Un « amateur montpelliérain »
Xavier Atger (1758-1833), du collectionneur au mécène
p. 221-228
Texte intégral
1Nombreuses sont les collections de dessins qui, plus souvent encore que celles de tableaux, semblent avoir été vouées à la dispersion. Dans quelques cas seulement, et parfois après de multiples vicissitudes, elles ont pu être versées dans leur ensemble à un musée. Avec la collection Atger, nous sommes dans une situation intermédiaire : si plus des deux tiers de ses dessins et estampes ont effectivement été dispersés après sa mort, le reste, soit environ mille dessins et cinq mille gravures, est à l’origine du musée qui porte son nom à la bibliothèque de la faculté de médecine de Montpellier1.
2Le titre évoque l’« amateur montpelliérain » que fut Atger : une expression qui lui convient bien, lui l’amateur, amoureux des arts sans pour autant être artiste, qui amassa avec patience, passion et une grande connaissance des œuvres cette collection d’une remarquable qualité, et le Montpelliérain qui non seulement choisit de la donner à la bibliothèque de « sa » faculté de médecine, mais sélectionna en outre pour elle tant d’œuvres d’artistes méridionaux.
3Lorsqu’on s’intéresse à Atger et à son musée, l’on s’expose dès l’abord, il faut bien le dire, à quelques frustrations. La principale naît de la rareté des sources : la vie d’Atger est mal connue, et la partie de sa collection qui n’a pas été donnée au musée plus encore, puisqu’il n’en tenait pas catalogue, et que seuls un inventaire après décès très laconique et un catalogue de vente à peine plus précis nous permettent d’en avoir une vague idée.
4Sur la vie de Jean François Xavier Atger, les éléments sont peu nombreux : quelques pièces d’archives et ses propres écrits – à savoir quelques lettres et deux petits ouvrages publiés2 – ne nous renseignent qu’imparfaitement sur un homme discret et finalement sans histoire. Né en 1758 dans une famille de négociants assez aisés, il reçoit une éducation classique : il possède d’ailleurs de nombreux auteurs latins dans sa bibliothèque et annote généralement ses dessins dans cette langue. Elle est cependant agrémentée d’une initiation théorique et pratique à l’art, grâce au peintre Étienne Loys, auquel il rendra hommage dans son ouvrage sur Bourdon, comme celui « qui [lui] donna des leçons de dessin, [lui] fit aimer les estampes gravées à l’eau-forte, les dessins des grands maîtres et les tableaux dont il avoit formé, par goût, une jolie collection3 ». En bref, un exemple à suivre, même s’il semble apprécier chez son frère Claude Loys « un caractère plus doux et plus paisible4 ».
5En 1792, c’est le voyage en Italie, qui n’est déjà plus l’apanage des seuls artistes sans être encore vraiment devenu la destination incontournable des jeunes bourgeois. À son retour, un peu mouvementé en pleine Révolution, il devient secrétaire du comité révolutionnaire, tâche ingrate qu’il exercera un an.
6C’est en 1802 que, pour des raisons financières sans nul doute, et à 40 ans passés, il « monte à Paris » pour y travailler comme contrôleur des contributions indirectes. Il y restera vingt années, largement mises à profit pour constituer l’essentiel de sa collection, dans les ventes publiques et auprès des marchands d’art : là encore, les détails sur ses réseaux et sur ses méthodes d’achat font malheureusement défaut. En 1822, revenu à Montpellier, il se consacre principalement à cette collection, et au musée de la faculté de médecine, qu’il enrichit progressivement et dont il rédige le catalogue avec le bibliothécaire Kuhnholz, en 18305. Il meurt le 22 mars 1833, en laissant derrière lui, selon son inventaire après décès, un intérieur modeste, quelques économies et une assez abondante collection de livres – plus d’un millier – où se côtoient auteurs classiques, ouvrages sur les arts et les artistes, mais aussi philosophes – on trouve en bonne place Rousseau, Voltaire, Montesquieu ou encore Montaigne – et textes politiques, et où l’on est frappé, en revanche, par l’absence de tout ouvrage religieux, à commencer par une bible.
