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  • Partie II. Le mobilier
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    Plan

    Plan détaillé Texte intégral Introduction 1. Épigraphie 2. Les monnaies 3. Les vanneries du port 4. Les intailles 5. La céramique 6. Les verres 7. Pesons 8. Tabletterie 9. Les bois du quai antique 10. Etude anthropologique, Toulon, Lafayette 11. La faune du port de Telo Martius (Toulon, Var), Fouilles de Besagne (secteur 5) et Lafayette (secteurs 20-22) 12. Éléments de sculptures Notes de bas de page Auteurs

    Toulon (Telo Martius), une agglomération portuaire romaine de la cité d’Arles

    Ce livre est recensé par

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    Table des matières

    Partie II. Le mobilier

    Jean-Pierre Brun, Emmanuel Botte et Michel Pasqualini

    Avec la collaboration de Cyril Courrier, Nicolas Tran, Philippe Leveau, Florian Grimaldi, Magalie Cullin, Jean-Pierre Brun, Michel Pasqualini, Pauline Gohier, Jacques Bérato, Emmanuel Botte, Danièle Foy, Frédéric Guibal, Alba Ferreira Domínguez, Isabelle Bouchez, Yann Ardagna, Martine Leguilloux, Marc Borréani, Pascal Lecacheur, Pierre Salicetti et Yvon Lemoine

    p. 101-303

    Texte intégral Introduction 1. Épigraphie 1.1. Les inscriptions sur marbre 1.1.1. Une dédicace au Numen impérial ? (fig. 1.1) 1.1.2. Dédicace sur une plaque de marbre mentionnant le conseil des décurions de la cité (fig. 1.2). 1.2. Le sigillum signaculum trouvé dans le port (fig. 1.3) 2. Les monnaies 2.1. Composition du lot 2.2. Besagne et sondage 15 2.2.1. Sondage 15 2.2.2. Port (Besagne) Phase 3 Phase 4 Phase 5 Phase 6 2.2.3. Dépôt monétaire (sous fontaine 15) 2.3. Lafayette (оlots II, III et IV) 2.4. Répartition par lieux et phases des monnaies de Lafayette/Les Ferrailleurs 3. Les vanneries du port 3.1. Fond de panier en bois (Inv. TL 87-17, Us624) 3.2. Vannerie plane (Us611) 4. Les intailles 5. La céramique 5.1. Les céramiques fines et communes La céramique fine La céramique commune 5.2. Analyse quantitative 5.2.1. Besagne 5.2.2. Lafayette Phase 1 Phase 2 Phase 3 Phase 4 Phase 6 5.3. Interprétation 5.4. Les lampes 5.5. Les céramiques а paroi fine 5.6. Les bols а relief de Corinthe 5.7. Les céramiques а glaçure plombifère 5.8. Les céramiques de l’Antiquité tardive (Besagne – ancienne école Lafayette) (fig. 5.40 а 5.51) 5.8.1. Introduction 5.8.2. Besagne 5.8.3. Lafayette 5.9. Les amphores 5.9.1. Le port de Besagne Phase 1 (tab. 5.7) Phase 2 (tab. 5.8) Phase 3 (tab. 5.9) Phase 4 Phase 5 Phase 6 5.9.2. L’habitat (ancienne école Lafayette : secteurs 20 et 22) Phase 1 (tab. 5.10, fig. 5.52 et 5.53) Phase 2 (tab. 5.11, fig. 5.54) Phase 3 (tab. 5.12, fig. 5.55 et 5.56) Phase 4 (tab. 5.13, fig. 5.57) Phase 5 (fig. 5.58) Phase 6 (fig. 5.59 а 5.61) Phase 8 5.9.3. Les données épigraphiques Amphores gauloises (fig. 5.62) Amphores africaines (fig. 5.63) Amphores africaines de type indéterminé Amphores espagnoles (fig. 5.64 а 5.66) 5.9.4. Synthèse 6. Les verres 6.1. Le port et ses aménagements (Оlots VII et VIII, Voie E, Port) 6.1.1. Phase 1 (fig. 6.1) Catalogue 6.1.2. Phase 2 (fig. 6.2 et 6.3) Catalogue 6.1.3. Phase 3 (fig. 6.4 а 6.11) Catalogue 6.1.4. Phases 5 et 6 (fig. 6.12) Catalogue 6.2. L’habitat dans le Secteur de l’ancienne école Lafayette 6.2.1. Phase 1 (fig. 6.13 а 6.16) Catalogue Phases 1A-1B Phase 1B Phase 1C 6.2.2. Phase 2 (fig. 6.17 а 6.19) Catalogue Phase 2A Phase 2B 6.2.3. Phase 3 (fig. 6.20 et 6.21) Catalogue 6.2.4. Phase 4 (fig. 6.22) Catalogue 6.2.5. Phase 5 (fig. 6.23) Catalogue 6.2.6. Phase 6 (fig. 6.24) Catalogue 6.2.7. Phase 8 et contextes non-phasés (fig. 6.25) Catalogue 6.3. L’habitat dans le Secteur de la Butte des Ferrailleurs (Оlot I) 6.3.1. Phase 2 (fig. 6.26) Catalogue phase 2B 6.3.2. Phase 3 (fig. 6.27) Catalogue 6.3.3. Phases 4 et 5 Catalogue 6.4. Sondage 15 (fig. 6.29 et 6.30) Catalogue 6.5. Conclusions 7. Pesons 7.1. Introduction 7.2. Les types de pesons 7.3. Interprétation 8. Tabletterie 8.1. Composition et valeur de l’échantillon 8.2. Répartition des objets dans les fouilles 8.3. Interprétation 9. Les bois du quai antique 10. Etude anthropologique, Toulon, Lafayette 10.1. Introduction 10.2. Étude en laboratoire 10.2.1. Les individus en connexion État de conservation et représentation osseuse Ostéométrie générale Détermination du sexe chez les adultes Estimation de l’âge des immatures Estimation de l’âge des adultes Estimation de la stature des individus adultes Étude des caractères discrets ou discontinus Étude de la paléopathologie générale et état sanitaire 10.2.2. Les dépôts secondaires 10.2.3. Étude individuelle T1 T2 T3 T4 T6 T7 T8 T8 remplissage T9 T10 T11 T12 T13 T14 T16 T17 10.2.4. Synthèse des observations anthropologiques 10.3. En guise de conclusion 11. La faune du port de Telo Martius (Toulon, Var), Fouilles de Besagne (secteur 5) et Lafayette (secteurs 20-22) 11.1. Contextes archéologiques et mobiliers 11.1.1. Les aménagements portuaires (оlots VII et VIII, voie E, port) a. Les quais b. L’îlot 8, le collecteur 12 et la voie E 11.1.2. Ancienne école Lafayette, Butte des Ferrailleurs (оlots I, II, III, IV, voie A, B, C, D) 11.2. Etude du mobilier  12.2.1. Méthodologie et interprétation des résultats 11.2.2. La faune de la zone portuaire Les animaux : sélection des espèces, des individus Les bovins Les porcs Les petits ruminants La volaille La faune sauvage La faune non consommée La faune dans les différentes phases d’occupation : alimentation et déchets d’artisanat Phase 2 Phase 3 Phase 4 Les animaux dans l’alimentation Les déchets artisanaux a. Les déchets de boucherie b. Déchets de tabletterie c. Déchets de l’artisanat de la corne d. Taille des animaux Phase 5 Phases 6 et 7 11.3. Alimentation et activités économiques dans le port de Telo Martius entre le Haut-Empire et l’Antiquité tardive 12. Éléments de sculptures 12.1. Buste de silène 12.2. Jambe gauche de statuette Notes de bas de page Auteurs

    Texte intégral

    Introduction

    1Même si Telo Martius n’est qu’une agglomération secondaire, l’abondance du mobilier ne doit pas surprendre dans un contexte urbain. Sa fonction portuaire ajoute la variété des origines au nombre, surtout en ce qui concerne la céramique. À cette abondance d’objets, il faut ajouter les matières périssables, macro-restes végétaux, objets en bois, en cuir… qui nous parviennent rarement, mais qui étaient conservés ici dans les niveaux humides et anaérobies du comblement du port. Les céramiques des dépotoirs portuaires étaient en bon état, souvent complètes au moins en ce qui concerne la vaisselle. Les amphores étaient beaucoup plus fragmentées, révélant tout de même un certain nombre de tituli picti, de graffites et de timbres.

    2La partie consacrée au mobilier comprend : l’épigraphie (inscriptions, signaculum) ; les monnaies ; les vanneries ; les intailles ; la céramique (vaisselle fine et commune) ; les amphores ; le verre ; les pesons ; la tabletterie ; les bois du quai et la sculpture. On trouvera ensuite les études anthropologiques et archéozoologiques. Certaines catégories d’objets sont inventoriées ci-après pour donner une vision globale du mobilier1. Il s’agit du mobilier métallique avec 77 objets en bronze, 26 en plomb à Besagne, 78 objets en bronze, 2 en plomb à l’ancienne école Lafayette, 68 objets en bronze, 7 en plomb à la Butte des Ferrailleurs auxquels s’ajoutent des artefacts en pierre dont des poids et des aiguisoirs ainsi que des objets en pâte de verre. Parmi les objets en matériaux périssables, on trouve plus d’une centaine de fragments de cuir et bois découverts dans les niveaux humides de Besagne ainsi qu’un certain nombre d’éléments d’accastillage provenant des bateaux.

    3Quantitativement le nombre d’objets en céramique dépasse largement, avec 8 200 individus, celui des autres types de mobilier : environ 200 pièces de verre, 192 monnaies, 226 pesons, 188 objets en os, pour ne citer que les mieux représentés. Toutes époques confondues les céramiques fines comptent 2 045 individus et les communes 1 682 à Besagne alors qu’elles ne représentent que 850 individus pour 1 041 communes à Lafayette. Sur 1 269 amphores à Besagne, 668 individus sont des productions régionales (amphores gauloises). À Lafayette, sur 1 483 amphores, 573 sont des productions régionales.

    1. Épigraphie

    4Les documents épigraphiques sont rares à Toulon, sauf si l’on considère les inscriptions peintes sur amphores2. Pourtant, trois documents nous en apprennent plus sur Toulon que ces tituli picti3. Il s’agit d’une tablette à écrire, d’un sceau en bronze et d’une inscription sur marbre malheureusement lacunaire, les deux derniers inédits4.

    1.1. Les inscriptions sur marbre

    Cyril Courrier, Nicolas Tran

    1.1.1. Une dédicace au Numen impérial ? (fig. 1.1)

    Fig. 1.1. Une dédicace au Numen impérial ?

    (Dessin et DAO M. Pasqualini).

    5Découvert en 1985-1987 dans un dépotoir tardif (vie-viie s., îlot VIII, portique 19) mais aujourd’hui perdu, ce petit fragment, probablement issu d’une plaque, était brisé à gauche, à droite et en bas5. La moulure de la partie supérieure assure l’appartenance des quatre lettres conservées à la première ligne d’une inscription. Encadrées par des lignes de guidage, dont il restait des traces ténues, ces capitales carrées sont de bonne facture, de même que le signe de ponctuation en forme de feuille de lierre figurant à la ligne inférieure : cette hedera servait à séparer deux mots aujourd’hui perdus. Même si la première et la dernière lettre ne subsistaient pas dans leur intégralité, la lecture VMIN semble assurée. Dès lors, l’hypothèse la plus vraisemblable consiste à identifier le modeste vestige d’une dédicace au Numen impérial : la puissance d’action dont les empereurs romains, depuis Auguste, étaient censés disposer au même titre que les dieux. L’inscription aurait été dédiée soit [N]umin[i Augusti], soit [N]umin[ibus Augustorum] ; c’est-à-dire, soit au Numen de l’empereur régnant, soit aux Numina des empereurs, en général. La formule [N]umin[i Augustorum], associant la notion de Numen au singulier à une référence aux empereurs au pluriel, est également envisageable6. Les dédicaces au Numen impérial, souvent associé à d’autres divinités, devinrent courantes dans les Gaules du iie siècle et des premières décennies du iiie siècle. Aussi le fragment de Toulon fait-il penser à des dédicaces d’Arles, de Bollène ou de Riez, pour s’en tenir au sud-est de la Narbonnaise7. Malgré tout, ce document est trop fragmentaire pour restituer le Numen impérial avec certitude. Ni une dédicace au Numen d’une divinité (comme au Numen de Silvain, à Saint-Rémy-de-Provence8), ni la mention d’un nom de personne (comme Decuminus ou Postuminus, par exemple) ne sont à exclure totalement.

    1.1.2. Dédicace sur une plaque de marbre mentionnant le conseil des décurions de la cité (fig. 1.2).

    Fig. 1.2. Dédicace sur une plaque de marbre mentionnant le conseil des décurions de la cité

    (cliché M. Pasqualini).

    6Mise au jour en 1987 rue Félix Brun, en remploi dans une phase tardive de la voie E (vie-viie s.), cette plaque de marbre était extrêmement abîmée. Sans doute écrasée par le passage des charrois, elle se présentait sous la forme de multiples fragments qui, toutefois, étaient globalement jointifs. Malgré les cassures, les bords supérieurs et inférieurs semblaient partiellement conservés.

    7L’inscription des ier -iiie s. apr. J.-C. est perdue, si bien que les dimensions ne sont restituables que d’après l’échelle visible sur les photographies réalisées au moment de sa découverte. H : c. 24,5 cm ; L. : c. 17 cm ; Ép. : inconnue. La hauteur des lettres devait être comprise entre 2,5 et 3,5 cm.

     

    [---]Ọ • L(IB)[---]

     

    [---]ṆỊVṢ[---]

     

    [---]Ṇ++Ṇ+[---]

     

    [---]Ṛ[.]+ṾṢ • V+[---]

    5

    [---]+AM • E+[---]

     

    [---] uac. L • D[---]

    8Les lettres sont de qualité inégale, certaines étant gravées profondément, d’autres mal tracées ou érodées. La mise en page est peu soignée, à l’image des interlignes et de la réglure particulièrement malhabiles (voir not. L. 2, 3, 5 et 6). Les points triangulaires sont orientés vers le haut (L. 1, 4, 5 et 6). Le uacat de la L. 6 suggère une mise en page centrée.

    9L. 1 : Ligature IB ; L. 2 : En fin de ligne, la lecture d’un S, réduit à sa courbe inférieure, est très vraisemblable ; L. 3 : La deuxième lettre pourrait être un V ; la troisième n’est pas identifiable ; la cinquième est réduite à un simple éclat ; L. 4 : Après le R, qui est certain, la lacune doit recouvrir une lettre, puis l’on repère la trace de ce qui semble être le départ d’une haste verticale, I ou T : s’il ne s’agit pas d’une seule et même lettre, l’identification d’un possible gentilice (voir infra) fait privilégier la première hypothèse. En fin de ligne, la dernière lettre affecte la forme d’un O ou d’un C ; dans la mesure où elle prend la suite d’un V qui constitue le début d’un mot (comme le montre la présence d’un point de séparation), la lecture d’une consonne est préférable ; L. 5 : La première lettre est sans doute un L, dont ne subsiste que la traverse, la dernière un T, puisque la haste fait suite à un point de séparation et un E.

     

    [---]o Lib[---]

     

    [---]nius [---]

     

    [---]NV+N+[---]

     

    [---]r[.]ius Vc[---]

    5

    [---]LAM et [---]

     

    l(ocus) d(atus) [d(ecreto) d(ecurionum)].

    10L’état de la pierre n’autorise aucune certitude, mais permet d’avancer quelques éléments de compréhension. La dernière ligne suggère que l’inscription est plutôt une dédicace (les épitaphes portant cette formule existent mais sont rares) dont l’installation dans l’espace public a fait, selon toute vraisemblance, l’objet d’une demande adressée aux autorités. Étant donné l’appartenance de Toulon au territoire d’Arles, le conseil des décurions siégeant au chef-lieu de cette colonie a pu être saisi. Telle est l’hypothèse la plus probable, même si une décision prise à un échelon inférieur (dans un éventuel pagus ?) ne peut être exclue. Cette demande fut formulée par les dédicants dont on devine les noms dans la partie haute du texte.

    11En effet, entre les lignes 2 et 4, semble figurer une succession de gentilices (repérables, L. 2 et peut-être 4, à leur terminaison en -ius) et de surnoms possiblement séparés par des points. Malheureusement, les lacunes du texte, empêchent de connaître l’identité de ces citoyens romains. Seule la L. 4 permet d’évoquer des nomina attestés en Narbonnaise. Sans prétendre à l’exhaustivité, Orbius, Porcius, Marcius, Turcius, Vercius, Stardius, Firmius, Mirmius, Calpurnius, Maternius, Arvius, Cervius, Servius constituent autant de possibilités. Toutefois, l’espace disponible dans la lacune sise après le R conduirait plutôt à privilégier l’hypothèse d’une lettre étroite, comme un T ou un V. Si les gentilices en -uius sont rares et ne se voient guère qu’à Nîmes ou Narbonne, Lartius et Propertius apparaissent non loin de Toulon, à Olbia9, de même que Quartius qui se voit à Marseille10. Propertius11 et Quartius12 affleurent également dans l’épigraphie d’Arles, tout comme Virtius13 et Tertius14. Ce dernier est même présent à Toulon, sur une marque au nom de L(ucius) Tertius Secundus15. Pour ce qui concerne le cognomen, les possibilités sont moins nombreuses : Uccisus est attesté en Bétique, Ucco en Norique, Uccus en Norique et en Bretagne romaine, Uceleto en Espagne Citérieure16. Une femme dénommée [---]lia Vccu apparaît aussi en Narbonnaise17. La L. 1 est encore plus problématique : faut-il penser à un individu dont le gentilice se serait terminé en -o ? Dans la Province, le cas paraît si rare qu’il convient sans doute de privilégier la lecture d’une séquence au datif qui pourrait cacher le nom d’une divinité ou d’un personnage important, à qui l’inscription serait dédiée. Dans ce dernier cas, les lettres LIB constitueraient plutôt le début d’un cognomen comme Libanus18, Libens19 ou Liberalis20, pour s’en tenir à la Narbonnaise21, que la mention d’une libertination. Toutefois, un cognomen au datif suivi d’une libertinatio comme, à Arles, dans CIL, XII, 5809 (Aucto lib(erto)) ne saurait être exclue.

    12Quoi qu’il en soit, la présence d’une liste d’individus a conduit, à titre d’hypothèse, à identifier un ou plusieurs flamines. En effet, à la cinquième ligne, il a été proposé de restituer le titre de [--- f]lam(en) ([--- f]lam(ines) au pluriel), c’est-à-dire de grand-prêtre civique du culte impérial22. Dans la colonie d’Arles, le flaminat constituait le plus prestigieux des sacerdoces. En revanche, sa place dans le cursus des magistrats, avant ou après le duumvirat, n’apparaît pas comme constante et ne couronnait pas toujours une carrière23, si bien qu’il est difficile de déterminer le mot qui se trouverait, dans cette hypothèse, après et. L’état de la pierre ne permet pas non plus de savoir si, le cas échéant, tous les dédicants pouvaient se targuer du titre de flamen ou s’il ne concernait que le dernier personnage cité. Les dédicaces collectives de flamines étant rares, la seconde hypothèse pourrait être privilégiée. Bien que remarquable, la présence de détenteurs de sacerdoces d’Arles sur le territoire colonial ne serait pas totalement isolée. Connu par les inscriptions des arcs du pont de Saint-Chamas, L. Donnius Flavos fut flamine de Rome et d’Auguste au tout début de l’époque impériale24. Une inscription peut-être trouvée dans l’église Notre-Dame-de-l’Humilité à Toulon25 évoque Q. Iulius Memor qui aurait été édile, duumvir et pontife. Toutefois, l’origine de la pierre, perdue, est très incertaine (d’après CIL, XII, 696, elle proviendrait d’Arles).

    13Les fragments de Toulon sont tout aussi empreints d’incertitude, puisque la mention du flaminat ne saurait être tenue pour acquise. De fait, les lettres LAM pourraient appartenir, non pas à l’abréviation de ce sacerdoce, mais à la fin d’un mot féminin décliné à l’accusatif. La construction d’une chapelle (évoquée sous la forme [aedicu]lam) ou d’une pièce où se réunir (d’où [scho]lam) cadrerait bien avec l’affectation d’un lieu public par les autorités. Dans cette perspective, le mot et aurait pu précéder la mention d’un autre monument (par exemple une statua) peut-être financé par les dédicants. L’insertion d’un édifice communautaire dans la zone portuaire identifiée à Toulon, et dont proviennent les fragments étudiés, trouverait des parallèles en Gaule26.

    1.2. Le sigillum signaculum trouvé dans le port (fig. 1.3)

    Philippe Leveau

    Fig. 1.3. Sceau en bronze de L. Atti Secundi

    (cliché M. Pasqualini).

    14Un sceau en bronze a été découvert hors stratigraphie lors de la surveillance des terrassements au niveau du plan d’eau du port antique. Le terme signaculum est un diminutif de signum utilisé pour désigner un cachet en bronze coulé constitué d’une plaque sur la face inférieure de laquelle figure un nom en relief écrit en lettres rétrogrades tandis qu’un anneau est soudé sur la face supérieure. Le mot figure dans le Digeste (16,3,1, 36) pour désigner l’empreinte laissée par un cachet. Comme sigillum, autre dérivé de signum, il désigne un sceau. Pline le range dans la catégorie des anuli qui faisaient fureur à son époque27. L’empreinte qu’il laisse donne au génitif le nom de celui qui marquait ainsi sa propriété. Mais signaculum peut aussi désigner un chaton de bague ouvragé28. Les nombreux anneaux sigillaires qui ont été trouvés à Pompéi –118 au total – ont parfois servi aux archéologues à désigner des maisons. Toutefois, leur destination n’est pas parfaitement claire. J. Andreau, qui leur a consacré une étude, suit l’interprétation de Th. Mommsen selon laquelle ils n’étaient pas destinés à cacheter des documents, mais étaient apposés sur les denrées alimentaires ou autres pour en indiquer le propriétaire. Une étude onomastique des tablettes de Jucundus lui a permis d’établir, dans une douzaine de cas, une correspondance entre des noms figurant sur des signacula et ceux de personnages figurant sur les tablettes qui se livraient à des activités commerciales29. À l’occasion de la découverte d’un de ces objets, Michel Feugère et Stéphane Mauné ont dressé un inventaire de 66 signacula trouvés en Gaule méridionale. Observant la rareté de leur utilisation pour le marquage des céramiques et s’interrogeant sur leur utilisation, ils observent que les lieux de découverte privilégient une relation avec une fonction productive ou commerciale et une utilisation par les membres de l’aristocratie provinciale. Pour sa part, S. Mauné pense que leur apposition sur des marchandises servirait d’attestation d’exonération fiscale dont bénéficieraient les citoyens romains des seules colonies de droit romain. Mais cette hypothèse implique l’existence de portoria municipaux en Gaule, ce qui demande à être prouvé et est difficilement applicable au cas de Pompéi. Michel Feugère et Stéphane Mauné relèvent que «quelques patronymes semblent appartenir à des familles connues»30. Mais le cas qu’ils citent, celui d’un T. Cassius, n’est pas confirmé par le cognomen.

    15Cela fait l’intérêt de la marque L. Atti Secundi31 trouvée dans le port de Toulon. En effet si le gentilice Attius est bien attesté dans la cité d’Arles et répandu en Narbonnaise, l’attention est attirée par la correspondance entre Lucius Attius Secundus et un personnage homonyme qui a fait élever de son vivant un monument funéraire à sa famille32. L’inscription était conservée à Saint-Zacharie au nord de la Sainte Baume, au Couvent des Bénédictines. Ce personnage a épousé une Memmia Prisca dont le gentilice se retrouve à Roquefort la Bédoule sur une des plus importantes épitaphes du bassin de l’Huveaune. Les Attii pourraient être alliés aux Messii dont le mausolée a été élevé par une Memmia Valeria en exécution du testament de Messius Fabricius, son mari33. Deux villae qui ont été identifiées sur le territoire de cette commune, l’une aux Taurelles et l’autre au Camp d’Aga, présentent les témoignages indubitables d’une présence aristocratique (plaques de marbres, enduits peints ornés de feuillages)34. On est ainsi amené à restituer dans la vallée de l’Huveaune la présence d’aristocrates dont la fortune est assise sur des exploitations domaniales matérialisées par les villae reconnues en prospection. Ils relèvent autant de la cité d’Aix que de celle d’Arles. On attendrait que le produit de leurs domaines ait été exporté par la vallée de l’Huveaune, vers Marseille. Mais la découverte du sigillum de Lucius Attius Secundus dans les fouilles du port de Toulon paraît témoigner de l’expédition des produits de leurs domaines par ce port.

    2. Les monnaies

    Florian Grimaldi

    2.1. Composition du lot

    16Les fouilles et sondages des quartiers de Besagne, de l’ancienne école Lafayette et de la butte des Ferrailleurs ont livré 192 monnaies dont 182 en contexte et 155 identifiables. La plupart étaient dispersées dans les remblais de construction ou d’habitat. Pour l’essentiel ce sont des bronzes, mais aussi quelques deniers. Rares sont les exemples de monnaies provenant d’ensembles clos comme les comblements de collecteurs ou scellés sous un sol bâti. Un lot exceptionnel de 36 monnaies d’or (2) et d’argent (34) de la fin du ier et du début du iie siècles, provient d’un dépôt retrouvé sous le sol bâti d’une fontaine (Partie I, fig. 28, 29)35.

    2.2. Besagne et sondage 15

    17Sur les 99 monnaies 94 sont en contexte et 82 ont pu être identifiées.

    2.2.1. Sondage 15

    18Sur les 10 monnaies qui proviennent du sondage 15, 5 ont été identifiées (fig. 2.1) : 1 drachme de Marseille (82-49 av. J.-C.), 1 petit bronze de Marseille postérieur à 49 avant notre ère, 1 bronze de la première moitié du iiie siècle de notre ère, 1 antoninien du iiie siècle, 1 nummus des iiie-ive siècles.

    Fig. 2.1. Monnaies du sondage 15 (cl. C. Durand, CCJ/CNRS) 

    1. Nummus ? ; 2. sesterce de Gordien III, 240 apr. J.-C. ; 3. drachme de Marseille, 82-49 av. J.-C.

    2.2.2. Port (Besagne)

    1944 monnaies proviennent de la phase 2 et couvrent une période allant des années 64 à 183 après J.-C. La monnaie de Domitien datée de 82 provient d’une cruche déposée en offrande dans le sol de l’espace 16, et donne alors un terminus plus tardif que celui fourni par un bronze de Néron isolé dans un remblai (fig. 2.2, no 1 à 7) . Un dépôt de 36 monnaies d’or et d’argent scellé par le sol de la fontaine 15 sur la voie E qui comptait un aureus d’Hadrien daté de 118 doit être retenu comme terminus de la construction de la fontaine. Un bronze de Crispine provenant de l’espace 8 de l’îlot VII, daté entre 180 et 183 montre que la phase 2 se prolonge jusque vers la fin du siècle (fig. 2.3). Les 10 monnaies qui n’appartiennent pas au dépôt scellé par la fontaine 15 proviennent surtout des espaces bâtis, notamment de l’îlot VII.

    Fig. 2.2. Monnaies de la fouille de Besagne 

    Phase 1 : 1. as de Domitien, 82 apr. J.-C. ; 2. as de Néron, 66 apr. J.-C. ; 3. as de Crispine, 180-183 apr. J.-C. ; 4. bronze léger de Marseille, après 49 av. J.-C. ; 5. as de Domitien, 90-91 apr. J.-C. ; 6. as de Néron, 66 apr. J.-C. ; 7. as de Néron, 64-68 apr. J.-C. ; Phase 3 : 8. as de Marc Aurèle César sous le règne d’Antonin le Pieux, 154-155 apr. J.-C. ; 9. Antoninien de Salonine, 255-256 apr. J.-C. ; Phase 4 : 10. Follis de Crispus César sous le règne de Constantin, 321 apr. J.-C. ; 11. Nummus de Constance II, 347-348 apr. J.-C. ; 12. Nummus, 330-340 apr. J.-C. ; 13. Nummus de Constance II, 347-348 apr. J.-C.

    (cl. Ch. Durand, CCJ/CNRS)

    Fig. 2.3. Monnaies de la fouille de Besagne

    Phase 4 : 14. Nummus, ive s. apr. J.-C. ; 15. denier de Trajan, 101-102 apr. J.-C. ; Phase 5 : 16. Dupondius d’Alexandre Sévère, 231-235 apr. J.-C. ; 17. Sesterce de Commode, 186-187 apr. J.-C. ; Phase 6 : 18. Demi Follis de Phocas le tyran, 606-607 apr. J.-C. ; 19. Nummus de Constans, 336-337 apr. J.-C. ; 20. Antoninien de Claude II, 270 apr. J.-C. ; 21. Nummus de Constance II, 347-348 apr. J.-C. ; 22. Nummus de Constance II, 9 sept 337 – printemps 340 apr. J.-C. ; 23. Nummus de Constance II, 340-361 apr. J.-C. ; 24. Antoninien de Claude II, 270 apr. J.-C. ; 25. As de Marc Aurèle, décembre 173 а Juin 174 apr. J.-C. ; 26. Antoninien de Claude II, 270 apr. J.-C. ; 27. Antoninien de Claude II, 270 apr. J.-C. ; 28. Dupondius de Domitien, 90-91 apr. J.-C.

    (cl. Ch. Durand, CCJ/CNRS)

    Phase 3

    20Les deux monnaies identifiables de la phase 3 datées de 154 et 256 proviennent de l’îlot VIII (fig. 2.2, no 8 et 9).

    Phase 4

    21Les treize monnaies de Crispus, Constantin, Constance II, Constans de la phase 4 sont datées entre 321 et 348 et proviennent exclusivement de la voie E (fig. 2.2, no 10 à 14).

    Phase 5

    22Quatre monnaies proviennent de la phase 5. Seul un bronze de Commode résiduel et un bronze d’Alexandre Sévère daté de 231-235 étaient identifiables (fig. 2.3, no 16 et 17).

    Phase 6

    23Trente monnaies de la phase 6 dont 4 n’ont pu être identifiées, offrent quelques éléments résiduels : 1 bronze punique, 1 petit bronze de Marseille, 4 bronzes de Domitien, Marc-Aurèle et Commode. Les 26 autres monnaies se répartissent entre 8 antoniniens de Gallien et Claude II datés entre 259 et 270, 17 nummi de Constans, Constance II, Constantin II datés entre 337 et 361 et ½ follis de Phocas le tyran daté de 606-607 (fig. 2.3).

    24Les conditions dans lesquelles furent exécutés les sondages rendent impossible la synchronisation de la stratigraphie avec celle des fouilles de Besagne. Cependant le sondage 15 était situé à l’intérieur de l’emprise du chantier de 1987 au cours duquel trois épaves furent découvertes. Les monnaies proviennent des niveaux supérieurs correspondant à l’atterrissement du plan d’eau dans cette zone à partir de la fin du iiie siècle et pour une part d’une fosse tardive. Si les bronzes tardifs sont à leur place dans ce contexte, la présence d’une drachme et d’un petit bronze de Marseille remontant à l’époque pré-romaine dans cette zone qui resta en eau au moins jusqu’au iiie siècle suggère que ces monnaies ne sont pas résiduelles mais qu’elles avaient encore cours à cette époque.

    2.2.3. Dépôt monétaire (sous fontaine 15)

    25Ce dépôt était rassemblé dans un étui cylindrique en alliage cuivreux et scellé par le béton de tuileau du fond de la fontaine 15 sur le port (fig. 2.4 et 2.5).

    Fig. 2.4. Dépôt monétaire de la voie E, fontaine 15

    1. Aureus de Vitellius, 69 apr. J.-C. ; 2. Denier de Vitellius, 69 apr. J.-C. ; 3 а 5. Denier de Vespasien, 69-71 apr. J.-C. ; 6 et 7. Denier de Vespasien, 70-72 apr. J.-C. ; 8-9. Denier de Vespasien, 74 apr. J.-C. ; 10. Denier de Vespasien, 75 apr. J.-C. ; 11. Denier de Vespasien, 76 apr. J.-C. ; 12. Denier de Vespasien, 77-78 apr. J.-C. ; 13. Denier de Vespasien et Titus (hapax), 73 apr. J.-C. ; 14. Denier de Titus (sous le règne de Vespasien), 75-79 apr. J.-C. ; 15. Denier de Titus (notée Vespasien), 80-81 apr. J.-C. ; 16. Denier de Domitien, 81-83 apr. J.-C. ; 17. Denier de Domitien, 88-89 apr. J.-C. ; 18. Denier de Domitien, 90 apr. J.-C. ; 19-20. Denier de Domitien, 92 apr. J.-C.

    (cl. Ch. Durand, CCJ/CNRS)

    Fig. 2.5. Dépôt monétaire de la voie E, fontaine 15

    21. Denier de Domitien, 93-94 apr. J.-C. ; 22. Denier de Domitien, 95-96 apr. J.-C. ; 23. Denier de Nerva, 96 apr. J.-C. ; 24. Denier de Nerva, 97 apr. J.-C. ; 25 et 26. Denier de Trajan, 98-99 apr. J.-C.; 27. Denier de Trajan, 100 apr. J.-C. ; 28. Denier de Trajan, 100-102 apr. J.-C. ; 29 а 32. Denier de Trajan, 103-111 apr. J.-C. ; 33. Aureus de Trajan, 103-111 apr. J.-C. ; 34. Denier de Trajan, 112-114 apr. J.-C. ; 35. Denier de Trajan, 114-117 apr. J.-C. ; 36. Denier d’Hadrien, 118 apr. J.-C.

    (cl. Ch. Durand, CCJ/CNRS) 

    26Vitellius

    1. Aureus (RIC I, p. 272, no 85).

    D/ A VITELLIVS GERMAN IMP TRP. Tête de Vitellius laurée à droite.

    R/ XV VIR SACR FAC. Trépied, au-dessus un dauphin vers la droite, entre les pieds du trépied, un corbeau.

    Date : 69.

    2. Denarius (RIC I, p.273, no 105)

    D/ A VI[TELLIVS] GERM IMP AVG TRP. Tête de Vitellius lauré vers la droite.

    R/ LIBERTAS RESTITVTA. Libertas debout de face, la tête à droite, drapée, tenant de la main droite un pileus, et s’appuyant sur un bâton de la main gauche.

    27Vespasien

    3. Denarius (RIC II, p. 16, no 10)

    D/IMP CAESAR VESPASIANVS AVG. Tête laurée de Vespasien à droite (contremarque A)

    R/ COS ITER TR POT. Pax assise à gauche, tenant de la main gauche un caducée, et de la main droite une branche.

    Date : 69-71.

    4. Denarius (RIC II, p. 16, no 10)

    D/IMP CAESAR VESPASIANVS AVG. Tête laurée de Vespasien à droite.

    R/ COS ITER TR POT. Pax assise à gauche, tenant de la main gauche un caducée, et de la main droite une branche.

    Date : 69-71.

    5. Denarius (RIC II, p. 16, no 15)

    D/ IMP CAESAR VESPASIANVS A[VG]. Tête de Vespasien laurée à gauche.

    R/ IVDAEA. La Judée en deuil, assise sur le sol vers la droite, derrière elle un trophée.

    Date : 69-71.

    6. Denarius (RIC II, p. 19, no 37)

    D/ IMP [C]AES VES P AVG PM. Tête de Vespasien laurée à droite.

    R/ TRI POT. Vesta assise à gauche, tenant le simpulum de la main gauche.

    Date : 70-72.

    7. Denarius (RIC II, p. 19, no 39)

    D/ IMP CAE[S VES]P AVG PM. Tête de Vespasien laurée à droite.

    R/ TR POT II COS III PP. Pax assise vers la gauche tenant dans la main gauche un caducée et dans la main droite une palme.

    Date : 70-72.

    8. Denarius (RIC II, p. 23, no 75)

    D/IMP CAESAR VESPASIANVS AVG. Tête laurée de Vespasien à droite.

    R/ TRP COS V PON MA[X]. Caducée ailé.

    Date : 74.

    9. Denarius (RIC II, p. 24, no 84)

    D/IMP CAESAR VESP AVG. Tête laurée de Vespasien à droite.

    R/PONTIF MAXIM. Caducée ailé.

    Date : 74.

    10. Denarius (RIC II, p. 24, no 90)

    D/ IMP CAESAR VESPASIANVS AVG. Tête de Vespasien laurée e à droite.

    R/ PON M[AX] TRP COS VI. Pax assise à gauche, tenant une branche de la main droite.

    Date : 75.

    11. Denarius (RIC II, p. 25, no 98)

    D/ [IMP] CAESAR VESPASIAN[VS AVG]. Tête de Vespasien laurée à droite.

    R/ COS [VII]. Aigle la tête à droite, sur un cippe

    Date : 76.

    12. Denarius (RIC II, p. 26, no 103)

    D/ IMP CAESAR VESPASIANVS AVG. Buste lauré de Vespasien à droite.

    R/ COS VIII. Mars debout à gauche, tenant de la main gauche un trophée et de la main droite une lance.

    Date : 77-78.

    13. Denarius

    D/ T CAES IMP VESP CENS. Tête de Titus laurée à droite.

    R/ PONTIF MAXIM. Vespasien assis vers la droite, tenant un sceptre de la main droite et une branche de la main gauche.

    Date : 73 (Hapax. Vespasien est pontifex maximus en 70 ; Vespasien et Titus sont censeurs en 73).

    14. Denarius de Titus frappé sous le règne de Vespasien (RIC II,

    p. 39, no 211)

    D/ T CAESAR [IMP VESPASIANVS]. Tête de Titus lauréeà droite.

    R/ IOVIS CVSTOS. Jupiter debout vers la gauche, faisant une libation avec une patère dans la main droite et tenant un sceptre de la main gauche.

    Date : 75-79.

    28Titus

    15. Denarius (RIC II, p. 123, no 63)

    D/ DIVVS AVGVSTVS VESPASIANVS. Tête de Vespasien laurée à droite.

    R/ SC inscrit sur un bouclier supporté par deux capricornes, dessous un globe.

    Date : 80-81.

    29Domitien

    16. Denarius (RIC II, p. 158, no 40)

    D/ IMP CAES DOMITIANVS AVG PM (rétrograde). Tête laurée de Domitien à droite.

    R/ IVPPITER CONSERVATOR (rétrograde). Aigle éployé sur un foudre.

    Date : 81-83.

    17. Denarius (RIC II, p. 179, no 140)

    D/ IMP CAES DOMIT AVG GERM PM TRP VIII. Tête laurée de Domitien à droite.

    R/ IMP XIX COS XIIII CENS PPP. Minerve, debout vers la gauche, tenant une lance de la main droite.

    Date : 88-89.

    18. Denarius (RIC II, p. 171, no 150)

    D/ [IMP] CAES DOMIT AVG GERM PM TRP VIIII. Tête laurée de Domitien à droite.

    R/ IMP XXI COS XV CENS PPP. Minerve, debout vers la gauche, tenant une lance de la main droite.

    Date : 90.

    19. Denarius (RIC II, p. 173, no 166)

    D/ IMP CAES DOMIT AVG GERM PM TRP XI. Tête laurée de Domitien à droite.

    R/ IMP XXI COS XVI CENS PPP. Minerve avançant vers la droite, brandissant une javeline de la main droite et tenant un bouclier sur son bras gauche.

    Date : 92.

    20. Denarius (RIC II, p. 173, no 167a)

    D/ IMP CAES DOMIT AVG GERM PM TRP XI. Tête laurée de Domitien à droite.

    R/ IMP XXI COS XVI CENS PPP. Minerve, sur un bateau, vers la droite, brandissant une javeline de la main droite et tenant un bouclier sur son bras gauche.

    Date : 92.

    21. Denarius (RIC II, p. 174, no 178)

    D/ IMP CAES DOMIT AVG GERM PM TRP XIII. Tête laurée de Domitien à droite.

    R/ IMP XXII COS XVI CENS PPP. Minerve debout à gauche une lance dans la main droite.

    Date : 93-94.

    22. Denarius (RIC II, p. 176, no 190)

    D/ IMP CAES DOMIT AVG GERM PM TRP XV. Tête laurée de Domitien à droite.

    R/ IMP XXII COS [XVII] CENS PPP. Minerve avançant vers la droite, brandissant une javeline de la main droite et tenant un bouclier sur son bras gauche.

    Date : 95-96.

    30Nerva

    23. Denarius (RIC II, p. 223, no 7)

    D/ IMP NERVA CAES AVG PM TRP COS II PP. Tête de Nerva laurée à droite.

    R/ LIBERTAS PUBLICA. Libertas debout vers la gauche tenant le pileus de la main droite et un sceptre de la main gauche.

    Date : 96.

    24. Denarius (RIC II, p. 224, no 17)

    D/ IMP NERVA CAES AVG PM TRP COS III PP. Tête laurée de Nerva à droite.

    R/ FORTUNA PR. Fortuna assise à gauche tenant un sceptre dans la main gauche et un épi de blé dans la main droite.

    Date : 97.

    31Trajan

    25. Denarius (RIC II, p. 245, no 13)

    D/ [I]MP CAES NERVA TRAIAN AVG GERM. Tête de Trajan laurée à droite.

    R/ PONT MAX TR POT COS II. Felicitas debout de trois quart à gauche, tenant dans sa main gauche une corne d’abondance et dans sa main droite un caducée.

    Date : 98/99.

    26. Denarius (RIC II, p. 246, no 22)

    D/ IMP CAES NERVA TRAIAN AVG GERM. Tête de Trajan laurée à droite.

    R/ PONT MAX TR POT COS II. Victoire assise vers la gauche portant une palme de la main gauche et une patera de la main droite.

    Date : 98/99.

    27. Denarius (RIC II, p. 247, no 41-43)

    D/ IMP CAES NERVA TRAIAN AVG GERM. Tête de Trajan laurée à droite.

    R/ PM TRP COS III PP. Victoire assise à gauche, une palme dans la main gauche et une patère ou une couronne dans la main droite.

    Date : 100.

    28. Denarius (RIC II, p. 248, no 59)

    D/ IMP CAES NERVA TRAIAN AVG GERM. Tête de Trajan laurée à droite.

    R/ PM TRP COS IIII PP. Victoire debout à droite sur une proue (serpent), tenant une palme de la main gauche et une couronne de la main droite.

    Date : 100-102.

    29. Denarius (RIC II, p. 252, no 115)

    D/ IMP TRAIANO AVG GER DAC PM TRP. Tête de Trajan laurée à droite.

    R/ COS V PP SPQR OPTIMO PRINC. Roma debout vers la gauche, appuyé sur une lance qu’elle tient de la main gauche, et portant une victoire dans la main droite.

    Date : 103-111.

    30. Denarius (RIC II, p. 252, no 118)

    D/ IMP TRAIANO AVG GER DAC PM TRP. Tête de Trajan laurée à droite.

    R/ COS V PP SPQR OPTIMO PRINC. Aequitas debout à gauche, portant de la main droite une balance et de la main gauche une corne d’abondance.

    Date : 103-111 (Le RIC no 118 est un aureus ; il ne semble pas y avoir de denarius)

    31. Denarius (RIC II, p. 252, no 118)

    D/ IMP TRAIANO AVG GER DAC PM TRP. Tête de Trajan laurée à droite

    R/ [COS] V PP SP[QR OPTI]MO PRINC. Aequitas debout vers la gauche portant une corne d’abondance dans la main gauche et une balance dans la main droite.

    Date : 103-111 (Le RIC no 118 est un aureus)

    32. Denarius (RIC II, p. 252, no 121)

    D/ IMP TRAIANO AVG GER DAC PM TRP. Tête de Trajan laurée à droite.

    R/ [CO]S V PP SPQR OPTIMO PRINC. Felicitas debout à gauche, tenant dans sa main gauche une corne d’abondance et dans sa main droite un caducée.

    Date : 103/111

    33. Aureus (RIC II, p. 252, no 143)

    D/ IMP TRAIANO AVG GER DAC PM TRP. Buste de Trajan, lauré et drapé à gauche.

    R/ COS V PP SPQR OPTIMO PRINC. Arabia, debout vers la gauche, tenant de la main droite un rameau d’olivier et de la main gauche un ballot de baton de canelle. Devant elle un chameau marchant vers la gauche.

    Date : 103-111.

    34. Denarius (RIC II, p. 263, no 274)

    D/ IMP TRAIANO AVG GER DAC PM TR P COS V[I PP]. Buste de Trajan lauré et drapé à droite.

    R/ SPQR OP[TIMO PR]INCIPI. Felicitas, debout vers la gauche, tenant un gouvernail de la main droite et une corne d’abondance de la main gauche.

    Date : 112-114.

    35. Denarius (RIC II, p. 269, no 361)

    D/ [IMP] CAES NER TRAIAN OPTIM AVG GER DAC PARTHICO. Tête de Trajan lauré et drapé à droite.

    R/ PM TRP COS VI PP SPQR, dans le chant PROVID. La Providence debout vers la gauche, portant un sceptre de sa main gauche, son coude gauche repose sur une colonne, de sa main droite elle pointe un doigt vers un globe à ses pieds.
    Date : 114-117.

    32Hadrien

    36. Denarius (RIC II, p. 345, no 41)

    D/ [IMP] CAESAR TRAIAN HADRIANVS AVG. Tête d’Hadrien laurée à droite.

    R/ PM T[RP CO]S II ; à l’exergue FORT RED. Fortuna assise vers la gauche, tenant de la main gauche une corne d’abondance, et portant un gouvernail de la main gauche.

    Date : 118.

    2.3. Lafayette (оlots II, III et IV)

    33Sur les 70 monnaies qui proviennent des fouilles de l’ancienne école Lafayette, 67 sont en contexte mais seulement 59 d’entre elles sont identifiables : 1 potin gaulois, 5 petits bronzes de Marseille postérieurs à 49 avant notre ère, 1 bronze de la fin du ier siècle avant J.-C., 8 bronzes de la première moitié du ier siècle de notre ère (Auguste, Tibère, Caligula, Claude), 5 bronzes de la seconde moitié du ier siècle, 9 bronzes du ier siècle, 20 bronzes du iie siècle, 2 bronzes du début du iie siècle, 1 bronze du iiie siècle, 7 bronzes de la seconde moitié du iiie siècle.

    2.4. Répartition par lieux et phases des monnaies de Lafayette/Les Ferrailleurs

    34Sur les 21 monnaies de la phase 1 : 12 proviennent de l’îlot II, espaces 2, 11, 14/44, 46, 47 ; 7 de l’îlot III, espace 15, 124, 126, 129 ; 2 de l’îlot IV. Des 20 monnaies identifiables, 9 d’entre elles couvrent une période allant d’un peu avant le changement d’ère au milieu du ier siècle de notre ère, du principat d’Auguste au règne de Claude ; 6 sont datées de la seconde moitié du ier siècle, du règne de Néron à celui de Domitien. Trois petits bronzes de Marseille postérieurs à 49 avant notre ère n’indiquent pas forcément une fréquentation plus ancienne puisqu’ils peuvent être contemporains des premières monnaies d’Auguste. Deux bronzes de Trajan et d’Hadrien marquent la fin de la phase 1 (fig. 2.6, no 1 à 12).

    Fig. 2.6. Monnaies de la fouille de l’ancienne école Lafayette

    Phase 1 : 1. As d’Auguste, 11-12 apr. J.-C. ; 2. As de Domitien, 81 apr. J.-C. ; 3. As de Nоmes, Auguste, circa 20-10 av. J.-C. ; 4. As de Tibère, 22-23 apr. J.-C. ; 5. Petit bronze léger de Marseille, après 49 av. J.-C. ; 6. As de Claude, circa 50 apr. J.-C. ; 7. As de Néron ; 8. Dupondius de Vespasien, 74 apr. J.-C. ; 9. As d’Hadrien, 125-128 apr. J.-C. ; 10. Quadrans de Claude, 5 janvier au 31 Décembre 42 apr. J.-C. ; 11. As de Trajan, 101-102 apr. J.-C. ; 12. Petit bronze léger de Marseille, apr. 49 av. J.-C. ; Phase 2 : 13. As de Trajan, 103 apr. J.-C. ; 14. As d’Antonin le Pieux, 139-144 apr. J.-C.

    (cl. Ch. Durand, CCJ/CNRS) 

    35Des 11 monnaies de la phase 2, 3 proviennent de l’îlot II, espaces 3 et 2 ; 7 de la voie B ; 1 de l’îlot IV, espace 70.

    36Des 22 monnaies de la phase 3, 21 proviennent du comblement du collecteur 62 de la voie B ; 1 de l’îlot II espace 3. Il s’agit de 2 petits bronzes de Marseille et d’un potin gaulois sans doute résiduels ainsi que d’un quadrans de Domitien. Les 7 autres monnaies couvrent les règnes de Trajan à Antonin le pieux, entre 103 et 144 (fig. 2.7). Si l’on excepte 2 bronzes de Domitien résiduels et 1 antoninien de Gallien du milieu du iiie siècle intrusif, 10 monnaies couvrent une période allant de Faustine à Marc-Aurèle, entre 141 et 180 (fig. 2.7).

    37Sur les 10 monnaies de la phase 4, 3 proviennent de l’îlot II espaces 7, 25, 32 ; 2 de la voie B ; 5 de l’îlot IV espaces 63, 66, 70, 85. Ces dix monnaies couvrent une période allant de 132 à 275 de notre ère. Les 4 bronzes de Faustine, Hadrien et Marc Aurèle sont résiduels, le bronze de Trébonien, les 5 antoniniens de Gallien, Salonine, Postume et Aurélien datent de 251 à 275 (fig. 2.7 et 2.8).

    Fig. 2.7. Monnaies de la fouille de l’ancienne école Lafayette

    Phase 2 : 15. As d’Hadrien, 119 apr. J.-C. ; Phase 3 : 16. As de Domitien, 87 apr. J.-C. ; 17. Médaillon d’Hadrien ; 18. Antoninien de Gallien, 254 apr. J.-C. ;
    19. Sesterce de Marc Aurèle, été-déc. 166 apr. J.-C. ; Phase 4 : 20. Antoninien de Gallien, 257 apr. J.-C. ; 21. As de Faustine l’ancienne, 141-161 apr. J.-C. ; 22. Sesterce d’Hadrien, 132-134 apr. J.-C. ; 23. Sesterce de Marc Aurèle, 170-171 apr. J.-C. ; 24. As de Marc Aurèle, déc. 174-déc. 175 apr. J.-C. ;
    25. Antoninien de Salonine 256-258 apr. J.-C.; 26. Antoninien d’Aurélien, 270-275 apr. J.-C.

    (cl. Ch. Durand, CCJ/CNRS)

    38Les 6 monnaies de Tibère, Néron, Titus et Claude II de la phase 6 paraissent résiduelles (fig. 2.8).

    Fig. 2.8. Monnaies de la fouille de l’ancienne école Lafayette

    Phase 4 : 27. Antoninien de Postume, 260-269 apr. J.-C. ; 28. Sesterce de Trébonien, 251-253 apr. J.-C. ; Phase 6 : 29. As de Domitien sous le règne de Titus, 80-81 apr. J.-C. ; 30. As de Domitien, 90-91 apr. J.-C. ; 31. Antoninien de Claude II, 268-270 apr. J.-C. ; Phase 7 : 32. double Tournois de Louis XIII 1610-1643.

    (cl. Ch. Durand, CCJ/CNRS)

    39Douze monnaies ont été découvertes dans la fouille de la Butte des Ferrailleurs (îlot I) (fig. 2.9) dont 3 qui n’ont pas pu être identifiées et 7 sont hors contexte. Un petit bronze de Marseille provient de la phase 2. De la phase 3 proviennent un autre bronze de Marseille ainsi que 2 bronzes de Tibère et Etruscilla datant respectivement de 22-30 et 249-251. Un bronze du iie siècle vient de la phase 4 et un bronze de Marseille de la phase 5.

    Fig. 2.9. Monnaies de la fouille des Ferrailleurs

    Phase 2 : 1. Petit bronze léger de Marseille, apr. 49 av. J.-C. ; Phase 3 : 2. Petit bronze léger de Marseille, après 49 av. J.-C. ; 3. Sesterce d’Herennia Etruscilla, 249-251 apr. J.-C. ; 4. As ou Dupondius de la famille des Antonins (?) ; 5. As de Faustine divinisée, apr. 141 apr. J.-C. ; 6. As de Lucius Verus, mars 161 apr. J.-C- déc 162 apr. J.-C. ; 7. Dupondius de Marc Aurèle, 168-181 apr. J.-C. ; 8. As d’Auguste, 7 av. J.-C .; 9. As de Faustine la jeune ; Hors stratigraphie : 10. As de Faustine divinisée, après 141 apr. J.-C.

    (cl. Ch. Durand, CCJ/CNRS) 

    3. Les vanneries du port

    Magali Cullin-Mingaud

    40Deux objets en vannerie ont été mis au jour dans le comblement du port : un fond de panier en bois et une paroi plane clayonnée. Les deux objets fragmentaires ont été découverts en contexte de rebut : ils furent jetés dans l’eau du port, soit depuis un bateau, soit depuis le quai. Bien que les deux objets aient été prélevés et envoyés à un laboratoire de traitement, seul le fond de panier a été retrouvé dans les réserves du Centre archéologique du Var. Aussi, l’analyse du second reposera uniquement sur les photographies réalisées au moment de la fouille.

    3.1. Fond de panier en bois (Inv. TL 87-17, Us624)

    41Le fond de bois appartenait à une vannerie dont la clôture a presque entièrement disparu : seuls deux rangs du tressage subsistent (fig. 3.1). Le fond lui-même n’est pas entièrement conservé, mais on peut l’observer sur un peu plus de la moitié de son diamètre. Son épaisseur est de 1,4 cm : son rayon de 8,5 cm.

    Fig. 3.1. Toulon, Besagne-Dutasta. Le fond de vannerie en bois vu de profil

    (cl. Ch. Durand, CCJ /CNRS).

    42Ce fond de bois, d’essence indéterminée faute d’analyse, présente la particularité d’être obturé par un bouchon, lui aussi de bois, d’un diamètre de 1,6 cm (fig. 3.2). La corbeille était poissée, comme on peut le voir sur la face interne du fond et, sur la face externe, aux endroits où celui-ci a disparu (fig. 3.3).

    Fig. 3.2. Toulon, Besagne-Dutasta.

    Le fond de vannerie en bois vu de dessous.

    (cl. Ch. Durand, CCJ /CNRS).

    Fig. 3.3. Toulon, Besagne-Dutasta.

    Le fond de vannerie en bois vu de dessus : vestiges de poix.

    (cl. Ch. Durand, CCJ /CNRS).

    43Techniquement, la vannerie appartient au type clayonné, l’un des types dits “à montants passifs”36. Il s’agit d’un mode de tressage courant, bien connu dans l’Antiquité à la fois par les vestiges archéologiques et par l’iconographie37, qui consiste à entrelacer des brins autour d’éléments fixes, dénommés « montants », le tressage lui-même sur toute sa hauteur correspondant à la « clôture ». Ici, les montants sont piqués dans des perforations pratiquées dans le fond de bois, à 2 cm du bord. On distingue une perforation tous les centimètres environ, neuf d’entre elles étant encore visibles (fig. 3.2, à droite).

    44Le point de départ de la clôture correspond au rang le plus proche du fond. On observe d’abord un rang en diagonale vers la droite, une torche – cordon destiné à maintenir solidement en place les montants – pour laquelle des brins plus fins que ceux qui constitueront la clôture passent devant deux puis derrière un montant en faisant le tour du fond.

    45Un tressage différent, réalisé à l’aide de brins de plus gros diamètre, semble lui succéder pour réaliser la clôture. Celle-ci étant très lacunaire et dégradée, de surcroît visible sur le seul côté extérieur de la corbeille, il est malaisé d’en restituer l’apparence finale : on peut hésiter entre un clayonné cordé – deux brins entrelacés, conduits alternativement devant deux et derrière un (ou deux ?) montant(s) –, l’un ou l’autre donnant au travail un aspect horizontal régulier.

    46Les montants comme les brins de la clôture semblent être d’osier écorcé, en tout cas réalisés à partir de rameaux ligneux lisses de couleur claire. Sur le vestige analysé, le diamètre des brins de la torche est inférieur (2 mm) à ceux de la clôture (4 mm). Quant aux montants, ils sont constitués de rameaux plus épais de section circulaire. La hauteur totale de la vannerie est indéterminée, et sa forme a pu être soit cylindrique, soit évasée.

    47Ce type de corbeille est peu commun. Il est représenté par quelques autres exemplaires découverts en fouille. Relevons que, dans l’état actuel de nos connaissances, ces exemplaires proviennent tous du Midi de la France, du littoral de la Narbonnaise38. Une corbeille à fond de bois pourvue d’un bouchon de liège (fig. 3.4) a été mise au jour à la fin des années 1960 lors des fouilles de La Bourse, à Marseille, dans le bassin d’eau douce jouxtant le port antique (iie-ve siècle apr. J.-C.)39. Mieux conservés que l’exemplaire de Toulon, les restes de sa clôture font penser à une forme assez basse et évasée40 : le diamètre du fond de bois mesure environ 12 cm, celui du bouchon est de 2 cm environ. L’analyse de la clôture a montré que la vannerie était réalisée en osier (genre Saule).

    Fig. 3.4. Marseille, La Bourse.

    La corbeille а fond de bois après restauration.

    (cliché R. Boyer, CRA Draguignan).

    48Dans l’Hérault, plusieurs sites ont livré des fonds de corbeilles de ce type, obturés tantôt par un bouchon de bois, tantôt par un faisceau de baguettes d’osier41. Un exemplaire d’époque romaine, mis au rebut dans le puits PT29011 à Lattes, conservait quelques fragments de sa clôture. Les analyses ont révélé que le fond est en hêtre tandis que la clôture, évasée, est en osier sur des montants en éclisses de cornouiller. Ces montants plats, taillés en pointe fine pour être piqués dans le fond, ont dû être calés au moyen de chevilles de bois dans les perforations circulaires. Là encore, le diamètre du fond est réduit : environ 15 cm42. À Montbazin, site de La Reille, est attesté un fond identique, daté du ier siècle apr. J.-C. Deux exemplaires découverts à Poussan, site de Roumèges, dans un contexte de la première moitié du ier siècle de notre ère, ont la particularité d’être estampillés43. Leur diamètre est d’environ 14 cm. S’ajoutent à l’inventaire trois vanneries mises au jour tout récemment, en 2015, lors de la fouille d’un puits antique à L’Auribelle (Pézenas) : l’une a un fond de 15 cm de diamètre : une autre est pourvue d’une anse, élément attesté pour la première fois44. Enfin à Tourbes, site de Montferrier, on a retrouvé, également dans un puits, un fond de corbeille d’une dizaine de centimètres de diamètre, daté du ier siècle après J.-C. Celui-ci a pour originalité d’être obturé, non par une unique pièce de bois, mais par un faisceau de sept rameaux d’osier rassemblés puis taillés de manière à faire office de bouchon45.

    49Le corpus s’élève donc à ce jour à dix pièces de vannerie, dont on peut récapituler les analogies. Tous les modèles recensés ont pour traits communs d’être poissés46, montés sur un disque de bois percé en son centre et obturé par un bouchon, et d’être de petite taille puisque les diamètres des fonds relevés s’échelonnent de 10 à 17 cm. Ces vanneries paraissent avoir été de forme plus ou moins évasée : tel est le cas pour l’exemplaire de Lattes, qui présente des montants piqués en biais dans le bois, et sans doute aussi pour celui de Marseille, d’après l’examen des photographies réalisées au moment du prélèvement de la corbeille.

    50On ignore l’usage qui était réservé à ces vanneries si particulières au sein d’une production par ailleurs très diversifiée dont témoignent abondamment les sources textuelles et l’iconographie47. Pour ce type d’objet, en revanche, aucune référence antique n’est disponible. Les enquêtes menées auprès de vanniers contemporains n’ont pas livré de parallèle48, pas même parmi les vanneries traditionnelles régionales. Cependant, ces pièces devaient être dédiées à une utilisation spécifique. Aussi, puisque les éléments de comparaison dans le domaine de la vannerie font défaut, faut-il peut-être se tourner vers un autre secteur artisanal. Un récipient contemporain – mais d’origine médiévale –, tout aussi spécifique, réalisé en bois et non en vannerie, peut permettre d’avancer une hypothèse49. La structure à fond perforé des corbeilles n’est pas sans rappeler celle du petit baril de bois (le terzigno) utilisé dans la préparation de la colatura di alici de Cetara, près de Salerne. Cette sauce d’anchois dérive de l’antique garum dont on connaît bien, par les textes, les modalités de préparation : la recette de Gargilius Martialis (iiie siècle) conseille de disposer dans un conteneur poissé des couches d’herbes, d’épices, de poissons (anchois, fretin) et de sel en alternance, avant de les laisser macérer pendant 27 jours en remuant trois fois par jour. Le garum obtenu est ensuite filtré, puis versé dans des conteneurs50. La recette plus tardive (xe siècle) de l’haimation des Géoponiques (20, 46) est encore plus proche techniquement de la colatura : des entrailles de thon saupoudrées de sel sont mises à reposer dans un vase et, après deux mois au plus, le vase est percé pour laisser s’écouler le liquide51. On obtient ainsi, d’après la source, le meilleur des garum. À Cetara, les anchois, rangés en alternance avec des couches de sel dans le terzigno recouvert par un disque de bois sur lequel sont posés des poids, finissent par produire un liquide qui va être recueilli dans un vase après avoir percé avec une vrille le fond du tonnelet52.

    51Le rapprochement de ces pratiques avec la typologie des vanneries étudiées peut être étayé par un faisceau de constats : 1/ Les paniers sont imperméabilisés par de la poix. Or, le poissage des récipients utilisés dans la fabrication de sauces de poissons est attesté à la fois par les textes antiques et par l’archéologie (amphores poissées) : 2/ Leur fond de bois est percé et obturé par un bouchon. Or, le perçage du récipient ayant contenu la macération de poisson et de sel est attesté par les Géoponiques et par l’archéologie, avec la découverte d’amphores gauloises à la base percée de trous53. On peut dès lors imaginer qu’enlever le bouchon permettait au liquide contenu dans la corbeille de s’écouler, et peut-être même envisager la réutilisation du récipient par le remplacement de son bouchon. 3/ La taille réduite de ces paniers répond – toutes proportions gardées puisque les paniers sont encore plus petits – à celle du terzigno de Cetara : récipient destiné à élaborer en petite quantité une production prisée, quelle que fût sa nature. 4/ La clôture des récipients est réalisée à l’aide d’un matériau végétal ligneux (osier ou autre espèce) et solidement tressée à brins serrés, ce qui en fait des récipients rigides et résistants, aptes à supporter un poids, à l’image du tonnelet italien. 5/ Les corbeilles, enfin, sont recensées – du moins d’après les connaissances actuelles – uniquement dans le Sud de la Gaule, dans des sites maritimes ou des installations proches du littoral. Partant, si l’on envisage une particularité propre au littoral, cette donnée peut constituer un argument supplémentaire en faveur de la macération de poissons.

    52Il est bien évident que cette hypothèse n’est pas exclusive. On sait qu’à un type de vannerie donné ne correspondait pas un usage unique. Mais ces indicateurs me semblent suggérer à tout le moins un emploi dans lequel le fond muni du bouchon permettait à un liquide, éventuellement issu d’une macération, de s’écouler, et ce d’autant plus que les parois des récipients sont toujours imperméables54. Finalement, seules des analyses des résidus conservés dans la poix au fond ou sur la paroi de ces vanneries pourront aller dans le sens de ces conjectures ou donner une tout autre direction à ces réflexions.

    3.2. Vannerie plane (Us611)

    53La pièce de vannerie fragmentaire (130 × 90 cm environ) est apparue lors des fouilles, posée à plat dans la vase de comblement du port (fig. 3.5). Prélevée par les fouilleurs, elle a malheureusement été perdue depuis. Les investigations dans le dépôt et dans les archives du CAV de Toulon n’ont pas permis d’en retracer la localisation. L’analyse en sera donc faite d’après photographies.

    Fig. 3.5. Toulon, Besagne-Dutasta.

    Les fragments de vannerie au moment de leur découverte.

    (cliché CAV Toulon, J.-P. Brun, M. Pasqualini).

    54La documentation donne à voir quatre fragments, dont trois assez grands, de vannerie clayonnée plane. Étant donné leur alignement, ils composaient vraisemblablement un objet unique d’assez grande taille, brisé par la pression de la terre. Les brins plutôt fins, d’un matériau ligneux de type osier écorcé (d’après la couleur vive), sont entrelacés sur des lames de bois d’environ 5 cm de largeur utilisées comme montants, dénudées et particulièrement visibles sur un des fragments (l’épaisseur de l’ensemble, d’après les fouilleurs, était d’environ 1 cm). La clôture, chaque brin passant alternativement devant une lamelle, puis derrière la suivante, a une apparence très régulière (type clayonné tissé55).

