Gargas, grotte
Aventignan, Hautes-Pyrénées
p. 138-149
Plan détaillé
Texte intégral
Le site
1Le réseau karstique de Gargas se développe dans une des premières collines du centre du piémont pyrénéen et il est composé de deux grottes ornées étagées : la galerie inférieure et la galerie supérieure. À l’heure actuelle, elles communiquent par un petit conduit subvertical dégagé par F. Régnault à la fin du xixe siècle (fig. 1). Les données géomorphologiques disponibles indiquent qu’elles devaient être séparées au Paléolithique récent. Le porche de la galerie supérieure s’ouvre au nord et domine le confluent de la Garonne et de la Neste. L’entrée préhistorique de la galerie inférieure, aujourd’hui colmatée, est orientée à l’ouest et donne sur la vallée de la Neste, en contrebas du plateau de Lannemezan.
2Les premières fouilles, à but paléontologique, ont été effectuées par F. Garrigou et A. de Chasteigner dans la salle I de la galerie inférieure en 1870 (Garrigou & Chasteigner 1870). Puis, F. Régnault ouvre plusieurs chantiers (zone d’entrée de la galerie supérieure, salle I et puits des Oubliettes), qui se dérouleront par intermittence entre 1873 et 1900 (Régnault 1896). É. Cartailhac et H. Breuil organisent deux campagnes de fouille, en 1911 et 1913, dans la salle I (Breuil & Cheynier 1958). Enfin, dans le cadre d’un projet de recherches programmées, P. Foucher et C. San Juan-Foucher coordonnent la révision des collections anciennes et réalisent plusieurs sondages dans la salle I, de 2004 à 2013. Ces travaux permettent de mieux contextualiser les données d’É. Cartailhac et H. Breuil, et de démontrer l’existence d’un habitat gravettien. Ce dernier, occupé à toutes les saisons de l’année, se situait dans la salle I et sous l’ancien porche d’entrée préhistorique (Foucher et al. 2008).
L’art préhistorique de Gargas
3Le dispositif pariétal de la grotte est composé de peintures, de gravures et de tracés digitaux. Les premières empreintes de mains négatives ont été identifiées par F. Régnault en 1906 ; leur inventaire a été complété par É. Cartailhac et H. Breuil en 1907 (Régnault 1907, Cartailhac & Breuil 1910). Le Sanctuaire des Gravures est découvert en 1910 par H. Breuil, mais ce dernier ne publie que très tardivement le résultat de ses recherches, en 1952 et 1958. Par la suite, plusieurs chercheurs ont publié des études sur l’art pariétal et sur son contexte (notamment Leroi-Gourhan 1965, 1967, Sahly 1966, Cantet & Clot 1974, Barrière 1976, 1984, Groenen 1988, Snow 2006, Foucher et al. 2007, 2012, Sharpe & Van Gelder 2010, Huard 2012, Peyroux 2012).
La grotte supérieure
4Il s’agit d’une galerie à parcours descendant depuis l’entrée, à développement vertical et à plafond très haut d’où se déploient de nombreuses concrétions et draperies stalagmitiques. Les manifestations pariétales, peu nombreuses, se situent à des points topographiques remarquables : entrée, changement de direction du réseau ou fond de la galerie. Elles se composent principalement de figures animalières, peintes et gravées (deux bouquetins, trois bisons, un cervidé [ ?]), et de ponctuations alignées pour former un signe curviligne. Leur chronologie reste incertaine et plusieurs figures pourraient se rapporter au Gravettien ou au Magdalénien.
La grotte inférieure
5Cette galerie se développe tout en largeur mais, au fur et à mesure du parcours, depuis l’entrée vers le fond de la galerie, le sol se rapproche graduellement du plafond et, dans les derniers mètres, la progression ne peut se faire qu’en position accroupie (zone des Oubliettes, Sanctuaire des Gravures) ou en rampant (Laminoir). Les rares piliers rocheux et les quelques grandes concrétions créent les seules ruptures dans cette topographie très ouverte et permettent de subdiviser la grotte inférieure en plusieurs parties : la salle I, la salle II, etc. (fig. 1).
