Introduction générale
p. 5-8
Texte intégral
Des décisions du CNU s’inscrivant dans de grands principes
1Les décisions de la section 06 du CNU s’exercent selon de grands principes qui sont rappelés dans les rapports de sessions, et qu’il sera possible de retrouver de manière développée tout au long de l’ouvrage. À ce titre, ils s’inscrivent à la fois dans la durée et dans la continuité des pratiques initiées par les précédentes mandatures. Ces grands principes peuvent être résumés ainsi :
L’intégrité. Les décisions et arbitrages sont réalisés sous le prisme de l’intégrité de la discipline. Les sciences de gestion et du management ont un périmètre à définir et à rappeler à chaque instant afin de préserver l’intégrité disciplinaire.
L’équité de l’évaluation des dossiers. Le processus d’allocation des rapporteurs est collégial. Pour les promotions et les PEDR, les rapporteurs ne se connaissent pas. La finalité est de permettre à chaque dossier de faire l’objet d’une évaluation fidèle, produite de manière indépendante par les rapporteurs. Les décisions, notamment pour les promotions et les PEDR, sont contraintes par un nombre contingenté d’avis favorables. Ne pas obtenir une promotion au niveau national ou une note de A à la PEDR ne signifie pas nécessairement que le dossier est mal valorisé, mais résulte souvent d’une comparaison relative à d’autres dossiers très bons. En sciences de gestion et du management, les dossiers déposés sont souvent de grande qualité, conséquence notamment d’une autocensure de certains collègues. Nous rappelons que les rapporteurs du CNU évaluent des dossiers, et non des candidats.
L’homogénéité et l’indépendance. Il est essentiel de préserver une évaluation homogène des dossiers. L’homogénéité ne peut être garantie que par l’indépendance des acteurs et par un processus de décision transparent. Ainsi, par exemple, la qualification aux fonctions de professeur des universités par la voie du 46.1, lorsqu’elle existait, contribuait à légitimer nationalement et disciplinairement des dossiers qualifiés sur la base d’une évaluation indépendante et homogène de l’ensemble des candidatures soumises.
La collégialité des décisions. Concernant la qualification aux fonctions de maître de conférences, 48 collègues (24 collègues du collège A, et 24 collègues du collège B) contribuent à la décision de qualification ou de non-qualification des dossiers. Ces décisions sont fondées sur l’usage d’outils élaborés par des pairs, tels que le classement FNEGE, par exemple. Néanmoins, le cénacle section 06 du CNU n’est pas une chambre d’enregistrement. Les décisions dépendent surtout de la connaissance des communautés académiques, connaissance portée par les membres du CNU au travers d’échanges et débats qui ont lieu lors des sessions. Cette connaissance est déterminante lors des discussions et de la prise de décision collégiale autour des dossiers évalués.
Structure de l’ouvrage
2L’ouvrage proprement dit se décompose en cinq parties (« mesurer », « transmettre », « s’interroger », « explorer », « se projeter ») et 18 chapitres. Nous remercions les collègues pour leurs contributions et leur investissement au service des sciences de gestion et du management. Nous remercions également les soutiens reçus de la part des associations savantes et des institutions actrices de notre monde académique. Une analyse lexicale des différents chapitres, illustrée par le nuage de mots de la figure 1, signale les préoccupations majeures des collègues ayant contribué. Ainsi, les trois missions dévolues aux enseignants-chercheurs sont au cœur de l’ouvrage : l’activité scientifique, l’activité pédagogique et l’engagement auprès de nos communautés (institutions et sociétés savantes). Les pratiques, les étudiants, les missions, le don, le travail, les compétences, la carrière, l’engagement, les critères d’évaluation, les entreprises, les terrains de recherche et, bien sûr, nos universités constituent les principaux thèmes développés dans les différents chapitres que nous invitons à découvrir.