    55De par son mode de tressage fort courant, en plein – c’est-à-dire sans aucun jour ménagé entre les brins ou les montants –, aux brins bien serrés autour de lattes de bois, cette vannerie constituait certainement tout ou partie d’un objet utilitaire rigide, robuste et résistant. Sa forme rectiligne et plane n’est pas sans rappeler une paroi de coffre de chariot, à l’instar de celui qui figure sur un bas-relief du Musée archéologique de Dijon (fig. 3.6). Le vestige pourrait également correspondre à une simple cloison ou être l’un des côtés d’une caisse ou d’un coffre. À titre de comparaison, l’empreinte d’un grand récipient rustique de forme rectangulaire a été découverte dans la villa B d’Oplontis : son moulage permet de reconstituer une caisse de 78 × 62 cm, haute de 40 cm, qui présente des analogies avec la pièce de Toulon au niveau de sa clôture : elle est réalisée selon la même technique de tressage, à l’aide de brins fins entrelacés sur des lames de bois56. Enfin, on peut signaler comme parallèle la mise au jour à Marseille, dans les fouilles de la Bourse, d’un objet plan de vannerie clayonnée de forme sensiblement carrée, encore pourvu, sur trois de ses côtés, de sa bordure. D’après l’examen des photographies, les montants ne sont pas ici des lames de bois mais de fins rameaux ligneux. Là encore, il pourrait s’agir d’un couvercle, d’un fond ou d’une paroi latérale de coffre57.

    Fig. 3.6. Bas-relief figurant une caisse de chariot en osier.

    Dijon, Musée archéologique. (cliché M. Cullin-Mingaud).

    4. Les intailles

    Michel Pasqualini

    56Deux intailles ont été découvertes hors stratigraphie. La première provient du quartier d’habitation de la Butte des Ferrailleurs, la seconde de celui de Lafayette (fig. 4.1 et 4.2). Une est décorée d’une fourmi, l’autre d’un aigle, toutes deux sont gravées avec des rondes, demi-rondes et scies, dans un « style classique modelé » daté des ier/iie siècle de notre ère58. La fourmi orne la face supérieure d’une pierre de forme tronconique légèrement ovalisée (L. 10 mm), l’aigle la face très nettement bombée d’une pierre ovale (L. 15 mm)59. Le matériau utilisé est l’agate rayée ou rubanée ou encore de la sardonyx surtout employée à l’époque républicaine. La tranche de la pierre tronconique présente deux couches rouge foncé séparées par un filet blanc, la pierre bombée est de même nature mais la couche gravée rouge tire nettement sur l’orangé lui donnant un aspect lumineux, sans doute parce qu’elle est amincie sur le pourtour du fait de sa forme. Pour ce qui est des décors, la fourmi tenant un grain de céréale est rarement attestée mais l’aigle est un motif classique, celui décorant l’intaille de Toulon regardant à droite, bec fermé, ailes à demi déployées, serres posées sur des rameaux (?)60.

    Fig. 4.1. Intaille avec représentation de fourmi

    (cl. Ch. Durand, CCJ/CNRS).

    Fig. 4.2. Intaille avec représentation d’aigle

    (cl. Ch. Durand, CCJ/CNRS).

    57La fourmi, bien que stylisée, est représentée en respectant globalement la morphologie de l’insecte. Cette relative précision de la gravure rend curieuse l’excroissance de la tête que l’on constate, qui n’est en fait qu’un grain de céréale qu’elle tient dans ses mandibules61. Cet insecte de la famille des hyménoptères (guêpes, abeilles…) est mentionné dans la littérature romaine et peut symboliser la prospérité : concordia parvae res crescunt, discordia maximae dilabuntur…, cela expliquerait l’association de ce minuscule insecte avec un grain de céréale62. Comme l’abeille est le symbole de diligence et ténacité, associée à la figure de la déesse Cérès, la fourmi est signe de fertilité et richesse et tient souvent un grain de blé dans ses mandibules63.

    58L’aigle symbole de puissance n’est pas associé ici au « foudre » des légions romaines. Ce n’est donc pas celui de l’armée, ni sans doute celui du pouvoir impérial, mais plutôt le symbole d’une autorité apportée par la prospérité romaine. Il semblerait donc que les représentations ornant ces intailles renvoient à l’univers des négociants, forcément très présents dans ce port de commerce.

    5. La céramique

    5.1. Les céramiques fines et communes

    Michel Pasqualini et Jean-Pierre Brun

    59La vaisselle céramique commune, fine et les lampes représentent la majorité du mobilier. Si les dépotoirs portuaires de Besagne ont livré des céramiques souvent complètes et dans un bon état de conservation, celles livrées par les fouilles de l’ancienne école Lafayette, le plus souvent issues de remblais, étaient fragmentées, souvent mal conservées. Cela nous a conduit à privilégier, dans les céramiques découvertes dans les fouilles de l’ancienne école Lafayette, contrairement à celles découvertes à Besagne, la présentation des formes de communes les plus complètes mais peu nombreuses. En revanche nous avons développé la présentation de certains types de céramiques fines dont la quantité et la variété sont remarquables ainsi que les lampes à huile.

    60Nous n’avons pas cherché dans le cadre de cette étude à développer les comparaisons avec les contextes régionaux ou extrarégionaux. Pour cela le lecteur devra se référer aux travaux récents sur la typologie et les contextes marseillais64, arlésiens65, du Languedoc66, de Lyonnaise67, de Provence et d’Italie68. Pour ce qui concerne les culinaires africaines, la typologie de J.-W. Hayes tient toujours lieu de référence typologique, complétée par celles de « l’Atlante delle forme ceramiche »69. Mais ce sont les travaux de Michel Bonifay qui nous apportent une vision complète, claire et précise sur les différentes productions et leur chronologie70.

    61Les céramiques fines se répartissent entre sigillée italique, Sud-gauloise, africaine claire A, claire C, L(ate) R(oman) C, claire D, claire B de la vallée du Rhône, D(érivée) S(igillée) P(aléochrétienne), sigillée luisante, corinthienne à relief, plombifère, rouge pompéien, paroi fine, lampe. Les céramiques communes se répartissent entre commune à pâte claire, commune à pâte brune dont celles de Méditerranée orientale, d’Italie, d’Aix-Marseille et de Marseille Sainte-Barbe, pâte grise kaolinitique de Vaison ou du Verdon (pâte grise à blanche), commune africaine, commune culinaire modelée pour l’essentiel varoise, commune grise et brune tardive.

    La céramique fine

    62La chronologie des fouilles a pour conséquence une présence peu marquée des productions les plus anciennes comme les sigillées italiques. Les céramiques sigillées sud-gauloises, essentiellement originaires des ateliers rutènes, sont en revanche présentes en assez grand nombre dans les fouilles de Toulon, notamment dans les dépotoirs portuaires. Peu de contextes archéologiques régionaux, hormis les ports, offre une telle quantité d’objets de ce type. On ne peut expliquer cela que par le fait que ces productions étaient acheminées par bateau jusqu’à Toulon où elles répondaient à la demande de l’agglomération et de son arrière-pays, le port d’embarquement des sigillées gauloises étant Narbonne comme le montrent les recherches récentes71. Sans en détailler l’étude, nous leur avons appliqué la périodisation classique et utilisé les typologies des formes et des décors en usage72, ainsi que les inventaires de timbres73.

    La céramique commune

    63Les productions à pâte claire sont pour l’essentiel des formes fermées regroupant de la vaisselle de service (cruches…) et dans une moindre mesure de préparation (mortiers …) ou encore de stockage (urnes, pots…). Produite en abondance localement jusqu’à la fin du iiie s., elle est très proche d’aspect des nombreuses amphores Gauloise 4 découvertes dans les mêmes niveaux. En marge des productions locales on trouve aussi quelques vases provenant des ateliers lyonnais, dont des mortiers74.

    64Les productions naguère dites « de Vaison » ou kaolinithiques du Verdon, postérieures au 1er quart du iie siècle et comprenant essentiellement de la vaisselle de service et de préparation, sont très mal représentées à l’est de Marseille75.

    65L’origine des pâtes brunes, peu nombreuses, n’est pas toujours évidente, mais une partie d’entre elles provient dès le ier siècle de Campanie, mais aussi du Latium, de la côte adriatique ou encore de Pantelleria et de Sicile. Après le iiie siècle, ces céramiques sont associées aux productions égéennes et levantines. Essentiellement culinaires, en nombre limité, ces productions sont une constante des contextes portuaires76.

    66Les brunes d’Aix-Marseille et urnes carénées, type Marseille Sainte-Barbe, semblent en lien avec les productions lyonnaises des ier et iie siècles de notre ère, au moins typologiquement. Leur présence est anecdotique à Toulon77.

    67Les culinaires africaines ne s’imposent vraiment qu’après le début du iie siècle et n’effaceront jamais totalement les culinaires locales qui ressurgissent en force dès que le flux des importations faiblit après la phase 4. La forme emblématique est la marmite Hayes 197 et son couvercle Hayes 19678.

    68La culinaire modelée de la Provence orientale littorale est une production emblématique qui trouve son origine dans la tradition potière indigène, même si le répertoire des formes a largement évolué depuis la fin du ier siècle avant notre ère. Le mode de fabrication de ces vases modelés dans une argile calcaire, non réfractaire, se caractérise par une pâte sous-cuite et un amincissement extrême des parois pour résister aux chocs thermiques. Leur fond plat interdit toutefois une exposition directe au feu, contrairement aux culinaires italiques, de Méditerranée orientale et d’Afrique du Nord, fabriquées avec une argile non calcaire, bien cuite et munies d’un fond bombé79.

    69Les pâtes grises et brunes tardives comme la brune liguro-provençale de concert avec les DSP et les importations africaines sont les signes les plus perceptibles des périodes les plus basses. À Toulon les pâtes brunes, notamment les liguro-provençales, sont les mieux diffusées, malgré les sites de production de pâtes grises découverts dans l’arrière-pays varois80.

    5.2. Analyse quantitative

    5.2.1. Besagne

    70Les céramiques forment un ensemble de 3 431 individus répartis entre les phases 2 et 6 (tab. 5.1 et 5.2). Les céramiques fines représentent 1 954 individus (fig. 5.1 à 5.8) et les céramiques communes 1 477 individus (fig. 5.9 à 5.20).

    Tab. 5.1. Répartition des céramiques fines et communes (en NMI) découvertes dans les fouilles de Besagne.

    Tab. 5.2. Répartition des céramiques commune (en NMI) découvertes dans les fouilles de Besagne.

    71Les îlots VIII et VII représentent seulement 440 individus, en revanche la voie E et le port représentent respectivement 872 et 2 119 individus. Le déséquilibre qui en ressort s’explique par la nature des dépôts et la raison de leur constitution. Dans l’îlot VIII, le mobilier se concentre dans les phases 5 et 6 de réoccupation et d’abandon avec constitution des dépotoirs concentrés dans des fosses de spoliation ou autres. L’îlot VII livre peu de mobilier car il a été insuffisamment exploré. De la voie E, ce sont les réoccupations, destructions tardives des phases 4, 5 et 6, qui livrent l’essentiel du mobilier. Dans le port, les niveaux d’utilisation des phases 2 et 3 fournissent le plus de matériel. Celui, abondant, des niveaux de la phase 6 correspond à l’atterrissement complet du plan d’eau avec des épandages de mobilier qui comportent beaucoup de céramiques résiduelles.

    Fig. 5.1. Sigillées italiques et gauloises de Besagne

    phase 2 : 1. Plat Drag.18a en sigillée tardo-italique. Timbre L. RASINI PISANI dans un croissant ; 2. Plat Drag.18a de la Graufesenque ; 3 а 6. Coupe Drag.35/36 de la Graufesenque

    (Dessin et DAO M. Pasqualini).

    Fig. 5.2. Sigillées sud-gauloises de Besagne

    phase 2 : 7 а 13. Bols Drag. 37 de la Graufesenque

    (Dessin et DAO M. Pasqualini).

    Fig. 5.3. Sigillées sud-gauloises de Besagne

    phase 2 : 14 et 15. Gobelets Knorr 78 de la Graufesenque ; 16. Grand gobelet décoré d’écailles de pins, de la Graufesenque ; Phase 3 : 17. mortier Ritt.12 de la Graufesenque ; 18. Plat Drag. 18b de la Graufesenque. Timbre OF MAT sur le fond (Maternus I : vers 45-65 ou Maternus II : vers 85-115 apr. J.-C., Genin 2007, no 268, 266 ; Hartley, Dickinson 2010-2016, p. 11-12) ; 19 et 20. Coupes Drag.33a2 de la Graufesenque. Timbre illisible sur le fond ; 21. Coupe Drag.27c de la Graufesenque. Timbre illisible sur le fond ; 22 et 23. Bols Drag. 37 de Banassac

    (Dessin et DAO M. Pasqualini).

    Fig. 5.4. Sigillées sud-gauloises de Besagne

    phase 3 : 24. Bol Drag. 37 de Banassac ; 25 а 29. Bols Drag. 37 de la Graufesenque

    (Dessin et DAO M. Pasqualini).

    Fig. 5.5. Sigillées sud-gauloises de Besagne

    phase 3. 30. Bol Drag. 37 de la Graufesenque. Timbre Biragilius dans le décor (85-110 de notre ère : Hartley, Dickinson 2008-2012, Vol.2, 78-79), graffite « AXA » post-cuisson sous le fond ; 31 а 33. Bols Drag. 37 de la Graufesenque. Timbre du no 31 illisible, timbre du no 32 et 33 : rétrograde, probablement Pas(sienus) (Hartley, Dickinson 2011-2017, 11-12) ; 34. Gobelet Knorr 78 de la Graufesenque

    (Dessin et DAO M. Pasqualini).

    Fig. 5.6. Sigillées sud-gauloises de Besagne

    phase 4 : 35 а 39. Plats Drag. 18b de la Graufesenque. Timbre FIRMO sur le fond du no 35 (Genin 2007, no 177, 264 ; Hartley, Dickinson 2009-2014, 55-57), illisible sur les no 36 а 38. Timbre OFRONTINUS sur le fond du no 39 (Genin 2007, no 184, 264) ; 40. fond de grand plat de la Graufesenque, timbre OF PASSI(ENUS) sur le fond (Genin 2007, no 306, 266); 41 et 42. Coupes Drag. 27b de la Graufesenque. Timbre illisible sur le no 41. Timbre CALUS sur le fond du no 42 (Genin 2007 no 83, 262 et no 83.8, 530 ; Hartley, Dickinson 2008-2012, 173-174) ; 43. Coupe Drag. 27c de la Graufesenque. Timbre illisible sur le fond ; 44. Coupe Drag.35/36, trois incisions gravées sur le bord ; 45. Bol Dr.29; 46 а 48. Bols Drag. 37 de la Graufesenque

    (Dessin et DAO M. Pasqualini).

    Fig. 5.7. Sigillées sud-gauloises de Besagne

    phase 6 : 49 et 50. Bols Drag. 37 de la Graufesenque ; 51. Bol Drag. 37 de Banassac.

    Fig. 5.8. Graffites post-cuisson sur sigillées sud-gauloises de Besagne

    1. P.TITI.AEVI (phase 2, forme Drag. 37, sous le bord) ; 2. VOBIA (phase 3, forme Drag. 36, sur la panse) ; 3. AEVIA (phase 3, forme Drag. 37, sous le bord) ; 4. TYXH (phase 3, forme Drag. 37, sous le bord) ; 5. TROPHIM (phase 3, forme indéterminée, sur la panse) ; 6. aφroδ (phase 3, forme Drag. 37, sous le bord)

    (Dessin et DAO M. Pasqualini).

    Fig. 5.9. Céramiques communes de Besagne

    phase 2 : 1 et 2. Coupes en commune claire engobée, forme Pasqualini 01.01.040 ; 3 а 6. Mortiers а bandeau de la vallée du Rhône et de Savoie, forme Pasqualini 01.02.020 ; 7. Coupe а pied en commune claire, forme Pasqualini 01.03. 10 ; 8. Cruche en commune claire, forme Pasqualini 01.03.011 ; 9. Plat creux en commune claire, forme Pasqualini 01.03.020

    (Dessin et DAO M. Pasqualini).

    Fig. 5.10. Céramiques communes de Besagne

    phase 2 : 10 а 12. Cruches en commune claire, forme Pasqualini 02.01.013 ; 13 et 14. Cruches en commune claire, forme Pasqualini 02.03.011 ; 15. Cruche en commune de la vallée du Rhône, forme Pasqualini 02.00.010 ; 16. Gourde d’origine indéterminée, forme Pasqualini 02.00.030

    (Dessin et DAO M. Pasqualini).

    Fig. 5.11. Céramiques communes de Besagne

    phase 2 : 17. Urne modelée en céramique commune réductrice de la vallée du Rhône (Long, Piton, Djaoui 2009, 578, fig. 9, 24) ; 18. Commune grise а vernis noir de la vallée du Rhône ; 19. Plat en céramique commune italique, forme Bats 6c ; 20. Couvercle en céramique commune italique ? ; 21 а 23. Couvercles en céramique commune italique, forme Bats 7c ; 24. Mortier, forme Hartley 2

    (Dessin et DAO M. Pasqualini).

    Fig. 5.12. Céramiques communes de Besagne

    phase 2 : 25. Marmite en culinaire africaine, forme Hayes 197 ; 26. Mortier africain ? ; 27 et 28. Marmites en culinaire africaine, forme Hayes 19/194 ; 29 et 30. Amphorisques d’Afrique du Nord ; phase 3 : 30. Bol en commune claire, forme Pasqualini 01.01.081 ; 31. Mortier en commune claire, forme Pasqualini 01.02.010 ; 32 et 33. Mortiers en commune claire, forme Pasqualini 01.02.020

    (Dessin et DAO M. Pasqualini).

    Fig. 5.13. Céramiques communes claires de Besagne

    phase 3 : 34. Coupe а pied, forme Pasqualini 01.03.011 ; 35 et 36. Plats, forme Pasqualini 01.03.020 ; 37 et 38. Bassins ovales, forme Pasqualini 01.04.010

    (Dessin et DAO M. Pasqualini).

    Fig. 5.14. Céramiques communes claires de Besagne

    phase 3 : 39 а 41. Cruches, forme Pasqualini 02.02.010 (la no 41 porte un graffite post-cuisson [-]INI ; 42 а 44. Cruches, forme Pasqualini 02.01.013 ; 45. Cruche grise engobée noire de Fréjus ?

    (Dessin et DAO M. Pasqualini)

    Fig. 5.15. Céramiques communes de Besagne

    phase 3 : 46. Vase а conserve, forme Pasqualini 02.03.022, avec graffite sur l’épaulement ; 47. Urne modelée en commune réductrice de la vallée du Rhône, décor de bandes lissées ; 48. Amphorette en commune de la vallée du Rhône (Liou, Morel 1977 ; Leblanc 2007, 127, fig. 90 no 7, 156 fig. 121 ; Long, Picard 2009, 280, 283 no 2A) ; Céramiques communes orientales : 49 et 50. Petit pot cannelé gris en céramique levantine (Pellegrino 2009, 270, fig. 17 no 1 а 8) ; 51 а 55. Pots а une anse en paroi fine de Méditerranée orientale, forme Ricci 1985, 1/122, tav. XXXVI (= Marabini LXVIII) ; 56. Poêle de production égéenne, forme Di Giovanni 2172a (Hayes 2000, 292, fig. 18, 4 ; Pasqualini 2009c, 296, fig. 11 no 76) ; 57 et 58. Marmites de production égéenne (Bonifay, Carre, Rigoir 1998, 295-299, fig. 258 no 18 а 22)

    (Dessin et DAO M. Pasqualini).

    Fig. 5.16. Céramiques communes italiques de Besagne

    phase 3 : 59. Couvercle, forme Bats 7c ; 60. Marmite, forme Bats 3 ; 61 et 62. Mortiers, forme Hartley 2 ; 63. Urne а fond bombé en céramique modelée de Pantelleria

    (Dessin et DAO M. Pasqualini).

    Fig. 5.17. Céramiques communes africaines de Besagne

    phase 3 : 64. Mortier de production africaine ? ; 65 а 69. Couvercles Hayes 196 ; 70. plat Hayes 26 ; 71 а 74. Amphorisques

    (Dessin et DAO M. Pasqualini).

    Fig. 5.18. Céramiques communes africaines de Besagne

    phase 3 : 75 а 78. Plats Hayes 23a et b ; 79. Faitout Hayes 183 ; 80 а 83. Marmites Hayes 197

    (Dessin et DAO M. Pasqualini).

    Fig. 5.19. Céramiques communes claires de Besagne

    phase 4 : 84. Entonnoir, forme Pasqualini 01.05.010 91 ; 85. Cruche, forme Pasqualini 02.01.010 ; 86. Cruche, forme Pasqualini 02.01.012 ; 87. Cruche, forme Pasqualini 02.01.013 ; 88 et 89. Pichets, forme Pasqualini 02.02.010 ; 90. Vase а conserve, forme Pasqualini 02.03.020 ; 91. Vase а conserve, forme Pasqualini 02.03.022

    (Dessin et DAO M. Pasqualini).

    Fig. 5.20. Céramiques communes de Besagne

    phase 4 : 92. Pot poissé а fond large (Long, Piton, Djaoui 2009, 597-603, fig. 27, 135) ; 93. Coupe en commune de la vallée du Rhône, forme Raynaud B2 ; 94. Mortier en commune italique, forme Hartley 1973 type 2 ; 95 et 96. Bols en communes grise kaolinithique tardive, forme Pelletier B1 et B2 ; 97. Marmite égéenne avec anneaux de suspension ; 98. Pot cannelé gris en céramique levantine (C.A.T.H.M.A. 1986, 1991 ; Pellegrino 2009, 270, fig. 17 no 9) ; 99. Mortier en commune africaine, forme Bonifay 13 ; 100. Coupe Rigoir 52 en Dérivée de Sigillée Paléochrétienne grise

    (Dessin et DAO M. Pasqualini).

    5.2.2. Lafayette

    72L’étude des céramiques des fouilles de l’ancienne école Lafayette porte sur 7 631 fragments correspondants à 1 862 individus (tab. 5.3 à 5.5). Les céramiques fines représentent 2 734 fragments pour 819 individus (fig. 5.21 à 5.26), les communes 4 897 fragments pour 1043 individus (fig. 5.27 à 5.30).

    Tab. 5.3. Répartition des céramiques fines et communes (en NMI) découvertes dans les fouilles de Lafayette.

    Tab. 5.4. Répartition des céramiques sigillées sud-gauloises (en NMI) découvertes dans les fouilles de Lafayette.

    Tab. 5.5. Répartition des céramiques commune (en NMI) découvertes dans les fouilles de Lafayette.

    Fig. 5.21. Sigillées sud-gauloises de la Graufesenque découvertes а Lafayette

    phase 1 : 1 et 2. Forme Drag. 24/25 ; 3. Forme Drag. 27, timbre illisible sur le fond ; 4 et 5. Forme Drag. 35 ; 6 а 8. Forme Drag. 36 ; 9 et 10. Forme Hermet 24 ; 11. Forme Dech. 67 ; 12. Forme Drag. 29, timbre rétrograde sur le fond (O)F CREST (Genin 2007, no 143.11, 198 ; Hartley, Dickinson 2008-2013, p. 175-189) ; 13. Forme Drag. 11a

    (Dessin et DAO M. Pasqualini).

    Fig. 5.22. Sigillées sud-gauloises de la Graufesenque découvertes а Lafayette

    phase 1 : 14 а 20. Bols de forme Drag. 37

    (Dessin et DAO M. Pasqualini).

    Fig. 5.23. Timbres sur sigillées découvertes а Lafayette

    phase 1 : 21. Timbre S(extius) M(urius) P( ) sur sigillée italique (Oxé, Comfort, Kenrick, no 1213, 10) ; 22 а 27. Timbres sur sigillées de la Graufesenque ; 28. Timbre O(F)IC.MAT(?) sur sigillée de la Graufesenque (Genin 2007, no 145.4) ; 29. Timbre (C)RESTI sur sigillée de la Graufesenque (Genin 2008, no 143.4 ; Hartley, Dickinson 2008-2013, 175-189)

    (Dessin et DAO M. Pasqualini).

    Fig. 5.24. Sigillées découvertes а Lafayette

    phase 2 : 30. Sigillée italique, forme Conspectus 7 ou 8 ?. Timbre L. NON. FL (Oxé, Comfort 1968, 1287, 10) ; 31. Sigillée hispanique ?, forme Drag. 37 ; Sigillées de la Graufesenque : 32. Forme Hermet 23 ; 33. Forme Dr. 4/22 ; 34. Forme Drag. 24/25 ; 35. Forme Drag.27 ; 36 а 38. Forme Drag. 33 ; 39 et 40. Forme Drag. 35 ; 41. Forme Drag. 36 ; 42. Forme Drag. 37

    (Dessin et DAO M. Pasqualini).

    Fig. 5.25. Sigillées de la Graufesenque découvertes а Lafayette

    phase 2 : 43 а 45. Forme Drag. 37 ; 46 et 47. Timbres non identifiés ; phase 3 : 48. Forme Drag. 37 ; 49. Timbre OF VIRILI (Genin 2007, no 445.6 ; Hartley, Dickinson 2012-2019, 270-277) ; phase 4 : 50. Forme Drag.18/31 ; 51 а 53. Forme Drag. 33

    (Dessin et DAO M. Pasqualini).

    Fig. 5.26. Sigillées de la Graufesenque découvertes а Lafayette

    phase 4 : 54 et 55. Forme Drag. 37 ; Phase 5 : 56 а 58. Forme Drag. 27. Timbre sur le fond du no 58) ; 59. Forme Drag. 35 ; 60. Forme Drag. 37 ; Phase 6 : 61. Sigillée tardo-italique ; 62 et 63. Forme Drag. 33

    (Dessin et DAO M. Pasqualini).

    Fig. 5.27. Céramiques communes de Lafayette

    phase 2 : 1. Timbre double sur bord de mortier italique Hartley 1973 type 2, VELOX D.F./Q(UINTUS) OPP(IUS) ANT(ONINUS) ; 2. Urne modelée carénée en commune réductrice de la vallée du Rhône (Moliner 2003 ; Long, Piton, Djaoui 2009, 578, fig. 9, 24 ; Batigne-Vallet 2012) ; 3 et 4. Marmites en céramique commune italique, forme Bats 3 ; 5. Poêle en céramique culinaire égéenne (Di Giovanni 1996 forme 2172a ; Hayes 2000, 292, fig. 18, 4 ; Pasqualini 2009c, 296, fig. 11 no 76) ; 6 а 8. Marmites en céramique culinaire africaine, forme Hayes 197 ; Phase 3 : 9 et 10. Coupes а pied en céramique commune claire, forme Pasqualini 01.03.010

    (Dessin et DAO M. Pasqualini).

    Fig. 5.28. Céramiques communes de Lafayette

    phase 3 : 11 et 12. Cruches en céramique commune claire, forme Pasqualini 02.01.010 ; 13. Cruche en céramique commune claire, forme Pasqualini 02.02.010 ; 14. Amphorette а deux anses en céramique commune claire ; 15 et 16. Fragments de moules « bivalve » (postérieur d’un cheval, Excoffon, Lemoine 2008) ; 17. Mortier italique, forme Hartley 2

    (Dessin et DAO M. Pasqualini).

    Fig. 5.29. Céramiques communes de Lafayette

    phase 3 : 18. Cruche а bec pincé de production égéenne ; 19. Paroi fine а une anse de Méditerranée orientale ou de l’Adriatique, forme Marabini 1973 LXVIII ; Ricci 1985 1/122, tav.XXXVI ; 20. Petit pot cannelé а pâte gris foncé, de production levantine (Pellegrino 2009, 270, fig. 17 no 1 а 8) ; 21. Pot cannelé gris а deux anses, de production levantine ; 22. Plat en céramique culinaire africaine, forme Hayes 23B ; 23. Couvercle en céramique culinaire africaine, forme Hayes 196 ; 24. Marmite en céramique culinaire africaine, forme Hayes 197 ; 25. Amphorisque

    (Dessin et DAO M. Pasqualini).

    Fig. 5.30. Céramiques communes de Lafayette

    phase 4 : 26. Cruche а une anse en céramique commune de la vallée du Rhône, engobe orangé ; 27. Inscription gravée avant cuisson sur le bord d’un bassin ovale en céramique commune, Siminus (Fecit ?) ; 28. Graffite en grec gravé sous le fond d’une céramique commune grise kaolinithique, AXIɅɅΕC ; 29. Marmite en céramique culinaire africaine, forme Hayes 184 ; phase 6 : 30. Marmite en céramique culinaire africaine, forme Hayes 183

    (Dessin et DAO M. Pasqualini).

    Phase 1

    73Le début de la phase est illustré par des sigillées italiques de forme Conspectus 4.6 et 31.2, d’une chronologie comprise entre la période augustéenne et la période Claudienne ; 2 individus de sigillée orientale A, dont une forme Atlante 45. Des 177 individus de sigillée sud-gauloise, produits pour l’essentiel dans les ateliers de La Graufesenque, la chronologie moyenne la plus haute, notamment avec les formes Drag. 11, 24/25 et 29, se situe vers les années 40 de notre ère, et la plus basse entre les années 60 et la fin du ier siècle de notre ère avec les Drag. 37 et les 33.

    Phase 2

    74Des 142 individus de sigillée sud-gauloise identifiés, la majorité est produite à la Graufesenque et pour une petite partie dans les ateliers de Banassac.

    Phase 3

    75On recense 1 coupe résiduelle de forme Conspectus 8.1 en sigillée italique. Les sigillées sud-gauloises, moins nombreuses que dans les phases précédentes, sont dominées par les formes Drag. 35/36 et 37, un ensemble que l’on placerait volontiers au-delà du ier siècle. Il est difficile de considérer l’ensemble des sigillées de cette phase comme résiduelles, même si la fouille indique une chronologie au début du iiie siècle. On en conclue qu’une part de cette vaisselle très solide a dû rester longtemps en usage et les ateliers du Sud de la Gaule ont encore produit dans la seconde moitié du iie siècle.

    Phase 4

    76Les mêmes remarques s’imposent que pour la phase précédente avec toutefois une présence plus marquée des formes Drag. 27 et 33, dont des variantes sont encore produites vers 120 et 160 de notre ère.

    Phase 6

    77Au lot de sigillée sud-gauloise s’ajoute 1 bol à décor en relief en sigillée italique tardive. Néanmoins, dans ce contexte du vie siècle, elles ne peuvent être que résiduelles. Il doit s’agir de vases qui ont été extraits des couches anciennes lors du creusement des fosses qui caractérisent cette phase.

    5.3. Interprétation

    Michel Pasqualini et Jean-Pierre Brun

    78L’origine des céramiques fines se présente de façon très classique avec une majorité de sigillées de Gaule du sud, si l’on excepte les quelques exemples provenant d’Italie et d’Espagne, dépassées graduellement par les importations africaines à partir du milieu du iie siècle et l’apparition des productions de la vallée du Rhône (Claire B, DSP, Luisante, métallescente). La vaisselle commune de table et de cuisine est dominée par les productions provençales à pâte claire et les modelées varoises au moins jusqu’à la fin du iiie siècle. On identifie toutefois aux marges des origines liées à la fonction portuaire de Toulon comme les mortiers produits à Vienne dans le Rhône et les céramiques culinaires originaires d’Italie et de Méditerranée orientale. Dans cet ensemble, les importations africaines constituent un phénomène remarquable. Elles ne cessent de croître jusqu’à la fin de l’Antiquité, jusqu’à éclipser momentanément les productions locales à partir du iiie siècle, leur diffusion se construisant autour de celle des amphores ayant la même origine et entrainant dans leur sillage les sigillées et culinaires africaines depuis la fin du ier siècle.

    79Les sigillées sud-gauloises restent d’un bout à l’autre les plus nombreuses, notamment dans les phases 2 et 3. Les céramiques communes parmi lesquelles se trouvent une majorité de productions locales à pâte claire équilibrent à peine les céramiques fines et encore faut-il tempérer cette remarque par le fait que la plupart d’entre elles sont des contenants d’assez grandes dimensions qui peuvent en partie être considérés comme des vases de transport de denrées et devraient être intégrés dans un continuum de conteneurs allant des amphores aux cruches. Enfin, il faut souligner que les céramiques découvertes dans les niveaux du port proviennent plus des chargements des bateaux plutôt que de l’habitat proche. Cela expliquerait la forte présence de sigillées sud-gauloises, jamais aussi nombreuses dans les habitats urbains ou ruraux du ier à la fin du iie siècle. Ces céramiques fines ou communes sont en conséquence à associer principalement aux activités portuaires et non pas à un usage domestique dans l’habitat.

    5.4. Les lampes

    Michel Pasqualini

    80À Besagne, les lampes, pourtant courantes dans les contextes archéologiques du Haut-Empire, sont ici relativement rares. On n’en recense que 87 pour 3 530 vases en céramique (tab. 5.6) (fig. 5.31 et 5.32).

    Tab. 5.6. Répartition des lampes (en NMI) découvertes dans les fouilles de Besagne.

    Fig. 5.31. Lampes découvertes à Besagne

    phase 2 : 1. Îlot VII, médaillon avec rameau d’olivier ; 2. Voie E, firmalampen Deneauve IXA, timbre FOR(T)IS (Bayley II, type N) ; 3. Port, lampe Deneauve VA, décor de grotesque ; 4. Lampe Deneauve VII, timbre …DIEC sous le fond ; 5. « firmalampen » Deneauve IX, timbre …METI sous le fond ; 6. Lampe Deneauve VA, bec rond à volutes ; 7. Lampe Deneauve VIIA/B, timbre L.M.ADI sous le fond ; 8. Préhension de lampe Deneauve VII

    (cl. et Dessin M. Pasqualini, DAO A. Pasqualini).

    Fig. 5.32. Lampes découvertes dans les niveaux du port а Besagne

    phase 3 : 9. Lampe Deneauve VIIA, médaillon avec personnage jouant du tambourin (Deneauve 1969 no 717 ; Rivet 2003, no 293) ; 10. Lampe Deneauve VIIA, timbre L FABRI M(ASC) ; 11. Lampe Deneauve VIIA/B, médaillon avec un ours, marque illisible (Deneauve 1969 no 508 ; Bayley Q1290 type P) ; 12. Médaillon avec rameau d’olivier ; 13. Lampe africaine candélabre

    (cl. et Dessin M. Pasqualini, DAO A. Pasqualini).

    81La plupart des 73 individus provenant des niveaux de comblement du port ont servi. Ces lampes ne font donc pas partie des produits faisant l’objet d’un commerce. À l’exception d’une lampe de la plaine du Pô, il s’agit de productions africaines, sauf peut-être dans le cas des surmoulages (fig. 5.31 no 3 et 5.32 no 11).

    82À l’ancienne école Lafayette, dans les îlots I à IV, cette catégorie peut paraître mineure compte tenu de sa faible représentation, avec 55 individus toutes phases confondues (fig. 5.33 à 5.35). Cette sous-représentation interroge : rien ne peut l’expliquer dans un habitat, à moins bien sûr que les lampes à huile n’aient été en fer et bronze et qu’elles aient été récupérées. En tous cas, on ne peut pas mettre ce constat sur le compte du hasard de la fouille car leur proportion même faible suit la même représentation que celle des autres types de céramiques dans chaque phase.

    Fig. 5.33. Lampes découvertes а Lafayette

    phase 1 : 1. Bandeau de firmalampen avec picots percés latéralement, Deneauve IXA ; 2. Bandeau décoré d’oves ; 3. Médaillon décoré d’un masque et bandeau avec picots, Deneauve IXA, firmalampen ; Phase 2 : 4. Lampe Deneauve VIIA, timbre LMURIAMAR sous le fond ; 5. Lampe Deneauve VII, médaillon décoré d’un grotesque ?, timbre sous le fond ; 6. Fond de firmalampen Deneauve IXA, timbre (FOR)TIS ; 7. Fond de firmalampen Deneauve IX, avec timbre [ ]OR ; 8. Lampe Deneauve VII/VIII ; 9. Bandeau lisse, médaillon décoré d’une coquille, Deneauve VII/VIII ; 10. Lampe Deneauve VII/VIII ; 11. Lampe décorée de deux palmes, Deneauve VIIA/B, timbre L FABRIC(…) ; Phase 3 : 12. Médaillon avec un masque de théâtre en relief, production de Corinthe ? (Descamps-Léquime, Charatzopoulou 2011, 143, no 60) ; 13. Animal courant а gauche, Deneauve VIIA/B

    (cl. et Dessin M. Pasqualini, DAO A. Pasqualini).

    Fig. 5.34. Lampes découvertes а Lafayette

    phase 4 : 14. Lampe Deneauve VIIA/B, médaillon radié, timbre L.FA(BR)ISUC(?) ; 15. Lampe miniature, Deneauve VIIA/B ; phase 5 : 16. Bandeau de lampe africaine avec décor végétal, Atlante VIII (Bonifay 2004 ; Malfitana, Bonifay 2016) ; 17. Tombe 7 lampe Deneauve VIIA

    (cl. et Dessin M. Pasqualini, DAO A. Pasqualini).

    Fig. 5.35. Lampes découvertes а Lafayette

    phase 6 : 18. Lampe africaine, bandeau décoré de triangles et cercles en alternance, Type Atlante X ; 19. lampe africaine Atlante X ; 20. Lampe а bec en enclume, bandeau décoré d’oves, fond avec timbre [ ]AS, Deneauve X ; 21. « Lampe circulaire » Vessberg 20, production de Chypre ou Antioche (Bailey 1988 type Q2350-2353) ; 22 et 23. Lampe ovoпde syro-palestinienne ; 24. Lampe Deneauve VIII, no 1007 ; 25. Lampe Deneauve VII décorée d’un casque de gladiateur (Deneauve 1969, no 465 ; Rivet 2003, no 451) ; phase 7 : 26. Timbre LFAB(.)(.)(.)MAS(?) ; 27. Médaillon lisse, Deneauve IX, firmalampen ; 28. Bec de lampe Deneauve VII

    (cl. et Dessin M. Pasqualini, DAO A. Pasqualini).

    83Comme les lampes du port, celles découvertes dans les fouilles de l’ancienne école Lafayette proviennent essentiellement d’Afrique du Nord. Ce sont des lampes en majorité à bec rond, quelquefois surmoulées, auxquelles se mêlent de rares becs en enclume, des lampes de la plaine du Pô. Ce lot présente toutefois des particularités liées à la morphologie (lampe miniature), au contexte (tombe) ou encore à l’origine (Grèce, Antioche, Palestine). Les lampes tardives orientales renvoient à ces liens modestes mais récurrents avec ces régions jusqu’au viie siècle au moins (fig. 5.34 no 14, 16, 19 et 5.35 no 24, 26 et 27).

    5.5. Les céramiques а paroi fine

    Michel Pasqualini

    84Les vases à paroi fine découverts dans les fouilles de l’ancienne école Lafayette, pas plus que ceux découverts dans les niveaux de Besagne, ne forment une classe de vases courants à Toulon, même si trois vases complets appartiennent à cette catégorie. De plus il ne s’agit pas des productions les plus anciennes provenant d’Italie, absentes ici, mais plutôt de celles d’origine espagnole diffusées dans la région au ier et au début du iie siècle de notre ère.

    85À Besagne (fig. 5.36 no 1 à 3), on comptabilise 78 individus de ce type pour 3 530 vases en céramique. Comme pour les autres productions, la plupart des individus ont été découverts dans les niveaux de comblement du port (68 individus), et se concentrent dans les phases 2 et 3.

    86À Lafayette (fig. 5.36 no 4 et 5), les phases 1 et 2 concentrent 40 individus. C’est trop peu pour alimenter le lot des céramiques résiduelles des phases suivantes et cadre parfaitement avec ce que l’on sait de la chronologie de la diffusion des productions de céramique à paroi fine dans notre région.

    Fig. 5.36. Céramiques а paroi fine de Besagne

    phase 2 (no 1 а 3) et de Lafayette, phase 2 (no 4 et 5) : 1. Coupe а deux anses Mayet XXXII (Mayet 1975) ; 2. Coupelle Mayet XXXVII, décor а la barbotine ; 3. Coupelle déformée а la cuisson ; 4 et 5. Coupes а deux anses Mayet 38 et 43a, Marabini 63.

    5.6. Les bols а relief de Corinthe

    Michel Pasqualini

    87La céramique corinthienne à décor à relief, largement diffusée sur le pourtour méditerranéen, est produite entre le milieu du iie siècle de n. è. et le iiie siècle. Le décor moulé développe trois thèmes : travaux d’Hercule, scènes de bataille, scènes rituelles et scènes de chasse. La forme, de type unique, serait comparable à la coupe Drag. 30 en sigillée sud-gauloise. Leur décor est en partie liés au développement des cultes orientaux en Gaule au iiie siècle de notre ère81.

    88Les céramiques corinthiennes à relief proviennent des niveaux de comblement du port qui recouvraient l’épave 3/4 (phase 3). Ces dépotoirs portuaires très riches en mobilier ont livré des céramiques couvrant une large période allant du iie siècle au ive siècle. Les fragments découverts appartiennent à 3 coupes incomplètes (fig. 5.37). Si la forme est identique d’un vase à l’autre, les modules diffèrent et oscillent entre 11,5 et 14 cm. La pâte de deux exemplaires est beige, un engobe rouge mat couvre l’extérieur et l’intérieur où transparaissent de fines traces de lissage. Un troisième, le module le plus grand, présente une pâte beige très claire, couverte en surface d’un engobe brun clair écaillé, peu adhérent. L’intérieur montre des traces de tournassage très nettes. Ces différences suggèrent l’existence de plusieurs ateliers. Outre l’aspect, si la forme est bien identique et si le décor fait référence à des scènes rituelles (?) ou de bataille, le décor du grand module est souligné à sa base, à la différence des autres, par une frise de globules ponctués de points doubles. Le moulage des exemplaires à décor mythologique et celui représentant une scène de bataille n’ont pas été effectués avec la même précision.

    Fig. 5.37. Bols а relief de Corinthe découverts à Besagne

    1. Forme 1, décor de cortège dionysiaque (Malfitana 2007, scène K, 107, Tav.XV, 4, 10b, XXI, III, 28, 1) ; 2. Forme 1 (Malfitana 2007, Tav. VII, II.6d, Tav. X,II.7.8) ; 3. Forme 1, décor de scènes dionysiaques (Malfitana 2007, décor, groupe III, 105 а 107)

    (cl. M. Pasqualini).

    5.7. Les céramiques а glaçure plombifère

    Pauline Gohier, Jacques Bérato

    89Les fouilles réalisées sur le site Besagne-Dutasta à Toulon ont fourni une trentaine de fragments de vases à glaçure plombifère. Une douzaine de formes est comptabilisée pour le secteur du quartier des Ferrailleurs, six pour l’École Lafayette et deux pour la zone de Besagne. L’ensemble des objets provient d’Italie centrale, certains spécifiquement originaires de la région du Latium. Ces productions sont bien diffusées en Gaule méridionale et dans la vallée du Rhône pour les iie et iiie siècles82. Le faciès des céramiques de Toulon et la datation des contextes de découverte semblent concordants.

    90Les trois premiers vases se rapprochent des bols Drag. 37 (fig. 5.38 no 1 à 3). Cette forme, traditionnellement associée aux sigillées sud-gauloises, est également produite en céramique à glaçure plombifère en Italie centrale83. Une partie de ces bols est vraisemblablement fabriquée dans les ateliers d’époque antonine situés sur le Janicule à Rome84. Mais la forme est aussi signalée parmis les productions de céramiques à revêtement glaçuré d’Italie septentrionale. Les bols de type Drag. 37 sont alors associés à de beaux décors d’appliques à Alba au ier siècle et à Sarsina aux iie et iiie siècles85. Dans le cas des vases de Toulon, la présence d’un décor moulé associé à une glaçure bicolore (verdâtre à l’extérieur et jaunâtre à l’intérieur) oriente davantage vers une production d’Italie centrale. Le premier objet (fig. 5.38 no 1) présente une panse fine et courbe. Les deux registres de la panse sont séparés par un bourrelet. Le deuxième registre est décoré d’une frise composée d’au moins quatre personnages : une figure indéterminée, un homme avec un sac ou une bourse se dirigeant vers la gauche (Hermès ?), un personnage avec un bâton ou un thyrse (Dionysos ou Harpocrate ?) et une figure casquée munie d’un bouclier. Le deuxième objet est plus caréné (fig. 5.38 no 2). La partie inférieure comporte un décor moulé malheureusement très incomplet. Le troisième objet a un bord qui se rapproche aussi de ce type de bol (fig. 5.38 no 3). Cette catégorie est attestée en Gaule dès la deuxième moitié du iie siècle et semble perdurer jusqu’au iiie siècle. Plusieurs vases ont été découverts à Tholon (Martigues, Bouches-du-Rhône), à Lyon ou à Saint-Romain-en-Gal86.

    Fig. 5.38. Céramiques а glaçure plombifère d’Italie centrale découvertes sur le site de Besagne

    1 а 3. Bols de type Drag. 37 ; 4. Bol de type Hayes 9 ; 5. Vase de préparation ; 6 et 7. Cratère ; 8. Skyphos miniature ; 9. Skyphos ; 10. Gobelet

    (dessin : J. Bérato DAO : P. Gohier).

    91L’objet suivant est une imitation de la forme Hayes 9 en sigillée africaine A (fig. 5.38 no 4), signalée à Lyon et à Settefinestre87. Les bols Hayes 9 en céramique à glaçure plombifère sont originaires d’Italie centrale au même titre que les bols de type Drag. 37. Le diamètre réduit et la présence d’une carène plus prononcée sur l’exemplaire de Lyon incitent à rapprocher cette céramique du type Hayes 9B daté de la seconde moitié du iie siècle88. Les deux productions sont vraisemblablement contemporaines.

    92Un bord droit, dont la lèvre est soulignée d’un large sillon, est issu d’un vase à panse globulaire bien connu en céramique à glaçure plombifère (fig. 5.38 no 5). Ce vase de préparation est souvent muni d’anses rondes et horizontales. Il est présent sur le site de la Rue des Farges et sur le site des Capucins/Hauts-de-Saint-Just à Lyon89. Un exemplaire a été exhumé à Tolegassos d’un niveau daté entre la seconde moitié du iie siècle et le début du iiie siècle90. Cette forme est également attestée à Luni et à Ostie dès le début du iie siècle91. Elle est signalée à Settefinestre entre l’époque trajane et l’Antiquité tardive92. Les fouilles anciennes du Janicule à Rome ont également livré un exemplaire de ce type93.

    93Les deux objets suivants – une anse et un fragment de panse à décor d’applique – se réfèrent à un grand vase cratériforme particulièrement diffusé en Gaule méridionale au cours du iie siècle94 (fig. 5.38 no 6 et 7). Un bord provient également de la zone de l’Ecole Lafayette (fig. 5.39 no 14). Il s’agit d’un vase à bord triangulaire, à lèvre plus ou moins effilée, avec sillon interne. La panse est ovoïde. Les anses sont pincées, rubanées et cannelées. Le fond est annulaire et creusé. Ce type de vase est également connu en céramique commune sous l’appellation Ostia III, 34095. Sa production en céramique à glaçure plombifère et en céramique commune est attestée sur le site du Janicule96. Cette forme peut-être lisse ou décorée de personnages en appliques. L’objet découvert au quartier des Ferrailleurs représente un personnage masculin en partie nu (fig. 5.38 no 6). Un drapé court du haut de son épaule gauche et s’enroule autour de ses hanches. Il tient peut-être un thyrse. Il s’agit vraisemblablement d’une représentation de Dionysos97.

    94Un vase de type skyphos98 provient également du quartier des Ferrailleurs (fig. 5.38 no 8). Le bord est droit avec une lèvre en amande. L’anse est de forme vraisemblablement trapézoïdale. Le décor moulé de l’anse est soigné et représente un vase entouré de deux volutes. L’objet de Toulon est un des rares cas de bicoloration de la glaçure dans le décor de l’anse (vase et volutes de couleur verte sur fond jaune). La partie supérieure de la panse est lisse et la partie inférieure est décorée de petites rosaces. Cet objet présente un décor similaire au grand skyphos du mithreum de la Crypta Balbi à Rome dont la date est probablement antérieure au iiie siècle99. Le fragment suivant est sans doute issu d’une production similaire (fig. 5.38 no 9). Le décor s’étend au moins sur deux registres. Il est composé, sur la partie inférieure, d’un personnage (Amour ou Eros ?) associé à un élément (bâton, thyrse, élément de séparation entre les scènes ?). Cette iconographie se retrouve sur le vase de l’enclos Milhaud à Aix-en-Provence ou sur celui de la Rue des Farges à Lyon100.

    95Ce secteur a également livré un petit gobelet à anses pincées et à décor d’écailles de pommes de pin à la barbotine (fig. 5.38 no 10). Il s’apparente à un gobelet sur pied et à panse arrondie. L’exemplaire similaire de Lesnó (Pologne) est issu d’une tombe d’enfant datée entre la fin du iie siècle et le début du iiie siècle101. Un objet complet est mentionné dans la collection Bicknell102. Un exemplaire, conservé au Musée des Beaux-Arts à Vienne (Autriche), provient vraisemblablement d’Italie du nord103. Cette forme se retrouve aussi à Arles, à Marseille et à Aix-en-Provence104.

    96Les trois formes suivantes correspondent à des cruches (fig. 5.39 no 11 à 13). Il n’est pas possible dans l’état actuel des connaissances de fournir d’éléments de comparaison précis.

    97Un fond appartient peut-être à un bol ou une coupe (fig. 5.39 no 15). Le deuxième est vraisemblablement issu d’une cruche (fig. 5.39 no 16).

    98L’exemplaire suivant est un bord de cruche à col long et à lèvre en amande (fig. 5.39 no 17). Ce bord se rapproche d’un type de cruche dont la panse est plus ou moins globulaire. Elle peut être lisse ou avec un décor moulé. Les anses sont moulées ou torsadées. La forme de Saint-Romain-en-Gal possède une anse avec une base en applique représentant un visage ou un masque105. Le poucier est composé d’un décor moulé qui n’est pas sans rappeler celui de la vaisselle en métal. L’exemplaire découvert à Ostie est muni d’une anse torsadée106. Un autre bord découvert à Ostie présente une lèvre avec un sillon interne plus prononcé107.

    99Un bord appartient vraisemblablement à un gobelet à anses pincées et à décor d’écailles de pommes de pins à la barbotine (fig. 5.39 no 18). Un gobelet de ce type provient d’un mausolée de la nécropole Collatina sur la via Basiliana à Rome daté de l’époque antonine108. Ce type se retrouve également à Arles et à Marseille109.

    100L’objet suivant est un objet unique (fig. 5.39 no 19) : un gobelet à bord droit. La lèvre est soulignée de deux sillons sur l’extérieur. La panse, très légèrement ovoïde, est décorée d’écailles de pommes de pin à la barbotine. Le gobelet devait être muni d’anses110.

    101Deux autres gobelets à écailles de pomme de pin proviennent de la zone de Besagne. Le premier présente un bord déversant avec lèvre longue (fig. 5.39 no 20). Il peut correspondre à un type de gobelet avec ou sans pied. Dans les deux cas, les anses sont pincées, plus ou moins horizontales. La panse ovoïde est décorée de motifs à la barbotine (généralement écailles de pommes de pin et plus rarement motifs phytomorphiques). Dans le cas des gobelets sans pied, un exemplaire mis au jour à Lachmirowice en Pologne est daté entre la fin du iie siècle et le début du iiie siècle111. Un gobelet analogue, de Farrobo au Portugal, est daté entre le début et le milieu du iiie siècle112. Un exemplaire complet est aussi conservé au British Museum : les anses sont hautes et la panse présente un décor phytomorphe à la barbotine113. Pour les gobelets sur pied, on connaît un exemplaire sur le site de la Solitude à Lyon114 et un autre à Arles115. Ces deux formes sont contemporaines et diffusées entre le milieu du iie siècle et le milieu du iiie siècle.

    102Le second gobelet exhumé sur ce secteur est une forme munie d’un pied (fig. 5.39 no 21). Le bord est droit. La panse est ovoïde et décorée d’écailles de pommes de pin à la barbotine. Le pied est généralement annulaire, plein ou creusé. Les anses sont vraisemblablement pincées. Un bord trouvé à Mataró pourrait correspondre à cette forme116.

    Fig. 5.39. Céramiques а glaçure plombifère d’Italie centrale découvertes sur les site de Besagne (no 11 а 13) et Lafayette (no 14 а 21) 

    11 а 12 : Cruches ?; 13. Cruche ; 14. Cratère ; 15. Gobelet ? ; 16. Cruche ou amphorette ; 17. Cruche ; 18. Gobelet ; 19. Gobelet ? ; 20 et 21. Gobelets

    (dessin : J. Bérato DAO : P. Gohier).

    5.8. Les céramiques de l’Antiquité tardive (Besagne – ancienne école Lafayette) (fig. 5.40 а 5.51)

    Jacques Bérato

    Fig. 5.40. Céramiques africaines Claire D de Besagne et Lafayette 

    1 et 2. Hayes 59 A ; 3. Variante Hayes 59 ? ; 4 а 6. Hayes 61 A ; 7. Hayes 61 B ; 8. Hayes 64 ; 9 et 10. Hayes 67

    (dessin J. Bérato, DAO Ph. Aycard).

    Fig. 5.41. Céramiques africaines Claire D de Besagne et Lafayette

    11 а 17. Hayes 67 ; 13. Hayes 68 ; 14. Hayes 73

    (dessin J. Bérato, DAO Ph. Aycard).

    Fig. 5.42. Céramiques africaines Claire D de Besagne et Lafayette

    15. Hayes 82 ; 16. Hayes 84; 17. Hayes 87A ; 20. Hayes 91 A ; 21. Hayes 91 C ; 22 et 23. Hayes 91 D ; 24 et 25. Hayes 93 ; 26. Hayes 94 ; 27 et 28. Hayes 99 C ; 29 et 30. Hayes 104 ; 31 а 33. Hayes 107

    (dessin J. Bérato, DAO Ph. Aycard).

    Fig. 5.43. Céramiques africaines Claire D de Besagne et Lafayette

    34. Hayes 107 ; 35. Mortier ; 36. Culinaire ; Décors : 37. Croix Hayes style E (i) type 311 C ; 38. Décor en forme de cњur proche Hayes style A (iii) ; 39 et 40. Association cercles concentriques-palme ; 41. Quatre cercles concentriques avec bord pointillé proche Hayes style A (iii) style 33 q ; 42, 44, 45. Cercles concentriques ; 46. Carré strié type Hayes 69 associé а quatre cercles concentriques type Hayes 27 h

    (dessin J. Bérato, DAO Ph. Aycard).

    Fig. 5.44. Céramiques DSP de Besagne et Lafayette

    1. Rigoir 4 ; 2. Rigoir 8 ; 3. Rigoir 18 ; 4. Rigoir 32 ; 5 а 8. Rigoir 29. Décor : 9. Palmette ; 10. Croisillon

    (dessin J. Bérato, DAO Ph. Aycard).

    Fig. 5.45. Céramiques communes méditerranéennes tardives

    1 et 2. Cathma 1986 type 1, mortiers ; 3 а 5. Cathma 1986 type 7 : marmites а bord rentrant ; 6. Cathma 1986 type 16 : pot ; 7. Cathma 1986 type 21 : mortier africain ; 8 а 10. Cathma 1986 type 22 : jattes а bord en « S » éversé ; 11 et 12. Cathma 1986 type 26 : marmites а bord épaissi en bourrelet avec tenons de préhension ; 13. Bol а listel interne ; 14. Gobelet cylindrique а panse cannelée ; 15. Coupe а bord épaissi

    (dessin J. Bérato, DAO Ph. Aycard).

    Fig. 5.46. Céramique commune ligure

    1. Tréglia 1.5 : mortier ; 2. Tréglia 1.7 : bol-coupe ; 3. Tréglia 2.1, marmite ; 4 et 5. Tréglia 2.2 : cocottes

    (dessin J. Bérato, DAO Ph. Aycard).

    Fig. 5.47. Céramique grise tardive

    1 а 10. Pots proches Pelletier A 1 (dont 2 individus avec anse plate) ; 12 а 19. Pots proches Pelletier A 2 ; 20 а 23. Pots proches Pelletier A 3

    (dessin J. Bérato, DAO Ph. Aycard).

    Fig. 5.48. Céramique grise tardive

    24. Pot proche Pelletier A 3 ; 25 а 27. Pots proches Pelletier A 4 ; 28-32 Pot proche Pelletier A 5 ; 33-34 Pot proche Pelletier A 9 ; 35. Forme proche Pelletier B2 ; 36 а 41. Forme proche Pelletier B 3

    (dessin J. Bérato, DAO Ph. Aycard).

    Fig. 5.49. Céramique grise tardive

    42 а 45. Forme proche Pelletier B 3 ; 46. Forme proche Pelletier B 5 ; 47. Forme proche Pelletier B 7 ; 48 et 49. Mortier D ; 50. Marmite égéenne avec anneau accroché а une anse plate ; 51 et 52. Coupe/bol ; 53 а 59. Couvercles et fonds а talon

    (dessin J. Bérato, DAO Ph. Aycard).

    Fig. 5.50. Céramique modelée tardive locale

    1 а 4. Pots Bérato F1811; 5 а 18. Pots Bérato F1830

    (dessin J. Bérato, DAO Ph. Aycard).

    Fig. 5.51. Céramique modelée tardive locale 

    19 а 22. Pot Bérato F1830 ; 23 а 25. Pot Bérato F1841; 26. Bol/coupe Bérato F2010 ; 27. Fond de récipient cylindrique tourné en pierre ollaire ; 28. Pot modelé а deux anses, vraisemblablement d’époque mérovingienne

    (dessin J. Bérato, DAO Ph. Aycard).

    5.8.1. Introduction

    103Les céramiques de l’Antiquité tardive sont difficiles à analyser et commenter dans la mesure où leur état de conservation est médiocre, du fait de leur absence dans les dépotoirs portuaires de Besagne et de leur découverte dans des niveaux souvent remaniés à Lafayette. Pourtant leur présence est le seul moyen de comprendre dans quelle mesure les quartiers de Telo Martius que nous avons étudiés sont encore occupés entre les ive et viiie siècle de notre ère. Mais si leur présence à Lafayette paraît bien relever d’une occupation pérenne, les niveaux de cette époque à Besagne ne sont apparemment que le fait de passages répétés et de fréquentations ponctuelles dues à des récupérateurs117. Les Claires D et les luisantes et dans une moindre mesure les grises et brunes tardives, plus que les DSP finalement peu nombreuses, constituent le marqueur chronologique principal entre les ive et viiie siècles.

    104Il n’en reste pas moins que dans ces époques semble-t-il moins florissantes pour la ville, la variété et la qualité des céramiques, ainsi que la proportion d’amphores importées, montrent un maintien des activités portuaires. Mais au fond n’en va-t-il pas de même pour Marseille et Arles ?

    5.8.2. Besagne

    105Les productions tardives sont réparties entre les phases 4 à 6 datées entre les ive et viie siècles. Sans distinction entre les productions, la part la plus importante de céramiques provient de la voie E. Sur 1374 individus, 798 proviennent de la voie E pour 16 de l’ilot VII, 268 de l’îlot VIII, 292 des niveaux atterris du port. Il semble bien que durant cette période les lieux sont encore fréquentés et la voie utilisée. En revanche, même sur la voie E le mobilier provient de fosses et de puits. Le mobilier résiduel est bien sûr très présent. Ainsi les 421 individus de sigillée sud-gauloise que les phases 4, 5 et 6 livrent encore représentent le tiers de l’ensemble du mobilier. Si l’on exclut les productions dont la proportion d’éléments résiduels est forcément importante comme les culinaires africaines et les modelées culinaires (210 individus), la Claire D qui est la catégorie de céramique fine la mieux représentée à cette époque fournit seulement 216 individus soit 16 % de l’ensemble. Même si nous ajoutons les grises (31 individus), la brune liguro-provençale ou méditerranéenne (100 individus), la DSP (21 individus) et la luisante (106 individus), soit 258 individus, les productions tardives représentent encore seulement 474 individus, soit 34 % de l’ensemble du matériel en contexte.

    5.8.3. Lafayette

    106Les productions tardives sont réparties entre les phases 4 et 6 datées entre le milieu du iiie siècle et le début du viiie siècle. Les phases 4 et 5, l’une en tant qu’occupation correspondant à une réorganisation des constructions du quartier, l’autre à l’extension du cimetière de la porte d’Italie, peuvent être considérées comme une interface entre la plus ancienne occupation du iie siècle de notre ère et les réoccupations tardives de la phase 6. Ainsi la disparition progressive des Claires B (10 NMI) à partir du iiie siècle s’accompagne de l’apparition de la Claire D, de la DSP, des luisantes, des grises tardives et des liguro-provençales entre le ive et le début du viiie siècle. Sur les 1 862 individus, toutes catégories et toutes périodes confondues, les phases 4 et 5/6 représentent 494 individus soit 6,5 %. Comme à Besagne, si l’on note in fine un certain rebond dans la fréquentation des lieux, il n’en reste pas moins, compte tenu de la quantité de céramiques tardives, qu’il ne semble que partiel et ne pas concerner les constructions dans leur totalité. En revanche si le creusement de fosse et les récupérations sont là aussi évidentes, des occupations pérennes paraissent assurées, au moins dans une partie de l’îlot II et dans l’îlot IV.

    107La présence de céramique africaine claire D et de céramique commune ligure Tréglia 1.5 plaide en faveur d’une prolongation de la fréquentation des lieux jusqu’à la fin du viie siècle, comme un fond de récipient cylindrique tourné en pierre ollaire caractéristique (fig. 5.51 no 27) et un pot modelé à deux anses, pâte claire lissée en surface, vraisemblablement d’époque mérovingienne (fig. 5.51 no 28).

    5.9. Les amphores

    Emmanuel Botte

    108Les amphores constituent sans aucun doute la catégorie de mobilier la plus abondante des fouilles de Besagne-Lafayette-Les Ferrailleurs. La quantité de tessons étudiés s’élève à plus de 10 000 fragments, que nous avons pu rapporter à un minimum de 2 752 individus (NMI). L’identification du mobilier amphorique a été établie principalement à partir des bords, parfois des fonds, plus rarement des anses et des panses. Pour chaque site, respectivement celui du port et de son comblement (secteur 5) et celui de l’habitat (secteurs 20 et 22 réunis), le mobilier est présenté par origine géographique, selon le phasage établi à partir des données de fouille et de l’étude générale du mobilier.

    5.9.1. Le port de Besagne

    109L’évolution de la zone du port antique de Telo Martius dans le quartier de Besagne a été divisée en 6 grandes phases à l’intérieur desquelles sont rangées les 1 269 amphores (NMI) qui ont été comptabilisées.

    Phase 1 (tab. 5.7)

    Tab. 5.7. Besagne, répartition des amphores par origine géographique pour la phase 1 (NMI 96).

    110La première phase est caractérisée par le fait qu’il n’y a pas encore d’aménagement portuaire à cet emplacement au cours de cette période. Les fragments d’amphores recueillis (NMI 96) doivent correspondre à des rejets sur la plage. Dès cette phase, les amphores gauloises occupent la place la plus importante.

    • Amphores gauloises : NMI 65118
      Hormis quelques types peu représentés, parmi lesquels on note deux G1, une G3, une amphore du type Fréjus-Suveret, et un demi-module de G5, on dénombre vingt-quatre G5 et trente-six G4. Cette majorité des G4 par rapport aux G5 souligne que ces niveaux se sont formés alors que la production massive de ces amphores avait commencé.
    • Amphores italiques : NMI 3
      Seules trois amphores italiques ont été comptabilisées : deux amphores Dr. 2-4 et une amphore de Forlimpopoli.
    • Amphores de la péninsule Ibérique : NMI 24
      Ici comme dans les autres phases on trouve une majorité d’amphores à huile Dr. 20, avec treize individus, parmi lesquels six Dr. 20D, une Dr. 20D/E, quatre Dr. 20E. La production de ces dernières est établie par S. Martin-Kilcher entre 110 et 150 de notre ère119. On recense ensuite une amphore à vin Dr. 28, puis les amphores à dérivés de poissons, avec une Dr. 7-11 résiduelle, et huit Beltran II, parmi lesquelles une Beltran IIA et cinq Beltran IIB.
    • Amphores orientales : NMI 3
      Seuls 3 individus d’amphores orientales sont recensés, parmi lesquels on compte deux amphores rhodiennes d’époque impériale.
      Tout indique que la phase 1 se termine à la fin du ier siècle, mais les amphores de la péninsule Ibérique présentes nous placent plutôt dans les premières années du iie siècle de notre ère120.

