A

Acheuléen : faciès culturel du Paléolithique ancien caractérisé par de nombreux bifaces et une industrie sur éclats peu standardisés. Il apparaît vers 1,5 million d’années en Afrique. En Europe, il se développe entre – 700-500 000 ans et – 250 000 ans (F.P.)

ADN mitochondrial : les cellules de tous les organismes vivants possèdent de minuscules structures entourant le noyau, les mitochondries. L’ADN de ces mitochondries n’est transmis que par la lignée maternelle. Étant bien plus nombreuses que le noyau elles sont plus faciles à retrouver et à analyser. Mutant assez rapidement, leur ADN permet d’étudier des évolutions récentes et de mieux comprendre l’évolution des populations. (E.C.)

Âge ¹⁴C BP (before present, avant le présent) : âge obtenu par le dosage de la proportion de Carbone 14 dans une matière organique (méthode de Libby). Par convention, l’année de référence est 1950 (année de sa découverte). La méthode conventionnelle consistait à doser le ¹⁴C résiduel à l’aide d’un compteur Geiger. Un grand progrès a été accompli grâce à l’utilisation de la spectrométrie de masse par accélérateur (SMA) à la fin des années 1980 qui permet d’analyser quelques milligrammes de carbone et donc de dater directement des peintures pariétales. (G.S.)

Âge cal BP (âge radiocarbone calibré, avant le présent ou âge calendaire) : l’hypothèse de Libby selon laquelle la proportion de ¹⁴C dans les organismes vivants a toujours été constante s’est révélée fausse. Il est nécessaire de recourir à une correction pour tenir compte des variations de la proportion de CO₂ dans l’atmosphère au cours du temps. Cette correction (appelée calibration) s’opère par comparaison avec d’autres méthodes de datation. La calibration a pour effet de vieillir les âges ¹⁴C conventionnels d’environ 1 500 ans pour un âge ¹⁴C de 10 000 ans, d’environ 3 250 ans pour un âge de 15 000 ans et d’environ 4 000 ans à partir de 30 000 ans. (G.S.)

Âge cal BC (before Christ, âge radiocarbone calibré avant notre ère) : certains chercheurs ont l’habitude d’exprimer les résultats de datations en âges avant notre ère. Cela peut se justifier pour le Néolithique* ou l’Âge des métaux*, quand les dates se rapprochent des dates historiques exprimées en millénaires avant J.-C. mais n’est pas usité pour les périodes du Paléolithique. (G.S.)

Âge du Bronze : période culturelle où les populations utilisent le bronze, alliage de cuivre et d’étain pour fabriquer des outils (en particulier des haches) ou des objets du quotidien. Elle s’étend en Europe de – 2 200 à – 800 ans av. J.-C. (V.F.)

Âge du Cuivre : période culturelle parfois appelée Chalcolithique où les populations utilisent le cuivre pour fabriquer des outils (en particulier des haches) ou des objets du quotidien. En France, elle débute vers – 3 000 ans av. J.-C. (V.F.)

Âge du Fer : période culturelle où les populations utilisent le fer pour fabriquer des outils (en particulier des haches) ou des objets du quotidien. Elle s’étend en Europe de – 800 à – 52 ans av. J.-C. et voit la création des villes et d’une société fortement hiérarchisée. (V.F.)

Âge des métaux : période chronologique culturelle des temps protohistoriques correspondant aux populations utilisant la métallurgie pour leurs outils, objets et armes. On distingue dans l’ordre l’âge du Cuivre*, l’âge du Bronze* et l’âge du Fer*. (V.F.)

Aiguille : fine pointe en os, ivoire ou bois de cervidé caractérisée par une extrémité distale perforante, opposée à une extrémité proximale présentant un aménagement destiné à la rétention d’un lien. Cet aménagement peut prendre des formes variées : gorge ou cannelure, canal, encoche et surtout chas, dont la présence, attestée dès la fin du Solutréen* supérieur, s’amplifie très largement au Magdalénien*. (A.A.)

Allèle : chaque chromosome renferme des gènes qui ont plusieurs possibilités de s’exprimer et de coder les caractéristiques des individus (couleur des yeux, des cheveux etc.). Tous les individus d’une même population ont les mêmes gènes mais pas les mêmes allèles, ce qui explique la variation entre individus. L’ensemble des allèles constitue le génotype de l’individu. (E.C.)