6Les empreintes de mains, les gravures animalières, les tracés digitaux et quelques signes peints sont les grands thèmes pariétaux. Le décompte le plus récent fait état de 194 empreintes de mains négatives – 112 noires, 78 rouges, 3 blanches et 1 jaune (Groenen 1988). Le bestiaire gravé se compose de 125 représentations animalières déterminables (Barrière 1976) : le cheval est l’animal le plus représenté (34,5 %), suivi du bison (27 %) et des autres bovidés (15 % ; aurochs et bovinés indéterminés) ; viennent ensuite le bouquetin (7 %), des cervidés indéterminés (7 %), le mammouth (4 %), l’élan (2,5 %) et des oiseaux (1,5 %).
7On constate une structuration de l’espace de la grotte en fonction des grands thèmes pariétaux. Les mains occupent davantage la première partie de la galerie, alors que les gravures animalières sont majoritaires dans le fond. Par ailleurs, les mains et les animaux ne sont jamais associés directement sur les mêmes panneaux. Il n’y a que deux endroits de la partie centrale de la galerie où on observe des rapports de proximité entre des tracés digitaux et d’autres types de représentations : dans la zone extérieure du Sanctuaire des Mains, où quelques mains côtoient des tracés digitaux non figuratifs, et sur le panneau du baldaquin, où gravures animalières et tracés digitaux se superposent.
8L’attribution du dispositif pariétal de cette galerie à la culture gravettienne semble bien assurée. Un os fiché dans une fissure de la grande paroi des Mains a donné une date 14C-AMS de 26 860 ± 460 BP (GifA-92369) soit 30 943 ± 400 cal BP (Clottes et al. 1992). L’entrée de la galerie inférieure est colmatée peu après 25 000 BP, et les occupations de l’habitat gravettien se développent entre 28 000 et 25 000 BP (soit entre 31 920 et 28 800 cal BP ; Foucher et al. 2011).
9L’art mobilier est présent dans le niveau d’habitat gravettien. On dénombre actuellement dix pièces présentant une iconographie composée de figurations animalières très proches de celles de l’art pariétal, de représentations symboliques et de tracés indéterminés (San Juan-Foucher & Foucher 2016).
Les représentations de bouquetins de Gargas
10L’étude de C. Barrière (1976) mentionne l’existence de quatorze bouquetins gravés, tous situés dans le Sanctuaire des Gravures. Toutefois, si on se base sur des critères anatomiques plus rigoureux, on ne peut retenir que neuf représentations indiscutables (fig. 2).
11Si on suit le classement d’A. Leroi-Gourhan, le bouquetin est un animal « complémentaire » important dans le dispositif graphique de la galerie inférieure (7 % du bestiaire). Il s’intègre dans chaque grande composition formant le Sanctuaire des Gravures : il y en a dans l’entrée (n = 1), au niveau de la Pierre noire (n = 1), dans le vestibule (n = 4) et dans la chambre du Camarin (n = 3).
12Les techniques de gravure observées sont essentiellement de deux types : soit des contours simples sur la base d’un trait unique et fin, soit des tracés multiples avec certains segments plus accentués. Un seul bouquetin est représenté complet, les autres sont limités à la tête ou au protomé. Si on analyse uniquement la dizaine de bouquetins, on constate une grande variété dans leur traitement stylistique (fig. 2). La représentation peut être réduite à un profil sommaire, ou être plus recherchée en multipliant les détails anatomiques (oreille, œil, bouche, poils de la toison…). Le traitement des cornes est également très varié : celles-ci sont dessinées par un seul trait continu ou par des traits multiples, avec une simple ou une double courbure, toutefois le détail des anneaux n’est jamais figuré. Les auteurs ont eu recours autant à la perspective normale qu’à la perspective semi-tordue ; cette dernière a été appliquée également à la représentation de l’arrière-train du seul animal complet (fig. 2 : 5). Néanmoins, si on replace l’ensemble des bouquetins dans le contexte du bestiaire gravé de Gargas, on constate un nombre limité de patrons graphiques, comme c’est le cas pour les figurations de chevaux (Foucher & San Juan-Foucher 2016), qui se déclinent en fonction de l’habileté du graveur et des combinaisons des différents détails anatomiques.
