1Le Bouquetin occupe la troisième place des représentations figuratives dans l’art pariétal paléolithique franco-ibérique, après le cheval et le bison. A. Leroi-Gourhan lui assignait un rôle « complémentaire » auprès de la « dyade fondamentale » dans son schéma conceptuel, parce que le bouquetin intervient préférentiellement sur les marges des grands panneaux et dans les zones de passage (Leroi-Gourhan 1965).

2Nos chiffres mis à jour confirment son importance puisqu’il est présent dans toutes les régions et à toutes les époques (tabl. 1). Légèrement plus abondant dans la Péninsule ibérique, il est un peu moins présent en Aquitaine et beaucoup plus rare au nord de la Loire (un seul exemplaire connu à la Grande Grotte d’Arcy-sur-Cure, Baffier & Girard 1998 ; fig. 1.5). Ailleurs, sa présence semble à peu près constante à toutes les périodes du Paléolithique supérieur et tourne autour de 9 % du bestiaire figuré. Il se rapproche en nombre des effectifs de représentations de mammouths ou de biches mais sa distribution est plus homogène (il ne bénéficie pas de sites à « sur-représentation » comme les deux autres taxons).

1. Bouquetins provenant de zones marginales par rapport au coeur de l’art franco-ibérique

3Pour l’art mobilier, il est très difficile de disposer de données statistiquement représentatives, mais il semble que le bouquetin soit un peu plus fréquent que dans l’art pariétal. En effet, sur un échantillon de 2 446 représentations figuratives franco-ibériques, il arrive en deuxième position derrière le cheval avec 377 figurations, soit 15,4 %. À La Vache⎘ (Ariège, ce volume et tome II), il constitue même le premier taxon, devant le duo classique bison – cheval (Clottes & Delporte 2003). Mais la proportion est nettement plus élevée dans la péninsule ibérique (27,7 %) en raison de la fréquence de schémas « capriformes » dans la région cantabrique. Le bouquetin occupe aussi la première place au Parpalló⎘ (Valence), devant le cheval. Au total, il semble que son rôle symbolique suive les mêmes variations régionales dans l’art mobilier et dans le pariétal (abondance en Espagne, faible représentation en Aquitaine). Comme dans le registre pariétal, il est rare dans les provinces septentrionales, mais présent néanmoins à plusieurs reprises sur des plaquettes gravées de la grotte Rochefort en Mayenne (Pigeaud & Hinguant 2016 ; fig. 1.1), ainsi que sur le site de plein air de Gönnersdorf dans la vallée du Rhin (Bosinski 2007 ; fig. 2.3).

2. Bouquetins dans l’art mobilier d’Europe

4L’attachement au bouquetin perdure et même s’amplifie dans les arts rupestres post-paléolithiques (voir Sansoni & Rigamonti, ce volume et Graff, ce volume) ; il est le motif principal dans l’art du Levant espagnol et devient un leitmotiv sur les rochers du Proche-Orient jusqu’à l’Altaï où il est reproduit sans fin comme un véritable signe (Neguev, Irak, Iran, Arménie, Azerbaïdjan, Mongolie…). Bien sûr, il n’y a pas à établir une filiation entre ces résurgences d’un même motif animalier. Ce serait d’autant plus osé que l’on passe du monde des chasseurs-collecteurs à celui des agro-pasteurs, mais cela dit quelque chose du pouvoir exercé par l’animal. D’ailleurs le glissement sémantique de l’animal à l’état sauvage à sa version domestique (bouc) a pu être avancé par les chercheurs des périodes protohistoriques (voir Sansoni et Rigamonti, ce volume). Ici encore, c’est l’encornure des mâles, exagérément longue, qui est magnifiée (fig. 3).