Allozyme : l’enzyme est une substance produite par les cellules des organismes vivants qui agit lors des échanges chimiques. L’allozyme est une enzyme codée par les allèles d’un même gène. C’est un marqueur qui renseigne sur la génétique des individus. (E.C.)

Art figuratif : ensemble des motifs qui renvoient à un modèle appartenant au monde réel. S’agissant de l’art paléolithique, l’art figuratif est très majoritairement animalier. (F.P.)

Art mobilier : par contraste avec l’art rupestre (et pariétal), l’art mobilier désigne les productions artistiques (gravures, peintures, sculptures, modelages) sur objets. Ces œuvres étaient donc manipulables, déplaçables. Elles sont le plus souvent découvertes dans les aires d’habitat des Paléolithiques. (F.P.)

Art non figuratif : ensemble des motifs qui ne renvoient pas à un modèle observable. Au Paléolithique, il réunit des formes géométriques construites et récurrentes, les signes*, et l’ensemble des graphismes inorganisés que l’on rencontre aussi bien dans l’art pariétal* que mobilier*. (F.P.)

Art pariétal : ensemble des expressions graphiques créées sur les parois, les plafonds (ou exceptionnellement les sols) des grottes. Par convention, ce terme recouvre des productions paléolithiques. (F.P.)

Art rupestre : ensemble des expressions graphiques créé sur des rochers. On utilise en général ce terme pour désigner des œuvres situées en extérieur et par extension l’art des périodes post-glaciaires en réservant art pariétal* pour l’art des grottes paléolithiques. (F.P.)

Aurignacien : seconde grande culture du Paléolithique récent* d’Europe coïncidant avec l’arrivée des Hommes anatomiquement modernes (sapiens). Caractérisée par le développement d’un outillage lithique réalisé sur lames et lamelles, par celui d’un équipement sur os, bois de renne et ivoire et par celui de différentes formes d’expressions symboliques (parure, art mobilier*et pariétal*). Débute il y a environ 42 000 ans avec un Proto-Aurignacien pour se poursuivre jusqu’à l’Aurignacien récent il y a 34 000 ans. (A.A.)

B

Badegoulien : culture de la seconde moitié du Paléolithique* récent, succédant au Solutréen* et peu avant la phase ancienne du Magdalénien*. Sur le plan matériel et technique, elle se distingue nettement des productions lithiques et osseuses du Magdalénien « vrai » ce qui conduit à s’interroger sur son origine. Son expansion suit globalement celle du Solutréen* essentiellement en France sans franchir le Rhône et à peine les Pyrénées. Comprise entre 19 000 et 16 500 BP soit environ 23 000 et 21 000 ans Cal BP. (A.A.)

Baguette demi-ronde : objet en bois de cervidé, plus rarement en os ou en ivoire, de section plano convexe, présentant une face supérieure, convexe, parfois décorée, opposée à une face inférieure, comparativement plane, portant souvent des stries destinées, selon toutes vraisemblances, à augmenter l’adhérence d’un collage. Accolées deux à deux, les baguettes demi-rondes pourraient constituer une grande armature de sagaie* ou pointe de projectile. Certains exemplaires n’ont pu, cependant, être utilisés comme pointe de trait et ont dû remplir d’autres fonctions variées. Apparaissent dès le Gravettien* mais surtout présentes en nombre au Magdalénien* moyen. (V.F. et A.A.)

Bâton percé : instrument en bois de cervidé dont la partie active, de forme variée (à une ou deux branches, massive, triangulaire), présente toujours au moins une large perforation à la bifurcation de l’andouiller et de la perche. Les bâtons percés sont souvent décorés, en particulier au Magdalénien, où leur décor atteint une richesse exceptionnelle. La diversité des bâtons percés et des traces d’usage relevées sur la perforation traduisent l’existence de plusieurs fonctions possibles selon les types et les modules (manche à fronde, assouplisseur de courroie, taquet de suspension). Apparition dès l’Aurignacien* ancien, multiplication au Gravettien* et Solutréen*, apogée au Magdalénien* moyen et récent. (A.A.)

