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    Plan détaillé Texte intégral Avant-propos 1. Les techniques : modeler et pincer à Priniàs et ailleurs Remarques finales Bibliographie Notes de bas de page Auteur

    Quand on a la terre sous l’ongle

    Ce livre est recensé par

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    Table des matières

    Les figurines zoomorphiques modelées dans la Crète de l’Âge du Fer

    Remarques sur la technique et les interactions entre pratiques artisanales

    Antonella Pautasso

    p. 125-134

    Résumés

    Les figurines zoomorphiques modelées ont toujours occupé une place secondaire dans les études de coroplathie crétoise à l’âge du Fer, malgré leur présence généralisée dans tous les contextes, à la fois votifs, funéraires et domestiques, même lorsque le moulage devient la technique la plus utilisée. Pendant ces vingt dernières années, la publication de certains ensembles de figurines en terre cuite modelées (Patsòs, Haghia Triada, Kato Symi) a ravivé l’intérêt pour cette production, en mettant en évidence certains aspects intéressants liés à la technique et aux relations avec d’autres pratiques artisanales. La présente contribution vise à approfondir les aspects techniques de la production artisanale des figurines zoomorphiques en Crète du IXe au VIIe s. av. J.-C., en incluant pour la première fois dans le dossier crétois le matériel découvert sur la Patela de Prinias. Une attention particulière sera accordée aux interactions techniques entre le modelage et d’autres pratiques artisanales, telles que le tournage et la fabrication des bronzes. Quelques brèves remarques finales concerneront les problèmes de chronologie.

    Handmade zoomorphic figurines have always played a secondary role in the coroplastic studies of Cretan Iron Age, despite their widespread presence in all contexts, either votive or funerary or domestic, even when the use of the mould becomes the most diffuse technique. During the last twenty years, the publication of some groups of handmade terracotta figurines (from Patsòs, Haghia Triada, Kato Symi) revived the interest for this production, highlighting some interesting aspects related to the technique and craft interactions. The present paper aims to address the technical aspects of the craft production of zoomorphic figurines in Crete from the 9th to the 7th centuries B.C., including for the first time in the Cretan dossier the finds from the Patela of Priniàs. Particular attention will be paid to the connections between coroplastic production and other craft practices, such as wheelmade pottery and bronzes. A few final remarks will briefly concern also chronological issues.

    Entrées d’index

    Mots-clés : figurines zoomorphiques, modelage, Crète, âge du Fer, période archaïque, connexions artisanales

    Keywords : zoomorphic figurines, handmade figurines, Crete, Iron Age, archaic period, Craft connections

    Texte intégral Avant-propos 1. Les techniques : modeler et pincer à Priniàs et ailleurs 1.1. Techniques et interactions : modelage et tournage 1.2. Techniques et interactions : coroplathie et bronzes Remarques finales Bibliographie Notes de bas de page Auteur

    Texte intégral

    Avant-propos1

    1L’étude de l’aspect technique de la coroplathie crétoise entre l’âge du Bronze et la période archaïque a été de préférence traitée en relation avec la figure humaine, en particulier pour l’âge du Bronze avec la déesse aux bras levées et pour l’époque archaïque avec les figurines et plaquettes appelées « dédaliques » ou de style dédalique. En ce que concerne le premier cas, la recherche a mis l’accent sur la méthode de production et d’assemblage des figures obtenues au tour et complétées avec des parties modelées2 ; la relation étroite entre le coroplathe et le céramiste dans la production des figurines tournées a été soulignée aussi par l’archéologie expérimentale3, tandis que des nouvelles méthodes d’analyse ont permis d’examiner à la fois la structure interne des figures et les systèmes d’assemblage des différentes pièces4. À l’inverse, la plupart des figurines humaines d’époque archaïque étant moulées, elles présentent des problèmes liés à la production en série5. Certaines productions de l’époque archaïque, caractéristiques de la Crète orientale, techniquement différentes de la production de figurines et de plaquettes moulées et qui combinent des pièces moulées avec des pièces tournées, ont fait l’objet de récentes études concernant la technique6.

    2L’étude technique de la coroplathie représentant des animaux a suscité un intérêt mineur7, sauf pour les exemplaires au tour, qu’on appelle d’une manière générale wheel made figurines, en particulier les bovins qui en Crète ont une tradition de longue durée allant de l’âge du Bronze à la période hellénistique8.

    3Toutefois, un des groupes techniques les plus communs dans la coroplathie crétoise (aussi bien que dans celle de la Grèce en général) est celui des figurines modelées représentant des animaux9. La faible attention auparavant dédiée aux figurines modelées d’animaux est en effet curieuse si l’on considère que pendant l’âge du Fer les animaux sont plus nombreux que les figurines anthropomorphiques que ce soit en Crète ou en Grèce. Leur présence nombreuse, dans tous les contextes, à la fois domestiques, religieux et funéraires, marque une nette tendance qui caractérise cette période et se perd ensuite à l’époque archaïque.

    4Pendant les vingt dernières années, le groupe crétois des animaux modelés a reçu une attention particulière dans certaines études qui présentent le matériel issu de fouilles : le site de Vrokastro10, le sanctuaire de Patsòs11, les vieilles fouilles d’Haghia Triada12, le sanctuaire de Kato Symi13 et celui de Kommos14. À ces importants sites crétois, on ajoutera les figurines qui viennent des fouilles de l’établissement sur la Patela de Priniàs, publiées par Rizza dans le rapport de fouilles, mais dans lequel aucune observation de caractère technique et stylistique n’est proposée, la publication abordant spécifiquement la description de la fouille15. Cette brève contribution est l’occasion de considérer certains des exemplaires les plus significatifs de Priniàs en les insérant dans une vue d’ensemble – bien que non exhaustive – de la production crétoises d’animaux modelés.