3. Iran, bouquetins piquetés

Le Bouquetin sous toutes ses formes

5Le bouquetin a été abondamment chassé par les Paléolithiques, notamment dans les Pyrénées où il a pu être l’une de leurs principales sources de viande (La Vache⎘, Pailhaugue 1998 ; Les Églises, Delpech & Le Gall 1983, Fosse et al., ce volume). Mais comme pour tous les autres taxons, cela n’a pas de lien avec sa place au sein des figurations préhistoriques qui peut être importante même dans des sites où l’animal est absent ou rare dans la faune (Duruthy⎘ dans les Landes, La Madeleine⎘ en Dordogne). Dans l’art pariétal, on le voit, à l’instar d’autres mammifères, marqué parfois de traits que l’on interprète comme des sagaies, mais ces « blessures » sont d’ordre symbolique, car l’animal ne semble pas souffrir ou être mourant, contrairement à ce qui deviendra une règle commune dans l’art du Levant espagnol où l’on voit de nombreux caprinés renversés et laissant des pistes sanglantes derrière eux (voir Sauvet, ce volume).

Évolution des formes de l’Aurignacien au Magdalénien final

6Omniprésent dans les différentes cultures du Paléolithique récent, ce « meilleur second rôle » l’est aussi dans les expressions graphiques. Qu’il soit dessiné, peint, gravé ou encore sculpté, sa silhouette caractéristique se prête au naturalisme le plus détaillé comme au schématisme le plus graphique. Ayant été observé, chassé et dépecé, sa restitution graphique rend compte à la fois de ses détails anatomiques (parfois les plus discrets), de ses différents âges, de son sexe, de ses livrées mais aussi de ses attitudes et comportements. C’est sa silhouette massive à la petite tête triangulaire surmontée de cornes qui est à chaque époque mise en avant. Dès l’Aurignacien, l’exemple de la grotte Chauvet-Pont d’Arc⎘ (Ardèche) l’illustre : aucune représentation n’est particulièrement détaillée mais toutes sont reconnaissables. Cette silhouette caractéristique a même permis à la gravure piquetée de Belcayre (Dordogne Delluc & Delluc 1978) d’être attribuée au bouquetin bien que les cornes ne soient pas des plus explicites. Les sites gravettiens sont assez hétérogènes graphiquement mais reprennent les critères morphologiques essentiels à la reconnaissance de l’espèce. À l’expression aux traits angulaires de la Grande Grotte d’Arcy (fig. 1.5) pour la période ancienne répondent, pour le Gravettien moyen, les cornes très courtes de Cussac (Dordogne) ou celles filiformes et longues des gravures de Gargas⎘ (Hautes-Pyrénées ; Barrière 1976). Le bas-relief de la Cave Pataud (fig. 4.3) annonce les sculptures du Solutréen* au Roc de Sers⎘ (Tymula 2002) qui accentue la puissance du poitrail et l’enroulement de l’encornure. Plus stylisés sont ceux du Solutréen de l’Ardèche avec leurs pattes en Y comme à Ebbou⎘ (Ardèche), solution graphique qui s’étend jusqu’à Cosquer⎘ (Bouches-du-Rhône) à l’Épigravettien et plus généralement dans le Gravetto-Solutréen (par exemple Gargas⎘ ou Le Parpalló⎘ ; Gárate Maídagán & González Sainz 2012). C’est, bien sûr, au Magdalénien que le naturalisme s’exprime le mieux en particulier dans l’art mobilier où les détails internes des têtes par exemple sont d’une grande précision. En art pariétal, les seuls exemples du Roc-aux-Sorciers⎘ et de Niaux⎘ traduisent la grande variabilité des moyens graphiques et leur expressivité. Au Magdalénien final, un site résume à lui seul l’évolution des formes : la grotte de La Vache⎘ où l’on peut observer sur différents objets ou parfois regroupées sur le même, les étapes conduisant des images naturalistes vers la schématisation (voir plus loin les cornes en vue frontale et Rivero ce volume).