    Phase 2 (tab. 5.8)

    Tab. 5.8. Besagne, répartition des amphores par origine géographique de la phase 2 (NMI 210).

    111La phase 2 correspond aux premiers aménagements portuaires de cette zone. 210 amphores ont été comptabilisées.

    • Amphores gauloises : NMI 115
      Les amphores G4 représentent la forte majorité des conteneurs d’origine gauloise, avec 86 NMI, soit près de 75 %. On dénombre ensuite dix-neuf G5, et de manière presque anecdotique trois G1, une G3, deux amphores du type Fréjus-Suveret et deux amphores à dérivés de poissons Dr. 16.
    • Amphores italiques : NMI 2
      Seules deux amphores italiques ont été observées, parmi lesquelles une amphore gréco-italique, très clairement résiduelle dans ce contexte.
    • Amphores de la péninsule Ibérique : NMI 52
      Près de la moitié des amphores originaires de la péninsule Ibérique sont des amphores à huile Dr. 20 (25 NMI), parmi lesquelles les plus récentes – dix individus – sont de la variante E, datée par S. Martin-Kilcher entre les années 110 et 150 de notre ère. Les autres amphores sont toutes des conteneurs à dérivés de poissons, parmi lesquels trois Dr. 14 de Lusitanie et vingt-quatre Beltran II (dont six BIIA et seize BIIB).
    • Amphores orientales : NMI 18
      Les quelques amphores orientales identifiées sont surtout représentées par onze amphores rhodiennes d’époque impériale. Viennent ensuite une Dr. 5 sans doute résiduelle, une amphore égyptienne (type bitronconique AE3121) et une Kapitan II, dont la production ne débute pas avant le milieu du iie siècle de notre ère122.
    • Amphores africaines : NMI 12
      Les amphores africaines sont faiblement représentées dans cette phase, avec 6 % du nombre total d’individus. On recense deux Tripolitaines I, produites depuis l’époque augustéenne jusqu’au milieu du iie siècle123 ; deux Africaines I, dont les variantes les plus anciennes, A et B, ne sont pas produites avant la seconde moitié du iie siècle de notre ère124 ; une Ostia 59, produite entre la seconde moitié du ier s. et la seconde moitié du iie siècle de notre ère125 et deux Bonifay 18, produites depuis la fin du ier s. et durant le iie siècle de notre ère126.

    112L’ensemble de ce mobilier indique une durée pour la phase 2 relativement étendue, entre les premières et les dernières décennies du iie siècle de notre ère. Cela ne semble pas surprenant puisque cette phase correspond aux aménagements et au fonctionnement du port antique

    Phase 3 (tab. 5.9)

    Tab. 5.9. Besagne répartition des amphores par origine géographique pour la phase 3 (NMI 842).

    113La phase 3 correspond à l’envasement progressif du port sur une longue période. 842 amphores ont été recensées, ce qui constitue le lot de mobilier le plus important de ce secteur de fouille.

    • Amphores gauloises : NMI 553
      Parmi l’abondant lot d’amphores gauloises, on recense au moins quatre cent soixante-dix G4, trente-six G5, treize G1, six amphores dites de Fréjus-Lenzbourg, quatre amphores du type Fréjus-Suveret, désignées ainsi car leur production est attestée dans l’atelier de potiers de la rue du Suveret à Fréjus127, quatre Dr. 2-4, une G2, une G3 ainsi qu’un demi-module de ce type, puis dix-sept individus qui n’ont pu être rattachés à un type précis.
    • Amphores italiques : NMI 14
      Dans la catégorie des amphores italiques, plusieurs individus sont clairement résiduels : une Dr. 1B, une Lamboglia 2 ou Dr. 6A, et une Dr. 21-22. Le reste du mobilier est composé de trois Dr. 2-4, de six amphores de Forlimpopoli ainsi que d’un exemplaire d’Agora M254b, connue également sous l’appellation Mid-Roman 1.
    • Amphores de la péninsule Ibérique : NMI 122
      Les amphores de la péninsule Ibérique constituent le lot le plus important à la suite des amphores gauloises. On y trouve une certaine quantité de mobilier résiduel, avec trente-quatre Beltran II, dont vingt BIIA et treize BIIB, deux Dr. 7-11, deux Dr. 14 en ce qui concerne les amphores à dérivés de poissons, ainsi que trois Almagro 50. Il y a ensuite soixante-seize Dr. 20, parmi lesquelles une Dr. 20B, quatre Dr. 20C, quinze Dr. 20D, vingt-sept Dr. 20E, treize Dr. 20F, deux Dr. 20F/G et cinq Dr. 20G, puis deux Dr. 23. Enfin, une seule amphore vinaire est recensée, une Dr. 2-4 de Tarraconaise.
    • Amphores orientales : NMI 34
      La répartition des amphores orientales de cette phase est assez large et équilibrée. On dénombre six amphores rhodiennes impériales, trois tardo-cnidiennes, quatre amphores Crétoises 4, deux Crétoises 1, deux Agora M54, une Dr. 5, une Kapitan II et une Agora G199.
    • Amphores africaines : NMI 100
      Le lot d’amphores africaines, qui s’élève à une centaine d’individus, est très varié en matière de types représentés. On trouve ainsi quarante-sept Afr. I, parmi lesquelles vingt-deux Afr. IA et six Afr. IB, onze Afr. II, parmi lesquelles quatre Afr. IIA, une Afr. IIB et quatre Afr. IIC, trois Afr. IIIA. A celles-ci s’ajoutent huit Ostia 59, sept Early Amphora IV, quatre Trip. III, trois Dr. 30, deux Mau XXXV, une Hammamet 2A et une Leptiminus I.

    114L’ensemble de ce mobilier est marqué par deux groupes qui sont caractérisés pour le premier par une période de production s’échelonnant entre les ier et iie siècles de notre ère, et depuis la fin du iie et tout au long du iiie siècle pour le second groupe. Dans ce dernier on compte une grande partie des amphores africaines identifiées (Afr. I et II, Trip. III, Hammamet 2, Dr. 30), ainsi qu’une partie du mobilier de la péninsule Ibérique (Dr. 20F et G, Dr. 23, Almagro 50). Il faut donc considérer que cette phase s’est constituée tout au long du iiie siècle de notre ère en incluant des amphores résiduelles.

    Phase 4

    115Après la phase précédente qui avait livré non loin d’un millier d’individus, la phase 4, avec à peine 29 individus, représente un changement plutôt brutal dans la vie du secteur étudié ; de plus la majorité du mobilier amphorique s’avère résiduel.

    • Amphores gauloises : NMI 12
      On dénombre huit G4, une G1 ainsi qu’une amphore du type Fréjus-Suveret.
    • Amphores italiques : NMI 1
      Seule un exemplaire d’Agora M254 ou Mid Roman 1 a été identifié.
    • Amphores de la péninsule Ibérique : NMI 1
      Une amphore Almagro 50 a été identifiée.
    • Amphores orientales : NMI 1
      Un individu semble pouvoir être identifié comme une Late Roman 1.
    • Amphores africaines : NMI 13
      Les amphores africaines sont réparties entre deux Afr. IA, une Afr. IIC, de la variante 2 ou 3, une Afr. IID2, trois Afr. IIIA et trois Afr. IIIB.

    116De l’ensemble de cette petite quantité de mobilier, il ressort, notamment d’après les amphores africaines, un contexte datable du courant du ive siècle de notre ère. Seule la LR1 pourrait constituer une intrusion, puisque sa production ne débute pas avant le ve siècle.

    Phase 5

    117Dans cette phase, on ne recense que peu de mobilier amphorique, avec seulement 16 individus.

    • Amphores gauloises : NMI 7
      L’ensemble du mobilier de production gauloise s’avère résiduel, avec trois G4 et une G1 identifiées.
    • Amphores de la péninsule Ibérique : NMI 1
      On recense uniquement une Almagro 50.
    • Amphores africaines : NMI 8
      Le mobilier africain est le plus représentatif pour cette phase, avec une Afr. IID1, trois Afr. IIIA, une Afr. IIIB et sans doute une Keay 36.

    118La datation du mobilier, notamment africain, indique un profil chronologique du ive siècle de notre ère mais, puisqu’il s’agit d’un contexte de destruction, il faut considérer que la majorité du mobilier présent est antérieur à cette destruction. L’exemplaire de Keay 36 fournit le témoin le plus tardif, au ve siècle de notre ère, sans que l’on puisse être plus précis.

    Phase 6

    119La dernière phase d’occupation antique du secteur du port a livré 76 individus, majoritairement de production africaine, et résiduel pour une grande partie de l’ensemble.

    • Amphores gauloises : NMI 20
      Comme déjà observé pour les phases précédentes, le mobilier de production gauloise est clairement résiduel à cette époque. On trouve ainsi treize G4, une G5, une amphore du type Fréjus-Suveret et trois amphores de Portissol128.
    • Amphores italiques : NMI 2
      Les deux amphores italiques recensées, une de Forlimpopoli et une Mid Roman 1, sont elles aussi résiduelles.
    • Amphores de la péninsule Ibérique : NMI 5
      Une amphore Beltran II se trouve ici en position résiduelle, tout comme la Dr. 23 identifiée, dont la production n’est plus attestée au-delà du ve siècle de notre ère.
    • Amphores orientales : NMI 6
      On recense deux Late Roman 1 et trois Late Roman 2 pour cette phase.
    • Amphores africaines : NMI 41
      Les amphores africaines constituent le lot le plus important de cette phase, avec une quarantaine d’individus. Beaucoup de mobilier s’avère résiduel, comme deux Afr. I, deux Afr. II, trois Afr. III, une Ostia 23, une Dr. 30, une Keay 35A, tandis que les autres types fournissent un repère chronologique pour cette phase. On dénombre ainsi neuf Keay 61, parmi lesquelles quatre Keay 61A, deux Keay 61B et une Keay 61C ; quatre Keay 62Q, avec deux Keay 62D et une Keay 62Q, et une amphore du type Keay 55 ou 56.

    120Les amphores africaines et orientales, montrent que cette phase s’étend sur une longue période au cours des vie et viie siècles, mais assurément ancrée dans un viie siècle déjà avancé avec des individus tels que les Keay 61.

    5.9.2. L’habitat (ancienne école Lafayette : secteurs 20 et 22)

    121Les secteurs 20 et 22, qui correspondent aux îlots 2, 3 et 4 mis au jour sous l’ancienne école Lafayette, ont livré 1483 individus129.

    Phase 1 (tab. 5.10, fig. 5.52 et 5.53)

    Tab. 5.10. Lafayette, répartition des amphores par origine géographique de la phase 1 (NMI 226).

    Fig. 5.52. Amphores gauloises de la phase 1 de l’ancienne école Lafayette

    (dessin M. Pasqualini, DAO A. Pasqualini).

    Fig. 5.53. Amphores ibériques (n°1-6), orientale (n°7) et africaines (N° 8-10) de la phase 1 de l’ancienne école Lafayette

    (dessin M. Pasqualini, DAO A. Pasqualini).

    122Cette phase, qui correspond à l’aménagement du quartier, a livré 226 amphores, réparties ainsi :

    • Amphores gauloises : NMI 111
      Les amphores gauloises représentent près de la moitié des individus comptabilisés. On recense une Bertucchi 6A, dont la production à Marseille est établie entre la fin du ier s. avant notre ère et le premier quart du ier siècle de notre ère ; deux Bertucchi 7A, produites au ier siècle de notre ère130. Outre les amphores de Marseille, on trouve quatre G1, cinq G2, quinze G4 et trente-six G5. La forte majorité des G5 va dans le sens d’une chronologie qui ne doit pas dépasser le dernier quart du ier siècle de notre ère, moment à partir duquel les G4 deviennent omniprésentes et largement diffusées dans l’ensemble du bassin méditerranéen, comme l’attestent notamment les stratigraphies d’Ostie. G. Rizzo comptabilise 319 G4 contre 84 G5 dans les contextes des Thermes du Nageur, datés entre le dernier tiers du ier s. de notre ère et l’époque antonine131.
      Onze exemplaires de Dr. 2-4 de production gauloise sont également recensés. Pour trente-six individus, la typologie n’a pu être précisée, notamment quand il s’agissait de fonds qui ne pouvaient être attribués à des G4 ou des G5.
    • Amphores italiques : NMI 14
      Parmi les quatorze individus d’origine italique, on recense deux Dr. 1 et deux Dr. 1B clairement résiduelles ou de remploi, sept Dr. 2-4, une Dr. 6A, et deux individus qui n’ont pu être identifiés. Une majorité de Dr. 2-4 du versant tyrrhénien n’est pas surprenante pour cette période. La présence d’une Dr. 6A, amphore à vin de l’Adriatique, est en revanche plus rare et mérite d’être soulignée.
    • Amphores de la péninsule Ibérique : NMI 69
      Les amphores de la péninsule Ibérique représentent le second groupe le plus important. Les amphores à huile Dr. 20 occupent la première place, avec 41 individus, répartis entre les variantes B à E du classement établi par S. Martin Kilcher d’après le mobilier d’Augst. On recense ensuite pour les amphores vinaires, quatorze Dr. 2-4 de Tarraconaise, deux Pascual 1, et pour les amphores à dérivés de poissons trois Dr. 7/11 qui sont probablement résiduelles, puis une Beltran IIA et trois Beltran IIB.
    • Amphores orientales : NMI 8
      Sur les cinq individus identifiés, on recense trois amphores rhodiennes d’époque impériale et deux Dr. 5.
    • Amphores africaines : NMI 21
      Parmi les amphores africaines, il faut noter que neuf individus n’ont pu être identifiés, notamment lorsqu’il s’agit de fonds. On recense ensuite neuf amphores du type Ostia 59, fréquentes à partir de l’époque flavienne et durant le iie siècle de notre ère132. Enfin, nous pensons avoir identifié une Hammamet 1 (type Bonifay 8), produite du iie siècle au début du iiie siècle mais dont la fabrication pourrait commencer légèrement plus tôt, une Tripolitaine II et une Bonifay 18, produite depuis la fin du ier et durant le iie siècle de notre ère.

    123L’ensemble du mobilier s’inscrit dans la période flavienne. Hormis la logique et forte représentation des amphores gauloises - parmi lesquelles les G5 restent majoritaires avant l’arrivée massive des G4 -, le profil général des importations fait ressortir la faible proportion des amphores orientales. La part importante des amphores à huile de Bétique tend à souligner le fait que la région, bien que productrice elle-même, ne disposait pas de suffisamment d’huile pour satisfaire la demande locale.

    Phase 2 (tab. 5.11, fig. 5.54)

    Tab. 5.11. Lafayette, répartition des amphores par origine géographique pour la phase 2 (NMI 338).

    Fig. 5.54. Amphores gauloises (n°1-3) et ibérique (n°4) de la phase 2 de l’ancienne école Lafayette

    (dessin M. Pasqualini, DAO A. Pasqualini).

    124La seconde phase est marquée par une reconstruction ordonnée du quartier avec la création d’entrepôts et d’auberges. Cette intense occupation est reflétée par le mobilier, plus abondant.

    • Amphores gauloises : NMI 198
      Avec près de 60 % des amphores comptabilisées, les amphores gauloises constituent la catégorie la plus importante. Les amphores G4 représentent le type le plus abondant (NMI 134). On recense ensuite vingt-quatre G5, dix amphores du type Fréjus-Suveret. Ces amphores s’inscrivent dans la tradition des amphores gauloises à fond plat mais possèdent une lèvre très caractéristique, identique à celle des Dressel 20 hispaniques. On peut se demander s’il ne s’agit pas de conteneurs destinés à ­commercialiser de l’huile d’olive à une échelle qui ne doit pas dépasser la région. Cette production est attestée à partir du début du iie siècle de notre ère mais sans que l’on ne puisse établir clairement la fin de la production. On en trouve un exemplaire complet dans le matériel de bord de l’épave Tiboulen de Maïre à Marseille, datée du début du iie siècle et un autre dans la nécropole de Garéoult (Var). Dans la phase 2 de l’habitat de Telo Martius, on dénombre aussi cinq amphores G1 et une G2 résiduelles. On note également la présence d’une G3 et d’une G8. Enfin, sept Dr. 2-4 produites en Narbonnaise sont attestées, de même qu’une Dr. 7-11.
    • Amphores italiques : NMI 10
      On trouve parmi les productions italiques attestées 7 Dr. 2-4 et une amphore de Forlimpopoli.
    • Amphores de la péninsule Ibérique : NMI 81
      Comme dans la phase précédente, les amphores de la péninsule Ibérique sont relativement nombreuses (24 % du nombre total d’amphores). Parmi elles les amphores à huile Dr. 20 occupent le premier rang, avec un NMI de 47. Viennent ensuite quelques amphores vinaires (quatre Dr. 2-4 de Tarraconaise), mais surtout des amphores à dérivés de poisson de Bétique et de Lusitanie, avec quatre Dr. 7-11 résiduelles, quatre Beltran IIA, dix Beltran IIB, trois Beltran II dont la variante n’a pu être précisée, deux Dr. 14 et une Dr. 12. Enfin, une amphore Haltern 70 résiduelle est également attestée.
    • Amphores orientales : NMI 25
      Parmi les amphores orientales, les amphores cnidiennes représentent près de la moitié (NMI 11). On recense ensuite quatre amphores rhodiennes impériales probablement résiduelles, de même qu’une Dr. 5, et enfin on note de manière anecdotique la présence d’une amphore Agora M54 (également appelée Pseudo-Cos en cloche), d’une Pompéi XIII (connue aussi sous le nom d’Agora G 198), et d’une amphore crétoise dont le type n’a pu être identifié.
    • Amphores africaines : NMI 12
      Seuls 3 individus d’origine africaine ont pu être identifiés. Il s’agit d’une Afr. I, d’une Afr. IA et d’une Afr. II.

    125L’ensemble du mobilier, notamment avec l’identification des variantes de Dr. 20 et certains individus orientaux, permet de dater la phase 2 du courant du iie siècle.

    Phase 3 (tab. 5.12, fig. 5.55 et 5.56)

    Tab. 5.12. Lafayette, répartition des amphores par origine géographique pour la phase 3

    Fig. 5.55. Amphores gauloises de la phase 3 de l’ancienne école Lafayette

    (dessin M. Pasqualini, DAO A. Pasqualini).

    Fig. 5.56. Amphores orientales (n°1 et 3) et africaine (n°2) de la phase 3 de l’ancienne école Lafayette

    (dessin M. Pasqualini, DAO A. Pasqualini).

    • Amphores gauloises : NMI 164
      Le lot d’amphores gauloises est constitué par une écrasante majorité de G4, avec 150 individus comptabilisés. Viennent ensuite quatre G5, une G2, une G3, six G8, une amphore du type Fréjus-Suveret et une Dr. 2-4 de Narbonnaise.
    • Amphores italiques : NMI 4
      On ne recense que 4 NMI de production italique, parmi lesquels trois Dr. 2-4 et une amphore vinaire du type Mid-Roman 1, connue également sous l’appellation Agora M 254, et qui est une production sicilienne133.
    • Amphores de la péninsule Ibérique : NMI 31
      À nouveau les amphores à huile Dr. 20 sont les plus nombreuses, avec 16 individus recensés, mais en quantité plus réduite par rapport aux phases précédentes. Viennent ensuite les conteneurs à dérivés de poissons, parmi lesquels on recense une Dr. 7-11 résiduelle, six Beltran II (dont 2 BIIA et 2 BIIB), deux Dr. 14 et une Almagro 50. Enfin une Dr. 2-4 de Tarraconaise est assurément résiduelle.
    • Amphores orientales : NMI 101 
      Les amphores orientales de cette phase sont caractérisées par l’important lot d’amphores cnidiennes découvertes durant la fouille, composé d’au moins 93 individus134.

    126Viennent ensuite, dans les mêmes proportions que pour les autres phases, trois amphores rhodiennes impériales, trois amphores crétoises 4 de la typologie d’A. Marangou135, une Agora F 65-66, amphore monoansée produite dans la région d’Éphèse136 et enfin un exemplaire complet de la forme M52 des fouilles de Beyrouth, qui serait une production du Nord du Liban137.

    • Amphores africaines : NMI 20
      12 individus sur les 20 recensés ont pu être authentifiés. Il s’agit de cinq Ostia 59, de trois Afr. IA, une Afr. IB, une Afr. IC, une Afr. IIA et une Mau XXXV.

    127La chronologie de la phase 3 peut être fixée entre la fin du iie et les premières décennies du iiie siècle. Pour établir cela nous nous appuyons sur les Afr. IA et B, dont la production est établie entre la fin du iie et le milieu du iiie siècle138 ainsi que sur l’Almagro 50, dont la production débute au iiie siècle. De même l’amphore Afr. IIA est produite depuis la fin du iie et durant la première moitié du iiie siècle de notre ère.

    Phase 4 (tab. 5.13, fig. 5.57)

    Tab. 5.13. Lafayette, répartition des amphores par origine géographique pour la phase 4 (NMI 140)

    Fig. 5.57. Amphores gauloise (n°1) et africaines (n°2-4) de la phase 4 de l’ancienne école Lafayette

    (dessin M. Pasqualini, DAO A. Pasqualini).

    128La phase 4 est caractérisée par d’intenses transformations non achevées dans l’îlot II, ce qui se traduit par une occupation moins active et donc des chiffres de consommation moins élevés que pour les phases précédentes. Néanmoins, la répartition générale par origine géographique respecte des proportions assez similaires.

    • Amphores gauloises : NMI 98
      Sans surprise l’essentiel du lot est représenté par les amphores G4, avec 91 individus. On recense ensuite une G1, deux G5 et deux Dr. 2-4 de Narbonnaise.
    • Amphores italiques : NMI 2
      Seules deux Dr. 2-4 résiduelles sont attestées pour cette catégorie.
    • Amphores de la péninsule Ibérique : NMI 15
      Parmi les neuf Dr. 20 recensées, quatre sont de la variante E. Viennent ensuite quatre Beltran II dont trois de la variante A, et une Almagro 50.
    • Amphores orientales : NMI 6
      Parmi ces quelques individus, on note la présence d’une Rhodienne d’époque impériale, d’un type de transition entre l’Agora F65-66 et la LR3, et d’une Crétoise 4.
    • Amphores africaines : NMI 13
      On recense deux Afr. I, une Afr. IIA, une Ostia 59. Restent neuf individus qui n’ont pu être classés typologiquement.

    129Plusieurs types amphoriques datables du iie siècle sont résiduels. Certaines amphores ne sont pas produites avant le début du iiie siècle de notre ère, et cette phase se situant après la phase 3 datée du premier quart du iiie siècle, on peut proposer le deuxième tiers de ce siècle comme datation.

    Phase 5 (fig. 5.58)

    Fig. 5.58. Amphores gauloise (n°1) et africaine (n°2) de la phase 5 de l’ancienne école Lafayette

    (dessin M. Pasqualini, DAO A. Pasqualini).

    130Pour cette phase qui correspond à un rétrécissement de la zone d’habitat, peu de mobilier est recensé. Les 44 NMI comptabilisés sont répartis de la manière suivante :

    • Amphores gauloises : NMI 31
      Les amphores Gauloise 4 constituent la principale catégorie représentée : 29 individus. On ne recense qu’une amphore du type Fréjus-Suveret.
    • Amphores italiques : NMI 1
      Seule une Dr. 2-4 assurément résiduelle est recensée.
    • Amphores de la péninsule Ibérique : NMI 4
      On note une Beltran IIA et trois Dr. 20F dont la production est établie entre 150 et 210 de notre ère qui sont donc probablement résiduelles.
    • Amphores africaines : NMI 5
      Parmi les trois individus identifiés se trouvent une Afr. IA, une Afr. IC et une Mau XXXV. Parmi elles, l’Afr. IC est la plus tardive, entre la seconde moitié du iiie et le ive siècle de notre ère139.

    131D’après l’ensemble du mobilier, les datations les plus récentes fournies sont celles de l’Afr. IC, tandis que l’Afr. IA et les Dr. 20F sont attribuables à la première moitié du iiie siècle de notre ère.

    Phase 6 (fig. 5.59 а 5.61)

    Fig. 5.59. Amphores gauloises (n°1-2), italique (n°3) et ibériques (n°4-6) de la phase 6 de l’ancienne école Lafayette

    (dessin M. Pasqualini, DAO A. Pasqualini).

    Fig. 5.60. Amphores orientales (n°1-2) et africaines (n°3-8) de la phase 6 de l’ancienne école Lafayette

    (dessin M. Pasqualini, DAO A. Pasqualini).

    Fig. 5.61. Amphores africaines (suite) de la phase 6 de l’ancienne école Lafayette

    (dessin M. Pasqualini, DAO A. Pasqualini).

    132La phase 6 dans l’habitat est caractérisée par de nombreuses fosses-dépotoirs comportant de grandes quantités de matériel, dans lequel les amphores gauloises constituent plus de la moitié du lot. Il s’agit de tessons d’amphores provenant des niveaux antérieurs détruits par le creusement des fosses.

    • Amphores gauloises : NMI 202
      Il faut considérer que l’intégralité des amphores gauloises sont résiduelles. Il y a une forte proportion de G4, avec 161 individus, tandis qu’on dénombre quelques individus à peine pour les autres types : onze G5, sept G1, une G2, une G3, quatre amphores du type Fréjus-Suveret et cinq Dr. 2-4 de Narbonnaise. Comme il est logique le tableau ici fournit reflète la situation des iie et iiie siècles, époque de la plus intense occupation dont les strates ont été remaniées par les creusements de la phase 6.
    • Amphores italiques : NMI 9
      Hormis quelques individus résiduels, parmi lesquels une Dr. 1, trois Dr. 2-4, on note la présence d’une Agora M254, forme qui connait beaucoup de variantes et que l’on nomme plutôt Mid Roman 1 (MR1) aujourd’hui. Sa production est attestée depuis le ier siècle de notre ère jusqu’au ve siècle140. Deux Keay 52 rentrent dans le cadre chronologique du contexte puisque ces amphores sont produites entre le ive et vie siècle de notre ère141.
    • Amphores de la péninsule Ibérique : NMI 40
      Une grande quantité du mobilier provenant de la péninsule Ibérique se trouve lui aussi en situation résiduelle, dont la majeure partie des amphores à dérivés de poisson Dr. 7-11 (NMI 1), Beltran II A (NMI 4), Beltran IIB (NMI 2), Dr. 14 (NMI 1), mais aussi bon nombre de Dr. 20 de plusieurs variantes (NMI 20), ainsi qu’une Haltern 70 et une Dr. 2-4 de Tarraconaise. On observe la présence de deux Dr. 23, dont la production est établie entre la fin du iiie et le ve siècle de notre ère. De même, une amphore à dérivés de poissons de Lusitanie, du type Almagro 50, est présente. Sa production est attestée entre le iiie et le début du ve siècle de notre ère.
    • Amphores orientales : NMI 38
      Comme pour les autres amphores, il y a une quantité de matériel résiduel non négligeable parmi les amphores orientales : deux Crétoise 4, sept Cnidienne, une Dr. 5, une Rhodienne d’époque impériale. On dénombre pour le reste du mobilier cinq LR1 produites entre le ve et le début du viie siècle de notre ère, six LR2 dont la production est attestée du ve au viie siècle, deux LR3 produites entre la fin du ive et la fin du vie siècle, deux LR4 qui ont la même période de production que les LR3, une LR5, produite depuis la fin du ive jusqu’au début du viie siècle, et enfin deux LR5/6, dont la production est attestée du ve au début du viie siècle de notre ère.
    • Amphores africaines : NMI 92
      Les amphores africaines constituent la seconde catégorie en quantité de matériel. Dans la catégorie du mobilier résiduel, il faut sans doute placer quatre Afr. I (dont trois Afr. IB), cinq Afr. II (dont deux Afr. IIA et une Afr. IIC), une Trip. II, un type de transition entre l’Afr. II et III, une Ostia 23, ainsi que deux probables Dr. 30.

    133D’autres amphores dont la période de production est comprise entre le ve et le viie siècle de notre ère sont bien contemporaines de cette phase. On trouve ainsi une Afr. IIIC (fin du ive – première moitié du ve s.), une Keay 35B et une Keay 40 (ve s.), une Hammamet 3A et une Keay 55 (fin ve – première moitié vie s.), deux spatheia, parmi lesquels il y aurait peut-être une forme 3C (production du viie s.), sept Keay 62, dont quatre de la variante A (première moitié du vie s.), sept Keay 61, dont une de la variante B (fin vie – première moitié viie s.), et enfin deux Keay 34, une de chaque variante A et B, toutes deux produites aux vie et viie siècles de notre ère.

    134Ce sont surtout les amphores africaines et orientales qui apportent des éléments chronologiques pour la datation de cette phase. Il en ressort que celle-ci semble se constituer à partir du ve siècle, durant tout le vie siècle jusqu’au début du viie, puisque certains types amphoriques ne sont pas produits avant cette période.

    Phase 8

    135La phase 8 (14 NMI), qui correspond à la construction des remparts à la fin du xvie siècle, a livré un peu de mobilier antique résiduel, parmi lequel on notera quelques amphores africaines (une Afr. II ou III, une Keay 62), deux Dr. 20 hispaniques et cinq amphores Gauloise 4.

    5.9.3. Les données épigraphiques

    136Des contextes de l’habitat et du port de Telo Martius proviennent plusieurs timbres sur amphores gauloises, africaines et de Bétique. Nous les présentons ici par ordre alphabétique du gentilice. Je ne reviens pas ici sur les inscriptions peintes découvertes sur ces amphores car elles ont déjà été publiées par Bernard Liou142.

    Amphores gauloises143 (fig. 5.62)

    Fig. 5.62. Timbres sur amphores gauloises et couvercles

    (DAO A. Pasqualini).

    1371. M.A.A (Port Us609 et Habitat Us9703 [22-9703]). J.-P. Brun et al. proposent de lire : M.A.AT avec le A et le T ligaturés mais cette lecture n’est pas évidente sur les exemplaires conservés144. La faible diffusion de ce timbre hors de la région pourrait indiquer une production locale.

    1382. QCA (deux dans Port Us 612 et deux hors stratigraphie dans le comblement du port [30-0000]; habitat Us701 [22-0701]): cinq exemplaires sur fond de G4 (sur le fond trouvé dans l’Us701, la marque est imprimée deux fois). Le timbre est attesté dans la villa romaine de Sainte-Ternide à Sanary145. La faible diffusion de ce timbre pourrait indiquer une production locale datable de la fin du iie siècle.

    1393. CDO (Habitat Us102 [22-0102] et 3004 [22-3004]) : quatre exemplaires de ce timbre sur fond. F. Laubenheimer et A. Schmitt l’attribuent à la région toulonnaise146. Cette hypothèse pourrait être confirmée par l’amphore de l’Us3004 qui semble neuve et par la concentration des amphores marquées CDO dans la fosse 3004.

    1404. TFC (Habitat Us12303 [20-2303]) : un exemplaire attesté sur une anse dans un contexte du début du iie siècle.

    1415. M.I.E : (Port Us601, 612 et trois hors stratigraphie dans le comblement du port [30-0000 et 18-0000] ; Habitat Us7402 [22-7402]) : timbre sur fond de G4 attesté à six exemplaires. J.-P. Brun et al. proposent, au vu de cette concentration, qu’il s’agisse d’une production locale147.

    1426. L.I.H (Port Us612) : timbre imprimé sur fond de G4 ; les lettres sont séparées par des hederae. Un couvercle d’amphore trouvé dans la villa romaine de Logis Deprat à Sanary porte le même timbre148. Un fond d’amphore portant un timbre identique a été découvert dans le fort romain de Dios (Désert Oriental d’Egypte) fondé en 115 après J.-C.149. La rareté du timbre sur le littoral de Narbonnaise hors la région toulonnaise irait dans le sens d’une production locale.

    1437. CMV (Port Us612) : timbre sur fond. La rareté du timbre irait dans le sens d’une production locale de la fin du iie siècle.

    1448. A.P.M : timbre sur anse attesté en 3 exemplaires (Port Us612 ; Habitat Us315 [22-0315] et HS) dans des contextes de la seconde moitié du iie siècle. On connaît trois matrices pour ce timbre, qui ont été publiées par F. Laubenheimer et A. Schmitt150. Selon ces auteurs, la diversité des amphores et des argiles indique qu’il y a avait plusieurs ateliers de production de ces G4, mais qu’aucun n’est encore localisé, même s’il faut privilégier la basse vallée du Rhône comme lieu de production. Récemment, plusieurs exemplaires ont été découverts dans le grand dépotoir portuaire d’Arles151. Enfin Fabrice Bigot recense sept ateliers de la Basse Vallée du Rhône où ces timbres ont été découverts152.

    1459. SPR (Habitat Us5505 [22-5505], HS [22-0000] et sondage 27 Us604 [27-0604]) : trois exemplaires de ce timbre sur fonds de G4 proviennent de l’habitat. Ce timbre est attesté aussi dans le fort de Didymoi, dans désert Oriental d’Égypte153. La faible diffusion de ce timbre en Narbonnaise indiquerait une production locale.

    14610. SVE (Port Us612 et Habitat Us701 [22-0701]) : timbre sur fond de G4 attesté sur deux exemplaires (le timbre est imprimé deux fois sur le fond). La marque a été aussi trouvée dans les Thermes du Nageur à Ostie154. La faible diffusion du timbre en Narbonnaise irait dans le sens d’une production locale.

    14711. SVF (Port Us612) : un timbre imprimé deux fois sur le fond d’une G4 dans un contexte de la fin du iie siècle. Il ne peut s’agir du timbre SVE car le F est bien clair et la forme des lettres diffère.

    14812. T.V.P (Habitat Us3004 [22-3004]) : un exemplaire sur anse de G4. Cette marque est déjà bien attestée en Méditerranée occidentale, notamment à Arles155. F. Bigot la recense dans un atelier de la Basse Vallée du Rhône156.

    14913. MATVRI (Port Us612) : timbre sur anse. F. Laubenheimer et A. Schmitt indiquent qu’il existe au moins 4 matrices différentes, dont les analyses illustrent plusieurs lots mais elles ne proposent pas d’origine géographique157. Cette marque est très répandue en Méditerranée occidentale, et sur l’axe Rhin-Rhône158. Désormais, on connaît au moins 9 poinçons différents : F. Bigot recense la présence de cette marque sur quatre ateliers de la Basse Vallée du Rhône159.

    15014. [-]CDOT (Habitat Us701 [22-0701] et Us223 [22-0223]): deux exemplaires de ce timbre sur couvercles de Gauloise 4 portent la marque incomplète [-]CDOT qui, selon J.-P. Brun et al., serait aussi d’origine locale160.

    15115. S.S.P (Port Us1009 et sondage 15 [150019]) : deux exemplaires sur couvercles de Gauloise 4 ; lettres séparées par des hederae161. Il semble qu’il s’agisse d’une production de la région de Toulon.

    Amphores africaines (fig. 5.63)

    Fig. 5.63. Timbres sur amphores africaines

    (cl. M. Pasqualini et E. Botte).

    1521. SEPTIM (Port Us601) : timbre rectangulaire sur anse de Dr. 30 ?, lettres en relief. Timbre attesté au moins deux fois ailleurs : La Alcundia (Espagne) (2 exemplaires)162. Un timbre SEPTIM mais assurément d’un poinçon différent a été découvert dans l’amphithéâtre de Fréjus163.

    1532. PSC ou PFC : timbre circulaire sur col de Keay 35B / Bonifay 41. Le timbre semble inédit.

    Amphores africaines de type indéterminé

    1541. MPF (Port Us5-610) : cartouche rectangulaire sur anse, lettres en relief. Ce timbre est attesté sur Trip 3 en 3 exemplaires sur le Monte Testaccio à Rome164. Il a également été découvert en contexte par J. Remesal sur le Testaccio, dans des niveaux datés du milieu du iie siècle (entre 145 et 161 apr. J.-C.)165. Il est donc possible que le timbre découvert à Toulon appartienne également à une Tripolitaine 3.

    1552. L.S.M (Port Us5-611) : anse d’amphore, timbre sans cartouche, lettres en creux. Un timbre LSM est attesté à Thamusida (Maroc). Les auteurs de la découverte l’attribuent à un exemplaire d’Africaine II166. Il est possible que le timbre découvert à Toulon appartienne aussi à une Africaine II.

    Amphores espagnoles (fig. 5.64 а 5.66)

    Fig. 5.64. Timbres sur amphores espagnoles

    (cl. M. Pasqualini et E. Botte).

    Fig. 5.65. Timbres sur amphores espagnoles

    (cl. M. Pasqualini et E. Botte).

    Fig. 5.66. Timbres et graffite sur amphores espagnoles

    (cl. M. Pasqualini et E. Botte).

    156Il s’agit uniquement d’estampilles sur anses de Dr. 20.

    1. [-]AN (Habitat Us3420 [22-3420])

    Marque incomplète sur une anse, N rétrograde, que nous proposons de développer T. A( ) N( )167. On ne peut écarter complètement le fait qu’il puisse s’agir de la marque au nom de D. C( ) Ian(uarius), elle aussi connue168, ou encore TANP, attesté au Testaccio au milieu du iie s.169, à développer en T. A() N() P(ortus)170, dont l’atelier de production a été découvert à Cortijo del Marchante171.

    2. PA[ANNI]RVFSA (Habitat Us3804 [22-3804])

    P. Annius Rufus Sa( )172

    3. G. ‘ANT’ QUIETI (Port Us638)

    C. An(toni) Quieti173

    Deux ateliers de production sont attestés, à Alcolea del Río et Cerro de los Pesebres174.

    4. C [-]NQ[-] (Port Us1109), cf timbre précédent.

    5. [P] ‘AT’ V (Habitat Us202 [22-202])

    P. At( ) V(ictoris)175

    6. V.B.P.C.S ou V.B.P.C.SI (Port Us641)

    Timbre rétrograde inédit176

    7. L C M (Port Us609)

    Timbre connu mais non développé177. On pourrait le rapprocher des productions de l’atelier de La Catria178. Le timbre est daté de la fin du iie-iiie s. apr. J.-C.179

    8. CENHIS[P]SAE (Port Us613)

    C. En(ni) Hisp(ani) Sae(nianae figlinae)180

    Ce timbre datable du début du iie siècle est attesté dans plusieurs ateliers de Bétique181.

    9. CENHS[-] (Port Us617). Cf. timbre précédent.

    10. L.F.O (Port Us619)

    Timbre non développé182, attesté dans un atelier de Séville (La Encarnación)183.

    11. Q. F. ‘LUPI’ (Port Us505)

    Q. F(ulvi) Lupi184

    P. Berni Millet le date de la fin du ier siècle de notre ère185. Il est connu sur plusieurs ateliers de la zone de Peñaflor et de Lora del Rio : el Cortuillo, El Tesoro, Las Sesenta.

    12. P. Q HE HE (Port Us640)

    P(ortus) Q. He( ) He( )

    157Six impressions à l’intérieur d’une panse de Dressel 20, appliquées avec une anse timbrée à la jonction du col et de la panse. Le timbre est connu sur le grand atelier de La Catria186. Le timbre est attesté sur des sites de consommation datés de la fin du ier et du début du iie siècle de notre ère.

    13.LIVNIM / ELIS.SI (Port Us624)

    L. Iuni Melissi187

    Le timbre appartient aux productions de l’atelier de Las Delicias où 38 timbres de ce type ont été découverts. La série est datée du premier quart du iiie siècle.

    14. [-]. I. [-] (Port Us601)

    Timbre trop incomplet pour être identifié.

    15. A. L. F. O (Port Us630)

    Timbre daté du milieu du iie siècle au Monte Testaccio188.

    16. L. M [-] (Port Us642)

    Timbre très effacé après le M. Peut-être L. M. EF ? ou LMA de Malpica ?189

    17. [L]. MI. FR (Port Us703)

    L. Mi(nici) Fir(mani)190

    18. [Q. M.] MCER[-] (Habitat Us10501)

    Q. M( ) M( ) Cer(ariae figlinae)191

    19. SNR[P] (Port Us612)

    S. N( ) R(ufi) ou S(exti) Anni R(ufi, -ufini) P(ortus)192

    Le timbre trouvé à Los Guerras (Lora del Rio) par Q. Desbonnets est connu au Monte Testaccio dans les années centrales du iie siècle.193

    20. SAXOF[ERREO] (Port Us612)

    Saxo Ferreo194

    21. [-]VOFF[-] (Port Us612). Cf. timbre precedent.

    22. L E [-] EN [-] (Port Us642)

    L. Sel(i ?) Senic(ionis)195

    Le timbre, daté du milieu du iie siècle, marque des amphores fabriquées à El Acebuchal et Cortijo del Marchante (Lora del Río) selon Q. Desbonnets.196

    23. [-] SPBOEQ (Port Us612)

    L. S() P() Bo(v)eq(ua ?)197

    Les amphores timbrées avec cette marque sont datées du milieu du iie siècle au Monte Testaccio et ont été produites dans la région de Carmona. Q. Desbonnets en a également recensé sur les ateliers voisins de Vilar Tesoro, de Juan Barba, surtout d’Adelfa et de Guadajoz.198

    24. [LI]CI [SPE]C / [F. C. P.] M (Port Us613)

    Lici(ni) Spec(ulae) f(iglinae) C. P( ) M( )199

    La marque est attestée sur l’atelier de Vilar Tesoro (Carmona)200.

    25. PASSE[RARI] (Port Us1310)

    [figlinae] Passerari(ae)201

    Le timbre est connu à Umbria di Muratalla (Espagne), Rome et à Rottweil.

    26. P [-] (Port Us624)

    Timbre rétrograde, incomplet, qui pourrait correspondre à plusieurs développements202.

    27. POR [-] (Port Us639)

    Plusieurs développements sont possibles, notamment Por(tus) L. A( ) R( ) ou Por(tus) L. F( ) S( )203.

    28. Dans ce corpus épigraphique, on recense également un graffito réalisé avant cuisson sur un fond d’amphore Dressel 20 (Port Us701), qui se lit : NET / FECIT.

    158Il faut aussi rappeler les marques du sondage 15 qui est un sondage préliminaire dans le port publié par J. Bérato204 :

    159A.A.T.F. (Port Sondage 15, phase 1)205

    Ce timbre est bien connu206, notamment sur les ateliers de La Estrella (Posadas) et de La Dehesilla (Fuente Palmera)207. Il a été retrouvé aussi à Trion (Lyon).

    160Q.M.R. (Port Sondage 15, phase 1)208

    La marque est très largement répandue en Occident, notamment au Monte Testaccio vers le milieu du iie siècle209, sur la côte de Narbonnaise, dans la vallée du Rhône, en Rhénanie et en Bretagne.

    161PATRICI (Port Sondage 15, phase 1)210

    La marque Patri est attestée au Monte Testaccio au iiie siècle mais sur des panses d’amphores211. Il semble que ce ne soit pas la même marque car la matrice et la position sont différentes. Une autre marque Patri est attestée sur l’atelier de San Rafael le long du Genil au iiie siècle, mais la marque, imprimée sur une anse, est rétrograde et la matrice est différente aussi212.

    162OCNCALN (Port Sondage 15, phase 1)213

    La lecture semble claire mais le timbre ne paraît pas connu ailleurs qu’à Toulon.

    5.9.4. Synthèse

    163Quelles informations retenir ? Tout au long des phases étudiées, nous avons pu constater que la majorité des amphores a été fabriquée en Narbonnaise : environ 60 % pour le port et l’habitat toutes phases confondues. Il est clair que les phases les plus importantes en ce qui concerne l’importance du trafic commercial sont celles comprises entre la fin du ier siècle de notre ère et le milieu du iiie siècle. Ainsi, les amphores gauloises représentent-elles 53 % des amphores présentes dans l’habitat mais 61% dans le contexte du port. Se confirme alors ce qu’écrivait déjà J.-P. Brun en 1999 dans la Carte archéologique de la Gaule, pour le département du Var : « À Toulon, on commerçait de l’huile de Bétique et des salaisons espagnoles et africaines, mais la plus large part du trafic portuaire dont nous avons conservé des traces était tenue par le commerce du vin : Toulon servait de port d’embarquement du vin produit en grande quantité dans l’arrière-pays et de lieu de redistribution de vins de toutes origines, notamment de Narbonnaise »214.

    164Ce constat doit être logiquement mis en relation avec le nombre de domaines de production présents sur le territoire de Telo Martius, qui dépendait de la cité d’Arles (fig. 5.67). Ainsi les fig. 5.68 et 5.69, tirées de la Carte archéologique de la Gaule, pour le département du Var, donnaient-elles déjà un état des lieux en 1999 qui s’est confirmé depuis. On constate en effet que le nombre de villae autour de Toulon culmine à partir de l’époque flavienne et tout au long du iie siècle, période au cours de laquelle elles connaissent leur plus grande extension et où l’on assiste à une mise en valeur maximale de la surface agricole utile215.

    Fig. 5.67. Emprise du territoire de Telo Martius durant l’Antiquité

    (d’après Brun, Borréani 1999, fig. 40 p. 131)

    Fig. 5.68. Villae antiques attestées dans le département du Var

    (d’après Brun, Borréani 1999, fig. 52 p. 153)

    Fig. 5.69. Distinction entre installations oléicoles et vinicoles attestées dans le département du Var

    (d’après Brun, Borréani 1999, fig. 53 p. 155)

    165Il est inutile de redonner ici un inventaire des villae qui dépendaient du territoire administratif de Telo Martius, mais certaines sont assez représentatives de l’importance économique de ce type de structures. On citera notamment la villa Saint-Michel à La Garde216, la villa de La Chaberte récemment fouillée à La Garde217, la villa des Salettes à La Cadière-D’Azur218, ou encore celle du Grand Loou à La Roquebrussanne219. Avec une production intensive dans de nombreux domaines, il ne fait guère de doute que l’intention des propriétaires dépassait de loin l’alimentation du domaine mais visait la commercialisation du vin à l’échelle locale et régionale, mais aussi à une plus grande échelle, comme le démontre la découverte de nombreuses amphores gauloises dans tous les ports de Méditerranée occidentale et au-delà. Parmi elles, certaines productions du territoire de Telo Martius ont été identifiées grâce à leurs timbres jusqu’en Egypte (amphore portant l’estampille SPR et une autre marquée L.I.H220).

    166La production des amphores gauloises a déjà fait l’objet de synthèses qui ont inféré l’existence d’une centaine d’ateliers amphoriques en Narbonnaise221. Dans ce panorama, les productions du territoire de Toulon ne sont pas négligeables : plusieurs ateliers y sont recensés sur la côte (Bandol, Sanary) et à l’intérieur des terres (Cuers, La Crau).

    167Abordons ces productions selon leur chronologie d’apparition. On ne sait rien d’une éventuelle production locale de Dressel 2-4 qui, sauf futures découvertes, semblent antérieures à la grande production vinicole des villae de la région de Toulon. Mais des productions sont attestées à Fréjus à partir de l’époque flavienne222 et à La Croix-Valmer dans une villa viticole du début du ier siècle de notre ère223. A Toulon, les contextes fouillés, datés au plus tôt de l’époque flavienne, sont déjà trop tardifs pour refléter les productions des Dr. 2-4 de Narbonnaise ; nous n’en percevons plus que le déclin. Il faut effectuer le même constat à propos des Gauloise 2, qui sont principalement des amphores de la période julio-claudienne : le faible nombre qui en a été découvert dans les contextes de Toulon confirme, pour reprendre une expression de S. Mauné, que nous ne percevons ici que la «queue de production»224. Le bilan est identique pour les G3 qui sont très peu présentes dans les contextes du port et de l’habitat pour les mêmes raisons chronologiques

    168En revanche, les types G1, G5 et G4 illustrent bien la montée en puissance de la production de vin à partir de cette période flavienne, avec la multiplication des installations vinaires de grande ampleur, et par conséquent du nombre d’amphores nécessaires à l’expédition de la marchandise. Le phénomène concerne surtout les G5 et les G4 en Narbonnaise orientale, car les amphores G1 semblent surtout produites et diffusées en Narbonnaise occidentale, comme l’avait déjà bien vu F. Laubenheimer en 1985 et comme cela a été confirmé récemment par S. Mauné225. Les types G5 et G4 sont donc représentatifs de la commercialisation du vin de Narbonnaise orientale, et les données dont nous disposons pour les contextes de Toulon, aussi bien dans l’habitat que dans le port, confirment ce schéma. L’amphore G5 est la première des deux à voir le jour, vraisemblablement vers le milieu du ier siècle de notre ère, d’après les dernières synthèses publiées226. Mais contrairement à l’amphore G4, qui apparaît peu après (dans les années 60-70 si l’on suit S. Mauné227) et voit sa production persister jusqu’au début du ive siècle, la fabrication de l’amphore G5 cesse vers le milieu du iie siècle. Ce basculement de la G5 vers la G4 est parfaitement illustré dans les contextes toulonnais, qui montrent une prédominance des G5 dans les premières phases : 36 G5 pour 15 G4 dans l’habitat au cours de la phase 1, mais déjà 134 G4 pour 24 G5 dans la phase 2 (iie siècle de notre ère). La situation est identique dans le port où à la fin du ier – début du iie siècle (phase I), G4 et G5 sont à peu près dans les mêmes proportions (respectivement 36 et 24 individus), mais dès la phase II (iie siècle), les G4 sont au nombre de 86 pour 19 G5. Les amphores G4 sont donc représentatives de la production du territoire de Toulon, comme elles le sont d’ailleurs pour l’ensemble de la Narbonnaise, au cours des iie et iiie siècles. Les ateliers ne manquent pas, puisque 55 ont été identifiés sur le terrain228, mais on estime d’après les timbres orphelins qu’une centaine d’ateliers devait exister, et des fouilles récentes en révèlent l’importance229. Il est également à noter qu’une grande quantité de couvercles d’amphores G4 a été découverte à Toulon (fig. 5.70), généralement sous deux formes : couvercle plat et couvercle en cloche, les premiers portant parfois des timbres (fig. 5.62 no 14), timbrage connu ailleurs, à Arles par exemple230.

    Fig. 5.70. Couvercles d’amphores gauloises

    (cl. et Dessin M. Pasqualini, DAO A. Pasqualini).

    169Une grande absente de cette synthèse est l’huile d’olive locale. Quelle place accorder à un produit pour lequel on ne connaît aucun conteneur local spécifique ? Pourtant, leur production ne fait aucun doute dans de nombreuses villae, notamment grâce à la présence des meules ou moulins destinés à casser les olives avant de les passer au pressoir. Il faut en déduire plusieurs éléments que d’autres avant nous ont déjà mis en évidence231. Tout d’abord la géographie de la Provence fait que l’olivier n’a pu être cultivé à grande échelle à l’intérieur des terres mais essentiellement sur la frange maritime, contrairement à d’autres zones comme l’Orient, l’Italie ou surtout la Bétique, qui ont constitué des rivaux avec lesquels la Narbonnaise ne pouvait pas lutter. Il en ressort que l’essentiel de la production devait être absorbée par la consommation locale, régionale tout au plus. Elle ne devait d’ailleurs pas suffire puisque la part des amphores à huile de Bétique Dressel 20 occupe une place non négligeable dans les contextes de Telo Martius : 12 % (228 NMI) en moyenne de l’ensemble des amphores découvertes dans les contextes d’habitat et du port aux iie et iiie siècles, sachant qu’une amphore Dressel 20 contenait plus de 70 litres d’huile. Il faut probablement considérer que l’huile produite dans les domaines agricoles autour de Telo Martius, et en Narbonnaise de manière générale, était transportée dans des outres, plus faciles à transporter dès lors que cette marchandise voyageait à dos d’âne vers les agglomérations consommatrices232. On peut néanmoins se demander si, au-delà de la réutilisation de conteneurs, une partie du répertoire amphorique régional n’a pas pu être utilisée pour transporter de l’huile d’olive. Le démontrer suppose d’effectuer des analyses chimiques de contenu sur certains échantillons bien choisis, ce qui n’a pas encore été réalisé à ce jour : je me demande si on ne peut pas attribuer une partie des amphores produites dans l’atelier du Suveret à Fréjus au commerce de l’huile233. Cette amphore (fig. 5.54 no 3) appartient au groupe classique des amphores gauloises à fond plat, mais se distingue par une lèvre dont la similitude avec celle des Dressel 20 est évidente.

    6. Les verres

    Danièle Foy

    170Les verres de quatre secteurs des fouilles de Besagne/Dutasta sont présentés. Les lots exhumés du port antique du quartier de Besagne (sondage 5) et de l’habitat sous l’ancienne école Lafayette (îlots II, III et IV : sondages 20 et 22) sont les plus volumineux. Les verres provenant du quartier des Ferrailleurs (îlot I : sondage 27) sont ensuite étudiés. La vaisselle et le luminaire des fosses de l’Antiquité tardive du sondage 15 du secteur de Besagne terminent ce chapitre

    6.1. Le port et ses aménagements (Оlots VII et VIII, Voie E, Port)

    171Le mobilier en verre du secteur de Besagne provient essentiellement des contextes de la phase 3, états 4 et 5 qui correspondent au comblement du plan d’eau. Il se trouve néanmoins quelques éléments pour illustrer l’usage du verre durant les phases précédentes.

    6.1.1. Phase 1 (fig. 6.1)

    Fig. 6.1. Besagne, sondage 5. Verres de la phase 1

    (cl. et DAO D. Foy).

    172Dans les premiers niveaux datables de la fin du ier – début du iie s. apr. J.-C. contemporains de l’aménagement portuaire, principalement des couches de végétaux et de sable (Us505) et de vase grise sur le substrat (Us642), se trouvent des contenants de divers modules : balsamaire tubulaire (no 1), flacon à goulot cylindrique, embouchure évasée et lèvre ourlée ou non ourlée (no 7, 8) et bouteille probablement carrée, identifiée par divers débris dont une anse nervurée (no 9). Les verres à boire comprennent des gobelets à bord coupé et à décor de rainures superficielles (no 6) qui marquent bien l’époque flavienne et d’autres, en verre plus épais, à décor gravé de sillons relativement profonds (no 11) ; ces derniers sont assimilables aux types Isings 12 ou 29. Bien que quelques exemplaires de ce type soient identifiés sur divers sites, dans des niveaux du tout début du ier s., la plupart de ces verres sont utilisés dans les décennies centrales et la seconde moitié du ier s., entre les années 30/40 et 80 234. Plus rare, un verre à pied tronconique bas, sans doute moulé, réalisé dans une matière épaisse et incolore (no 10) : il trouve un parallèle à Arles235. Deux autres exemplaires peuvent être comptabilisés par la présence d’une anse qui pourrait signaler un canthare (no 5) et un petit fond à pied annulaire (no 4). Deux fragments d’assiettes renvoient à une forme soufflée relativement commune, de type Isings 42 ou 43 (no 2) et un pied moulé (no 3) marque l’apparition, à la fin du ier siècle, des assiettes moulées incolores qui seront plus nombreuses au siècle suivant. Ce petit lot s’avère de datation homogène ; les éléments « marqueurs » pour une datation à partir de la seconde moitié du ier s. sont le balsamaire no 1 et les gobelets no 6 et 11.

    Catalogue

    1. Us505. Balsamaire tubulaire, Isings 8. Bleu-vert. Us

    2. Us505. Rebord plat légèrement ondé d’une assiette ; probablement type ou variante Isings 42/42. Verdâtre.

    3. Us505. Piédouche d’une assiette moulée. Incolore.

    4. Us505. Petit fond à pied annulaire replié. Incolore.

    5. Us505. Anse rubanée en arc de cercle : canthare ? Verdâtre.

    6. Us642. Gobelet tronconique ; bord coupé ; rainures peu marquées. Incolore.

    7. Us642. Embouchure évasée d’un goulot. Incolore verdâtre.

    8. Us642. Embouchure à lèvre ourlée d’un goulot cylindrique. Verdâtre.

    9. Us642. Anse coudée, large et nervurée, probablement bouteille carrée. Bleu-vert.

    A0. Us617. Base d’un verre de profil tronconique sur un pied large ; moulé ? Double rainure sur les parois. Incolore.

    11. Us1812. Partie supérieure d’un gobelet ovoïde. Lèvre coupée, décor gravé de stries ; forme Isings 29. Incolore légèrement verdâtre.

    6.1.2. Phase 2 (fig. 6.2 et 6.3)

    Fig. 6.2. Besagne, sondage 5. Verres de la phase 2

    (cl. et DAO D. Foy).

    Fig. 6.3. Besagne, sondage 5. Verres de la phase 2

    (cl. et DAO D. Foy).

    173Le mobilier de la phase 2, datable du iie siècle, provient principalement de trois contextes : un remblai (Us812), un niveau de destruction (Us1808) et un sol (Us1810). Parmi les verres à boire, on retrouve les gobelets incolores à lèvre coupée et décor de rainures peu profondes (no 39) ; s’y ajoutent les gobelets cylindriques de haute taille caractérisés par leur pied massif en forme de disque formé par repliement du verre (no 19, 20). Dispersés dans toutes les provinces occidentales, ces verres Isings 34 ou AR 37.1, sont surtout en usage dans les décennies centrales du ier s.236 Plusieurs fragments de parois verticales à décor de stries proviennent de divers contextes et pourraient se référer au même type d’objet (no 27). Les pieds annulaires appartiennent à des petits récipients indéterminés (no 34, 35) et à un gobelet ovoïde à fond refoulé (no 30) ; cette forme est relativement fréquente, dans toutes les provinces occidentales, à la fin du ier s. et au début du iie s.237 Un pied massif marqué d’incisions et surmonté d’une tige courte (no 36) indique la présence d’un skyphos à panse ovoïde doté de deux anses à poucier. Ces verres, peut-être originaires de Méditerranée orientale, sont présents sur plusieurs sites en Narbonnaise238 et une seconde pièce est identifiée dans la phase 3 (no 63). Deux ou trois vases de la phase 2 sont soufflés dans un moule. La coupe cannelée (no 17, AR 31) est une des formes les plus communes relevant de cette technique ; la seconde pièce est probablement un verre à décor de spectacle (no 25) ; ce fragment, de très petite taille et de teinte bleu foncé, porte un motif difficilement lisible (triangles) qui doit s’apparenter à des éléments architecturaux du cirque. Ces gobelets à décor de spectacles, retrouvés dans toutes les provinces occidentales, sont datés du troisième quart du ier s.239 tout comme la plupart des verres façonnés selon cette technique. Le troisième exemplaire, également de teinte bleue, est un gobelet de profil tronconique et à motifs de cannelures qui se trouve dans un contexte non phasé (no 26). Une autre attestation de vaisselle colorée réside dans un éclat de verre violacé portant deux filets blancs : il pourrait s’agir d’un bol à côtes étirées et filets blanc opaque appliqués (no 32). Ces bols dits Zarte Rippenschalen très largement répartis dans tout l’Empire et principalement dans la partie occidentale apparaissent dès le second quart du ier s. et semblent délaissés vers la fin de ce siècle. Le gobelet à décor d’arcades (no 29), peu fréquent dans le midi de la Gaule240, complète cette vaisselle semi luxueuse qui pourrait être, dans cette phase 2, en position résiduelle. Plus communes, les coupes côtelées et moulées de teinte bleu-vert sont reconnues par plusieurs fragments de bord et de panse appartenant à une ou deux pièces (no 28). La vaisselle de table en verre de la phase 2 comprend aussi des bols Isings 41 ou 42 dont ne restent que des fragments de bords et de fonds (no 13, 22, 23), des coupes soufflées de profil tronconique (no 31) ou à carène haute (no 39). Un rebord de coupe moulée incolore, de type AR 15, constitue un exemple assez rare en Provence de l’usage de ce récipient à la fin du ier siècle ou au début du iie s. (no 15). Une anse trifide de profil semi annulaire, réalisée en verre parfaitement incolore, ne peut être rattachée à une forme précise (no 37). Il pourrait s’agir d’un nouveau modèle de tasse ou de modiolus (forme Isings 37), mais généralement ces verres ne sont pas incolores et leur anse n’est pas trifide. Cette variante, uniquement perceptible par son anse, n’est peut-être pas inhabituelle en Provence orientale puisqu’un autre exemplaire provient de l’habitat (pl. 16, no 173) ce qui confirme une datation à partir de la seconde moitié du ier s.

    174Les trullae soufflées, connues dans tout l’Empire, sont relativement fréquentes sur le littoral provençal : un fragment de bord avec une attache d’anse (no 16) se rajoute à la trentaine de pièces, le plus souvent bleutées ou verdâtres, identifiées par leur manche horizontal241. Deux assiettes soufflées à pied annulaire replié font partie du mobilier de cette phase. L’une d’elles, à bord ourlé de type Isings 45 (no 21), est un modèle précoce signalé dès les premières décennies du ier s. à Cosa en Italie242. En Provence, à Olbia et Fréjus243, elles apparaissent dans des contextes du second tiers du ier s. Elles sont aussi présentes en Narbonnaise dans la nécropole de Lattes, dans des contextes 40-70. L’assiette au rebord à lèvre mince pourrait se rapporter à une variante du type Isings 42 ou 43 (no 33)244 ; le pied ourlé (no 14) est un support partagé par plusieurs sortes d’assiettes soufflées et ne peut être associé à une forme précise.

    175Peu nombreux, les flacons sont reconnus par une anse et un goulot. L’anse robuste en verre bleu-vert (no 18) évoque une cruche à panse tronconique de type Isings 55a. Le goulot vertical en verre clair et épais est peu habituel dans les contextes du Haut-Empire (no 12). Son embouchure à lèvre coupée et les décors de stries profondes ne suffisent pas à identifier précisément l’objet, mais permettent de le rapprocher de plusieurs formes de la fin du ier s. Les bouteilles sphériques apodes ou celles qui sont bien dotées d’une panse allongée et d’un pied annulaire à l’image des trouvailles arlésiennes245, et les petits flacons ansés tels ceux qui ont été découverts à Cavaillon246 et Cucuron247 possèdent ce type de rebord. Un fond convexe fait sans doute partie d’un flacon (no 24) de forme indéterminée.

    176Le fond incolore à filets rapportés pour servir de pied annulaire ou pour former un cercle concentrique au centre (no 41) appartient à un gobelet ou à un flacon en usage entre le milieu du IIe et le début du iiie s. Il pourrait marquer le dernier état de la phase 2. Des fonds comparables formaient la cargaison de l’épave Ouest Embiez248.

    177À la fin de la phase 2, dans un niveau d’abandon, apparaît un fragment de vitre coulée, épaisse et bleu-vert (no 42).

    Catalogue

    12. Us812 (remblai dans l’îlot VIII, phase 2A). Goulot cylindrique, lèvre coupée ; rainures profondes. Incolore.

    13. Us812. Vase cylindrique ; embouchure non évasée, lèvre ourlée ; assiette Isings 46 ou 48. Incolore verdâtre.

    14. Us812. Large base à pied annulaire replié : assiette Isings 42, 48 ou 49. Incolore verdâtre.

    15. Us812. Rebord à marli d’une assiette moulée de type AR 15. Incolore translucide.

    16. Us812. Rebord de trulla avec départ d’anse. Bleu-vert.

    17. Us1808 (niveau de destruction dans l’îlot VIII, phase 2A). Coupe cannelée soufflée dans un moule, forme AR 30.1. Bleu-vert.

    18. Us1808. Grande anse nervurée ; probablement cruche de type Isings 55a. Bleu-vert.

    19 et 20. Us1808. Deux fonds massifs de grands gobelets cylindriques. Variante type Isings 34. Bleu-vert et verdâtre.

    21. Us1808. Assiette à lèvre ourlée, type Isings 45. Vert.

    22. Us1808. Partie supérieure d’un vase cylindrique, bord évasé de profil ondé. Variante du type Isings 41. Vert.

    23. Us1808. Partie inférieure d’un vase cylindrique, fond à pied annulaire replié. Variante du type Isings 37 ou 41b ? Vert.

    24. Us1808. Large fond convexe. Flacon. Incolore.

    25. Us1810 (îlot ouest, pièce 18, sol, phase 2-état 2A). Petit fragment soufflé dans un moule : probablement gobelet à scènes de spectacle ; motifs triangulaires perceptibles. Bleu foncé.

    26. TL5-Us1120 ; non phasé. Fragment de fond de gobelet ovoïde ou tronconique soufflé dans un moule ; cannelures verticales. Bleu foncé.