13La comparaison entre le spectre faunique des espèces chassées (vestiges osseux trouvés dans les fouilles anciennes et récentes) et le bestiaire général représenté fait apparaître, à quelques exceptions près comme le mammouth, une correspondance entre animaux abattus et animaux gravés, mais parfois dans des proportions inversées (Vercoutère et al. 2013). Ainsi, le bouquetin, avec seulement trois restes osseux clairement identifiés parmi la faune, est beaucoup plus représenté que le renne, animal majoritairement consommé par les Gravettiens de Gargas.
Le bouquetin emblématique de Gargas
14Ce protomé (fig. 3 et Gargas f.5) est un exemple remarquable à plusieurs titres. Archétype de la figure du bouquetin préhistorique pyrénéen, il illustre également les discordances importantes dans le rendu des représentations animalières entre les principaux auteurs de relevés, H. Breuil et C. Barrière. Le relevé du premier est une projection de l’image du bouquetin mâle suivant le canon conventionnel propre aux figurations magdaléniennes : à part les cornes, la tête a été entièrement redessinée, le poitrail est surdimensionné et des détails anatomiques ont été ajoutés (pelage interne dessiné avec la marque de l’épaule, alors qu’il n’existe pas sur la surface gravée). Le calque du second, qui se rapproche au mieux de la réalité des traits gravés, permet en revanche d’apprécier l’homogénéité technique et stylistique de la figure avec les représentations animalières les plus détaillées de la même galerie.
Inventaire
Gargas 1
auteurs : P.F., C.S.J.F.
art pariétal
Culture : Indéterminée (Gravettien ou Magdalénien)
Identifiant : No4, fig. 131 (Barrière 1996 : 351)
Localisation : Au fond de la galerie supérieure, dans la zone en forme de rotonde, au départ d’une petite galerie latérale (galerie Casteret)
Support : Calcaire, paroi
Technique : Peinture, bichrome, colorant rouge et noir
Dimensions (figure) : L. 850 mm x h. 700 mm
Bouquetin représenté : Complet
Profil ou vue : Profil droit
Genre : Mâle
Description cornes : Deux cornes, très longues, sans anneaux, simple courbure
Style : Schématique
Compo./association : Appartient à une composition du type « mâle suivant une femelle ».
Description : Les Préhistoriques ont dû escalader la paroi pour y réaliser cette représentation située à 4 m du sol. Elle a été exécutée une première fois en rouge, puis une seconde fois en noir, en recouvrant le tracé précédent. Le contour de la tête est incertain à cause de la diffusion du pigment. Des efflorescences de calcite ont oblitéré l’avant-train de l’animal. Les cornes, faites d’un seul trait, sont vues en position frontale. Cette figure présente des parallèles stylistiques avec le bouquetin noir du Portel, des bouquetins des grottes du Quercy (Pech Merle, Cougnac, Marcenac) et d’Ardèche (Ebbou).
Breuil 1952, 1958, Barrière 1976, Foucher et al. 2007
Gargas 2
auteurs : P.F., C.S.J.F.
art pariétal
Culture : Indéterminée (Gravettien ou Magdalénien)
Identifiant : No3, Fig. 131 (Barrière 1996 : 351)
Localisation : Au fond de la galerie supérieure, dans la zone en forme de rotonde, au départ d’une petite galerie latérale (galerie Casteret)
Support : Calcaire, paroi
Technique : Peinture, colorant noir
Dimensions (figure) : L. environ 650 mm x h. 550 mm
Bouquetin représenté : Complet
Profil ou vue : Profil droit
Genre : Femelle
Description cornes : Deux cornes, courtes, sans anneaux, simple courbure
Style : Schématique
Compo./association : Associée à la figure précédente (f.1) dans le cadre d’une composition du type « mâle suivant une femelle ».
Description : Les Préhistoriques ont dû escalader la paroi pour y réaliser cette représentation située à 4 m du sol. L’arrière-train quadrangulaire, complété par une petite queue en crochet, semble disproportionné par rapport à la tête à peine ébauchée. Les cornes, en partie effacées, semblent n’avoir comporté qu’un seul trait chacune. Cette figure présente des parallèles stylistiques avec des bouquetins des grottes du Quercy (Pech Merle et Cougnac) et le bouquetin noir de Lascaux (scène des « Bouquetin
Affrontés »).