Quel bouquetin ? Sexe, âge et sous-espèce

7Beaucoup de bouquetins sont de sexe indéterminé (du moins pour nous) car ils ne possèdent pas de caractères suffisamment prononcés. En règle générale, les cornes très longues et annelées indiquent un mâle âgé, mais des cornes courtes ne désignent pas nécessairement une femelle, car ce peut être un jeune mâle. La distinction sexuelle porte également sur d’autres critères souvent présents conjointement. En l’absence de caractère primaire (fourreau pénien comme à Chauvet-Pont d’Arc ou vulve comme au Roc-aux-Sorciers, par exemple), la présence d’une barbiche indique un mâle, de même qu’une crinière ; un ventre rebondi évoquerait une femelle ; la queue rabattue sur l’échine est caractéristique du mâle en rut…

8Le bouquetin frappe surtout les esprits par ses longues cornes qui se différencient selon les sous-espèces. La courbure unique de Capra ibex (bouquetin des Alpes) contraste avec la double courbure relevée à l’extrémité de Capra pyrenaica (bouquetin des Pyrénées). Les artistes paléolithiques ont soigneusement noté cette particularité, faisant parfois revenir la courbe de la corne jusqu’à recouper la ligne dorsale (fig. 4) ou étirant la double sinuosité de l’espèce pyrénéenne en d’élégantes courbes (fig. 5). Capra pyrenaica est nettement prépondérante en Espagne et dans les Pyrénées. Capra ibex est surtout présente en Périgord et en Quercy (Lascaux⎘, Combarelles⎘, Rouffignac⎘, Cougnac⎘, etc.), mais des exceptions existent. Les bouquetins de Niaux, par exemple, portent des cornes alpines, alors qu’à Pair-non-Pair⎘ (Gironde), elles sont pyrénéennes. Que cela traduise des zoocénoses fluctuantes ou le déplacement des groupes habitués à côtoyer les deux espèces (et avec la réserve qu’il ne s’agit pas de réalité photographique), la représentation d’un type ou de l’autre résultait certainement d’un choix assumé et significatif de la part des auteurs.

4. Bouquetin des Alpes à cornes à courbure unique recoupant le dos

5. Bouquetins pyrénéens à longues cornes à double courbure

9L’insistance portée par les Préhistoriques à l’évocation de ces cornes fait que la fantaisie s’exerce parfois au détriment de l’anatomie, faisant revenir les cornes hypertrophiées entre les pattes ou inversant curieusement la courbure vers l’avant, ou encore transformant la corne en un long appendice rectiligne pointant comme celui d’une licorne (fig. 6).

6. Bouquetins à corne fantaisiste

10Pour autant, leur réalisme peut être aussi privilégié, comme le détail parfois soigné de la représentation des nodosités où il a bien été observé qu’elles se développaient sur la face antérieure.

11Les rendus de la perspective s’arrangent avec la réalité en ne représentant qu’une seule corne par paire ou en plaçant les deux en parallèle ou, plus rarement que pour les bovinés, en vue bi-angulaire droite ou oblique.

12Au Magdalénien supérieur et final, les cornes de bouquetin deviennent l’objet d’un graphisme particulier. La tête est figurée de face, de sorte que les cornes décrivent deux arcs de cercle opposés, symétriques (fig. 7). Les exemples sont très nombreux, ce qui montre l’engouement pour ce dessin caractéristique, au point qu’il se schématise et devient signe (que l’on nomme « capriforme ») et n’est plus intelligible qu’à condition d’en connaître l’origine figurative (Rivero et al. 2014, et ce volume ; fig. 8).

7. Caprinés en vue frontale dans l’art pariétal

8. Caprinés en vue frontale dans l’art mobilier

13En dépit (ou à cause) du talent des artistes paléolithiques, certaines images sont ambiguës. Il en va ainsi lorsque la corne est plantée au sommet du crâne et présente une faible courbure, voire est rectiligne sur la majeure partie de sa longueur. On peut alors hésiter entre le bouquetin (jeune mâle ou femelle) et l’isard/chamois dont nous connaissons aussi dans l’art pariétal et mobilier d’indiscutables représentations.