    27. T Us1810. Fragments de paroi de gobelet cylindrique. Décor de rainure. Vert-Jaune lumineux.

    28. Us1810. Fragments de bords et parois de coupe côtelée moulée. Bleu-vert.

    29. Us1810. Fragment d’un gobelet à décor d’arcades. Type Isings 33 ou AR 48 ? Vert.

    30. Us1810. Base d’un gobelet ovoïde à fond refoulé et pied annulaire replié. Incolore verdâtre.

    31. Us1810. Large rebord tronconique, lèvre arrondie. Une épaisseur sous la lèvre crée un relief. Coupe d’un modèle inédit ? Verre bleuté lumineux.

    32. Us1810. Débris de paroi violet portant deux filets blanc opaque. Gobelet à côtes étirées de type Isings 17 ou AR 28 ?

    33. Us1509 (recharge de voie, phase 2B). Rebord à marli d’une assiette large ; verre mince, lèvre non épaissie. Incolore.

    34. Us640 (dépôt d’amphores Dressel 20 au pied du quai). Petit pied annulaire. Bleu-vert.

    35. Us641 (quai et jetée). Petit pied annulaire pris dans l’épaisseur du verre. Bleu-vert.

    36. Us641. Pied massif avec incisions, doté d’une tige. Canthare. Incolore.

    37. Us703 (phase 2B). Anse semi annulaire, trifide. Incolore.

    38. Us619 (phase 2B). Coupe à lèvre épaissie et carène haute. Incolore.

    39. Us634 (phase 2B). Gobelet à bord coupé. Stries. Incolore.

    40. Us638 (phase 2B). Fond moulé (?) cercles concentriques sur la face externe. Flacon ? Incolore.

    41. Us1102 (phase 2 finale ou début phase 3 ?) Fond à pied annulaire et petit anneau central rapportés. Incolore.

    42. Us637 (niveau d’abandon du second quai, phase 2B). Vitre coulée à bord épais. Bleu-vert.

    6.1.3. Phase 3 (fig. 6.4 а 6.11)

    Fig. 6.4. Besagne, sondage 5. Verres de la phase 3

    (cl. et DAO D. Foy).

    Fig. 6.5. Besagne, sondage 5. Verres de la phase 3-état 4, US 614 et 613

    (cl. et DAO D. Foy).

    Fig. 6.6. Besagne, sondage 5. Verres de la phase 3-état 4, Us613

    (cl. et DAO D. Foy).

    Fig. 6.7. Besagne, sondage 5. Verres de la phase 3-état 4, Us612

    (cl. et DAO D. Foy).

    Fig. 6.8. Besagne, sondage 5. Verres de la phase 3-état 4, Us611

    (cl. et DAO D. Foy).

    Fig. 6.9. Besagne, sondage 5. Verres de la phase 3-état 5, Us600

    (cl. et DAO D. Foy).

    Fig. 6.10. Besagne, sondage 5. Verres de la phase 3-état 5, Us609-610

    (cl. et DAO D. Foy).

    Fig. 6.11. Besagne, sondage 5. Verres de la phase 3-état 5 ? Us660-661-662

    (cl. et DAO D. Foy).

    178Les niveaux de comblement du port constituant la phase 3 ont livré la plus grande partie des verres. Dans cette période, le mobilier est concentré dans quelques contextes. Sept petits assemblages rassemblant une douzaine de pièces sont ici présentés. Auparavant, on a choisi de présenter des verres isolés provenant de trois US de la phase 3.

    179Une coupe côtelée et moulée de teinte bleue est un des objets les mieux conservés de la fouille (no 43). Trouvé dans une fosse rattachée à la phase 3, ce vase est datable du ier s. D’autres verres apparaissent anciens dans cette phase. Un balsamaire tronconique relève d’une forme utilisée avant le milieu du iie s. (no 44). Dans le même contexte, une bouteille à goulot court et renflé, embouchure en collerette et bord à marli, et dotée d’une anse large, est un récipient beaucoup moins courant (no 45). Son profil est cependant comparable à celui d’une carafe pansue provenant d’une tombe arlésienne datée de l’époque flavienne ou du début du iie s.249, mais il diffère par la qualité du verre. Le récipient de Toulon en verre bleu-vert et robuste semble être destiné au transport alors que la cruche d’Arles en verre clair et mince est assurément une vaisselle de table. Les deux verres incolores du contexte 913 sont en revanche représentatifs du mobilier de la fin du IIe et du iiie s. La coupe moulée, incolore et à lèvre pendante (no 46) est un bon exemple de l’utilisation, encore à la fin du iie s., de ces récipients communs, apparus à l’extrême fin du ier s. et utilisées durant tout le iie s. Dans d’autres niveaux attribués à la phase 3, on retrouvera plusieurs types de coupes moulées. Un goulot incolore traduit la présence d’une bouteille carrée ou cylindrique ansée (no 47).

    180Les Us613 et 614 de la phase 3, datées de la fin du iie ou du iiie s., contiennent des récipients déjà en usage un siècle auparavant : la longévité des bouteilles carrées, conteneur privilégié de la période flavienne, est manifeste. Ce sont les récipients les plus représentés de l’Us614 ; leur anse est finement nervurée (trois exemplaires no 48 à 50) ; en revanche, la seule bouteille de l’Us613 possède une anse trifide (no 53). L’aspect des anses des bouteilles carrées n’est pas un critère de datation infaillible, mais on remarque en Narbonnaise, que les anses bifides ou trifides ont tendance à devenir plus nombreuses dans le courant du iie siècle250. Un fond porte une marque géométrique faite d’arcs de cercles et de petits cercles pointés251. Des autres récipients en verre robuste et bleu-vert de l’état 4 il ne reste que les embouchures dont celle d’un grand goulot à lèvre repliée formant un rebord de profil biseauté (no 65). Il est impossible de reconnaître la forme générale de ce vase (bouteille carrée, cylindrique ou tronconique de type Isings 55a) mais on note un goulot identique dans un contexte du sondage 27 qui n’est pas antérieur au iiie s. (no 301) ce qui laisse penser que ces contenants ne sont pas forcément résiduels. La partie supérieure d’une cruche à bec verseur (no 52) est conservée ; sa panse probablement sphérique ou ovoïde est côtelée. L’anse qui forme un poucier au-dessus de l’embouchure est rubanée et étroite. Ce récipient se différencie de la plupart des cruches à embouchure trilobée (type AR 169) par sa matière bleu vert et épaisse, son goulot large et renflé et son bec redressé252.

    181Les bouteilles cylindriques en verre verdâtre ou incolore, à décor de stries sur le parois et embouchure à lèvre replié ou bien pincée et redressée, sont signalées par des fragments de panse (no 56), d’anse (no 55) et d’embouchure (no 66). Ces bouteilles, connues sur plusieurs sites provençaux253, sont largement répandues dans tout l’Empire dans le dernier tiers ou quart du iie siècle et la première moitié du iiie s.254. Les vases à parfum, peu fréquents en Narbonnaise hors des contextes funéraires, sont présents en trois exemplaires de modèle différent. Le balsamaire tronconique Isings 28b/82b1 (ou AR 135 mais à lèvre non repliée), très fréquent dans les nécropoles de la fin du ier s. et début iie s., et présent dans l’Us611 (no 79), doit être considéré comme résiduel. C’est sans doute aussi le cas pour un rebord ourlé d’un pot, probablement un vase sphérique de type Isings 67a (no 80). En revanche, l’unguentarium chandelier, provenant du même contexte (no 78), est un bon marqueur pour la datation de la phase 3. Le vase le plus surprenant est un balsamaire à panse tronconique large et courte et à goulot cylindrique (no 51). Ce type de récipient, observé pour la première fois en Narbonnaise, est mentionné dans les collections des Musées du nord de l’Italie notamment à Udine et Aquilée. Son origine est discutée : Italie du Nord255 ou Méditerranée orientale256.

    182Les formes ouvertes, assiettes et coupes, sont très variées. De larges rebords verdâtres à lèvre ourlée signalent la présence de pots ou de jatte d’une trentaine de cm de diamètre (no 57, 84). Les assiettes hémisphériques Isings 42/43, principalement en usage aux époques flavienne et trajane, sont encore en service ; elles sont identifiées par les rebords et les fonds (no 58, 87). Les coupes et assiette à lèvre épaissie en triangle (no 81, 83) ou repliée en crochet (no 82) qui apparaissent à la fin du iie siècle257 sont réunies dans l’Us611. L’assiette ovale sur pied annulaire plein, est caractéristique du iiie s. (no 68). Bien que peu remarquées, ces assiettes dont le pied annulaire peut être replié ou appliqué sont présentes dans toutes les provinces occidentales : on en connaît à Vintimille258, dans le Var à Pignans, à Marseille et à Arles259. Les assiettes moulées sont de type AR 16 (no 59) et AR 19 (no 67).

    183Les verres à boire comprennent deux formes anciennes du ier s. : un gobelet à décor d’amandes soufflé dans un moule (no 76) et un canthare à pied discoïdal marqué d’incisions (no 63) ; ce type de verre a déjà été remarqué dans la phase 2 (no 36). Les gobelets de profil ovoïde ou plus rarement cylindrique, à lèvre arrondie et pied annulaire et souvent ornés de dépressions sur les parois et de filets appliqués sous le rebord et sur les fonds, sont en revanche des verres à boire très communément utilisés en Narbonnaise entre le milieu du iie et le premier tiers du iiie s. Ils apparaissent dans l’Us611 (no 85 et 86) et dans plusieurs niveaux de l’habitat sous l’école Lafayette (no 210-214, 218-220, 244, 292-297) ; ces verres sont habituellement incolores, mais le fragment no 86 est bleuté. Le fond à pied annulaire large, appliqué et aplati (no 89), est fréquemment découvert en Provence dans les contextes du IIIe s. Il est aussi bien le support d’un gobelet que d’une cruche (cf. sondage 27, no 299). La seule pièce colorée est la base d’une coupe (?) violette constituée d’un pied tronconique large et bas se rétrécissant au niveau de l’attache de la panse (no 74). Le pourtour du fond festonné et les incisions sur le pied évoquent une production orientale, peut-être égyptienne.

    184Les deux verres les plus originaux sont des gobelets incolores à fond plat très épais ; ils sont de profil cylindrique (no 64) ou ovoïde (no 77). Leur lèvre manquante devait être coupée. Le parallèle le plus proche est un gobelet ovoïde issu d’une tombe de la fin du iie-début iiie s. de la nécropole d’Épiais-Rhus, dans le Bassin parisien260.

    185Dans la phase 3B, datée de la seconde moitié du iiie s. ou du début du ive s., le verre provient principalement des Us600, 609, 610. Le mobilier des Us660, 661 et 662 apparemment contemporain a également été pris en compte. Parmi les six contenants se trouvent encore des bouteilles bleu-vert probablement carrées : des débris d’anse nervurée (no 103) et un fond avec pour marque des cercles concentriques (no 116) en témoignent. Deux bouteilles cylindriques à anse plate sont identifiées. L’une (no 117) présente une embouchure tronconique à rebord pincé comparable au no 66. Un flacon sphérique à embouchure évasée et décor de stries, soufflé dans un verre incolore, relève de la forme Isings 92 peu remarquée dans le midi de la Gaule. Une pièce complète est cependant signalée dans une tombe de la nécropole de Torre di Cimella à Cimiez datée de la seconde moitié du iie s.261 ; nous en connaissons aussi un fragment à Marseille dans le dépotoir portuaire du site de Jules-Verne. En Italie du Nord, cette bouteille est bien connue, notamment dans le Tessin262 et dans les Marches263, ainsi que dans le nord de la Gaule264 en Rhénanie265 et en Grande-Bretagne266. Une anse large et côtelée, en quart de cercle et en verre parfaitement incolore indique la présence d’une petite cruche (no 111).

    186L’assiette à lèvre épaissie en triangle déjà observée est toujours utilisée (no 107) et les assiettes incolores et moulées ne sont pas, dans cette seconde moitié du iiie s. moins nombreuses qu’auparavant ; les rebords permettent d’identifier deux ou trois grands plats de types AR 15 (no 109) et AR 25.1 (no 109, 129, 130 et peut-être 102) et probablement une coupe AR 19 (no 110). Un rebord de coupe profonde, en verre soufflé bleu-vert, reproduit le profil de la coupe moulée tronconique et profonde AR 20.2 (no 108). Les bols à rebord évasé, lèvre coupée et fond légèrement convexe (variante AR 58) porte un décor gravé qui le plus souvent est celui de stries ou de cupules rondes ou en grains de riz. Apparue dans le second quart ou tiers du iie siècle, cette coupe est toujours présente au iiie s. ; outre l’exemplaire toulonnais (no 661), en témoignent plusieurs découvertes méridionales à Olbia de Provence, Marseille267 ou dans l’épave de Porticcio datée du milieu de ce siècle268.

    187Les rebords et les fonds des verres à boire permettent de distinguer divers types plus ou moins définis ; la très grande majorité est fabriquée dans un verre incolore qui a pris un aspect translucide et laiteux. Les fonds plats sont souvent ceux de gobelets à dépressions et lèvre coupée ; ce sont des variantes du type Isings 32 (no 91, 92, 98, 99, 118 à 121) ; les deux fonds de section carrée (no 98 et 99) signalent des gobelets étroits et hauts utilisés dans tout l’Empire principalement au IIe s (no 73)269. Le fond large no 120 pourrait renvoyer à un verre trapu et caréné doté de quatre dépressions très profondes ; des exemplaires complets sont connus en Provence et en Italie270.

    188Les fonds à pied annulaire replié (no 94-95, 112-114) ou rapporté (no 93, 115, 122) sont tout aussi nombreux. Ils portent une marque de pontil indiquant que la lèvre n’est pas coupée. Deux fonds sont décorés d’une goutte de verre entourée d’un filet mince appliqué (no 95) ou bien un petit cercle concentrique également appliqué (no 112). Ils appartiennent aux gobelets cylindriques ou ovoïdes déjà évoqués et dont la lèvre arrondie est soulignée par un filet de verre appliqué (no 123-125). Les fonds, dont le pied est formé d’un large ruban de verre appliqué et aplati, déjà signalés (no 89), deviennent plus nombreux (no 93, 115, 122) ; ce sont peut-être des productions régionales. Les verres cylindriques à balustre (no 126), contemporains des gobelets à pied annulaire, sont moins fréquents. Le rebord à lèvre coupée d’un vase cylindrique décoré de stries (no 100) est une des rares pièces de la phase 2B probablement résiduelle. Il correspond à la forme Trier 39 ou AR 48 en usage dans la seconde moitié du ier s. et dans la première moitié du iie s. Plusieurs variantes existent : de profil vertical comme cela semble le cas ici ou de profil caréné comme l’exemplaire trouvé dans un contexte de la phase 2A de l’habitat (pl. 17, no 185).

    189Les deux pièces les plus rares sont un fond cylindrique décoré de fines nervures appliquées et étirées (no 101) pour lequel aucun parallèle ne nous est connu et un fond dont le pourtour a été étiré à la pince pour former des dentelures serrées (no 127). Très peu de pièces complètes, munies de ce type de pied, nous sont parvenues. Ce sont des gobelets cylindriques à embouchure légèrement évasée et lèvre généralement coupée. Les décors les plus fréquents sont des stries ou de dépressions271. Réalisés en verre verdâtre ou parfaitement incolore, comme c’est le cas ici, ces gobelets ne semblent pas antérieurs au iiie s. ; la plupart des trouvailles en Méditerranée orientale, d’où ils seraient originaires, sont dans des contextes datés entre le milieu du iiie s. et le ive s.272 Les trouvailles ­fragmentaires en Narbonnaise sont relativement nombreuses mais rarement datées273. Dans cette phase, ce fond dentelé apparaît comme la pièce la plus récente. Sa datation est en parfait accord avec celle attribuée au contexte.

    190La proportion des verres incolores dans la phase 3 (environ 62 %) est beaucoup plus importante que dans les périodes précédentes (environ 21 %). Dans le contexte Us600 de la phase, on compte un minimum de 13 verres dont dix incolores. Cet accroissement notable qui se fait progressivement est conforme à ce qui a été observé ailleurs. A partir du iie siècle, le goût pour le verre incolore s’affirme274.

    Catalogue

    43. Us301 (fosse dans la pièce 3 de l’îlot VIII). Coupe hémisphérique, moulée portant de longues côtes. Rainure interne sous le rebord et double rainure à la base des parois. Bleu outremer.

    44. Us651. Grand balsamaire à panse piriforme, type AR 135 ? Bleu-vert.

    45. Us651. Partie supérieure d’une bouteille à anse large. Goulot court et renflée, rebord replié pour former une collerette et lèvre plate. Bleu-vert.

    46. Us913. Coupe moulée ; rebord à marli oblique et lèvre pendante ; type AR 16. Incolore.

    47. Us913. Embouchure de bouteille carrée ou cylindrique, lèvre repliée et aplatie. Incolore.

    48 à 50. Us614 (phase 3B). Trois goulots de bouteilles carrées ; deux anses nervurées complétement ou partiellement conservées. Bleu-vert.

    51. Us614. Base d’un unguentarium à panse tronconique, fond concave et goulot cylindrique relativement large. Vert jaunâtre.

    52. Us613 (phase 3B). Cruche à embouchure trilobée et bec verseur ; anse en arc de cercle, rubanée et épaisse avec poucier. La panse côtelée, ovoïde ou sphérique, a été soufflée dans un moule. Bleu vert.

    53. Us613. Goulot complet et épaulement d’une bouteille carrée à anse trifide. Bleu-vert.

    54. Us613. Fond d’une bouteille carrée. Marque géométrique : petits cercles pointés et arcs de cercle. Bleu-vert.

    55. Us613. Anse plate et large coudée. Incolore légèrement verdâtre.

    56. Us613. Base d’une bouteille cylindrique. Doubles stries incisées à la base des parois et sur le pourtour du fond. Parfaitement incolore, lumineux, craquelé.

    57. Us613. Rebord d’une large assiette à lèvre repliée vers l’intérieur. Isings 42/43 ? Verdâtre.

    58. Us613. Rebord d’une assiette à lèvre repliée vers l’extérieur et fond à pied annulaire replié. Marque de pontil. Sur le rebord cordon de verre appliqué et incisé. Isings 43. Verdâtre.

    59. Us613. Rebord d’une assiette moulée à lèvre pendante. AR 16. Incolore.

    60. Us613. Rebord d’une coupe tronconique ; parois rectilignes. Lèvre repliée vers l’extérieur. Bleuté très lumineux.

    61. Us613. Fond sur pied annulaire massif, pris dans la paraison. Bleu-vert.

    62. Us613. Petit fond sur pied annulaire replié. Incolore, très irisé.

    63. Us613. Base d’un verre à tige, probablement un canthare à deux anses. Le pied fait d’un disque massif porte des marques d’outils bien marquées autour de la tige pour créer un décor sinueux, pied festonné. Pourtour du pied festonné. La cassure, en haut de la tige, semble volontairement retaillée. Incolore légèrement verdâtre, lumineux.

    64. Us613. Gobelet cylindrique à fond plat très épais. Le bord à lèvre sans doute coupé manque. Incolore, apparaît verdâtre dans l’épaisseur du verre.

    65. Us612 (phase 3B). Goulot cylindrique ; rebord à lèvre rabattue vers l’extérieur et le bas puis repliée vers le haut pour former un bandeau épais de profil biseauté. Bleu-vert.

    66. Us612. Goulot cylindrique et étroit à embouchure évasée et lèvre pincée pour former une mouluration. Verre verdâtre.

    67. Us612. Large assiette tronconique moulée. Le rebord se confond avec la paroi. Type AZ 19 ou AR 20. Incolore.

    68. Us612. Fond d’assiette ovale sur pied annulaire plein. Incolore.

    69. Us612. Très large rebord à lèvre replié vers l’extérieur. Verdâtre.

    70. Us612. Fond sur pied annulaire replié ; parois très évasées. Incolore.

    71. Us612. Fond sur pied annulaire replié d’un gobelet tronconique. Verdâtre et trainée violacée due au manganèse utilisé comme décolorant.

    72. Us612. Fond repoussé sur pied annulaire replié. Incolore.

    73. Us612. Fond concave d’un gobelet à dépressions. Incolore verdâtre.

    74. Us612. Fond sur pied tronconique massif. Incisions ; pourtour du pied irrégulier. Violet.

    75. Us612. Embouchure à lèvre ourlée d’un pot. Verdâtre.

    76. Us612. Gobelet soufflé dans un moule en trois parties. Suture verticale visible. Décor d’amandes à triple relief. Listel en relief à la base des parois et cercles concentrique sous le fond. Verre épais, jaune et lumineux.

    77. Us612. Gobelet ovoïde à fond plat très épais. Lèvre manquante. Strie superficielle dans le premiers tiers de la hauteur. Incolore légèrement verdâtre.

    78. Us611 (phase 3B). Nombreux fragments d’unguentarium chandelier. Bleuté.

    79. Us611. Fond d’un balsamaire à panse tronconique. Bleu-vert.

    80. Us611. Embouchure à lèvre doublement repliée vers l’extérieur d’un pot. Bleu-vert.

    81. Us611. Rebord à lèvre épaissie en triangle d’un pot tronconique. Incolore.

    82. Us611. Embouchure à lèvre repliée en crochet d’un pot. Verre mince, incolore.

    83. Us611. Rebord d’une assiette hémisphérique à lèvre épaissie en triangle. Incolore.

    84. Us611. Rebord d’une large assiette à lèvre repliée vers l’extérieur. Isings 42 ? Verdâtre.

    85.Us611. Partie haute d’un gobelet ovoïde, lèvre arrondie, filet appliqué sous le rebord. Incolore.

    86. Us611. Partie haute d’un gobelet ovoïde, lèvre biseautée, filet appliqué sous le rebord ; dépressions. Bleuté.

    87. Us611. Fond repoussé sur pied annulaire replié. Marque de pontil. Probablement assiette Isings 42/43. Verdâtre.

    88. Us611. Fond sur pied annulaire replié. Parois évasées. Fond de cruche ? Incolore.

    89. Us611. Fond sur pied annulaire large, rapporté et aplati. Incolore.

    90. Us600 (phase 3B). Anse large et lisse d’une bouteille carrée ? Bleu-vert.

    91. Us600. Fond plat, épais. La rupture du profil à la base des parois peut signifier un décor de dépressions sur la panse. Bleu-vert.

    92. Us600. Fond d’un gobelet cylindrique ou ovoïde à décor de dépressions longues. Bleu-vert

    93. Us600. Fond d’un vase (gobelet ?) tronconique. Pied annulaire large rapporté. Marque de pontil. Incolore laiteux, translucide.

    94. Us600. Fond d’un vase à pied annulaire replié. Marque de pontil. Incolore laiteux.

    95. Us600. Fond d’un vase à pied annulaire replié ; au milieu du fond goutte de verre appliquée et autour filet de verre mince formant un anneau. Incolore laiteux, translucide

    96. Us600. Fond d’une coupe ou d’une fiole formée d’un piédouche pris dans la paraison. Incolore laiteux, translucide.

    97. Us600. Fragment d’un fond à pied annulaire pris dans la paraison. Incolore verdâtre.

    98. Us600. Fond épais et presque plat d’un gobelet à 4 dépressions. Pourtour du fond grossièrement rectangulaire. Incolore laiteux, translucide.

    99. Us600. Fond presque plat d’un gobelet à 4 dépressions. Pourtour du fond grossièrement rectangulaire. Incolore verdâtre.

    100. Us600. Rebord d’un vase à parois presque verticales. Lèvre coupée. Stries sous le rebord et faisceaux de stries sur la panse. Probablement type Trier 39 ou AR 38. Incolore laiteux, translucide décoloré par antimoine. Analyse VI 058.

    101. Us600. Fond apode d’un vase cylindrique à décor de fines nervures appliquées et étirées. Incolore laiteux, translucide.

    102. Us600. Piédouche large d’une assiette moulée : AR 16 ou AR 24 ou AR 25. Incolore laiteux, translucide.

    103. Us600. Fragments d’une ou de deux anses nervurées et coudées. Bleu-vert.

    104. Us610 (phase 3B). Flacon ovoïde ou sphérique. Goulot tronconique à embouchure évasée et lèvre coupée et adoucie. Fond plat. Incolore laiteux.

    105. Us609 (phase 3B). Anse large et plate. Incolore, très légèrement verdâtre.

    106. Us609. Goulot cylindrique lèvre replié et aplatie d’une bouteille carrée ou cylindrique. Incolore, très légèrement verdâtre.

    107. Us610. Rebord tronconique ; lèvre épaissie de section triangulaire. Incolore, légèrement verdâtre.

    108. Us609. Coupe tronconique ; lèvre rabattue vers l’intérieur. Bleu-vert.

    109. Us609. Rebord à marli oblique d’une coupe de type AR 15. Incolore, translucide.

    110. Us610. Piédouche haut d’une coupe moulée. Type AR 19 ? Stries concentriques sous le fond. Incolore, translucide.

    111. Us609. Anse curviligne (quart de cercle), large et nervurée. Incolore laiteux, translucide.

    112. Us610. Fond à pied annulaire replié. Sous le fond petit anneau en très faible relief. Incolore laiteux.

    113 et 114. Us610. Fond à pied annulaire replié. Incolore.

    115. Us610. Fond à pied annulaire large appliqué et aplati. Incolore.

    116. Us662 (phase 3B). Fond de bouteille carrée. Marque formée de trois cercles concentriques. Bleu-vert.

    117. Us661 (phase 3B). Goulot cylindrique, embouchure évasée. Pinçure sous la lèvre pour créer une collerette ; anse coudée, large et lisse. Bouteille cylindrique ? Verdâtre.

    118 à 120. Us660 et 662. Fonds plats. 118 : bleu-vert ; 119 : incolore laiteux décoloré par manganèse et antimoine (analyse VI 220) ; 120 : incolore très irisé, décoloré principalement par antimoine (Analyse VI 218).

    121. Us660. Fond plat bien dégagé de la paroi. Gobelet à décor de dépressions profondes ? Verdâtre ; décoloré par manganèse (Analyse VI 219).

    122. Us661. Fond à pied annulaire large appliqué et aplati. Incolore, décoloré par antimoine (Analyse VI 221).

    123. Us662. Rebord d’un verre cylindrique ou tronconique. Lèvre arrondie et épaissie. Filet appliqué sous le rebord. Incolore laiteux, décoloré principalement par antimoine (Analyse VI 222).

    124. Us662. Rebord d’un verre cylindrique ou tronconique. Lèvre arrondie et épaissie. Incolore laiteux, décoloré par antimoine (Analyse VI 211).

    125. Us661. Rebord d’un verre cylindrique ou tronconique étroit. Lèvre arrondie et épaissie. Filet appliqué sous le rebord. Incolore laiteux.

    126. Us661. Base d’un verre cylindrique sur balustre. Incolore laiteux, décoloré par antimoine (Analyse VI 212).

    127. Us662. Fond d’un gobelet. Pourtour du pied étiré à la pince pour former 17 dentelures. Incolore, très irisé ; décoloré par mélange de manganèse et d’antimoine (Analyse VI 215).

    128. Us661. Rebord à lèvre coupée de profil concave et fond convexe d’une coupe. Stries incisées en haut de la panse et sur le pourtour du fond. Sur le fond grains de riz espacés gravés. Incolore, décoloré par antimoine (Analyse VI 214).

    129. Us661. Large embouchure à rebord à marli d’un plat moulé. Deux stries sur le rebord. Forme AR 25. Incolore translucide, décoloré par antimoine (Analyse VI 216).

    130. Us660. Large piédouche d’un plat moulé pouvant appartenir au même objet que le rebord 129. Incolore translucide, décoloré par antimoine (Analyse VI 217).

    6.1.4. Phases 5 et 6 (fig. 6.12)

    Fig. 6.12. Besagne, sondage 5. Verres de l’Antiquité tardive

    (cl. et DAO D. Foy).

    191Le mobilier des phases 5 et 6 de l’Antiquité tardive est peu abondant. Les fragments les plus significatifs qui viennent de contextes non phasés ont été sélectionnés.

    192Les verres de teinte vert olive qui marquent la première moitié et le milieu du ve siècle sont rares. La pièce la mieux conservée est un fond sur pied annulaire de verre à boire ou de cruche (no 131). Dans le contexte 1303 apparaissent des objets du vie s. : outre un rebord d’assiette moulée résiduel (no 132), on compte un fond étiré et pincé d’une lampe en forme de cornet ou campaniforme (no 133) caractéristique du vie s.275 et les éléments d’un verre à tige (no 135). Ce verre est le plus communément utilisé sur les pourtours de la Méditerranée durant tout le vie siècle et sans doute une grande partie du viie s. Il a été produit dans de nombreux ateliers dont certains sont localisés en Provence et Languedoc276. Dans ce même contexte, on remarque un fragment rectiligne d’une barre de verre bleu. Sa section rappelle celle des bracelets mais ce fragment plat non curviligne est probablement un élément de décor mobilier ou architectural (no 134). Les deux fragments de verre issus de l’US 1310 sont de teinte bleutée et datent vraisemblablement du milieu ou de la seconde moitié du viie s. L’un d’eux est la base d’un verre à tige et l’autre signale la présence rare en Occident d’une lampe à long pied tubulaire plein, modèle très fréquent au Proche-Orient. Cette lampe est la seule importation de Méditerranée orientale277, perceptible dans les niveaux de l’Antiquité tardive du port.

    193Le mobilier réuni ici n’a pas fait l’objet d’analyses chimiques mais l’aspect du verre, principalement sa coloration, révèle trois groupes. Le fond vert olive (no 131) et le verre à tige jaune sombre no 135 ont été fabriqués à partir de deux sortes de verre brut égyptien278. Les deux verres bleutés pourraient appartenir au groupe tardif du viie siècle, dit groupe 3.3 ou levantin 2, bien repéré sur des ateliers primaires et secondaires279.

    Catalogue

    131. Us667 (phase 5 ou 6 ?). Verre à pied annulaire replié. Vert olive lumineux.

    132. Us1303 (phase 5 ou 6 ?). Rebord d’assiette moulée AR 16. Incolore.

    133. Us1303. Fond pincé pour former un bouton. Verdâtre.

    134. Us1303. Fragment plat d’un côté et bombé de l’autre provenant d’une barre de verre moulée. Bleu foncé.

    135. Us1303. Rebord et base d’un verre à tige creuse. Jaune ambre.

    136. Us1310 (phase 5 ou 6 ?). Extrémité arrondie d’une lampe à pied tubulaire plein. Bleuté.

    137. Us1310. Pied en forme de disque à ourlet creux d’un verre à tige. Bleuté.

    6.2. L’habitat dans le Secteur de l’ancienne école Lafayette

    194Une centaine de fragments de verre ont été sélectionnés pour rendre compte de l’usage du verre dans chacun des six principaux états de l’occupation des habitats proches du port.

    6.2.1. Phase 1 (fig. 6.13 а 6.16)

    Fig. 6.13. Lafayette, sondages 20 et 22. Verres des phases 1A et 1A/B

    (cl. et DAO D. Foy).

    Fig. 6.14. Lafayette, sondages 20 et 22. Verres а décor mythologique. Phase 1B (photos L. Damelet)

    (cl. et DAO D. Foy).

    Fig. 6.15. Lafayette, sondages 20 et 22. Verres de la phase 1B

    (cl. et DAO D. Foy).

    Fig. 6.16. Lafayette, sondages 20 et 22. Verres des phases 1B2 et 2A

    (cl. et DAO D. Foy).

    195Le mobilier des phases 1A-1B comprend une vingtaine de pièces de datation homogène, provenant de contextes différents. Parmi les verres de couleur vive, souvent fréquents dans la première moitié et les décennies centrales du ier s., on compte quatre objets. Deux vases ont un décor marbré : un pot et une coupe moulée et côtelée (no 138-139). Un bol soufflé Isings 44, forme qui marque le milieu du ier s. et la période flavienne, de teinte bleu vif est issu d’un des premiers contextes d’occupation (no 140). Enfin un débris de paroi formée d’une double épaisseur de couleur bleue sur la face externe et blanche à l’intérieur (no 141) provient sans doute d’un canthare (Isings 38) qui est la forme le plus souvent concernée par cette technique de doublage bicolore ; les attestations provençales, toujours réduites à de modestes fragments, sont signalées à Arles, Fréjus, Riez et Marseille280. Dans le même contexte que ce verre stratifié de type Überfangglas, se trouve une coupe soufflée dans un moule à décor cannelé (no 142, type AR 30.1). Ces vaisselles à bord coupé et épaulement bien marqué ont déjà été remarquées dans le port (no 17). Réparties dans l’ensemble des provinces occidentales, elles sont particulièrement abondantes en Italie et en Narbonnaise281 ; elles apparaissent dès le second quart du ier s.282 et deviennent plus communes dans la seconde moitié de ce siècle.

    196Une coupe moulée et côtelée, monochrome (bleutée) et dotée de longues côtes, appartient à la dernière génération de ce type d’objet que l’on sait encore en usage au tout début du iie siècle (no 143). Elle pourrait être comparée à la coupe découverte dans l’épave de la Calanque de l’Âne à Marseille datée de l’extrême fin du ier s. ou des premières années du siècle suivant par une monnaie de Domitien283. Ces formes banales sont présentes dans le port comme dans l’habitat (no 28, 158, 271). Les verres à boire sont représentés par deux fonds refoulés vers l’intérieur et à pied annulaire replié, en verre verdâtre soutenu (no 144-145) et par un gobelet à bord coupé et décor de rainures (no 146), type extrêmement fréquent à la fin du ier s. Un verre étroit, incolore et épais, à décor taillé de facettes et de fines moulures, de type Isings 21, est également un bon marqueur pour les deux dernières décennies du ier siècle et l’époque trajane (no 147). Ces vases soigneusement taillés et réalisés dans un verre parfaitement incolore, ne sont pas rares. Un second exemplaire a été trouvé dans une couche dans l’état 2B (no 198) et d’autres encore dans divers secteurs des fouilles du port284. Les balsamaires tubulaires à fond instable, goulot cylindrique et embouchure à bord coupé, Isings 8, emblématique de la période flavienne, apparaissent dans deux contextes (no 148 à 150).

    197Les assiettes dont le bord est souligné par un double repli de la paraison sont utilisées à l’extrême fin du ier s. et dans la première moitié du iie s. (no 152). Très fragiles, elles sont identifiées par leur rebord particulier ; leur répartition laisse penser à certaines productions de Méditerranée occidentale285 et peut-être aussi orientale286.

    198Plusieurs contenants ansés, de teinte bleu-vert, sont identifiés par une anse rubanée et étroite (no 151), un débris de fond de bouteille carrée (no 153) et une bouteille cylindrique à large embouchure en collerette (no 154). Ce type de rebord est commun à plusieurs types de récipients (no 45, 72), mais l’embouchure large est très souvent celle d’une bouteille cylindrique. Ces bouteilles cylindriques et trapues, dont le rebord doublement replié forme un bandeau, sont fabriquées en verre bleu-vert et en verre incolore souvent plus mince ; elles sont datées entre la fin du ier siècle287 et le début du iiie s.288. Ces vases connus en Méditerranée orientale, notamment à Chypre289, ne doivent pas être systématiquement considérés comme des importations orientales. Ils sont en effet nombreux dans les nécropoles d’Afrique du Nord où ils ont servi d’urnes cinéraires290 et plusieurs fois attestés en Gaule méridionale291, Italie et Croatie292. Une grande anse trifide en verre verdâtre appartient à une cruche (no 155). Un pion d’aspect noir complète le mobilier en verre de cette phase (no 156).

    199Certains objets en verre forment de petits assemblages de 3 à 6 pièces trouvés dans un même contexte, remblai (Us225 et 5306) ou sol (Us5405). Le verre le plus remarquable, soufflé dans un moule, se présente sous forme de trois fragments de parois à décor en haut relief immédiatement identifiable. Ce vase appartient à la série des grands gobelets cylindriques portant un décor de quatre figures mythologiques. Sur un fragment apparaît un visage de profil tourné vers sa droite : le nez est fort, la pommette saillante et l’œil enfoncé. On remarque que le personnage porte un objet sur son épaule droite, probablement l’extrémité d’une torche enflammée qui l’identifie à Hymen. Au-dessus de la tête, seule la base d’un feuillage est visible (no 157a). Les deux autres fragments sont plus difficiles à déchiffrer. Sur l’un, on distingue un bras gauche le long du corps qui ne peut être rapporté qu’à Bonus Eventus (no 157b). Sur le troisième débris, nous ne voyons que des draperies (no 157c).

    200Ces gobelets à décor mythologique sont reconnus depuis longtemps et plusieurs études leur ont été consacrées. Les travaux fondateurs de G. Davidson Weinberg293 les ont classés en quatre groupes en fonction de leur ornementation et ont dressé le premier inventaire. Les publications de K. Wight294 ont contribué à une meilleure identification des personnages en augmentant considérablement le catalogue. Les quatre groupes qui portent tous quatre personnages séparés par des colonnes se distinguent par l’identité des figures et par des détails iconographiques. Le premier groupe montre des figures (Mercure, l’Hiver, Hercule et Hymen ou la personnification d’une saison) de profil ou de trois quarts, habillées ou nues et tournées vers leur droite, sont placées sous un fronton triangulaire ; les colonnes sont lisses. Dans le second groupe, les figures en beau relief et habillées (Neptune, Bonus Eventus ou la personnification de l’Automne, Bacchus et Hymen) sont placées sous une guirlande végétale et quelquefois seulement sur un piédestal ; les colonnes sont cannelées et la base du gobelet n’est pas décorée. Le troisième groupe se distingue par les personnages de face, nus (Apollon, Bacchus et Mercure) ou partiellement vêtu (Fortune) ; montés sur un piédestal, ils sont placés sous une guirlande ; les colonnes sont lisses et la base du gobelet est décorée de feuillage. Le quatrième groupe est incomplètement défini : on a proposé d’y voir l’image de Vulcain qui est absent des groupes précédents. Les trois fragments de Toulon relèvent du groupe II qui est le plus abondant dans les provinces orientales et occidentales. Soixante-trois verres à décor mythologique sont connus et proviennent en partie d’Asie Mineure où l’on situe traditionnellement leur lieu de production. Les découvertes du sud de la Gaule, en Aquitaine (Soulac-sur-Mer, Mas d’Agenais, Barzan et Villeneuve-sur-Lot) et en Narbonnaise (Olbia de Provence, Toulon, Golfe de Fos, Gignac-la-Nerthe, Arles et Béziers) ont fortement enrichi le corpus (21 pièces) et remettent en question l’origine de ces verres295. En effet, les trouvailles occidentales et orientales tendent, pour l’heure, à s’équilibrer ce qui ne permet plus de tenir pour immuable l’idée d’une origine unique et orientale. Les trouvailles de Toulon n’infirment pas la datation de ces objets que l’on situe habituellement dans la seconde moitié du ier s. (surtout dans le 3e quart).

    201Dans la phase 1C, on retrouve les formes attestées dans les contextes précédents : des coupes moulées et côtelées monochromes (no 158), des rebords ourlés et colorés de bols Isings 44 (no 159) et les gobelets incolores à bord coupé (no 160). Un large rebord de profil ondé est celui d’une coupe tronconique ou hémisphérique de type AR 83 (no 161). Aussi fréquentes dans les régions méditerranéennes qu’au nord des Alpes296, ces coupes incolores (décolorées à l’antimoine), parfois décorées de guillochis sur le rebord semblent utilisées depuis le second tiers du iie siècle jusqu’au début du iiie s. Les contenants communs regroupent des balsamaires tubulaires Isings 8 (no 162), des bouteilles carrées (no 164) sans doute de petit format et, plus rare un flacon à panse sphérique et à goulot cylindrique terminé par une embouchure en collerette (no 163). Ces contenants, identifiés en Provence dans la vallée du Rhône297, en Croatie298 et Italie299, pourraient être des importations orientales300.

    202Deux petits assemblages de verres relevant de la même période proviennent du remblai Us225 (no 165-167) et du sol Us5306 (no 168-170). Dans le premier contexte, un verre à bord coupé et décor de stries (no 165) qui relève de la forme AR 38 ou 39, est associé à un flacon dont le goulot en entonnoir et à lèvre coupée non adoucie (no 167) rappelle les contenants piriformes sur pied annulaire de Ligurie301 et de Trèves (Trier 95). Le dernier objet à large ouverture (no 166) se caractérise par sa carène haute son rebord en crochet et sa surface incolore superficiellement striée. Le dernier assemblage rassemble une assiette soufflée (no 168) un gobelet tronconique à bord coupé (no 169) et une assiette moulée de type AR 13.1 (no 170).

    203Vers la fin de la phase 1, les rebords ourlés de bols colorés sont toujours présents (no 171) ; on remarque également un rebord doublement replié qui forme une collerette avant de s’aplatir (no 172) : c’est le même type de rebord que celui du récipient plus large observé dans la phase 1A-1B (no 154) ; mais il appartient à une pièce de teinte plus claire et de forme plus étroite. Les trois derniers objets associés dans un même contexte sont une bouteille carrée, un col à lèvre ourlée d’un large récipient et une petite anse trifide formant un demi-anneau. Parfaitement incolore, cette anse est la réplique d’une trouvaille dans le port dans un contexte de la fin du ier s. ou du début du iie s. (supra no 37). Le contexte Us5405, un sol rattaché à l’état 1C ou 2A, est daté de la première moitié du iie s. On y trouve quatre verres dont trois incolores. Une petite anse à poucier appartient à un skyphos ou un canthare dont la forme ne peut être définie (no 176). Un débris de paroi renvoie à un gobelet à décor de stries et à lèvre coupée (no 177). Une assiette cylindrique, dotée d’anses et à pied annulaire est un modèle non répertorié (no 178). Deux assiettes incolores et moulées sont dans cet assemblage. La plus complète (no 180) se rattache, d’après son rebord à lèvre pendante, à une variante du type AR 16 qui apparaît à l’extrême fin du ier s. Bien qu’incomplète, cette assiette semble plus basse et son profil est plus anguleux que le modèle de référence.

    Catalogue

    Phases 1A-1B

    138. Us1731 (comblement de puits dans l’îlot II). Embouchure évasée d’un petit pot ; verre marbré fond bleu, taches blanches, jaunes et vertes.

    139. Us1106 (sol et foyer dans l’îlot II). Fragment de paroi de coupe côtelée moulée, marbrée bleu et blanc.

    140. Us10824 et 10825 (sol dans l’îlot III). Rebord à lèvre ourlée et fond sur piédouche massif pris dans la paraison d’une coupe soufflée ; variante Isings 44. Verre bleu-foncé.

    141. Us304 (remblai dans l’îlot II). Fragment de paroi doublé bleu (extérieur) et blanc opaque (intérieur).

    142. Us304. Rebord à lèvre coupée d’une coupe soufflée dans un moule ; décor cannelé. AR 30.1. Verre bleu-vert.

    143. Us10817 (sol dans l’îlot III). Coupe hémisphérique, côtelée moulée. Côtes longues en fort relief. Verre bleuté.

    144. Us314 (remblai dans l’îlot II). Partie inférieure d’un gobelet tronconique ; pied annulaire replié. Verre presque incolore, relativement épais et bien conservé.

    145. Us4614 (sol dans l’îlot II). Partie inférieure d’un gobelet ; pied annulaire replié. Verre verdâtre, très lumineux, relativement épais et bien conservé.

    146. Us12610 (sol dans l’îlot III). Gobelet ovoïde, à bord coupé. Décor de rainures. Verre incolore. 

    147. Us2106 (comblement de puits dans l’îlot II). Paroi d’un gobelet à décor taillé de facettes et de moulures. Isings 21. Verre parfaitement incolore, décoloré par ajout d’antimoine (Analyse VI 042).

    148. Us12610. Fond d’un balsamaire Isings 8. Verre bleu-vert.

    149. Us4618 (sol dans l’îlot II). Embouchure d’un balsamaire Isings 8. Verre bleu-vert.

    150. Us4618. Fond d’un balsamaire Isings 8. Verre bleu-vert.

    151. Us4618. Anse étroite, nervurée superficiellement. Verre bleu-vert.

    152. Us1110 (calage de foyer dans l’îlot II). Rebord d’une assiette tronconique, sous la lèvre arrondie, double repli de la paraison formant un anneau. Verre incolore verdâtre.

    153. Us12304 (sol dans l’îlot III). Fragment de fond d’une bouteille carrée à décor de cercles concentriques. Verre bleu-vert.

    154. Us12304. Embouchure d’un goulot large et cylindrique. Au dessous du petit rebord aplati, repli de la paraison pour former une collerette. Verre bleu-vert.

    155. Us12304. Grande anse trifide d’une cruche. Verre verdâtre.

    156. Us3424 (sol dans l’îlot II). Jeton bleu foncé.

    Phase 1B

    157. a,b,c Us12204 (comblement de fosse dans l’îlot III). Trois fragments d’un gobelet à décor moulé mythologique en haut relief. Verre incolore légèrement verdâtre.

    158. Us12805 (remblai dans l’îlot III). Coupe hémisphérique, côtelée moulée (une côte conservée). Verre bleuté.

    159. Us5606 (sol dans l’îlot II). Rebord à lèvre ourlée. Verre bleu foncé.

    160. Us10107 (comblement d’un cuveau dans l’îlot III). Rebord à lèvre coupé d’un gobelet. Verre incolore.

    161. Us12803 (destruction dans l’îlot III). Rebord ondé d’une assiette soufflée, AR83. Verre incolore, décoloré par manganèse et surtout par antimoine (Analyse VI 041).

    162. Us10204 (remblai dans l’îlot III). Goulot cylindrique étroit, embouchure évasée et lèvre coupée d’un balsamaire (balsamaire tubulaire Isings 8 ?). Verre bleuté.

    163. s4617 (remblai dans l’îlot II). Goulot cylindrique étroit d’un flacon à embouchure à rebord replié en collerette. Verre bleuté.

    164. Us12203 (sol dans l’îlot III). Anse trifide sans doute coudée. Appartient probablement à une petite bouteille carrée. Verre verdâtre clair.

    165. Us225 (remblai dans l’îlot II). Rebord à lèvre coupé d’un gobelet probablement tronconique. Strie incisée sous le rebord et double rainure au-dessous. Verre incolore, opacifié. Verre décoloré à l’antimoine (Analyse VI 043).

    166. Us225. Rebord à lèvre arrondie et repliée en crochet vers l’extérieur d’une coupe à carène haute. Sur la surface extérieure, stries superficielles et resserrées. Verre incolore, opacifié.

    167. Us225. Goulot en entonnoir à lèvre coupée. Verre incolore grisâtre.

    168. Us5306 (sol dans l’îlot II). Base à pied annulaire replié d’une grande assiette soufflée. Verre incolore légèrement verdâtre.

    169. Us5306. Rebord à lèvre coupé d’un gobelet tronconique. Verre incolore.

    170. Us5306. Assiette moulée, à rebord à marli étroit et incliné et à piédouche très bas, AR 13.1. Incolore translucide.

    Phase 1C

    171. Us10404 (remblai dans l’îlot III). Rebord à lèvre ourlée. Verre vert émeraude.

    172. Us12202 (remblai dans l’îlot III). Goulot cylindrique à embouchure repliée en collerette. Attache d’une anse. Verre verdâtre.

    173. Us12303 (remblai dans l’îlot III). Anse en demi anneau, trifide. Verre incolore.

    174. Us12303. Bouteille carrée.

    175. Us12303. Rebord d’urne.

    176. Us5405 (sol dans l’îlot II). Anse de skyphos de section arrondie et avec poucier. Verre verdâtre.

    177. Us5405. Fragment de paroi d’un verre à boire. Décor de séries de stries parallèles. Verre incolore.

    178. Us5405. Nombreux fragments d’une assiette soufflée peu évasée sur large pied annulaire replié. Le centre du fond épaissi est bombé ; marque de pontil. Bords verticaux à lèvre épaissie et arrondie. Sur les nombreux fragments de bords on compte au moins cinq petites attaches d’anses. On peut donc imaginer que ce verre avait trois anses au moins, probablement en anse de panier au-dessus de l’ouverture, mais la forme de l’anse n’est pas observable. Verre incolore, très irisé, décoloré à la fois par du manganèse et de l’antimoine (Analyse VI 051).

    179. Us5405. Base d’une coupe moulée sur piédouche. Sous le fond cercles concentriques couvrant toute la surface : trace de mouvement de rotation ou du moule. Verre incolore, translucide.

    180. Us5405. Assiette moulée, basse et très évasée. Bords obliques et lèvre pendante. Le fond large devait avoir un piédouche relativement étroit. Variante AR 16. Verre incolore, translucide, irisé en partie.

    6.2.2. Phase 2 (fig. 6.17 а 6.19)

    Fig. 6.17. Lafayette, sondage 22. Verres du contexte 92.07, phase 2A

    (cl. et DAO D. Foy).

    Fig. 6.18. Lafayette, sondages 20 et 22. Verres de la phase 2B

    (cl. et DAO D. Foy).

    Fig. 6.19. Lafayette, sondages 20 et 22.

    Verres des phases 2B2 et 2C.

    204Six verres sont issus d’un même contexte rattaché à la phase 2. En dehors d’un fragment de verre mosaïqué (no 181), tous ces verres sont de teinte incolore ou légèrement verdâtre. Un gobelet complet à carène basse (no 185) est une variante du type AR 38 daté de la fin du ier siècle et de la première moitié du iie s. Sa carène prononcée et son pied légèrement concave en font un objet un peu particulier ; sa matière parfaitement incolore est due à l’emploi de l’antimoine. Un second gobelet tronconique à fond épais (no 184) est une variante de la forme Isings 34 souvent réalisée dans un verre bleu-vert, beaucoup plus épais, et principalement utilisé dans la seconde moitié du ier s. Cette variante pourrait marquer les dernières productions. Deux assiettes soufflées de type Isings 42 ou 43, mais à bord largement ourlé sont peut-être des productions régionales (no 182-183) car elles sont fréquentes parmi les mobiliers funéraires des nécropoles de la basse vallée du Rhône302. Une troisième assiette est signalée par un rebord de profil ondé à lèvre non replié ; il diffère des assiettes AR 83 par sa lèvre moins aplatie et sa matière plus verdâtre (no 186).

    205Encore moins nombreux, les quatre verres incolores de la phase 2B, seconde moitié du iie s., viennent du comblement d’un puits (no 187-190). Deux fonds de verres à boire sont ceux de gobelets à dépressions sur pied annulaire (no 187) ou bien apode (no 188). Le troisième fond d’un verre tronconique est de teinte très claire due à l’emploi de l’antimoine (no 189). Une jatte tronconique et apode décorée de fines rainures offre un rebord éversé bien séparé de la panse par un repli du verre qui crée un listel intérieur (no 190). Ce récipient original n’a pas de parallèle exact, mais une jatte profonde, provenant de la nécropole de Courac à Tresques (Gard), possède le même type de rebord303.

    206Le restant du mobilier de l’état 2B, plus épars, comprend un fragment de bol Isings 12 coloré en bleu et probablement résiduel (no 192) ; un fond incolore à pied annulaire d’un petit récipient (no 194) et la base en forme de disque d’un verre à balustre (no 195), forme en usage du milieu du iie siècle à la première moitié du iiie s. (forme Isings 86), déjà signalée dans la phase 3 du port (supra no 126). Les formes ouvertes sont représentées par deux pièces moulées incolores dont une coupe de type AR 16 (no 192). De l’autre assiette, ne reste qu’un large pied (no 193). Une anse peignée est celle d’une bouteille carrée ou cylindrique (no 196) ; un second récipient à large goulot cylindrique munie une anse bifide possède un rebord à lèvre pincée puis redressée (no 197). Il s’agit probablement d’une grande bouteille cylindrique304.

    207Dans les contextes les plus tardifs de la phase 2B, subsistent un fragment de gobelet Isings 21 probablement résiduel (no 198) et une assiette moulée AR 19 (no 199) dont la durée d’utilisation couvrirait plus d’un siècle (fin ier- iiie s.), mais le plus souvent ces assiettes sont dans des contextes de la fin du iie s. et du iiie s. comme le prouvent des découvertes en Narbonnaise305, en Italie et en Suisse306, mais aussi dans la partie orientale de l’Empire307. L’assiette soufflée AR 83, déjà remarquée dans l’état 1B (no 161) est également présente en deux exemplaires (no 200-201).

    Catalogue

    Phase 2A

    181. Us9207 (sol dans l’îlot IV). Fragment de paroi déformée. Verre mosaïqué vert à sections jaunes.

    182. Us9207. Rebord de coupe tronconique, lèvre ourlée. Bleuté.

    183. Us9207. Coupe hémisphérique ; rebord largement ourlé vers l’extérieur. Pied annulaire replié fond repoussé ; large marque de pontil ; Isings 42. Incolore, brillant, à peine verdâtre traversé de trainées violettes indiquant l’emploi de manganèse pour décolorer ce que confirment les analyses chimiques (Analyse VI 055).

    184. Us9207. Verre tronconique à fond épais formant un disque débordant. Rebord à lèvre coupé. Décor de stries parallèles sur au moins trois registres. La minceur des parois contraste avec le fond épais qui assure une bonne stabilité. Variante Isings 34. Incolore, légèrement verdâtre, décoloré par ajout de manganèse (Analyse VI 056).

    185. Us9207. Gobelet à carène basse ; rebord à lèvre coupée ; fond assez épais légèrement concave. Stries parallèles sur 3 registres. Variante AR 38. Incolore, d’aspect laiteux, presque opaque, décoloré par ajout d’antimoine (Analyse VI 054).

    186. Us9506. Rebord d’assiette soufflée de profil sinueux. Incolore, légèrement jaunâtre décoloré par ajout de manganèse (Analyse VI 057).

    Phase 2B

    187. Us4610 (comblement d’un puits de l’îlot II). Base d’un gobelet à pied refoulé. Sur les parois quatre dépressions profondes. Incolore légèrement verdâtre décoloré par ajout de manganèse et d’antimoine (Analyse VI 046).

    188. Us4610. Base d’un gobelet à fond concave. Sur les parois quatre dépressions. Incolore légèrement grisâtre décoloré par ajout de manganèse (Analyse VI 045).

    189. Us4610. Fond d’un vase tronconique. Stries sur les parois. Incolore et translucide décoloré par ajout d’antimoine (Analyse VI 048/049).

    190. Us4610. Coupe tronconique, basse. Fond très large, légèrement concave avec marque d’un pontil large. Rebord rectiligne évasé séparé des parois par un repli intérieur du verre formant un ressaut interne. Sur les parois, dans la moitié inférieure, quatre stries parallèles. Incolore légèrement verdâtre, décoloré par ajout de manganèse (Analyse VI 047).

    191. Us12302 (remblai dans l’îlot III). Paroi d’un gobelet Isings 12 (résiduel sans doute). Vert.

    192. Us12302. Rebord assiette moulée AR16. Incolore.

    193. Us12302. Fond large d’une assiette moulée. Incolore.

    194. Us5103 (sol dans l’îlot II). Petit fond sur pied annulaire replié. Incolore.

    195. Us8810 (remblai dans l’îlot IV). Pied en forme de disque décoré d’un filet appliqué en cercles concentriques. Base d’un verre à balustre ou pied tronconique Isings 88. Incolore.

    196. Us12505 (remblai dans l’îlot III). Anse de bouteille carrée. Bleu-vert.

    197. Us6213 (niveau de rue C). Fragments de rebord et d’anse d’un grand récipient : probablement une bouteille cylindrique à large embouchure. Anse coudée à angle droit ou à angle aigu. Bleu-vert.

    198. Us3418 (remblai dans l’îlot II). Base d’un gobelet cylindrique à décor taillé de facettes et de moulures. Isings 21. Parfaitement incolore, décoloré par ajout d’antimoine (Analyse Vi 044).

    199. Us10305 (remblai dans l’îlot III). Rebord d’une assiette moulée, AR 19. Incolore.

    200. Us4913 (remblai dans l’îlot II). Rebond ondé d’une coupe. AR 83. Incolore, décoloré par ajout d’antimoine (Analyse VI 050).

    201. Us6209 (remblai dans l’îlot II). Rebord ondé d’une coupe ou d’une assiette. Incolore verdâtre.

    6.2.3. Phase 3 (fig. 6.20 et 6.21)

    Fig. 6.20. Lafayette, sondage 22. Verres du contexte 55.05, phase 3

    (cl. et DAO D. Foy).

    Fig. 6.21. Lafayette, sondage 22. Verres du contexte 55.05, phase 3

    (cl. et DAO D. Foy).

    208Le mobilier de la phase 3 consiste principalement en un assemblage issu du comblement d’une fosse (no 202 à 222). Il comprend quatre à six bouteilles carrées à anse finement nervurée et de teinte bleu-vert (no 202 à 205), verdâtre (no 206) et incolore (no 207). Les fonds des contenants bleu-vert portent des marques géométriques (no 204-205). Une anse rubanée (no 208) signe la présence d’une bouteille cylindrique incolore probablement à embouchure évasée, telle celle rencontrée dans le comblement du port (supra no 66). Les bouteilles carrées sont utilisées dès le milieu du ier s. et jusqu’au début du iiie s. ; les exemplaires en verre clair sont souvent tardifs308 tout comme les bouteilles cylindriques à embouchure tronconique évoquées ci-dessus. Un unguentarium chandelier, vase à parfum très fréquent entre le second quart du iie s. et le iiie s., complète la série des contenants (no 209).

    209Les verres à boire, tous incolores, peuvent être datés entre le milieu du iie et le début du iiie s. Ils sont représentés par des fonds de gobelets dotés d’un pied annulaire rapporté ou replié (no 210-215) et par les rebords à lèvre arrondie soulignée par un filet appliqué (no 218-220). Un verre à balustre fait partie de l’assemblage (no 217). Trois formes ouvertes peuvent être comptabilisées : l’embouchure d’un large pot (no 221) et le piédouche haut d’une coupe moulée AR 19 ou AR 14 (no 222) sont dans ce même contexte. Le seul verre coloré est une coupe moulée provenant d’un niveau d’épandage (no 223). Bien qu’elle soit déformée par le feu, son profil permet de l’apparenter à la forme AR 13.2. Apparue dans le dernier quart du ier s., cette coupe, plus souvent incolore que colorée, est encore présente dans les contextes du iiie s. à Lyon comme à Fréjus309.. L’ensemble des verres conforte la datation de la phase 3 dans le premier tiers du iiie s.

    Catalogue

    202. Us5505 (comblement de fosse dans l’îlot II). Goulot de bouteille carrée avec attache d’anse. Verre bleu-vert.

    203. Us5505. Goulot de bouteille carrée. Verre bleu-vert.

    204. Us5505. Fragment de fond de bouteille carrée portant un décor géométrique d’arcs de cercle. Verre bleu-vert.

    205. Us5505. Fragment de fond de bouteille carrée portant un décor de cercles concentriques. Verre bleu-vert.

    206. Us5505. Grosse bouteille carrée dont subsiste le goulot sans embouchure mais avec une anse nervurée très large. Verre verdâtre.

    207. Us5505. Bouteille carrée représentée par un beau fragment de col avec goulot, rebord, anse et épaulement ; subsiste également un fragment de fond carré de la même pièce ou d’un second exemplaire. Le goulot est parfaitement incolore alors que l’anse nervurée est bleutée. Verre décoloré par manganèse et surtout par antimoine (Analyse VI 052).

    208. Us5505. Anse rubanée coudée à angle droit. Verre incolore translucide.

    209. Us5505. Unguentarium chandelier : nombreux fragments de goulot, de panse et de fond sur lequel est une marque illisible. Verre bleuté.

    210. Us5505. Fond à pied annulaire mince rapporté. Anneau central et marque de pontil. Verre incolore, irisé.

    211. Us5505. Fond à pied annulaire mince rapporté ; marque de pontil. Verre incolore.

    212 et 213. Us5505. Fonds à pied annulaire rapporté large et écrasé ; marque de pontil. Verre incolore très légèrement verdâtre.

    214 et 215. Us5505. Fonds à pied annulaire replié. Verre incolore.

    216. Us5505. Pied tronconique formant piédouche rapporté à la base d’un récipient à panse tronconique. Verre incolore.

    217. Us5505. Balustre d’un verre à boire ; Isings 86 ou variante. Verre incolore.

    218. TL.22-US 5505, comblement de fosse, état 3. Rebord évasé d’un gobelet probablement cylindrique. Lèvre arrondie. Filet appliqué sous le rebord ; AR 98.2. Verre incolore.

    219. Us5505. Rebord évasé d’un gobelet ovoïde. Lèvre arrondie. Filet appliqué sous le rebord. Verre incolore.

    220. Us5505. Embouchure tronconique d’un gobelet. Lèvre arrondie. Deux filets blanc opaque appliqués sous le rebord. Verre décoloré par manganèse et antimoine (Analyse VI 053).

    221. Us5505. Large embouchure d’un pot pansu. Lèvre épaissie et arrondie. Verre incolore.

    222. Us5505. Rebord d’une coupe moulée sur piédouche haut. Peut-être AR 14 ou AR 19 ? Incolore.

    223. Us102 (niveau d’épandage dans l’îlot II). Coupe moulée et déformée par le feu. Forme AR 13. 2 probablement. Verre bleu foncé (photo hors échelle).

    6.2.4. Phase 4 (fig. 6.22)

    Fig. 6.22. Lafayette, sondages 20 et 22.

    Verres de la phase 4

    (cl. et DAO D. Foy).

    210Le vitrage apIaraît dans la phase 4 datée du second tiers du iiie s. Ces modestes fragments de vitre coulée et étirée que l’on trouve aussi dans des niveaux postérieurs, sont en verre clair, incolore grisâtre (no 224-226). Ils proviennent de couches de remblai ou de construction et relèvent peut-être de bâtiments utilisés antérieurement à moins qu’ils appartiennent à l’édifice thermal qui aurait été bâti au cours de cet état 4 daté du second tiers du iiie s. La vaisselle de cette période comprend une anse rubanée d’un récipient de forme indéterminée (no 227) et les éléments de deux coupes moulées (no 228-229) dont une de type AR 14 en usage de la fin du ier s. jusqu’au tout début du iiie s.310

    211Le mobilier le plus tardif de la phase 4 émane principalement d’un niveau de destruction dans lequel se trouvaient cinq verres incolores : deux fonds de taille très différente, sur pied annulaire appliqué ou replié (no 230-231), une coupe à bord coupé (no 232) un épaulement de bouteille carré de type bouteille Mercure, Isings 84, mais en verre relativement peu épais (no 233). Ces bouteilles sont essentiellement utilisées au cours du iiie s. Un fragment de paroi mince porte un décor gravé (no 234) que l’on pourrait rattacher au « Contour grooves group ». La technique de taille consiste à dessiner les contours des figures à l’aide de longues entailles et de garnir l’intérieur par des griffures fines et serrées311. Ce style de gravure connu dans la seconde moitié du iie et au début du iiie siècle apparaît sur du mobilier découvert en Occident et en Égypte. Deux autres fragments issus de contextes finaux de la phase 4 appartiennent à une coupe moulée et à une bouteille carrée sans doute ici résiduelle (no 235-236).

    Catalogue

    224. Us7405 (construction d’un égout dans l’îlot IV). Fragment de vitre plate coulée étirée mince ; une face lisse, l’autre grenée (3 mm). Incolore.

    225. Us9703 (remblai dans l’îlot IV). Rebord de vitre plate coulée étirée mince ; une face lisse, l’autre grenée. Incolore verdâtre.

    226. Us8512 (remblai dans l’îlot IV). Fragment de vitre plate coulée étirée mince (5 mm) ; une face lisse, l’autre grenée. Incolore verdâtre.

    227. Us10301 (niveau de destruction dans l’îlot III). Anse rubanée, large. Verre presque incolore.

    228. Us9703. Rebord de coupe moulée AR 14. Incolore.

    229. Us9703. Piédouche de coupe ou d’assiette moulée. Incolore.

    230. Us10701 (niveau de destruction dans l’îlot III). Base d’un flacon ou d’un bol à large pied annulaire rapporté. Filet rapporté à la base des parois. Verre incolore.

    231. Us10701. Petit fond à pied annulaire replié ; pas de marque de pontil. Incolore.

    232. Us10701. Rebord d’une coupe ; lèvre coupée soulignée d’une rainure. Verre incolore.

    233. Us10701. Épaulement d’un flacon à goulot cylindrique de type « bouteille Mercure », Isings 84, mais en verre mince. Incolore.

    234. Us10701. Fragment de paroi à décor gravé à rattacher au « Contour grooves group » : large gravure sinueuse et de part et d’autre petites entailles grossièrement parallèles ; pirouettes : inscription ( ?). Verre incolore.

    235. Us6602 (niveau d’abandon dans l’îlot IV). Piédouche d’une coupe ou d’une assiette moulée. Incolore.

    236. Us7602 (remplissage de caniveau dans l’îlot IV). Anse nervurée d’une bouteille carrée. Bleu-vert.

    6.2.5. Phase 5 (fig. 6.23)

    Fig. 6.23. Lafayette, sondages 20 et 22.