7Sa principale richesse est, de loin, sa collection6, albums reliés ou cartons à dessins contenant, pêle-mêle, des centaines de feuilles. On aborde là une deuxième cause de frustration : cet ensemble, que l’on peut estimer, grâce au catalogue de la vente, à environ 2 700 dessins et plus de 10 000 estampes, a en effet été dispersé en 1834 lors d’une vente publique à Paris. Le désir d’Atger, à en croire son testament – non validé par le notaire chargé de l’inventaire après décès –, semblait pourtant clairement de léguer ces œuvres à « son » musée, prolongeant ainsi indéfiniment le grand accomplissement de sa vie. À rebours, la vente et la dispersion irrémédiable qu’elle implique font disparaître l’essence même de la collection, et l’on s’interroge en vain sur la logique de l’accumulation des œuvres, leur ordre éventuel, la trace des choix ou des hasards ayant finalement constitué cet ensemble.
8Ce qui ressort en tout cas des quelques éléments biographiques dont nous disposons, c’est bien l’amour d’Atger pour l’art, et plus particulièrement pour le dessin. Les deux ouvrages, ou plutôt opuscules, qu’il publie sont consacrés l’un à l’esprit d’observation7, si utile en toutes circonstances, mais plus particulièrement aux artistes et aux amateurs d’art, et l’autre à Sébastien Bourdon, un peintre qui a en outre l’avantage d’être montpelliérain. Dans ces ouvrages comme dans le catalogue de 1830, sa passion pour le dessin transparaît fréquemment : « En improvisant d’enthousiasme leurs conceptions hardies, savantes ou ingénieuses, les grands artistes tracent à la hâte des croquis qui pétillent d’esprit, font des esquisses pleines d’expression et de chaleur. C’est par là qu’ils étonnent d’abord ou séduisent les vrais connaisseurs qu’ils charment, en attirant ensuite leur admiration », dit-il dans son ouvrage sur Bourdon8, même s’il reconnaît que « quelque [sic] soit notre admiration pour ces sortes de productions originales, […] inspirations du génie dont très peu d’amateurs sont en état de sentir les beautés et de saisir les difficultés9 », il ne faut pas oublier l’admiration due « aux chefs-d’œuvre de l’art10 ». Atger est visiblement fier d’appartenir au cercle restreint de ceux qui savent apprécier le dessin. « C’est dans des ouvrages de ce genre », dit-il encore dans le catalogue de 1830, « que chaque artiste se peint, qu’il fait connaître la finesse de son goût, les lumières de son esprit, la variété de ses connaissances, son talent éminent et la fécondité de son génie11 ». Plus encore, le dessin, qui « s’adresse plutôt à l’esprit qu’aux yeux12 », est le véritable original de l’œuvre, et s’il admet que l’amateur de peinture apprécie « la magie des couleurs », « la vérité de l’expression » ou le fini des tableaux, « le connaisseur instruit, doué du sentiment de l’art, voit souvent dans les originaux une chaleur, une énergie et une expression qui se retrouvent rarement dans leurs copies coloriées13 ».
9Ce n’est donc pas le hasard qui a poussé Atger à collectionner des dessins et des estampes, celles-ci étant d’ailleurs avant tout les reproductions plus accessibles de ceux-là. Certes, il reconnaît lui-même qu’il est plus aisé « aux vrais connaisseurs, aux amateurs éclairés, doués d’un goût spécial » de « satisfaire leur penchant et de perfectionner leur aptitude, qu’à ceux qui préfèrent les tableaux, dont l’acquisition nécessiterait une grande fortune14 », et il est évident que la relative modestie de ses moyens a joué un rôle dans la nature de ses acquisitions, mais cela n’enlève rien à la réalité et à la force de son amour du dessin.
