• Contenu principal
  • Menu
OpenEdition Books
  • Accueil
  • Catalogue de 15911 livres
  • Éditeurs
  • Auteurs
  • Facebook
  • X
  • Partager
    • Facebook

    • X

    • Accueil
    • Catalogue de 15911 livres
    • Éditeurs
    • Auteurs
  • Ressources numériques en sciences humaines et sociales

    • OpenEdition
  • Nos plateformes

    • OpenEdition Books
    • OpenEdition Journals
    • Hypothèses
    • Calenda
  • Bibliothèques

    • OpenEdition Freemium
  • Suivez-nous

  • Lettre d’information
OpenEdition Search

Redirection vers OpenEdition Search.

À quel endroit ?
  • Presses universitaires de Provence
  • ›
  • Sciences Technologies Santé
  • ›
  • Les restes humains
  • ›
  • I. Diversité, apport et intérêt
  • ›
  • 3. Le patrimoine biologique, support d’i...
  • Presses universitaires de Provence
  • Presses universitaires de Provence
    Presses universitaires de Provence
    Informations sur la couverture
    Table des matières
    Liens vers le livre
    Informations sur la couverture
    Table des matières
    Formats de lecture

    Plan

    Plan détaillé Texte intégral Les consultations de la collection anthropologique Gestion et conservation à l’aune des nouvelles techniques Conclusion Notes de bas de page Auteurs

    Les restes humains

    Ce livre est recensé par

    Précédent Suivant
    Table des matières

    3. Le patrimoine biologique, support d’intérêt inestimable

    L’exemple de la collection ostéologique du musée de l’Homme

    Aurélie Fort et Yann Ardagna

    p. 53-66

    Texte intégral Les consultations de la collection anthropologique Gestion et conservation à l’aune des nouvelles techniques Conclusion Notes de bas de page Auteurs

    Texte intégral

    1Le témoignage de la valeur scientifique du maintien des collections dans les sites de stockage est fréquemment mis en question depuis une dizaine d’années et doit aujourd’hui être mis en avant, au même titre que l’importance d’un dispositif de gestion. En effet, les vestiges anthropologiques, notamment les ensembles ostéologiques, restent historiquement au centre des recherches scientifiques de très nombreuses disciplines (Tobias 1991). Notamment pour les collections de musées, ce constat a été très largement relayé par divers chercheurs au cours des vingt dernières années. Certaines études ont montré le lien historique entre les collections et l’enseignement médical avant de se tourner vers des champs disciplinaires connexes à l’anthropologie (Turk 1994 ; Worden 2002 ; Cox 2003). Ainsi des pièces osseuses ou des collections bien spécifiques et conservées dans des musées européens ont été (et sont toujours) sollicitées par les anthropologues à des fins d’investigation en anthropologie médico-légale, en paléopathologie, en anthropométrie, en paléodémographie ou pour l’enseignement (Cardoso 2006 ; Komar, Grivas 2008 ; Madrid 1986 ; Dutour, Coqueugniot 2016).

    2Plus récemment des analyses ont été menées par des généticiens afin d’approcher entre autres le « potentiel » des restes osseux (Damgaard et al. 2015 ; Tsangaras 2015 ; Tsai et al. 2020). À ces analyses qui ne cessent de se renouveler, l’importance et l’intérêt des études sur des collections notamment ostéo-archéologiques sont aussi illustrés par les nouvelles questions posées par l’archéologie funéraire et la pérennité de l’amélioration de nos connaissances des populations du passé (Valentin 1993, Ardagna et al. 2006, Schmitt, Bizot 2015). Ce dernier aspect a d’ailleurs été particulièrement mis en lumière avec les lois américaines (NAGPRA1) et les demandes de restitutions / réinhumations émanant de plusieurs pays (cf. infra IV chap. 5, Cadot 2009).

    3Pour les périodes historiques, les vestiges humains ou ostéologiques demeurent une source factuelle, directe pour ne pas dire brute focalisée sur l’Homme contrairement aux sources écrites parfois interprétatives.

    4Si la communauté scientifique conforte de par ses sollicitations l’intérêt des collections, la recrudescence de leur étude via de nouvelles techniques a contribué à créer de nouveaux supports. Il s’agit en quelque sorte de ce que nous pourrions qualifier de « collections ostéo-anthropologiques indirectes » dès lors qu’elles concernent la forme moderne du moulage : l’imagerie 3D. Les pièces anthropologiques, de par l’individualité humaine, revêtent plus que jamais un caractère unique irremplaçable. Elles restent l’unique source autorisant une compréhension diachronique et bio-culturelle de l’Homme. Au vue de la remarquable diversification de l’anthropologie opérée depuis 150 ans (Boetsch 2007) et les développements méthodologiques récents, l’intérêt de ces vestiges est donc loin d’appartenir au passé. Ce lien avec les développements scientifiques qui, pour certains auteurs, existerait depuis le xviie siècle (Turk 1994) revêt un aspect moins cloisonné que par le passé et soulève de nouvelles interrogations éthiques et épistémologiques.

    5À l’échelle du territoire national, le meilleur exemple de cet attrait multiple pour les restes humains demeure la collection du musée de l’Homme (Muséum national d’Histoire naturelle, Paris – ci-après le Muséum) (Froment, Mennecier 2014 : 315) de par les effectifs considérés, leur diversité, leur histoire et leur actualité. De plus, la collection du musée de l’Homme (Paris) offre un intérêt fondamental, elle permet à la communauté d’étudier des fonds de l’ensemble des champs disciplinaire « classiques » tout en contribuant à générer de nouveaux supports d’analyse.

    6Le terme de « collection » a ici une connotation tout à fait muséale et désigne le regroupement de pièces anthropologiques dans le but de former un ensemble représentatif de la discipline dans sa globalité. La collection est constituée de différents types d’objets (os, plâtres, papiers, photographies…) et n’est donc pas synonyme de « série ostéologique ». L’ostéologie est une sous-collection, un ensemble au sein de la collection générale. Par exemple, Yann Ardagna ( cf. supra I chap. 2 et Ardagna 2004) propose une classification des pièces ostéologiques en 5 types de collections tous représentés dans la collection ostéologique du musée de l’Homme qui font de cette collection un ensemble majeur du patrimoine biologique mondial.

    Figure 15. Répartition des ensembles de la collection d’Anthropologie du Musée de l’Homme : les moulages anthropologiques, les matériaux organiques et l’ostéologie (DAO A. Dagand).