    Verres de la phase 5

    (cl. et DAO D. Foy).

    212Le mobilier de l’état 5 vient d’un même remblai. Ce lot comprend des verres résiduels parmi lesquels on note un fond de bouteille cylindrique (no 237), un rebord ourlé de pot carré Isings 62 (no 238) et un rebord d’urne, tous bleu-vert (no 239) Un rebord de gobelet incolore à lèvre coupée, soulignée par des rainures appartient à un verre à boire de la fin du ier s. ou du début du iie s. (no 240). Le fond plat d’une bouteille carrée incolore (no 241), les éléments de gobelets à pied annulaire et décor de fil rapportés (no 242-244) et les formes ouvertes sont à dater entre le milieu du IIe s et le milieu du iiie s. (no 245-246).

    Catalogue

    237. Us5502 (remblai dans l’îlot II). Fond de bouteille cylindrique. Verre bleu-vert.

    238. T Us5502. Embouchure à lèvre repliée en bandeau d’un pot carré. Verre bleu-vert.

    239. Us5502. Rebord ourlée d’un large récipient coupe ou urne. Verre bleu-vert.

    240. Us5502. Rebord d’un verre à lèvre coupée. Rainures fines au-dessous. Verre incolore.

    241. Us5502. Fragment de fond d’une bouteille carrée incolore.

    242. Us5502. Fond à pied annulaire replié, haut. Incolore

    243. Us5502. Fond à pied annulaire massif. Incolore.

    244. Us5502. Partie supérieure d’un gobelet ovoïde à lèvre arrondie. Filet rapporté. Incolore.

    245. Us5502. Rebord à lèvre arrondie d’une coupe hémisphérique.

    246. Us5502. Rebord évasé à lèvre épaissie et recourbée en crochet d’une grande assiette de profil sinueux. Filet rapporté en haut des parois. Verre incolore verdâtre.

    6.2.6. Phase 6 (fig. 6.24)

    Fig. 6.24. Lafayette, sondages 20 et 22.

    Verres de la phase 6

    (cl. et DAO D. Foy).

    213Le mobilier de la phase 6 provient principalement de fosses. Les pièces les plus tardives sont datées du VIe et début du viie siècle. On trouve néanmoins dans plusieurs contextes des verres plus précoces qui doivent être considérés comme résiduels. Une embouchure de bouteille carrée, un fond de gobelet à pied replié, comparable à certaines pièces de l’état 1 (supra, no 144-145), et un gobelet à décor d’amandes soufflé dans un moule sont des pièces de la seconde moitié du ier s. (no 247-248). Le verre ovoïde incolore no 250 pourrait dater de la même époque tout comme un fond de bouteille portant une marque (no 255). En revanche, le verre balustre et les coupes moulées issus du comblement d’un puits (no 251-252) ou d’une fosse (no 254) doivent être datés du iie s. ou du début du iiie s. tout comme le rebord épaissi en triangle d’une coupe (no 253) dont plusieurs exemplaires sont connus sur le littoral méditerranéen, en Italie comme en Provence312.

    214Les verres de l’Antiquité tardive sont principalement composés de lampes, de coupelles et de verres à tige du vie s. Le mobilier de la première moitié et des décennies centrales du ve siècle en verre vert olive est beaucoup moins abondant (no 258) et se trouve mêlé au mobilier du vie siècle.

    215Au sein de celui-ci, deux lampes appartenant à deux types sont reconnues. Un fond convexe et instable (no 259) est celui d’un lampion en forme de cornet relativement commun313. La seconde lampe est formée d’un réservoir cylindrique qui s’évase dans sa partie supérieure (no 260). Ce modèle est plus difficile à reconnaître car son rebord et son fond peuvent se confondre avec des vaisselles. Il est néanmoins signalé en Italie, dans des contextes de la première moitié du vie s.314.

    216Les coupes hémisphériques sont les plus nombreuses (256-264). Certaines sont décorées de filets blanc opaque rapportés en spirale autour de l’embouchure ou sous forme de festons à la base de la pièce. Ces vaisselles présentes dans les contextes de la fin du ve s. et surtout du premier tiers du vie s. sont dispersées dans toutes les régions de la Gaule mérovingienne315. Deux fragments de paroi présentent un décor de feuillages (no 261-262). Ce sont des éléments de coupes soufflées dans un moule dont le fond porte un décor chrétien alors que les parois sont couvertes de motifs géométriques, végétaux ou animaliers. Ces coupes ont été produites dans différentes régions ; les découvertes fragmentaires, mais abondantes en Provence induisent un atelier régional316. Les verres à tige (no 265-267) parmi les vaisselles en verre les plus utilisées en Provence durant le vie siècle sont également présents. Ils proviennent vraisemblablement d’ateliers régionaux.

    Catalogue

    247. Us12305 (remplissage de fosse dans l’îlot III). Embouchure de bouteille carrée. Verre bleu-vert.

    248. Us12305. Base d’un gobelet à pied replié. Verre verdâtre, lumineux.

    249. Us12305. Fragment de gobelet soufflé dans un moule à décor d’amandes ; forme Isings 31. Verre bleu-vert.

    250. Us12611 (remplissage de fosse dans l’îlot III). Partie supérieure d’un gobelet ovoïde à embouchure évasée et lèvre coupée. Verre incolore

    251. Us13208 (comblement de puits dans l’îlot III). Piédouche d’une coupe ou d’une assiette moulée. Incolore.

    252. Us13208. Verre à pied en balustre. Verre incolore.

    253. Us7901 (remplissage de fosse dans l’îlot IV). Coupe à bord épaissi en amande. Verre incolore.

    254. Us7901. Rebord d’une coupe moulée, forme AR 16. Verre incolore.

    255. Us12402 (comblement de puits dans l’îlot III). Fond de bouteille carrée. Marque incomplète : couronne végétale et inscription. Verre bleu-vert.

    256. Us12402. Rebord de coupe, lèvre arrondie. Verre jaune sombre.

    257. Us12402. Rebord de coupe, lèvre arrondie ; décor de filets blanc opaque sous le rebord. Verre jaune sombre.

    258. Us1801 (remplissage de fosse dans l’îlot II). Rebord sans lèvre d’une coupe hémisphérique. Verre vert olive.

    259. Us1801. Fond convexe d’une lampe ; marque de pontil. Verre jaune sombre.

    260. Us10408 (remplissage de fosse dans l’îlot III). Lampe tulipiforme ; lèvre arrondie. Marque de pontil. Verre verdâtre.

    261 et 262. Us10408. Deux fragments de paroi d’une coupe soufflée dans un moule décor de palme. Verre verdâtre.

    263. Us10408. Rebord de coupe à lèvre arrondie et fond. Sous le rebord filets blanc opaque et à la base des parois, filets blanc opaque rapportés sous forme de festons. Verre verdâtre, irisé.

    264. Us801 (remplissage de fosse dans l’îlot II). Rebord de coupe, lèvre arrondie ; décor de filets blanc opaque sous le rebord. Verre très légèrement verdâtre, très irisé.

    265. Us801. Verre à tige. Pied et tige conservés. Pied plat en forme de disque ; l’ourlet du pourtour du disque n’apparaît pas et la tige semble pleine. Verre jaune sombre.

    266. Us9303 (remplissage de fosse dans l’îlot IV). Verre à tige. Pied et tige conservés. Pied tronconique à ourlet creux ; tige creuse. Verre bleu-vert.

    267. Us1203 (remplissage de fosse dans l’îlot II). Verre à tige. Pied tronconique. Verre verdâtre.

    6.2.7. Phase 8 et contextes non-phasés (fig. 6.25)

    Fig. 6.25. Sondages 22.

    Verres de l’état 8 et de contextes non phasés.

    217Le seul fragment remarquable issu de contextes attribués à la phase 8 est un rebord d’assiette profonde moulée datable de la seconde moitié du IIe ou du début du iiie s. (no 268). Le profil est proche du type AR 24 mais il est beaucoup moins anguleux. Il est comparable à un plat découvert dans une tombe du début du iiie s. de la nécropole des Dunes à Poitiers317.

    218Dans les contextes non phasés, on remarque un vase tronconique soufflé dans un moule : il ne reste du décor qu’un motif en V (no 269). Il est difficile de rapprocher ce fragment de pièces bien identifiées. On pourrait peut-être y voir, mais l’hypothèse reste fragile, la base d’un flacon d’origine orientale à décor de fruits ou de masques. Ces petits récipients portent en effet à la base de leur paroi une frise de bâtons rompus318. Le seul aryballe identifié sur ce site (no 270) relève d’un modèle communément utilisé en Occident entre la fin du ier s. et le début du iiie s.

    Catalogue

    268. Us4803 (remplissage de tranchée dans l’îlot II). Rebord d’une assiette moulée. Verre incolore légèrement verdâtre.

    269. Us8105. Base d’un vase à décor soufflé dans un moule datable du troisième quart du ier s. Verre bleu-vert.

    270. Us9301. Partie supérieure d’un aryballe. Lèvre repliée et aplatie. Deux anses. Type Isings 61. Verre bleu-vert.

    6.3. L’habitat dans le Secteur de la Butte des Ferrailleurs (Оlot I)

    6.3.1. Phase 2 (fig. 6.26)

    Fig. 6.26. Butte des Ferrailleurs, sondage 27.

    Contexte 527, phase 2B

    (cl. et DAO D. Foy).

    219Le mobilier de la phase 2B dans l’îlot I est représenté par 7 objets provenant d’un même contexte. Le verre homogène, datable des époques flavienne ou trajane, est en accord avec la datation stratigraphique. La seule pièce moulée, une coupe côtelée, de petit gabarit et monochrome, dotée de côtes longues (no 271), appartient aux dernières générations de cette forme ; plusieurs pièces ont été précédemment mentionnées (supra : no 28, 143, 158). Deux verres vert émeraude pourraient être plus précoces : un rebord signale un type de gobelet hémisphérique ou ovoïde (Isings 12) à bord rentrant et lèvre coupée très commun entre les années 30 et 70 (no 272) ; un fond dont le pied annulaire est formé d’un double repli (no 273) renvoie à une assiette cylindrique ou tronconique de type Isings 48 ou 49. Ces vaisselles, non colorées, sont reconnues à Fréjus sur le site des Aiguières dès la première moitié du ier s.319. Elles sont cependant encore utilisées à l’époque flavienne comme en témoignent les découvertes de la nécropole du Valladas à Saint-Paul-Trois-Châteaux320 et du dépotoir portuaire du Rhône321.

    220L’assiette profonde Isings 43 extrêmement fréquente dans le midi de la Gaule à la fin du ier s. est identifiée par un rebord de coupe soufflée, incolore, muni d’une petite anse en accolade (no 274). Ce récipient est présent dans la tombe 133 de la nécropole du Valladas à Saint-Paul-Trois-Châteaux, datée du dernier tiers du ier s.322.

    221L’assemblage compte aussi deux contenants en verre bleu-vert plus solide : un goulot bleu-vert probablement d’une bouteille carrée (no 275) et un fond (no 276) indiquant la présence d’un flacon piriforme, fréquent dans les nécropoles du milieu et de la seconde moitié du ier siècle323. Une baguette fine, bleu foncé (no 277) est probablement un objet de toilette : fragment d’épingle ou de bâton pour des cosmétiques.

    Catalogue phase 2B

    271. Us20527 (remblai dans l’îlot I). Coupe moulée ; côtes longues et en fort relief (quatre côtes conservées). Bleu-vert.

    272. Us20527. Rebord de gobelet à lèvre coupée ; fines stries superficielles. Isings 12. Vert émeraude.

    273. Us20527. Fond d’assiette sur pied annulaire formé d’un double repliement, Isings 48 ou 49. Vert émeraude.

    274. Us20527. Rebord d’une coupe ou d’une assiette. Lèvre arrondie et épaissie, petite anse plate en accolade. Incolore.

    275. Us20527. Embouchure d’un goulot ; lèvre repliée vers l’intérieur et aplati. Probablement bouteille carrée. Bleu-vert.

    276. Us20527. Fond d’un flacon. Bleu-vert.

    277. Us20527. Baguette. Bleu foncé.

    6.3.2. Phase 3 (fig. 6.27)

    Fig. 6.27. Butte des Ferrailleurs, sondage 27.

    Verres de la phase 3

    (cl. et DAO D. Foy).

    222La phase 3 est daté par les céramiques africaines de la fin moitié du iie siècle et du premier tiers du iiie siècle, mais le verre est plus ancien. Deux assiettes moulées de la série dite « sigilloforme » qui reprend les profils standardisés de la céramique, sont attribuables au type AR 9.1 (no 278-279). Ces formes à paroi rectiligne, principalement utilisées dans le second quart et le milieu du ier s. sont connues sur le site des Aiguières à Fréjus324 et à Orange. Elles sont issues de deux contextes différents : un comblement de fosse et un remblai et devraient être considérées comme résiduelles. Elles proviennent peut-être d’une première occupation de ce secteur qui n’aurait pas laissé de vestiges bâtis.

    223Une quinzaine de pièces ont été collectées dans deux contextes, notamment dans le comblement d’une fosse. On y trouve les éléments de contenants en verre bleu-vert ou bleuté et de la vaisselle incolore. Une ou deux bouteilles carrées sont signalées par un fond marqué d’une rosette à six pétales en fort relief325 (no 280) et par un goulot (no 281) ; une embouchure ourlée est caractéristique des pots à panse carrée Isings 62, fréquents au iie s. (no 282). Deux unguentaria en verre mince légèrement bleuté sont identifiés par leur embouchure (no 283-284). Le mobilier en verre clair est composé d’une cruche cylindrique à embouchure en entonnoir ; la lèvre pincée est redressée vers le haut (no 285). Ce type de contenant, muni d’une anse rubanée lisse, étroite ou large, et déjà remarqué (supra : no 66, 117) est largement réparti dans toutes les provinces occidentales326. Une anse peignée incolore pourrait indiquer la présence d’une bouteille carrée (no 286).

    224Les verres à boire au nombre de cinq ou six sont des gobelets cylindriques (type AR 98.2) et ovoïdes à lèvre arrondie et pied annulaire ; un filet est appliqué sous la lèvre (no 292 à 295 ; 297). Un seul verre à bord coupé fait partie de l’ensemble (no 296).

    225Le répertoire des formes ouvertes offre les assiettes habituellement présentes au iie s. On reconnaît une coupe Isings 42 et une large coupe Isings 43 (no 887-288) ainsi qu’une assiette tronconique de type AR 75 (no 289). Repérées sur plusieurs sites en Narbonnaise, ces assiettes fragiles sont mal conservées. Seul, le mobilier funéraire des nécropoles africaines fournit des formes complètes327. Deux modèles d’assiettes moulées, très fréquents au iie s., se rattachent aux types AR 20.2 et AR16.1 (no 290 et 291). Quelques fragments de vitres coulées sont dans plusieurs contextes rattachés à cette phase.

    226Les gobelets identifiés par les rebords, les assiettes soufflées et moulées ainsi que les unguentaria (no 283, 284, 298) et le flacon 285 sont datables de la seconde moitié du iie s.

    Catalogue

    278. Us20115 (comblement d’une fosse). Profil complet d’une assiette moulée à parois verticales ; forme AR 9.1. Vert émeraude translucide.

    279. Us20207 et 20244 (remblai). Deux fragments de fond non attenants d’une assiette moulée à parois verticales ; forme AR 9.1. Vert émeraude translucide.

    280. Us20604 (comblement de la fosse 43). Fond d’une bouteille carrée ; marque moulée : rosette à six pétales en fort relief. Bleu-vert.

    281. Us20604. Goulot vertical d’une bouteille carrée ; lèvre repliée vers l’intérieur et aplati. Arrachement d’une anse. Bleu-vert.

    282. Us20604. Embouchure à lèvre ourlée vers l’extérieur d’un pot, vraisemblablement pot carré de type AR 119. Bleu-vert.

    283. Us20604. Goulot d’un unguentarium, lèvre ourlée ; type Isings 82A1. Bleuté.

    284. Us20604. Embouchure d’un unguentarium, lèvre ourlée ; type Isings 82A1. Bleuté.

    285. Us20604. Partie haute d’une bouteille cylindrique probablement dotée d’une anse rubanée ou nervurée. Embouchure en entonnoir lèvre redressée. Incolore légèrement verdâtre.

    286. Us20604. Anse large et nervurée. Incolore légèrement verdâtre

    287 et 288. Us20604. Rebord de coupe ou d’assiette Isings 42 ou 43. Sur l’une, cordon de verre incisé faisant office d’anse. Incolore verdâtre.

    289. Us20604. Rebord d’assiette soufflée ; type AR 75.Incolore.

    290. Us20604. Rebord d’assiette moulée tronconique ; strie intérieure sous la lèvre. Type AR 20.2. Incolore.

    291. Us20604. Rebord et piédouche d’une assiette moulée de type AR 16. Incolore.

    292. Us20604. Rebord d’un gobelet cylindrique, lèvre arrondie, embouchure évasée. Type AR98.2. Incolore.

    293. Us20604. Rebord d’un gobelet cylindrique, lèvre arrondie, embouchure verticale, filet rapporté. Variante type AR98. Incolore.

    294 et 295. Us20604. Rebords de gobelets ovoïdes, lèvre arrondie, embouchure rentrante ; filet rapporté. Incolore.

    296. Us20604. Rebord d’un gobelet, lèvre coupée ; stries superficielles. Incolore.

    297. Us20524. Rebord de gobelet ovoïde ; lèvre arrondie, filet rapporté. Incolore.

    298. T Us20411 (comblement d’une tranchée) Goulot d’un unguentarium, lèvre ourlée ; type Isings 82A1. Bleuté.

    6.3.3. Phases 4 et 5

    227Une cruche à panse presque sphérique est présente dans un remblai de la phase 4 correspondant à l’abandon et à la destruction des constructions au cours de la seconde moitié du iiie siècle. L’objet a été restitué à partir d’une soixantaine de fragments. Ce récipient en verre incolore verdâtre est proche du type Isings 88c (no 299). L’embouchure « en bec de canard » et le goulot sont décorés d’un filet rapporté en spirale. L’anse rubanée s’attache à l’opposé du bec verseur. Le pied est formé d’un épais cordon de verre appliqué et aplati. Ces pieds annulaires massifs et irréguliers se retrouvent fréquemment sur le littoral provençal aussi bien sur des vases à verser que sur des gobelets ; au centre du fond la marque du pontil est toujours visible. Ils semblent provenir d’une même aire productrice encore non localisée, mais vraisemblablement de Méditerranée occidentale. Ils ont été précédemment signalés (supra : no 93, 115, 122, 212, 213). Cette cruche relève d’un type déjà bien répertorié, mais son pied en fait une variante de Méditerranée occidentale.

    228La phase 5, légèrement postérieure au iiie s., comprend peu de mobilier. Dans cette période, marquée par des traces d’activité métallurgique, le verre est peu abondant et les éléments identifiables, retrouvés dans un remblai, paraissent résiduels. Il s’agit d’un col en verre robuste bleu-vert (no 301) et de plusieurs fragments d’une coupe incolore verdâtre (no 300) de type Isings 43 dont la lèvre repliée porte un cordon plat et large et festonné.

    Catalogue

    299. Us20408/20409 (remblai de la phase 4). Cruche à panse ovoïde ; embouchure trilobée, anse trifide repliée au-dessus de l’embouchure pour former un poucier. Lèvre épaissie mais non ourlée. Fond sur pied annulaire rapporté, large et aplati ; marque de pontil. Incolore verdâtre.

    300. Us20514 et 20523 (remblai de la phase 5). Deux fragments attenants d’un rebord d’assiette ; rebord ourlé vers l’extérieur avec anse incomplète formée d’un ruban plat irrégulièrement festonné. Incolore verdâtre.

    301. Us20523 (remblai de la phase 5). Embouchure d’un goulot cylindrique et étroit ; rebord en bandeau formé d’une lèvre repliée et redressée. Verre robuste, bleu-vert.

    6.4. Sondage 15 (fig. 6.29 et 6.30)

    Fig. 6.28. Butte des Ferrailleurs, sondage 27. Verres des phases 4 et 5

    (cl. et DAO D. Foy).

    Fig. 6.29. Sondage 15. Verres de l’Antiquité tardive

    (cl. et DAO D. Foy).

    Fig. 6.30. Sondage 15. Porte mèche en plomb pour lampes du vie s

    (cl. et DAO D. Foy).

    229Les verres du sondage 15 ont été publiés peu après leur découverte dans deux planches de dessins et un très bref commentaire328. On a repris ici une partie du mobilier de l’Antiquité tardive retrouvé dans les fosses. Il faut cependant rappeler la présence de verres du Haut-Empire dont les éléments les plus significatifs sont un gobelet incolore à décor taillé de facettes et de moulures de type Isings 21 datable de l’extrême fin du ier siècle et du début du iie s. ; un col de bouteille carrée, une assiette moulée de type AR 24.1 ou 25.1 et un fond marqué, relevant probablement de la série A. VOLUMNI IANVARI originaire d’Italie et diffusée au iie siècle329 dans de nombreuses provinces occidentales330.

    230Le mobilier de l’Antiquité tardive regroupe les éléments d’une cinquantaine de pièces. Les verres du ve siècle (une dizaine de pièces) sont représentés par des rebords à lèvre coupée de gobelets ovoïdes (no 302-305) ou plus rarement de coupe (no 306). Quelques débris de panse sont décorés de pastilles de verre bleu. Aucun fond ne peut leur être associé avec certitude. Ces verres sont de teinte vert olive tout comme le goulot tronconique d’une cruche (no 307) et le rebord ourlé d’une coupe (no 308). Ce mobilier vraisemblablement régional trouve de nombreux parallèles dans les fouilles provençales et languedociennes.

    231Les éléments qui marquent la fin du ve siècle ou le début du siècle suivant sont des coupelles tronconiques à bord arrondi et des fonds portant la marque de pontil (no 310 à 315). La matière vert clair ou jaunâtre est criblée de bulles. Une seule pièce soufflée dans un moule porte un décor de nervures sur les parois et sous le fond un motif tronqué qui pourrait être celui d’une croix (no 316). Cet objet est à rattacher à la série des coupes à décor chrétien dont de nombreux fragments ont été recueillis dans toute la Provence ce qui permet d’avancer l’hypothèse d’une production régionale, contemporaine des fabrications de vaisselles à motifs chrétiens du nord de la Gaule331. L’absence de décor de filets blancs pourtant fréquent sur ces coupes et visible dans les contextes tardifs des îlots II et III (supra, no 257, 263, 264) est à signaler.

    232Le mobilier du vie siècle est le plus abondant. Les verres à tige, les plus nombreux, une quinzaine d’objets, sont identifiables par leur base et leur rebord. Ces verres relèvent du même type caractérisé par un pied en forme de disque séparé de la coupe tronconique par une tige creuse (no 324-327) ; leur bord est arrondi (no 328-331). Un seul d’entre eux était doté d’une coupe large, peut-être hémisphérique (no 327). Soufflés dans une matière jaunâtre, ces verres, souvent mal façonnés et asymétriques, sont des vaisselles banales qui apparaissent à l’extrême fin du ve ou au tout début du vie s. et restent en usage jusqu’au viie siècle. Fréquents sur tout le littoral méditerranéen, ils émanent vraisemblablement d’ateliers régionaux dont certains sont localisés en Languedoc à l’abbaye de Maguelone et à Marseille dans une zone artisanale à l’extérieur des remparts332.

    233Les lampes, de teinte jaune clair à ambre, sont vraisemblablement soufflées dans la même matière que les verres précédents. Six pièces sont reconnues par leur fond étroit et instable (no 332-334). Ces lampions coniques que l’on connaît dans toute la Gaule mérovingienne333 étaient destinés à être suspendus dans des supports en métal. Une dizaine de lanières de plomb perforées en leur milieu et aux extrémités recourbées sont les porte mèches de ces lampes (no 335). Ils appartiennent à un type bien documenté sur toutes les rives de la Méditerranée occidentale et presque toujours rattachés à des contextes religieux334. La présence des lampes et des attaches en plomb suggère l’existence, à proximité de ce sondage 15, d’un édifice religieux. De rares fragments de goulot ou de fond indiquent la présence de petits flacons à goulot cylindrique (no 317) ou de contenants plus grands (no 319-322).

    234L’aspect des verres vert olive (no 302-308) et des verres jaunâtre (no 323-334) appelle les mêmes remarques formulées sur le mobilier de l’Antiquité tardive des sondages 20 et 22. Ce mobilier du ve et du vie siècle relève de groupes de composition chimique bien identifiés. Il a été probablement fabriqué avec du verre brut importé d’Égypte. L’aspect vert olive des verres du ve siècle rappelle le groupe de composition 1 ou HIMT et la coloration jaunâtre des verres à tige et des lampes renvoie probablement au groupe 2.1335 .

    Catalogue

    302 à 305. Rebords de gobelets à lèvre coupée. Vert olive.

    306. Rebord de coupe à lèvre coupée de petit diamètre. Vert olive.

    307. Embouchure tronconique d’une cruche à goulot cylindrique. Lèvre arrondie et au-dessous, filets appliqués sur deux rangs. Attache d’une anse. Vert olive.

    308. Large bord d’une assiette à lèvre ourlée. Vert olive.

    309 à 315. Rebords à lèvre arrondie et fonds de coupes. Vert pâle.

    316. Coupe soufflée dans un moule ; nervures sur les parois ; branches d’une croix ou d’un chrisme sous le fond. Vert pâle.

    317. Goulot dissymétrique, lèvre ourlée. Jaunâtre.

    318. Fond plat d’un flacon cylindrique ou d’une lampe. Verdâtre.

    319 à 322. Fonds de grands récipients ; marque de pontil. Jaunâtre.

    323. Verre à tige creuse ; coupe tronconique, bord à lèvre arrondie. Jaunâtre.

    324 à 327. Bases de verre à tige creuse. Verdâtre et jaunâtre.

    328 à 331. Parties supérieures de verres à tige ou de lampes. Jaunâtre.

    332 à 334. Fonds de lampes coniques. Verdâtre.

    335. Ensemble de rubans de plomb percés au milieu et aux extrémités arrondies.

    6.5. Conclusions

    235Les verreries mises au jour dans les fouilles du port et de l’habitat donnent une image de la consommation du verre à Telo Martius sur la longue durée. Une grande part de ces objets est identique à ce que l’on trouve ailleurs en Narbonnaise, mais plusieurs pièces sont remarquables. L’absence de séries d’objets de même forme ne permet pas déceler des marchandises qui seraient en transit dans le port. Cependant plusieurs pièces peuvent être considérées comme des importations.

    236Ce mobilier confirme la popularité et/ou la longévité de quelques types de verres de la seconde moitié du ier s. comme les gobelets à bord coupé et décor de rainures, assiettes Isings 42/43 et les bouteilles carrées ainsi que les coupes moulées et bleutées, décorées de longues côtes régulières. Les assiettes incolores et moulées sont relativement nombreuses ; elles apparaissent à l’extrême fin du ier s. ou au tout début du iie siècle (types AR 15 et 13) et se maintiennent jusqu’au iiie s. Le type AR 16, à lèvre pendante, est le plus fréquent comme cela a souvent été remarqué ailleurs.

    237Les formes emblématiques de la seconde moitié du iie s. et début du iiie s. sont présentes dans les secteurs du port et de l’habitat. Les gobelets cylindriques (Isings 85) et surtout ovoïdes à lèvre arrondie, décor de filets appliqués et pied annulaire sont les plus nombreux ; les verres à balustre qui leur sont contemporains, sont également présents (no 126, 195, 217, 252). La fréquence des bouteilles cylindriques dont l’embouchure évasée est dotée d’un bord mouluré grâce à un pincement ou repli du verre de manière à former un bandeau extérieur (no 66, 117, 285.) est assurée tout comme celle des coupes et assiettes incolores à bord épaissi (no 81, 83, 107) qui sont sans doute des productions de Méditerranée occidentale.

    238L’étude fait ressortir des formes que l’on ne pensait pas aussi fréquentes comme le canthare à pied massif de l’époque flavienne ou trajane (no 36 et 63) probablement importé du Proche-Orient, et les divers contenants au rebord à collerette (no 45, 154, 172). Les vases soufflés dans un moule comprennent les formes habituelles : coupes cannelées, verres à amandes (no 76, 249), mais aussi des pièces plus rares comme les verres colorés à décor de spectacle ou à motifs géométriques (no 25, 26, 269) et les grands gobelets à personnages mythologiques (no 157). Les petites anses trifides incolores qui signalent certainement un nouveau type de modiolus (no 37, 173) et le gobelet très caréné qui constitue une variante du type AR38/39 sont des verreries, peu communes de la fin du ier ou du début du iie s. (no 185). De même le flacon à goulot en entonnoir est peu souvent mentionné en Provence (no 167). Parmi les assiettes incolores et moulées du iie s., le récipient à lèvre pendante de profil anguleux (no 180) est une variante AR 16 très rare ; l’assiette cylindrique et soufflée qui est dotée d’anses, exactement contemporaine (no 178), est aussi une forme absente des typologies de référence. La jatte tronconique dont le rebord est séparé de la panse par un repli intérieur du verre (no 190) est une forme jamais observée en Provence.

    239Le mobilier du iiie siècle offre sa part de formes rares. On note des gobelets à fond très épais (no 64 et 77), un très gros unguentarium (no 51) importé d’Italie du Nord ou de Méditerranée orientale et la présence d’un gobelet cylindrique à fond dentelé (no 127) sans doute importé. La cruche à bec verseur no 299 relève d’un type bien connu mais le façonnement et l’aspect du fond, traits que l’on retrouve souvent sur le littoral provençal, nous incitent à la considérer comme une production régionale ou du moins de Méditerranée occidentale. La verrerie de l’Antiquité tardive présente un faciès habituel. Il a été cependant possible de mettre en exergue des formes de lampes jusqu’ici non repérées en Provence : lampe tulipiforme du vie s. originaire de Méditerranée occidentale (no 260) et lampion à pied tubulaire plein, venu du Proche-Orient (136).

    240La progression du verre incolore s’observe nettement dans les phases d’occupation successives de l’habitat du secteur de l’école Lafayette. Dans le troisième quart du ier siècle, ce verre clair représente environ 20 % de la verrerie et atteint au début du iie siècle près de 50 %. Dans le courant du iie s. et durant tout le iiie siècle, la part du verre incolore se situe entre 70 et 90 %.

    241Les analyses chimiques montrent l’utilisation de deux décolorants, l’antimoine et le manganèse. Quelques verres, très souvent ceux qui ont l’aspect le plus clair, sont uniquement décolorés à l’antimoine : les plus précoces sont les gobelets cylindriques ou carénés à décor rainuré de la fin du ier s. (no 100, 165, 185) et les verres taillés à décor de facettes (no 147, 198). Les gobelets à filets appliqués, les verres à balustre, les assiettes moulées, les coupelles à décor gravé (no 128) des IIe et début iiie s. sont également décolorés avec l’antimoine. Les assiettes soufflées sont en revanche décolorées au manganèse. Un certain nombre d’échantillons montrent que les deux décolorants sont associés ; ces mélanges résultent certainement du recyclage du verre.

    7. Pesons

    Michel Pasqualini

    7.1. Introduction

    242Ces objets sont une constante dans le mobilier archéologique de Narbonnaise. Ils apparaissent sous des formes diverses et dans des quantités variables. S’ils nous sont familiers, il est difficile en l’absence d’une typo-chronologie et d’une étude sur leur mise en oeuvre de leur faire une place effective dans une publication d’ensemble comme celle des fouilles de Toulon. Pourtant, en ajoutant les pesons que nous avons découverts à ceux mentionnés dans les publications ou à ceux, inédits, que nous avons pu étudier dans les dépôts de fouille, il nous semble possible d’esquisser un faciès typo-chronologique pour la Narbonnaise orientale et de mieux cerner leur fonction336. En Narbonnaise, les contextes de découverte sont généralement les habitats ou les ports mais jamais des tombes contrairement à l’Italie. Jusqu’à présent, en ce qui concerne leur usage, on devait choisir entre les poids de filet de pêche, même si aucun n’a jamais été trouvé en relation directe avec une épave, et les poids de métiers à tisser. En fait il semblerait que la situation soit moins tranchée et qu’il faille leur attribuer plusieurs usages, même si leur production était motivée par un usage principal dont ils n’étaient détournés que dans un deuxième temps.

    243En Italie, sur la côte adriatique, on associe la présence des pesons aux cuves de foulons337. Sur la côte tyrrhénienne, à Cumes, Liternum, mais aussi à Pompéi et Sperlonga, les pesons rectangulaires et trapézoïdaux se multiplient de la fin de la période républicaine à l’époque impériale338. À Pompéi, Lyon et en Narbonnaise, aux ier et iie siècles de notre ère, ces objets sont associés à des outils de filage et de tissage comme les grilles de tissage, couteaux, navettes, fuseaux et fusaïoles339. À Lattes, dans l’Hérault, des pesons circulaires pleins percés d’un ou deux trous latéraux, datés entre le ve siècle et le iiie siècle avant notre ère, sont identifiés comme des poids de filets de pêche340. Les pesons trapézoïdaux de métiers à tisser fabriqués localement apparaissent dans le deuxième quart du iie siècle avant notre ère et se multiplient durant le ier siècle avant notre ère et durant le Haut-Empire341. À Fréjus, sur 45 pesons récemment étudiés, 38 appartiennent à des contextes du ier siècle, dont 24 découverts dans le comblement de deux puits (Puits 45 et 2135 de deux domus des insulae 86 et 89 au nord du forum)342. Il s’agit de 20 pesons pyramidaux ou trapézoïdaux, 2 parallélépipédiques, 1 circulaire plein et 1 annulaire. Un autre exemple est attesté Place Formigé mais sans détail sur sa situation précise dans l’habitat au moment de la découverte343. Dans les campagnes, des pesons ont été trouvés dans des contextes des ier/iie siècles : 72 dans la villa romaine du Grand Loou à La Roquebrussanne, dont une série de pesons alignés tombés sur place au pied d’un métier à tisser vertical ; 62 dans les fermes de l’Ormeau à Taradeau ; 44 dans la ferme du Capitou en périphérie de Fréjus (inédit).

    244Bien qu’il soit communément admis aujourd’hui que les pesons annulaires proviennent d’ateliers de potiers qui les utilisaient comme cales de four, le très petit nombre d’ateliers fouillés ne permet pas d’en être certain. La découverte d’un certain nombre de ces objets surcuits ou déformés lors des prospections des sites de production a contribué à confirmer cette hypothèse mais, en tout état de cause, seuls les 71 pesons annulaires découverts dans les fouilles de l’atelier de Fox-Amphoux dans le Var fournissent un argument qui paraît solide mais qui pourrait s’avérer fallacieux s’il s’agit d’une fournée ratée. En activité dès la période augustéenne tardive, l’atelier est abandonné dès la fin du ier siècle de notre ère. Cet atelier aurait livré un moule servant à les fabriquer (inventorié sous le no 138 mais non illustré dans la publication). Deux de ces pesons portent respectivement l’empreinte d’une intaille et le nom SEVERVS, peut-être celui du potier, gravé dans la pâte avant sa cuisson. À noter aussi la présence d’un peson de tisserand trapézoïdal de type italique, sans doute à mettre en relation avec l’habitat344.

    7.2. Les types de pesons

    245À notre connaissance, les 157 pesons en céramique des chantiers de Besagne et de Lafayette représentent le lot le plus important de la région. 72 exemplaires proviennent de Besagne dont 18 sont dispersés dans les remblais de la voie et des constructions, le reste dans les niveaux marins du port. 85 pesons ont été mis au jour dans l’habitat sous l’école Lafayette, surtout dans les remblais de construction à l’exception de 22 d’entre eux découverts dans la pièce 112 de l’îlot III.3. Il faut leur ajouter 4 autres exemplaires provenant du sondage 15.

    246À Besagne, 34 individus dont 18 annulaires (fig. 7.1 no 1, 2) et 16 circulaires pleins (fig. 7.1 no 3), proviennent de la phase 2 (34 sur 72). A Lafayette, 57 et 32 individus proviennent respectivement des phases 1 et 2 (respectivement 22 et 15 annulaires, 31 et 17 circulaires pleins soit en tout 85 pesons de tous types). Le très petit nombre de pesons trapézoïdaux ou parallélépipédiques (1 à Besagne, 2 à Lafayette) s’explique par l’absence de niveaux antérieurs au dernier quart du ier siècle de notre ère (fig. 7.1 no 4 et 7.2 no 11). Trois exemplaires au profil bi-tronconique pourrainet être des fusaïoles de terre cuite (fig. 7.1 no 2, 5 ; fig. 7.4 no 27). Un poids en pierre découvert à Besagne, brut mais percé et usé, pourrait être un poids de ligne et le disque circulaire retaillé dans une tuile, un bouchon ou un tampon percé pour une lanière de préhension (fig. 7.4 no 28).

    247Techniquement et morphologiquement il n’existe aucune différence entre les pesons de Besagne et de Lafayette. Leur diamètre, à quelques rares exceptions, avoisine toujours les 90 mm. Certaines usures caractéristiques se retrouvent dans les deux lots, comme si à l’origine leur utilisation était identique (fig. 7.1 no 4, 6 ; fig. 7.2 no 12 à 16 ; fig. 7.4 no 26). Dans le cas des pesons circulaires pleins on peut penser que leur première mise en œuvre se fait dans l’habitat sans doute comme pour les pesons annulaires qui ne portent, pas plus que les précédents, de trace de séjour en milieu marin. Les modules très réguliers des pesons annulaires et circulaires pleins semblent obtenus, comme le suggèrent des traces caractéristiques, en utilisant des matrices (fig. 7.1 no 7). Les formes varient cependant beaucoup dans le détail montrant par là des origines diverses à l’exception notable de 7 pesons annulaires pointés d’un petit cercle qui doivent provenir d’un même atelier (fig. 7.3 no 17 à 23). Ils ont été découverts avec six autres pesons de même type, huit circulaires et deux parallélépidiques, rassemblés dans l’espace 122/123 (îlot III.3) en phase 1C. Quelques rares marques ont été recensées : des incisions, une croix gravée après cuisson, l’empreinte d’une intaille, une lettre (?) avant cuisson (fig. 7.1 no 8 à 10 ; fig. 7.2 no 16 ; fig. 7.3 no 24 ; fig. 7.4 no 26).

    Fig. 7.1. Besagne.

    1. Peson annulaire ; 2. Peson ou fusaпole (?) ; 3. Peson circulaire plein а deux trous de suspension ; 4. Peson oblong, type fréjusien ; 5. Fusaпole ; 6. Peson circulaire plein а deux trous de suspension avec traces d’usure latérales ; 7. Peson annulaire avec empreinte de matrice (?) ; 8. Peson circulaire plein а deux trous de suspension avec graffite ; 9. Peson circulaire plein а deux trous de suspension avec graffite ; 10. Demi-peson annulaire avec empreinte

    (cl. et dessin M. Pasqualini, DAO A. Pasqualini).

    Fig. 7.2. Lafayette

    11. Peson oblong, type fréjusien ; 12. Peson annulaire avec traces d’usure latérale ; 13 а 15. Pesons circulaires pleins а deux trous déformés par l’usure du pourtour ; 16. Peson annulaire avec empreinte d’une intaille

    (cl. et dessin M. Pasqualini, DAO A. Pasqualini).

    Fig. 7.3. Lafayette

    17 а 23. Pesons annulaires usés avec empreinte (maison III.3, pièce 122 de l’оlot III) ; 24. Peson circulaire plein а deux trous de suspension avec cercle gravé profondément au centre

    (cl. et dessin M. Pasqualini, DAO A. Pasqualini).

    Fig. 7.4. Lafayette

    25. Peson circulaire plein а deux trous de suspension, usé sur la tranche et sur une face ; 26. Demi-peson annulaire avec deux petites encoches ; 27. Fusaпole (?) ; 28. Bouchon percé retaillé dans une tuile

    (cl. et dessin M. Pasqualini, DAO A. Pasqualini).

    7.3. Interprétation

    248En Italie, l’élevage ovin et les activités économiques qui en découlent ont fait l’objet d’études pour la province de Cisalpine à l’époque romaine345. Au Haut-Empire, dans des fermes de superficies limitées vouées à la culture céréalière (archéologiquement matérialisée par des aires à battre les céréales) et à l’élevage ovin, la présence de pesons de terre cuite trapézoïdaux à base rectangulaire témoignerait du travail de la laine346. En Vénétie, on discerne plus précisément une organisation du territoire où l’élevage ovin s’accompagne de nombreuses fermes ainsi que de sanctuaires et marchés établis sur les voies de transhumance. Le travail de la laine est attesté par des étiquettes en plomb, l’épigraphie et l’iconographie ainsi que des instruments comme les pesons pyramidaux à base carrée, trapézoïdaux à base rectangulaire, circulaires pleins à deux trous, circulaires avec petit trou central et des fusaïoles en os ou argile, des outils en métal…347 Les recherches menées à Pompéi sur les métiers à tisser à partir de la répartition des pesons dans les maisons laissent penser qu’ici, l’activité textile se conçoit au sein d’une chaîne opératoire artisanale allant du travail de la laine à sa commercialisation et au tissage dont témoignent les pesons348.

    249Les quatre types de pesons découverts dans notre région sont soit de forme pyramidale d’origine italique, le peson allongé parallélépipédique ou trapézoïdal particulier à Fréjus, le peson annulaire et le peson circulaire plein avec deux trous de suspension. On retrouve au Capitou, dans la proche campagne fréjusienne, le même type de pesons qu’à Fréjus même, avec toutefois une présence plus grande de pesons parallélépipédiques et annulaires. À Taradeau et à La Roquebrussanne, les pesons annulaires sont la règle et les autres des exceptions349. En revanche, à Toulon, les pesons circulaires pleins à deux trous de suspension font jeu égal avec les pesons annulaires.

    250Les pesons pyramidaux italiques ou leur héritiers rectangulaires ou trapézoïdaux locaux, type Fréjus, dominent de la fin du ier siècle avant notre ère jusqu’au milieu du siècle suivant. À partir du deuxième tiers du ier siècle, les pesons annulaires et circulaires pleins prennent le relais à Toulon. Les pesons annulaires produits dans les ateliers de potiers provençaux où ils pourraient avoir aussi été utilisés comme cales de four, sont nombreux dans les sites ruraux et à Toulon, mais rares à Fréjus. Les pesons circulaires pleins à deux trous de suspension sont sans doute produits localement, quoiqu’aucun d’entre eux n’ait été découvert sur des sites d’ateliers. Ils sont courants à Toulon, rares à Fréjus et absents des campagnes. Leur utilisation est contemporaine de celle des pesons annulaires bien que le type soit plus ancien et lié au monde hellénique comme le suggère leur présence à Marseille, Lattes, Tauroentum et Olbia350.

    251Le recours à des poids est imposé par l’utilisation de métiers à tisser verticaux jusqu’à la généralisation du métier à deux barres qui apparait au cours du ier siècle de notre ère351. Ces poids pouvaient être en plomb mais sont le plus souvent en céramique. Cela ne semble pas faire de doute pour les types parallélépipédiques et trapézoïdaux. Sachant qu’un métier à tisser demande au moins entre 10 et 15 pesons, on peut émettre l’hypothèse que la présence de pesons en terre cuite dans ces proportions peut s’expliquer par la présence d’un métier à tisser à un endroit donné, en contexte rural ou urbain. Les cas du Capitou à Fréjus et des fermes de l’Ormeau à Taradeau permettent d’associer le tissage à l’élevage ovin. Dans la pièce 44 de la villa de La Roquebrussanne, 16 pesons annulaires étaient alignés sur un sol montrant l’emplacement d’un métier à tisser. Des groupes de 10 à 15 pesons ont été découverts dans les insulae 86 et 89 de Fréjus. Un ensemble de 12 pesons a été mis au jour sur un sol de la pièce 123 de l’îlot III de Lafayette.

    252Les découvertes de pesons associées directement à un métier à tisser se limitent aux cas de Toulon, La Roquebrussanne, Fréjus et chaque fois il ne s’agit que d’un métier. À notre connaissance il n’existe pas de contextes similaires avec un nombre plus important de poids de métier à tisser. De là à en déduire que le tissage est une activité relevant de la sphère privée il n’y a qu’un pas. Quand les pesons sont plus nombreux, ils sont découverts en fouille dispersés dans des remblais et témoignent sans doute de la permanence de cette activité et de la nécessité d’entretenir les métiers en changeant au moins les pesons. Mais la chronologie doit avoir aussi son importance car, à Fréjus par exemple où les fullonicae sont courantes, on comprend mal la rareté des métiers attestés, sauf si les cuves de foulons se multipliaient au iie siècle, comme il semblerait que ce soit le cas, quand le métier à barre difficile à identifier dans les fouilles se généralise.

    8. Tabletterie

    Michel Pasqualini et Pierre Salicetti †

    8.1. Composition et valeur de l’échantillon

    253Le nombre d’objets de tabletterie s’élève à 188 individus sur l’ensemble des fouilles dont la chronologie s’étale sur plus de cinq siècles. La typologie et la chronologie de ces objets sont bien connues et ceux que nous étudions ici ne font que confirmer ce que l’on sait déjà sur eux. Seule la répartition topographique et la nature des objets donnent quelques indications sur l’éventuelle présence d’un atelier de tabletier, sa production et la pratique ou non de certaines activités liées au travail du textile. Sur les 188 objets de tabletterie ou déchets découverts, 62 proviennent de Besagne (tab. 8.1), 82 de Lafayette (tab. 8.2) et 44 de la Butte des Ferrailleurs (tab. 8.3). À ces objets, il faut en ajouter quatre découverts hors contexte : un manche de couteau provenant du sondage 10 ; une charnière ; une aiguille et une épingle à tête bouletée hors contexte provenant de Besagne (fig. 8.2 no 10 ; fig. 8.3 no 20b). Nous avons réparti les objets en cinq catégories : outils, éléments de parure, dés et jetons de jeu, pièces de mobilier et déchets, rebuts, ébauches de taille (fig. 8.1 à 5).

    Tab. 8.1. Objets en tabletterie de Besagne.

    Tab. 8.2. Objets en tabletterie de Lafayette.

    Tab. 8.3. Objets en tabletterie de la Butte des Ferrailleurs.

    254Les 19 éléments de parure sont des épingles : douze à tête bouletée (fig. 8.1 no 1a-j, 2, 5c-d, 6) : trois à tête ovale (fig. 8.1 no 3) : une à tête décoré (fig. 8.1 no 4), trois à tête parallélépipédique (fig. 8.1 no 5a-b). Les pièces de jeu sont représentées par un dé à jouer et douze petits jetons circulaires (fig. 8.1 no 7a-d, 8a-d, fig. 8.2 no 9a-d). Les éléments de mobilier comprennent 22 charnières (fig. 8.2 no 11, 12a-j, 13a-d 1), deux éléments de pyxides (fig. 8.3 no 16), une cuillère (fig. 8.3 no 14) et sept manches de couteaux ou d’outils de types divers (fig. 8.3 no 17-19, 20a-c, 21). Dans la catégorie des outils, quatre objets ne sont pas précisément identifiables (fig. 8.5 no 36, 37). On comptabilise en revanche 35 aiguilles à coudre et à peine trois fusaïoles/fuseaux (fig. 8.4 no 22-25, 26a-g, 33-35) (deux exemples seulement à la Butte des Ferrailleurs, phase 3 (espace 202) et dans les niveaux de comblement du port, phase 2). Le filage étant une activité réputée domestique, on peut considérer les quelques objets de ce type découverts dans des tombes comme une confirmation352 : un fuseau et sa fusaïole dans la sépulture tardive à la Chaberte sur la commune de La Garde353, une fusaïole à Saint-Lambert à Fréjus354, une fusaïole à La Guérine à Cabasse355. Les aiguilles à spatule (fig. 8.4 no 27-29) ainsi que celles à tête conique (fig. 8.4 no 30-32) sont probablement des stylets pour tabulae ceratae ou des palettes à fard, même si un usage multiple n’est pas à écarter356.

    255Les déchets de taille attestent la présence d’un artisanat local, probablement des charnières et des aiguilles357. Dix rebuts ou ébauches de taille pourraient paraître peu significatifs si l’étude de la faune n’avait mis en évidence la présence dans les niveaux de comblement du port à Besagne d’une grande quantité d’ossements de bœuf sciés qui sont des rejets de fabrication fréquents dans les couches des phases 2 et surtout 3, aux IIe et iiie siècles (fig. 8.2 no 12b ; fig. 8.5 no 38, 39, 40a-c).

    Fig. 8.1. Éléments de parure, Aiguilles.

    Besagne, а tête bouletée AXX 7/8 ; 1a) phase 6 ; 1b-c) phase 5 ; 1d) phase 2 ; 1e-f) phase 6 ; 1g-h) phase 5 ; 1i) phase 6 ; 1j) phase 4 ; 2) а tête ovale Type Béal A XVIII/XX ; 3) phase 5 ; а décor figuré, type Béal AXXI, 1, pl.XXXIX et p.221 et type Béal AXX 14/17 ; 4) phase 2. Lafayette, а tête parallélépipédique type Béal AXX ; 5a) phase 4, Оlot II, espace 49 ; 5b) phase 2, Оlot IV, espace 98 ; а tête ovoпde ou bouletée type Béal A XX ; 5c) phase 4, Оlot IV, espace 76 ; а tête bouletée, type Béal A XX 7/8 ; 5d) phase 2, Оlot II, espace 46 ; 6) phase 5, tombe 8. Pièces de jeu, Besagne, Jetons type Béal A XXXIII, 1/3 ; 7a) phase 3 ; type Béal A XXXIII, 6 ; 7b) phase 3 ; 7c) phase 6 ; Béal A XXXIII 1/3, 7d) phase 6 ; type Béal A XXXIII, 6 ; 8a) phase 2 ; 8b), phase 3 ; Béal A XXXIII 1/3 ; 8c), phase 3 ; type Béal A XXXIII, 6 ; 8d) phase 4

    (cl. M. Pasqualini, DAO A. Pasqualini).

    Fig. 8.2. Lafayette

    Jetons type Béal A XXXIII, 1/3 ; 9a) phase 4, Оlot II, espace 45 ; type Béal A XXXIII, 6 ; 9b) phase 1, Оlot II, espace 51 ; type Béal A XXXIII 1/3 ; 9c), phase 5, Tombe 4 ; 9d) phase 5, Tombe 24. Éléments de mobilier, Besagne, charnières type Béal AXI, 2 ; 10) hors stratigraphie, avec son axe en bois ; 11) phase 6. Lafayette, type Béal AXI 1, 1а 2 trous ; 12a-c) phase 3, Оlot II, espace 55, chute ; 12b) phase 3, Оlot II, espace 55 ; type Béal AXI 1, 1 trou ; 12d-e) phase 2, Оlot II, espace 34 ; type Béal AXI 2 (?) ; 12f), phase 5, Оlot II, espace 34 ; type Béal AXI 1, 2 trous ; 12g) phase 1, Оlot II, espace 47 ; 12h) phase 3, Оlot II, espace 55 ; entretoise de charnière ; 12i), phase 2, Оlot II, espace 34 ; type Béal AXI 1, 2 trous ; 12j) phase 1, Оlot II, espace 26 ; type Béal AXI, 2 ; 13a), phase 4, type Béal AXI, 2 ; 13b-c) phase 2 ; 13d) phase 4

    (cl. M. Pasqualini, DAO A. Pasqualini).

    Fig. 8.3. Besagne

    cuillère type Béal A XXV, 1, Pl.XLVI, 794/795 ; 14) phase 2. Lafayette, plaque rectangulaire déformée ; 15) phase 6, Оlot III, espace 6. Besagne, élément de pyxide type Béal XXIX, Pl.XLVIII, 815 ; 16) phase 6. Lafayette, manche de couteau indéterminé ; 17) phase 3 ; manche de couteau type Béal BXII, Pl.XII, 1233 et 1306 ; 18) phase 2 ; manche de couteau type Béal AII, Pl.X, 73 ; manche de couteau (?) ; 19) phase 2. Besagne, manche de couteau (?) ; 20a) phase 2 ; manche (?) ; 20b) hors stratigraphie, (Sond.10) ; manche de canif indéterminé ; 20c) phase 4. Lafayette, manche de couteau ; 21) hors stratigraphie, Оlot II, espace 3

    (cl. M. Pasqualini, DAO A. Pasqualini).

    Fig. 8.4. Aiguilles а coudre.

    Lafayette, type Béal AXIX 3 ; 22) phase 3 ; 23) phase 5 ; а triple chas type Béal AXIX 9 ; 24) phase 2, Оlot III, espace 124. Besagne, а triple chas Type Béal AXIX 9 ; 25) phase 6. Lafayette, type Béal AXIX 3 ; 26a) phase 6, Оlot III, espace 8 ; 26b) phase 2, Оlot II, espace 93 ; 26c) phase 6, Оlot III, espace 41 ; 26d) phase 1, Оlot II, espace 46 ; 26e) phase 6, Оlot III, espace 8 ; 26f-g) phase 2. Aiguille а spatule type Béal AXXIV 2a, Besagne ; 27) phase 2. Lafayette, aiguille а spatule type Béal AXXIII 1 ; 28) phase 5, espace 500 ; Aiguille а spatule type Béal AXXIV 2a ; 29) phase 2, espace 500. Aiguille а tête conique Type Béal A XX, 2, Besagne ; 30) phase 3 ; 31) phase 3, espace 600. Lafayette, aiguille а spatule type Béal A XX 2 ; 32) phase 6, Оlot II espace 10 ; aiguille а spatule type Béal AXXIV 2a ; 33) phase 1, оlot II, espace 2 ; Fuseau а crochet type Béal AXXXVI ; 34) phase 3, espace 200. Besagne, fuseau (?) ; 35) phase 2, tige allongée usée, pointue а une extrémité, renflée а l’autre

    (cl. M. Pasqualini, DAO A. Pasqualini).

    Fig. 8.5. Outils.

    Lafayette ; 36) phase 3, outil (?) taillé dans un bois de cerf scié et percé а la tête ; 37) phase 4, оlot II, espace 12, outil (?) en corne taillée et usée а l’usage, percé а une extrémité. Déchets, Besagne ; 38) phase 3, os canon avec traces de travail ; 39) Phase 3, déchet de taille ; 40a) phase 3, ébauche de charnière ; 40b) phase 3, ébauche de charnière ; 40c) phase 6, ébauche de charnière

    (cl. M. Pasqualini, DAO A. Pasqualini).

    8.2. Répartition des objets dans les fouilles

    256Butte des Ferrailleurs

    257Eu égard à la superficie limitée de cette fouille d’une partie de l’îlot I, la quantité d’objets en os est notable : 44 objets répartis dans les espaces 201, 202, 204, 205, 206, 208 et 211. La majorité provient de niveaux des iie et iiie siècles, lors de l’occupation des lieux qui ne semblent pas abriter d’atelier de tabletterie.

    8.3. Interprétation

    258Sur dix déchets de taille découverts dans les fouilles de Besagne et de l’ancienne école Lafayette, sept proviennent de niveaux des iie/iiie siècles et les autres des niveaux de comblement du port. Ce sont ces derniers qui, ajoutés aux chutes mêlées à la faune, représentent une quantité suffisante pour imaginer la présence d’un atelier de tabletier à proximité. Nous avons vu plus haut qu’à la fin du iie siècle, le portique de l’îlot VII fut cloisonné et un atelier fut installé dans l’espace 1, mesurant un peu plus de 4,50 m de côté et doublé en façade par un auvent ouvert à l’est. À partir de la voie E, un seuil de boutique monolithe, peut-être prélevé à l’entrée de l’espace 21, donnait accès à cet espace 1 aménagé avec un bloc cubique en calcaire directement posé sur le sol, usé en surface, appuyé au mur est et flanqué d’un foyer construit. La présence des déchets de taille découverts à proximité dans les niveaux de comblement du port de la même époque et la ressemblance avec l’atelier de taille « r » de Délos pourraient s’expliquer si cet atelier était un lieu de taille des os et une boutique de vente358. La disparité dans les types d’objets trouvés à proximité et leur rareté relative n’aident pas à connaître la production de l’atelier même si les ébauches concernent surtout des charnières.

    259À Besagne, lors de la phase 2, quatre objets sur 19 proviennent de la terre ferme. Toutes les catégories sont représentées mais souvent avec un seul objet. Les niveaux de comblements du port de la phase 3 livrent très peu d’éléments de parure. Il faut lier cette particularité à la nature du lieu et la provenance des objets du bord des bateaux. Il faut attendre le ive siècle pour que les épingles, essentiellement à tête bouletée, apparaissent sur la voie E. Les tombes livrent des aiguilles de ce type dans le même horizon chronologique, ce qui tend à confirmer la datation basse de ce type d’épingle à cheveux. Les aiguilles à coudre sont présentes du début à la fin, montrant par-là que ce type d’ustensile devait avoir un usage universel qui ne se renouvelle pas ou très peu dans sa forme entre les ier et viie siècles de notre ère.

    260À Lafayette, la tabletterie se concentre dans l’îlot II, 19 sur 23 objets dans la phase 1, 11 sur 23 dans la phase 2, 9 sur 12 dans la phase 3, 4 sur 6 dans la phase 4. Dans les contextes de la phase 5 (4 sur 10) et la phase 6 (8 sur 10), les épingles proviennent en partie des tombes. On hésite à y localiser un atelier à partir d’un ou deux déchets de taille. On constate toutefois qu’une des deux aiguilles à tête bouletée provient d’une inhumation du ive siècle ce qui confirme la datation de ce type d’épingle à cheveux. Sur 45 objets, 37 sont des aiguilles cassées, ce qui limite la portée des observations surtout si l’on considère leur répartition dans le temps et dans l’espace. Du fait de la répartition sur plusieurs siècles, aucun type d’objet n’est présent en nombre significatif et leur découverte dans des remblais enlève tout sens à la localisation. On retiendra que les aiguilles à coudre sont les objets les plus courants et les plus régulièrement répartis dans le temps. En revanche, alors que les pesons en céramique impliquent la présence de métiers à tisser, dont un dans l’espace III.2 de l’îlot III, on dénombre à peine un fuseau, peut-être deux mais aucune fusaïole. Aux Ferrailleurs, la présence de 12 aiguilles à coudre contraste avec le nombre infime d’épingles à cheveux et seulement trois charnières.

    261À Besagne, les charnières proviennent de niveaux compris entre les ier et ive siècles. Dans la phase 3, la présence de certaines d’entre elles, au moins celles qui sont contemporaines de l’atelier situé dans l’îlot VIII.1, a toutes les chances d’appartenir en partie à sa production. À Lafayette, on peut sûrement mettre la présence de charnières en rapport avec le mobilier en usage dans l’habitat aux ier et iiie siècles.

    9. Les bois du quai antique

    Fréderic Guibal, Alba Ferreira Domínguez

    262L’examen anatomique des troncs et des pieux mis au jour sur la ZAC Besagne-Dutasta à Toulon a livré un ensemble d’informations sur les essences employées et sur les formations forestières d’où provenaient les arbres.

    263La totalité des troncs et quelques pieux constitutifs du quai antique proviennent de chênes-lièges tandis que quelques pieux ont été délignés dans du pin maritime et du genévrier. Toutes sont des essences locales qu’il est facile de se procurer dans un rayon d’une trentaine de kilomètres autour de Telo Martius, aussi bien aujourd’hui qu’à l’époque antique, comme l’attestent les travaux de reconstitution paléoenvironnementale menés sur la base de l’identification anatomique de fragments de charbons de bois trouvés enfouis dans les sols du massif des Maures359.

    264Le dénombrement des anneaux de croissance (= cernes annuels) révèle que les chênes-lièges utilisés étaient, pour la plupart, âgés de 80 à 200 ans et que les pins étaient âgés de 10 à 70 ans au moment de leur abattage. Si on admet que tous les troncs et pieux ont été mis en place lors d’une même phase, il apparaît que les fûts destinés à la construction du quai furent choisis dans des peuplements hétérogènes quant au diamètre et à l’âge des arbres. Les pins semblent être issus pour les uns d’un perchis très dense ayant entraîné la formation de cernes très minces, pour les autres d’un versant qui aurait provoqué la formation de bois de compression360.

    265Un examen plus détaillé des cernes des troncs de chêne-liège révèle des séquences de cernes très minces qui ont gêné l’intercomparaison des différentes séries temporelles représentatives de différents troncs pour les synchroniser. Le caractère subit avec lequel apparaissent ces séquences, semblable à celui que l’on observe sur des troncs de chêne-liège actuels (fig. 9.1), laisse entrevoir l’impact d’un facteur soudain sur la croissance radiale des arbres qui pourrait être lié aux opérations de déliégeage, déjà pratiquées au cours du ier s. av. J.-C. Le déliégeage met temporairement à nu le tissu cambial de l’arbre qui se retrouve exposé aux agents atmosphériques et biotiques, et cause un stress qui entraîne une réduction de la croissance.

    Fig. 9.1. Section transversale d’un tronc actuel de chêne-liège régulièrement déliégé.

    Les flèches pointent les séquences de cernes minces qui reflètent les réductions de croissance causées par les déliégeages

    (cl. F. Guibal).

    266Fréquemment attesté par l’archéologie sous forme de bouchons d’amphore, de semelles de chaussure et de flotteurs de filets de pêche, le liège est un matériau largement employé pendant l’Antiquité. Théophraste décrit les levées de liège dans le Péloponnèse. Dans son Histoire Naturelle, Pline l’Ancien cite les nombreux usages de ce matériau ; Virgile mentionne son utilisation pour confectionner des casques de soldats ; Columelle évoque son emploi dans des ruches ; Horace rapporte l’usage du liège pour assurer l’étanchéité de barriques de vin361.

    267Dans un environnement forestier régional peu différent de l’actuel362, les essences utilisées pour réaliser l’infrastructure du port antique de Toulon étaient celles qui procuraient des troncs longs ou de large diamètre. Parmi elles, les chênes-lièges, sans doute installés dans le massif des Maures, faisaient l’objet de déliégeages à des fréquences (12-15 ans) voisines de celles pratiquées aujourd’hui dans le même massif.

    10. Etude anthropologique, Toulon, Lafayette

    Yann Ardagna, Isabelle Bouchez

    10.1. Introduction

    268Cette première synthèse des observations anthropologiques a pour vocation d’appréhender au mieux les caractéristiques paléobiologiques générales de l’échantillon de population issu des fouilles de Besagne Dutasta à Toulon. L’analyse a été menée au sein de l’UMR 7268 où l’échantillon ostéologique, qui comporte au total 12 individus en connexion anatomique, est conservé. Nous avons également procédé à des comparaisons préliminaires avec d’autres tombes contemporaines issues de fouilles du centre-ville de Toulon.

    10.2. Étude en laboratoire

    10.2.1. Les individus en connexion

    269L’étude en laboratoire a débuté par un fin brossage des pièces osseuses respectant l’individualisation des pièces et l’origine archéologique. Dans un second temps, des collages de pièces fragmentaires connexes ont pu être réalisés à l’aide d’une colle néoprène gel, autorisant temporairement un démontage-remontage. Après les opérations de préparation des pièces, nous avons rempli une fiche de conservation anatomique (représentation schématique des os conservés) qui n’est autre que « le cliché » des pièces conservées.

    État de conservation et représentation osseuse

    270À la suite de la fiche de conservation nous avons appréhendé l’état de conservation à la fois en termes qualitatif (observabilité des surfaces corticales) et quantitatif (représentation anatomique générale de chaque os ou de chaque groupe anatomique), selon deux méthodes. La première est une double appréciation subjective selon trois stades. L’état de conservation est soit bon, moyen ou mauvais et le sujet peut présenter trois niveaux de représentation : complet, partiel ou résiduel.

    271La seconde méthode est basée sur deux indices distincts :

    • indice de conservation anatomique (ICA) de Dutour (1989) qui retranscrit la proportion de chaque os effectivement conservé363,
    • indice de qualité osseuse (IQO) de Bello364 qui décrit l’état d’observabilité de l’os cortical365.

    Ostéométrie générale

    272L’ensemble des pièces osseuses, quel que soit leur état de conservation, ont fait l’objet d’une étude ostéométrique générale. Celle-ci est basée sur la littérature classique366. Nous y avons ajouté les mesures de l’os coxal utilisées dans la méthode probabiliste de Murail et al367. En pratique de routine, les mesures sont préférentiellement effectuées sur le côté gauche quand l’état de conservation le permet, l’objectif étant de compléter au maximum le feuillet anthropométrique.