10Et pourtant ce fervent amateur, dont la collection fut clairement la grande passion de sa vie, n’hésita pas à se défaire d’œuvres magnifiques au profit de l’école de médecine montpelliéraine. Comme pour tant d’autres, il est sans doute vain de s’interroger sur la part de générosité désintéressée et de désir quelque peu narcissique de postérité dans son geste.
11Il est certain, en revanche, que le choix de l’école de médecine ne fut pas un hasard, et Atger s’en explique dans ses lettres. Précisons en effet que la collection du musée a été constituée progressivement, par dons successifs, accompagnés de lettres du donateur et acceptés par délibération du conseil de la faculté.
12Il faut, au sujet de ce choix, rappeler quelques faits importants. D’abord qu’il n’existe pas, à cette époque, de musée à Montpellier15, et surtout que la faculté de médecine incarne, après les turbulences révolutionnaires, un centre de vitalité intellectuelle sans égal dans la ville16. En outre, elle possède désormais, et depuis peu, une bibliothèque exceptionnelle, à laquelle la collection de dessins forme un complément considéré alors – de nombreux exemples en témoignent – comme très naturel. C’est probablement là l’une des meilleures explications de cette donation : non seulement Atger était intimement persuadé que les étudiants et les médecins ne pourraient que bénéficier de ce contact avec l’art, mais en outre, il n’avait pas à balancer longuement avec d’autres institutions aussi dynamiques qui auraient éventuellement pu accueillir ces œuvres. Précisons encore qu’il a toujours souhaité – et ce souhait a été, malgré quelques vicissitudes, respecté – que le grand public, et avant tout ses « compatriotes montpelliérains », ait accès aux collections.
13On voit s’affirmer, au fur et à mesure de ces dons, un plan déterminé, d’ailleurs évoqué dans le catalogue de 1830, un plan cohérent et visible dans la géographie même de la collection17, sans pour autant être trop rigide.
14Le premier axe des dons est ainsi constitué d’œuvres en rapport plus ou moins direct avec la médecine. C’est par là que tout commence, avec l’envoi, en 1813, donc pendant le séjour parisien d’Atger, de son opuscule intitulé De l’avantage de l’esprit d’observation dans les sciences et dans les arts avec quelques remarques relatives à la physionomie au doyen Jean Louis Victor Broussonnet18, qu’il connaît bien. Cet envoi est accompagné de trois albums de dessins et gravures, qui constituent l’embryon du musée. La relation avec la médecine est d’autant plus claire que l’opuscule en question se réfère aux théories physiognomonistes en vogue à l’époque, et que les albums joints contiennent portraits, caricatures et visages présentant des particularités anatomiques.
15Cette veine « scientifique » sera poursuivie par le don de nombreuses œuvres sur le même thème (Tiepolo, Vincent, Fragonard, Ménageot, Atger lui-même19), mais aussi par les académies, études de nu qu’Atger considère non seulement comme un prélude indispensable pour l’apprenti artiste, mais également comme une vision esthético-anatomique du corps utile à l’apprenti médecin. Il souligne d’ailleurs avec quelque fierté dans le catalogue de 1830 que, « parmi les académies qui entrent dans la collection des dessins choisis de la Faculté, beaucoup sont en mouvement, et présentent une action particulière20 », ce qui pour lui augmente évidemment l’intérêt de cet exercice imposé, parfois fastidieux, voire quelque peu insipide. Toujours dans la même veine, il faut encore citer les études de parties du corps (telles les Études de mains de Philippe de Champaigne), au demeurant fort peu nombreuses mais intéressantes.
16Pour toutes ces œuvres, la localisation à la faculté de médecine semble aller de soi, et c’est d’abord à elles que pensera le doyen Lordat21 quand, dans son Traité d’iconologie médicale en 1833, il soulignera l’importance de l’image dans les études de médecine, la nécessité pour les étudiants d’apprendre à les interpréter, et l’intérêt que peut représenter pour eux une proximité si directe avec les dessins des maîtres.
