est suggérée à la fois par sa technologie et par sa ressemblance avec une figurine de l’Héraion de Prosymna57 et deux figurines argiennes (sans doute debout aussi) trouvées à Pérachora et datées par le même auteur vers la fin du VIIe siècle58. On peut donc penser que la « jumelle d’Apollon » date, elle aussi, de la fin du VIIe siècle.

    Fig. 12 – a-b : Figurines debout à tête moulée (Type B1a)

    (Photos EFA).

    Type B2b. Pâte rouge à peinture mate, posture assise

    21Les figurines assises à visage moulé sont extrêmement rares et fragmentaires dans la classe technologique QFP 1, mais courantes dans la classe QFP 2 (fig. 5). Deux d’entre elles seulement ont conservé leur visage, dont l’une (fig. 13a) est issue du même moule que le type A2.02 de l’Aphrodision59. Selon H. Aurigny et F. Croissant, ce type de visage paraît avoir joui dans la première moitié du VIe siècle d’un succès considérable, dont témoignent les 243 exemplaires de l’Aphrodision60. Un torse appartient au « Style Orné » (fig. 13b).

    Fig. 13 – a-b : Figurines assises à tête moulée (Type B2b)

    (Photos EFA).

    Notes de conclusion

    22Le matériel votif archaïque de l’Aspis, quoique limité en nombre, apporte un nouvel éclairage sur les premières phases de la production coroplathique d’Argos qui sont mal connues.

    231. Deux classes technologiques majeures ont été identifiées en fonction de la qualité de la pâte et de la peinture. Ces classes ont été associées à la typologie et à la chronologie des figurines. En termes de typologie, nous avons constaté que les deux classes technologiques (QFP 1 et 2, fig. 5) correspondent en grande partie aux deux postures de figurines, debout et assise : les figurines debout sont principalement fabriquées en pâte claire, fine, décorée à la peinture lustrée (QFP 1) ; les figurines assises en pâte rouge, moins fine et dure, décorée à la peinture mate sur engobe blanc (QFP 2). En termes de chronologie, tout semble indiquer que la classe technologique QFP 1 précède la classe QFP 2 et semble perdurer de l’époque géométrique jusqu’à la fin du VIIe siècle. Quant à la classe technologique QFP 2, elle doit apparaître vers le tout début du VIe siècle, sinon vers la fin du VIIe, et prédominer jusqu’à l’époque hellénistique.

    242. En ce qui concerne l’utilisation du moule pour la fabrication des visages, le matériel de l’Aspis indique qu’elle était présente à Argos dès le milieu du VIIe siècle. Cependant elle n’est pour le moment illustrée à Argos que par deux exemples présentant des caractéristiques orientalisantes : la figurine « dédalique » de l’Aspis et une autre, trouvée par W. Vollgraff et exposée au musée archéologique d’Argos61. Notons que ces deux figurines sont apparemment debout. Concernant l’apparition des figurines assises à visage moulé, H. Aurigny et F. Croissant ont suggéré qu’elle pourrait dater de la fin du premier quart du VIe siècle et que ce type mixte serait contemporain du type entièrement modelé. Si l’on admet que les premières figurines assises entièrement modelées remontent à la fin du VIIe siècle – ce qui, comme on l’a vu plus haut, est fort possible – rien n’empêche de supposer que l’apparition du type assis à visage moulé date aussi de la même période.

    253. Un autre élément qui ressort de l’étude du matériel coroplathique de l’Aspis, en corrélation avec celui d’autres sanctuaires de la région, est une grande homogénéité technologique et morphologique dans la production artistique de l’Argolide à partir de la fin du VIIe siècle, un trait que l’on n’observe pas dans la production de Corinthe qui est beaucoup plus diversifiée. Cette homogénéité62 du style argien a sans doute partie liée avec le caractère plus renfermé et conservateur de l’Argolide, alors que la production de Corinthe est plus ouverte aux influences extérieures. Cette standardisation naissante dans la production coroplathique de l’Argolide traduit l’émergence d’un comportement rituel normalisé et d’un code de communication symbolique commun à l’ensemble de la plaine.