    Détermination du sexe chez les adultes

    273Nous avons utilisé en première intention l’os coxal qui est l’élément le plus discriminant du squelette, contenant la quasi-totalité des informations liées au dimorphisme sexuel368, puisque impliqué directement dans le processus de reproduction. Avec des méthodes appropriées, le succès de détermination du sexe squelettique sur l’os coxal peut atteindre 95 % de précision. Nous avons utilisé en pratique une détermination basée sur les éléments morphologiques369, qui nous permettait une première diagnose rapide en retenant notamment, en plus de l’analyse morphologique de la grande échancrure sacro-sciatique et du pubis, la face sacro-pelvienne pour des critères de conservation : c’est une partie de l’os coxal régulièrement bien conservée, souvent utilisable sur des pièces fragmentaires. Nous avons retenu les trois caractères d’évaluation370 utilisés par J. Bruzek371.

    274Lorsque l’état de conservation le permettait, la méthode probabiliste de Murail et collaborateurs372, basée sur une série de mesures des os coxaux, a également été utilisée.

    Estimation de l’âge des immatures

    275Pour les sujets immatures, l’estimation de l’âge a été faite à partir de trois indicateurs :

    • étude des différents stades d’éruption dentaire selon les tables d’Ubelaker373, les plus utilisées malgré leurs imperfections374 ;
    • étude des longueurs diaphysaires des os longs375 ;
    • étude des différents stades de fusion épiphysaire des os longs376 ;

    276Ces trois méthodes ont été utilisées simultanément lorsque l’état de conservation l’autorisait, ce qui nous a permis d’affiner les estimations par confrontation des résultats.

    277La répartition par âge des immatures a été faite selon une attribution des individus dans les classes d’âge quinquennales suivantes :

    • 1 à 4 ans ;
    • 5 à 9 ans ;
    • 10 à 14 ans ;
    • 15 à 19 ans ;

    278Toutefois, les plus jeunes immatures (Très Jeune Immature ou TJI) sont classés dans une catégorie dite 0-1 an, qui concerne les périnataux.

    Estimation de l’âge des adultes

    279La fusion de la synchrondrose sphéno-occipitale (sutura sphenooccipitalis) témoigne du passage à l’âge adulte. En l’absence de cette dernière, la troisième molaire donne une idée plus grossière de l’âge au décès, car la date de son éruption est soumise à de nombreuses variations. Nous avons donc retenu des techniques utilisées en fonction des aléas de conservation et de représentation anatomique.

    280L’estimation de l’âge au décès à partir de l’observation du degré de synostose des sutures crâniennes est la méthode la plus employée et la plus ancienne377. Cette méthode, considérée comme assez imprécise, est actuellement contestée et n’est pas acceptable pour une détermination individuelle.

    281Ainsi, pour la détermination de l’âge des adultes, nous avons fait appel aux méthodes classiques basées sur les modifications articulaires non pathologiques du bassin : la surface auriculaire avec les méthodes de Lovejoy et de Schmitt378 et la symphyse pubienne379. Le degré d’usure dentaire a été également apprécié bien qu’il s’agisse d’un indicateur très peu fiable mais qui dispose de divers patrons et niveaux d’évaluation380.

    282À partir de ces différents paramètres, nous avons établi un découpage en larges catégories d’âge :

    • adulte jeune (J) : synchondrose sphéno-occipitale fermée, clavicule épiphysée, M3 dégagée, autour de 20-25 ans ;
    • adulte jeune-mature (J-M) : usure dentaire débutante, éventuelle arthrose cervicale incipiens, entre 25 et 35 ans ;
    • adulte mature (M) : usure dentaire moyenne peu marquée avec d’éventuelles pertes dentaires ; synostose suturaire partielle ; arthrose vertébrale modérée, entre 35 et 45 ans ;
    • adulte mature-âgé (M-A) : usure dentaire marquée, pertes plus importantes, synostose avancée, arthrose ou hyperostose vertébrale marquée, amincissement des corticales, entre 45 et 55 ans ;
    • adulte âgé (A) : usure et perte dentaire importante, synostose totale ou subtotale, amincissement net des corticales avec raréfaction de l’os trabéculaire, tassements vertébraux, arthrose ou hyperostose vertébrale marquée, plus de 55 ans.

    Estimation de la stature des individus adultes

    283Plusieurs méthodes ont pu être proposées afin de déterminer la stature d’un individu à partir des dimensions de certains éléments de son squelette381. Aucune de ces méthodes ne peut être considérée comme absolue, puisqu’elles reposent sur l’utilisation de séries ostéologiques de références contemporaines et ne peuvent donc pas tenir compte de critères de variabilité qui furent ceux des populations anciennes382. Par ailleurs, l’estimation de la stature à partir d’éléments du squelette ne prend pas en compte les effets éventuels de l’asymétrie des os longs et des différences de proportions corporelles d’une population383. De plus, certaines méthodes d’estimation de la stature citées plus haut tiennent compte de l’appartenance sexuelle des individus, qu’il n’est pas toujours possible de déterminer.

    284Afin d’effectuer une détermination de la stature de l’ensemble des individus adultes de notre échantillon ostéoarchéologique, nous avons utilisé les formules établies par Olivier et al.384, à partir de la longueur des os longs. Lorsque l’état de conservation nous le permettait, nous avons calculé la stature individuelle à partir de la formule qui donne l’estimation la plus fiable en utilisant les longueurs humérale, fémorale et/ou tibiale. En l’absence de l’une de ces trois données métriques, l’utilisation des couples de longueurs osseuses doit privilégier les associations humérus-fémur ou humérus-tibia.

    Étude des caractères discrets ou discontinus

    285Ces variations ostéologiques mineures et non pathologiques, éventuellement présentes sur presque tous les os du squelette, sont associées à un déterminisme génétique très variable d’une population à une autre. Selon plusieurs auteurs, leur potentialité en tant que marqueurs génétiques stricto sensu est toujours soumis à controverse385.

    286Il n’en demeure pas moins un indice de caractérisation de chaque sujet et par extension de l’échantillon étudié. Comme tous les autres paramètres paléobiologiques, l’analyse et le recensement des caractères discontinus est largement dépendant de l’état de conservation. Dans l’optique d’une étude de laboratoire la plus complète, ces caractères (ou traits) discrets ont été recensés selon une liste standard préalablement définie386, basée sur la littérature de référence en la matière387.

    Étude de la paléopathologie générale et état sanitaire

    287L’état sanitaire des individus est abordé lorsque les pathologies qui peuvent évoquer certains aspects des conditions de vie d’une population ont pu être mises en évidence. Pour ce faire, l’étude paléopathologique est réalisée sur la base de l’examen macroscopique et systématique de toutes les pièces osseuses identifiées, en considérant les lésions et/ou les diagnostics observés comme appartenant aux grands groupes nosologiques en accord avec la littérature paléopathologique classiquement admise388. La première étape de la démarche du diagnostic paléopathologique est l’élimination des altérations d’ordre taphonomique ou pseudo-pathologique post-mortem ou ante-mortem (variation anatomique ou caractère discret) qui peuvent mimer un processus pathologique. Dans ce contexte, l’état de conservation des pièces osseuses est l’obstacle majeur des observations paléopathologiques. Il est parfois inopportun de proposer un diagnostic arrêté. Ces difficultés d’interprétation sont d’autant plus présentes lorsque le matériel à étudier est constitué d’ossements épars et mélangés sans relation anatomique évidente.

    288Les groupes pathologiques et les critères diagnostics qui ont été utilisés sont déduits d’une approche exhaustive de la bibliographie de référence. Certains des choix de nomenclature sont arbitraires et ont vocation à clarifier l’intégration du plus grand nombre possible de lésions.

    289Les groupes pathologiques retenus au cours de cette étude sont les suivants : atteintes traumatiques, dégénératives, infectieuses, congénitales, métaboliques et tumorales auxquelles nous ajoutons les marqueurs osseux d’activité et les marqueurs de stress (carentiel par exemple).

    10.2.2. Les dépôts secondaires

    290Le traitement des pièces éparses est en tout point comparable, du point de vue des méthodes, à celui des individus en connexion. Toutes les pièces seront listées et décrites individuellement. L’approche du NMI, ce calcul défini comme le « nombre minimal de sujets individualisables avec sûreté dans l’échantillon »389, correspond plutôt à une « estimation du nombre d’individus nécessaires pour rendre compte de tous les os présents (…) et non pas du nombre d’individus représentés par ces os »390. Celui-ci répond à deux impératifs : être le plus représentatif et le plus élevé possible.

    291Dans le cadre de l’étude en laboratoire, une fois que toutes les pièces osseuses ont été restaurées, identifiées et marquées, l’estimation du NMI est basée sur le calcul du NMI dit « par exclusion 391 ». Ce dernier, tel qu’il a été défini par Bökönyi en 1970, correspond à un double calcul de NMI dit « de fréquence »392 basé sur l’os le plus représenté dans un dépôt secondaire donné. Concrètement, il s’agit de la mise en évidence de la pièce osseuse la plus fréquente après l’identification et décompte de chaque os (complet ou fragmentaire).

    292Dans le cas du NMI « par exclusion », le NMI « de fréquence » est estimé dans deux sous-ensembles distincts : les pièces osseuses immatures et les pièces osseuses adultes. Le NMI « par exclusion» est donc la somme des différents NMI « de fréquence».

    293Lors de l’analyse, et comme nous l’avons déjà souligné, il est également envisageable d’appliquer des méthodes de détermination de l’âge, du sexe ou de la stature avec les réserves de rigueur puisque ces pièces sont isolées. Il en est d’ailleurs de même pour la présence éventuelle de lésions paléopathologiques. Nous procédons également à l’établissement de fiches de conservation spécifiques aux crânes, aux os coxaux et aux mandibules présents dans les dépôts secondaires.

    10.2.3. Étude individuelle

    294Le matériel osseux comprend 16 individus dont l’étude en laboratoire a permis de révéler les informations suivantes :

    T1

    295Sujet féminin, adulte mature (30-59 ans).

    Le squelette est partiel et la corticale très abîmée.

    Une stature de 1,40 m ± 4,05 cm a pu être estimée grâce à la mesure du tibia gauche.

    L’os frontal présente une suture métopique (fig. 10.1).

    Fig. 10.1. T1 : Suture métopique

    (cl. Y. Ardagna et I. Bouchez).

    Des lésions dégénératives ont été relevées : (a) au niveau du membre supérieur droit avec un début de remodelage articulaire de l’extrémité sternale de la clavicule, ainsi qu’une ostéophytose périarticulaire du pouce ; (b) au niveau du membre inférieur droit notamment avec une éburnation du condyle externe du fémur (fig. 10.2) et des ostéophytes autour de la surface articulaire de la patella gauche ; (c) le long du rachis particulièrement au niveau de l’articulation atlanto-odontoïdienne (fig. 10.3), des corps vertébraux thoraciques (spondylosis deformans) et des surfaces articulaires costovertébrales. Enfin, des ostéophytes des corps vertébraux ont été observés à hauteur de L4 et L5, ainsi qu’un remodelage des surfaces articulaires interapophysaires postérieures.

    Fig. 10.2. T1 : Éburnation (fémur droit)

    (cl. Y. Ardagna et I. Bouchez).

    Fig. 10.3. T1 : Ostéoarthrose atlanto-odontoпdienne

    (cl. Y. Ardagna et I. Bouchez).

    Le sujet présente également quelques signes enthésopathiques. Ainsi on a pu constater la présence d’une enthèse épicondylaire latérale sur l’épiphyse distale de l’humérus droit, d’une insertion marquée du tendon quadriceps sur la patella gauche et du tendon d’Achille sur le calcanéum droit.

    T2

    296Sujet masculin, adulte mature à adulte âgé (plus de 40 ans)

    Le squelette est résiduel et la corticale est très abîmée.

    La mesure du tibia gauche a permis d’estimer une stature de 1,57 m ± 4,05 cm.

    Au niveau pathologique, quelques ostéophytes périarticulaires ont été relevés sur la patella gauche. De plus, les tubérosités calcanéennes droite et gauche présentent une enthésophyte au niveau de la zone d’insertion du tendon d’Achille.

    On constate également une fosse d’insertion ligamentaire au niveau de l’épiphyse distale de la fibula gauche probablement d’origine microtraumatique.

    T3

    297Sujet immature (5-9 ans) de sexe indéterminable.

    Le squelette est partiel et la corticale en mauvais état.

    Aucune lésion ni caractère discret n’ont été relevés lors de l’étude en laboratoire.

    T4

    298Sujet masculin, adulte dont l’estimation de l’âge le situe entre 30 et 59 ans.

    Le squelette est pratiquement complet, et la corticale est relativement bien conservée.

    La stature a pu être estimée grâce au fémur, tibia, fibula, humérus, ulna et radius droits. Elle oscille entre 1,70 m et 1,74 m ± 4,83 cm.

    On note quelques particularités anatomiques, comme la présence d’une côte cervicale à hauteur de C6 , ainsi qu’une sacralisation en cour de la 5e vertèbre lombaire.

    Pour la paléopathologie, on observe que certaines articulations présentent des lésions dégénératives bilatérales. C’est le cas des surfaces articulaires de la palette humérale, et des épiphyses proximales et distales du radius et de l’ulna (fig. 10.4). L’articulation acromio-claviculaire gauche montre également des signes d’ostéoarthrose, de même que le rachis, principalement à hauteur des articulations atlanto-odontoïdiennes et des vertèbres C5 et C7, des thoraciques basses et des lombaires. Une ostéophytose périarticulaire marquée a été relevée au niveau de la patella droite.

    Fig. 10.4. T4 : Ostéophytose (radius et ulna D)

    (cl. Y. Ardagna et I. Bouchez).

    Le sujet présente des zones d’ossification cartilagineuse sur le manubrium, au niveau des articulations des premières côtes, ainsi qu’à hauteur du cartilage thyroïdien.

    T6

    299Sujet féminin, adulte mature (35-45 ans).

    Le squelette est partiel et l’os cortical assez bien conservé.

    La stature, estimée à partir de la mesure des fémurs et des tibias oscille entre 1,53 m et 1,58 m ± 3,83 cm.

    De légères atteintes dégénératives ont pu être observées lors de l’étude en laboratoire. Celles-ci se manifestent au niveau des corps vertébraux (spondylosis deformans) et des articulations interapophysaires postérieures des segments cervical et thoracique, ainsi que sur les extrémités proximales des métatarses droits (ostéophytose périarticulaire).

    T7

    300Sujet masculin, adulte âgé dont l’âge a été estimé supérieur à 50 ans.

    Le squelette est partiel, et l’état de la corticale est moyen à mauvais.

    Une stature de 1,54 m ± 4,13 cm a été estimée à partir de la mesure du fémur droit.

    Le sujet présente des lésions dégénératives au niveau des trois segments rachidiens, dont des signes de discarthrose plus sévères chez les 5 dernières vertèbres cervicales. La 8e vertèbre du segment thoracique présente également un tassement du corps (fig. 10.5). Enfin, des lésions caractéristiques d’une bursite ischiatique ont été observées sur les deux os coxaux.

    Fig. 10.5. T7 : Vertèbres T7 а T10 avec tassement de T8

    (cl. Y. Ardagna et I. Bouchez).

    T8

    301Sujet adulte mature (30-59 ans) de sexe indéterminé.

    Le squelette est très partiel et la corticale est très altérée pour chacun des os.

    La stature a pu être estimée grâce à la mesure du fémur droit. Elle se situe autour de 1,62 m ± 4,13 cm.

    Du fait de la mauvaise conservation du squelette, peu de lésions ont pu être relevées. On a tout de même noté l’existence d’ostéoarthrose sur les segments vertébraux cervical et lombaire, ainsi qu’au niveau de l’articulation temporo-mandibulaire.

    T8 remplissage

    302Adulte âgé (plus de 55 ans) de sexe indéterminé.

    Le squelette est très partiel et la corticale très abîmée. Quelques particularités anatomiques ont été observées : une côte lombaire articulée à L1 et au niveau du crâne, le sujet présente une suture métopique.

    Le squelette présente des lésions de plusieurs types. Ainsi, on note de nombreux signes d’ostéoarthrose : sur l’extrémité acromiale des clavicules (début de remodelage articulaire), sur l’épiphyse distale de l’ulna gauche (ostéophytose périarticulaire), au niveau du premier métacarpien droite (ou rhizarthrose fig. 10.6), sur les surfaces articulaires sternales des clavicules et des premières côtes (ostéophytose périarticulaire), au niveau du rachis cervical (uncarthrose et atteinte des articulations interapophysaires postérieures), du rachis thoracique (discarthrose et atteinte des articulations costotransverses), du segment lombaire (ostéoarthrose interapophysaire prépondérante en L4-L5), et sur les facettes articulaires transverses des côtes. Concernant les membres inférieurs, seule la patella droite présente des lésions dégénératives (ostéophytose périarticulaire).

    Fig. 10.6. T8 : Rhizarthrose (main D)

    (cl. Y. Ardagna et I. Bouchez).

    Il existe aussi plusieurs lésions de type hyperostosique. De nombreuses enthèses ont été relevées, sur les clavicules, les radius, les fémurs, le calcanéum gauche et le rachis thoracique (ligament jaune et supra-épineux). Sur le coxal droit, l’aile iliaque est coiffée de multiples spicules osseuses (fig. 10.7).

    Fig. 10.7. T8 : Ilion spiculé

    (cl. Y. Ardagna et I. Bouchez).

    Enfin, les vertèbres T4, T5 et T6 sont unies par une coulée osseuse antérolatérale droite engainante dont la morphologie est dite « en coulée de bougie » (fig. 10.8). L’ensemble de ces lésions permet de diagnostiquer une maladie de Forestier (ou Diffuse Idiopathic Skeletal Hyperostosis). Ce syndrome métabolique d’origine mal connue se développe sur un terrain d’alimentation très riche, d’obésité ou encore de diabète393.

    Fig. 10.8. T8 : Coulée osseuse engainante (T4-T6)

    (cl. Y. Ardagna et I. Bouchez).

    On a également observé des appositions périostées sur les diaphyses humérales, fémorales et sur les faces internes des diaphyses tibiales (fig. 10.9) dont l’origine nosologique est difficile à identifier.

    Fig. 10.9. T8 : Fracture du terrassier (T1)

    (cl. Y. Ardagna et I. Bouchez).

    Enfin, une fracture du processus épineux (ou « fracture du terrassier ») a été notée sur la première vertèbre thoracique (fig. 10.10). Cette lésion peut être aussi intégrer à un marqueur osseux d’activité.

    Fig. 10.10. T8 : Apposition périostées (tibia D)

    (cl. Y. Ardagna et I. Bouchez).

    T9

    303Sujet adulte dont l’âge et le sexe sont indéterminés.

    Le squelette est très résiduel et n’est représenté que par quelques fragments osseux. L’os cortical est de plus très altéré.

    Aucune lésion ni caractère discret n’ont été observés du fait de l’état de conservation.

    T10

    304Sujet adulte dont l’âge et le sexe sont indéterminés.

    Le squelette est résiduel, seuls les membres inférieurs sont représentés. L’os cortical est assez bien conservé.

    La stature de 1,58 m ± 4,13 cm a pu être estimée grâce au fémur droit.

    Aucune lésion ni caractère discret n’ont été observés sur cet individu.

    T11

    305Sujet adulte mature dont l’âge dentaire a été estimé entre 35 et 40 ans. L’absence d’os coxal et l’état fragmentaire du crâne ne permettent pas de déterminer le sexe.

    Le squelette est partiel et l’état de la corticale relativement bon.

    Aucun os long n’étant complet, la stature n’a pu être estimée.

    Quelques caractères discrets ont également été relevés, notamment une perforation olécrânienne de la palette humérale, et ce pour les deux humérus (fig. 10.11).

    Fig. 10.11. T11 : Perforation olécranienne.

    L’étude en laboratoire a permis de relever la présence de divers éléments pathologiques, notamment au niveau du fémur droit. En effet celui-ci présente une importante production osseuse sur la face antéro-médiale de la diaphyse (fig. 10.12). Cette dernière évoque une myosite ossifiante exubérante, probablement consécutive à la calcification d’un hématome suite à un évènement traumatique des tissus mous.

    Les restes osseux de cet individu étaient accompagnés d’un occipital et d’un fragment droit de mandibule appartenant à un sujet inconnu. Le NMI de ce sondage est donc de 2.

    Fig. 10.12. T11 : Myosite ossifiante traumatique.

    T12

    306Sujet adulte dont l’âge et le sexe sont indéterminés.

    Le squelette est très résiduel et l’état de l’os cortical est particulièrement mauvais.

    Aucun os long n’étant complet, l’estimation de la stature n’a pu être effectuée. De plus l’état général de conservation du squelette a rendu impossible l’observation d’altération pathologique ou de caractère discret.

    T13

    307Sujet adulte à adulte âgé (> 40 ans), de sexe féminin.

    Le squelette est partiel et la corticale en très mauvais état.

    Aucun os long n’étant complet, l’estimation de la stature n’a pu être effectuée.

    L’étude du squelette, malgré le mauvais état de conservation, a permis de relever quelques lésions dégénératives au niveau du rachis et plus particulièrement du segment cervical.

    T14

    308Sujet adulte dont l’âge et le sexe ne peuvent être estimé du fait du mauvais état de conservation du squelette.

    En effet, l’individu est partiel et la corticale extrêmement abîmée.

    Aucun os long n’étant complet, la stature n’a pu être estimée. De plus, l’état général des restes osseux a rendu impossible l’observation d’altération pathologique ou de caractère discret.

    T16

    309Sujet adulte mature, seul le crâne et la mandibule ont été conservées. Les os du crâne sont très fragmentaires et les deux branches montantes de la mandibule sont manquantes. L’état de conservation de l’os cortical est globalement mauvais.

    Les fragments osseux conservés présentent des caractères particuliers : une suture métopique au niveau du frontal et la présence d’un os lambdoïde. Outre une forte abrasion, la mandibule livre un abcès peri apical localisé à hauteur de la M1 gauche mandibulaire.

    T17

    310Sujet adulte dont l’âge et le sexe ne peuvent être déterminés à cause de l’état très fragmentaire des os.

    Le squelette est très résiduel et l’état de la corticale est moyen à abîmée.

    La stature a été estimée grâce aux mesures du fémur droit et se situe aux environs de 1,53 m ± 4,13 cm.

    Aucune lésion ni caractère discret n’ont pu été observés du fait de l’état de conservation général du squelette.

    10.2.4. Synthèse des observations anthropologiques

    311L’état de conservation est dans l’ensemble plutôt médiocre. Sauf rare exception (T4, T6 et T11), les squelettes sont partiels, compliquant l’établissement de l’ensemble des paramètres individuels comme la diagnose sexuelle ou l’estimation de l’âge. De plus, la corticale des pièces osseuses est généralement très altérée, ce qui limite considérablement l’étude des lésions osseuses et des caractères discrets.

    312Toutefois quelques observations permettent de mettre en avant quelques éléments qui caractérisent cet échantillon. En ce qui concerne le recrutement en fonction de l’âge et du sexe, on note que la série est presque exclusivement constituée d’adultes matures ou âgés. Un seul sujet immature (T3) a été mis au jour (tab. 10.1). Aucun adolescent ou jeune adulte n’a été retrouvé, ce qui est très fréquent dans les populations de cimetières.

    313En raison du mauvais état de conservation général de la série, très peu d’os coxaux étaient interprétables. Ainsi seul le sexe de 6 sujets a pu être déterminé sur les 15 sujets adultes (soit 3 hommes et 3 femmes). Ces resultats décrivant la composition en fonction de l’âge et du sexe ne peuvent pas être exploités outre mesure eut égard à la taille de l’échantillon.

    Tab 10.1. Synthèse des individus composant la série étudiée.

    314Pour la stature, les informations sont livrées à titre d’éléments de caractérisations de l’échantillon et pourraient faire l’objet de comparaisons avec d’autres échantillons. En somme, la stature masculine oscille entre 1m55 et 1m61. Néanmoins, T4 se démarque nettement et semble beaucoup plus grand que les autres sujets (masculins et indéterminés), avec une stature pouvant atteindre au maximum 1,79 m. Pour les sujets féminins la stature a pu être estimée pour 2 des 3 sujets (T1 et T6). On constate une grande inégalité de taille entre les deux individus. T1 étant assez petite (1,40 m ± 4,05 cm), il existe pratiquement 20 cm entre les statures des deux femmes (1m53 à 1m58 ± 3,83cm pour T6).

    315Le même constat peut être évoqué pour les caractères discrets dont le nombre recensé est très faible du fait du mauvais état de conservation général de la série. On peut cependant noter que 3 crânes (1 sujet féminin et 2 indéterminés) sur 11 conservés présentent des sutures métopiques. Ce qui constitue 27 % des individus de notre série. Cette fréquence est assez élevée (plus d’un quart des sujets) si on admet que le pourcentage généralement retenu pour ce caractère discret serait d’environ 10 % et affecterait majoritairement les hommes394. La présence de cette suture est habituellement mise en parallèle avec des caractères héréditaires et la possibilité de liens familiaux entre les sujets d’une série. Cependant, comme pour les données de la stature, ces données sont difficiles à interpréter mais nourriront des comparaisons avec d’autres échantillons.

    316Les analyses paléopathologiques ont mis en évidence diverses lésions appartenant à différents groupes ­nosologiques. Même si la grande majorité des lésions sont d’ordre dégénératif, en étant observées sur l’ensemble du squelette (mandibule, rachis, membre supérieur et membre inférieur), quelques cas traumatiques ont également été constatés. On note une lésion au niveau du fémur (myosite ossifiante traumatique) et du rachis (fracture du terrassier), cette dernière étant peu représentée dans la littérature paléopathologique395.

    317De plus, l’étude en laboratoire a permis de relever la présence de plusieurs enthésopathies, particulièrement au niveau de l’épiphyse proximale de l’humérus, de la zone d’insertion du quadriceps sur la face antérieure de la patella ou de la tubérosité calcanéenne (talon d’Achille). Ces lésions sont difficiles à exploiter dans le cadre de cet échantillon étant donnés le faible effectif et le manque de sujets adultes jeunes.

    318Aucune lésion évocatrice d’une infection chronique n’est à signaler. Le seul syndrome notable est le cas de maladie de Forestier (ou DISH) dont la présence témoignerait d’un certain statut social ou d’un accès privilégié à une nourriture riche.

    10.3. En guise de conclusion

    319Des comparaisons sont envisageables avec d’anciennes fouilles dans les rues piétonnes du vieux Toulon qui ont fait l’objet d’une étude anthropologique396.

    320Les restes des rues piétonnes du vieux Toulon sont issus de deux campagnes de fouilles. La première, menée en 1978, concerne les rues Ch. Poncy, Berthelot et R. Andrieu et a permis de mettre au jour 23 sépultures. La seconde, dirigée en 1997 par P. Saliceti le long de la rue Ch. Poncy, a permis de découvrir 4 nouvelles sépultures. Soit au total 27 sépultures primaires et individuelles datées entre le ive et viie siècle.

    321Leur étude en laboratoire a permis de constater des similitudes au premier desquelles le mauvais état de conservation générale de la série, en partie due à une importante fragmentation des os. Pour le recrutement selon l’âge et le sexe on note la présence de 3 immatures (0-4 ans, 10-14 ans et 1 adolescent) et 21 adultes dont un nombre important d’adultes âgés.

    322Concernant la diagnose sexuelle de la série, 5 hommes et 3 femmes ont été retrouvés. Toutefois le sexe de 13 sujets n’a pu être déterminé. Les observations paléopathologiques ont permis de mettre en évidence principalement des pathologies dégénératives et traumatiques. Un cas de DISH a également été relevé.

    323On retrouve donc certaines similitudes entre ces deux ensembles anthropologiques, notamment un mauvais état de conservation, des squelettes partiels et une surface corticale assez altérée, ce qui laisserait supposer des conditions d’inhumation et de conservation assez similaires.

    324Le type des pathologies rencontrées est le même, avec une dominance des groupes dégénératifs (principalement au niveau du rachis) et traumatiques, et un cas de DISH rencontré pour chaque série. Aucune lésion de type infectieuse ni chronique n’enrichit les données sanitaires.

    325En l’état, l’étude des sujets de l’Ecole Lafayette vient compléter le mince corpus des restes humains provenant du vieux Toulon. Certes les données sont parcellaires en raison de l’état de conservation mais elle demeure un axe de comparaison pour de futures recherches et découvertes à venir.

    11. La faune du port de Telo Martius (Toulon, Var), Fouilles de Besagne (secteur 5) et Lafayette (secteurs 20-22)

    Martine Leguilloux

    326L’étude du mobilier des fouilles archéologiques de la ZAC Besagne/Dutasta a porté sur deux grands secteurs, dans la zone portuaire (Besagne) d’une part et dans une zone d’habitat urbain d’autre part (Lafayette). Ces deux secteurs ont livré les lots les plus abondants et les contextes archéologiques les mieux préservés, assurant une analyse optimale des rejets.

    327Le mobilier de ces deux secteurs a été traité séparément, les deux lots fournissant des informations complémentaires et provenant de contextes différents, une zone portuaire d’une part qui est marquée par des rejets d’activités artisanales et une zone urbaine d’autre part dont les rejets en fragments osseux témoignent en premier lieu de la consommation carnée domestique.

    11.1. Contextes archéologiques et mobiliers

    11.1.1. Les aménagements portuaires (оlots VII et VIII, voie E, port)

    328Le mobilier issu de ce secteur provient des premiers aménagements de la fin du ier siècle apr. J.‑C. (phase 2) aux couches d’occupation de l’Antiquité tardive des vie/viie siècles (phase 7). Les périodes les plus riches en vestiges osseux proviennent de la zone portuaire des iie/iiie siècles en liaison d’une part avec les aménagements du rivage et les quais, et d’autre part des deux îlots d’habitation qui disposaient de boutiques aménagées en bordure d’une voie longeant les quais.

    329La faune de Besagne représente le taxon le plus important en termes de quantité, 3499 fragments déterminés appartenant à 14 espèces terrestres domestiques et sauvages avec une répartition très inégale du mobilier entre les différentes périodes mais également entre les différents contextes (tab. 11.1). Les espèces domestiques les plus courantes (petits ruminants, suidés et bovidés) représentent les trois quarts des espèces identifiées en termes de nombre de restes et en termes de poids des ossements (tab. 11.2).

    330Deux grands contextes archéologiques se sont dégagés de cette étude, chacun d’eux ayant livré des mobiliers d’origines diverses :

    Tab. 11.1. Faune du secteur 5 au cours des différentes phases dans les principaux contextes archéologiques : les quais, l’оlot ouest et la voie (Besagne).

    Tab. 11.2. Poids des ossements pour les quatre principales espèces domestiques par phases et contextes dans le sondage 5 (Besagne).

    a. Les quais

    331Le mobilier de ce contexte provient des rejets qui ont comblé le port entre la phase 2 et la phase 4 ; après cette phase, le second quai est abandonné. La faune des niveaux de comblement en avant des quais 1 puis 2 (des phases 3 à 4) est particulièrement riche et nombreuse dans les niveaux des premiers aménagements du port correspondant aux boutiques et aux portiques construits sur les quais entre la fin du ier siècle et la seconde moitié du iie siècle. Cependant 74 % du mobilier provient des couches de comblement du port, en avant des quais ; ces restes font partie des dépotoirs immergés, caractéristiques des zones portuaires urbaines.

    332La faune de ces différentes phases fournit des informations permettant de caractériser l’alimentation urbaine, l’économie pastorale et agraire de cette région ainsi que certains aspects des pratiques artisanales en relation avec les ressources animales (boucherie, tabletterie, tannerie).

    333Par la suite, au cours des phases tardives entre le ive siècle et le vie siècle, ce secteur est toujours occupé et les rejets de restes osseux toujours réguliers témoignent que certaines activités se sont maintenues au cours de l’Antiquité tardive sur le site.

    b. L’îlot 8, le collecteur 12 et la voie E

    334Les rejets de faune dans ces contextes liés à l’îlot d’habitation ouest sont moins abondants (tab. 11.1), en particulier ceux provenant des niveaux de fonctionnement des boutiques, de la voie et du portique entre la fin du ier siècle de notre ère et le début du iie siècle (phases 2 et 3 , voie et îlot VII).

    335Les restes de faune vont disparaître par la suite dans les niveaux de la phase 4. Il n’y aura plus de rejets de ce type dans les contextes d’occupation de l’îlot (habitat et voie) et dans le collecteur 12, ce qui peut signifier un entretien plus régulier de ces zones peut-être en lien avec une augmentation de ses activités et de sa fréquentation.

    336On retrouvera à nouveau des rejets de déchets osseux à partir de la phase 5 (ive siècle) et jusqu’à la fin de l’occupation de cette zone caractérisée par des fosses au vie siècle (phase 7).

    11.1.2. Ancienne école Lafayette, Butte des Ferrailleurs (оlots I, II, III, IV, voie A, B, C, D)

    337De nouvelles unités stratigraphiques ont été ajoutées à celles déjà présentées dans le premier rapport sur la faune de ce secteur et du secteur des Riaux397. La zone d’habitat dans le secteur Lafayette/Les Ferrailleurs a livré moins de mobilier. Les contextes archéologiques sont différents : ce sont principalement des sols et des remblais, on ne rencontre pas de dépotoirs importants ou de contextes favorables à une forte concentration de déchets (caniveaux, fossés…). Le nombre de restes dans cette zone est donc plus limité, on totalise cependant 325 fragments déterminés dans ce secteur. L’étude de la documentation de fouille et du mobilier n’est pas terminée et ne permet pas encore de déterminer un phasage précis pour ces lots de faune. Ils proviennent tous des niveaux de l’habitat antique (états 2 et 3) et sont composés principalement d’ossements de petits ruminants, de porcs et de bovidés (tab. 11.3).

    Tab. 11.3. Faune des secteurs 20/22 (Lafayette).

    11.2. Etude du mobilier 

    12.2.1. Méthodologie et interprétation des résultats

    338L’analyse du mobilier a été réalisée à partir de méthodes permettant trois niveaux d’identification des restes : par espèce, par segment anatomique, par classe d’âge et à partir de trois types de données fournies par l’examen des restes : l’ostéométrie, le poids des ossements déterminés, les traces relevées sur les ossements.

    339Tous les os ont été pris en compte, y compris les crânes, les vertèbres et les côtes dans la mesure où leur taux de fragmentation permettait d’identifier l’espèce. La détermination des restes a été complétée pour les petits ruminants par l’indentification entre moutons et chèvres selon les critères de Boessneck 1969.

    340a. Le premier travail d’identification du matériel a permis le calcul du nombre de restes déterminés (NRD) qui prend en compte chaque os ou fragment osseux identifié en fonction de l’espèce et du segment anatomique. À partir de ces premières valeurs, on peut se pencher sur l’identification du type d’alimentation et sur le mode de ravitaillement des habitants : abattages domestiques ou non, sélection des quartiers.

    341b. Le calcul du poids des ossements sera pris en compte ultérieurement lors de l’étude par unité stratigraphique. Le nombre de restes ne suffit pas pour estimer la place d’une espèce dans l’alimentation sachant que l’on ne peut mettre en parallèle un humérus de mouton avec un humérus de bovidés car le volume de viande diffère fortement. Cette donnée permet de faire une estimation des quantités de viandes consommées en calculant des proportions entre le poids des ossements pour chaque espèce.

    342c. Les classes d’âge ont été déterminées en fonction du degré d’épiphysation des articulations selon les barèmes établis par R. Barone398 et de l’état d’éruption des dents399. Le nombre minimum d’individus a été estimé à partir de ce critère pour les principales espèces domestiques, les porcs, les ovins et les caprins, les bovidés.

    343La détermination de l’âge de la mort se fonde principalement sur l’état d’épiphysation des os longs et plats, qui permet de calculer l’âge d’un animal entre la naissance et 3 ou 4 ans. L’état d’épiphysation de l’axe vertébral autorise quant à lui la détermination des animaux âgés de plus de 4 ans. L’état d’éruption des dents est utilisé pour estimer l’âge des jeunes et leur degré d’usure et l’âge des animaux adultes.

    344La synthèse de ces données permet d’obtenir une courbe d’abattage indiquant la sélection des individus qu’on peut parfois interpréter soit dans le cadre d’une consommation spécifique de viande, soit dans le cadre d’une exploitation de matière première ou d’un rituel.

    345d. Le relevé des traces observées sur les ossements apporte des données sur :

    1. la taphonomie, qui consiste à reconstituer le mode de formation des dépôts : dépôts primaires, dépôts secondaires, exposition des ossements à l’air ;
    2. l’alimentation, en précisant les modes de préparation en cuisine : consommation de type ragoût, rôti, viande désossée ;
    3. la détection éventuelle d’une activité artisanale : boucherie, travail de l’os, de la corne, tannerie ;
    4. toutes les formes de dégradation ante et post mortem (fractures, traces de carnivores).

    346e. Les mesures ostéométriques ont été relevées dans le guide d’ostéométrie d’A. von den Driesch400. Elles ont permis, dans de nombreux cas, le calcul de hauteurs aux garrots à partir des coefficients utilisés dans la publication de l’oppidum de Manching401.

    347Les données archéozoologiques brutes ont été réunies dans des tableaux présentant la distribution des restes par espèces en fonction des segments anatomiques, les classes d’âge des individus et les données ostéométriques402.

    11.2.2. La faune de la zone portuaire

    Les animaux : sélection des espèces, des individus

    348La répartition des restes par espèce et par individu montre des variations importantes d’une période à l’autre en lien avec l’origine des dépôts qui seront alternativement de nature alimentaire et de nature artisanale. En termes de nombre de restes et de poids d’ossements, les ossements de bovidés représentent le matériel le plus important au cours des trois premières phases de formation des dépôts (fig. 11.1), traduisant une consommation fréquente de ce type de viande. Malgré des variations dans la fréquence des rejets osseux au cours des différentes phases du Haut et du Bas-Empire, les restes de bovidés sont toujours très abondants. Ils tenaient une place importante dans l’économie de la ville comme nous le verrons lors de la comparaison avec d’autres gisements.

    Fig. 11.1. Les restes des principales espèces domestiques au cours des phases (NRD)

    349Chaque espèce jouera un rôle différent en fonction des périodes d’occupation de ce secteur de la ville antique. Les activités humaines (artisanats, consommation domestique) qui s’y sont déroulées entre le ier et le vie siècle de notre ère ont directement impacté la composition des dépôts.

    Les bovins

    350La répartition des restes entre les quatre principales espèces domestiques met en évidence la place des bovidés dans la consommation et dans les activités artisanales des premiers siècles de notre ère. Les valeurs représentant le nombre de restes déterminés se caractérisent en effet par des taux élevés au cours des phases du Haut et du Bas-Empire : les ossements de bovidés sont en termes de nombre de restes et en termes de poids les principaux rejets dans les dépotoirs des phases 2 à 4 : 45 % à 47 %.

    351On observe ensuite un fort ralentissement dans le rejet de ce type de restes à partir de l’Antiquité Tardive, traduisant une modification de la sélection des espèces dans le domaine de l’alimentation. Ces modifications sont concomitantes de l’arrêt des activités artisanales, mais peut‑être sont-elles aussi le reflet d’un changement dans les pratiques pastorales (fig. 11.1). L’analyse des mobiliers osseux découverts sur les sites ruraux de production au cours de la même période peut donner une réponse.

    352Les segments anatomiques

    353La distribution des restes par segments anatomiques apporte des informations importantes sur la nature des dépôts (annexe en ligne : tab. I).

    354Les restes provenant de quartiers consommés et ceux provenant de parties non consommées (les pieds : métapodes, tarses et carpes, phalanges et les chevilles osseuses) se distribuent de façon particulière dans les deux principaux contextes, appontements et îlot ouest, au cours des différentes phases (fig. 11.2).

    355Dans les contextes d’occupation de la zone des entrepôts, l’îlot VII et la voie E, les fragments osseux de bovidés sont présents uniquement dans les premiers niveaux du Haut-Empire (phases 2 et 3) ou dans les niveaux des phases tardives (phases 4 à 7). Par ailleurs ce nombre de restes est peu élevé. Il apparaît néanmoins que l’équilibre entre les différentes parties semble respecté, aucun segment anatomique n’étant surreprésenté dans les différents lots. Cette distribution est caractéristique d’une origine domestique et alimentaire des déchets.

    356En comparaison, dans les contextes de comblement en avant des quais, pendant la phase 3 et surtout la phase 4, la distribution des restes est plus irrégulière car certains segments sont présents en surnombre (fig. 11.2).

    Fig. 11.2. Distribution des segments anatomiques de bovins dans les contextes archéologiques des quais et appontements.

    357Cette distribution révèle une origine plus variée des restes, parmi lesquels on retrouve des déchets artisanaux (déchets de boucherie, de tabletterie, du travail de la corne) associés à quelques restes de consommation.

    358Courbes de mortalité

    359La répartition des individus (NMI) a été établie par classes d’âges calculées à partir de l’état d’épiphysation des os longs (humérus, radius, fémurs, tibias, métapodes) et des vertèbres, ainsi qu’au moyen de l’état d’éruption des dents de lait et des dents d’adultes.

    360Le nombre minimum d’individus varie selon les phases. Pour certaines d’entre elles la valeur est trop faible pour faire une estimation des fréquences d’abattage et en tirer les conclusions sur l’économie vivrière ou artisanale du site (NMI par phases : 19 NMI pour la phase 2, 18 NMI pour la phase 3)

    361La fin du Haut-Empire est la période au cours de laquelle la concentration de restes est la plus forte : pour la phase 4, les unités stratigraphiques les plus riches sont principalement les Us601, 611, 612, 613 pour la phase 3, et pour la phase 5 les Us609, 610 et 614. Les résultats du décompte donnent un nombre minimum d’individus de 235 dans le mobilier de la phase 3, et de 71 pour la phase 4 (annexe en ligne : tab. II à IV). Les restes osseux de ces deux phases appartiennent presque exclusivement à des animaux adultes, âgés de plus de 4 ans : seuls six individus dans les niveaux de la phase 4 étaient âgés de moins de 24 mois, soit 1,3 % et 4 % du NMI total.

    362Cette forte proportion d’animaux adultes est le reflet d’une origine spécifique des dépôts majoritairement constitués de déchets de l’artisanat des matières premières animales et seulement d’une petite partie de déchets de boucherie et de consommation.

    363Ostéométrie des bovins

    364Les relevés ostéométriques pour cette espèce sont dans l’ensemble nombreux mais en quantités variables d’une phase à l’autre. Dans les niveaux de la fin du ier siècle de notre ère (état 1 des quais et appontements) à la seconde moitié du iie siècle (de la phase 2 à la phase 3), les mesures qui permettent de calculer des hauteurs au garrot sont rares (annexe en ligne : tab. V).

    365Les niveaux les plus riches en mesures ostéométriques sont ceux de la phase 4 car composés de déchets de l’artisanat (annexe en ligne : tab. V à VIII). Les ossements les plus fréquents et les mieux conservés proviennent des quartiers non consommés comme les pieds (métapodes, phalanges). Les ossements des parties hautes (épaules, cuisses et jarrets) sont plus fracturés et par conséquent ont donné peu de mesures.

    366Les mesures obtenues pour certains os entiers de la phase 4a/b ont permis de déterminer les hauteurs aux garrots de 32 animaux correspondant à un nombre minimum de 27 mâles, 3 animaux castrés (bœufs) et deux femelles. L’importance numérique des mâles est anormale dans un troupeau ordinaire de bovidés, c’est‑à‑dire composé soit d’animaux destinés à l’élevage, soit d’animaux affectés aux travaux de traction et de labour. Elle peut en partie s’expliquer par la nature des restes rejetés, des déchets de tabletterie. Cet artisanat utilisait un matériau particulier, de préférence des os longs rectilignes massifs qui fournissent une matière première de meilleure qualité et plus abondante. Les os des mâles correspondent à cette définition.

    367Les hauteurs au garrot de ces animaux varient très fortement : les deux femelles mesuraient 141 cm et 132 cm au garrot, les trois castrats se situaient dans des domaines de variations similaires : 133, 138 et 142 cm. Les mâles avaient une hauteur moyenne de 145 cm au garrot, avec une hauteur minimale de 126 cm et une hauteur maximale de 164 cm.

    368Ces variations de taille dans le groupe des bovidés entre les minima et les maxima sont très importantes, elles se retrouvent dans les mesures ostéométriques mais également dans la taille des chevilles osseuses des bovidés. Celles qui furent attribuées de façon certaine en fonction du sexe sont rares et à l’inverse de ce qui fut constaté pour les métapodes, les mesures les plus nombreuses proviennent de femelles parmi lesquelles on observe deux groupes différents, les mâles se distinguant par des mesures très supérieures (fig. 11.3).

    Fig. 11.3. Variation de taille des chevilles osseuses de bovidés : les mâles et les femelles

    (DAP : diamètre antéro postérieur, B : largeur).

    Les porcs

    369Les ossements de porcs représentent une proportion moyenne et relativement constante : en termes de nombres de fragments osseux et de poids, les principaux rejets dans les dépotoirs liés aux quais et appontements des phases 2 à 6 varient de 24 % à 33 % du matériel osseux.

    370À partir de l’Antiquité tardive, on constate une diminution frappante : à partir du vie siècle (phase 7) les ossements de porcs ne représentent plus que 4 % du mobilier, traduisant une modification dans la sélection des espèces consommées et un changement dans les besoins ou les exigences de la population vivant à ce moment‑là sur le site (fig. 11.1).

    371Les segments anatomiques

    372La distribution des restes par segments anatomiques donne quelques informations sur la nature des dépôts. Les restes provenant des niveaux des phases 2 et 3 ainsi que des phases tardives 5 à 7 étant peu nombreux (annexe en ligne : tab. IX), seuls les contextes riches comme les phases 4a et b donnent des informations sur les quartiers consommés. Ces restes osseux se répartissent de façon équilibrée entre les différents quartiers, ce qui indique qu’il s’agit de déchets alimentaires domestiques.

    373Courbes de mortalité

    374La répartition des individus (NMI) a été établie par classes d’âge calculées à partir de l’état d’épiphysation des os longs (humérus, radius, fémurs, tibias, métapodes) et des vertèbres, ainsi qu’au moyen de l’état d’éruption des dents de lait et des dents d’adultes.

    375Le nombre minimum d’individus est variable selon les phases, mais il reste dans l’ensemble très faible en raison de l’importante fragmentation des ossements (annexe en ligne : tab. X à XII). Seules les phases 3 et 4, périodes de forte concentration de restes, permettent une bonne estimation du calcul de l’âge moyen au moment de l’abattage.

    376Le décompte du NMI indique un nombre de 43 animaux dans le mobilier de la phase 3 et 74 dans celui de la phase III. Les restes osseux de ces deux phases appartiennent majoritairement à des animaux adultes âgés de plus de 3 ans : 70 % dans la phase 3, 55,4 % dans la phase 4. Les animaux très jeunes sont rares, seulement 11,6 % dans la phase 2 et 16 % dans la phase 4.

    377Ostéométrie des porcs

    378Les relevés ostéométriques sur les os de cette espèce sont rares dans l’ensemble des phases (annexe en ligne : tab. XIII), en raison d’un important morcellement lié à la découpe de boucherie. Les mesures les plus fréquentes ont été prises sur des quartiers peu concernés par la découpe, comme les pieds (métapodes, phalanges). Les mesures d’ossements entiers conduisent à déterminer des hauteurs aux garrots assez faibles. Dans les niveaux de la phase 4 où il a été possible de relever un plus grand nombre de mesures, les hauteurs au garrot de 14 individus ont donné une valeur moyenne de 76,5 cm au garrot, avec une hauteur minimale de 69 cm et une hauteur maximale de 84,7 cm.

    Les petits ruminants

    379Au cours des trois premières phases d’occupation de Besagne, le nombre de restes déterminés d’ovins‑caprins ne dépasse pas 5,5 % de l’ensemble des ossements (fig. 11.1). À partir de la phase 5, époque à laquelle des dépôts se forment à nouveau dans des niveaux des entrepôts VII et VIII, il augmente progressivement pour atteindre un tiers du mobilier (30,7 % à la phase 5, 33,3 % à la phase 6), puis très fortement au cours de la phase la plus tardive (73 % à la phase 7). La place des petits ruminants dans l’alimentation et l’économie du site était alors prédominante, ce qui représente un renversement total de la situation par rapport au Haut-Empire. Une telle modification ne peut s’expliquer que par des mutations importantes dans la société et l’économie intervenues entre le ve et le vie siècle de notre ère.

    380Les segments anatomiques

    381À l’instar des restes de porcs, la distribution des ossements de petits ruminants par segments anatomiques montre des rapports qui évoluent au cours des phases, indiquant une distribution caractéristique des dépotoirs domestiques (annexe en ligne : tab. XIV).

    382Courbes de mortalité

    383Le calcul du nombre minimum d’individus (NMI) a été effectué par appareillage droit/gauche des différents éléments osseux, à partir de l’état d’épiphysation des os longs (humérus, radius, fémurs, tibias, métapodes), des vertèbres et de l’état d’éruption des dents. Une estimation de l’âge à partir de l’usure dentaire a également été faite pour les dents d’adultes.

    384Le nombre minimum d’individus est peu élevé dans les niveaux du Haut-Empire (phases 3 à 4) en raison d’un nombre de restes réduit (annexe en ligne : tab. XV). Dans les niveaux de la fin du iie siècle et du début du ive siècle, l’augmentation du nombre de restes fournit des données plus nombreuses pour l’estimation des âges d’abattage : pour la phase 2, sur 12 individus dénombrés, la moitié étaient adultes (> 3 ans), l’autre moitié se composait d’animaux âgés de moins de 2 ans. Dans les niveaux de la phase 4, la proportion d’adultes est plus forte, 14 individus sur 18 étaient âgés de plus de 3 ans au moment de l’abattage.

    385Dans les contextes postérieurs au vie siècle (phase 7), la sélection des animaux reste identique à celle observée au cours des phases antérieures, avec une majorité d’individus adultes : 71 % des animaux étaient abattus et consommés après l’âge de 3‑4 ans (annexe en ligne : tab. XVI).

    386Ostéométrie des ovins‑caprins

    387Les relevés ostéométriques sur les os de cette espèce sont nombreux dans les niveaux des phases tardives (phases 5 à 7), périodes au cours desquelles les restes rejetés de cette espèce sont quantitativement élevés (annexe en ligne : tab. XVII). Les mesures les plus fréquentes proviennent des quartiers non consommés comme les pieds (métapodes, phalanges), moins fracturés par la découpe de boucherie.

    La volaille

    388Les restes d’oiseaux domestiques sont très rares dans les différents contextes (annexe en ligne : tab. XVIII), leur nombre est plus important dans les niveaux de la phase 4, qui correspondent aux couches de dépotoirs formés durant cet état du second quai (fin iie siècle/début iiie siècle). Les ossements recueillis appartiennent presque exclusivement à des poules, quelques restes d’oies sont également présents dans des proportions très faibles (tab. 11.1).

    La faune sauvage

    389La faune sauvage est rare en termes de nombre de restes et très pauvre en termes d’espèces : deux espèces de cervidés (chevreuil, daim), sangliers, lièvres et tortue terrestre (tab. 11.2, et annexe en ligne : tab. XIX). La phase 3 est la période au cours de laquelle le nombre de fragments osseux de ces espèces, toutes consommables, est le plus élevé.

    La faune non consommée

    390Les restes de la faune non consommée proviennent principalement d’équidés (ânes et chevaux, annexe en ligne : tab. XX) et quelques ossements de canidés. Les ossements de ces deux espèces sont en nombre très limité, apparaissant uniquement dans les niveaux des phases 3 et 6, les deux périodes les plus riches en restes osseux.

    La faune dans les différentes phases d’occupation : alimentation et déchets d’artisanat

    391La faune est le reflet des activités économiques et de la consommation des habitants de Telo Martius. Le mobilier de chaque phase a été comparé avec les matériels osseux découverts dans les contextes urbains et ruraux de la région.

    Phase 2

    392Cette phase correspond à la période qui a précédé les aménagements du port, avant la mise en place du quai, à la fin du ier siècle de notre ère. Elle a livré un petit nombre de restes (tab. 11.4) et ces données ostéologiques fournissent peu d’informations sur la nature des quartiers consommés.

    Tab. 11.4. Faune dans les contextes de la phase 1.

    393Ils sont composés presque exclusivement de restes d’animaux consommables, les principales espèces domestiques (moutons‑chèvres, porcs, bovidés, poules) et sauvages (cervidés, lièvres). Les ossements de bovidés composent plus de la moitié du mobilier osseux (64 % du NRD), le reste du matériel se réparti principalement entre les différents éléments osseux de porcs (25 %). Les ossements de petits ruminants sont très faiblement présents : on ne compte que 3 fragments d’ovins‑caprins dans les niveaux de cette phase.

    394À la même période (ier s. apr. J.-C.), mais dans une partie du port plus à l’ouest, l’îlot des Riaux fouillé au début des années 1990403 (état 1, NRD total : 992 fragments), les restes de bovidés (65,4 %) et de porcs (32,3 %) composent l’essentiel des rejets. Les proportions sont donc très proches entre les deux secteurs de la ville bien que les contextes archéologiques et taphonomiques semblent différer. En effet, il n’y avait pas d’ateliers artisanaux dans le secteur des Riaux (absence de déchets caractéristiques) où semblent se concentrer des habitats.

    395La composition du mobilier sur le site de Telo Martius offre l’image d’une consommation carnée spécifique lorsqu’elle est confrontée à celle d’agglomérations portuaires comme Fréjus et Olbia-de-Provence. Sur le site d’Olbia, l’abondant matériel osseux découvert dans la cour intérieure d’une maison du Haut‑Empire dans l’îlot VI404 et dans les niveaux de rue de la première moitié du ier s. apr. J.‑C. (période VI : 40 av. J.‑C. à 60 ap. J.‑C.) indique que la consommation carnée de cette période était composée à part égale de quartiers d’ovins‑caprins (45,6 % des restes identifiés) et de porcs (41 % des restes identifiés). Les restes de bovins sont en effet rares (7,5 %) ainsi que les os de poules domestiques (3,8 %) et ceux de la faune sauvage (cerfs, sangliers, lapins : 1,7 %). C’est donc un schéma de consommation très différent de celui du port de Telo Martius.

    396Les décharges de la ville de Fréjus contiennent également de très fortes proportions d’ossements de suidés, dans les niveaux d’occupation du ier siècle de notre ère, supérieures à 55 % pour cette espèce, dans les décharges des îlots Mangin‑Clémenceau et Aubenas405, de l’îlot Camelin406 ou dans celles du site d’Aiguières au cours de la même période407.

    Phase 3

    397La faune de ces niveaux provient de plusieurs contextes : surface d’occupation de la voie E le long de l’îlot VII, de la pièce 18, du collecteur 12 et des premières couches d’envasement du quai, les plus riches en mobilier osseux. Ce premier appontement, mis en place à la fin du ier ou au début du iie siècle, commence à s’envaser et les amas d’ossements se forment dans les couches de dépotoirs déposées en avant du premier quai dans le courant du iie siècle.

    398Le nombre d’ossements est en augmentation par rapport à la phase précédente ; il reste néanmoins faible (266 fragments déterminés). Les unités stratigraphiques se sont formées à une époque où le port était probablement entretenu régulièrement et alors que les rejets de déchets étaient volontairement limités (tab. 11.5).

    399Pendant cette période, on note que les restes de bovidés sont en augmentation dans les niveaux de comblement du quai (62 % des restes déterminés) et moins fréquents dans ceux de l’îlot ouest et de la voie (31 %) (tab. 11.1). À l’inverse, les ossements de petits ruminants qui ne représentent que 5,5 % du matériel dans le dépotoir du quai forment 46 % des restes dans les niveaux d’habitat.

    400Cette distribution indique un rejet différentiel : les quartiers de bovins, qui sont de grosses pièces, étaient fréquemment consommés mais les os étaient rejetés après consommation dans le port alors que les ossements des espèces de petites tailles étaient plus fréquemment déposés dans les dépotoirs de l’îlot ouest car ces petits os étaient piétinés.

    401Le matériel osseux du iie siècle de l’îlot des Riaux408, découvert sur des niveaux de sols et dans des fosses‑dépotoirs, représente, en nombre de restes déterminés, un taxon conséquent (NRD : 2529). Comme à la période précédente, on constate une très forte similitude entre ces deux quartiers de la zone maritime de la ville antique marquée, dans l’îlot des Riaux, par une prépondérance des ossements de bovidés (69,5 % du NRD), une proportion plus faible de ceux de porcs (27,8 %) et une carence en restes de petits ruminants (1 %).

    402Plusieurs ensembles fauniques de la seconde moitié du ier au iie s. apr. J.‑C. provenant de contextes urbains ont été utilisés comme exemples pour cerner la consommation sur le site de Telo Martius. Il s’agit de mobiliers provenant d’Olbia-de-Pce et de Fréjus pour les villes côtières, mais également de Nîmes et d’Aix‑en‑Provence (fig. 11.4).

    Fig. 11.4. Faune des sites urbains du sud-est de la Narbonnaise entre le ier s. et le iie s. apr. J. C.

    403Dans le mobilier de la phase V (60/80 apr. J.‑C.) de l’îlot VI à Olbia, les ossements de bovins sont plus fréquents (18 % du NRD) qu’à l’époque précédente mais toujours minoritaires par rapport aux ossements de porcs (47,4 % du NRD). Cette prédominance des restes de porcs, qui représentent en moyenne la moitié des fragments osseux des lots, s’observe également sur d’autres décharges urbaines du iie s. apr. J.‑C., comme à Nîmes409, Aix‑en‑Provence410 ou encore sur de nombreux sites fréjusiens, celui de l’îlot Camelin, un site sur lequel les décharges domestiques contiennent 61 % d’ossements de suidés411, dans les îlots Mangin‑Clémenceau et Aubenas qui contiennent 69 % de restes porcins412.

    404Cependant, l’ensemble de ces dépôts ont été découverts dans des contextes de dépotoirs urbains domestiques, contrairement aux restes analysés dans les niveaux du port de Telo Martius au cours de la phase 3. Ces éléments sont des déchets de boucherie, résultant du travail des artisans spécialisés dans la fourniture de quartiers de viande désossés. Ces déchets représentent les éléments non commercialisés et qui ne peuvent donc apparaître dans les décharges urbaines domestiques.

    405La fonction des zones fouillées influence la composition des rejets, raison pour laquelle la variabilité d’un site à l’autre au sein d’une même agglomération peut être importante. Une autre étude réalisée en contexte urbain à Fréjus, sur le site des Aiguières, montre l’importance de la viande porcine dans l’alimentation du iie siècle (51 % des restes proviennent des porcs413), mais ce mobilier osseux contient aussi une forte proportion d’ossements de bovidés, signe d’une consommation de viande bovine probablement plus fréquente dans cette zone de la ville, peut-être également en lien, comme à Toulon, avec la proximité d’ateliers et de décharges de boucherie.

    406Les sites d’habitats urbains portuaires sont donc marqués par une forte consommation de viande porcine, alors que dans d’autres habitats et agglomérations secondaires rurales la composition des mobiliers est moins homogène, les activités urbaines et rurales étant plus perméables. Deux exemples, celui de l’habitat de la Pinède au Castellet et des Blaïs au Cannet‑des‑Maures illustrent parfaitement la variabilité des mobiliers de cette catégorie de gisement.

    407Le site des Blaïs (oppidum latinum de Forum Voconii), localisé dans une large plaine et sur un axe routier important reliant Aquae Sextiae (Aix‑en‑Provence) à Forum Iulii (Fréjus) regroupe des zones de nécropoles et d’habitats occupés entre le ier s. av. J.‑C. au iiie s. apr. J.‑C. Au début des années 2000, le dégagement d’une partie de l’agglomération a permis la découverte d’un abondant mobilier ostéologique dans les niveaux du iie siècle414.

    408À l’ouest de Telo Martius, une autre petite agglomération, occupée entre le iie s. av. J.‑C. et l’Antiquité tardive sur le site de la Pinède au Castellet est localisée dans une plaine aux dimensions plus réduites et sur un axe routier secondaire415. Le matériel faunique étudié provient d’un secteur identifié comme une zone artisanale : installation de pressurage des olives et fours de potiers. Plusieurs fosses d’extraction de l’argile y ont été ouvertes et l’abandon de l’une d’entre elles vers le premier quart du iie siècle a été suivi par la formation d’un dépotoir contenant un grand nombre de déchets osseux.

    409Il existe entre les deux sites une différence assez nette dans la composition de la faune : à la Pinède les déchets osseux de bovidés sont abondants (45,8 % du NRD) alors qu’ils sont peu nombreux dans les dépotoirs du site des Blaïs (10,8 % du NRD). Ce taux élevé d’ossements bovidés à La Pinède indique une consommation fréquente de viande bovine et la présence d’un plus grand de ces animaux dans un environnement rural favorable à leur élevage (fig. 11.6). Sur le site des Blaïs, l’essentiel de la consommation de viande était assuré par les porcs dont les restes sont très abondants (63,7 % du NRD).

    Tab. 11.5. Faune dans les contextes de la phase 2.

    410Sur les deux sites en revanche les restes d’ovins‑caprins ont des taux très proches et peu élevés (20 % et 17 % du NRD). La faiblesse des taux d’ossements de petits ruminants est l’un des points communs entre ces agglomérations rurales et le port de Telo Martius (Besagne et Riaux).

    411Les informations fournies par le matériel du port de Toulon et celles des agglomérations secondaires sont divergentes et la confrontation des données issues de sites ruraux, stricto sensu, montre des situations encore différentes (fig. 11.5). Nous avons sélectionné des exploitations agricoles de petites et de moyennes dimensions, datables des ier et iie siècles et qui produisaient les ressources alimentaires nécessaires à la vie des hommes, avec une spécialisation de leur production dans la viticulture ou l’oléiculture. C’est le cas des exploitations du Grand Loou à la Roquebrussanne et de Pardigon 3 à Cavalaire pour le vin416, de Saint Michel à La Garde et de l’Ormeau à Taradeau pour l’huile417.

    Fig. 11.5. Faune sur les sites ruraux des ier et iie s. apr. J. C. et sur le site de Besagne.

    412La faune des exploitations vinicoles du Grand Loou dans la seconde moitié du iie siècle418 et celle de Pardigon dans la seconde moitié du iie siècle419 révèle que les ossements de petits ruminants constituaient la plus grande partie du mobilier faunique, respectivement 51 % à 66 % des restes déterminés420. Une telle proportion incite à envisager des troupeaux de petits ruminants plus importants que ceux des deux autres espèces : les porcs, dont les restes représentent un quart du mobilier osseux sur les deux sites (26 % et 22 %) et les bovidés, dont la fréquence des restes est encore plus réduite (17 % et 7 %).

    413La faune des exploitations oléicoles de Saint‑Michel à La Garde et de l’Ormeau à Taradeau421, lors des phases ultimes de la production, à la fin du iie siècle, montre que l’économie pastorale s’appuyait également sur l’élevage des petits ruminants, 51 % et 65 % des restes (fig. 11.5). Les ossements des deux autres espèces, les porcs et les bovidés sont présents à des taux moins élevés : 4 % et 27 % des restes pour les suidés, 25 % et 10 % des restes pour les ossements de bovidés.

    414Les résultats montrent peu de différence entre les sites ruraux quelle que soit leur production, viticole ou oléicole. Ils mettent au contraire en avant la particularité de la faune trouvée à Toulon au cours de cette période (fig. 11.5). L’alimentation carnée des habitants du port de Telo Martius se différencie donc à la fois des sites urbains de moyennes ou petites dimensions et des sites ruraux.

    Phase 4

    415La faune provient des dépotoirs en avant du quai, formés au cours de cette période. Ces épisodes de comblement ont fourni le plus grand nombre de restes (tab. 11.6). Leur origine est différente : c’est au cours de cette phase que les déchets d’artisans apparaissent en grande quantité.

    416Les niveaux correspondent à l’abandon progressif des équipements portuaires qui s’envasent et se comblent de détritus (fin du iie siècle et pendant le iiie siècle de notre ère). Parallèlement, alors que l’appontement est abandonné et que le portique de l’îlot VII est cloisonné, le port se transforme en décharge accueillant les déchets artisanaux des différentes activités se déroulant aux abords immédiats du quai. Cette situation signifie que, malgré un abandon ou un déplacement des ­aménagements portuaires, les activités humaines et artisanales restent importantes.

    417L’origine et la nature des rejets ont fortement influé sur la composition de la faune, les restes de bovins sont majoritaires dans les lots de cette période qui se composent d’une très forte proportion de déchets artisanaux : artisanat de la tabletterie, de la corne mais également pour un certain pourcentage de restes, de l’artisanat de la boucherie.