    5Dans cette contribution, qui ne concerne pas seulement les statuettes pleines modelées, mais plus généralement l’utilisation de la technique du modelage dans la coroplathie à sujet zoomorphique, on envisagera tout d’abord la question technique, pour tenter de faire remarquer combien de solutions différentes peuvent être incluses dans les formulations générales de « modelage » ou de « technique du modelage » ; en même temps, sur la base de l’observation de techniques particulières et de différentes solutions formelles, on élargira le propos sur les interactions qu’on peut détecter avec d’autres pratiques artisanales, spécifiquement avec la céramique et les figurines en bronzes.

    1. Les techniques : modeler et pincer à Priniàs et ailleurs

    6La technique la plus répandue dans le groupe des animaux modelés est le modelage de figurines pleines par un procédé additif qui permet d’ajouter des pièces (les pattes, les ailes, la tête, la queue) à un corps suivant une construction concentrique autour d’un noyau central. La plupart des statuettes d’animaux trouvées sur les sites crétois sont obtenues avec cette technique qui, on peut le dire, est la plus strictement coroplathique. Les statuettes les mieux préservées de Priniàs sont des figurines pleines et modelées ; elles suivent du point de vue formel et stylistique les changements dans la conception de la figure qui ont été très bien expliqués pour la coroplathie zoomorphique de Kato Symi16.

    7En restant sur la technique, qui est l’objet de cette étude, nous nous limiterons à décrire brièvement les principales caractéristiques techniques de la production de Priniàs.

    8Généralement, les statuettes d’animaux modelées de Priniàs sont obtenues avec une argile claire, qui présente des nuances allant du beige rosé à l’orange clair (5 YR 6/6-6/8, 7/6), dans la plupart des cas assez propre, avec de très petites inclusions dont la densité peut varier17. Même le degré de dureté peut également varier, mais une argile assez souple, légèrement poussiéreuse à la surface, prévaut. Parmi les outils utilisés, on trouve la spatule pour lisser les joints et certaines surfaces ; un outil pointu ou un petit bâton pour indiquer les yeux, les narines ou le dessin de la décoration. La bouche est souvent obtenue avec une coupe horizontale. Plusieurs détails sont modelés séparément et ensuite ajoutés : les pastilles des yeux18, les cornes et parfois les oreilles19 (fig. 1) ; la queue et dans un cas, les organes génitaux20 (fig. 2).

    Fig. 1 – Bélier P 1007 de la Patela de Priniàs

    (Rizza 2008, pl. CCII, TR 65).

    Fig. 2 – Bélier P 2873 de la Patela de Priniàs

    (Rizza 2008, pl. CCII, NG 10).

    9En Crète, on trouve rarement des statuettes modelées exclusivement par la technique du pinçage qui est un procédé opposé, car il consiste à extraire les formes du noyau d’argile. La technique est utilisée pour le modelage de figurines anthropomorphiques pendant le PG, parfois avec l’insertion de parties modelées pour les mains ou de pastilles d’argile pour les yeux21. En général, les objets obtenus en pinçant les formes de la figure sont plus stylisés et modelés avec un moindre naturalisme. En ce que concernent les animaux, cette technique, moins utilisée que la précédente, est attestée à Kato Symi pendant la fin du PG dans un groupe de chevaux et d’autres animaux. Le cheval le mieux préservé22, trouvé dans le sanctuaire crétois, a le tronc et la tête pincés en une seule balle d’argile et les pattes ajoutées. Penelope Muhy a souligné que l’étroite relation de ces groupes avec des animaux en bronze (en particulier d’Olympie) du point de vue de la structure du corps pourrait indiquer que leur modelage imite le façonnage du modèle en cire pour les figurines en bronze obtenues avec la technique de la cire perdue23.

    10Plus souvent, les deux techniques coexistent sur un même objet, bien que les parties pincées soient limitées aux détails. Par exemple, on a plusieurs bovins modelés avec le mufle et le fanon pincés dans le matériel de Kommos24 et de Priniàs25 (fig. 3).

    Fig. 3 – a : Bovin P 3257 de la Patela de Priniàs (Archivio Missione Archeologica Italiana Priniàs) ; b : Bovin P 3193 de la Patela de Priniàs

    (Rizza 2008, p. CCI, NW 26).

    11Cette technique mixte (modelage-pincé) caractérise l’époque la plus ancienne de l’âge du Fer, en particulier le PG. À Priniàs, on la retrouve également pendant le VIIe siècle dans une série d’anses (?) à protomes d’animal (fig. 4), qui appartiennent probablement à un réchaud26 : les deux poignées sont obtenues à partir d’un tube mince, probablement créé avec un petit bâton, sur lequel est appliquée une balle d’argile travaillée en pinçant le museau et les oreilles. Les yeux sont rendus avec la pression des doigts, dont la trace reste dans le sillon laissé par le clou.

    Fig. 4 – a : Attaches à protomés d’animal P 3055-56 de la Patela de Priniàs (Photo de l’Auteur) ; b : Attaches à protomés d’animal P 3055-56 de la Patela de Priniàs

    (Dessin O. Pulvirenti).

    12En revenant sur la technique du modelage, au sens général du terme, il faut prendre en compte les différentes solutions techniques qui impliquent l’utilisation partielle du modelage dans la finition des statuettes obtenues au tour. Tout aussi importante est l’utilisation du modelage dans la création de statuettes imitant d’un point de vue formel des exemplaires obtenus avec une technique ou un matériau différent. Les deux aspects concernent, avec des modalités qui peuvent varier d’un cas à l’autre, la question fondamentale, bien que peu étudiée, des contacts et des interactions entre différentes pratiques artisanales pendant l’âge du Fer et l’Archaïsme.