    264. Enfin, à partir des conclusions tirées du matériel de l’Aspis, je me permets d’exprimer un avis sur la fameuse question de l’identité des figurines : déesses ou mortelles ?63 Certes, cette question ne se pose pas seulement à partir de l’époque archaïque ; on l’évoque déjà à propos des figurines néolithiques, puis des idoles cycladiques et des figurines mycéniennes64, ces dernières étant, comme on sait, largement imitées à l’époque archaïque65. Toutes les opinions exprimées, même les plus convaincantes, recèlent – et recèleront toujours – une bonne dose de spéculation. J’ai personnellement tendance à penser qu’au VIIe siècle la signification des figurines ne se limite pas à leur dimension sociale (âge, lignage, statut du propriétaire-dédicant), mais que, compte tenu de leur présence en masse dans des sanctuaires, elles devaient être aussi des symboles religieux liés à des rituels (de perpétuation du système idéologique, par exemple66), leur présence moins massive en contexte funéraire suggérant par ailleurs un rôle protecteur. Peut-être suis-je influencée par la littérature sur les figurines préhistoriques ou encore par le paysage sacré des églises orthodoxes, dans lesquelles les images représentent exclusivement des personnages sacrés. Je crois, comme d’autres, que les fidèles offraient – et offrent toujours – à la divinité ce qu’ils pensent lui être le plus agréable (άγαλμα)67, c’est-à-dire très vraisemblablement sa propre image. Cela n’exclut pas qu’il y ait eu aussi parmi les offrandes des ex-voto (tamata68, selon la terminologie grecque actuelle) pouvant représenter divers sujets, qu’il s’agisse du dédicant lui-même, de ses jambes ou de ses yeux malades, ou encore de sa maison, de son cheval ou de son chien (fig. 14a-b).

    Fig. 14 – a-b : Ex-voto modernes (tamata) attachés aux icônes de personnages sacrés

    (Photos EFA).

    27Quoi qu’il en soit, le modèle selon lequel les figurines en position debout représenteraient des jeunes filles en âge de se marier et les figurines assises des mères de famille69 ne peut correspondre à notre cas. Comme nous l’avons vu en effet, au VIIe siècle les figurines argiennes sont presque exclusivement debout, tandis qu’au VIe siècle elles sont en grande majorité assises. Comment croire qu’au VIIe siècle les femmes étaient toutes jeunes et nubiles et au siècle suivant toutes mères de famille ? Il est beaucoup plus probable qu’au tournant du VIIe siècle il s’est opéré un changement dans les modèles reproduits par les coroplathes, modèles qui étaient sans doute les statues des divinités féminines érigées dans les temples. On peut donc supposer qu’à cette époque les xoana des divinités consacrées dans les antiques sanctuaires de l’Argolide, comme l’Héraion de Prosymna, furent remplacés par des statues en position assise, comme par exemple la statue d’Hagiorgitika70. Dans cette hypothèse, même si certaines figurines assises pouvaient représenter des mortelles – prêtresses, maîtresses de maison ou jeunes mariées – elles devaient reproduire l’attitude et l’ornementation des figures divines (fig. 15a-c). C’était là sans doute une façon de glorifier un individu en lui prêtant une apparence divine.

    Fig. 15 – a-c : Personnages assis

    a) Dame assise, Tirynthe, musée archéologique de Nauplie, b) la Sainte Vierge (Pantanassa), c) jeune mariée

    (© musée de la soie, Soufli, Grèce).

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    Notes de bas de page

    1Vollgraff 1906, 1907.

    2Vollgraff 1907, 155-156.

    3Tomlinson 1972, 206-207 ; Kelly 1976, 53-54 ; Foley 1988, 139-142 ; Billot 1992 ; Hägg 1992, 10-13 ; Polignac 1998 ; Banaka-Dimaki 2002, 107 ; Barakari-Gleni 2005, 29-30.

    4Hall 1995, 604-605 ; Piteros 2009.