    Les animaux dans l’alimentation

    418Une donnée importante permet de caractériser l’alimentation urbaine, la sélection des individus en fonction de l’âge. Avant la phase 4, le nombre minimum d’individus est insuffisant pour estimer les fréquences d’abattage en fonction de l’âge et donc obtenir des informations sur l’économie vivrière et artisanale du site. À partir de cette période, l’importance du taxon donne une base statistiquement fiable. Les porcs qui constituent une source alimentaire importante à l’époque romaine étaient abattus peu avant leur maturité (12 à 24 mois) confirmant une sélection uniquement destinée à la boucherie et excluant toute activité d’élevage sur le site : les animaux sont élevés ailleurs, dans les fermes et consommés à la ville (fig. 11.6). Les restes de bovidés appartiennent presque exclusivement à des animaux adultes âgés de plus de 4 ans (98 % du NMI).

    Fig. 11.6. Courbe d’abattage des animaux consommés sur les sites du Var aux iie iiie siècles apr. J.-C.

    Tab. 11.6. Faune dans les contextes de la phase 3.

    419Dans les contextes de la même période sur le site du quartier des Riaux à Toulon ou sur le site d’Olbia à Hyères, les individus jeunes sont plus nombreux. Leurs fréquences indiquent une consommation de viande différente de celle observée sur les exploitations rurales et montre l’importance de la ville comme marché où se négociaient les produits ruraux.

    420Les jeunes bovidés sont plus abondants sur le site des Riaux : 80 % des individus étaient âgés de moins de 4 ans, les animaux abattus étaient sélectionnés spécifiquement pour la boucherie. À l’opposé, on constate une forte proportion d’animaux adultes sur le site de Besagne (98 % des individus avaient plus de 4 ans), en partie consécutive à la sélection de pièce pour l’artisanat de l’os. Cependant une petite partie de ces déchets proviennent d’animaux jeunes, voire très jeunes (> 6 mois) qui sont absents des sites d’agglomérations secondaires, résultats quant à eux d’une sélection d’animaux de boucherie destinés à une consommation de viande de meilleure qualité.

    Les déchets artisanaux

    421Les niveaux les plus riches en faune sont ceux dans lesquels les proportions de résidus artisanaux sont en plus grand nombre. Plusieurs types d’artisans ont profité de l’envasement progressif du port pour y rejeter leurs déchets. C’est au cours de l’état 4 des quais, c’est‑à‑dire au moment de la ruine de l’appontement et du cloisonnement du portique de l’îlot ouest, que les rejets ont été les plus nombreux. Ils se sont poursuivis, mais dans une moindre mesure au cours de l’état 5, au moment de l’envasement final du port.

    422La première catégorie de déchets d’artisanat que l’on peut observer est due à des bouchers qui assuraient l’abattage des animaux et le débitage des carcasses. Le dégagement de zones de dépotoirs du Haut-Empire dans les agglomérations du Sud-Est de la Narbonnaise, à Aix‑en‑Provence et à présent à Toulon autorise une restitution de l’organisation des artisans travaillant les matières premières animales422.

    423Cette structuration des métiers de l’os et de la corne autour des ateliers de bouchers se retrouve dans les centres urbains d’autres régions de Gaule423. Les artisans, qui se concentraient en zones d’activités artisanales dans les villes, semblent avoir eu une gestion commune de leurs déchets rassemblés dans les mêmes aires de dépotoirs424. La fouille de ces zones de décharges localisées dans la zone portuaire de Telo Martius a mis en évidence cette place centrale du boucher dans la redistribution des matières premières aux différents artisans, étant au départ de la chaîne opératoire qui conduit à la réalisation de pièces ouvragées.

    a. Les déchets de boucherie

    424La plus grande partie des restes de petits ruminants et de suidés proviennent de quartiers consommés et représentent les déchets domestiques des habitants des quartiers proches (annexe en ligne : tab. IX, XIV).

    425Pour les carcasses de bovidés, la distribution des restes par segments anatomiques permet d’identifier les déchets de boucherie et plus précisément les restes d’abattage. Ils se distinguent des rejets alimentaires par deux caractéristiques principales : la présence d’un certain type de déchets (axes vertébraux, côtes, crânes) qui résultent de l’abattage des animaux suivi du débitage des carcasses et celle des chutes des quartiers préparés pour la vente. Les techniques utilisées laissent des traces de découpe et de désossage sur les ossements. Parmi ces derniers types de déchets, on retrouve toutes les parties désossées comme les vertèbres auxquelles étaient retirés les filets et les côtes.

    426Pour identifier ces déchets, les traces de découpe sont déterminantes. Dans le matériel découvert dans les habitats, les traces de préparations culinaires, nombreuses, sont dues au débitage de petits quartiers de viande. En revanche, les traces de découpe bouchère sont situées aux articulations, résultant de la volonté de conserver l’intégralité de l’os qui était ensuite désossé.

    427Les restes

    428Une partie des ossements de bovidés provient de déchets de boucherie car faisant partie des quartiers débités et ­désossés (tab. 11.7). Ces quartiers sont les crânes portant les traces d’un débitage et désossage (joues, langues) et l’axe vertébral et plus particulièrement les vertèbres thoraciques.

    429Certains ossements des membres antérieurs (scapulas, humérus, radio‑ulnas) et des membres postérieurs (pelvis, fémurs, tibias) font partie de ces déchets de boucherie ; ils sont porteurs des traces du traitement des quartiers par le désossage.

    430La découpe

    431Les traces de découpe relevées sur les ossements sont nombreuses sur les os : coup de tranchet (couteau à lame large) et marques de surface avec enlèvement de matière liées à la décarnisation sur des os. Elles permettent de confirmer la nature des déchets de boucherie, c’est‑à‑dire un quartier de viande traité par un artisan spécialisé, opposé à un quartier traité pour une préparation domestique, porteur de traces plus discrètes.

    432Ces traces de boucherie sont particulièrement nombreuses sur les os de bovins : on a décompté 88 % de traces de découpe de boucherie pour 12 % de traces de décarnisation dans le mobilier de la phase 4a et 78 % traces de boucherie pour 22 % traces de décarnisation dans le mobilier de la phase 4b.

    433Ces traces sont localisées sur presque tous les segments anatomiques. Elles sont d’origines diverses, certaines d’entre elles résultent de l’abattage des animaux et d’un premier débitage des carcasses, d’autres plus particulièrement visibles sur les os des membres antérieurs et postérieurs résultent de la préparation des quartiers de viande pour la vente.

    434L’abattage : il se pratiquait à l’aide d’une hachette et d’un coup porté sur le frontal, des traces de ce type d’action sont observables sur un crâne de vache découvert dans l’Us612 (fig. 11.7). Les chevilles osseuses ont été séparées du crâne par une section à leur base (fig. 11.8). Ces éléments devaient par la suite être orientés vers un autre type d’artisanat, celui de la corne.

    Fig. 11.7. Trace de la mise а mort et traces de découpe des chevilles osseuses sur un crâne de vache (Us612, phase 4)

    (cl. M. Leguilloux).

    Fig. 11.8. Traces de découpe sur deux chevilles osseuses de bovidés (Us612, phase 4)

    (cl. M. Leguilloux).

    435Démembrement et découpe du crâne : le crâne était séparé de la colonne vertébrale (fig. 11.9), puis désarticulé. Des traces de découpe et de désossage du crâne ont été retrouvées sur de nombreuses mandibules de bovidés, indiquant la décarnisation des têtes : prélèvement des joues, de la langue, du museau (fig. 11.10).

    Fig. 11.9. Désarticulation des crânes de bovidés (Us612, phase 4)

    (cl. M. Leguilloux).

    Fig. 11.10. Traces de découpe sur une mandibule de bovidé (Us611, phase 4)

    (cl. M. Leguilloux).

    436Découpe et désossage des principaux quartiers : après la séparation des principaux quartiers (épaules, jarrets, cuisses), les bouchers pratiquaient la décarnisation des pièces. De nombreux os longs des membres antérieurs et postérieurs ont été retrouvés, entiers pour la plupart : ils portent des traces de désarticulation aux extrémités et des traces de décarnisation sur la surface des os (fig. 11.11).

    Fig. 11.11. Scapulas de bovidés : traces de découpe et de décarnisation (Us611, phase 4)

    (cl. M. Leguilloux).

    437L’axe vertébral était découpé selon une technique que l’on rencontre fréquemment sur les restes de bovidés d’époque romaine : les vertèbres (à l’exception cependant des deux premières vertèbres cervicales) ont été séparées de leurs apophyses transverses. Cette découpe laisse entier le corps vertébral et permet de séparer les côtes (fig. 11.12). Une fois les plats de côtes désolidarisés des corps vertébraux, ils étaient sectionnés en deux.

    Fig. 11.12. Côtes et vertèbres thoraciques de bovidés : traces de découpe sur les articulations (Us612, phase 4)

    (cl. M. Leguilloux).

    438Ce type de découpe connaît quelques variantes d’une région à l’autre, mais il existe une homogénéité de ces pratiques que l’on retrouve sur de nombreux sites et sur l’ensemble des territoires de Gaule romaine425.

    439Le démembrement et la décarnisation indiquant une vente de viande désossée sont une caractéristique de la boucherie gallo‑romaine mais également romaine car on observe des techniques similaires en Italie. Un dépotoir de boucher situé dans des structures abandonnées du château d’eau de la Porta Romana à Ostie dans le courant du troisième quart du iie s. apr. J.‑C. a livré des os qui montrent un traitement identique des carcasses426.

    b. Déchets de tabletterie

    440Parmi les déchets d’artisanat, on constate la présence de chutes de tabletterie : les vestiges laissés par le travail de l’os proviennent de deux étapes distinctes, correspondant à des stades plus ou moins avancés de l’élaboration des objets. L’ensemble de ces rebuts appartient pour 90 % à des ossements de bovidés et plus particulièrement aux os longs. Cette sélection spécifique de l’espèce est très courante pour ce type de mobilier : tous les déchets de tabletterie ou d’objets finis proviennent dans une très large majorité d’ossements de bovidés (métapodes, radius, tibias) et dans une moindre mesure de chutes de bois de cervidés (3 fragments dans les niveaux de la phase 4a/b).

    441La première catégorie correspond à des rebus à proprement parler : des extrémités de métapodes, plus fréquemment des métacarpes (fig. 11.13). C’est la phase intermédiaire pour le prélèvement des parties destinées à être travaillées et transformées en objets. Ces extrémités articulaires correspondant à la première étape de débitage de l’os, elles ne peuvent pas être utilisées par les artisans.

    Fig. 11.13. Déchets de tabletterie : extrémités de métacarpes (Us611)

    (cl. M. Leguilloux).

    442La seconde catégorie de déchets correspond aux éléments sélectionnés pour être transformés en objet, les diaphyses séparées des articulations. Ces éléments sont beaucoup moins nombreux et correspondent à des déchets d’ébauches de diaphyses d’os long, radius le plus souvent (fig. 11.14). Ces pièces étaient destinées à devenir des objets : charnières, manches de couteau, aiguilles, cuillères, dés à jouer, épingles à cheveux. En partie ouvragés, leur élaboration a été interrompue et les pièces mises de côté.

    Fig. 11.14. Chutes de taille : diaphyses de tibia et de métacarpes (Us611)

    (cl. M. Leguilloux).

    443Ces deux catégories de déchets de tabletterie sont particulièrement abondantes dans les niveaux de la phase 4 du comblement du port (tab. 11.7).

    Tab. 11.7. Répartition des restes en fonction de la catégorie de restes (NRD).

    c. Déchets de l’artisanat de la corne

    444La dernière catégorie de déchets artisanaux est celle du travail de la corne (fig. 11.15). Le tabletier pouvait travailler à partir de matières d’origines diverses, l’os, la corne et les bois de cervidés. Ces bois pouvaient être des bois dit “de chute”, le changement annuel permettant le ramassage dans les forêts de cette matière première, mais elle pouvait également provenir de dépouilles d’animaux chassés (fig. 11.15). Les bois proviennent de plusieurs espèces, chevreuil, daim ou cerf élaphe. À Toulon, on trouve uniquement des restes de cette dernière espèce. L’usage des ossements de cervidés pour la réalisation d’objets est attesté dans les niveaux de dépotoir de la phase 4, mais les restes sont très rares puisque seulement 3 portent des traces de débitage, permettant de les classer ces éléments dans la catégorie des déchets d’artisanat (tab. 11.6).

    445Le regroupement de ces déchets du travail de la corne et du bois de cervidé indique une proximité des activités et des ateliers. La réunion dans un même dépotoir de ces deux catégories de déchets est en effet courante sur les sites urbains, notamment à Fréjus, dans les fouilles de l’espace Mangin427 et, d’une façon générale, sur l’ensemble de territoire de la Gaule romaine428.

    Fig. 11.15. Déchets de tabletterie : Chevilles osseuses de bovins et bois de cervidés (Us611)

    (cl. M. Leguilloux).

    d. Taille des animaux

    446Les niveaux de la phase 4 ont livré de nombreux restes suffisamment bien conservés pour permettre les relevés ostéométriques, en particulier pour les bovins (annexe en ligne : tab. VI et VII). Les ossements de cette espèce proviennent en partie des quartiers consommés comme les parties hautes des membres antérieurs et postérieurs anatomiques mais morcelés de façon importante par la découpe de boucherie ; ils n’ont autorisé que peu de mesures contrairement aux os provenant des pieds et plus particulièrement les métapodes (métatarses et métacarpes).

    447Les mesures obtenues pour les métacarpes ont permis de déterminer les hauteurs au garrot de 32 individus, dont une majorité de mâles (27 NMI) : deux femelles qui mesuraient 140,7 cm et 132 cm au garrot, trois castrats de 133, 148 et 142 cm. Les mâles avaient une hauteur moyenne de 143 cm au garrot, avec une hauteur minimale de 137 cm et une hauteur maximale de 154 cm.

    448Les mesures relevées, les hauteurs au garrot et la variation de taille des chevilles osseuses montrent la diversité des individus abattus dont les tailles variaient fortement (fig. 11.16).

    Fig. 11.16. Variation de taille chez les bovidés : chevilles osseuses de bovidés (Us611)

    (cl. M. Leguilloux).

    Phase 5

    449À partir du ive siècle, les activités du port diminuent, les restes rejetés proviennent uniquement de la zone d’habitation en bordure des quais. Ils se composent des déchets de l’alimentation et plus aucun déchet d’artisanat des matières premières n’est présent. Les quelques fragments osseux (tab. 11.8) provenant de cette phase ont été découverts dans les niveaux de voie, ceux du collecteur 12 et de l’îlot VII.

    Tab. 11.8. Faune dans les contextes de la phase 4.

    450Dans les lots de cette phase, les restes de bovins toujours abondants diminuent au profit des ossements d’ovins‑caprins. On manque de données de comparaison pour cette époque. À Arles, les fouilles du quartier dit de l’Esplanade ont dégagé une maison urbaine dont l’occupation au début du ve siècle est marquée par un dépotoir riche en mobilier osseux (1 419 restes déterminés). Les déchets se composaient d’une majorité de restes d’ovins‑caprins (66 % des restes déterminés) et d’un nombre plus restreint d’ossements de bovidés et de porcs, respectivement 12,8 % et 16,5 %429.

    451On peut donc noter qu’à partir du ive siècle on assiste à une augmentation progressive des restes d’ovins‑caprins qui se confirmera au cours de la phase suivante.

    Phases 6 et 7

    452Le mobilier de la phase 6 (vie s. apr. J.‑C.) provient du collecteur 12, des niveaux d’occupation de l’îlot VII et de la voie E. En termes de nombres de restes, ce lot est très faible (tab. 11.9). Le mobilier de la phase 7 (vie/viie siècles) est plus conséquent, il provient de la voie, de la pièce 18, des pièces 2, 18 et 21, ainsi que de l’espace 10 de l’îlot VII. Ce matériel représente également un ensemble intéressant, daté de la fin de l’Antiquité, époque encore mal documentée de l’agglomération toulonnaise.

    Tab. 11.9. Faune dans les contextes des phases 5 et 6.

    453Dans ce matériel du VIe siècle, la part des restes d’ovins‑caprins devient plus importante (73 % des restes), parmi lesquels une forte proportion de déchets alimentaires et quelques déchets artisanaux en rapport avec le dépouillage et le traitement des peaux. Des chevilles osseuses de caprinés portant des traces de sciage à la base sont des déchets caractéristiques de ce type d’artisanats, l’élimination des chevilles osseuses assurant en effet un retrait plus aisé des peaux (fig. 11.17).

    Fig. 11.17. Chevilles osseuses de caprinés avec traces de scies а la base (Us106, phase 7)

    (cl. M. Leguilloux).

    454Parallèlement le taux d’ossements de bovidés diminue fortement. Déjà en baisse sensible entre les phases 5 et 6, il chute à 18 % des fragments osseux.

    455Lorsque l’on observe l’occupation de la même époque dans l’îlot VI d’Olbia-de-Provence (dernier quart du ve siècle à la première moitié du vie siècle), les proportions de restes de petits ruminants ont également augmenté par rapport au Bas-Empire : ils représentent 51 % des fragments osseux trouvés dans les contextes de dépotoirs.

    456À Marseille, la tendance à une forte consommation de viande de moutons et de chèvres est également marquée. Le matériel recueilli dans le comblement du port de la Bourse dans les années 1970430 offre des similitudes avec celui de Besagne. Les différentes phases d’aménagement du port s’échelonnent du iiie s. av. J.‑C. au ier s. apr. J.‑C. Comme à Toulon, le port n’est plus entretenu à partir du iiie s. de notre ère et se comble progressivement de restes issus de diverses activités, dont la tannerie431.

    457L’étude des restes qui proviennent du comblement la corne du port (aire 1432) formé entre 425 et 450 apr. J.‑C (période 1) montre une forte proportion d’os de petits ruminants parmi lesquels une part importante de déchets de tanneries mais également de restes de la consommation urbaine de viande433. La comparaison avec d’autres emplacements situés dans l’habitat antique de la ville confirme la prédominance des ossements d’ovins‑caprins dans les dépotoirs marseillais du ve siècle : dans le comblement d’un puits de la seconde moitié du siècle à la Butte Saint‑Laurent, dans celui d’un autre puits (troisième quart du ve siècle), dans le quartier du Panier (l’îlot 39 N) et dans l’habitat de la fin du ve siècle et du début du vie siècle sur le site de la Joliette. Sur chacun des sites on retrouve des proportions identiques d’ossements de petits ruminants représentant plus de la moitié des fragments osseux récoltés434.

    458Les lots de faune du vie siècle sont encore peu nombreux. Sur le site de la Bourse à Marseille, dans les niveaux d’envasement du début du vie siècle (période 2A/3 et 4) devant un quai aménagé au ve siècle, la proportion d’ossements d’ovins‑caprins diminue mais reste très élevée par rapport à la période précédente. De 75 % au cours du ve siècle, ils chutent à 61 % au vie siècle.

    11.3. Alimentation et activités économiques dans le port de Telo Martius entre le Haut-Empire et l’Antiquité tardive

    459La faune récoltée sur le site est abondante et variée pour une période qui s’étend sur plusieurs siècles. En raison de l’importance numérique des taxons, il s’agit d’un mobilier essentiel pour notre connaissance des activités humaines qui se sont déroulées dans cette zone portuaire.

    460Ces données ont été traitées selon deux approches simultanées, la distribution des espèces et la distinction des contextes. La différenciation des aires de décharge est en effet nécessaire pour spécifier l’origine des dépôts.

    461Nous avons donc isolé les restes provenant des niveaux de comblement du port, à l’avant du quai et ceux issus des niveaux d’occupation ou d’utilisation de l’îlot VII, de la voie E et du collecteur 12. Deux lots distincts apparaissent alors, l’un dans la zone d’habitat, l’autre dans la zone des quais (fig. 11.18).

    Fig. 11.18. Principales espèces domestiques dans les différentes phases du secteur 5 et les principaux contextes archéologiques.

    462Les résultats nous indiquent que le port de Telo Martius connut trois périodes principales du point de vue des rejets d’ossements. Entre le ier siècle de notre ère et le vie siècle, ces assemblages différents reflètent la nature des activités humaines :

    • Période 1 : Au cours des phases 2 et 3, que l’on situe entre le début et la fin du iiie siècle, les os proviennent de l’ensemble de la zone portuaire (quais et l’habitat). Ils sont majoritairement composés de déchets domestiques et alimentaires mais certains d’entre eux nous indiquent les prémisses d’une activité artisanale ;
    • Période 2 : Pendant la phase 4, l’intensité des rejets augmente de façon importante mais uniquement dans le comblement du port, en avant des quais ; ils sont composés en grande majorité de déchets d’artisanat. Cette zone connut donc un accroissement sensible du travail des artisans entre le début et la fin du ive siècle, qui fut pour de nombreux autres contextes, en milieu rural en particulier, une période de resserrement des activités ;
    • Période 3 : à partir de la phase 5, on assiste au retour des déchets alimentaires et à la disparition des rejets provenant des différents artisanats des matières premières animales qui témoignent d’un arrêt de ces activités sur le site.

    463Nous avons présenté ici l’ensemble des données qui sont exploitables dans les trois thèmes principaux abordés habituellement à partir des études archéozoologiques. En premier lieu, l’évolution de l’alimentation, des pratiques pastorales et des activités artisanales.

    464Dans les premiers niveaux de comblement du port, les déchets artisanaux, du travail de l’os plus particulièrement, sont très fréquents, voire au cours de la phase 4 plus nombreux que les rejets liés à la consommation domestique. À partir de ces premiers résultats, on peut déjà observer que tous les aspects relatifs aux méthodes de travail, aux gestes des artisans, aux techniques ainsi qu’aux relations que les artisans entretenaient entre eux étaient similaires dans l’ensemble des villes, créant des zones artisanales qui se développaient dans des quartiers artisanaux. Ces derniers ont déjà été observés à Marseille ou Aix‑en‑Provence, et les dernières données apportées par l’étude du mobilier ostéologique du port romain de Telo Martius fournissent des données supplémentaires sur ces quartiers regroupant plusieurs types d’artisanats, mettant en commun leur activité et surtout leurs décharges.

    465L’amplitude de la fourchette chronologique qui s’étend du ier siècle de notre ère jusqu’aux vi/viie siècles permet de suivre l’évolution de la composition de la faune dans les décharges de la ville. La richesse des lots mis au jour met en avant l’attrait important pour les bovidés habituellement peu visible en raison du traitement particulier de ce type de viande par des artisans spécialisés, qui rejetaient leurs déchets dans des décharges bien distinctes des décharges domestiques (fig. 11.18).

    466Cette demande alimentaire trouve notamment des échos dans les pratiques pastorales et agraires qui se sont développées en amont dans les campagnes proches (fig. 11.5) et notamment le développement d’élevages bovins dans les campagnes pour répondre à la demande des zones urbaines.

    467La nature de l’alimentation urbaine des populations habitant à proximité de la zone portuaire n’est pas le seul domaine documenté par ce mobilier. Il nous renseigne également sur la vie économique et plus particulièrement les activités artisanales des matières premières animales dans la zone portuaire de Telo Martius.

    468Des fluctuations apparaissent au fil des siècles en fonction de l’intensité de fréquentation de ce secteur de la ville. La présence simultanée de décharges artisanales et de décharges domestiques entre la fin du ier et le début du iiie siècle rend plus difficile la mise en avant de cette activité économique (artisanats de boucher, du traitement des matières premières animales). Cependant on peut considérer que les rejets simultanés de décharges domestiques et de rebuts artisanaux est le signe une activité portuaire soutenue.

    469Les premiers changements visibles vont apparaître dans le mobilier faunique à partir de la phase 5. Ce secteur de la ville verra disparaître les déchets artisanaux, cette absence pouvant refléter une nouvelle destination pour les déchets, mais elle semble bien liée à la disparition des artisans dans cette partie de la bordure maritime : le port s’envase et les activités de production semblent alors se déplacer vers d’autres secteurs de la ville.

    470Parallèlement à la disparition des déchets artisanaux, on constate la persistance de dépotoirs contenant des décharges domestiques alimentaires indiquant qu’une partie de la population urbaine reste sur place et continue de rejeter les déchets de la consommation carnée. Cette consommation a par ailleurs évolué puisque les ovins-caprins deviennent la principale source de ravitaillement en viande (fig. 11.18).

    471Enfin, au cours des phases 6 et 7, la ville entame une mutation profonde qui se traduit par un changement radical dans le mobilier ostéologique, reflet d’une profonde modification des activités pastorales et probablement économique, une production lainière plus importante dans les zones rurales voisines qui expliquent la très forte diminution de la consommation de viande porcine et bovine au profit de la viande de petit ruminants qui a conduit à la découverte de 73 % d’ossements d’ovins et de caprins dans les décharges de la phase 7 (fig. 11.18).

    12. Éléments de sculptures

    Yvon Lemoine

    12.1. Buste de silène

    Références : TL 87 – Besagne, Sond. 5, 802.
    H. cons. 25 cm ; l. cons. 24 cm ; ép. 16 cm.
    Marbre blanc à grains fins de type Luni (MGS435 2 mm).

    472Partie latérale gauche d’un buste de statuette conservée entre la base du cou et la partie gauche du bassin. La pièce est brisée en de nombreux plans du grand fessier gauche au grand oblique droit. Le bras et l’épaule droite ainsi que la partie latérale droite du cou ont disparu. L’avant-bras gauche ainsi qu’une partie de la draperie recouvrant le coude ont également été mutilés. De nombreuses épaufrures parsèment la surface. Les reliefs sont usés. Plusieurs dépôts calcifiés indurés sont répartis sur la pièce. Ils sont formés par les sels minéraux présents dans les eaux de circulation souterraines du milieu d’enfouissement.

    473Le trépan est fréquemment employé sur cette œuvre, en particulier pour le dégagement des creux des plis où le diamètre observé varie entre 3 et 5 mm. Plusieurs marques d’outil à tranchant droit sont visibles dans le mouvement des plis recouvrant le dos du personnage. La carnation est polie avec soin.

    474Cette ronde-bosse, sculptée pour moitié de la grandeur naturelle (environ soixante-dix centimètres), présente un personnage masculin debout, sommairement vêtu et sans doute appuyé contre un support avec son bras gauche. Les pointes de plusieurs mèches ondulées de sa barbe retombent sur le torse. Son ventre rond et son large bras gauche témoignent de l’embonpoint du personnage. Parmi les parties du corps conservées, seules l’épaule, la jambe gauche à partir de l’aine et la partie extérieure du grand fessier gauche sont nues. Une étoffe lui couvre le dos en longs plis diagonaux irréguliers, puis elle est ramenée sur l’épaule gauche et court en un long et étroit pan drapé devant le torse. Elle est ensuite rabattue sur l’épaule droite, repasse en diagonale le long des trapèzes par un large pan de drapé en moyen-relief et enfin retombe le long de l’épaule gauche, passant sous la bande drapée couvrant le torse, et adhère au ventre bombé dont des plis rayonnent en direction de l’aisselle.

    475Malgré la disparition de l’avant-bras et du support sur lequel il devait s’appuyer, plusieurs indices conservés au niveau de cet espace d’arrachement irrégulier permettent de restituer la composition d’origine. Ainsi une large mortaise de section circulaire percée au trépan (Diam 16 mm) à proximité du coude présente un axe de forage dans le prolongement du support, strictement vertical, sur lequel s’appuie le personnage et permet par conséquent de définir la pondération de l’ensemble de l’œuvre. On observe à proximité immédiate un plan d’assemblage sommairement piqueté qui devait permettre d’assurer l’ajustement du bras au support. Au-dessus, au centre d’un plan de cassure, est visible une mortaise (diam. 7 mm) qui suit une orientation de 45° vers le haut. L’agencement complexe de cette partie de la composition avait été remanié (cassure lors de la taille initiale ou restauration ?) et devait permettre d’y assembler un élément rapporté en fort relief (draperie, outre…).

    476La morphologie de ce personnage barbu aux formes généreuses associée à sa posture permet de proposer de l’identifier à une représentation de silène appuyé contre un support indéterminé (autel, colonne, pilier, tronc d’arbre…). La pondération se faisait naturellement du côté gauche et on peut supposer qu’il reposait son coude contre une outre, une nébride ou une draperie posée sur le support décoratif et structurel. Ce type statuaire, emprunté à un modèle hellénistique dérivé du satyre accoudé de Praxitèle du ive siècle av. J.-C., connaît plusieurs exemplaires comparables appuyés sur une outre dans la collection Vescovali à Rome436, au Musée Chiaramonti437 et dans la Galleria dei candelabri438 du Vatican, au Musée archéologique national de Naples439, au Musée du théâtre de Taormina440 ou encore au Musée archéologique d’Istanbul441. On peut également le rapprocher d’un silène appuyé sur une outre et un autel daté de l’époque antonine, découvert sur la colline de Fourvière à Lyon en 1971 et conservé au Musée de la civilisation gallo-romaine de Lyon442.

    12.2. Jambe gauche de statuette

    Références : TL 22 – Butte des Ferrailleurs 3208, no 24.
    H. cons. 21 cm.
    Marbre blanc à grains fins de type Luni (MGS 2 mm).

    477Jambe droite de statuette brisée entre le bas du genou et la cheville. La carnation et les reliefs sont émoussés et portent des épaufrures ponctuelles.

    478Le personnage, dont la hauteur d’origine peut être restituée aux alentours d’un mètre, est représenté debout chaussé de mullei couvrant les chevilles. Les muscles jumeaux du mollet sont prononcés et mettent en relief les contours du membre dont la partie nue est finement polie. Seule la partie haute de cette mulleus, haute botte, est conservée. La cheville est enveloppée d’une peau animale (sans doute une dépouille de lion) retombant en ourlet sur l’avant, les parties latérales et l’arrière. La partie antérieure semble être ornée d’une tête de lion dont les traits sont schématiques. Les yeux sont matérialisés par des incisions en chevrons. Le torus sus-orbitaire est prononcé. Les joues et le mufle sont en relief mais ne portent aucun détail anatomique. Le creux qui sépare ces éléments est accentué par le creusement de trous de foret (diam 3 mm) qui donnent du relief au motif. A l’exception de cette partie décorée, les trois autres éléments en ourlet ainsi que les espaces qui les séparent conservent des traces d’outil à tranchant dentelé accrochant la lumière et restituant les poils de la fourrure féline. La bottine est ceinte sur sa bordure supérieure par un retroussis dans lequel passe un lacet fermé sur l’avant.

    479Comme le démontre Hans Rupprecht Goette443, ce type de chaussure se retrouve sur de nombreuses représentations de divinités (Mars444, Diane445, Lares446, Silvain447, Dionysos448), de personnages cuirassés449 ou encore d’empereurs450. Compte tenu des dimensions de la statuette et de son état de conservation, il est plus vraisemblable d’y reconnaître une divinité dont l’identification ne saurait être proposée.

    480Les personnages chaussés de mullei sans retroussis frontal sont plus fréquemment datés avant le dernier quart du ier siècle apr. J.-C. Par conséquent, cet indice chronologique pourrait rattacher l’œuvre ornée d’un mufle de lion en guise de retroussis frontal à une production postérieure à la fin du ier siècle de notre ère.

    Fig. 12.1. Besagne, оlot VIII, espace 18. Phase 6, Us802. Buste de Silène en marbre blanc, vues de face, de côté et de dos

    (cl. Ch. Durand, CCJ/CNRS).

    Fig. 12.2. Jambe de statuette en marbre

    (cl. Ch. Durand, CCJ/CNRS)

    Notes de bas de page

    1Pierre Saliceti du CAV est l’auteur du pré-inventaire des objets métalliques et d’os que nous avons utilisé. L’inventaire des objets en bois est basé sur un rapport de l’atelier régional de conservation ARC-Nucléart rédigé par Nébia Boumlil et sur le pré-inventaire des éléments d’accastillage de Giulia Boetto.

    2Liou 1987 ; 2009.

    3Aux deux inscriptions sur marbre évoquées ci-dessous, s’en ajoutait une troisième, réduite à un A et une lettre non identifiable, elle aussi perdue.

    4France 1999.

    5Brun, Borréani 1999, 137, 43*, 2, 804.

    6Voir la dédicace au Numen Augustorum et à Apollon du théâtre de Bram (AE, 1969-1970, 388) ; et la dédicace Numini Augustorum, pro s(alute) imp(eratoris) d’Alex (ILN, Vienne 743).

    7AE, 2009, 822, dédicace Numinibus Auggg(ustorum) sur la plinthe d’une statue de Neptune, sous le règne de Septime Sévère ; CIL, XII, 1222, dédicace Num. Aug., Matri deum commémorant un taurobole accompli sous le règne de Commode ; ILN, Riez 11, dédicace Numinibus Augustorum.

    8AE, 1958, 307a.

    9Brun, Borréani 1999, vol. 1, 459 ; CIL, XII, 387.

    10CIL, XII, 457.

    11AE, 2002, 922 ; voir Christol et al. 2014, 345.

    12CIL, XII, 659 et 859.

    13CIL, XII, 795.

    14CAG, 13/5, 674.

    15Brun, Borréani 1999, vol. 2, 796.

    16OPEL, IV, 150.

    17CIL, XII, 2476 = ILN, Vienne 701, à Grésy-sur-Aix.

    18CIL, XII, 434, Marseille ; AE, 1972, 330, Lattes.

    19CIL, XII, 4733, Narbonne.

    20CIL, XII, 5161 et peut-être 5992, Narbonne.

    21OPEL, III, 25.

    22Brun, Borréani 1999, vol. 2, 137, 43*, 1, 804.

    23Gascou 1997, 83-84.

    24CIL, XII, 647.

    25Brun, Borréani 1999, vol. 2, 777.

    26voir e.g. la série de dédicaces du Portus Namnetum, CIL, XIII, 3106-3107.

    27Pline, N.H. XXXIII, 1, 25-26.

    28Apulée, Florides, 9, 21.

    29Andreau 1974.

    30Feugère, Mauné 2006, 449.

    31Brun, Borréani 1999, 799.

    32CIL, XII 334 et p. 809 = Gascou, 1995, 234, no 170 : Sex(to) Attio At[tico patri] / Valeriae Sexti[nae matri Vale/riae At]tia[e] sor[ori Sex(to) Attio Fes/to f]r[at]ri Attiae [Novellae filiae] / Mem[mi]ae Pris[cae uxori] / L(ucius) Att[i]us [Se]cu[ndus sibi] / e[t] suis [vivus f(ecit)] (ier siècle. ‑ CIL., XII, no 335 et p. 809 ; ‑ Gascou, 1995, 236, no 171 : L(ucio) Attio / Q(uinti) f(ilio) Vol(tinia tribu) / Rufino L(ucius) Clodi[u]s / P(h)osphorus.

    33CIL, XII 599 et p. 815 ; Brun, Borréani 1999, Saint-Zaccharie, notice 11, 691-692 ; Rothé, Tréziny 2005, notice 085*7, 855.

    34Brun, Borréani 1999, 692.

    35Les identifications préliminaires des monnaies avaient été réalisées au moment de la fouille et reprises par Florian Grimaldi, numismate.

    36Selon la classification de Balfet 1952, reproduite dans Cullin-Mingaud 2010, 62.

    37Blanc, Gury 1989 ; 1990a ; 1990b ; Barbier et al. 1999 ; Leclerc 2004 ; Cullin-Mingaud 2010, 62-74.

    38Chabal, Feugère 2005, 150, signalent la découverte en Suisse d’un fond de bois muni de perforations sur son pourtour, mais rien n’atteste qu’il s’agissait du fond d’une vannerie car aucun reste de clôture n’y est associé.

    39Synthèses sur les fouilles : Euzennat 1976, 547-549 (avec bibliographie antérieure) ; Tréziny 1996, 242.

    40Objet inédit. Les photographies réalisées au moment de la découverte (photothèque du Centre Camille Jullian, nos 44699 et 44700) montrent la pièce pourvue de presque toute sa clôture. Entre sa découverte et sa restauration à Draguignan (par R. Boyer au CRA), la corbeille a perdu une partie de sa clôture, néanmoins conservée sous la forme de fragments. Sur la partie supérieure de l’un d’entre eux, on relève un mode de tressage différent, qui pourrait indiquer soit la présence d’un cordon de consolidation de la clôture, soit la proximité de la bordure (perdue), mais il reste difficile d’avoir une idée de la hauteur totale de la corbeille. Elle est probablement conservée au Musée d’Histoire de Marseille, dont le catalogue fait seulement état d’une vannerie (no 510) alors que trois corbeilles d’osier au total ont été retrouvées (Musée d’Histoire de Marseille. L’Antiquité, Marseille, 1988, 109-110).

    41Je remercie vivement Michel Feugère de m’avoir communiqué cette information. Une brève notice inventorie l’ensemble des découvertes : M. Feugère, Panier (Artefacts : PNF-4001), http://artefacts.mom.fr/result.php?id=PNF-4001, page consultée le 27/01/2016.

    42Chabal, Feugère 2005, 150 et fig. 15-16. Le vestige est conservé au Musée archéologique Henri Prades de Lattes.

    43Il s’agit de la première attestation, à ma connaissance, d’objets de vannerie portant une marque. Celle-ci (SPC) a été gravée dans le bois. A-t-on ici affaire à une marque d’artisan, d’atelier ? Voir la photographie dans M. Feugère, Panier (Artefacts : PNF-4001), art. cit. Le fond de bois est encore pourvu d’une partie de sa clôture en vannerie et comporte 24 perforations pour les montants.

    44Rien ne prouve que tous les récipients aient été identiques sur ce point. Ils ont pu porter un moyen de préhension (anses, poignées) ou en être dépourvus ; cet élément n’est pas rédhibitoire pour ce qui concerne l’hypothèse d’utilisation présentée infra.

    45Voir la photographie présentée par M. Feugère, Panier (Artefacts : PNF-4001), art. cit.

    46M. Feugère, Panier (Artefacts : PNF-4001), art. cit., mentionne « de grandes quantités de poix », affirmation qui demanderait vérification. Pour ce qui est des corbeilles de Marseille et de Toulon, leur paroi interne était enduite de poix pour imperméabiliser l’objet : il ne faut pas y voir des récipients ayant contenu de la poix destinée aux calfats, selon l’hypothèse de R. Boyer pour les vanneries marseillaises (Musée d’Histoire de Marseille. L’Antiquité, 1988, 107).

    47En dernier lieu, Cullin-Mingaud 2010.

    48Mais ils reconnaissent que la perforation du fond de bois correspond à une nécessité technique : information de Guy Barbier, artisan vannier. Même opinion dans M. Feugère, Panier (Artefacts : PNF-4001), art. cit.

    49Je dois ici exprimer toute ma reconnaissance à Emmanuel Botte, qui m’a fait part de son avis et de ses suggestions concernant le rapprochement de ces vanneries avec la préparation de sauces de poissons.

    50Botte 2009, 19.

    51Botte 2009, 20.

    52Pour la description détaillée des étapes de la préparation : http://www.amicidellealici.org/02_la_colatura/000_la_colatura.htm ; Botte 2009, 22, avec illustrations.

    53Botte 2009, 40-41, signale qu’à Lattes on a retrouvé des restes de petits poissons associés à des parties inférieures d’amphores gauloises à fond plat dont le fond est perforé d’un à cinq trous pour l’écoulement de la sauce.

    54Dans Cullin-Mingaud 2010, 187, n.25, j’ai émis l’hypothèse d’un panier à double usage : bouchon en place, il servait de conteneur, bouchon ôté il servait d’entonnoir pour transvaser des liquides d’un gros récipient vers un autre.

    55Balfet 1952, voir Cullin-Mingaud 2010, 62.

    56Photographies du moulage, analyse et reconstitution de la caisse (par le vannier Guy Barbier) dans Cullin-Mingaud 2010, 70-71.

    57Objet inédit. Clichés photothèque du Centre Camille Jullian, nos 44016, 44378 et 44379.

    58Guiraud 2008, 43, 61, 64.

    59Guiraud 2008, 74.

    60Guiraud 1988, no 730 à 741 ; 2008, pl. XXIX no 1363 à 1369.

    61Keller 1913, Fourmi, Ameise mit Puppe, 416, pl.11 no 7.

    62Cicéron, De natura deorum, 3, 21 : Salluste, De bello Iugurtina, 10, 6.

    63Arasa i Gil 2012, 65-66. Découverte signalée par Ricardo Gonzalez Villaescusa. Frédéric Marty nous a aimablement signalé une médaille en argent découverte à Fos lors des travaux de construction du port de plaisance de Saint-Gervais en 1978-79, décorée d’un côté d’une fourmi (sans le grain de blé) et de l’autre d’une course de chars tournant au niveau d’un obélisque.

    64Bonifay, Carre, Rigoir 1998.

    65Long, Piton, Djaoui 2009 ; Djaoui, Greck, Marlier 2011.

    66Sanchez 2009a et b.

    67Batigne Vallet 2012.

    68Pasqualini 2009a.

    69Hayes 1972 ; Atlante 1981a.

    70Bonifay 1983 ; 2004 ; 2016.

    71Schaad 2007 ; Ginouvez, Carrato, Sanchez 2016, 71.

    72Voir la périodisation des décors dans Dicocer 1993.

    73Oswald 1931 ; Hermet 1934 ; Oswald 1936-1937 ; Oxé, Comfort 1968 ; Schaad, Genin 2007 ; Hartley, Dickinson 2008.

    74Liou, Morel 1977 ; Laroche 1987 ; Godard 1992 ; Bonifay, Carre, Rigoir 1998 ; Batigne Vallet 2012 ; Batigne Vallet et al. 2012.

    75Goudineau 1977 ; Brun, Congès, Pasqualini 1993, 211-219 ; Pasqualini 2009b.

    76Ricci 1985 ; C.A.T.H.M.A. 1991 ; Olcese 2003 ; Pasqualini, Tréglia 2003 ; Pellegrino 2009 ; Pasqualini 2009c ; Gohier, Capelli 2013.

    77Nin 2001 ; Moliner 2003.

    78Hayes 1972 ; Bonifay 2004.

    79Brun, Congès, Prothro 1986 ; Bérato 2009.

    80Pelletier 1997 ; Tréglia 2001.

    81Spitzer 1942, fig. 1-22 ; Bats 1981 ; Tortorici 1981, tavola CLXV, no 4 ; Carre, Masson 1998, 60 ; Williams, Zervos 1989 ; Malfitana 2005 ; 2007.

    82Gohier 2018.

    83Gohier et al. 2016.

    84Filippi 2008, fig. 4 no 19.

    85Filippi 1994 ; Sannazaro 2005 ; Gentili 1972.

    86Gohier 2018, type 3.4.1.

    87Desbat 1986b, pl. 3 no 3 et no 4 ; Carandini, Ricci 1985, pl.44 no 3.

    88Hayes 1972, 37.

    89Desbat 1986a, pl.3 no 1, 107.

    90Casas i Genover et al. 1993, fig. 7 no 27.

    91Lusuardi Siena, Sannazaro 1992, pl. I no 12 ; Martin 1992, fig. 2.

    92Carandini, Ricci 1985, pl. 44 no 1a-1b.

    93Gauckler 1912, 237.

    94Gohier et al. 2016.

    95Olcese 2003, 92, pl. XXII.

    96Olcese 2003, 92, pl. XXII ; Gauckler 1912, 237. Ce type n’est pas représenté dans la publication de F. Filippi de 2008 mais il est bien attesté dans le matériel de fouilles (Gohier 2018, type 6.4).

    97Un décor représentant un Priape, exhumé sur la villa de Pardigon 3 (Var), provient d’un vase similaire (Gohier 2018, pl 19 no 5).

    98Gohier 2016.

    99Actuellement exposé à la Crypta Balbi à Rome (Gohier 2018, fig. 110).

    100Gohier 2018, pl. 22 no 106 ; Desbat 1986a, pl. 5 no 5.

    101Domzalski 2003, 182-183.

    102Ballardini 1964, fig. 141.

    103Kern 1957-1958, 236.

    104Gohier 2018, type 7.10.1.

    105Desbat 1986b, fig. 3 no 8.

    106Pannuzi 2003, fig. 5 no 28.

    107Martin 1992, fig. 15.

    108Buccellato 2007, 341-342.

    109Gohier 2018, type 7.8.

    110Gohier 2018, type 7.14.

    111Domzalski 2003, 184.

    112Alarcão 1974, pl. VII no 2.

    113Hayes 1997, fig. 26.

    114Desbat 1986a, pl. 9 no 9.

    115Le gobelet du site du Cirque à Arles provient d’un niveau daté entre la seconde moitié du iie siècle et la première moitié du iiie siècle (Gohier 2018, pl. 49 no 249).

    116López Mullor 1981, fig. 2 Xa. ; Alberto López Mullor date cette pièce dans la première moitié du ier siècle mais il a reconnu que ses datations sont à revoir. Cette datation semble en effet très haute pour ce type d’objet caractéristique des iie et iiie siècles.

    117Bérato 2004, 103, tab. 1.

    118Pour les amphores gauloises, nous utilisons comme référence la typologie de F. Laubenheimer 1985.

    119Nous nous sommes basés sur le classement établi par S. Martin Kilcher d’après le mobilier d’Augst : Martin-Kilcher 1987.

    120La datation des Dressel 20 est gênante dans ce contexte qu’on imagine mal dater après 110 de notre ère. À moins que la fin de la phase 1 ne soit tout simplement une interface mal calée entre les états plus anciens et le début de la phase 2, du fait de pollutions accidentelles dues aux nombreux remaniements des phases postérieures.

    121Voir Empereur, Picon 1989 et 1998 pour cette typologie. En dernier lieu, voir Dixneuf 2011.

    122Voir en dernier lieu Rizzo 2014, 328-329.

    123Bonifay 2004, 105.

    124Bonifay 2004, 107.

    125Bonifay et al. 2015.

    126Bonifay 2004, 103-105.

    127Botte, Excoffon 2009.

    128Voir Ribot, Martina-Fieschi 2009.

    129Je n’ai pas intégré dans cette étude le sondage 27, correspondant à un sondage effectué en 1985 dans la zone d’habitat. Néanmoins les exemplaires amphoriques complets, des timbres sur amphores et des couvercles d’amphores qui y ont été découverts ont été annexés à l’étude.

    130Bertucchi 1992.

    131Rizzo 2014, 171-180.

    132À propos de ces amphores, voir en dernier lieu Bonifay et al. 2015.

    133À propos de ces amphores, voir Rizzo 2014, 139-147, ainsi que Franco 2008 et Franco, Capelli 2014.

    134Voir à ce sujet Imbert 2002. Pour la typologie des amphores cnidiennes d’époque impériale, voir dernièrement Rizzo 2014, 324-325.

    135Marangou 1995.

    136Voir Rizzo 2014, 313-315 et Bezeczky et al. 2013, 65-71 ; ainsi que Lemaître 1997 au sujet de ce type en Gaule.

    137Nous remercions Paul Reynolds pour cette identification, voir Reynolds 2005, 568-569 et pl. 9 fig. 64.

    138Bonifay 2004, 107.

    139Bonifay 2004, 107.

    140Rizzo 2014, 139-143.

    141Voir Rizzo 2014, 103 n. 40 pour une bibliographie récente.

    142Liou 1987 et 2009.

    143Les timbres sur amphores gauloises ont déjà fait l’objet d’un article : Brun, Lecacheur, Pasqualini 1992.

    144Brun, Lecacheur, Pasqualini 1992, 129.

    145Brun 1977, 134 et pl. 30.

    146Laubenheimer, Schmitt 2009, 98-99.

    147Brun, Lecacheur, Pasqualini 1992, 129.

    148Bérato et al. 1986, fig. 7,4.

    149Information et détermination de Jean-Pierre Brun : le timbre, découvert en surface, n’est pas daté précisément. La marque est très lacunaire mais la forme des hederae et l’empattement des lettres sont caractéristiques.

    150Laubenheimer, Schmitt 2009, 117-119.

    151Bigot, Djaoui 2013, 380 ; Corbeel et al. 2013, 408-411, qui citent 13 exemplaires à trois poinçons différents.

    152Bigot 2017, 223 et 238.

    153Brun 2007, fig. 12.

    154Cité par Brun, Lecacheur, Pasqualini 1992, 129.

    155Corbeel et al. 2013, 410 ; et Bigot, Djaoui 2013, 380.

    156Bigot 2017, 223 et 238.

    157Laubenheimer, Schmitt 2009, 121-123.

    158Laubenheimer 1985, 429 no 18 ; 8 sont recensés à Arles : Corbeel et al. 2013, 412-413 et 417 fig. 30.

    159Bigot 2017, 223 et 238.

    160Brun, Lecacheur, Pasqualini 1992, 131.

    161La marque trouvée dans le sondage 15 a été publiée dans Bérato et al. 1986, fig. 7,3 ; celle de l’Us1009 dans Brun, Lecacheur, Pasqualini 1992, 131.

    162Márquez, Molina 2005, 325a et b.

    163Pasqualini et al. 2010, pl. 17 no 144 p. 208, rattaché à une amphore de Lusitanie Almagro 51C.

    164CIL XV, 3070 1-3.

    165Voir le site web du CEIPAC, no 3671 à 3673.

    166Akerraz et al. 2013, 206 et 211, fig. 72 no 964.

    167Voir Etienne, Mayet 2004, 46.

    168Etienne, Mayet 2004, 243

    169Ponsich 1979, 55, fig. 18 ; Blázquez Martínez, Remesal Rodríguez 2003, no 861.

    170Berni Millet 2008, 345.

    171Desbonnet 2018, 623.

    172Etienne, Mayet 2004, 125b.

    173Etienne, Mayet 2004, 133q.

    174Berni Millet 2008, respectivement 269 (6.3.10.1) et 453 (6.1.5.6).

    175Etienne, Mayet 2004, 164e.

    176Nous adressons nos remerciements à Piero Berni pour son aide dans la lecture de ce timbre.

    177Etienne, Mayet 2004, 252b.

    178Berni Millet 2008, 323 (6.3.12.2).

    179Blázquez Martínez, Remesal Rodríguez 2014, no 1020a.

    180Etienne, Mayet 2004, 1093.

    181Berni Millet 2008, 139-140, 269 (6.3.10.1 : Alcolea del Río), 323 (6.3.12.2 : La Catria), 356 (6.3.13.1 : La Estacada), 359-360 (6.3.13.2 : Huertas del Río).

    182Etienne, Mayet 2004, 508e.

    183Berni Millet 2008, 231 (6.3.1.4).

    184Etienne, Mayet 2004, 502.

    185Berni Millet 2008, 378.

    186Etienne, Mayet 2004, 582 ; Berni Millet 2008, 324.

    187Etienne, Mayet 2004, 703 ; Bourgeon 2018, 178-180.

    188CIL XV, 2971 ; Etienne, Mayet 2004, 713a.

    189Etienne, Mayet 2004, 759.

    190Etienne, Mayet 2004, 823b.

    191Etienne, Mayet 2004, 771a.

    192Développements respectivement proposés par Etienne, Mayet 2004, 850 et Berni Millet 2008, 601.

    193CIL XV, 3045 ; Desbonnets 2018, 463.

    194Etienne, Mayet 2004, 1110 ; Berni Millet 2008, 299. Daté du milieu du iie siècle.

    195Etienne, Mayet 2004, 1152 ; Berni Millet 2008, 339.

    196Desbonnets 2018, 396-397.

    197Recensé dans Etienne, Mayet 2004, 1049 mais développement proposé par Berni Millet 2008, 264.

    198Desbonnets 2018, 893-894, 912, 925 et 932.

    199Etienne, Mayet 2004, 739a ; Berni Millet 2008, 265.

    200Desbonnets 2018, 890.

    201Etienne, Mayet 2004, 935.

    202Notamment Etienne, Mayet 2004, 387, 510, 511 ou encore 1105.

    203Respectivement Etienne, Mayet 2004, 61f et 528.

    204Bérato et al. 1986.

    205Bérato et al. 1986, 137 et fig. 4.1

    206Callender 1965, 59, no 5, 8 et 75, no 140 ; Etienne, Mayet 2004, 151b.

    207Chic García 1985, 19/lam. IX,151.

    208Bérato et al. 1986, 137 et fig. 4.2.

    209Remesal Rodríguez 1994, no282a et fig. 36.

    210Bérato et al. 1986, 137 et fig. 4.3.

    211CIL XV 3087.

    212Bourgeon 2018, 228-229.

    213Bérato et al. 1986, 143 et fig. 25, 39.

    214Brun, Borréani 1999, 778.

    215Brun, Borréani 1999, 144, 151-164 ; Brun 2005, 68-71 ; Gros 2008, 104-110. Voir en dernier lieu la synthèse publiée par Valente, Borréani 2021.

    216Brun, Borréani 1999, 419-422 ; Brun 2005, 88-92 ; Brun, Garnier, Olcese 2020.

    217Lemaire 2015 ; Lemaire, Ramona 2017.

    218Borréani 2006.

    219Brun, Borréani 1999, 621-625.

    220Brun 2007a, 514 et fig. 11, 2-3 et fig. 12.

    221Notamment Laubenheimer 1985 et Mauné 2013.

    222Mauné 2013, 340.

    223Brun, Borréani 1999, 361.

    224Mauné 2013, 345.

    225Mauné 2013, 350-351.

    226Mauné 2013, 354.

    227Mauné 2013, 362-363.

    228Mauné 2013, 355-356.

    229Brun, Congès 2017.

    230Corbeel et al. 2013, 416-422.

    231En dernier lieu Brun 2005, 78-103 et 2020 ; Mauné 2013, 364.

    232Brun 2005, 100-101.

    233Botte, Excoffon 2009.

    234Parmi de nombreuses trouvailles provençales voir le mobilier d’un contexte de la place Jules Verne à Marseille daté du dernier quart du ier s. : Fontaine 2007, fig. 3.

    235Foy 2010a, no 589.

    236Voir les exemplaires trouvés en Grande-Bretagne : Price, Cottam 1998, 73-75 et sur le littoral provençal : Fontaine 2012, 502-503.

    237Marseille : Fontaine 2007, fig. 4, no 213 ; Arles : Foy 2010a, no 592 ; Saint-Paul-Trois-Châteaux (Drôme), nécropole du Valladas, tombe 193, datée 70-150 : Bel et al. 2002, 397, no 5 ; en Italie voir le mobilier de la nécropole lombarde de Cascina Tessera, fin ier s. : Vecchi, Diani 1998, 64 et 68, pl. XVI, no 1. En Grande Bretagne : Price, Cottam 1998, 75-76.

    238Pièce complète dans une tombe de la nécropole Saint-Martin à Alba-la-Romaine : Foy 2003, 114, no 9 ; Foy, Nenna 2003, no 80. Également présent à Arles (Foy 2010a, no 573) et à Marseille dans la fouille du Tunnel de la Major (US 2096, fin ier s. ; inédit). Deux exemplaires conservés au Corning Museum of Glass : Whitehouse 1997, no 161 et 162.

    239Les gobelets à décor de spectacle trouvés en Gaule ont été recensés : Sennequier et al. 1998 ; Foy, Fontaine 2010.

    240Les verres à arcades peuvent avoir divers profils ; un exemplaire presque complet provient de l’épave de la Chrétienne H datée de la première moitié du ier s. : Santamaria 1984, 43, fig. 27, no 7.

    241Fontaine 2012, 527-530.

    242Grose 1977, fig. 1, 3 et 4.

    243Fontaine 2006, no 200, 201 ; Cottam, Price 2009, pl. 14, no 249.

    244De nombreuses assiettes provenant d’Apt ou d’Avignon datées entre 40 et 100 présentent le même profil, mais sont souvent bleu-vert : Roussel-Ode 2014, no APT 149, AVI 32.

    245Foy 2010a, no 512 et 513.

    246Sternini 1990, no 433, pl. 37B, no 217.

    247Hallier et al. 1990, fig. 17, 11, 12.

    248Fontaine, Foy 2007.

    249Foy 2010a, no 487.

    250C’est par exemple le cas pour un dépotoir de Fréjus dans l’îlot Camelin : Excoffon et al. 2015, 26-27.

    251CSMVA 1 2006, no F-CAR.25.

    252Les parallèles les plus proches sont italiens ; ils viennent d’Adria (avec embouchure plus horizontale) : Bonomi 1996, no 328 ; de Vérone (goulot sans renflement) : Facchini 1999, no 378 et d’Albenga (en verre clair ; datée de la seconde moitié du ier s.) : Massabò 1999, no 52.

    253Elles sont reconnues en Provence à Arles, dans les fouilles portuaires de Marseille, à Fréjus et à Cimiez-Nice : pour une première enquête voir Foy 2010b.

    254Price, Cottam 1998, 202-204.

    255Mandruzzato, Marcante 2007, no 254-255.

    256Buora 2004, no 403-404, 416, 418, 423. Cette forme est également mentionnée à Chypre : Vessberg 1952, pl. IX, no 14 ; elle est dans la collection du Royal Ontario Museum : Hayes 1975, no 165, 166.

    257Plusieurs exemplaires recensés en Provence : Foy 2014.

    258Vintimille (Ligurie, Italie), nécropole occidentale. Assiette ovale à pied replié ; conservée au Musée Girolamo Rossi, Vintimille, no RA 408 ; mentionnée par Gandolfi, Massabò 2003, 12.

    259Pignans, Berthoire, US 5704 (inédit) ; Marseille, place Jules Verne, Us 125 et 116 et place Villeneuve Bargemon, US 4197 (inédits) ; Arles : Foy 2010a, no 716.

    260Vanpeene 1993, 28-29, no 006.

    261Pellegrino, Foy 2015, fig. 12 et 31.

    262Maccabruni 1990, fig. 2, 17 ; Biaggio Simona 1991, 170-172.

    263Dans des nécropoles à Fano et à Papiria : Mercando 1972, 216 et 268-269.

    264En Moselle, sur le site de Kelsborn à Pontpierre : Cabart, 2005, fig. 2.

    265Fremersdorf, Polónyi-Fremersdorf 1984, 42-43, no 107 et autres exemplaires cités par Isings 1957, 110.

    266Price, Cottam 1998, 174-175 ; Voir en particulier le mobilier d’une riche sépulture de la nécropole de Stansted, Essex : Price 2004, 227, 243-245 et fig. 151-4.

    267Foy, Nenna 2003, no 182, 185.

    268Alfonsi 2014.

    269À titre d’exemple voir pour l’Italie les trouvailles de Mola di Monte Gelato : Price 1997, 269 et fig. 185 ; en Tripolitaine voir le mobilier de Burj al Dalya : Price 1985, no 14 ; fig. 6.2 ; Cingolani 2015, no 73, p. 32, pl. V.

    270Découverte du Cannet-des-Maures Les Blaïs 1, dans un comblement de puits : Foy, Nenna 2003, no 204. D’autres fonds sont connus à Marseille, Cimiez et dans le sondage 10 de Toulon-Besagne. Pour l’Italie voir un gobelet de provenance inconnue au Musée archéologique de Milan : Roffia 1993, 88, no 71 pl. 3.4.2, no 71.

    271Verres de Solduno (Suisse, Tessin) : Biaggio Simona 1991, p. 116-117, pl. 13, no 134.2.078 ; de Budapest-Aquincum (Hongrie) : Barkóczi 1988, pl. XII, no 130 ; de Balsa (Portugal) : Alarcão 1970, no 17, pl. III ; de Tripoli de Libye (vase à décor de dépressions) : Price 1985, 73 et 97, fig. 6-2, no 18

    272À titre d’exemple : découvertes de l’Agora d’Athènes dans des contextes du iiie s. et plus tardifs : Weinberg, Stern 2009, no 264 à 268. Nombreuses découvertes en Égypte dont celle de Khashm al-Minayh dans le dépotoir du fortin de Didymoi, 1re moitié iiie s. : Brun 2011, no 136. En Tripolitaine dans les Thermes du Levant de Leptis Magna, une quinzaine de fonds dans des contextes datés du milieu du iiie s., de la 2e moitié du iiie et du ive s. : Foy 2016.

    273Ces fonds sont observés dans les thermes du Nord de Cimiez et à Monaco, une dizaine d’exemplaires proviennent des aménagements du port (inédits). Les fouilles d’Arles (Foy 2010a, no 683) et de Nîmes, dans un contexte du iiie s. du parking Jean Jaurès (Raux 2014, 66, fig. 10, no 6), ont fourni ce même type de verre.

    274Les comptages réalisés sur les verres d’Ambrussum sont éloquents : le verre incolore représente à la fin du ier siècle 23 % et au iie s. il atteint 58 % : Conterio 2009.

    275Foy 1995, types 21b et 21c ; Feyeux 2003, types 52 et 56.

    276Foy 2008.

    277Ce type de lampe a été mis au jour sur de très nombreux sites de consommation et de production en particulier à Beyrouth : Foy 2000, 243-248 ; Jennings 2004-2005, 141-147.

    278Le verre olive relève sans doute du groupe 1 ou HIMT et le verre jaune sombre du groupe 2.1 : Foy et al. 2003, 45-59 ; Freestone et al. 2005 ; Freestone 2006.

    279Freestone et al. 2002 ; Freestone 2005 ; Foy et al. 2003, 65-68. 

    280Arles : Foy 2010a, no 566, 567; Fréjus : Cottam, Price 2009, 193, no Aig. 77 ; Riez : inédit, inv. Riez 718 ; Marseille : inédit, rue Jean-François Leca 46.14, Z.4, sect.1, US 15.

    281Fontaine, Roussel-Ode 2010, 188 : 32 exemplaires recensés ; depuis cette enquête plus d’une quinzaine d’exemplaires sont à rajouter.

    282Les trouvailles d’Ambrussum et Olbia de Provence comptent parmi les exemplaires les plus précoces de la Narbonnaise : Conterio 2009, 123, no 130 (entre 25 et 50) ; Fontaine 2006, 341, no 395 et 393 (entre 30 et 40).

    283Ximénès, Moerman 1994.

    284Secteur de l’Equerre, Us 1508.

    285Découvertes à Arles, Marseille, Orange (Roussel-Ode 2014, no ORA 290), Italie (De Tommaso, Poggesi 1985, fig. 57, no 11), Tipasa (Lancel 1967, forme 24, fig. 38, pl. IX, no 4), Tripolitaine (Price 1985, no 38).

    286Présence à Chypre : Vessberg 1952, 113-114, pl. I, no 15.

    287Découverte dans la tombe 309 de la nécropole de Biella, dans le Piémont : Brecciarolli Taborelli, Taborelli, Brecciarolli 2000, 282-283.

    288Bouteille de l’épave delle colonne à Camarina en Sicile : Di Stefano 1998, 43 ; Basile et al. 2004, fig. 166.

    289Vessberg 1952, cruche A III, 128, pl. V, no 21-22.

    290Escurac-Doisy 1967, 140-141.

    291Marseille, Arles (Foy 1998, pl. 48, no 91 ; 2010a, no 480).

    292De Tommaso, Poggesi 1985, pl. 51, no 4 ; Ravagnan 1994, no 267.

    293Davidson Weinberg 1972.

    294Wight 1990 ; 1994.

    295Foy, Fontaine 2016.

    296Plusieurs attestations en Provence : Foy 2013.

    297Foy, Nenna 2003, 262, no 129 ; Roussel-Ode 2014, 132.

    298Nécropole de Zadar : Ravagnan 1994, 157, no 309.

    299Herculanum : Scatozza Höricht 1986, 56-57, no 126-125.

    300Hayes 1975, 37 et 58, no 144.

    301Massabò 1999, 92, no 49 daté fin ier s.-début iie s.

    302Roussel-Ode 2014, 124-125.

    303Verre mentionné dans Sudres 1981, 19-20.

    304Ce type d’embouchure est sur plusieurs sites italiens : Scatozza Höricht 1986, no 94, 97, p. 48-49 et pl. XXXI.

    305Alba-la-Romaine dans un remblai de la seconde moitié du IIIe : Roussel-Ode 2014, no ALB 724, pl. 34.

    306Mobilier d’une tombe de Casteggio en Lombardie daté de la première moitié du iiie s. : Invernizzi, Botta, Arsan 1998, 100-101 ; mobilier d’Avenches en Suisse : Bonnet Borel 1997, no AV V18, p. 24, pl. 6.

    307Dans un collecteur d’Éphèse daté du Ier quart du iiie s. : Schätzschock 2002, fig. 3, no 1.

    308À titre d’exemple on peut citer la bouteille carrée de la cargaison de l’épave Ouest Embiez datée de la fin du iie s. ou du début du iiie s. : Fontaine, Foy 2007, fig. 23.

    309Lyon, rue des Farges : Odenhardt-Donvez 1983, no 369 ; Robin 2012, FAR 217 ; Fréjus site du « Nord-est de la cathédrale » : Rivet 2010, 128, 129, no 611, 612.

    310Une coupe complète a été découverte à Fréjus dans un contexte du iie s. des fouilles de l’Îlot Camelin (inédit).

    311Stern 2001, 156-158 ; Fünfschilling 2015, 93-95.