14Quelques cas témoignent d’une autre ambiguïté née de la distinction parfois difficile entre une tête de bouquetin et une tête de biche. Des oreilles très longues peuvent facilement passer pour des cornes, surtout lorsque le cou est fortement étiré vers le haut, attitude fréquemment représentée pour la biche.

Le bouquetin en scène

15Dans la nature, on voit souvent le bouquetin sauter de roche en roche avec agilité. Il n’est donc pas surprenant de le voir fréquemment représenté en mouvement (fig. 9). Les bouquetins se suivant reflètent également une attitude habituelle chez cette espèce (La Pasiega⎘, Altamira⎘, Fontanet⎘ …). Dans l’art mobilier, on trouve de véritables hardes de bouquetins représentées par leurs têtes juxtaposées, un graphisme qui se prête à la schématisation (fig. 10).

9. Bouquetins sautant ou galopant

10. Frises de bouquetins (du naturalisme au schématisme)

16Le comportement agonistique du bouquetin est marquant et est renforcé par la sonorité des cornes se percutant. Les bouquetins mâles adultes s’affrontent régulièrement tout au long de l’année, mais les femelles et les jeunes peuvent aussi avoir ce genre de comportement (Gauthier et al. 1991). Les Paléolithiques ont observé ces scènes d’affrontement et les ont parfois représentées (fig. 11).

11. Bouquetins affrontés

17De fait, plus que pour toute autre espèce, la figuration du bouquetin est organisée dans ce que nous pouvons qualifier de scènes. La distinction du sexe rendue possible par la taille de l’encornure dans des groupes évoqués avec un même rapport d’échelle permet d’identifier des étagnes suitées comme au Roc-aux-Sorciers (fig. 12.1) ou des mâles courtisant des femelles comme à Gazel où un jeune bouc queue redressée suit une étagne (Sacchi 1993).

12. 1 - Bouquetins monumentaux du Roc-aux-Sorciers, Angles-sur-l’Anglin (Vienne), 2 - Allusion discrète à un bouquetin, Laussel (Dordogne)

Le rôle symbolique du bouquetin

18Le bouquetin, nous l’avons dit, est remarquable par sa permanence en toutes régions et à toutes périodes, aussi bien dans l’art pariétal que dans l’art mobilier (fig. 1). Quelques-uns, de style en tout point semblable à ceux de l’aire franco-ibérique, sont également présents dans le reste de l’Europe, à Tagliente et Paglicci⎘ (Italie), à Goyet (Belgique), à Rislisberghöhle (Suisse), à Derava (Slovénie) (fig. 2). Pour expliquer cette omniprésence, il faut supposer que le bouquetin était un complément symbolique très fort de la dyade cheval et bison, les seuls à être plus abondants que lui dans le bestiaire préhistorique. Sur quoi se fonde un tel attrait ? Son comportement éco-éthologique ? Sa vie sociale ? La magnificence de son encornure ? Les seuls faits sur lesquels nous pouvons fonder notre appréciation sont les images et les actions dont les Paléolithiques ont rendu compte dans leurs représentations graphiques.