    5BCH 139-140 (2015-2016), 808 ; Travaux de l’École française d’Athènes en 2017 et 2018. Argos, L’Aspis, (Archéologique des Ecoles Françaises à l’Etranger, open edition (www. https:// journals.openedition.org/baefe/1752). Ce matériel est en cours d’étude.

    6Vollgraff 1907, 156, fig. 5.

    7Pour un compte rendu récent, voir Papadimitriou, Philippa-Touchais, Touchais 2015, 162-163.

    8Philippa-Touchais, Touchais 2012.

    9Philippa-Touchais, Alexandridou, sous presse.

    10 Banaka-Dimaki 2017, 112, fig. 1-2.

    11 Waldstein et al. 1905, pl. XLII, n°5 (36), 13 (41) et probablement 12 (28), 10 (40), 8 (45).

    12 Banaka-Dimaki 2009, pl. 10, fig. 13.

    13 Stillwell 1952, 31-32.

    14Ce pourcentage est plus élevé (81 %) si l’on considère l’ensemble des figurines trouvées sur la colline, en y incluant les figurines animales et les pièces non cataloguées.

    15Il s’agit du choix et du traitement de la pâte, du mode de cuisson et des modes de décoration peinte.

    16La technologie des figurines protocorinthiennes, telle qu’elle est décrite par Stillwell (1952, 4-5), est similaire à celle de la classe QFP 1. Jenkins (1931/1932, 31) place aussi avant 600 av. J.-C. les figurines argiennes debout à peinture lustrée appliquée directement sur l’argile (Classes A, B, et en partie C).

    17Barfoed 2013, 91, 99.

    18Deshayes 1966, 226, pl. LIX: 4.

    19Jenkins (1931/1932, 31) pensait que les figurines assises à tête moulée avaient été introduites au cours de la période correspondant à sa Classe C (590-560 av. J.-C.) ou au plus tard de sa Classe D (560-550 av. J.-C.). C’est ainsi que la date du milieu du VIe siècle avait finalement prévalu.

    20Aurigny, Croissant 2016, 4, 8.

    21Jenkins 1931/1932, Classes A-B ; Croissant 1992.

    22Georgaka 2014, 73, fig. 9, 76.

    23Banaka-Dimaki 2017, 117-119, fig. 11.

    24Banaka-Dimaki 2017, 112, fig. 3b, 4b (C1824).

    25Croissant 2009, 187-189, fig. 47-48.

    26Banaka-Dimaki 2017, fig. 5a-b (debout), 6a-b (assis).

    27Cook 1953, 63, fig. 36, pl. 22, I : 11 (assis).

    28Banaka-Dimaki 2009, pl. 10, fig. 15 (assis).

    29Langdon 2013 ; 2015.

    30Banaka-Dimaki 2017, fig. 16. Le bandeau pourrait aussi représenter la barbe du cavalier-guerrier, comme dans le cas de plusieurs figurines de bronze du GR, voir Croissant 1992, fig. 13, 15, 16.

    31Sarian 1969, fig. 1, pl. XV-XVI.

    32Croissant 1992, 79.

    33Stillwell 1952, 50-51 (Class V), 51-54 (Class VI).

    34Papaspyridi-Karouzou 1984, 39, fig. 21, pl. 3, 4.

    35Banaka-Dimaki 2017, 115 fig. 7-8.

    36Guggisberg 1988, fig. 3: 1-3.

    37Croissant 2009, fig. 27 ; Aurigny, Croissant 2016, fig. 3.

    38Barakari Gleni 2015, fig. 2 à droite.

    39Waldstein et al. 1905, pl. XLIII, 2 (33), 3 (34), 6 (49).

    40Cook 1953, pl. 22, I 3.

    41Wells 2002, fig. 12-17, 19-21.

    42Banaka-Dimaki 2017, 116, fig. 9.

    43Guggisberg 1988, fig. 3, 4.

    44Croissant 2009, fig. 32-33 ; Aurigny, Croissant 2016, fig. 4.