Burin : Outil de pierre taillée obtenu à partir d’un éclat ou d’une lame* par la technique du « coup de burin » qui consiste à enlever une lamelle dans l’épaisseur du support afin d’obtenir un dièdre plus résistant que le tranchant brut d’un éclat ou d’une lame*. Cet outil est particulièrement présent au Paléolithique récent*. (F.P.)

Bec de perroquet : type de burin* caractéristique du Magdalénien supérieur dont la morphologie explique le nom. (F.P.)

C

Châtelperronien : culture attribuée au début du Paléolithique* récent qui précède l’Aurignacien*. Associée par certains chercheurs aux Néandertaliens, elle est surtout connue dans le grand sud-ouest de la France jusqu’au Bassin parisien et au Pays basque espagnol. Comprise entre il y a entre 44 000 et 42 000 ans, soit environ entre 42 000 et 38 000 BP. (A.A.)

Clade : groupe d’organismes vivants ou fossiles comprenant un organisme et la totalité de ses descendants. (E.C.)

Contour découpé : objet à suspendre le plus souvent obtenu à partir d’un os hyoïde* de cheval et figurant dans ce cas une tête animale (cheval en général, isard ou bouquetin) sur chaque face. Les contours découpés sur os hyoïde sont caractéristiques du Magdalénien moyen des Pyrénées (F.P. et V.F.)

Cytochrome b : le cytochrome b est une protéine (chromoprotéine) qui s’inscrit dans la chaîne de transport des électrons jouant un rôle dans la respiration cellulaire. Il est présent dans la membrane des mitochondries – cf. ADN mitochondrial. (E.C.)

D

Déchet : élément dont la production, concomitante à une opération de taille de silex ou de matière dure animale, n’est pas recherchée. Suivant qu’il s’agit d’une opération de transformation ou d’utilisation, les déchets se répartissent en déchets de fabrication ou en déchets d’utilisation (A.A.)

Dent percée ou aménagée : objet de parure, en règle générale réalisé sur canines et incisives animales, rarement humaines. La racine présente un système de suspension (perforation, gorge, etc.). Apparaît au Paléolithique* récent et perdure en abondance au cours des principales périodes suivantes : Épipaléolithique*, Néolithique*, Âge des Métaux*. (A.A.)

E

Équipement : terme désignant l’ensemble des objets utilisés quelle que soit leur matière, ce qui concerne autant les objets finis transformés que ceux dont l’emploi, sans transformation aucune, a été rendu possible par une morphologie et des dimensions d’origine directement adaptées à leur fonction. (A.A.)

Épipaléolithique : dernière phase du Paléolithique, aujourd’hui plutôt qualifiée de Paléolithique final située entre le Paléolithique récent* et le Mésolithique*, au début de la phase de radoucissement qui conduira au climat de l’Holocène*. Comprise entre il y a 13 500 et 11 700 ans (A.A.)

F

Foëne : objet allongé en bois de cervidé, plus rarement en os, présentant plusieurs extrémités pointues et opposées à une partie offrant des aménagements variés (biseau, pointe, fourche) suggérant un système de fixation. La variété des formes laisse envisager l’existence de plusieurs fonctions possibles, peut-être propres à chaque type, telles celles de trident, foëne, fléchette à oiseaux, hameçon, petit harpon* ou encore pièce intermédiaire d’emmanchement. Magdalénien* supérieur. (A.A.)

G

Gravettien : grande culture du Paléolithique récent d’Europe s’insérant entre l’Aurignacien* et le Solutréen*. Sur un fonds commun s’étendant de la frange occidentale de l’Europe jusqu’en Crimée, se développent de nombreuses entités culturelles aux spécificités marquées selon les phases et les régions. Le Gravettien est connu, dans l’art mobilier*, pour ses statuettes féminines parfois appelées « Vénus callipyges ». Les différentes phases couvrent plusieurs millénaires entre 34 500 et 25 000 ans. (A.A. et G.S.)