    Image 10000000000004860000024FED8ECA38724E72DD.jpg

    7Instaurées avec le Cabinet du Roi au xviie siècle, les collections de curiosités anatomiques furent initialement attachées à la chaire d’anatomie et de chirurgie du Jardin des Plantes (Hamy 1907 : 258). Suite à la Révolution, les premiers assemblages de pièces extraordinaires vont se tarir pour faire apparaître une collecte plus systématique, plus orientée. Ainsi les collectes (en France et dans toute l’Europe) vont finir par concerner des ensembles de pièces de plus en plus grands et poser les prémices de la notion de séries (ou d’échantillons) telle que nous la connaissons aujourd’hui (par exemple avec la collection Blumenbach (Ardagna 2004)). L’accroissement des collections du musée de l’Homme va se poursuivre jusqu’au milieu du xxe siècle au travers de multiples missions scientifiques et de fouilles archéologiques. Si la chaire d’Anthropologie ou chaire d’Anatomie et histoire naturelle de l’Homme, existe depuis 1832, les collections ne seront ouvertes au public qu’en 1855 (Blanckaert 1997 : 113). Dès lors les collections doivent répondre aux nombreuses exigences scientifique et savante et vont s’étoffer progressivement de pièces osseuses (crânes, squelettes), de moulages (bustes en plâtres) ou de pièces anatomiques (pièces en fluides ou momies). La publication du Crania ethnica de Quatrefages et Hamy en 1882 et le développement de l’anthropologie dite « physique », insufflé par l’engouement de la Société d’Anthropologie de Paris2, vont placer les pièces osseuses et plus particulièrement les crânes au centre de la discipline. Aujourd’hui riche de plus de 30 000 pièces, la collection d’Anthropologie est répartie en 3 grands ensembles : les moulages anthropologiques (qui rassemble près de 5 000 pièces), les matériaux organiques (plus de 1 600 échantillons de peaux, cheveux, pièces en fluide et momies) et bien sûr l’ostéologie rassemblant plus de 23 500 entités, soit 78 % de l’ensemble (fig. 15), complétés par les documents d’archives et les documents numériques.

    8Les moulages anthropologiques regroupent les moulages d’ossements ou de crânes et les moulages de têtes réalisés dans un but phrénologique – selon la théorie du Dr Gall3 qui supposait que les capacités intellectuelles et émotionnelles des individus se reflétaient sur la forme du crâne et donc de la tête – ou ethnographique – pour illustrer la diversité des populations.

    9Réalisés depuis la fin du xixe siècle pour permettre une diffusion au plus grand nombre (Topinard 1886 : 466), les moulages d’ossements permettent de diversifier la collection de pièces uniques dont les originaux – pour la plupart des vestiges préhistoriques – sont conservés dans d’autres institutions. À ce jour, le musée de l’Homme possède ainsi une des plus riches collections de moulages de spécimens préhistoriques européens, africains, asiatiques et moyen-orientaux (plus de 1300 pièces réalisées entre 1858 et 2000) (Mennecier 2006 : 109), encore très usitée aujourd’hui (Hambücken 2012), ainsi que pas moins de 250 moulages endocrâniens (Balzeau et al. 2014).

    10De nombreux moulages de têtes sont également collectés, ramenés d’expéditions ou achetés par le Muséum. Riche de 1200 pièces, la collection de bustes est composée de bustes phrénologiques et de bustes ethnographiques qui illustrent l’histoire de la discipline. La collection phrénologique, d’environ 600 pièces, regroupe la collection du Dr Gall, moulages de têtes réalisées pour illustrer sa théorie phrénologique, légués par sa veuve en 1831 en échange d’une rente (Ackerknecht, Vallois 1955 : 34) et la collection Dumoutier4, achetée par le Muséum en 1873 à son ancien propriétaire, M. Barbier (Hamy 1907 : 267). Phrénologiste, Dumoutier est également très bon mouleur et participe grâce à cette double qualification à l’expédition de Dumont d’Urville en Océanie à bord de l’Astrolabe (1837-1841). Il en ramènera un grand nombre de moulages de têtes réalisés sur le vivant des populations rencontrées (Ackerknecht 1956 : 291). Dans le courant du xixe siècle, les présentations de populations « indigènes » aux expositions universelles ou au Jardin d’Acclimatation (Boëtsch, Ardagna 2004 : 58) sont également l’occasion de moulages sur le vivant, réalisés notamment par Stahl5, mouleur du Muséum. La collection de bustes ethnographiques comporte aujourd’hui environ 600 pièces.

    11L’ensemble « matériaux organiques » regroupe les échantillons qui ont conservé de la matière « molle » : les échantillons de peaux, de cheveux, les pièces conservées en fluide (en alcool), ainsi que les éléments momifiés. Pièces spectaculaires, les momies suscitent depuis deux siècles un vif intérêt. Une des premières pièces à entrer en collection est d’ailleurs une momie présumée gauloise découverte aux Martres d’Atrière (Puy-de-Dôme) en 1756 et envoyée au Jardin du Roi la même année (Soto-Heim 1999 : 136). Environ 200 pièces constituent aujourd’hui la collection de pièces momifiées, provenant de différents pays qui pratiquent la momification artificielle (Égypte, Soudan, Canaries) ou des pays où le climat est favorable à une momification naturelle (Pérou, Bolivie). La collection est complétée par une quinzaine d’échantillons de peau, 1 200 mèches de cheveux et environ 50 préparations anatomiques anciennes (procédé de conservation des tissus organiques et réseaux sanguins et nerveux), réalisées notamment par le Dr Jacquart, aide-préparateur de la chaire d’Anatomie et histoire naturelle de l’Homme de 1843 à 1873 (Jaussaud, Brygoo 2004 : 295).

    12Enfin, l’ostéologie occupe évidemment la place centrale des collections. La collection ostéologique d’Hommes modernes et protohistoriques se compose d’environ 18 000 crânes, plus de 1 000 squelettes dont 360 squelettes montés et plusieurs milliers d’ossements isolés, pour un total de près de 23 500 entités. Elle comprend un très large ensemble de pièces historiques témoins de la variabilité humaine des cinq continents, un ensemble de vestiges néolithiques, notamment du Bassin Parisien, de nombreuses pièces illustrant les pathologies et variations anatomiques, des pièces d’ethno-anthropologie telles que les crânes gravés ou surmodelés, et une collection paléontologique de plus de 600 ossements fossiles, témoins biologiques du Paléolithique moyen et supérieur. La répartition géographique s’étend du Groenland à l’Australie et se disperse sur les cinq continents habités historiquement. La moitié (47 %) de la collection provient d’Europe (dont 36 % de la France). Vient ensuite le continent américain qui représente 20 % de l’ensemble ; l’Océanie 13 % ; l’Afrique et l’Asie représente chacun 10 % de la collection (fig. 16).