    45Waldstein et al. 1905, pl. XLIII, 7 (50), 8 (53), 9 (54), 10 (51).

    46Frickenhaus 1912, pl. I, 1-3.

    47Cook 1953, pl. 22, I 5.

    48Ekroth 1996, 200, fig. 14, 20.

    49La partie inférieure doit rappeler deux exemplaires tournés de Corinthe, Stillwell 1952, 66, pl. 8, 14-15.

    50Jenkins 1936, 36 ; Croissant 1992.

    51Jenkins 1936, 42-45.

    52Jenkins 1936, 49, pl. VI, 4 (Mycenae metope group).

    53Je remercie très chaleureusement Dr M. Chidiroglou, conservateur au Musée National d’Athènes, pour m’avoir procuré des photos en couleur de ce petit vase, qui semble être fabriqué dans une argile tout à fait argienne. Waldstein le considère du reste comme une production locale (1905, pl. LXVI 10b).

    54Croissant 1992, 84.

    55Motif analogue sur les têtes plastiques de l’aryballe de l’Héraion de Prosymna (voir notes 52-53). Sur d’autres exemplaires en terre cuite (Jenkins 1936, pl. I : 5, IV : 3) ou en bronze (Aurigny 2017, 40-42, fig. 6.4-6.6), datés plus haut dans le VIIe siècle, les rangées de chevrons sont horizontales.

    56Jenkins 1931/1932, 28-30, 38, pl. 13, 1-1a (Class C) ; dans la légende de la planche 13, la figurine est incorrectement mentionnée comme provenant de la Larissa.

    57Waldstein et al. 1905, pl. XLVII, 3 (10) ; Jenkins 1931/1932, pl. 12, 2-2a (Class B).

    58Jenkins 1931/1932, 27-28, 38, Pl. 12, 3-3a, 4-4a (Class B). Notons aussi qu’un type assis de l’Aphrodision (A2.04), dont la tête présente une nette ressemblance avec les figurines mentionnées ci-dessus, pourrait aussi dater de la fin du VIIe s. (Croissant 1992, 86 et n.98 ; 2009, 183, fig. 9, 12 ; Aurigny, Croissant 2016, 8, fig. 8).

    59Aurigny, Croissant 2016, fig. 7.

    60Aurigny, Croissant 2016, 7.

    61Inv. C.1492 ; Jenkins avait proposé de dater cette tête trouvée par Vollgraff de 615-610 (Jenkins 1931/1932, 37-38, pl. 12 : 1, figurine A4). Une datation plus haute, entre 670 et 680, a été proposée ultérieurement pour la même figurine, voir Croissant 1992, 84 et n. 90.

    62Ou « autonomie, voire autarcie » selon la formule de Croissant (1992, 86).

    63Croissant 2009 ; 2017 ; Huysecom-Haxhi, Muller 2015 ; 2017 ; pour une discussion plus générale, voir Mylonopoulos 2010.

    64Par exemple Mina 2013 ; Tzonou-Herbst 2010.

    65Peppa-Papaioannou 1985, 164 ; Georgaka 2014, 75-76.

    66Mina 2013, 169.

    67Croissant 2017, 269-270, 278-279.

    68Handaka 2002.

    69Huysecom-Haxhi, Muller 2015 ; 2017.

    70Voir récemment Aurigny 2012, 15, fig. 14.

    Auteur

    • Anna Philippa-Touchais

      École française d’Athènes, anna.touchais[at]gmail.com

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    1Vollgraff 1906, 1907.

    2Vollgraff 1907, 155-156.

    3Tomlinson 1972, 206-207 ; Kelly 1976, 53-54 ; Foley 1988, 139-142 ; Billot 1992 ; Hägg 1992, 10-13 ; Polignac 1998 ; Banaka-Dimaki 2002, 107 ; Barakari-Gleni 2005, 29-30.

    4Hall 1995, 604-605 ; Piteros 2009.

    5BCH 139-140 (2015-2016), 808 ; Travaux de l’École française d’Athènes en 2017 et 2018. Argos, L’Aspis, (Archéologique des Ecoles Françaises à l’Etranger, open edition (www. https:// journals.openedition.org/baefe/1752). Ce matériel est en cours d’étude.