H

Hameçon : objet en os ou en bois de cervidé. L’hameçon droit (ou élément à double pointe) est une fine plaquette ou esquille appointée aux deux extrémités dont la partie mésiale offre, parfois, un aménagement (gorge, cran) suggérant la fixation d’une ligne. Sa fonction halieutique est possible mais elle est en grande partie étayée sur la seule analogie ethnographique (Finlande, Sibérie). Apparition dès le Châtelperronien, présence affirmée dès l’Aurignacien et apogée au Magdalénien. L’hameçon courbe n’apparaît, de façon certaine, qu’à partir de l’Azilien et sous la forme de simple crochet. Sa fonction d’hameçon n’est véritablement attestée qu’avec l’apparition du barbillon, au Néolithique. Perdure sur support osseux jusqu’à l’âge du Bronze. (A.A. et J.J.C.M.)

Haplogroupe : les séries d’allèles situés à des sites spécifiques dans un chromosome constituent des haplogroupes dont la caractéristique est d’avoir connu des mutations. Chacun possède donc ses propres caractéristiques génétiques. Ils permettent de mieux comprendre les déplacements des individus. (E.C.)

Harpon : pointe en os ou en bois de cervidé présentant une partie distale pénétrante pointue et un fût muni de barbelures de rétention sur un ou deux bords latéraux. L’embase, adaptée à un système d’emmanchement détachable caractéristique du harpon, offre divers aménagements (épaulement, perforation) destinés à la fixation d’une ligne devant relier la tête et la hampe lorsqu’elles se détachent l’une de l’autre une fois le gibier atteint. Apparition au Magdalénien* supérieur et perdure dans l’Azilien*, au Mésolithique* et pendant tout le Néolithique*, notamment à partir du Néolithique moyen. (A.A.)

Holocène : période géologique actuelle. Il succède au Pléistocène* et débute avec la fin de la dernière glaciation, il y a 12 000 ans. (F.P.)

I

Industrie en matières dures animales : terme générique désignant l’ensemble des objets utilisés et produits à partir de ces MDA*. Il englobe donc l’ensemble des déchets* de fabrication et la totalité de l’équipement* ce qui va des œuvres d’art aux éléments bruts de transformation en passant par des objets finis*. (A.A.)

Industrie lithique ou industrie osseuse : terme générique désignant l’ensemble des objets utilisés et produits à partir des seules matières lithiques (silex, quartz, etc.) ou des seules matières osseuses – os, dent, bois de cervidé. (A.A.)

L

Lame : éclat allongé obtenu lors de la taille de matériaux lithiques (silex surtout). Ce type de produit est particulièrement abondant dans les industries du Paléolithique récent*. Les lames servent de support par retouches à de nombreux outils. (F.P.)

Lamelle : éclat lithique allongé de petite à très petite dimension. Les lamelles pouvaient être utilisées brutes pour armer des pointes de sagaie en matière dure animale ou retouchées pour constituer elles-mêmes des armatures emmanchées. (V.F.)

Lissoir : objet principalement en os, plat et allongé, caractérisé par une extrémité distale de forme ogivale, convexe ou triangulaire et présentant un front actif. Le lissoir peut être d’axe ou d’angle selon que ce front reste dans l’axe longitudinal de la pièce ou est déjeté. Les traces d’utilisation observées renvoient à un travail de matières souples (peaux, tendons, végétaux…). Apparaissent à la fin du Paléolithique moyen, perdurent pendant tout le Paléolithique récent et au cours des périodes suivantes : Épipaléolithique*, Néolithique* et âge des Métaux*. (A.A.)

M

Magdalénien : dernière grande culture du Paléolithique récent* d’Europe. Elle est caractérisée par le développement d’une riche industrie en MDA (baguettes demi-rondes, propulseurs décorés, harpons etc.) et par celui d’un remarquable art mobilier* comme pariétal* qui connaissent leur apogée. Comprise entre 21 000 et 14 000 ans. (A.A.)

Matières dures d’origine animales (MDA) : terme général proposé par F. Poplin désignant toutes les parties dures du squelette animal – os, dent, bois de cervidé, corne, coquillage, test d’œuf, de mollusque, écaille, carapace de tortue, etc. (A.A.)

Matières osseuses : terme général devant, par définition, désigner toutes substances dures animales possédant un tissu osseux. Dans le vocabulaire archéologique, il s’applique aux trois matières conservées et présentes dans le matériel archéologique : l’os, la dentine (dont l’ivoire vrai) et le bois de cervidés. (A.A.)