    Figure 16. Répartition géographique des restes humains de la collection d’Anthropologie du Musée de l’Homme, selon les registres d’inventaires (DAO A. Dagand).

    Image 10000000000004030000024F4115E65F5E141CCA.jpg

    13La provenance de ces pièces ostéologiques est très disparate. Les modalités de collectes ont beaucoup changé au cours du temps. La grande majorité des anthropologues étaient médecins civils ou militaires et officiaient dans les hôpitaux (Wartelle 2004 : 134) et avaient donc à leur portée un grand nombre de pièces anatomiques potentielles. Broca préconisait lui-même, dans ses Instructions générales pour les recherches anthropologiques (Broca 1865 : 10) de collecter dans les morgues et les hôpitaux les corps non réclamés (Dias 1989 : 209). Parallèlement, les fouilles archéologiques réalisées en France enrichissent la collection de grandes séries et permettent d’illustrer les « types historiques de la France » (Hamy 1907 : 269) grâce aux nombreuses découvertes de sépultures néolithiques dans le Bassin Parisien notamment – le dolmen de l’Isle Adam fouillé par Serre en 1854 (Hamy 1907 : 270) ou les grottes de la Vallée du Petit-Morin fouillées par de Baye en 1874 (de Baye 1874 : 225) par exemple. Le ministère de l’Instruction Publique sera d’un grand soutien également pour la promotion d’expéditions des chercheurs du Muséum. Grâce à ces financements, Cessac et Pinart enrichiront la collection de 100 crânes d’Indiens des États-Unis à la suite de leur expédition en 1878, Marche ramènera plus de 300 pièces des Philippines et des îles Mariannes en 1880 (Hamy 1907 : 275) ou encore Griaule en ramènera près de 110 de ses missions en Afrique de l’Ouest en 1934-1936 (Froment, Mennecier 2011 : 83). La répartition des restes osseux par pays et par continent est aujourd’hui le reflet de ces expéditions naturalistes. L’enrichissement se poursuit conjointement par des donations de collections privées (Hamy 1907 : 275). Finalement, la couverture géographique et temporelle fait de cet ensemble une des plus riches collections anthropologiques au monde (Mennecier 2006 : 110).

    14Les documents d’archives occupent une place non négligeable dans les collections d’anthropologie. Ils sont composés de courriers, de fiches de mesures, de carnets de terrains, etc. Leur intérêt est inestimable pour appréhender l’histoire des spécimens conservés, tout autant que l’évolution de la discipline. Ils sont dans ce but de plus en plus consultés, tout comme les archives des sociétés savantes historiquement hébergées par le musée de l’Homme, comme la Société d’Anthropologie de Paris6.

    15Les documents numériques (images tomodensitométriques, radiographies ou photographies) sont une nouvelle composante des collections et se développent avec l’évolution des techniques. L’essor de nouvelles méthodes d’investigation génèrent de nouveaux outils de conservation des données. Il a fallu développer par exemple de nouveaux espaces de stockage informatique et une scannothèque pour compléter la base de données sur les spécimens.

    16En France, contrairement à de nombreux autres pays, la collection d’Anthropologie a été initiée par l’État (ici, le Muséum) et les sociétés savantes (notamment la Société d’Anthropologie de Paris) (Dias 1989 : 204), ce qui a créé et maintenu un lien avec la recherche et l’enseignement. La chaire d’Anthropologie ou Histoire naturelle de l’Homme du Muséum créée en 1855 au moment où les collections sont présentées au public confirme cette volonté de sauvegarder les collections dans un but didactique. Cet héritage se retrouve aujourd’hui et est mis en valeur afin de répondre aux cinq missions du Muséum (la recherche, l’enseignement, l’expertise, la diffusion et la conservation). Les collections restent au centre de l’enseignement et de la recherche. Historiquement placées sous l’autorité d’un Professeur depuis le décret de création du Muséum7, les collections ont été regroupées au sein d’une Direction des Collections lors de l’adoption des nouveaux statuts en 20018. Cette disposition confère aux collections une indépendance vis-à-vis des départements de recherche (qui restent impliqués dans la réflexion scientifique) et permet le développement d’une nouvelle composante de gestion et de conservation. Du personnel technique qualifié mis en place participe à l’informatisation et au conditionnement des spécimens, ainsi qu’à la visibilité nationale et internationale des collections et assure le suivi des demandes de consultations.

    Les consultations de la collection anthropologique

    17L’engouement pour les collections est considérable. Parmi les collections d’Anthropologie du musée de l’Homme, celle d’ostéologie est quotidiennement consultée et représente plus des trois-quarts des visites. Si l’héritage historique laisse une part non négligeable à la consultation des crânes, les demandes se sont très largement diversifiées. Elles concernent aujourd’hui tous les os du squelette, les crânes de toute époque et toute provenance ou encore les restes dentaires. Les études odontologiques se sont particulièrement développées et constituent une composante pouvant donc être considérée indépendamment. En terme de fréquence (fig. 17) les demandes de consultation9 concernent majoritairement les crânes modernes et fossiles dans le cadre d’étude de la variabilité, à titre de corpus de référence, de corpus de comparaison ou encore pour des études casuistiques. Les dents modernes ou fossiles sont sollicitées pour des analyses métriques ou morphologiques tandis que le squelette postcrânien (moderne ou fossile) est sollicité entre autres pour des d’étude d’éléments osseux spécifiques ou pour des études de comparaison (inter et intra populationnelle ou évolutive).

    Figure 17. Répartition des demandes de consultation de la collection ostéologique du musée de l’Homme (DAO A. Dagand).