    1.1. Techniques et interactions : modelage et tournage

    13Le lien entre le modelage et le tournage est déjà bien attesté en Crète pendant l’âge du Bronze, comme certaines études sur la technique de fabrication des figures de la déesse aux bras levées l’ont mis en évidence par exemple pour les sites de Kavousi et Halasmenos27. En ce qui concerne l’âge du Fer, on peut rappeler la tradition des objets en technique mixte : les askoi-oiseaux, parmi lesquels se démarque le protohippalectryon de Cnossos28, toutes les appliques modelées, surtout des oiseaux, sont placées sur les couvercles des pithoi ou sur les kernoi29. Dans l’espace artisanal de la Mandra de Gipari à Priniàs, dans un atelier de céramistes du VIIe siècle, des figurines au tour, modelées et moulées étaient également produites à côté de pithoi et de diverses formes de céramique30.

    14Les ajouts de parties modelées sur les produits tournés sont assez fréquents. Le façonnage d’un animal par tournage était plus complexe que le modelage : il fallait tourner les différentes parties du corps séparément, puis les assembler et enfin les compléter avec le modelage. Parmi les exemplaires de Priniàs qui montrent clairement l’union des deux techniques, un des plus significatifs est un bovin reconstruit sur la base de la connexion entre deux fragments : une tête et un corps tourné et percé à l’arrière31 (fig. 5). Bien qu’ils ne s’emboîtent pas, les deux fragments proviennent de la même pièce d’un îlot de la Patela, ils sont moulés dans la même argile et ont les mêmes décorations et proportions32. La tête est obtenue avec un cylindre d’argile façonné à la main sur lequel est appliqué le museau, relié au cou par une couche de barbotine. Le cou est tourné et la connexion avec le cylindre intérieur est renforcée par un bourrelet d’argile. Sur la tête, les cornes – dont il ne reste que l’attaque – et les oreilles étaient modelées et appliquées. La bouche grande est ouverte par la pression des doigts. Sous les oreilles, deux trous traversant sont probablement des trous de cuisson, comme sur des exemples d’Haghia Triada33. Le bovin est particulièrement intéressant parce que le museau n’a pas les traits caractéristiques du bétail, il manque l’indication du nez avec les narines perforées, mais il rappelle vaguement la tête des griffons, souvent utilisés comme appliques sur les chaudrons de l’époque archaïque.

    Fig. 5 – a : Tête de bovin P 3057 de la Patela de Priniàs

    (Photo de l’Auteur).

    Fig. 5 – b : Tête de bovin P 3057 de la Patela de Priniàs

    (Dessin O. Pulvirenti).

    Fig. 5 – c : Corps de bovin P 3724 de la Patela de Priniàs

    (Photo de l’Auteur).

    Fig. 5 – d : Corps de bovin P 3724 de la Patela de Priniàs

    Une image contenant croquis, dessin, art, encre Le contenu généré par l’IA peut être incorrect.

    (Dessin O. Pulvirenti).

    15Sur les animaux tournés, en général, il faut se rappeler des têtes pleines modelées ajoutées à des bovins tournés, comme dans le bovin de l’atelier de céramiste de la Madra di Gipari, à Priniàs34 (fig. 6) ; en plus, on doit rappeler la technique d’ajouter des balles d’argile à l’extérieur des figurines tournées pour définir la masse musculaire, comme à Kommos et à Vrokastro. À Kommos, l’exemplaire AB58 (du VIIe s. av. J.-C.)35 est composé de plusieurs couches d’argile, dont la plus extérieure est modelée ; à Vrokastro la technique est attestée sur un bovin 1436 où l’addition d’argile est utilisée pour façonner en particulier la croupe et les flancs.

    Fig. 6 – Bovin tourné P 2891 de la Mandra de Gipari

    (Palermo 1992, pl. XXIV, 255).

    16Le deuxième aspect qu’il faut considérer est l’imitation dans le modelage de la technique de production des figurines, surtout des bovins tournés, caractéristiques de la production crétoise à partir de l’âge du Bronze. On se réfère d’abord à des figurines d’animaux dont la technique de production imite la structure des exemplaires tournés.

    17Les coroplathes imitaient la structure des animaux au tour, en créant des figurines creuses, dont le corps était évidé à l’intérieur avec un outil, ou travaillé autour d’un soutien (probablement un petit bâton). L’expédient se trouve aussi sur une figurine de taureau de Patsòs, plus ancienne, pour laquelle les éditeurs ont suggéré l’emploi d’un petit bâton en bois pour obtenir la cavité37. À Priniàs, le bovin P 249738 est creux à l’intérieur; le corps a été vidé par un outil et ressemble au corps d’une figurine tourné. Cette technique est également attestée à Haghia Triada : dans le bovin D 3.4 avec son tronc creux, et la tête et le cou modelés, et dans le cheval D 3.4139.

    18À un niveau différent d’imitation formelle des statuettes tournées, on peut modeler le corps de statuettes pleines comme des cylindres avec des parois droites, sans aucun élément anatomique ; on voit par exemple ce procédé sur une statuette de bélier de Kato Symi : le bélier 15840, daté de l’époque géométrique, est l’animal le plus grand du groupe des animaux de Kato Symi (il a une hauteur de 14 cm et une longueur de 26 cm) ; son corps tubulaire ou cylindrique aussi bien que la technique d’attache des pattes au corps indiquent la dépendance de modèles tournés. En plus de la technique, comme Muhly l’a observé, la décoration aussi, surtout des pattes postérieures, est influencée par les modèles tournés41.

    1.2. Techniques et interactions : coroplathie et bronzes

    19Les autres techniques, peu répandues, mais très significatives, posent la question des interactions entre figurines modelées et figurines en bronze, qui est plus complexe, articulée sur des niveaux différents et à partir de laquelle on va élargir notre discussion.