Mésolithique : période intermédiaire entre Paléolithique* et Néolithique*. Le Mésolithique européen est caractérisé par un mode de vie toujours basé sur la chasse et la cueillette mais dans un environnement post-glaciaire. S’étend d’il y a 11 500 à 6 700 soit de 9 700 à 4 700 av. J.-C. (F.P.).

Mondmilch : revêtement qui peut se développer sur les parois des grottes formant une pellicule pulvérulente millimétrique à centimétrique de couleur blanche (ou claire). Le mondmilch est constitué d’aiguilles de calcite longues de quelques dizaines de microns. L’origine du mondmilch est discutée, mais il résulte probablement de l’activité de micro-organismes. (F.P.)

N

Néolithique : période de la Préhistoire récente ou faisant déjà partie de la Protohistoire pour certains chercheurs, marquée par le développement, simultané ou non, de l’agriculture, de l’élevage, de la céramique. Elle voit aussi l’implantation des premiers villages, donc la sédentarisation des populations. (F.P.)

O

Objets biseautés (« coins, ciseaux ») : objet en bois de cervidé, beaucoup plus rarement en os ou en ivoire, présentant une partie distale aménagée en biseau (unifacial ou bifacial) et une extrémité proximale, portant souvent des traces de percussion. La présence du biseau et l’étude des traces d’utilisation évoquent plusieurs fonctions possibles fonctions liées, notamment, au travail des matières dures animales ou végétales de type coin à fendre, écorçoir, etc. Apparition dès le début du Paléolithique récent* pour perdurer, pour la préhistoire, jusqu’aux âges des Métaux*. (A.A.)

Objet fini : but des opérations de transformation de la matière première qui visent à obtenir un objet prêt à l’emploi. Il peut être « neuf » ou usé présentant notamment des éléments fonctionnels actifs (par exemple, crochet pour propulseur, perforation pour un bâton percé) que l’utilisation a rendu in-opérationnels ou près de l’être. Il peut également prendre la forme d’un objet « repris » ayant subi une réfection des zones et des éléments fonctionnels. (A.A.)

Outillage : terme restreint aux seuls objets à vocation domestique tels que les armes, instruments de chasse et de pêche et les outils. (A.A.)

Os hyoïde : os également nommé os lingual situé en dessous de la langue en forme de Y. L’une des branches en particulier chez le cheval a été retenue comme support aux contours découpés*, son angulation particulière ressemblant à la ganache du profil de la tête de l’animal. (V.F.)

P

Paléolithique : période de la Préhistoire (la plus longue) qui débute avec les premiers outils il y a 3,3 millions d’années et s’achève à la fin de la dernière glaciation, environ 10 000 av. J.C. On distingue le Paléolithique ancien (premiers hominidés), moyen (les Néandertaliens, les Dénisoviens et les premiers Homo sapiens), récent ou supérieur (Homo sapiens et Homme de Flores) et enfin le Paléolithique final. Le Mésolithique* lui succède. Les Hommes du Paléolithique sont chasseurs-collecteurs. Par extension, les groupes humains ayant vécu à cette période sont dénommés des Paléolithiques. (F.P. et G.S.)

Pendeloque : sous cette appellation, on regroupe des objets dont le seul point commun est d’être pourvu d’un moyen de suspension (perforation ou rainurage) et de ne pas avoir eu de fonction domestique. Ils présentent donc une grande variation de formes (droites, courbes, coniques, elliptiques, subtriangulaires, trapézoïdales, à pointe), de dimensions (20 à 120 mm de longueur), de matières (os, ivoire, bois de cervidé) et de soin apporté à leur transformation (façonnage plus ou moins poussé, présence ou absence de décor, etc.). Fonction possible : objets de parure à suspendre. Apparition dès le début du Paléolithique récent* pour perdurer, pour la Préhistoire, jusqu’aux âges des Métaux*. (A.A.)