17Mais très vite, Atger souhaite élargir le spectre de ses dons, et envisage de donner à cette collection, issue de la sienne propre, le caractère d’un véritable musée. Dans un deuxième temps donc, les dons se diversifient, affirmant la qualité de « Montpelliérain » du donateur : c’est la période où sont envoyées les œuvres d’artistes méridionaux, auxquels sera consacrée l’une des deux salles du musée. Au retour d’Atger à Montpellier, en effet, les envois se succèdent à une allure soutenue. En mars 1823, il donne ainsi trois Bourdon, deux Raoux, trois Puget, deux Lafage, des Natoire, Subleyras, Carle van Loo, etc., et écrit : « De retour dans mon pays natal […] je m’empresse de réaliser ma promesse […] de vous envoyer […] quelques dessins originaux de choix et esquisses, ouvrage de plusieurs de nos artistes distingués auxquels ont donné naissance nos villes méridionales. Ces divers dessins pourront, je le crois, servir autant à l’ornement de la riche bibliothèque de l’École, qu’au délassement d’esprit de cette jeunesse studieuse qui la fréquente habituellement22. » Dans le même envoi, il joint cependant quatre volumes de portraits d’hommes célèbres : les différentes phases de la donation ne se succèdent donc pas mais s’interpénètrent.
18Viennent ensuite deux autres dons, en juillet puis en août de la même année, où il écrit : « Désirant aujourd’hui compléter cette collection, qui justifiera autant les talents variés de nos artistes méridionaux, qu’elle honore leur mémoire, j’ai l’honneur de vous envoyer une esquisse rapide peinte par Subleyras, avec quatre grands dessins de Vien23. » Notons que l’esquisse à laquelle il est fait allusion n’est pas l’un des quelques tableaux dont Atger a fait don24, mais, selon le catalogue de 1830, une toile donnée en réalité par son ami peintre Jean-Jacques Bestieu.
19Les fréquentes annotations en page de garde des albums témoignent également de sa volonté de faire mieux connaître les artistes du Midi et d’en perpétuer le souvenir. Il écrit par exemple sur l’un des albums consacrés à Jean de Troy (1638-1691) : « ce recueil renferme une petite collection des dessins originaux faits à Montpellier par Troy, peintre de beaucoup de talent » ; sur un autre, il évoque la biographie de l’artiste, « peintre habile de Montpellier » et raconte comment, possédant le dessin original, il a permis l’attribution à « notre de Troy de Montpellier » d’une gravure donnée par le garde du cabinet du roi à son frère François. Outre de Troy, dont le musée possède de nombreuses œuvres, dont quelques belles académies à la sanguine, l’artiste le plus représenté (avec soixante-sept dessins) est Charles Natoire (1700-1777), de naissance nîmoise même si sa carrière s’est effectuée en Italie. N’oublions pas enfin qu’Atger a écrit un ouvrage entièrement consacré à Bourdon et à l’admiration qu’il éprouve pour ce peintre :
[…] quel artiste est plus digne que Bourdon d’être mis au rang des premiers peintres de l’école françoise […] ? […] ne nous charme-t-il pas autant par l’originalité de sa manière, que par une sorte de variété piquante qui anime la plupart de ses compositions, conçues, exécutées, bien plus d’enthousiasme, divino afflatus spiritu, que de sang-froid, la règle et le compas à la main ; ainsi que font beaucoup d’artistes qui nous plaisent bien moins que lui, malgré ses incorrections ou ses caprices25 !