    6Vollgraff 1907, 156, fig. 5.

    7Pour un compte rendu récent, voir Papadimitriou, Philippa-Touchais, Touchais 2015, 162-163.

    8Philippa-Touchais, Touchais 2012.

    9Philippa-Touchais, Alexandridou, sous presse.

    10 Banaka-Dimaki 2017, 112, fig. 1-2.

    11 Waldstein et al. 1905, pl. XLII, n°5 (36), 13 (41) et probablement 12 (28), 10 (40), 8 (45).

    12 Banaka-Dimaki 2009, pl. 10, fig. 13.

    13 Stillwell 1952, 31-32.

    14Ce pourcentage est plus élevé (81 %) si l’on considère l’ensemble des figurines trouvées sur la colline, en y incluant les figurines animales et les pièces non cataloguées.

    15Il s’agit du choix et du traitement de la pâte, du mode de cuisson et des modes de décoration peinte.

    16La technologie des figurines protocorinthiennes, telle qu’elle est décrite par Stillwell (1952, 4-5), est similaire à celle de la classe QFP 1. Jenkins (1931/1932, 31) place aussi avant 600 av. J.-C. les figurines argiennes debout à peinture lustrée appliquée directement sur l’argile (Classes A, B, et en partie C).

    17Barfoed 2013, 91, 99.

    18Deshayes 1966, 226, pl. LIX: 4.

    19Jenkins (1931/1932, 31) pensait que les figurines assises à tête moulée avaient été introduites au cours de la période correspondant à sa Classe C (590-560 av. J.-C.) ou au plus tard de sa Classe D (560-550 av. J.-C.). C’est ainsi que la date du milieu du VIe siècle avait finalement prévalu.

    20Aurigny, Croissant 2016, 4, 8.

    21Jenkins 1931/1932, Classes A-B ; Croissant 1992.

    22Georgaka 2014, 73, fig. 9, 76.

    23Banaka-Dimaki 2017, 117-119, fig. 11.

    24Banaka-Dimaki 2017, 112, fig. 3b, 4b (C1824).

    25Croissant 2009, 187-189, fig. 47-48.

    26Banaka-Dimaki 2017, fig. 5a-b (debout), 6a-b (assis).

    27Cook 1953, 63, fig. 36, pl. 22, I : 11 (assis).

    28Banaka-Dimaki 2009, pl. 10, fig. 15 (assis).

    29Langdon 2013 ; 2015.

    30Banaka-Dimaki 2017, fig. 16. Le bandeau pourrait aussi représenter la barbe du cavalier-guerrier, comme dans le cas de plusieurs figurines de bronze du GR, voir Croissant 1992, fig. 13, 15, 16.

    31Sarian 1969, fig. 1, pl. XV-XVI.

    32Croissant 1992, 79.

    33Stillwell 1952, 50-51 (Class V), 51-54 (Class VI).

    34Papaspyridi-Karouzou 1984, 39, fig. 21, pl. 3, 4.

    35Banaka-Dimaki 2017, 115 fig. 7-8.

    36Guggisberg 1988, fig. 3: 1-3.

    37Croissant 2009, fig. 27 ; Aurigny, Croissant 2016, fig. 3.

    38Barakari Gleni 2015, fig. 2 à droite.

    39Waldstein et al. 1905, pl. XLIII, 2 (33), 3 (34), 6 (49).

    40Cook 1953, pl. 22, I 3.

    41Wells 2002, fig. 12-17, 19-21.

    42Banaka-Dimaki 2017, 116, fig. 9.

    43Guggisberg 1988, fig. 3, 4.

    44Croissant 2009, fig. 32-33 ; Aurigny, Croissant 2016, fig. 4.

    45Waldstein et al. 1905, pl. XLIII, 7 (50), 8 (53), 9 (54), 10 (51).

    46Frickenhaus 1912, pl. I, 1-3.

    47Cook 1953, pl. 22, I 5.