Percuteur : outil utilisé pour tailler la pierre (notamment le silex) ou travailler les matières dures animales. Certains sont eux-mêmes en bois de cervidés ou en os : ils appartiennent au groupe des percuteurs tendres, définis par opposition aux percuteurs durs, en pierre. Deux groupes principaux ont actuellement été identifiés parmi les percuteurs en MDA* : les objets sur os (fragment diaphysaire ou épiphysaire, phalange de gros herbivores) et ceux sur partie basilaire de bois de cervidés. (A.A.)

Pléistocène : période géologique correspondant au début du Quaternaire. Le Pléistocène débute il y a environ, 2,5 millions d’années et s’achève environ 10 000 ans av. J.-C. Cette période est marquée par de nombreuses périodes glaciaires. L’Holocène* lui succède. (F.P.)

Poinçon : objet le plus souvent en os présentant une extrémité (distale) appointée et une partie (proximale) destinée à la préhension. Le degré de façonnage de cette partie et celle du fût permettent de distinguer de nombreux types de poinçon. Les traces d’utilisation traduisent la perforation de solides souples (peaux) ou l’écartement des fibres (vannerie, tissage). Apparaissent dès le Paléolithique moyen* et perdure tout au long des périodes suivantes jusqu’aux périodes historiques. (A.A.)

Pointe de flèche : armature de projectile dont la partie distale est pointue et acérée ou coupante et la partie proximale (pédoncule) est munie d’un aménagement destiné à la fixation dans la hampe (douille, perforation, biseau, etc.). La présence des ailerons sur la partie mésiale n’est pas systématique. Connue avec certitude dès le Néolithique moyen en silex ou en os et perdure, en d’autres matières (métal) jusqu’aux périodes historiques. (A.A.)

Propulseur : instrument en os, ivoire ou bois de cervidé, présentant une partie distale pourvue d’un dispositif (crochet, gouttière, éperon) destiné à servir d’appui au talon de la hampe d’un projectile, opposée à une partie proximale, destinée à la préhension, offrant divers aménagements (perforation, raclage, etc.) suggérant un système d’emmanchement ou d’attache. Les propulseurs portent souvent un riche décor gravé ou sculpté qui peut, parfois, devenir tout à fait exceptionnel. Fonction probable : augmenter la vitesse, le pouvoir de pénétration et la précision du lancer des armes de jet en jouant le rôle d’un bras de levier. Il permet également d’atteindre le gibier à une distance supérieure à celle du lancer à la main. Apparition dès le Solutréen* supérieur, apogée au Magdalénien* moyen et récent. (A.A.)

Protohistoire : période comprise entre la Préhistoire et l’Histoire regroupant les cultures de l’âge des Métaux* (et pour certains du Néolithique) des groupes humains sédentaires et sans écriture. (V.F.)

Protomé : représentation partielle d’un animal se limitant à la tête et la partie antérieure du corps – cou et amorce du poitrail. (V.F.)

R

Rondelle : objet circulaire, plat et mince, présentant généralement une perforation centrale et un décor gravé sur les deux faces. La rondelle provient dans la plupart des cas d’os plats (omoplate, côte, os crânien) ou de plaquettes de bois de renne ou d’ivoire. Fonction possible : objets de parure à suspendre. Caractéristique du Paléolithique récent*, la rondelle est abondante au Magdalénien* moyen et récent (plus de 89 % de l’effectif) bien qu’elle soit présente dès l’Aurignacien* et au Gravettien*. (A.A.)

S

Sagaie (armature de) : objet en matière dure animale présentant une extrémité pénétrante, souvent pointue, opposée à une extrémité aménagée en vue d’un emmanchement sur une hampe. Les formes variées se distinguent suivant ce type d’aménagement proximal : simple, fendu, biseauté, pointu, fourchu. Fonction probable : pointe de trait mais on utilise volontiers le terme générique de « pointe de projectile » lorsque le doute est posé. Apparaissent dès l’Aurignacien* et perdurent jusqu’à la fin du Paléolithique récent*. Elles sont majoritairement en bois de renne et parfois décorées. (A.A.)

Salpétrien : culture de la seconde moitié du Paléolithique récent* spécifique au sud-est de la France définie à partir de l’industrie lithique de la grotte de la Salpêtrière (Gard). Considérée un temps comme pouvant avoir évolué à partir d’un Solutréen* supérieur local, elle est désormais davantage attribuée à un Épigravettien selon les dernières datations obtenues, entre 23 500 et 19 000. (A.A.)