20Le troisième axe de la collection est beaucoup plus large, puisqu’il s’agit en fait d’une véritable promenade à travers les écoles française (la plus représentée), italienne et nordique, avec des œuvres dont la diversité est l’un des atouts. Portraits et académies sont toujours présents, mais des thèmes très variés sont abordés, du paysage à la « scène d’histoire », du dessin animalier à l’ornement, et la qualité des œuvres, plus d’ailleurs que leur nombre, force l’admiration. Si les artistes flamands, hollandais ou même allemands sont fort intéressants (avec des noms comme Rubens, Van Dyck ou Jordaens), l’école italienne, avec les dons de plus de cinquante-cinq artistes différents, est d’une qualité particulièrement remarquable. Les artistes les plus appréciés des connaisseurs depuis l’âge classique sont présents, ne fût-ce que par un ou deux dessins : le Titien, Andrea del Sarto, Dominiquin, Jules Romain, les Carrache. Atger donne plusieurs dessins de Raphaël dont l’attribution a depuis été rectifiée et donnée à Polidoro da Caravaggio. Cependant, Atger, tout en respectant les canons classiques et en appréciant les grands maîtres, sait aussi faire preuve d’innovation et n’hésite pas à sélectionner des œuvres d’artistes que les musées ont parfois encore du mal à reconnaître : les vingt-trois dessins de Tiepolo qu’il donne – choisis parmi un ensemble beaucoup plus important dans sa propre collection – en sont la preuve, à un moment où l’artiste est encore loin d’être à la mode. Il en est un peu de même d’ailleurs de Fragonard, dont le musée possède quinze dessins, d’Oudry ou Huet, pour les dessins animaliers généralement considérés comme de deuxième ordre, et d’artistes contemporains d’Atger lui-même, tels Vincent, Ménageot ou Carle Vernet. Atger est bien un homme du xviiie siècle, à l’esprit encyclopédique et aux intérêts très divers, qui se laisse guider non seulement par l’intérêt intellectuel et la valeur historique des dessins, mais surtout par « l’affection sincère qu’il semble avoir éprouvée même pour les œuvres les moins conformes au goût conventionnel26 ».
21Sans faire d’Atger le pionnier qu’il ne cherchait de toute façon pas à être, on peut voir en lui un bel exemple de ces collectionneurs devenus donateurs généreux, transformant une passion privée en un bien public. Son amour du dessin de préférence au tableau, et l’éclectisme de ses choix, qui mêlent artistes régionaux plus ou moins reconnus – un Puget ne pouvant être mis sur le même plan qu’un Étienne Loys – et artistes des écoles italienne et nordique, « classiques » et « contemporains », dessins d’histoire et représentations de fleurs ou d’animaux, font de la collection qu’il a donnée au musée un ensemble dont la variété et la cohérence constituent le charme et la valeur.
Notes de bas de page
1 Sur le musée et ses collections, voir Petits et grands maîtres du Musée Atger, t. 1, Cent dessins français des xviie et xviiie siècles ; t. 2, Dessins italiens et nordiques des xvie, xviie et xviiie siècles, choisis et présentés par Christiane et Pierre Nicq, Montpellier, Bibliothèque interuniversitaire de Montpellier, 1996-1997 ; Dessins du Musée Atger : chefs-d’œuvre d’une collection. Musée de Lodève, 6 décembre 2008 – 1er mars 2009 [commissariat général de l’exposition : Maïthé Vallès-Bled, avec la collaboration d’Hélène Lorblanchet], Bez-et-Esparon, Études & communication, 2008 ; Desseins d’un collectionneur : les deux cents ans du musée Atger : exposition organisée par la Bibliothèque universitaire de médecine de Montpellier du 14 septembre au 31 octobre 2013, Montpellier, Bibliothèque interuniversitaire de Montpellier, 2013.
2 En 1827, Quérard signale que « ce modeste savant a en portefeuille : une Esquisse, en latin, de la vie de Napoléon, une Notice sur le groupe célèbre de Laocoon, dévoré avec ses deux enfants par des serpents, et un Recueil de pensées diverses, observations, réflexions libres, morales, philosophiques, concernant l’homme, la vie, la politique, les lettres et les arts » (Joseph-Marie Quérard, La France littéraire, Paris, Pillet, 1827). Ces ouvrages ne seront jamais publiés.