    Image 100000000000043B0000024F0D60708C293AA64A.jpg

    18Les demandes de consultation des collections concernent prioritairement la recherche. On voit néanmoins se développer les demandes pour la diffusion des connaissances (prêts pour expositions, articles de presse, documentaires télévisés, illustration d’un sujet d’actualité) ou l’enseignement (demandes de prêt pour les travaux pratiques universitaires, du secondaire ou des écoles primaires, visites de collections dans un cadre universitaire ou scolaire, stages de découverte). La diffusion et la visibilité des collections entraînent une diversification des types de demandes et des catégories de visiteurs qui se répartissent dans 5 groupes : les chercheurs, enseignants-chercheurs, maîtres de conférence, archéologues et médecins qui représentent la majeur partie des visiteurs (43 % des visites en moyenne) ; les étudiants de 1er et 2e cycle universitaire (25 %) ; les étudiants de 3e cycle en cours de doctorat (15 %) ; les élèves du secondaire de plus en plus nombreux chaque année à souhaiter faire un stage d’initiation en anthropologie (9 %) ; enfin il convient aussi de préciser que d’autres intervenants ne rentrent pas dans les groupes précédents : les journalistes, photographes, réalisateurs, artistes, sculpteurs…, pour lesquels le projet s’inscrit, en règle générale, dans une démarche plus artistique que scientifique (8 %). Les journalistes et réalisateurs se concentrent en général sur les pièces phares de la collection (le crâne de Descartes ou celui de l’homme de Cro-Magnon notamment) quand les artistes et sculpteurs vont s’intéresser aux restes modernes. La collection est régulièrement sollicitée pour illustrer des magazines télévisés portant sur le corps humain ou l’évolution de l’Homme10. Les demandes sont facilitées par la mise en ligne sur le site Internet du Muséum11 d’une partie de la collection et plus particulièrement de l’ostéologie moderne et fossile. En moyenne 72 demandes de consultation sont reçues chaque année. Ce nombre est en constante augmentation sur une décennie (fig. 18) et représente bien l’intérêt toujours grandissant pour les collections. Le nombre de journées cumulées est également très significatif. Il montre que les séjours longs se sont développés récemment, notamment pour les étudiants de Master 2 qui travaillent aujourd’hui sur des sujets nécessitant un corpus important de matériel (leurs études s’étendent sur 2 ou 3 mois en moyenne) (Froment, Mennecier 2013).

    Figure 18. Évolution de la fréquentation des chercheurs (chercheurs, enseignants-chercheurs, doctorants et étudiants de 2e cycle universitaire) dans les collections d’Anthropologie de 1998 à 2012, d’après Froment, Mennecier 2013 : 106. (DAO A. Dagand).

    Image 1000000000000500000003C539A6422F13B99001.png

    Gestion et conservation à l’aune des nouvelles techniques

    19La diversité de la collection permet de varier les domaines de recherche et la communauté scientifique exploite pleinement cette spécificité (cf. supra I chap. 2). Les demandes se font de plus en plus précises et de plus en plus particulières. L’informatisation systématique et suivie permet de s’adapter à ces demandes. Une mise à jour rigoureuse est néanmoins nécessaire pour maintenir les informations disponibles. Un travail de fond est réalisé par les équipes techniques pour répondre le plus facilement et favorablement possible aux requêtes. Toute nouvelle information sur l’état de conservation ou sur une caractéristique anatomique est ajoutée à la fiche spécimen sur la base de données des collections et sur la boite du spécimen (fig. 19). Cela permet l’accès à une information claire et directe des éléments présents ou absents, de l’état plus ou moins fragmentaires ou de la présence d’une pathologie. Ces nouvelles modalités de conservation et de gestion font également ressurgir du passé des pièces oubliées, tels que ces restes provenant d’un site préhistorique majeur, oubliés depuis 1875, et retrouvés grâce à l’inventaire détaillé et rigoureux des boites d’ossements (Fort 2007 : 187) qui viennent compléter ou relancer des études.

    Figure 19. Illustration des inventaires visuels mis en place sur les boites d’ossements et les boites de crânes à partir des informations recueillies pendant les inventaires et récolement. À gauche : fiche de conservation référençant les éléments du squelette présents ou absents. À droite : diagramme dentaire montrant les dents présentes sur les arcades maxillaires et mandibulaires (Photo Aurélie Fort).

    Image 10000000000005DC000001DBDBBEF4AF41216027.jpg

    20Parallèlement, le développement de nouvelles technologies relance l’engouement des chercheurs. En effet, ces ossements mille fois étudiés offrent, grâce à des méthodes d’études originales, de nouvelles potentialités de découvertes et retrouvent donc un intérêt qui avait pu s’émousser au cours de l’histoire scientifique du spécimen. Dans les années 1990, la méthodologie classique en anthropologie basée sur les mensurations macromorphologiques est progressivement remplacée par une méthodologie de morphométrie géométrique (Rohlf 1990 ; Rohlf, Marcus 1993) qui permet une acquisition en 3 dimensions du spécimen et donc de nouvelles possibilités d’analyses. Dans les années 2000 se sont développées les analyses tomodensitométriques à l’aide de scanners médicaux ou de micro scanners qui permettaient, en plus de la 3e dimension, d’appréhender cette fois les volumes internes des spécimens (Fajardo 2002 ; Olejniczak et al. 2007 ; Balzeau et al. 2013). Ces nouvelles méthodes de recherche et les résultats qu’elles procurent confirment l’importance de conserver les collections et de développer un mode de gestion efficace. Chaque décennie apporte sa propre méthode inédite d’investigation mais les spécimens doivent être préservés pour la décennie suivante qui verra se développer un autre procédé révolutionnaire. Ces deux techniques sont néanmoins non destructrices pour le spécimen. Si la communauté scientifique est partagée en ce qui concerne les effets des rayons X sur l’ADN des matériaux organiques et son éventuelle dégradation, remettant ainsi en cause les études futures (Grieshaber et al. 2008 ; Grün et al. 2012 ; Paredes et al. 2012 ; Richards et al. 2012 ; Fehren-Schmitz et al. 2016 ; Immel et al. 2016), il n’en reste pas moins que les analyses tomographiques ne modifient pas l’intégrité physique du spécimen. Il n’en est pas de même lors de prélèvements de matière. Les demandes de prélèvements, qui se développent à la faveur des avancées technologiques, restent problématiques pour les conservateurs dont la responsabilité est justement de conserver l’intégrité de chaque vestige (cf. infra I chap. 5). Cela souligne l’importance d’une bonne gestion du spécimen et de sa documentation associée, et donc de son histoire scientifique dans sa globalité.