    20La première remarque concerne la reprise de certaines procédures techniques typiques de la production des figurines en bronze qui n’ont pas de valeur fonctionnelle dans l’argile, mais qui ne sont justifiées que par une imitation. Un des cas les plus significatifs est le bélier 181 de Symi42 qui présente une cavité allongée correspondant au ventre ; cette cavité a été découpée avec un couteau (dont les traces restent sur la surface) avant le séchage de la figurine. La technique de découper le ventre des animaux se retrouve souvent sur les bronzes et sert à économiser sur le poids du métal, comme on peut voir dans certaines figurines en bronze d’Haghia Triada43.

    21Des figurines en métal peut être aussi reprise la technique de l’ajout de détails de décoration dans un matériau diffèrent (plâtre) dans une cavité, comme on le voit dans deux bovins de Kato Symi44. Bien que la technique de l’ajout de matériaux différents caractérise aussi quelques œuvres en ivoire d’origine ou d’influence du Proche Orient, l’utilisation de la même technique dans des figurines en bronze du même contexte suggère une influence des bronzes.

    22La question des interactions entre coroplathie modélée et travail du bronze peut être considérée aussi en relation avec un autre aspect qui va au-delà de la technique et de la simple imitation et qui implique mieux l’« évocation » dans un milieu moins noble (l’argile) de modèles en bronze45.

    23Parmi les exemples les plus significatifs, on peut envisager les protomes de lion, à la fois modelées et tournées, qui reproduisent celles ornant les boucliers en bronze crétois de l’époque géométrique. Ces protomes complétaient des boucliers en argile qui étaient généralement tournés. La protome de lion P 3268 de Priniàs (fig. 7), provient de la pente méridionale de l’habitat sur la Patela, mais, malheureusement, elle n’a pas un contexte de découverte fermé46. Elle est pleine, modelée, avec quelques détails obtenus en pinçant l’argile, en particulier les oreilles et le contour à relief délimitant les yeux et marquant la ligne du nez. La tête est asymétrique ; on note l’utilisation de l’outil pour affiner l’espace concave entre l’œil et la pupille. Tous les détails les plus importants sont soulignés par la peinture noire ; les narines sont percées. La technique, très soignée, trouve une comparaison avec des oiseaux de la nécropole, qui ont le même traitement de surface ; la croix au milieu du front est la même que celle qui est utilisée comme élément peint de remplissage sur certains cratères figuratifs de l’âge géométrique de Priniàs47. On a d’autres spécimens de protomes de lion modelées et destinées à servir de poignée pour des boucliers d’argile qui étaient, dans la plupart des cas, des couvercles de vases cinéraires48. Pendant le VIIe siècle, les protomes de lion ajoutées sur le bouclier (ou sur les couvercles) en argile sont généralement moulées, comme l’exemplaire du Musée Getty49.

    Fig. 7 – a-d : Protome de lion P 3268 de la Patela de Priniàs

    (Photo de l’Auteur).

    24Ils sont l’exacte reproduction de ceux en bronze qui avaient aussi la fonction des couvercles de vases cinéraires de grandes dimensions, comme l’exemplaire très bien connu de la nécropole d’Orthi Petra à Eleutherna50. Cependant, cette production de protomés d’abord modelées et ensuite moulées, et qui reprend des modèles de bronzes, est d’un point de vue technique liée à l’activité du potier qui travaille le couvercle au tour.

    Remarques finales

    25Ces brèves observations sur les différentes utilisations de la technique du modelage dans la création de statuettes à sujet zoomorphe ont mis en évidence la nécessité de considérer la production coroplathique dans la perspective des interactions artisanales. Comme Oliver Pilz l’a dejà souligné dans l’article sur la technique des statuettes de l’Anavlochos : the manufacturing of coroplastic objects is closely linked to pottery making, but other branches of craft production, for instance metal working and ivory carving, have considerably influenced coroplastic products in terms of technique, style and iconography. Therefore, it would certainly be worthwhile to further explore these influences51.

    26Les interactions entre bronziers, céramistes et coroplathes servent à la transmission des idées, des images ; au partage des techniques, des informations et peut être aussi des lieux de travail et des outils52. Dans cette perspective, la culture matérielle de l’âge du Fer à Priniàs est un observatoire privilégié pour étudier les étroites connexions entre les différentes pratiques artisanales, très visibles pour l’âge du Fer entre céramique et bronzes53.

    27De plus, la question des interactions entre différentes pratiques artisanales amène à considérer – très succinctement ici – le problème de la chronologie de cette production modelée qui a très peu de points de référence chronologique sur la base des contextes. En général, les études les plus récentes, en tenant compte des relations étroites entre céramistes et coroplathes, ont choisi d’utiliser la grille chronologique rédigée par Coldstream pour la céramique crétoise54. Une discussion séparée est réservée aux chevaux, souvent considérés en référence à la production attique des pyxides aux chevaux55. Au contraire, l’étude des petits bronzes, qui sont fondamentaux d’un point de vue comparatif pour certains aspects de la production, a développé une grille chronologique distincte56.

    28Les connexions étroites mises en évidence entre les différentes pratiques artisanales de l’âge du Fer crétois, soulignent désormais la nécessité d’une chronologie avec une base régionale qui tient compte de la cohérence de la production artisanale de l’île - ainsi que des traditions locales distinctes -, du caractère exceptionnel de l’expérience crétoise, souvent en avance, pendant ces siècles, sur le reste du monde grec.

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    Pautasso 2019 : A. Pautasso, Un piatto decorato a matrice dalla necropoli di Siderospilia (Priniàs). Tecnica di produzione, interazioni artigianali, trasmissione di modelli, Sicilia Antiqua XVI, 2019, 175-182.