19Pour A. Leroi-Gourhan, le bouquetin jouait le rôle plutôt secondaire d’animal accompagnant chevaux et bisons. Il devait pourtant posséder un pouvoir symbolique très prégnant parmi les valeurs auxquelles les Paléolithiques étaient attachés puisqu’il occupe parfois le devant de la scène, comme au Roc-aux-Sorciers à Angles-sur-l’Anglin où il domine par sa prestance, sculpté grandeur nature dans un groupe monumental comportant mâles, femelles et jeunes chevreaux (fig. 12.1). Il peut tisser aussi des associations privilégiées avec d’autres taxons ou des motifs particuliers qui lui confèrent alors une valeur particulière au sein des cavités concernées. Le quadrilatère par exemple lui est associé à Lascaux⎘ (fig. 11.1 – Aujoulat 2004) et à Cosquer⎘ (Clottes & Courtin 1994), les traits évoquant des armes peuvent le marquer ainsi que des croisillons couvrant ses flancs. À cet égard, il est intéressant de noter qu’à Cosquer où ce motif se rencontre, l’autre animal à en être pourvu est le phoque. Et c’est avec ce mammifère marin qu’il se présente en duo majoritaire dans cette cavité (fig. 13).

13. Exemple de bouquetin de Cosquer (Bouches-du-Rhône) marqué de croisillons et associé avec l’image du phoque

20Le bouquetin peut aussi être le seul acteur (ou presque) dans des sites, essentiellement ibériques, que l’on peut qualifier de sanctuaires monothématiques. Le cas le plus remarquable est celui de El Bosque⎘ (Asturies) où l’on ne compte pas moins de 25 individus dans le panneau principal (et un seul aurochs en position marginale). À El Covarón⎘ (Asturies), 13 bouquetins constituent l’espèce majoritaire. À Penches⎘ (Burgos), exemple typique de « sanctuaire monothématique », il n’y a que 5 représentations et toutes sont des bouquetins. En France également, dans l’abri du Colombier-II⎘ (Ardèche), ce ne sont pas moins de 16 bouquetins qui ont été dénombrés, et aucun autre animal (Martin 2010). On peut encore citer la rotonde de La Pasiega B⎘ où, dans un espace clos qui lui semble dédié, le bouquetin est le principal protagoniste, accompagné seulement de quelques cervidés et chevaux. Ainsi, le bouquetin n’est-il pas toujours confiné dans un rôle complémentaire.

21De fait, dans l’art mobilier et en particulier pour la parure, il occupe une place thématique proche de celle (importante) du cheval comme en attestent les présences de contours découpés (La Garma⎘, Gourdan⎘, Isturitz⎘) et de ronde-bosse (Tito Bustillo⎘ ; fig. 14) ou même les dents sciées de cet animal vraisemblablement utilisées en ornement (voir Arancou, Chauvière et Dachary ce volume).

14. Bouquetins ornementaux

Une encornure à forte charge symbolique

22Pourtant et d’évidence, dans l’anatomie du bouquetin, l’encornure a été l’élément important à représenter. Certes, elle permet de reconnaître l’animal à tout coup (ce qui est toujours le cas aujourd’hui) et plus, de distinguer le bouc de l’étagne, mais elle semble avoir exercé un attrait sur les Préhistoriques. Le cas de la célèbre Dame de Laussel pourrait en être une illustration forte : elle tient à la main une corne généralement attribuée à un bison mais dont les marques transversales pourraient bien faire allusion aux annelures d’une corne de bouquetin (fig. 12.2). En fait, comme cela est souvent le cas avec les symboles, la partie vaut pour le tout. Des cornes isolées, signifiant l’animal, ont ainsi été communément représentées dans l’art pariétal avec une abondance de signes capriformes et l’apparition des figurations en vue frontale mettant en valeur ces attributs. L’art mobilier n’est pas en reste et des petits objets sculptés en forme de corne ont pu servir de pendeloque (fig. 15).

15. Cornes de bouquetin isolées

23Représenté seul ou en complément d’autres animaux, associé à d’autres congénères, parfois aux limites de la mise en scène narrative, complété de signes ou non, le bouquetin est un incontournable du bestiaire paléolithique. La charge signifiante qu’il a portée au sein des différentes cultures préhistoriques nous échappe mais il est indéniable que sa prestance en milieu naturel et son incroyable agilité lui permettant de gravir les sommets rocheux le guidant vers les points dominants nous interpellent encore.