    21Il est encore beaucoup trop rare de récupérer des échantillons prélevés une fois les analyses effectuées. Dans certains cas, la totalité de l’échantillon est détruit pour l’analyse, dans d’autres cas un reliquat de matière pourrait être récupérer et servir aux analyses à venir. Le côté irrécupérable des prélèvements pèse dans la réflexion de la suite à donner à de telles demandes. Malgré les réserves citées plus tôt, les analyses tomodensitométriques participent à la conservation des spécimens en permettant un fort partage des données et en limitant les manipulations ultérieures. À l’inverse, les prélèvements sont des actes définitifs qui doivent être mûrement réfléchis, en gardant à l’esprit que les progrès scientifiques ne sont jamais finis. Comment participer à la science d’aujourd’hui, avec les limites que nous connaissons, tout en préservant l’intégrité maximale des vestiges pour la science de demain ? De plus, certains auteurs soulignent que « le statut d’individu derrière le corps patrimonialisé ne doit pas être oublié » (Timbart 2016).

    22Les conservateurs sont donc confrontés à de réels problèmes éthiques afin d’allier au mieux science et conservation. Ces problématiques se posent d’autant plus que les études sur l’impact des analyses tomographiques préconisent, en l’absence d’un réel consensus scientifique et selon le principe de précaution, de réaliser en premier lieu les études invasives (analyses isotopiques, génétiques et datations) avant l’utilisation du scanner (Grieshaber et al. 2008 : 686 ; Grün et al. 2012 : 25).

    23Mais est-ce concevable ? Aujourd’hui, la majorité des études sur les restes osseux au musée de l’Homme sont des études morphologiques et morphométriques qu’elles soient réalisées de façon traditionnelle (38 %), grâce au digitaliseur (6 %), au scanner surfacique (7 %), à l’imagerie médicale ou au micro scanner (33 %) ou encore par radiographies (9 %) (fig. 20). Les analyses génétiques ou de datation sont encore en marge (7 %) mais se multiplient ces dernières années et nécessitent donc un référencement précis.

    Figure 20. Répartition des méthodes d’investigation utilisées pour les études des restes humains de la collection d’Anthropologie du musée de l’Homme, selon le registre des visiteurs (DAO A. Dagand).

    Image 10000000000004A70000024F8C4DDABB66C7F379.jpg

    24La problématique principale de la recherche est de replacer des spécimens isolés dans la variabilité humaine (Froment, Mennecier 2011), les analyses tomodensitométriques aident à ces comparaisons. Les gestionnaires de collections développent de nouveaux outils de base de données : une base de données Analyses a été ajoutée à la base de données d’inventaire afin de référencer de façon systématique et standardisée les différentes actions réalisées sur un spécimen (imagerie médicale, micro scanner, prélèvements) et une scannothèque a été créée pour stocker les données numériques. L’inventaire précis de ces analyses facilite la validation de nouvelles demandes et évite la multiplication des requêtes pour une même pièce. À l’inverse des mesures anthropométriques classiques qui impliquent une variabilité inter et intra observateurs (qui doivent donc être reprises par chaque chercheur pour convenir à sa propre étude), les données tomographiques peuvent être partagées et sont utilisables par tout le monde. La réutilisation des prélèvements est d’un autre côté, beaucoup plus problématique.

    25Si l’on s’en tient aux préconisations, il faudrait réaliser des prélèvements préalables à l’étude par imagerie, dans l’éventualité d’un projet futur. Mais se pose immédiatement la question de la préservation de l’échantillon prélevé. Où le stocker ? Comment l’inventorier ? Comment le conserver ? Est-ce réellement envisageable de faire un prélèvement sur chaque pièce pour laquelle une analyse tomodensitométrique a été demandée ? La question se pose également pour la réflexion inverse. Lors de demandes de prélèvements, une documentation tomographique doit-elle être réalisée ? C’est ce que préconise Hublin et ses collaborateurs en 2008 dans leur guide des usages en vue de prélèvements invasifs (Hublin et al. 2008). Cela met en évidence que la question des nouvelles technologies et leur utilisation n’est pas résolue. La réflexion est au centre de la balance nouvelles techniques – nouveaux problèmes : prélèvement avant imagerie ou imagerie avant prélèvement ? La décision, aussi compliquée soit-elle, revient aux conservateurs de collections et doit répondre aux exigences des deux parties. Le simple fait de protéger l’intégrité extérieure ou physique de la pièce ne suffit plus aujourd’hui. Les erreurs du passé sont encore dans les mémoires (débandelettage de momies par exemple) et la gestion scientifique des pièces de musée présente une perspective de conservation véritablement à long terme. La recherche et la conservation ne sont pas deux domaines antinomiques mais se complètent pour le bien des spécimens. Le chercheur et la discipline ont besoin de matériel pour avancer, le conservateur préserve les spécimens pour qu’ils puissent servir aux recherches futures. Il est néanmoins nécessaire de comprendre les attentes de chacun, tout autant que prendre conscience de la responsabilité scientifique de tous les acteurs.

    Conclusion

    26La fréquence d’utilisation de la collection ostéologique du musée de l’Homme témoigne de l’intérêt de la communauté scientifique (mais pas uniquement) pour les collections anthropologiques. Cette collection est fixe et n’a pas vocation à s’agrandir, sauf cas isolé où une institution fermerait ses portes et souhaiterait faire don de ces collections au Muséum, comme cela a été le cas en 2004 lors du déménagement du laboratoire d’Anthropologie de l’université Paris VII (campus de Jussieu). Ce don reste la dernière acquisition dans les collections d’Anthropologie. Une collection finie n’en reste pas moins dynamique. Les nouveaux supports d’études numériques obligent à repenser constamment la gestion et la conservation, c’est-à-dire la protection scientifique de ce patrimoine.

    27Jusqu’aux années 1990 (Tobias 1991), le cadre d’étude, tel qu’il était publié pour montrer l’intérêt des collections, était intrinsèquement lié à l’état de la recherche et à une exploration directe de la pièce. Depuis 10 ans, les études génétiques et l’imagerie ont permis de mettre en place un champ disciplinaire où il n’est plus nécessaire d’accéder directement au spécimen (ou pas plus d’une fois). Dans certains cas, la documentation associée devient aussi importante que la pièce. Le nombre d’éléments associés devient inestimable. Cette observation est la conséquence de la pluridisciplinarité de l’anthropologie, associée aux nouvelles technologies et au réel travail de mise en garde dans la gestion, la conservation et la protection des spécimens. De nouvelles procédures d’évaluation de la présence d’ADN ont pu être conduites pour certaines collections dans une optique de tester les potentialités des collections et de réfléchir au bénéfice scientifique des destructions partielles de pièces (Barnes, Thomas 2006).