    Pautasso, Rizza 2015 : A. Pautasso, S. Rizza, À l’intérieur de l’habitat, à l’intérieur de l’oikos. Espaces et fonctions dans l’îlot du versant méridional de Priniàs, in : D. Lefèvre-Novaro, L. Martzoff, M. Ghilardi (dir.), Géosciences, archéologie et histoire en Crète de l’Âge du Bronze récent à l’époque archaïque, Actes du Colloque International Pluridisciplinaire, Strasbourg (16 -18 Octobre 2013), Padoue, Bottega d’Erasmo, 2015, 388 p., 275-292.

    Perna 2015 : K. Perna, La coroplastica di Priniàs nel contesto cultuale cretese della tarda Età del Bronzo, in : Pilina Eidolia, 29-44.

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    Pilz, Krumme 2010 : O. Pilz, M. Krumme, Il deposito votivo di Kako Plaï sull’Anavlochos: risultati preliminari dello studio dei materiali, in: G. Rizza (dir.), Identità culturale, etnicità, processi di trasformazione a Creta fra Dark Age e Arcaismo. Per i cento anni dello scavo di Priniàs 1906-2006, Convegno di Studi, Atene (9-12 novembre 2006), Catane, CNR IBAM, 2011, 432 p., 323-332.

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    Rethemiotakis 1998 : G. Rethemiotakis, Ανθρωπομορφική πηλοπλαστική στην Κρήτη. Από τη Nεοανακτορική εως την Υπομινωική περίοδο, Athènes, Αρχαιολογικής Εταιρέιας, 1998, 188 p.

    Rethemiotakis, Englezou 2010 : G. Rethemiotakis, M. Englezou, Το γεωμετρικό νεκροταφείο της Ελτύνας, Héraklion, Αρχαιολογικό Ινστιτούτο Κρητολογικών Σπουδών, 2010, 210 p.

    Rizza 2008 : G. Rizza, Priniàs. La città arcaica sulla Patela. Scavi condotti negli anni 1969-2000, I-II, Catane, CNR, 2008, 313 p.

    Schürmann 1994 : W. Schürmann, Das Heiligtum des Hermes und der Aphrodite in Syme Viannou II. Die Tierstatuetten aus Metall, Athènes, Αρχαιολογικής Εταιρέιας, 1994, 243 p.

    Shaw 2000 : M.C. Shaw, The Sculpture from the Sanctuary, in: J. W. Shaw, M.C. Shaw (dir.), Kommos IV, The Greek Sanctuary, Princeton, Princeton University Press, 2000, 813 p., 135-209.

    TEXNH : R. Laffineur, Ph.P. Betancourt (dir.), TEXNH. Craftsmen, craftswomen and Craftsmanship in the Aegean Bronze Age, Proceedings of the 6th International Aegean Conference, Philadelphia (18th -21st April 1996), Liège, Université de Liège, (Aegaeum 16), 1997, 548 p.

    Vickers, Gill 1994 : Vickers M., Gill D., Artful Crafts. Ancient Greek Silverware and Pottery, Oxford, Clarendon, 1994, 255 p.

    Notes de bas de page

    1Pour la datation des statuettes, les abréviations suivantes ont été parfois utilisées dans cet article : MT (Minoen Tardif) ; SM (Subminoen) ; PG (Protogéometrique) ; PGB (Protogéometrique B) ; GT (Géometrique Tardif).

    2Pour ce qui concerne l’étude technique des figures anthropomorphiques de l’âge du Bronze, voir surtout : Rethemiotakis 1997 ; Id. 1998, 129-133, avec la bibliographie précédente.

    3En particulier, Gesell, Saupe 1997, pour les figures de Kavousi.

    4Chlouveraki et alii 2010, pour les exemplaires de Halasmenos.

    5Sur tous les aspects de la production moulée crétoise, voir Pilz 2011, avec toute la bibliographie antérieure.

    6Notamment, nous nous référons au contexte de l’Anavlochos : Pilz 2015, pour la technique. Pour la coroplathie en contexte, voir aussi : Pilz, Krumme 2010.

    7En général, sur les techniques de production des figurines d’animaux dans différents matériaux : Muller 2003.

    8Pour l’étude de la technique des figurines des bovins tournés, surtout : Kourou, Karetsou 1994, 127-128 ; Eaed. 1997 ; D’Agata 1999, 39-40 ; 147.

    9En ce qui concerne d’autres contextes du monde grec où les figurines zoomorphiques ont fait l’objet d’études spécifiques, il faut rappeler : Heilmeyer 1972 (Olympie) ; Jarosch 1994 (Heraion de Samos) ; Mitten, Morgan 1999 (Isthmia). Un premier article sur les figurines zoomorphiques de l’Acropole d’Athènes a été publié par Georgaka 2014.

    10Hayden 1991.

    11Kourou, Karetsou 1994.

    12D’Agata 1999.

    13Muhly 2008. En particulier, voir 118-127 pour la technique et la décoration.

    14Shaw 2000.

    15Rizza 2008, pour la publication des fouilles menées sur le plateau de la Patela de Priniàs entre 1969 et 2000. En ce qui concerne le site de Priniàs, au cours des dernières années, des études spécifiques ont été publiées sur quelques contextes: la coroplathie du dépôt de la pente Est de la Patela (Palermo 2006 ; Perna 2015) ; de l’îlot de la pente sud (Pautasso 2015). Voir aussi Babbi 2015 pour la typologie des statuettes anthropomorphiques cylindriques.

    16Muhly 2008, 5 ; 128-143.

    17Pour des remarques sur l’argile, voir Pautasso 2015, 63.

    18Selon P. Muhly (2008, 131), les yeux gravés sont plus fréquents à partir du troisième quart du VIIIe s. av. J.-C.

    19Rizza 2008, 118, TR 65, pl. CCII.