Mesurer
3La première partie discute l’usage de l’évaluation quantitative ainsi que la place du chiffre dans l’appréciation du contenu des dossiers soumis au CNU. Elle interroge de manière plus générale sur l’évaluation constante à laquelle est soumis tout enseignant-chercheur au cours de sa carrière : une évaluation de sa pédagogie par les étudiants, une évaluation de la recherche au niveau national et international, et une estimation de l’engagement institutionnel et scientifique local et national. La question du don à la communauté se pose car si l’évaluation est constante, permanente, voire omniprésente, la valorisation des contributions n’est pas toujours au rendez-vous. Le bon fonctionnement de la communauté académique et universitaire repose en effet sur l’engagement des collègues, souvent naturel et spontané (conseils aux collègues, supervision des travaux des étudiants, discussion d’articles, évaluation d’articles, participation aux jurys de thèses et d’HDR, encadrement de mémoires et de thèses, recrutement d’étudiants, participation aux comités de sélection, engagement dans des instances telles que le CNU ou l’HCERES, etc.).
Transmettre
4La transmission de la connaissance est au cœur du métier d’enseignant-chercheur. Elle prend un sens particulier en sciences de gestion et du management car, si l’apport des connaissances théoriques et méthodologiques est essentiel, l’insertion des étudiants dans des organisations publiques ou privées et la considération de l’environnement socio-économique présentent également des enjeux majeurs. À cet égard, les pédagogies innovantes et les formations en apprentissage suscitent l’intérêt et offrent de nouvelles perspectives. Leur déploiement nécessite de nombreuses ressources : financières, de temps et de développement de nouvelles compétences, etc. C’est l’objet de la deuxième partie de l’ouvrage.
S’interroger
5L’enseignant-chercheur porte l’interrogation en lui, c’est un moteur d’innovation, d’apprentissage permanent et de progression. Dans la troisième partie sont questionnées la culture organisationnelle de l’enseignant-chercheur (équité, justice, mais aussi stress au travail), ainsi que l’attractivité du métier pour les jeunes collègues (docteurs et doctorants, mais aussi futurs étudiants qui envisagent un parcours recherche). Les nouveaux enjeux de la recherche sont discutés, notamment la prise de conscience croissante du rôle et des résultats de la recherche qui doivent être portés au-delà des frontières académiques. Leur exportation et l’évaluation de leurs impacts socio-économiques deviennent un enjeu majeur, avec une interrogation sur une revalorisation de la recherche en sciences de gestion et du management. Les grands principes du métier sont rappelés en plaçant l’indépendance au cœur de nos organisations et du quotidien de chercheur.
Explorer
6La recherche en sciences de gestion et du management porte sur les organisations publiques et privées, et s’étend aux différentes fonctions de l’entreprise (comptabilité et contrôle, finance, marketing, gestion des ressources humaines, gestion de production et logistique, gestion des systèmes d’information et de communication, gestion juridique et fiscale, management stratégique), mais aussi aux pratiques managériales et au rôle du manager. Elle met en œuvre des méthodologies d’analyse qualitatives ou quantitatives en fonction de la question de recherche traitée. La quatrième partie passe en revue des cas d’analyses bien connus, et d’autres moins, réalisés en sciences de gestion et du management. Incontestablement un monde à redécouvrir et découvrir.
Se projeter
7Le vote de la LPR fin 2020 rend délicat l’exercice de projection. Néanmoins, des collègues s’y sont attachés. Les membres du CNU sont élus ou nommés pour quatre ans, avec la possibilité d’un renouvellement de leur mandat. Il s’agit de collègues enseignants-chercheurs, directeurs d’étude, directeurs de laboratoire, membres actifs au sein des bureaux des sociétés savantes, rapporteurs pour des revues scientifiques, rédacteurs de revues, membres de jury de thèses et d’HDR et de comités de sélection, ou encore membres dans les instances locales. Les membres du CNU partagent le quotidien de chaque collègue et pratiquent l’enseignement et la recherche au sein de la discipline. In fine, le CNU est une assemblée de pairs qui étudient les demandes formulées par les collègues selon leur avancée dans la carrière. Dans la cinquième et dernière partie de l’ouvrage, les enjeux à ce niveau sont discutés, au regard de l’environnement changeant que nous avons connu en 2020-2021, à la fois avec justesse, souci du lendemain, mais aussi bienveillance et optimisme.
Auteurs
Université Côte d’Azur
Université de Lille
Université Jean-Moulin Lyon III
Université Toulouse 1 Capitole, Toulouse School of Management
Université Paris‑Saclay, laboratoire Réseaux, Innovation, Territoires, Mondialisation (RITM)
Université Paris 1 Panthéon‑Sorbonne
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