    28De plus, cette publication de Tobias en 1991 (très fréquemment citée depuis lors) ne faisait pas mention de la présence de ces collections en dehors du champ scientifique. Or nous observons une vraie présence de la collection anthropologique dans la société aujourd’hui, comme nous l’avons vu, pour illustrer les sujets d’actualités dans les médias, également lors des sollicitations pour les expositions12 – plus de 50 pièces ostéologiques sont présentées dans le parcours permanent du musée de l’Homme. Cette date de 1990 coïncide également avec l’apparition aux USA de la loi NAGPRA et des restitutions des vestiges osseux aux tribus amérindiennes (Rose et al. 1996), alors qu’en France et particulièrement au musée de l’Homme, nous faisons pareillement face aux demandes de restitutions (Briet 2002, Carpentier 2014). Si elles restent marginales à ce jour, les restitutions ajoutent une nouvelle dimension à la conservation des collections. Et l’importance de la gestion de ce support inestimable a longtemps été mésestimée. En effet, plus on étudie, plus on endommage (Caffell et al. 2001 ; Roberts, Mays 2011). De plus, si la collection du musée de l’Homme n’a plus vocation à s’enrichir, elle reste cruciale pour l’histoire de la discipline et pour l’avenir de l’anthropologie. La collection n’est pas figée, la dynamique scientifique reste très prégnante car les nouvelles techniques engendrent de nouvelles découvertes et de nouveaux supports, et par conséquent de nouveaux questionnements.

    29En tout état de cause, les restes osseux demeurent l’ultime témoin biologique de notre histoire et de notre évolution. Leur conservation durable et réfléchie s’apparente donc à un devoir, à une responsabilité de l’anthropologie actuelle.

    Notes de bas de page

    1 NAGPRA : Native American Grave Protection and Repatriation Act.

    2 La Société d’Anthropologie de Paris a été créée en 1859 par Paul Broca (1824-1880).

    3 François-Joseph Gall (1758-1828) : né en Allemagne, il commence ses études de médecine à Strasbourg (France) et les finit à Vienne (Autriche), où il sera diplômé Docteur en Médecine en 1785. En 1807, il s’installe à Paris et y restera jusqu’à sa mort en 1828. Interdit d’exercer à Vienne, sa doctrine trouve à Paris un très bon accueil. Selon ses instructions, il se fera autopsier à sa mort afin que son crâne intègre sa collection (Ackerknecht, Vallois 1955 : 7).

    4 Pierre-Marie-Alexandre Dumoutier (1797-1871 ?) : né à Paris, il y suit des études de médecine. Vers 1820, il assiste aux cours de Spurzheim, disciple de Gall et inventeur du terme « phrénologie », et participe à la fondation en 1831 de la Société phrénologique. Il exposait sa collection personnelle dans son « musée de phrénologie », collection qui sera récupérée par son propriétaire, alors que Dumoutier ne paie plus son loyer (Hamy 1907 : 267). Sa date de décès reste incertaine (Ackerknecht 1956 : 291).

    5 Jean-Benjamin Stahl a exercé au Muséum de 1840 à 1888, il fut nommé chef de l’atelier de moulage en 1857. Il collaborait fréquemment avec le dessinateur et sculpteur Henri-Célestin Formant (Gaget 2013).

    6 Les archives de la Société d’Anthropologie de Paris sont déposées et consultables sur demande à la bibliothèque Centrale du Muséum national d’Histoire naturelle, Paris.

    7 Décret de la Convention nationale du 10 juin 1793 relatif à l’organisation du Jardin national des plantes et du Cabinet d’histoire naturelle, sous le nom du Muséum d’histoire naturelle.

    8 Décret n°2001-916 du 3 octobre 2001 relatif au Muséum national d’Histoire naturelle.

    9 Les pourcentages et toutes les données chiffrées de consultation sont basés sur les données des années 2010, 2011 et 2012 des collections d’Anthropologie du musée de l’Homme, selon les informations reportées dans le registre des visiteurs (document interne).

    10 Par exemple : « L’ADN de Néandertal » dans C dans l’air, France 5, 2010 / « La taille des Français » dans Le Magazine de la Santé sur France 5, 2012 / « La phrénologie » dans Le Magazine de la Santé sur France 5, 2012.

    11 http://www.mnhn.fr/fr/collections/ensembles-collections/anthropologie-biologique.

    12 Par exemple : prêt de 3 pièces ostéologiques pour « Qumran le secret des manuscrits de la mer Morte », Bibliothèque Nationale de France, Paris, 2010 / prêt de 2 crânes préhistoriques pour « Hall of Human Origins: Highlights », National Museum of Natural History, Washington, 2010 / prêt de 11 crânes surmodelés pour « Schadëlkult : Kopf und Schadëlin in der Kulturgeschichte des Menschen », Reiss-Engelhorn-Museen, Mannheim, 2011.

    Auteurs

    • Aurélie Fort

      Muséum national d’Histoire naturelle

      Ingénieure d’études chargée de collections muséales - Direction générale déléguée aux collections naturalistes, Muséum national d’Histoire naturelle. Responsable technique des collections d’anthropologie biologique et culturelle et responsable des collections exposées du musée de l’Homme.

    • Yann Ardagna

      Aix Marseille Université, UMR 7268 Adès-CNRS-EFS, Marseille, France

      Présentation succincte : Ingénieur de recherches en anthropologie biologique, responsable de la thématique « Archéo-anthropologie des populations holocènes » de l’UMR 7268-ADÉS : Anthropologie bioculturelle, Droit, Éthique et Santé. Faculté de Médecine de Marseille-Secteur Nord, Université/CNRS/Établissement Français du Sang, en charge des collections de l’UMR et de l’ostéothèque Drac PACA en collaboration avec le SRA.

      Biographie professionnelle : Yann Ardagna a soutenu une thèse en cotutelle Franco-Hongroise en 2004 sur les problèmes de conservation des collections ostéo-archéologiques. Parallèlement, ses activités au sein de l’UMR 7268 qu’il intègre comme assistant ingénieur en 2000, l’ont amené à participer à des fouilles et à de nombreuses missions d’études en laboratoire en France et à l’étranger (Italie, Égypte, Soudan, Lituanie, Grèce…). C’est encore au sein de l’UMR 7268, qu’il a acquis ses compétences en paléopathologie et paléo-épidémiologie. En 2005, en collaboration avec le SRA PACA, un premier ouvrage formalisait déjà son implication autour des questionnements sur le statut des restes humains. En 2011, il intègre les groupes de travail sur la conservation sélective en tant que correspondant pour les restes humains ce qui l’a amené à côtoyer la sous-direction de l’Archéologie et à proposer avec A. Chaillou la présente publication.