3 Jean François Xavier Atger, Considérations philosophiques, remarques, observations, anecdotes particulières sur la vie et les ouvrages de Sébastien Bourdon, Paris, De Beausseaux, 1818, p. 42.
4 Ibid.
5 J. F. X. Atger, Henri-Marcel Kühnholtz, Notice des dessins sous verre, tableaux, esquisses, recueils de dessins et d’estampes réunis à la Bibliothèque de la Faculté de Médecine de Montpellier, Montpellier, J. Martel aîné, 1830.
6 Bien que l’inventaire après décès en ait, comme il arrive souvent, largement sous-estimé la valeur.
7 J. F. X. Atger, Des avantages de l’esprit d’observation dans les sciences et les arts, avec quelques remarques relatives à la physionomie, Paris, De Beausseaux, 1809.
8 Ibid., p. 12.
9 Ibid., p. 14-15.
10 Ibid., p. 16.
11 Ibid., p. 10-11.
12 Ibid., p. 7.
13 Ibid., p. 10-11.
14 Ibid., p. 7.
15 Le Musée départemental, dirigé sous l’Empire par Bestieu, ami d’Atger, sera supprimé à la Restauration.
16 Rappelons que contrairement aux autres institutions d’enseignement d’Ancien Régime supprimées en 1793, la Faculté de médecine de Montpellier a pu maintenir son activité presque sans interruption, puisqu’elle a rouvert dès 1795 sous forme d’École de Santé. Elle a ainsi conservé non seulement son prestige et son influence, mais s’est en outre vu attribuer de nouveaux locaux et une bibliothèque.
17 Dès l’origine, celle-ci est présentée dans les trois salles d’apparat faisant suite à la bibliothèque, au premier étage de la faculté, où elle se trouve toujours. Selon le catalogue de 1830, la première salle contient les dessins de peintres méridionaux, les deux autres les dessins de peintres de diverses écoles, les tableaux, les recueils de dessins et gravures, et les bustes.
18 Broussonnet (1771-1846) est doyen de la Faculté de médecine de 1813 à 1819.
19 Avec en particulier une vingtaine de « figures originales », relevant cependant plus du schéma que de l’art.
20 J. F. X. Atger, Des avantages de l’esprit d’observation dans les sciences et les arts…, op. cit., p. 17.
21 Jacques Lordat (1773-1870) est doyen de 1819 à 1830 et est l’auteur d’un Essai sur l’iconologie médicale ou sur les rapports d’utilité qui existent entre l’art du dessin et l’étude de la médecine, Montpellier, Veuve Picot, 1833.
22 Lettre au doyen du 26 mars 1823.
23 Lettre au doyen du 13 août 1823.
24 La collection compte au total trente-et-un tableaux, la plupart étant des esquisses ou des études. Atger lui-même n’en a donné que quatre : trois de Vien et un portrait du Conseiller de Rosset dont Atger ne connaissait pas l’auteur, aujourd’hui reconnu comme étant d’Étienne Aubry. Bestieu donna onze tableaux, la Faculté dix. Le reste est d’origine non déterminée ou postérieure.
25 J. F. X. Atger, Des avantages de l’esprit d’observation dans les sciences et les arts…, op. cit., p. 6. Atger a donné au musée seize dessins de Bourdon ainsi qu’un recueil de gravures. Le catalogue de vente de 1834 mentionne l’existence d’autres gravures de l’artiste dans la collection, dont des portraits de personnages célèbres dans l’épée et la robe.
26 Selon les mots de F. Haskell sur Vivant Denon, in La norme et le caprice : redécouvertes en art. Aspects du goût, de la mode et de la collection en France et en Angleterre, 1789-1814, Paris, Flammarion, 1986, p. 98.
Auteur
Service du patrimoine écrit et graphique des universités de Montpellier
Bibliothèque interuniversitaire de Montpellier
Musée Atger
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