Breuil 1952, 1958, Barrière 1976, Foucher et al. 2007
Gargas 3
auteurs : P.F., C.S.J.F.
art pariétal
Culture : Gravettien
Identifiant : Fig. 50 (Barrière 1976 : 184)
Localisation : Située à un point topographique remarquable de la galerie inférieure : au tout début du renfoncement de la paroi droite du Sanctuaire des Gravures
Support : Calcaire, paroi
Technique : Gravure
Dimensions (figure) : L. 125 mm x h. 180 mm
Bouquetin représenté : Partiel, protomé
Profil ou vue : Profil droit
Genre : Indéterminé
Description cornes : Deux cornes, longues, sans anneaux, simple courbure
Style : Schématique
Compo./association : Figure isolée, tête tournée vers la droite, en direction des autres salles ; marque le commencement du dispositif pariétal du Sanctuaire des Gravures.
Description : Le trait de gravure est fin et incisif dans la roche dure. La tête triangulaire est complétée par un grand œil en amande et une bouche qui semble entrouverte. Les deux cornes, à double trait, sont décalées, représentées l’une derrière l’autre.
Breuil 1952, 1958, Barrière 1976, Foucher et al. 2007
Gargas 4
auteurs : P.F., C.S.J.F.
art pariétal
Culture : Gravettien
Identifiant : Fig. 114 (Barrière 1976 : 311)
Localisation : Galerie inférieure, chambre du Camarin, Sanctuaire des Gravures, paroi de gauche
Support : Calcaire, paroi
Technique : Gravure
Dimensions (figure) : L. 480 mm x h. 480 mm
Bouquetin représenté : Partiel, protomé
Profil ou vue : Profil droit
Genre : Indéterminé
Description cornes : Deux cornes, longues, sans anneaux, double courbure
Style : Naturaliste
Compo./association : Appartient à une vaste composition gravée, le bouquetin est positionné sur le ventre d’un cheval. Le bestiaire de cet ensemble est composé de chevaux, de bisons, de cervidés et d’oiseaux traversés par des signes en méandres.
Description : Cette figure très réussie comporte de nombreux détails anatomiques : œil, bouche, oreille droite, deux cornes filiformes à trait unique, poils de la barbe, du poitrail et de la crinière. Les traits de gravure sont bien marqués.
Breuil 1952, 1958, Barrière 1976, Foucher et al. 2007
Gargas 5
auteurs : P.F., C.S.J.F.
art pariétal
Culture : Gravettien
Identifiant : Fig. 80 no 2 (Barrière 1976 : 237)
Localisation : Galerie inférieure, vestibule du Camarin, Sanctuaire des Gravures, panneau du Grand Taureau
Support : Calcaire, paroi
Technique : Gravure
Dimensions (figure) : L. 540 mm x h. 480 mm
Bouquetin représenté : Partiel, protomé
Profil ou vue : Profil gauche
Genre : Mâle
Description cornes : Deux cornes, longues, sans anneaux, double courbure
Style : Naturaliste
Compo./association : Appartient à une vaste composition gravée, le bouquetin est positionné sur la croupe d’un grand aurochs qui est en position centrale. Le bestiaire de cet ensemble est composé de chevaux, d’aurochs, de bisons, de cervidés et de trois autres bouquetins.
Description : Cette figure très réussie comporte de nombreux détails anatomiques : œil, oreille gauche, poils de la barbe, du poitrail et du dos, lignes de partage du pelage sur la face. Les cornes sont vues en perspective semi-tordue (la corne droite, la plus éloignée de l’observateur, est pourtant la plus développée). Leur remplissage par la technique des traits multiples donne une impression de relief.