    Précédent Suivant
    Table des matières

    Creative Commons - Attribution - Pas d’Utilisation Commerciale - Partage dans les Mêmes Conditions 4.0 International - CC BY-NC-SA 4.0

    Le texte seul est utilisable sous licence Creative Commons - Attribution - Pas d’Utilisation Commerciale - Partage dans les Mêmes Conditions 4.0 International - CC BY-NC-SA 4.0. Les autres éléments (illustrations, fichiers annexes importés) sont « Tous droits réservés », sauf mention contraire.

    Voir plus de livres
    Marseille et l'environnement. Bilan, qualité et enjeux

    Marseille et l'environnement. Bilan, qualité et enjeux

    Le développemennt durable d'une grande ville littorale face au changement climatique

    Joël Guiot, Hubert Mazurek, Thomas Curt et al. (dir.)

    2021

    L’éthique médicale

    L’éthique médicale

    Approches philosophiques

    Pierre Le Coz

    2018

    Les restes humains

    Les restes humains

    Législation, intérêt scientifique et enjeu éthique des ensembles anthropobiologiques

    Yann Ardagna et Anne Chaillou (dir.)

    2022

    La syphilis

    La syphilis

    Itinéraires croisés en Méditerranée et au-delà xvie-xxie siècles

    Yann Ardagna et Benoît Pouget (dir.)

    2021

    Cancer. Le citoyen informé acteur de sa prévention

    Cancer. Le citoyen informé acteur de sa prévention

    4 cancers sur 10 sont évitables. Nouvelle édition

    Jean-Claude Bertrand

    2023

    Voir plus de livres
    1 / 5
    Marseille et l'environnement. Bilan, qualité et enjeux

    Marseille et l'environnement. Bilan, qualité et enjeux

    Le développemennt durable d'une grande ville littorale face au changement climatique

    Joël Guiot, Hubert Mazurek, Thomas Curt et al. (dir.)

    2021

    L’éthique médicale

    L’éthique médicale

    Approches philosophiques

    Pierre Le Coz

    2018

    Les restes humains

    Les restes humains

    Législation, intérêt scientifique et enjeu éthique des ensembles anthropobiologiques

    Yann Ardagna et Anne Chaillou (dir.)

    2022

    La syphilis

    La syphilis

    Itinéraires croisés en Méditerranée et au-delà xvie-xxie siècles

    Yann Ardagna et Benoît Pouget (dir.)

    2021

    Cancer. Le citoyen informé acteur de sa prévention

    Cancer. Le citoyen informé acteur de sa prévention

    4 cancers sur 10 sont évitables. Nouvelle édition

    Jean-Claude Bertrand

    2023

    Voir plus de chapitres

    Conclusion

    Yann Ardagna et Anne Chaillou

    Avant-propos

    Yann Ardagna et Anne Chaillou

    2. Pour une meilleure connaissance des collections anthropologiques conservées

    Intérêt d’une typologie

    Yann Ardagna

    5. Les vestiges anthropologiques

    Une histoire scientifique en mutation

    Yann Ardagna, Bruno Bizot et Stéfan Tzortzis

    Les pièces « syphilitiques » des collections anthropologiques conservées au musée de l’Homme

    Yann Ardagna et Véronique Laborde

    5. Enquête sur les pratiques de réinhumations après opérations archéologiques et études

    Première synthèse

    Yann Ardagna, Bruno Bizot et Anne Chaillou

    Un dispositif singulier de l’Antiquité tardive à la chapelle Saint-Jean-de-Todon (Laudun-l’Ardoise, Gard, France)

    Yann Ardagna, Catherine Rigeade, Vianney Forest et al.

    An unusual funerary arrangement from Late Antiquity in the chapel of Saint-Jean-de-Todon (Laudun-l’Ardoise, Gard, France)—abridged version

    Yann Ardagna, Catherine Rigeade, Vianney Forest et al.

    Introduction

    Benoît Pouget et Yann Ardagna

    Prise en charge des syphilitiques dans les hôpitaux marseillais au xixe siècle

    Emmanuelle Bau, Yann Ardagna et Benoît Pouget

    2. À propos de la transition « comment conserver » vers « que conserver »

    Anne Chaillou et Yann Ardagna

    Le dolmen

    Gérard Sauzade, Aurore Schmitt, Yann Ardagna et al.

    Voir plus de chapitres
    1 / 12

    Conclusion

    Yann Ardagna et Anne Chaillou

    Avant-propos

    Yann Ardagna et Anne Chaillou

    2. Pour une meilleure connaissance des collections anthropologiques conservées

    Intérêt d’une typologie

    Yann Ardagna

    5. Les vestiges anthropologiques

    Une histoire scientifique en mutation

    Yann Ardagna, Bruno Bizot et Stéfan Tzortzis

    Les pièces « syphilitiques » des collections anthropologiques conservées au musée de l’Homme

    Yann Ardagna et Véronique Laborde

    5. Enquête sur les pratiques de réinhumations après opérations archéologiques et études

    Première synthèse

    Yann Ardagna, Bruno Bizot et Anne Chaillou

    Un dispositif singulier de l’Antiquité tardive à la chapelle Saint-Jean-de-Todon (Laudun-l’Ardoise, Gard, France)

    Yann Ardagna, Catherine Rigeade, Vianney Forest et al.

    An unusual funerary arrangement from Late Antiquity in the chapel of Saint-Jean-de-Todon (Laudun-l’Ardoise, Gard, France)—abridged version

    Yann Ardagna, Catherine Rigeade, Vianney Forest et al.

    Introduction

    Benoît Pouget et Yann Ardagna

    Prise en charge des syphilitiques dans les hôpitaux marseillais au xixe siècle

    Emmanuelle Bau, Yann Ardagna et Benoît Pouget

    2. À propos de la transition « comment conserver » vers « que conserver »

    Anne Chaillou et Yann Ardagna

    Le dolmen

    Gérard Sauzade, Aurore Schmitt, Yann Ardagna et al.

