Etxeberri, grotte
Camou-Cihige, Pyrénées-Atlantiques
p. 166-169
Texte intégral
Le site
1La grotte d’Etxeberri (commune de Camou-Cihige, Pyrénées-Atlantiques) se situe à 440 m d’altitude sur le versant occidental d’un cirque de calcaires urgoniens, sur le flanc oriental du massif des Arbailles, dans les Pyrénées occidentales. Ce massif calcaire s’étend sur environ 20 x 6 km à l’extrémité occidentale de la cordillère pyrénéenne, à environ 50 km de l’actuelle ligne de côte. Légèrement plus bas que les pics de Behorlegi, de Hauskoa et d’Etxekortia, entre autres, il est topographiquement défini par des pentes plus ou moins fortes et des altitudes comprises entre 800 et 1 000 m. Le karst se compose de lapiaz aiguisés, de dolines de différentes dimensions, de gouffres, de puits et d’un réseau souterrain étendu.
2La grotte d’Etxeberri se présente sous la forme d’une longue diaclase étroite d’orientation nord-sud sur environ 200 m de long. Le parcours est particulièrement périlleux (trois puits, une chatière, un dénivelé de 8 m et un gouffre de 20 m) et demande un équipement adéquat. La première salle ornée, la salle des Peintures, située à 150 m de l’entrée actuelle et accessible par une chatière étroite, renferme plus de la moitié des entités graphiques répertoriées dans la cavité. Des datations récentes réalisées dans un sondage (Gárate et al. 2012) donnent une fourchette comprise entre 13 370 ± 60 BP (Beta-284730, os brûlé) soit 16 084 ± 104 cal BP et 13 770 ± 60 BP (Beta-284731 os brûlé) soit 16 648 ± 138 cal BP.
L’art préhistorique d’Etxeberri
3L’art pariétal paléolithique de la grotte d’Etxeberri, découvert par P. Boucher en 1950, a été étudié par G. Laplace en 1952. Trente ans plus tard, É. de Valicourt et M. Lauga ont identifié de nouvelles figures, dont un cheval gravé dans l’argile (Lauga & Valicourt 1981). La dernière publication concernant l’art pariétal d’Etxeberri, signée par P. Paillet (1989), se base sur les anciennes publications de G. Laplace. Elle signale, en revanche, une dégradation importante des peintures ayant provoqué une disparition de plus d’un tiers de l’ensemble graphique. Depuis 2007, une révision de l’art des grottes ornées du massif des Arbailles (Etxeberri, Sinhikole, Sasiziloaga) a été engagée (Gárate & Bourrillon 2009, 2011, 2017, Gárate et al. 2012).
4L’art pariétal d’Etxeberri commence dans la salle des Peintures, avec des figures de chevaux (n = 14), un bison et un bouquetin, tous de grandes dimensions. On atteint ensuite une salle d’où part une longue fissure de 6 m (no 5 sur le plan) qui renferme des compositions avec des chevaux en vis-à-vis sur les deux parois (n = 7 au total) et un bison. Un bouquetin est également signalé (Laplace 1952), mais son identification est douteuse car il s’agit de tracés très partiels. Sur une corniche (no 4 sur le plan), on distingue un cheval peint en noir et un badigeon de peinture rouge. Enfin, dans le fond de la grotte, après un gouffre très profond, un cheval est tracé au doigt dans le sol argileux (no 6 sur le plan).
La représentation de bouquetin d’Etxeberri
5Une seule représentation de bouquetin, dont la lecture est rendue difficile par la calcite qui le recouvre, est recensée dans la grotte d’Etxeberri (f.1). Il s’agit d’une figure de grande taille peinte avec l’argile du sol. L’arrière-train est bien conservé, mais le reste de la figure est très effacé, ce qui ne permet pas de la comparer avec les autres figurations de bouquetin au Magdalénien dans les Pyrénées.
Inventaire
Etxeberri 1
auteur : D.G.M.
art pariétal
Culture : Magdalénien
Identifiant : E.II.4
Localisation : Secteur final de la grotte, panneau principal
Support : Calcaire, paroi
Technique : Peinture, à l’argile
Dimensions (figure) : L. 1230 mm x h. 360 mm
Bouquetin représenté : Complet
Profil ou vue : Profil droit
Genre : Indéterminé
Description cornes : Deux cornes, courtes, sans anneaux, simple courbure
Style : Naturaliste
Compo./association : Dans le même espace, il y a plusieurs représentations de chevaux et un bison. Le bouquetin fait face à une figure de bison également tracée avec de l’argile.
Description : Placé à 1,56 m du sol actuel, ce bouquetin est très effacé par la calcite. L’arrière-train, avec une courte queue, ainsi que les pattes postérieures sont les plus visibles. La partie supérieure de la figure est très altérée, mais on distingue quand même deux cornes légèrement recourbées vers l’arrière.
Gárate & Bourrillon 2011, Gárate et al. 2012
Bibliographie
Laplace 1952, Lauga & Valicourt 1981, Paillet 1989, Gárate & Bourrillon 2009, 2011, Gárate et al. 2012, Gárate & Bourrillon 2017.
Auteur
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