    20En particulier, pour les organes génitaux voir l’exemple Rizza 2008, 93, NG 10, pl. CCII (figurine de bélier).

    21Les figurines anthropomorphiques cylindriques, bien attestées à Prinias, ont parfois les mains modelées et ajoutées, et les yeux obtenus avec des petits disques d’argile. Sur la production de Prinias, récemment Babbi 2015, avec la bibliographie précédente.

    22Muhly 2008, 30, pl. 1 (810-790 av. J.-C.).

    23Muhly 2008, 120.

    24Pour les exemplaires de Kommos, voir : Shaw 2000, 176-177, AB3-5,7, pl. 3.7-3.8, 3.20 (Protogéometrique Tardif- Protogéometrique B).

    25Voir, par exemple : Palermo 2006, 358-359, fig. 2,5. Rizza 2008, 76, NG 26, pl. CCI.

    26Rizza 2008, 253, AH 1-2, pl. CCIV ; Pautasso 2015, 80, 3-4 (P 3055-56), fig. 7.

    27Voir supra nn. 4,5.

    28Coldstream 1989 (PGB).

    29Pour les appliques plastiques sur les couvercles, voir, par exemple, Handbook, pl. 14f-g (PGB). Pour les kernoi, l’exemplaire de Eltyna : Rethemiotakis, Englezou 2010, 30-31, Π 27847, pl. 94-97, fig. 45a-2.

    30Palermo 1992, 77-78, cat. 253-256, pl. XXIV-XXV.

    31P 3057 (tête) et P 3724 (corps). Les deux fragments ont été publiés séparément par Rizza (2008, 253-254, AH 3, AH 19, pl. CCIV, CLXIII). Pour la recomposition de la figure et une description détaillée, voir : Pautasso 2015, 64-68, fig. 9-10 ; 80.

    32Les deux fragments viennent de l’îlot situé sur la pente sud de la Patela de Priniàs, notamment de la pièce centrale, AH. Sur le contexte, en général : Pautasso 2015; Pautasso, Rizza 2015.

    33D’Agata 1999, 40. Pour les trous, voir aussi Kourou, Karetsou 1997, 109.

    34Palermo 1992, 78, cat. 255 (inv. P 2891), pl. XXIV ; 104.

    35Shaw 2000, 185, AB58, pl. 3.13.

    36Hayden 1991, 117-118, fig. 6, pl. 50 ; 123.

    37Kourou, Karetsou 1994, 101, 24, fig. 44-45 (MR IIIC).

    38Rizza 2008, 84, NB 12, pl. CCII. P 2497 : Arrière d’un quadrupède, le corps tubulaire est creux à l’intérieur. Traces de peinture en surface. Il conserve environ la moitié, restent les attaques des pattes postérieures et la queue. L. 7,6 cm ; H. 5 cm.

    39D’Agata 1999, 147 ; 150, pl. XC, CI (VIIIe s. av. J.-C.) ; 148 ; 156, pl. XCVI, CII (PGB).

    40Muhly 2008, 67, cat. 158, fig. 5, pl. 36 (790-760 av. J.-C.).

    41Muhly 2008, 63.

    42Muhly 2008, 71, cat. 181, pl. 41 (vers 650 av. J.-C.). Avec une forme différente, cette caractéristique est présente sur une autre figurine plus ancienne de Patsos : Kourou, Karetsou 1994, 102, 25, fig. 46-47 (SM).

    43D’Agata 1999, 189, E 3.39, pl. CIX, CXVI (bovin) ; 195, E 3.73, pl. CXVI, CXVII (bélier), tous les deux sont datés de la fin du VIIIe s. av. J.-C.

    44Muhly 2008, 51, cat. 98, pl. 20 (un bovin avec une cavité circulaire de côté gauche) (790-770 av. J.-C.) ; 54, cat. 119, fig. 3 ; pl. 25 (un bovin avec deux cavités, une sur la patte droite, l’autre sur la tête) (750-725 av. J.-C.). Pour les bronzes de Kato Symi : Schürmann 1994, 209-210, cat. 618 (sur la tête) ; 210, cat. 428 et 518 (sur le corps).

    45Pour le concept d’évocation dans le domaine du « skeuomorphismee » : Vickers, Gill 1994, 194 ; Crielaard 1999, 51-52.

    46La protome vient de la pièce BH, sur le versant sud de la Patela de Priniàs (fouille 1994). Pour le contexte : Rizza 2008, 283-284 ; une brève description : Ibid., 288, BH 1, pl. CCIII. En dehors de la brève fiche de Rizza, la protome de lion n’est pas publiée et mérite une description détaillée. Elle est conservée jusqu’à l’attaque à la surface du bouclier. Les oreilles sont arrondies, les yeux grands allongés avec le coin extérieur abaissé sont soulignés par un contour en relief qui rejoint le nez ; les narines sont indiquées par deux petits trous. La mâchoire est ouverte. Les éléments en relief sont soulignés par de la peinture noire : sur le cou une bande en zigzag et trois lignes ; le long du contour des oreilles une ligne qui forme un V sur le front ; au centre de la tête une croix concentrique ; un petit cercle sous les oreilles. Sur le nez, une bande de traits horizontaux qui s’élargit au niveau des narines. À l’intérieur de la bouche, on observe une bande entre les crocs. Une large bande apparaît sous le menton. Argile couleur noisette (7.5 YR 8/6-7/6), dure et compacte, avec de rares inclusions blanches. Très lisse en surface. Enduit couleur crème épais, peinture noire. Hauteur 6,5 cm ; l. 6,2 cm.

    47Pautasso 2018, fig. 11a, 14, 16.

    48Voir, par exemple, Kunze 1931, pl. 52, 52b (VIIIe s. av. J.-C.) ; N. Stampolidis in Πλόες, 366, cat. 520 (PGB).