Breuil 1952, 1958, Barrière 1976, Foucher et al. 2007
Gargas 6
auteurs : P.F., C.S.J.F.
art pariétal
Culture : Gravettien
Identifiant : Fig. 80 no 1 (Barrière 1976 : 237)
Localisation : Galerie inférieure, vestibule du Camarin, Sanctuaire des Gravures, panneau du Grand Taureau
Support : Calcaire, paroi
Technique : Gravure
Dimensions (figure) : L. 260 mm x h. 380 mm
Bouquetin représenté : Partiel, protomé
Profil ou vue : Profil gauche
Genre : Mâle
Description cornes : Deux cornes, longues, sans anneaux, double courbure
Style : Naturaliste
Compo./association : Ce bouquetin, positionné sur le poitrail d’un grand aurochs, appartient à une vaste composition gravée (panneau du Grand Taureau), montrant des chevaux, des bisons, des cervidés, trois autres bouquetins et un signe féminin.
Description : L’oreille quadrangulaire et l’œil disproportionné lui donnent un air un peu étrange. Les cornes sont représentées en perspective semi-tordue. La technique des traits multiples est utilisée.
Breuil 1952, 1958, Barrière 1976, Foucher et al. 2007
Gargas 7
auteurs : P.F., C.S.J.F.
art pariétal
Culture : Gravettien
Identifiant : Fig. 54 no 3 (Barrière 1976 : 194)
Localisation : Galerie inférieure, vestibule du Camarin (Sanctuaire des Gravures), panneau de la Pierre noire
Support : Calcaire, paroi
Technique : Gravure
Dimensions (figure) : L. 240 mm x h. 180 mm
Bouquetin représenté : Partiel, protomé
Profil ou vue : Profil droit
Genre : Indéterminé
Description cornes : Deux cornes, courtes, sans anneaux, simple courbure
Style : Naturaliste
Compo./association : Appartient à une vaste composition gravée (panneau de la Pierre noire). Le bestiaire de cet ensemble est composé de chevaux, de bisons et de cervidés.
Description : L’œil n’a pas été représenté. Par la présence des poils du pelage, ce bouquetin se rapproche de ceux de la chambre (paroi gauche, Gargas f.4) et du vestibule (panneau du Grand Taureau, Gargas f.5) du Camarin. Le genre de l’animal reste difficile à déterminer : il pourrait s’agir d’un animal jeune ou femelle, compte tenu du développement des cornes mais le profil du cou/poitrail correspond plutôt à un mâle adulte.
Breuil 1952, 1958, Barrière 1976, Foucher et al. 2007
Gargas 8
auteurs : P.F., C.S.J.F.
art pariétal
Culture : Gravettien
Identifiant : Fig. 77 no 16 (Barrière 1976 : 234)
Localisation : Galerie inférieure, vestibule du Camarin (Sanctuaire des Gravures), panneau du Grand Taureau
Support : Calcaire, paroi
Technique : Gravure
Dimensions (figure) : L. 1140 mm x h. 640 mm
Bouquetin représenté : Complet
Profil ou vue : Profil gauche
Genre : Mâle
Description cornes : Deux cornes, courtes, sans anneaux, simple courbure
Style : Naturaliste
Compo./association : Ce bouquetin appartient à une vaste composition gravée, le panneau du Grand Taureau, réunissant des chevaux, des bisons, des cervidés, trois autres bouquetins et un signe féminin. La tête de ce bouquetin est recouverte par celle du grand taureau.
Description : Le corps est trapu et un peu disproportionné par rapport à la tête ; la technique des traits multiples et la représentation du pelage renforcent l’impression de volume. Une courte queue dressée est figurée. Les pattes sont vues en perspective décalée et sont inachevées : absence de sabots pour les postérieures, raccourcies et en V pour les antérieures comme sur un grand nombre de figurations animalières de Gargas. Les testicules et le fourreau du sexe sont bien marqués. La tête est accompagnée de deux autres profils, détachés du corps et dans des positions différentes, qui pourraient suggérer une idée de mouvement. L’une des cornes est à trait linéaire simple, l’autre, partielle, n’est pas rattachée à la tête.
Breuil 1952, 1958, Barrière 1976, Foucher et al. 2007
Gargas 9
auteurs : P.F., C.S.J.F.
art pariétal
Culture : Gravettien
Identifiant : Fig. 95 no 1 (Barrière 1976 : 273)
Localisation : Galerie inférieure, chambre du Camarin (Sanctuaire des Gravures), paroi de droite
Support : Calcaire, paroi
Technique : Gravure
Dimensions (figure) : L. 284 mm x h. 64 mm
Bouquetin représenté : Partiel, cervico-dorsale
Profil ou vue : Profil droit
Genre : Indéterminé
Description cornes : Deux cornes, longues, sans anneaux, simple courbure.