    Accès ouvert

    Accès ouvert freemium

    ePub

    PDF

    PDF du chapitre

    Suggérer l’acquisition à votre bibliothèque

    Acheter

    Édition imprimée

    • decitre.fr
    • mollat.com
    • leslibraires.fr
    • placedeslibraires.fr
    ePub / PDF

    1 NAGPRA : Native American Grave Protection and Repatriation Act.

    2 La Société d’Anthropologie de Paris a été créée en 1859 par Paul Broca (1824-1880).

    3 François-Joseph Gall (1758-1828) : né en Allemagne, il commence ses études de médecine à Strasbourg (France) et les finit à Vienne (Autriche), où il sera diplômé Docteur en Médecine en 1785. En 1807, il s’installe à Paris et y restera jusqu’à sa mort en 1828. Interdit d’exercer à Vienne, sa doctrine trouve à Paris un très bon accueil. Selon ses instructions, il se fera autopsier à sa mort afin que son crâne intègre sa collection (Ackerknecht, Vallois 1955 : 7).

    4 Pierre-Marie-Alexandre Dumoutier (1797-1871 ?) : né à Paris, il y suit des études de médecine. Vers 1820, il assiste aux cours de Spurzheim, disciple de Gall et inventeur du terme « phrénologie », et participe à la fondation en 1831 de la Société phrénologique. Il exposait sa collection personnelle dans son « musée de phrénologie », collection qui sera récupérée par son propriétaire, alors que Dumoutier ne paie plus son loyer (Hamy 1907 : 267). Sa date de décès reste incertaine (Ackerknecht 1956 : 291).

    5 Jean-Benjamin Stahl a exercé au Muséum de 1840 à 1888, il fut nommé chef de l’atelier de moulage en 1857. Il collaborait fréquemment avec le dessinateur et sculpteur Henri-Célestin Formant (Gaget 2013).

    6 Les archives de la Société d’Anthropologie de Paris sont déposées et consultables sur demande à la bibliothèque Centrale du Muséum national d’Histoire naturelle, Paris.

    7 Décret de la Convention nationale du 10 juin 1793 relatif à l’organisation du Jardin national des plantes et du Cabinet d’histoire naturelle, sous le nom du Muséum d’histoire naturelle.

    8 Décret n°2001-916 du 3 octobre 2001 relatif au Muséum national d’Histoire naturelle.

    9 Les pourcentages et toutes les données chiffrées de consultation sont basés sur les données des années 2010, 2011 et 2012 des collections d’Anthropologie du musée de l’Homme, selon les informations reportées dans le registre des visiteurs (document interne).

    10 Par exemple : « L’ADN de Néandertal » dans C dans l’air, France 5, 2010 / « La taille des Français » dans Le Magazine de la Santé sur France 5, 2012 / « La phrénologie » dans Le Magazine de la Santé sur France 5, 2012.

    11 http://www.mnhn.fr/fr/collections/ensembles-collections/anthropologie-biologique.

    12 Par exemple : prêt de 3 pièces ostéologiques pour « Qumran le secret des manuscrits de la mer Morte », Bibliothèque Nationale de France, Paris, 2010 / prêt de 2 crânes préhistoriques pour « Hall of Human Origins: Highlights », National Museum of Natural History, Washington, 2010 / prêt de 11 crânes surmodelés pour « Schadëlkult : Kopf und Schadëlin in der Kulturgeschichte des Menschen », Reiss-Engelhorn-Museen, Mannheim, 2011.

    Les restes humains

    X Facebook Email

    Les restes humains

    Ce livre est diffusé en accès ouvert freemium. L’accès à la lecture en ligne est disponible. L’accès aux versions PDF et ePub est réservé aux bibliothèques l’ayant acquis. Vous pouvez vous connecter à votre bibliothèque à l’adresse suivante : https://freemium.openedition.org/oebooks

    Suggérer l’acquisition à votre bibliothèque Acheter ce livre aux formats PDF et ePub

    Si vous avez des questions, vous pouvez nous écrire à access[at]openedition.org

    Les restes humains

    Vérifiez si votre bibliothèque a déjà acquis ce livre : authentifiez-vous à OpenEdition Freemium for Books.

    Vous pouvez suggérer à votre bibliothèque d’acquérir un ou plusieurs livres publiés sur OpenEdition Books. N’hésitez pas à lui indiquer nos coordonnées : access[at]openedition.org

    Vous pouvez également nous indiquer, à l’aide du formulaire suivant, les coordonnées de votre bibliothèque afin que nous la contactions pour lui suggérer l’achat de ce livre. Les champs suivis de (*) sont obligatoires.

    Veuillez, s’il vous plaît, remplir tous les champs.

    La syntaxe de l’email est incorrecte.

    Référence numérique du chapitre

    Format

    Fort, A., & Ardagna, Y. (2022). 3. Le patrimoine biologique, support d’intérêt inestimable. In Y. Ardagna & A. Chaillou (éds.), Les restes humains. Aix-en-Provence: Presses universitaires de Provence. https://doi.org/10.4000/books.pup.67250
    Fort, Aurélie, et Yann Ardagna. « 3. Le patrimoine biologique, support d’intérêt inestimable ». In Les restes humains, édité par Yann Ardagna et Anne Chaillou. Aix-en-Provence: Presses universitaires de Provence, 2022. doi:10.4000/books.pup.67250.
    Fort, Aurélie, et Yann Ardagna. « 3. Le patrimoine biologique, support d’intérêt inestimable ». Les restes humains, édité par Yann Ardagna et Anne Chaillou, Presses universitaires de Provence, 2022, https://doi.org/10.4000/books.pup.67250.

    Référence numérique du livre

    Format

    Ardagna, Y., & Chaillou, A. (éds.). (2022). Les restes humains. Aix-en-Provence: Presses universitaires de Provence. https://doi.org/10.4000/books.pup.67196
    Ardagna, Yann, et Anne Chaillou, éd. Les restes humains. Aix-en-Provence: Presses universitaires de Provence, 2022. doi:10.4000/books.pup.67196.
    Ardagna, Yann, et Anne Chaillou, éditeurs. Les restes humains. Presses universitaires de Provence, 2022, https://doi.org/10.4000/books.pup.67196.
    Compatible avec Zotero Zotero

    1 / 3

    Presses universitaires de Provence

    Presses universitaires de Provence

    • Mentions légales
    • Plan du site
    • Se connecter

    Suivez-nous

    • Flux RSS

    URL : http://presses-universitaires.univ-amu.fr

    Email : pup@univ-amu.fr

    Adresse :

    29 avenue Robert Schuman

    13621

    Aix-en-Provence

    France

    OpenEdition
    • Candidater à OpenEdition Books
    • Connaître le programme OpenEdition Freemium
    • Commander des livres
    • S’abonner à la lettre d’OpenEdition
    • CGU d’OpenEdition Books
    • Accessibilité : partiellement conforme
    • Données personnelles
    • Gestion des cookies
    • Système de signalement