    49Pour une fiche de l’exemplaire, avec la bibliographie : http://www.getty.edu/art/collection/objects/13093/unknown-maker-lion-protome-greek-cretan-about-650-bc/

    50Stampolidis N. in Πλόες, 474, cat. 853 (PGB-GT).

    51Pilz 2015, 144.

    52Sur les interactions artisanales voir Brysbaert 2007 et Rebay et alii 2014.

    53Voir, à cet égard, Pautasso 2018 ; Pautasso. 2019.

    54 Handbook, 22.

    55Bohen 1988.

    56La question de la chronologie a été abordée et discutée en détails par Muhly (2008, 3-11).

    Auteur

    • Antonella Pautasso

      ISPC-CNR, Catania. ISPC : Istituto di Scienze per il Patrimonio Culturale, ancien IBAM (Istituto per i Beni Archeologici e Monumentali). pautasso[at]unict.it

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    1Pour la datation des statuettes, les abréviations suivantes ont été parfois utilisées dans cet article : MT (Minoen Tardif) ; SM (Subminoen) ; PG (Protogéometrique) ; PGB (Protogéometrique B) ; GT (Géometrique Tardif).

    2Pour ce qui concerne l’étude technique des figures anthropomorphiques de l’âge du Bronze, voir surtout : Rethemiotakis 1997 ; Id. 1998, 129-133, avec la bibliographie précédente.

    3En particulier, Gesell, Saupe 1997, pour les figures de Kavousi.

    4Chlouveraki et alii 2010, pour les exemplaires de Halasmenos.

    5Sur tous les aspects de la production moulée crétoise, voir Pilz 2011, avec toute la bibliographie antérieure.

    6Notamment, nous nous référons au contexte de l’Anavlochos : Pilz 2015, pour la technique. Pour la coroplathie en contexte, voir aussi : Pilz, Krumme 2010.

    7En général, sur les techniques de production des figurines d’animaux dans différents matériaux : Muller 2003.

    8Pour l’étude de la technique des figurines des bovins tournés, surtout : Kourou, Karetsou 1994, 127-128 ; Eaed. 1997 ; D’Agata 1999, 39-40 ; 147.

    9En ce qui concerne d’autres contextes du monde grec où les figurines zoomorphiques ont fait l’objet d’études spécifiques, il faut rappeler : Heilmeyer 1972 (Olympie) ; Jarosch 1994 (Heraion de Samos) ; Mitten, Morgan 1999 (Isthmia). Un premier article sur les figurines zoomorphiques de l’Acropole d’Athènes a été publié par Georgaka 2014.

    10Hayden 1991.

    11Kourou, Karetsou 1994.

    12D’Agata 1999.

    13Muhly 2008. En particulier, voir 118-127 pour la technique et la décoration.

    14Shaw 2000.

    15Rizza 2008, pour la publication des fouilles menées sur le plateau de la Patela de Priniàs entre 1969 et 2000. En ce qui concerne le site de Priniàs, au cours des dernières années, des études spécifiques ont été publiées sur quelques contextes: la coroplathie du dépôt de la pente Est de la Patela (Palermo 2006 ; Perna 2015) ; de l’îlot de la pente sud (Pautasso 2015). Voir aussi Babbi 2015 pour la typologie des statuettes anthropomorphiques cylindriques.

    16Muhly 2008, 5 ; 128-143.

    17Pour des remarques sur l’argile, voir Pautasso 2015, 63.

    18Selon P. Muhly (2008, 131), les yeux gravés sont plus fréquents à partir du troisième quart du VIIIe s. av. J.-C.

    19Rizza 2008, 118, TR 65, pl. CCII.

    20En particulier, pour les organes génitaux voir l’exemple Rizza 2008, 93, NG 10, pl. CCII (figurine de bélier).

    21Les figurines anthropomorphiques cylindriques, bien attestées à Prinias, ont parfois les mains modelées et ajoutées, et les yeux obtenus avec des petits disques d’argile. Sur la production de Prinias, récemment Babbi 2015, avec la bibliographie précédente.

    22Muhly 2008, 30, pl. 1 (810-790 av. J.-C.).

    23Muhly 2008, 120.

    24Pour les exemplaires de Kommos, voir : Shaw 2000, 176-177, AB3-5,7, pl. 3.7-3.8, 3.20 (Protogéometrique Tardif- Protogéometrique B).

    25Voir, par exemple : Palermo 2006, 358-359, fig. 2,5. Rizza 2008, 76, NG 26, pl. CCI.

    26Rizza 2008, 253, AH 1-2, pl. CCIV ; Pautasso 2015, 80, 3-4 (P 3055-56), fig. 7.

    27Voir supra nn. 4,5.

    28Coldstream 1989 (PGB).

    29Pour les appliques plastiques sur les couvercles, voir, par exemple, Handbook, pl. 14f-g (PGB). Pour les kernoi, l’exemplaire de Eltyna : Rethemiotakis, Englezou 2010, 30-31, Π 27847, pl. 94-97, fig. 45a-2.

    30Palermo 1992, 77-78, cat. 253-256, pl. XXIV-XXV.

    31P 3057 (tête) et P 3724 (corps). Les deux fragments ont été publiés séparément par Rizza (2008, 253-254, AH 3, AH 19, pl. CCIV, CLXIII). Pour la recomposition de la figure et une description détaillée, voir : Pautasso 2015, 64-68, fig. 9-10 ; 80.

    32Les deux fragments viennent de l’îlot situé sur la pente sud de la Patela de Priniàs, notamment de la pièce centrale, AH. Sur le contexte, en général : Pautasso 2015; Pautasso, Rizza 2015.

    33D’Agata 1999, 40. Pour les trous, voir aussi Kourou, Karetsou 1997, 109.

    34Palermo 1992, 78, cat. 255 (inv. P 2891), pl. XXIV ; 104.