Solutréen : culture de la seconde moitié du Paléolithique récent* dont l’extension s’est limitée à la France et la péninsule ibérique (Espagne et Portugal actuels). Elle est néanmoins célèbre pour ses outils lithiques dont les pièces bifaciales à retouche rasante dites « feuilles de laurier » (sol. moyen) ou « feuilles de saule » (sol. final). Se développe entre 25 500 et 23 000 ans. (A.A.)

Signe : graphisme géométrique récurrent. Ces formes, parfois très simples (alignements de ponctuations ou de bâtonnets) ou plus complexes (tectiformes, claviformes) devaient être porteuses d’une signification reconnue et servir de marqueurs aux groupes préhistoriques. Les signes et les animaux, souvent associés, constituent un système sémiologique indissociable. (G.S. et F.P.)

Style naturaliste : on désigne ainsi une façon de faire dont l’intention est de représenter objectivement la nature telle que l’œil la perçoit. Bien sûr, ce but est inatteignable et l’œuvre comporte toujours une approximation par rapport à la réalité (cf. E. Gombrich), une part d’interprétation qui tend à réduire l’observable à ses traits principaux, c’est-à-dire à les rendre plus schématiques*. (G.S.)

Style schématique : ce style est l’aboutissement raisonné d’une tendance qui existe déjà à l’état latent dans l’œuvre la plus naturaliste*. Le procédé consiste à extraire les traits caractéristiques d’une forme pour en faire un modèle épuré : les quatre pattes d’un animal deviennent quatre traits parallèles ; les bois d’un cerf, deux lignes divergentes ramifiées. La schématisation ouvre la voie vers des formes archétypiques qui se rapprochent d’une écriture. Naturalisme et schématisme ne sont pas des formes successives, les deux tendances coexistent dans tout art, et sont déjà présentes dans l’art paléolithique. (G.S.)

Stade isotopique de l’oxygène : Évolution des températures moyennes de la Terre déduite des proportions des isotopes ¹⁶O et ¹⁸O de l’oxygène trouvées dans les carottages des fonds marins et des carottes glaciaires. Au cours des derniers 300 000 ans, on distingue 8 stades isotopiques de l’oxygène (SIO), l’OIS 2 concerne le pléniglaciaire supérieur, le dernier maximum glaciaire et le Tardiglaciaire entre 30 000 et 12 000 ans. Les stades isotopiques traduisent le climat général sur la surface du globe. Les stades pairs correspondent aux périodes glaciaires, les numéros impairs aux périodes tempérées. (G.S.)

Support : élément à partir duquel est façonné un objet fini*. (A.A.)

Sympatrie : la sympatrie concerne la présence de deux espèces génétiquement proches et vivant dans un même territoire mais qui ne peuvent s’hybrider et donc avoir de descendance – isolement reproductif. (Ph.F.)

T

Taphonomie : la taphonomie est une discipline qui permet de comprendre les facteurs ayant participé à la formation des fossiles (transport, enfouissement etc.) et des traces qu’ils peuvent présenter. En archéologie, elle permet de comprendre l’origine des accumulations (intervention humaine, animale avec les carnivores), naturelle (piégeage naturel, lieu d’hibernation etc.). Concernant les parois ornées des grottes, la taphonomie cherche à expliquer les événements naturels qui ont présidé à l’aspect et à la nature de la roche ainsi qu’à sa conservation depuis l’ornementation. (Ph. F et V.F.)

Tube : Objet creux en os, le plus souvent en os longs d’oiseaux, ouvert à au moins une extrémité, de section généralement sub-circulaire et de volume à peu près cylindrique. La plupart des hypothèses fonctionnelles renvoient à l’idée de contenant et par là même de contenu, quelle qu’en soit sa nature (étui, appeau, chalumeau, tube musical, élément de parure, etc.). Les tubes portent souvent un décor géométrique et dans quelques cas particuliers, figuratif. Apparaît dès le début du Paléolithique récent* mais présent en plus grand nombre au Magdalénien* et au cours des périodes suivantes jusqu’aux périodes historiques. (A.A.)