Style : Naturaliste
Compo./association : Appartient à une vaste composition gravée dont le bestiaire est composé de chevaux, de bisons, d’un cervidé, d’un mammouth et de nombreux tracés indéterminés. L’ensemble est traversé par des signes en méandres ou en bandes composées de faisceaux de traits multiples.
Description : L’animal, au tracé synthétique, porte la tête relevée. La bouche est indiquée ainsi qu’un pli au niveau de la nuque. La ligne de dos est rectiligne. Les cornes sont à trait linéaire simple.
Breuil 1952, 1958, Barrière 1976, Foucher et al. 2007
Gargas 10
auteurs : P.F., C.S.J.F.
art pariétal
Culture : Gravettien
Identifiant : Fig. 114 no 1 (Barrière 1976 : 311)
Localisation : Galerie inférieure, chambre du Camarin (Sanctuaire des Gravures), paroi de gauche
Support : Calcaire, paroi
Technique : Gravure
Dimensions (figure) : L. 220 mm x h. 240 mm
Bouquetin représenté : Partiel, protomé
Profil ou vue : Profil droit
Genre : Indéterminé
Description cornes : Une ou deux cornes (selon interprétation, voir ci-après description), courtes, sans anneaux, simple courbure
Style : Schématique
Compo./association : Appartient à une vaste composition gravée : le bouquetin est positionné sur le poitrail d’un cheval, devant un autre bouquetin (Gargas f.4). Le bestiaire de cet ensemble, composé de chevaux, de bisons, de cervidés et d’oiseaux, est traversé par des signes en méandres.
Description : Simple silhouette heurtée d’un bouquetin qui pourrait être soit un jeune individu soit un isard tant la ou les cornes sont courtes et rectilignes. En effet, sur le relevé de C. Barrière, ce capridé est figuré avec une corne à double trait linéaire simple mais, selon nous, il serait plutôt muni de deux cornes convergentes et recourbées à leur extrémité distale, qui ne rejoignent pas directement le crâne de l’animal à leur extrémité proximale.
Breuil 1952, 1958, Barrière 1976, Foucher et al. 2007
Gargas 11
auteurs : P.F., C.S.J.F.
art pariétal
Culture : Gravettien
Identifiant : Fig. 78 no 15 (Barrière 1976 : 235)
Localisation : Galerie inférieure, vestibule du Camarin (Sanctuaire des Gravures), panneau du Grand Taureau
Support : Calcaire, paroi
Technique : Gravure
Dimensions (figure) : L. 380 mm x h. 240 mm
Bouquetin représenté : Partiel, protomé
Profil ou vue : Profil droit
Genre : Mâle
Description cornes : Deux cornes longues, sans anneaux, double courbure ?
Style : Schématique
Compo./association : Appartient à une vaste composition gravée (panneau du Grand Taureau) ; le bouquetin est positionné au-dessus de la tête d’un aurochs. Le bestiaire de cet ensemble est composé de chevaux, d’aurochs, de bisons, de cervidés et de trois autres bouquetins.
Description : Cette grande silhouette esquisse en quelques traits une petite tête portée par un long cou fin. Les deux longues cornes dissymétriques rejetées en arrière à trait linéaire simple évoquent un mâle adulte.
Breuil 1952, 1958, Barrière 1976, Foucher et al. 2007
Bibliographie
Régnault 1907, Cartailhac & Breuil 1910, Breuil 1952, 1958, Leroi-Gourhan 1965, Sahly 1966, Leroi-Gourhan 1967, Barrière 1976, 1984, Groenen 1988, Foucher et al. 2007, 2012, Huard 2012, Foucher & San Juan-Foucher 2016, San Juan-Foucher & Foucher 2016.
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Fonctions, utilisations et représentations de l’espace dans les sépultures monumentales du Néolithique européen
Guillaume Robin, André D'Anna, Aurore Schmitt et al. (dir.)
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