    35Shaw 2000, 185, AB58, pl. 3.13.

    36Hayden 1991, 117-118, fig. 6, pl. 50 ; 123.

    37Kourou, Karetsou 1994, 101, 24, fig. 44-45 (MR IIIC).

    38Rizza 2008, 84, NB 12, pl. CCII. P 2497 : Arrière d’un quadrupède, le corps tubulaire est creux à l’intérieur. Traces de peinture en surface. Il conserve environ la moitié, restent les attaques des pattes postérieures et la queue. L. 7,6 cm ; H. 5 cm.

    39D’Agata 1999, 147 ; 150, pl. XC, CI (VIIIe s. av. J.-C.) ; 148 ; 156, pl. XCVI, CII (PGB).

    40Muhly 2008, 67, cat. 158, fig. 5, pl. 36 (790-760 av. J.-C.).

    41Muhly 2008, 63.

    42Muhly 2008, 71, cat. 181, pl. 41 (vers 650 av. J.-C.). Avec une forme différente, cette caractéristique est présente sur une autre figurine plus ancienne de Patsos : Kourou, Karetsou 1994, 102, 25, fig. 46-47 (SM).

    43D’Agata 1999, 189, E 3.39, pl. CIX, CXVI (bovin) ; 195, E 3.73, pl. CXVI, CXVII (bélier), tous les deux sont datés de la fin du VIIIe s. av. J.-C.

    44Muhly 2008, 51, cat. 98, pl. 20 (un bovin avec une cavité circulaire de côté gauche) (790-770 av. J.-C.) ; 54, cat. 119, fig. 3 ; pl. 25 (un bovin avec deux cavités, une sur la patte droite, l’autre sur la tête) (750-725 av. J.-C.). Pour les bronzes de Kato Symi : Schürmann 1994, 209-210, cat. 618 (sur la tête) ; 210, cat. 428 et 518 (sur le corps).

    45Pour le concept d’évocation dans le domaine du « skeuomorphismee » : Vickers, Gill 1994, 194 ; Crielaard 1999, 51-52.

    46La protome vient de la pièce BH, sur le versant sud de la Patela de Priniàs (fouille 1994). Pour le contexte : Rizza 2008, 283-284 ; une brève description : Ibid., 288, BH 1, pl. CCIII. En dehors de la brève fiche de Rizza, la protome de lion n’est pas publiée et mérite une description détaillée. Elle est conservée jusqu’à l’attaque à la surface du bouclier. Les oreilles sont arrondies, les yeux grands allongés avec le coin extérieur abaissé sont soulignés par un contour en relief qui rejoint le nez ; les narines sont indiquées par deux petits trous. La mâchoire est ouverte. Les éléments en relief sont soulignés par de la peinture noire : sur le cou une bande en zigzag et trois lignes ; le long du contour des oreilles une ligne qui forme un V sur le front ; au centre de la tête une croix concentrique ; un petit cercle sous les oreilles. Sur le nez, une bande de traits horizontaux qui s’élargit au niveau des narines. À l’intérieur de la bouche, on observe une bande entre les crocs. Une large bande apparaît sous le menton. Argile couleur noisette (7.5 YR 8/6-7/6), dure et compacte, avec de rares inclusions blanches. Très lisse en surface. Enduit couleur crème épais, peinture noire. Hauteur 6,5 cm ; l. 6,2 cm.

    47Pautasso 2018, fig. 11a, 14, 16.

    48Voir, par exemple, Kunze 1931, pl. 52, 52b (VIIIe s. av. J.-C.) ; N. Stampolidis in Πλόες, 366, cat. 520 (PGB).

    49Pour une fiche de l’exemplaire, avec la bibliographie : http://www.getty.edu/art/collection/objects/13093/unknown-maker-lion-protome-greek-cretan-about-650-bc/

    50Stampolidis N. in Πλόες, 474, cat. 853 (PGB-GT).

    51Pilz 2015, 144.

    52Sur les interactions artisanales voir Brysbaert 2007 et Rebay et alii 2014.

    53Voir, à cet égard, Pautasso 2018 ; Pautasso. 2019.

    54 Handbook, 22.

    55Bohen 1988.

    56La question de la chronologie a été abordée et discutée en détails par Muhly (2008, 3-11).

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    Pautasso, A. (2022). Les figurines zoomorphiques modelées dans la Crète de l’Âge du Fer. In H. Aurigny & L. Rohaut (éds.), Quand on a la terre sous l’ongle (1‑). Presses universitaires de Provence. https://doi.org/10.4000/13ti5
    Pautasso, Antonella. « Les figurines zoomorphiques modelées dans la Crète de l’Âge du Fer ». In Quand on a la terre sous l’ongle, édité par Hélène Aurigny et Laura Rohaut. Aix-en-Provence: Presses universitaires de Provence, 2022. https://doi.org/10.4000/13ti5.
    Pautasso, Antonella. « Les figurines zoomorphiques modelées dans la Crète de l’Âge du Fer ». Quand on a la terre sous l’ongle, édité par Hélène Aurigny et Laura Rohaut, Presses universitaires de Provence, 2022, https://doi.org/10.4000/13ti5.

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    Aurigny, H., & Rohaut, L. (éds.). (2022). Quand on a la terre sous l’ongle (1‑). Presses universitaires de Provence. https://doi.org/10.4000/13tio
    Aurigny, Hélène, et Laura Rohaut, éd. Quand on a la terre sous l’ongle. Aix-en-Provence: Presses universitaires de Provence, 2022. https://doi.org/10.4000/13tio.
    Aurigny, Hélène, et Laura Rohaut, éditeurs. Quand on a la terre sous l’ongle. Presses universitaires de Provence, 2022, https://doi.org/10.4000/13tio.
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