    312Foy 2014, 21-24.

    313Foy 1995, type 22b ; Feyeux 2003, type 5.

    314Uboldi 1995, 121-122, fig. 5, type IV3.

    315Foy 1995, type 21 ; Feyeux 2003, type 81.

    316Foy et al. 2010.

    317Simon-Hiernard 2000, no 189.

    318Voir les exemplaires no 36 à 43 publiés dans Stern 1995.

    319Cottam, Price 2009 pl. 14, no 253.

    320Deux exemplaires dans la tombe 15 datée du dernier tiers du ier s. : Bel 2002, 285-288, fig. 308, no 5 et 6.

    321Fontaine 2012, no RHO 87 et 88.

    322Bel 2002, 326-328, fig. 369, 15.

    323À titre d’exemples voir le mobilier funéraire de la nécropole de Lattes : Pistolet 1981, no 124-135 ou celui des nécropoles d’Arles : Foy 2010a, no 312-320.

    324Cottam, Price 2009, 224, no 78-79, 86-87. Roussel-Ode 2014, no ORA 48, ORA 49.

    325CSMVA 1, 2006, no F-CAR 114.

    326Cf. supra, notes 253, 254.

    327Bouchenaki 1975, 60-61, fig. 44, no 5 ; Lancel 1967, forme 25, notices 181-186, pl. X, no 9, fig. 29 ; Foy 2004, fig. 24, 2.

    328Bérato et al. 1986, 138, fig. 15, 16.

    329Foy 2015, fig. 42, carte de diffusion hors de l’Italie.

    330Bérato et al. 1986, fig. 16, respectivement no 42, 49, 60, 18.

    331Bonifay, Foy 2013, fig. 5 : carte de répartition des coupes à décor chrétien.

    332Foy 2008.

    333Feyeux 2003, type 51.

    334Foy 2011.

    335Foy et al. 2003, 45-60 ; Freestone 2006.

    336Nous avons pu étudier en contexte de fouille urbaine et rurale près de 400 pesons ces dernières années. Dans ces objets une certaine quantité provient de contextes qui permettent de préciser leur place dans l’habitat et de proposer des usages possibles et quelques précisions sur leur origine et leur mode de fabrication.

    337Mertens 1995, 109-110.

    338Zevi 2008, vol. 1, 198, 295 ; vol. 3, 35 ; De Caro 1994, 197-198, fig. 51 no 203 et 204 ; Broise, Lafon 2001, 183, fig. 266 no 135 et 136 ; Monteix 2010a et 2010b, 2011 ; Médard 2020, 74-88. Les fouilles de Pise ont livré une dizaine d’exemplaires de pesons tronconiques dont les plus anciens remontent à la période républicaine. Les auteurs de la publication pensent qu’ils étaient utilisés dans ce contexte portuaire comme poids de filets de pêche : Bruni 2000, 100-101, fig. 4, 103.

    339Poux, Savay-Guerraz 2003, 74 ; Desbat 2005, 165, fig. 180 ; Médard 2020, 91-110.

    340Associés aux pesons de terre cuite sont présentés trois exemplaires en pierre, tous circulaires (Py 2009, 241). À Cavalaire, dans le Var, des pesons oblongs en pierre ont été découverts dans des niveaux du iie siècle de notre ère (Bresciani, Excoffon, Ollivier 2003, 81 no 2).

    341Py 2009, 241, 259-260.

    342Pasqualini, Rodet-Bélarbi, Blanc-Bijon 2017, 107.

    343Rivet 2010, 318-319.

    344Michel 2009.

    345Busana, Basso 2012.

    346Facchini, Collarin 2012.

    347Busana et al. 2012.

    348Monteix 2010a, 156-157 ; Médard 2020.

    349Saliceti 1993.

    350Nous remercions Carine Déal conservateur des fouilles d’Olbia, pour ses renseignements.

    351Monteix 2010a.

    352Voir pour les outils de tissage Médard 2020, 177, 185, 187, 191.

    353Leguilloux 2015, 528-534.

    354Béraud et al. 1985, 32, fig. 41 no 13.

    355Bérard 1980, fig. 5.

    356Jean-Claude Béal (1983) relève les incertitudes qui planent sur la fonction des épingles à spatule. Au moins une des spatules type Béal AXXIII 1 est presque sûrement destinée aux fards (PL.4, no 28). Cela vaut pour les objets qui présentent une extrémité caractéristique, mais au moins 56 pointes ou corps d’aiguilles, toutes périodes et tous chantiers confondus, ne sont pas précisément identifiables contre 75 suffisamment bien conservées pour en déterminer l’usage.

    357À ce propos voir l’étude de la faune par Martine Leguilloux dans ce volume.

    358Bulard 1907, 483-484 : Bélis 1998.

    359Bergaglio, Talon, Médail 2006.

    360Guibal, Serre-Bachet 1993.

    361Amigues 1980 ; Aronson, Santos Pereira, Pausas 2009.

    362Laval 1993.

    363ICA = 0 pièce non conservée ; = 0-25 %, conservation inférieure ou égale au quart de la pièce ; = 25-50 %, conservation entre un quart et la moitié de l’os ; = 50 %, conservation de la moitié de l’os ; = 50-75 %, conservation entre la moitié et trois quarts de la pièce ; = 75-100 %, conservation entre trois quarts et la totalité de l’os ; 100 %, pièce intacte. ICA = 100 × Somme des scores pour chaque os [1,N] / nombre total d’os. Lorsque l’ICA est inférieur à 50%, on parle de sujet mal conservé.

    IQO, 5 classes traduisant le rapport entre la surface corticale saine et la surface corticale altérée stade 1 = 100 % de corticale complètement saine ; stade 2 = 99 % – 62,5 % (médiane 75 %) de corticale saine ; stade 3 = 62,5 % – 37,5 % (médiane 50 %) de corticale saine ; stade 4 = 37,5 % – 1 % (médiane 25 %) de corticale saine ; stade 5 = 0 % de corticale saine.

    364Bello 2001 ; Bello et al. 2002 ; 2003 ; 2006.

    365Nous avons utilisé ces indices pour chaque os de chaque sujet avant de calculer les indices moyens. Le squelette est divisé en 69 zones comme suit : Crâne 7 zones, Bassin 2, Epaule 4, Membre supérieur 10, Mandibule 1, Dent 1, Cervicales 7, Sternum 1, Côtes 2, Membre inférieur 16, Thoraciques 12, Lombaires 5, Sacrum 1. Notons que les côtes et les dents sont appréhendées de manière globale.

    366Martin, Saller 1957; Olivier, Demoulin 1978; Buikstra, Ubelaker 1994.

    367Murail et al. 2005.

    368Iscan 1989 ; Bruzek 2002.

    369Genoves 1959 ; Stewart 1979 ; Hoyme 1984.

    370(1) La forme de la surface auriculaire (Genoves 1959) : elle peut être évaluée comme une «morphologie féminine» lorsqu’elle est en forme de “C” (angle des axes des cornes > 90°) ou au contraire comme une «morphologie masculine» lorsqu’elle est en forme de “J” ou “V” (angle des axes < 90°), (2) Le développement de la gouttière rétro-auriculaire (Hoyme St LE 1984) : il peut être net, en forme d’empreinte de doigt (morphologie féminine) ou absent (morphologie masculine) (3) L’élévation de la surface auriculaire (Stewart 1979) : celle-ci est nette pour les individus de sexe féminin, alors que pour les hommes elle ne laisse percevoir aucune différence de niveau entre la surface auriculaire et la tubérosité iliaque.

    371Bruzek 2002.

    372Murail et al. 2005.

    373Ubelaker 1991.

    374Guillon 1997.

    375Fazekas, Kosa 1978 ; Stloukal, Hanakova 1978 ; Sundick 1978 ; Scheuer, Black 2000 ; Adalian et al. 2002.

    376Birkner 1980 ; White, Folkens 2000.

    377Broca 1875; Olivier 1960.

    378Lovejoy 1985 ; Schmitt 2005.

    379Suchey et al. 1986 ; White, Folkens 2000.

    380Miles 1963 ; Brothwell 1981 ; Lovejoy 1985.

    381Olivier 1960 ; Olivier, Tissier 1975 ; Olivier, Demoulin 1978.

    382Dutour 1989.

    383Olivier, Tissier 1975.

    384Olivier et al. 1978.

    385White, Folkens 2000.

    386Ardagna 2004.

    387Finnegan 1978 ; Saunders 1978 ; Sjøvold 1984 ; Hauser et al. 1989 ; Crubézy 1999 ; Crubezy et al. 2000 ; Boulle 2001.

    388Thillaud 1996; Aufderheide, Rodridez-Martin, Langsjoen 1998; Ortner 2002.

    389Poplin 1976.

    390Boulestin 1998.

    391Il convient de mentionner que certains vestiges osseux dentaires (fragmentés et isolés), costaux ainsi que les phalanges de mains et des pieds n’ont pas nécessairement été retenus dans le calcul du NMI. En effet, ces pièces difficilement identifiables avec précision lorsqu’elles sont fragmentaires sont présentes en plusieurs « exemplaires » dans le squelette, ce qui rend le nombre de combinaisons très élevé et sujet à erreurs.

    392White 1957 in Villena i Mota 1997.

    393Ortner 2002.

    394Hauser et al. 1989.

    395Ardagna, Baud 2012 ; Knüsel, Janaway, King 1996.

    396Pouget et al. 2002.

    397Leguilloux 2010b.

    398Barone 1986, 76.

    399Hillson 1986.

    400Von den Driesch 1976.

    401Boessneck et al. 1971.

    402Les tableaux ostéologiques sont disponibles à cette adresse : https://nakala.fr/10.34847/nkl.e48fg740

    403Leguilloux 2010b.

    404Leguilloux 2006.

    405Période 1, première moitié du ier siècle, Rodet‑Belarbi 2017, 121.

    406Leguilloux 2015, tab. 7.

    407Columeau 1991, 72.

    408Leguilloux 2010a.

    409Gardeisen 1993.

    410Monclar, Thermes : rapport inédit Leguilloux.

    411Leguilloux 2015, tab. 7.

    412Période 2, 60-125 apr. J.‑C., Rodet‑Belarbi 2017, 122.

    413Columeau 1991, 72.

    414Congès, Martos 2002.

    415Alliot, Théveny 2009.

    416Leguilloux 1989.

    417Columeau 1991, 65‑71.

    418État 4, Brun 2005, 27‑30.

    419État 3, Brun, Borréani 1999.

    420Leguilloux 1989.

    421Brun 2005, respectivement 88-92 et 81‑87.

    422Leguilloux 2001.

    423Béal 1994.

    424Nin, Leguilloux 2003.

    425Rodet-Belardi, Yvinec 1990 ; Leguilloux 1991.

    426Leguilloux 2008.

    427Lemoine, Rodet‑Belarbi 2005‑2006.

    428Béal 1994, 125.

    429Congès, Leguilloux 1991.

    430Campagnes dirigées par MM. F. Salviat et M. Euzennat.

    431Jourdan 1976 ; Leguilloux 1998.

    432Bonifay 1983.

    433Leguilloux 1998.

    434Leguilloux 1995.

    435MGS : maximum grain size (taille maximale des grains) : Moens, De Paepe, Waelkens 1995, fig. 1.

    436Reinach 1897, pl. 730.

    437Inv. no 1948 : Andreae et al. 1995, III, pl. 1034.

    438Lippold 1956, pl. 53.

    439Inv. no 6349 : Ib., pl. 734D.

    440Se reporter à la base Arachné.uni-koeln.de : no 28408.

    441Inv. no 1221 : Mendel 1914, II, no 617.

    442Inv. no 2001.0.324 : NEsp. II, Lyon, 2006, 12-13 no 013.

    443Goette 1988, 401-448.

    444Goldman 2001, 123-125, fig. 6.29 : ronde-bosse conservée à Rome aux Musées capitolins ; Stemmer 1978, 8 no I.3, fig. 1,3 : statue datée de la fin de l’époque trajane et conservée au Musée archéologique national de Naples, inv. no 6124.

    445Goette 1988, 414-415, fig. 14 : sculpture conservée à Rome aux Musées capitolins, inv. no 9778 ; Morrow 1985, 149, fig. 124 : ronde-bosse aux Musées capitolins de Rome.

    446Goette 1988, 415-416, fig. 15 : relief conservé au Musée des Offices de Florence, inv. no 972 ; Ib., fig. 16a et b et Goldman 2001, fig. 6.28 : statue de la collection Farnèse conservée au Musée archéologique national de Naples, inv. no 5975. Voir également dans la base NEsp : Nîmes 478.

    447Goette 1988, 417-418, fig. 17 : relief sur un autel conservé aux Musées capitolins de Rome, inv. no 3036.

    448Ib., 418-419, fig. 18 : relief sur autel funéraire de C. Clodius Euphemus conservé au Latran à Rome ; Espérandieu 1907, no 107 : relief sur trépied bachique de l’époque hellénistique conservé au Musée Granet d’Aix-en-Provence.

    449Goette 1988, fig. 2 et Stemmer 1978, no I.5 : personnage cuirassé découvert à Cherchel ; Ib., fig. 12 : ronde-bosse d’Hadrien cuirassé conservée au Musée archéologique d’Istanbul, inv. no 50.

    450Goldman 2001, 123 : arcs de Trajan à Bénévent et de Constantin à Rome ; rondes-bosses cuirassées de Nerva (Stemmer 1978, no I.4 , Musée archéologique de Parme, inv. no 827), Trajan (Stemmer 1978, no I.10, Ostie, schola de Trajan et Stemmer 1978, no III.10, découvert à Utica, Rijksmuseum de Leyde, inv. no H.II.BB.1), Marc-Aurèle (Stemmer 1978, no I.14, Jardins du Vatican)…

    Auteurs

    • Jean-Pierre Brun

      Collège de France

    • Emmanuel Botte

      Aix Marseille Univ, CNRS, Centre Camille Jullian

    • Michel Pasqualini

      Ville de Fréjus, CEPAM, CNRS/Université Côte d’Azur

    • Cyril Courrier (collab.)

      Aix Marseille Univ, CNRS, Centre Camille Jullian

    • Nicolas Tran (collab.)

      UFR SHA - Département d’histoire, Université de Poitiers

    • Philippe Leveau (collab.)

      Aix Marseille Univ, CNRS, Centre Camille Jullian

    • Florian Grimaldi (collab.)

      Direction de l’archéologie et du patrimoine, Ville de Fréjus

    • Magalie Cullin (collab.)

      AOROC, CNRS, Paris – Centre Jean Bérard, CNRS

    • Jean-Pierre Brun (collab.)

      Collège de France

    • Michel Pasqualini (collab.)

      Ville de Fréjus, CEPAM, CNRS/Université Côte d’Azur

    • Pauline Gohier (collab.)

      Aix Marseille Univ, CNRS, Centre Camille Jullian

    • Jacques Bérato (collab.)

      CAV Toulon

    • Emmanuel Botte (collab.)

      Aix Marseille Univ, CNRS, Centre Camille Jullian

    • Danièle Foy (collab.)

      Aix Marseille Univ, CNRS, Centre Camille Jullian

    • Frédéric Guibal (collab.)

      Aix Marseille Univ, Avignon Université, CNRS, IRD, IMBE

    • Alba Ferreira Domínguez (collab.)

      Aix Marseille Univ, CNRS, Centre Camille Jullian

    • Isabelle Bouchez (collab.)

      Laboratoire UMR 7268 – ADéS – Anthropologie bio-culturelle, Aix-Marseille Université

    • Yann Ardagna (collab.)

      Laboratoire UMR 7268 – ADéS – Anthropologie bio-culturelle, Aix-Marseille Université

    • Martine Leguilloux (collab.)

      Aix Marseille Univ, CNRS, Centre Camille Jullian

    • Marc Borréani (collab.)

      CAV Toulon

    • Pascal Lecacheur (collab.)

      CAV Toulon

    • Pierre Salicetti (collab.)

      CAV Toulon

    • Yvon Lemoine (collab.)

      Pôle archéologique, Conseil Général du Var)

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    1Pierre Saliceti du CAV est l’auteur du pré-inventaire des objets métalliques et d’os que nous avons utilisé. L’inventaire des objets en bois est basé sur un rapport de l’atelier régional de conservation ARC-Nucléart rédigé par Nébia Boumlil et sur le pré-inventaire des éléments d’accastillage de Giulia Boetto.

    2Liou 1987 ; 2009.

    3Aux deux inscriptions sur marbre évoquées ci-dessous, s’en ajoutait une troisième, réduite à un A et une lettre non identifiable, elle aussi perdue.

    4France 1999.

    5Brun, Borréani 1999, 137, 43*, 2, 804.

    6Voir la dédicace au Numen Augustorum et à Apollon du théâtre de Bram (AE, 1969-1970, 388) ; et la dédicace Numini Augustorum, pro s(alute) imp(eratoris) d’Alex (ILN, Vienne 743).

    7AE, 2009, 822, dédicace Numinibus Auggg(ustorum) sur la plinthe d’une statue de Neptune, sous le règne de Septime Sévère ; CIL, XII, 1222, dédicace Num. Aug., Matri deum commémorant un taurobole accompli sous le règne de Commode ; ILN, Riez 11, dédicace Numinibus Augustorum.

    8AE, 1958, 307a.

    9Brun, Borréani 1999, vol. 1, 459 ; CIL, XII, 387.

    10CIL, XII, 457.

    11AE, 2002, 922 ; voir Christol et al. 2014, 345.

    12CIL, XII, 659 et 859.

    13CIL, XII, 795.

    14CAG, 13/5, 674.

    15Brun, Borréani 1999, vol. 2, 796.

    16OPEL, IV, 150.

    17CIL, XII, 2476 = ILN, Vienne 701, à Grésy-sur-Aix.

    18CIL, XII, 434, Marseille ; AE, 1972, 330, Lattes.

    19CIL, XII, 4733, Narbonne.

    20CIL, XII, 5161 et peut-être 5992, Narbonne.

    21OPEL, III, 25.

    22Brun, Borréani 1999, vol. 2, 137, 43*, 1, 804.

    23Gascou 1997, 83-84.

    24CIL, XII, 647.

    25Brun, Borréani 1999, vol. 2, 777.

    26voir e.g. la série de dédicaces du Portus Namnetum, CIL, XIII, 3106-3107.

    27Pline, N.H. XXXIII, 1, 25-26.

    28Apulée, Florides, 9, 21.

    29Andreau 1974.

    30Feugère, Mauné 2006, 449.

    31Brun, Borréani 1999, 799.

    32CIL, XII 334 et p. 809 = Gascou, 1995, 234, no 170 : Sex(to) Attio At[tico patri] / Valeriae Sexti[nae matri Vale/riae At]tia[e] sor[ori Sex(to) Attio Fes/to f]r[at]ri Attiae [Novellae filiae] / Mem[mi]ae Pris[cae uxori] / L(ucius) Att[i]us [Se]cu[ndus sibi] / e[t] suis [vivus f(ecit)] (ier siècle. ‑ CIL., XII, no 335 et p. 809 ; ‑ Gascou, 1995, 236, no 171 : L(ucio) Attio / Q(uinti) f(ilio) Vol(tinia tribu) / Rufino L(ucius) Clodi[u]s / P(h)osphorus.

    33CIL, XII 599 et p. 815 ; Brun, Borréani 1999, Saint-Zaccharie, notice 11, 691-692 ; Rothé, Tréziny 2005, notice 085*7, 855.

    34Brun, Borréani 1999, 692.

    35Les identifications préliminaires des monnaies avaient été réalisées au moment de la fouille et reprises par Florian Grimaldi, numismate.

    36Selon la classification de Balfet 1952, reproduite dans Cullin-Mingaud 2010, 62.

    37Blanc, Gury 1989 ; 1990a ; 1990b ; Barbier et al. 1999 ; Leclerc 2004 ; Cullin-Mingaud 2010, 62-74.

    38Chabal, Feugère 2005, 150, signalent la découverte en Suisse d’un fond de bois muni de perforations sur son pourtour, mais rien n’atteste qu’il s’agissait du fond d’une vannerie car aucun reste de clôture n’y est associé.

    39Synthèses sur les fouilles : Euzennat 1976, 547-549 (avec bibliographie antérieure) ; Tréziny 1996, 242.

    40Objet inédit. Les photographies réalisées au moment de la découverte (photothèque du Centre Camille Jullian, nos 44699 et 44700) montrent la pièce pourvue de presque toute sa clôture. Entre sa découverte et sa restauration à Draguignan (par R. Boyer au CRA), la corbeille a perdu une partie de sa clôture, néanmoins conservée sous la forme de fragments. Sur la partie supérieure de l’un d’entre eux, on relève un mode de tressage différent, qui pourrait indiquer soit la présence d’un cordon de consolidation de la clôture, soit la proximité de la bordure (perdue), mais il reste difficile d’avoir une idée de la hauteur totale de la corbeille. Elle est probablement conservée au Musée d’Histoire de Marseille, dont le catalogue fait seulement état d’une vannerie (no 510) alors que trois corbeilles d’osier au total ont été retrouvées (Musée d’Histoire de Marseille. L’Antiquité, Marseille, 1988, 109-110).

    41Je remercie vivement Michel Feugère de m’avoir communiqué cette information. Une brève notice inventorie l’ensemble des découvertes : M. Feugère, Panier (Artefacts : PNF-4001), http://artefacts.mom.fr/result.php?id=PNF-4001, page consultée le 27/01/2016.

    42Chabal, Feugère 2005, 150 et fig. 15-16. Le vestige est conservé au Musée archéologique Henri Prades de Lattes.

    43Il s’agit de la première attestation, à ma connaissance, d’objets de vannerie portant une marque. Celle-ci (SPC) a été gravée dans le bois. A-t-on ici affaire à une marque d’artisan, d’atelier ? Voir la photographie dans M. Feugère, Panier (Artefacts : PNF-4001), art. cit. Le fond de bois est encore pourvu d’une partie de sa clôture en vannerie et comporte 24 perforations pour les montants.

    44Rien ne prouve que tous les récipients aient été identiques sur ce point. Ils ont pu porter un moyen de préhension (anses, poignées) ou en être dépourvus ; cet élément n’est pas rédhibitoire pour ce qui concerne l’hypothèse d’utilisation présentée infra.

    45Voir la photographie présentée par M. Feugère, Panier (Artefacts : PNF-4001), art. cit.

    46M. Feugère, Panier (Artefacts : PNF-4001), art. cit., mentionne « de grandes quantités de poix », affirmation qui demanderait vérification. Pour ce qui est des corbeilles de Marseille et de Toulon, leur paroi interne était enduite de poix pour imperméabiliser l’objet : il ne faut pas y voir des récipients ayant contenu de la poix destinée aux calfats, selon l’hypothèse de R. Boyer pour les vanneries marseillaises (Musée d’Histoire de Marseille. L’Antiquité, 1988, 107).

    47En dernier lieu, Cullin-Mingaud 2010.

    48Mais ils reconnaissent que la perforation du fond de bois correspond à une nécessité technique : information de Guy Barbier, artisan vannier. Même opinion dans M. Feugère, Panier (Artefacts : PNF-4001), art. cit.

    49Je dois ici exprimer toute ma reconnaissance à Emmanuel Botte, qui m’a fait part de son avis et de ses suggestions concernant le rapprochement de ces vanneries avec la préparation de sauces de poissons.

    50Botte 2009, 19.

    51Botte 2009, 20.

    52Pour la description détaillée des étapes de la préparation : http://www.amicidellealici.org/02_la_colatura/000_la_colatura.htm ; Botte 2009, 22, avec illustrations.

    53Botte 2009, 40-41, signale qu’à Lattes on a retrouvé des restes de petits poissons associés à des parties inférieures d’amphores gauloises à fond plat dont le fond est perforé d’un à cinq trous pour l’écoulement de la sauce.

    54Dans Cullin-Mingaud 2010, 187, n.25, j’ai émis l’hypothèse d’un panier à double usage : bouchon en place, il servait de conteneur, bouchon ôté il servait d’entonnoir pour transvaser des liquides d’un gros récipient vers un autre.

    55Balfet 1952, voir Cullin-Mingaud 2010, 62.

    56Photographies du moulage, analyse et reconstitution de la caisse (par le vannier Guy Barbier) dans Cullin-Mingaud 2010, 70-71.

    57Objet inédit. Clichés photothèque du Centre Camille Jullian, nos 44016, 44378 et 44379.

    58Guiraud 2008, 43, 61, 64.

    59Guiraud 2008, 74.

    60Guiraud 1988, no 730 à 741 ; 2008, pl. XXIX no 1363 à 1369.

    61Keller 1913, Fourmi, Ameise mit Puppe, 416, pl.11 no 7.

    62Cicéron, De natura deorum, 3, 21 : Salluste, De bello Iugurtina, 10, 6.

    63Arasa i Gil 2012, 65-66. Découverte signalée par Ricardo Gonzalez Villaescusa. Frédéric Marty nous a aimablement signalé une médaille en argent découverte à Fos lors des travaux de construction du port de plaisance de Saint-Gervais en 1978-79, décorée d’un côté d’une fourmi (sans le grain de blé) et de l’autre d’une course de chars tournant au niveau d’un obélisque.

    64Bonifay, Carre, Rigoir 1998.

    65Long, Piton, Djaoui 2009 ; Djaoui, Greck, Marlier 2011.

    66Sanchez 2009a et b.

    67Batigne Vallet 2012.

    68Pasqualini 2009a.

    69Hayes 1972 ; Atlante 1981a.

    70Bonifay 1983 ; 2004 ; 2016.

    71Schaad 2007 ; Ginouvez, Carrato, Sanchez 2016, 71.

    72Voir la périodisation des décors dans Dicocer 1993.

    73Oswald 1931 ; Hermet 1934 ; Oswald 1936-1937 ; Oxé, Comfort 1968 ; Schaad, Genin 2007 ; Hartley, Dickinson 2008.

    74Liou, Morel 1977 ; Laroche 1987 ; Godard 1992 ; Bonifay, Carre, Rigoir 1998 ; Batigne Vallet 2012 ; Batigne Vallet et al. 2012.

    75Goudineau 1977 ; Brun, Congès, Pasqualini 1993, 211-219 ; Pasqualini 2009b.

    76Ricci 1985 ; C.A.T.H.M.A. 1991 ; Olcese 2003 ; Pasqualini, Tréglia 2003 ; Pellegrino 2009 ; Pasqualini 2009c ; Gohier, Capelli 2013.

    77Nin 2001 ; Moliner 2003.

    78Hayes 1972 ; Bonifay 2004.

    79Brun, Congès, Prothro 1986 ; Bérato 2009.

    80Pelletier 1997 ; Tréglia 2001.

    81Spitzer 1942, fig. 1-22 ; Bats 1981 ; Tortorici 1981, tavola CLXV, no 4 ; Carre, Masson 1998, 60 ; Williams, Zervos 1989 ; Malfitana 2005 ; 2007.

    82Gohier 2018.

    83Gohier et al. 2016.

    84Filippi 2008, fig. 4 no 19.

    85Filippi 1994 ; Sannazaro 2005 ; Gentili 1972.

    86Gohier 2018, type 3.4.1.

    87Desbat 1986b, pl. 3 no 3 et no 4 ; Carandini, Ricci 1985, pl.44 no 3.

    88Hayes 1972, 37.

    89Desbat 1986a, pl.3 no 1, 107.

    90Casas i Genover et al. 1993, fig. 7 no 27.

    91Lusuardi Siena, Sannazaro 1992, pl. I no 12 ; Martin 1992, fig. 2.

    92Carandini, Ricci 1985, pl. 44 no 1a-1b.

    93Gauckler 1912, 237.

    94Gohier et al. 2016.

    95Olcese 2003, 92, pl. XXII.

    96Olcese 2003, 92, pl. XXII ; Gauckler 1912, 237. Ce type n’est pas représenté dans la publication de F. Filippi de 2008 mais il est bien attesté dans le matériel de fouilles (Gohier 2018, type 6.4).

    97Un décor représentant un Priape, exhumé sur la villa de Pardigon 3 (Var), provient d’un vase similaire (Gohier 2018, pl 19 no 5).

    98Gohier 2016.

    99Actuellement exposé à la Crypta Balbi à Rome (Gohier 2018, fig. 110).

    100Gohier 2018, pl. 22 no 106 ; Desbat 1986a, pl. 5 no 5.

    101Domzalski 2003, 182-183.

    102Ballardini 1964, fig. 141.

    103Kern 1957-1958, 236.

    104Gohier 2018, type 7.10.1.

    105Desbat 1986b, fig. 3 no 8.

    106Pannuzi 2003, fig. 5 no 28.

    107Martin 1992, fig. 15.

    108Buccellato 2007, 341-342.

    109Gohier 2018, type 7.8.

    110Gohier 2018, type 7.14.

    111Domzalski 2003, 184.

    112Alarcão 1974, pl. VII no 2.

    113Hayes 1997, fig. 26.

    114Desbat 1986a, pl. 9 no 9.

    115Le gobelet du site du Cirque à Arles provient d’un niveau daté entre la seconde moitié du iie siècle et la première moitié du iiie siècle (Gohier 2018, pl. 49 no 249).

    116López Mullor 1981, fig. 2 Xa. ; Alberto López Mullor date cette pièce dans la première moitié du ier siècle mais il a reconnu que ses datations sont à revoir. Cette datation semble en effet très haute pour ce type d’objet caractéristique des iie et iiie siècles.

    117Bérato 2004, 103, tab. 1.

    118Pour les amphores gauloises, nous utilisons comme référence la typologie de F. Laubenheimer 1985.

    119Nous nous sommes basés sur le classement établi par S. Martin Kilcher d’après le mobilier d’Augst : Martin-Kilcher 1987.

    120La datation des Dressel 20 est gênante dans ce contexte qu’on imagine mal dater après 110 de notre ère. À moins que la fin de la phase 1 ne soit tout simplement une interface mal calée entre les états plus anciens et le début de la phase 2, du fait de pollutions accidentelles dues aux nombreux remaniements des phases postérieures.

    121Voir Empereur, Picon 1989 et 1998 pour cette typologie. En dernier lieu, voir Dixneuf 2011.

    122Voir en dernier lieu Rizzo 2014, 328-329.

    123Bonifay 2004, 105.

    124Bonifay 2004, 107.

    125Bonifay et al. 2015.

    126Bonifay 2004, 103-105.

    127Botte, Excoffon 2009.

    128Voir Ribot, Martina-Fieschi 2009.

    129Je n’ai pas intégré dans cette étude le sondage 27, correspondant à un sondage effectué en 1985 dans la zone d’habitat. Néanmoins les exemplaires amphoriques complets, des timbres sur amphores et des couvercles d’amphores qui y ont été découverts ont été annexés à l’étude.

    130Bertucchi 1992.

    131Rizzo 2014, 171-180.

    132À propos de ces amphores, voir en dernier lieu Bonifay et al. 2015.

    133À propos de ces amphores, voir Rizzo 2014, 139-147, ainsi que Franco 2008 et Franco, Capelli 2014.

    134Voir à ce sujet Imbert 2002. Pour la typologie des amphores cnidiennes d’époque impériale, voir dernièrement Rizzo 2014, 324-325.

    135Marangou 1995.

    136Voir Rizzo 2014, 313-315 et Bezeczky et al. 2013, 65-71 ; ainsi que Lemaître 1997 au sujet de ce type en Gaule.

    137Nous remercions Paul Reynolds pour cette identification, voir Reynolds 2005, 568-569 et pl. 9 fig. 64.

    138Bonifay 2004, 107.

    139Bonifay 2004, 107.

    140Rizzo 2014, 139-143.

    141Voir Rizzo 2014, 103 n. 40 pour une bibliographie récente.

    142Liou 1987 et 2009.

    143Les timbres sur amphores gauloises ont déjà fait l’objet d’un article : Brun, Lecacheur, Pasqualini 1992.

    144Brun, Lecacheur, Pasqualini 1992, 129.

    145Brun 1977, 134 et pl. 30.

    146Laubenheimer, Schmitt 2009, 98-99.

    147Brun, Lecacheur, Pasqualini 1992, 129.

    148Bérato et al. 1986, fig. 7,4.

    149Information et détermination de Jean-Pierre Brun : le timbre, découvert en surface, n’est pas daté précisément. La marque est très lacunaire mais la forme des hederae et l’empattement des lettres sont caractéristiques.

    150Laubenheimer, Schmitt 2009, 117-119.

    151Bigot, Djaoui 2013, 380 ; Corbeel et al. 2013, 408-411, qui citent 13 exemplaires à trois poinçons différents.

    152Bigot 2017, 223 et 238.

    153Brun 2007, fig. 12.

    154Cité par Brun, Lecacheur, Pasqualini 1992, 129.

    155Corbeel et al. 2013, 410 ; et Bigot, Djaoui 2013, 380.

    156Bigot 2017, 223 et 238.

    157Laubenheimer, Schmitt 2009, 121-123.

    158Laubenheimer 1985, 429 no 18 ; 8 sont recensés à Arles : Corbeel et al. 2013, 412-413 et 417 fig. 30.

    159Bigot 2017, 223 et 238.

    160Brun, Lecacheur, Pasqualini 1992, 131.

    161La marque trouvée dans le sondage 15 a été publiée dans Bérato et al. 1986, fig. 7,3 ; celle de l’Us1009 dans Brun, Lecacheur, Pasqualini 1992, 131.

    162Márquez, Molina 2005, 325a et b.

    163Pasqualini et al. 2010, pl. 17 no 144 p. 208, rattaché à une amphore de Lusitanie Almagro 51C.

    164CIL XV, 3070 1-3.

    165Voir le site web du CEIPAC, no 3671 à 3673.

    166Akerraz et al. 2013, 206 et 211, fig. 72 no 964.

    167Voir Etienne, Mayet 2004, 46.

    168Etienne, Mayet 2004, 243

    169Ponsich 1979, 55, fig. 18 ; Blázquez Martínez, Remesal Rodríguez 2003, no 861.

    170Berni Millet 2008, 345.

    171Desbonnet 2018, 623.

    172Etienne, Mayet 2004, 125b.

    173Etienne, Mayet 2004, 133q.

    174Berni Millet 2008, respectivement 269 (6.3.10.1) et 453 (6.1.5.6).

    175Etienne, Mayet 2004, 164e.

    176Nous adressons nos remerciements à Piero Berni pour son aide dans la lecture de ce timbre.

    177Etienne, Mayet 2004, 252b.

    178Berni Millet 2008, 323 (6.3.12.2).

    179Blázquez Martínez, Remesal Rodríguez 2014, no 1020a.

    180Etienne, Mayet 2004, 1093.

    181Berni Millet 2008, 139-140, 269 (6.3.10.1 : Alcolea del Río), 323 (6.3.12.2 : La Catria), 356 (6.3.13.1 : La Estacada), 359-360 (6.3.13.2 : Huertas del Río).

    182Etienne, Mayet 2004, 508e.

    183Berni Millet 2008, 231 (6.3.1.4).

    184Etienne, Mayet 2004, 502.

    185Berni Millet 2008, 378.

    186Etienne, Mayet 2004, 582 ; Berni Millet 2008, 324.

    187Etienne, Mayet 2004, 703 ; Bourgeon 2018, 178-180.

    188CIL XV, 2971 ; Etienne, Mayet 2004, 713a.

    189Etienne, Mayet 2004, 759.

    190Etienne, Mayet 2004, 823b.

    191Etienne, Mayet 2004, 771a.

    192Développements respectivement proposés par Etienne, Mayet 2004, 850 et Berni Millet 2008, 601.

    193CIL XV, 3045 ; Desbonnets 2018, 463.

    194Etienne, Mayet 2004, 1110 ; Berni Millet 2008, 299. Daté du milieu du iie siècle.

    195Etienne, Mayet 2004, 1152 ; Berni Millet 2008, 339.

    196Desbonnets 2018, 396-397.

    197Recensé dans Etienne, Mayet 2004, 1049 mais développement proposé par Berni Millet 2008, 264.

    198Desbonnets 2018, 893-894, 912, 925 et 932.

    199Etienne, Mayet 2004, 739a ; Berni Millet 2008, 265.

    200Desbonnets 2018, 890.

    201Etienne, Mayet 2004, 935.

    202Notamment Etienne, Mayet 2004, 387, 510, 511 ou encore 1105.

    203Respectivement Etienne, Mayet 2004, 61f et 528.

    204Bérato et al. 1986.

    205Bérato et al. 1986, 137 et fig. 4.1

    206Callender 1965, 59, no 5, 8 et 75, no 140 ; Etienne, Mayet 2004, 151b.

    207Chic García 1985, 19/lam. IX,151.

    208Bérato et al. 1986, 137 et fig. 4.2.

    209Remesal Rodríguez 1994, no282a et fig. 36.

    210Bérato et al. 1986, 137 et fig. 4.3.

    211CIL XV 3087.

    212Bourgeon 2018, 228-229.

    213Bérato et al. 1986, 143 et fig. 25, 39.

    214Brun, Borréani 1999, 778.

    215Brun, Borréani 1999, 144, 151-164 ; Brun 2005, 68-71 ; Gros 2008, 104-110. Voir en dernier lieu la synthèse publiée par Valente, Borréani 2021.

    216Brun, Borréani 1999, 419-422 ; Brun 2005, 88-92 ; Brun, Garnier, Olcese 2020.

    217Lemaire 2015 ; Lemaire, Ramona 2017.

    218Borréani 2006.

    219Brun, Borréani 1999, 621-625.

    220Brun 2007a, 514 et fig. 11, 2-3 et fig. 12.

    221Notamment Laubenheimer 1985 et Mauné 2013.

    222Mauné 2013, 340.

    223Brun, Borréani 1999, 361.

    224Mauné 2013, 345.

    225Mauné 2013, 350-351.

    226Mauné 2013, 354.

    227Mauné 2013, 362-363.

    228Mauné 2013, 355-356.

    229Brun, Congès 2017.

    230Corbeel et al. 2013, 416-422.

    231En dernier lieu Brun 2005, 78-103 et 2020 ; Mauné 2013, 364.

    232Brun 2005, 100-101.

    233Botte, Excoffon 2009.

    234Parmi de nombreuses trouvailles provençales voir le mobilier d’un contexte de la place Jules Verne à Marseille daté du dernier quart du ier s. : Fontaine 2007, fig. 3.

    235Foy 2010a, no 589.

    236Voir les exemplaires trouvés en Grande-Bretagne : Price, Cottam 1998, 73-75 et sur le littoral provençal : Fontaine 2012, 502-503.

    237Marseille : Fontaine 2007, fig. 4, no 213 ; Arles : Foy 2010a, no 592 ; Saint-Paul-Trois-Châteaux (Drôme), nécropole du Valladas, tombe 193, datée 70-150 : Bel et al. 2002, 397, no 5 ; en Italie voir le mobilier de la nécropole lombarde de Cascina Tessera, fin ier s. : Vecchi, Diani 1998, 64 et 68, pl. XVI, no 1. En Grande Bretagne : Price, Cottam 1998, 75-76.

    238Pièce complète dans une tombe de la nécropole Saint-Martin à Alba-la-Romaine : Foy 2003, 114, no 9 ; Foy, Nenna 2003, no 80. Également présent à Arles (Foy 2010a, no 573) et à Marseille dans la fouille du Tunnel de la Major (US 2096, fin ier s. ; inédit). Deux exemplaires conservés au Corning Museum of Glass : Whitehouse 1997, no 161 et 162.

    239Les gobelets à décor de spectacle trouvés en Gaule ont été recensés : Sennequier et al. 1998 ; Foy, Fontaine 2010.

    240Les verres à arcades peuvent avoir divers profils ; un exemplaire presque complet provient de l’épave de la Chrétienne H datée de la première moitié du ier s. : Santamaria 1984, 43, fig. 27, no 7.

    241Fontaine 2012, 527-530.

    242Grose 1977, fig. 1, 3 et 4.

    243Fontaine 2006, no 200, 201 ; Cottam, Price 2009, pl. 14, no 249.

    244De nombreuses assiettes provenant d’Apt ou d’Avignon datées entre 40 et 100 présentent le même profil, mais sont souvent bleu-vert : Roussel-Ode 2014, no APT 149, AVI 32.

    245Foy 2010a, no 512 et 513.

    246Sternini 1990, no 433, pl. 37B, no 217.

    247Hallier et al. 1990, fig. 17, 11, 12.

    248Fontaine, Foy 2007.

    249Foy 2010a, no 487.

    250C’est par exemple le cas pour un dépotoir de Fréjus dans l’îlot Camelin : Excoffon et al. 2015, 26-27.

    251CSMVA 1 2006, no F-CAR.25.

    252Les parallèles les plus proches sont italiens ; ils viennent d’Adria (avec embouchure plus horizontale) : Bonomi 1996, no 328 ; de Vérone (goulot sans renflement) : Facchini 1999, no 378 et d’Albenga (en verre clair ; datée de la seconde moitié du ier s.) : Massabò 1999, no 52.

    253Elles sont reconnues en Provence à Arles, dans les fouilles portuaires de Marseille, à Fréjus et à Cimiez-Nice : pour une première enquête voir Foy 2010b.

    254Price, Cottam 1998, 202-204.

    255Mandruzzato, Marcante 2007, no 254-255.

    256Buora 2004, no 403-404, 416, 418, 423. Cette forme est également mentionnée à Chypre : Vessberg 1952, pl. IX, no 14 ; elle est dans la collection du Royal Ontario Museum : Hayes 1975, no 165, 166.

    257Plusieurs exemplaires recensés en Provence : Foy 2014.

    258Vintimille (Ligurie, Italie), nécropole occidentale. Assiette ovale à pied replié ; conservée au Musée Girolamo Rossi, Vintimille, no RA 408 ; mentionnée par Gandolfi, Massabò 2003, 12.

    259Pignans, Berthoire, US 5704 (inédit) ; Marseille, place Jules Verne, Us 125 et 116 et place Villeneuve Bargemon, US 4197 (inédits) ; Arles : Foy 2010a, no 716.

    260Vanpeene 1993, 28-29, no 006.

    261Pellegrino, Foy 2015, fig. 12 et 31.

    262Maccabruni 1990, fig. 2, 17 ; Biaggio Simona 1991, 170-172.

    263Dans des nécropoles à Fano et à Papiria : Mercando 1972, 216 et 268-269.

    264En Moselle, sur le site de Kelsborn à Pontpierre : Cabart, 2005, fig. 2.

    265Fremersdorf, Polónyi-Fremersdorf 1984, 42-43, no 107 et autres exemplaires cités par Isings 1957, 110.

    266Price, Cottam 1998, 174-175 ; Voir en particulier le mobilier d’une riche sépulture de la nécropole de Stansted, Essex : Price 2004, 227, 243-245 et fig. 151-4.

    267Foy, Nenna 2003, no 182, 185.

    268Alfonsi 2014.

    269À titre d’exemple voir pour l’Italie les trouvailles de Mola di Monte Gelato : Price 1997, 269 et fig. 185 ; en Tripolitaine voir le mobilier de Burj al Dalya : Price 1985, no 14 ; fig. 6.2 ; Cingolani 2015, no 73, p. 32, pl. V.

    270Découverte du Cannet-des-Maures Les Blaïs 1, dans un comblement de puits : Foy, Nenna 2003, no 204. D’autres fonds sont connus à Marseille, Cimiez et dans le sondage 10 de Toulon-Besagne. Pour l’Italie voir un gobelet de provenance inconnue au Musée archéologique de Milan : Roffia 1993, 88, no 71 pl. 3.4.2, no 71.

    271Verres de Solduno (Suisse, Tessin) : Biaggio Simona 1991, p. 116-117, pl. 13, no 134.2.078 ; de Budapest-Aquincum (Hongrie) : Barkóczi 1988, pl. XII, no 130 ; de Balsa (Portugal) : Alarcão 1970, no 17, pl. III ; de Tripoli de Libye (vase à décor de dépressions) : Price 1985, 73 et 97, fig. 6-2, no 18

    272À titre d’exemple : découvertes de l’Agora d’Athènes dans des contextes du iiie s. et plus tardifs : Weinberg, Stern 2009, no 264 à 268. Nombreuses découvertes en Égypte dont celle de Khashm al-Minayh dans le dépotoir du fortin de Didymoi, 1re moitié iiie s. : Brun 2011, no 136. En Tripolitaine dans les Thermes du Levant de Leptis Magna, une quinzaine de fonds dans des contextes datés du milieu du iiie s., de la 2e moitié du iiie et du ive s. : Foy 2016.

    273Ces fonds sont observés dans les thermes du Nord de Cimiez et à Monaco, une dizaine d’exemplaires proviennent des aménagements du port (inédits). Les fouilles d’Arles (Foy 2010a, no 683) et de Nîmes, dans un contexte du iiie s. du parking Jean Jaurès (Raux 2014, 66, fig. 10, no 6), ont fourni ce même type de verre.

    274Les comptages réalisés sur les verres d’Ambrussum sont éloquents : le verre incolore représente à la fin du ier siècle 23 % et au iie s. il atteint 58 % : Conterio 2009.

    275Foy 1995, types 21b et 21c ; Feyeux 2003, types 52 et 56.

    276Foy 2008.

    277Ce type de lampe a été mis au jour sur de très nombreux sites de consommation et de production en particulier à Beyrouth : Foy 2000, 243-248 ; Jennings 2004-2005, 141-147.

    278Le verre olive relève sans doute du groupe 1 ou HIMT et le verre jaune sombre du groupe 2.1 : Foy et al. 2003, 45-59 ; Freestone et al. 2005 ; Freestone 2006.

    279Freestone et al. 2002 ; Freestone 2005 ; Foy et al. 2003, 65-68. 

    280Arles : Foy 2010a, no 566, 567; Fréjus : Cottam, Price 2009, 193, no Aig. 77 ; Riez : inédit, inv. Riez 718 ; Marseille : inédit, rue Jean-François Leca 46.14, Z.4, sect.1, US 15.

    281Fontaine, Roussel-Ode 2010, 188 : 32 exemplaires recensés ; depuis cette enquête plus d’une quinzaine d’exemplaires sont à rajouter.

    282Les trouvailles d’Ambrussum et Olbia de Provence comptent parmi les exemplaires les plus précoces de la Narbonnaise : Conterio 2009, 123, no 130 (entre 25 et 50) ; Fontaine 2006, 341, no 395 et 393 (entre 30 et 40).

    283Ximénès, Moerman 1994.

    284Secteur de l’Equerre, Us 1508.

    285Découvertes à Arles, Marseille, Orange (Roussel-Ode 2014, no ORA 290), Italie (De Tommaso, Poggesi 1985, fig. 57, no 11), Tipasa (Lancel 1967, forme 24, fig. 38, pl. IX, no 4), Tripolitaine (Price 1985, no 38).

    286Présence à Chypre : Vessberg 1952, 113-114, pl. I, no 15.

    287Découverte dans la tombe 309 de la nécropole de Biella, dans le Piémont : Brecciarolli Taborelli, Taborelli, Brecciarolli 2000, 282-283.

    288Bouteille de l’épave delle colonne à Camarina en Sicile : Di Stefano 1998, 43 ; Basile et al. 2004, fig. 166.

    289Vessberg 1952, cruche A III, 128, pl. V, no 21-22.

    290Escurac-Doisy 1967, 140-141.

    291Marseille, Arles (Foy 1998, pl. 48, no 91 ; 2010a, no 480).

    292De Tommaso, Poggesi 1985, pl. 51, no 4 ; Ravagnan 1994, no 267.

    293Davidson Weinberg 1972.

    294Wight 1990 ; 1994.

    295Foy, Fontaine 2016.

    296Plusieurs attestations en Provence : Foy 2013.

    297Foy, Nenna 2003, 262, no 129 ; Roussel-Ode 2014, 132.

    298Nécropole de Zadar : Ravagnan 1994, 157, no 309.

    299Herculanum : Scatozza Höricht 1986, 56-57, no 126-125.

    300Hayes 1975, 37 et 58, no 144.

    301Massabò 1999, 92, no 49 daté fin ier s.-début iie s.

    302Roussel-Ode 2014, 124-125.

    303Verre mentionné dans Sudres 1981, 19-20.

    304Ce type d’embouchure est sur plusieurs sites italiens : Scatozza Höricht 1986, no 94, 97, p. 48-49 et pl. XXXI.

    305Alba-la-Romaine dans un remblai de la seconde moitié du IIIe : Roussel-Ode 2014, no ALB 724, pl. 34.

    306Mobilier d’une tombe de Casteggio en Lombardie daté de la première moitié du iiie s. : Invernizzi, Botta, Arsan 1998, 100-101 ; mobilier d’Avenches en Suisse : Bonnet Borel 1997, no AV V18, p. 24, pl. 6.

    307Dans un collecteur d’Éphèse daté du Ier quart du iiie s. : Schätzschock 2002, fig. 3, no 1.

    308À titre d’exemple on peut citer la bouteille carrée de la cargaison de l’épave Ouest Embiez datée de la fin du iie s. ou du début du iiie s. : Fontaine, Foy 2007, fig. 23.

    309Lyon, rue des Farges : Odenhardt-Donvez 1983, no 369 ; Robin 2012, FAR 217 ; Fréjus site du « Nord-est de la cathédrale » : Rivet 2010, 128, 129, no 611, 612.

    310Une coupe complète a été découverte à Fréjus dans un contexte du iie s. des fouilles de l’Îlot Camelin (inédit).

    311Stern 2001, 156-158 ; Fünfschilling 2015, 93-95.

    312Foy 2014, 21-24.

    313Foy 1995, type 22b ; Feyeux 2003, type 5.

    314Uboldi 1995, 121-122, fig. 5, type IV3.

    315Foy 1995, type 21 ; Feyeux 2003, type 81.

    316Foy et al. 2010.

    317Simon-Hiernard 2000, no 189.

    318Voir les exemplaires no 36 à 43 publiés dans Stern 1995.

    319Cottam, Price 2009 pl. 14, no 253.

    320Deux exemplaires dans la tombe 15 datée du dernier tiers du ier s. : Bel 2002, 285-288, fig. 308, no 5 et 6.

    321Fontaine 2012, no RHO 87 et 88.

    322Bel 2002, 326-328, fig. 369, 15.

    323À titre d’exemples voir le mobilier funéraire de la nécropole de Lattes : Pistolet 1981, no 124-135 ou celui des nécropoles d’Arles : Foy 2010a, no 312-320.

    324Cottam, Price 2009, 224, no 78-79, 86-87. Roussel-Ode 2014, no ORA 48, ORA 49.

    325CSMVA 1, 2006, no F-CAR 114.

    326Cf. supra, notes 253, 254.

    327Bouchenaki 1975, 60-61, fig. 44, no 5 ; Lancel 1967, forme 25, notices 181-186, pl. X, no 9, fig. 29 ; Foy 2004, fig. 24, 2.

    328Bérato et al. 1986, 138, fig. 15, 16.

    329Foy 2015, fig. 42, carte de diffusion hors de l’Italie.

    330Bérato et al. 1986, fig. 16, respectivement no 42, 49, 60, 18.

    331Bonifay, Foy 2013, fig. 5 : carte de répartition des coupes à décor chrétien.

    332Foy 2008.

    333Feyeux 2003, type 51.

    334Foy 2011.

    335Foy et al. 2003, 45-60 ; Freestone 2006.

    336Nous avons pu étudier en contexte de fouille urbaine et rurale près de 400 pesons ces dernières années. Dans ces objets une certaine quantité provient de contextes qui permettent de préciser leur place dans l’habitat et de proposer des usages possibles et quelques précisions sur leur origine et leur mode de fabrication.

    337Mertens 1995, 109-110.

    338Zevi 2008, vol. 1, 198, 295 ; vol. 3, 35 ; De Caro 1994, 197-198, fig. 51 no 203 et 204 ; Broise, Lafon 2001, 183, fig. 266 no 135 et 136 ; Monteix 2010a et 2010b, 2011 ; Médard 2020, 74-88. Les fouilles de Pise ont livré une dizaine d’exemplaires de pesons tronconiques dont les plus anciens remontent à la période républicaine. Les auteurs de la publication pensent qu’ils étaient utilisés dans ce contexte portuaire comme poids de filets de pêche : Bruni 2000, 100-101, fig. 4, 103.

    339Poux, Savay-Guerraz 2003, 74 ; Desbat 2005, 165, fig. 180 ; Médard 2020, 91-110.

    340Associés aux pesons de terre cuite sont présentés trois exemplaires en pierre, tous circulaires (Py 2009, 241). À Cavalaire, dans le Var, des pesons oblongs en pierre ont été découverts dans des niveaux du iie siècle de notre ère (Bresciani, Excoffon, Ollivier 2003, 81 no 2).

    341Py 2009, 241, 259-260.

    342Pasqualini, Rodet-Bélarbi, Blanc-Bijon 2017, 107.

    343Rivet 2010, 318-319.

    344Michel 2009.

    345Busana, Basso 2012.

    346Facchini, Collarin 2012.

    347Busana et al. 2012.

    348Monteix 2010a, 156-157 ; Médard 2020.

    349Saliceti 1993.

    350Nous remercions Carine Déal conservateur des fouilles d’Olbia, pour ses renseignements.

    351Monteix 2010a.

    352Voir pour les outils de tissage Médard 2020, 177, 185, 187, 191.

    353Leguilloux 2015, 528-534.

    354Béraud et al. 1985, 32, fig. 41 no 13.

    355Bérard 1980, fig. 5.

    356Jean-Claude Béal (1983) relève les incertitudes qui planent sur la fonction des épingles à spatule. Au moins une des spatules type Béal AXXIII 1 est presque sûrement destinée aux fards (PL.4, no 28). Cela vaut pour les objets qui présentent une extrémité caractéristique, mais au moins 56 pointes ou corps d’aiguilles, toutes périodes et tous chantiers confondus, ne sont pas précisément identifiables contre 75 suffisamment bien conservées pour en déterminer l’usage.

    357À ce propos voir l’étude de la faune par Martine Leguilloux dans ce volume.

    358Bulard 1907, 483-484 : Bélis 1998.

    359Bergaglio, Talon, Médail 2006.

    360Guibal, Serre-Bachet 1993.

    361Amigues 1980 ; Aronson, Santos Pereira, Pausas 2009.

    362Laval 1993.

    363ICA = 0 pièce non conservée ; = 0-25 %, conservation inférieure ou égale au quart de la pièce ; = 25-50 %, conservation entre un quart et la moitié de l’os ; = 50 %, conservation de la moitié de l’os ; = 50-75 %, conservation entre la moitié et trois quarts de la pièce ; = 75-100 %, conservation entre trois quarts et la totalité de l’os ; 100 %, pièce intacte. ICA = 100 × Somme des scores pour chaque os [1,N] / nombre total d’os. Lorsque l’ICA est inférieur à 50%, on parle de sujet mal conservé.

    IQO, 5 classes traduisant le rapport entre la surface corticale saine et la surface corticale altérée stade 1 = 100 % de corticale complètement saine ; stade 2 = 99 % – 62,5 % (médiane 75 %) de corticale saine ; stade 3 = 62,5 % – 37,5 % (médiane 50 %) de corticale saine ; stade 4 = 37,5 % – 1 % (médiane 25 %) de corticale saine ; stade 5 = 0 % de corticale saine.

    364Bello 2001 ; Bello et al. 2002 ; 2003 ; 2006.

    365Nous avons utilisé ces indices pour chaque os de chaque sujet avant de calculer les indices moyens. Le squelette est divisé en 69 zones comme suit : Crâne 7 zones, Bassin 2, Epaule 4, Membre supérieur 10, Mandibule 1, Dent 1, Cervicales 7, Sternum 1, Côtes 2, Membre inférieur 16, Thoraciques 12, Lombaires 5, Sacrum 1. Notons que les côtes et les dents sont appréhendées de manière globale.

    366Martin, Saller 1957; Olivier, Demoulin 1978; Buikstra, Ubelaker 1994.

    367Murail et al. 2005.

    368Iscan 1989 ; Bruzek 2002.

    369Genoves 1959 ; Stewart 1979 ; Hoyme 1984.

    370(1) La forme de la surface auriculaire (Genoves 1959) : elle peut être évaluée comme une «morphologie féminine» lorsqu’elle est en forme de “C” (angle des axes des cornes > 90°) ou au contraire comme une «morphologie masculine» lorsqu’elle est en forme de “J” ou “V” (angle des axes < 90°), (2) Le développement de la gouttière rétro-auriculaire (Hoyme St LE 1984) : il peut être net, en forme d’empreinte de doigt (morphologie féminine) ou absent (morphologie masculine) (3) L’élévation de la surface auriculaire (Stewart 1979) : celle-ci est nette pour les individus de sexe féminin, alors que pour les hommes elle ne laisse percevoir aucune différence de niveau entre la surface auriculaire et la tubérosité iliaque.

    371Bruzek 2002.

    372Murail et al. 2005.

    373Ubelaker 1991.

    374Guillon 1997.

    375Fazekas, Kosa 1978 ; Stloukal, Hanakova 1978 ; Sundick 1978 ; Scheuer, Black 2000 ; Adalian et al. 2002.

    376Birkner 1980 ; White, Folkens 2000.

    377Broca 1875; Olivier 1960.

    378Lovejoy 1985 ; Schmitt 2005.

    379Suchey et al. 1986 ; White, Folkens 2000.

    380Miles 1963 ; Brothwell 1981 ; Lovejoy 1985.

    381Olivier 1960 ; Olivier, Tissier 1975 ; Olivier, Demoulin 1978.

    382Dutour 1989.

    383Olivier, Tissier 1975.

    384Olivier et al. 1978.

    385White, Folkens 2000.

    386Ardagna 2004.

    387Finnegan 1978 ; Saunders 1978 ; Sjøvold 1984 ; Hauser et al. 1989 ; Crubézy 1999 ; Crubezy et al. 2000 ; Boulle 2001.

    388Thillaud 1996; Aufderheide, Rodridez-Martin, Langsjoen 1998; Ortner 2002.

    389Poplin 1976.

    390Boulestin 1998.

    391Il convient de mentionner que certains vestiges osseux dentaires (fragmentés et isolés), costaux ainsi que les phalanges de mains et des pieds n’ont pas nécessairement été retenus dans le calcul du NMI. En effet, ces pièces difficilement identifiables avec précision lorsqu’elles sont fragmentaires sont présentes en plusieurs « exemplaires » dans le squelette, ce qui rend le nombre de combinaisons très élevé et sujet à erreurs.

    392White 1957 in Villena i Mota 1997.

    393Ortner 2002.

    394Hauser et al. 1989.

    395Ardagna, Baud 2012 ; Knüsel, Janaway, King 1996.

    396Pouget et al. 2002.

    397Leguilloux 2010b.

    398Barone 1986, 76.

    399Hillson 1986.

    400Von den Driesch 1976.

    401Boessneck et al. 1971.

    402Les tableaux ostéologiques sont disponibles à cette adresse : https://nakala.fr/10.34847/nkl.e48fg740

    403Leguilloux 2010b.

    404Leguilloux 2006.

    405Période 1, première moitié du ier siècle, Rodet‑Belarbi 2017, 121.

    406Leguilloux 2015, tab. 7.

    407Columeau 1991, 72.

    408Leguilloux 2010a.

    409Gardeisen 1993.

    410Monclar, Thermes : rapport inédit Leguilloux.

    411Leguilloux 2015, tab. 7.

    412Période 2, 60-125 apr. J.‑C., Rodet‑Belarbi 2017, 122.

    413Columeau 1991, 72.

    414Congès, Martos 2002.

    415Alliot, Théveny 2009.

    416Leguilloux 1989.

    417Columeau 1991, 65‑71.

    418État 4, Brun 2005, 27‑30.

    419État 3, Brun, Borréani 1999.

    420Leguilloux 1989.

    421Brun 2005, respectivement 88-92 et 81‑87.

    422Leguilloux 2001.

    423Béal 1994.

    424Nin, Leguilloux 2003.

    425Rodet-Belardi, Yvinec 1990 ; Leguilloux 1991.

    426Leguilloux 2008.

    427Lemoine, Rodet‑Belarbi 2005‑2006.

    428Béal 1994, 125.

    429Congès, Leguilloux 1991.

    430Campagnes dirigées par MM. F. Salviat et M. Euzennat.

    431Jourdan 1976 ; Leguilloux 1998.

    432Bonifay 1983.

    433Leguilloux 1998.

    434Leguilloux 1995.

    435MGS : maximum grain size (taille maximale des grains) : Moens, De Paepe, Waelkens 1995, fig. 1.

    436Reinach 1897, pl. 730.

    437Inv. no 1948 : Andreae et al. 1995, III, pl. 1034.

    438Lippold 1956, pl. 53.

    439Inv. no 6349 : Ib., pl. 734D.

    440Se reporter à la base Arachné.uni-koeln.de : no 28408.

    441Inv. no 1221 : Mendel 1914, II, no 617.

    442Inv. no 2001.0.324 : NEsp. II, Lyon, 2006, 12-13 no 013.

    443Goette 1988, 401-448.

    444Goldman 2001, 123-125, fig. 6.29 : ronde-bosse conservée à Rome aux Musées capitolins ; Stemmer 1978, 8 no I.3, fig. 1,3 : statue datée de la fin de l’époque trajane et conservée au Musée archéologique national de Naples, inv. no 6124.

    445Goette 1988, 414-415, fig. 14 : sculpture conservée à Rome aux Musées capitolins, inv. no 9778 ; Morrow 1985, 149, fig. 124 : ronde-bosse aux Musées capitolins de Rome.

    446Goette 1988, 415-416, fig. 15 : relief conservé au Musée des Offices de Florence, inv. no 972 ; Ib., fig. 16a et b et Goldman 2001, fig. 6.28 : statue de la collection Farnèse conservée au Musée archéologique national de Naples, inv. no 5975. Voir également dans la base NEsp : Nîmes 478.

    447Goette 1988, 417-418, fig. 17 : relief sur un autel conservé aux Musées capitolins de Rome, inv. no 3036.

    448Ib., 418-419, fig. 18 : relief sur autel funéraire de C. Clodius Euphemus conservé au Latran à Rome ; Espérandieu 1907, no 107 : relief sur trépied bachique de l’époque hellénistique conservé au Musée Granet d’Aix-en-Provence.

    449Goette 1988, fig. 2 et Stemmer 1978, no I.5 : personnage cuirassé découvert à Cherchel ; Ib., fig. 12 : ronde-bosse d’Hadrien cuirassé conservée au Musée archéologique d’Istanbul, inv. no 50.

    450Goldman 2001, 123 : arcs de Trajan à Bénévent et de Constantin à Rome ; rondes-bosses cuirassées de Nerva (Stemmer 1978, no I.4 , Musée archéologique de Parme, inv. no 827), Trajan (Stemmer 1978, no I.10, Ostie, schola de Trajan et Stemmer 1978, no III.10, découvert à Utica, Rijksmuseum de Leyde, inv. no H.II.BB.1), Marc-Aurèle (Stemmer 1978, no I.14, Jardins du Vatican)…

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    Brun, J.-P., Botte, E., & Pasqualini, M. (2022). Partie II. Le mobilier. In J.-P. Brun, M. Pasqualini, G. Boetto, & E. Botte (éds.), Toulon (Telo Martius), une agglomération portuaire romaine de la cité d’Arles (1‑). Presses universitaires de Provence. https://doi.org/10.4000/13tia
    Brun, Jean-Pierre, Emmanuel Botte, et Michel Pasqualini. « Partie II. Le mobilier ». In Toulon (Telo Martius), une agglomération portuaire romaine de la cité d’Arles, édité par Jean-Pierre Brun, Michel Pasqualini, Giulia Boetto, et Emmanuel Botte. Aix-en-Provence: Presses universitaires de Provence, 2022. https://doi.org/10.4000/13tia.
    Brun, Jean-Pierre, et al. « Partie II. Le mobilier ». Toulon (Telo Martius), une agglomération portuaire romaine de la cité d’Arles, édité par Jean-Pierre Brun et al., Presses universitaires de Provence, 2022, https://doi.org/10.4000/13tia.

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    Brun, J.-P., Pasqualini, M., Boetto, G., & Botte, E. (éds.). (2022). Toulon (Telo Martius), une agglomération portuaire romaine de la cité d’Arles (1‑). Presses universitaires de Provence. https://doi.org/10.4000/13tik
    Brun, Jean-Pierre, Michel Pasqualini, Giulia Boetto, et Emmanuel Botte, éd. Toulon (Telo Martius), une agglomération portuaire romaine de la cité d’Arles. Aix-en-Provence: Presses universitaires de Provence, 2022. https://doi.org/10.4000/13tik.
    Brun, Jean-Pierre, et al., éditeurs. Toulon (Telo Martius), une agglomération portuaire romaine de la cité d’Arles. Presses universitaires de Provence, 2022, https://doi.org/10.4000/13tik.
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