    48Ekroth 1996, 200, fig. 14, 20.

    49La partie inférieure doit rappeler deux exemplaires tournés de Corinthe, Stillwell 1952, 66, pl. 8, 14-15.

    50Jenkins 1936, 36 ; Croissant 1992.

    51Jenkins 1936, 42-45.

    52Jenkins 1936, 49, pl. VI, 4 (Mycenae metope group).

    53Je remercie très chaleureusement Dr M. Chidiroglou, conservateur au Musée National d’Athènes, pour m’avoir procuré des photos en couleur de ce petit vase, qui semble être fabriqué dans une argile tout à fait argienne. Waldstein le considère du reste comme une production locale (1905, pl. LXVI 10b).

    54Croissant 1992, 84.

    55Motif analogue sur les têtes plastiques de l’aryballe de l’Héraion de Prosymna (voir notes 52-53). Sur d’autres exemplaires en terre cuite (Jenkins 1936, pl. I : 5, IV : 3) ou en bronze (Aurigny 2017, 40-42, fig. 6.4-6.6), datés plus haut dans le VIIe siècle, les rangées de chevrons sont horizontales.

    56Jenkins 1931/1932, 28-30, 38, pl. 13, 1-1a (Class C) ; dans la légende de la planche 13, la figurine est incorrectement mentionnée comme provenant de la Larissa.

    57Waldstein et al. 1905, pl. XLVII, 3 (10) ; Jenkins 1931/1932, pl. 12, 2-2a (Class B).

    58Jenkins 1931/1932, 27-28, 38, Pl. 12, 3-3a, 4-4a (Class B). Notons aussi qu’un type assis de l’Aphrodision (A2.04), dont la tête présente une nette ressemblance avec les figurines mentionnées ci-dessus, pourrait aussi dater de la fin du VIIe s. (Croissant 1992, 86 et n.98 ; 2009, 183, fig. 9, 12 ; Aurigny, Croissant 2016, 8, fig. 8).

    59Aurigny, Croissant 2016, fig. 7.

    60Aurigny, Croissant 2016, 7.

    61Inv. C.1492 ; Jenkins avait proposé de dater cette tête trouvée par Vollgraff de 615-610 (Jenkins 1931/1932, 37-38, pl. 12 : 1, figurine A4). Une datation plus haute, entre 670 et 680, a été proposée ultérieurement pour la même figurine, voir Croissant 1992, 84 et n. 90.

    62Ou « autonomie, voire autarcie » selon la formule de Croissant (1992, 86).

    63Croissant 2009 ; 2017 ; Huysecom-Haxhi, Muller 2015 ; 2017 ; pour une discussion plus générale, voir Mylonopoulos 2010.

    64Par exemple Mina 2013 ; Tzonou-Herbst 2010.

    65Peppa-Papaioannou 1985, 164 ; Georgaka 2014, 75-76.

    66Mina 2013, 169.

    67Croissant 2017, 269-270, 278-279.

    68Handaka 2002.

    69Huysecom-Haxhi, Muller 2015 ; 2017.

    70Voir récemment Aurigny 2012, 15, fig. 14.

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    Philippa-Touchais, Anna. « Les figurines modelées d’un sanctuaire archaïque péri-urbain à Argos (Péloponnèse, Grèce) ». In Quand on a la terre sous l’ongle, édité par Hélène Aurigny et Laura Rohaut. Aix-en-Provence: Presses universitaires de Provence, 2022. https://doi.org/10.4000/13thm.
    Philippa-Touchais, Anna. « Les figurines modelées d’un sanctuaire archaïque péri-urbain à Argos (Péloponnèse, Grèce) ». Quand on a la terre sous l’ongle, édité par Hélène Aurigny et Laura Rohaut, Presses universitaires de Provence, 2022, https://doi.org/10.4000/13thm.

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    Aurigny, Hélène, et Laura Rohaut, éditeurs. Quand on a la terre sous l’ongle. Presses universitaires de Provence, 2022, https://doi.org/10.4000/13tio.
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