• Contenu principal
  • Menu
OpenEdition Books
  • Accueil
  • Catalogue de 15551 livres
  • Éditeurs
  • Auteurs
  • Facebook
  • X
  • Partager
    • Facebook

    • X

    • Accueil
    • Catalogue de 15551 livres
    • Éditeurs
    • Auteurs
  • Ressources numériques en sciences humaines et sociales

    • OpenEdition
  • Nos plateformes

    • OpenEdition Books
    • OpenEdition Journals
    • Hypothèses
    • Calenda
  • Bibliothèques

    • OpenEdition Freemium
  • Suivez-nous

  • Lettre d’information
OpenEdition Search

Redirection vers OpenEdition Search.

À quel endroit ?
  • Presses universitaires de Provence
  • ›
  • Le temps de l’histoire
  • ›
  • Engagements
  • ›
  • Culture politique dans la France méridio...
  • ›
  • Le poids des victimes de la période révo...
  • Presses universitaires de Provence
  • Presses universitaires de Provence
    Presses universitaires de Provence
    Informations sur la couverture
    Table des matières
    Liens vers le livre
    Informations sur la couverture
    Table des matières
    Formats de lecture

    Plan

    Plan détaillé Texte intégral Un département anti-bonapartiste La constitution des options politiques Le poids des massacres de la Glacière Les victimes de la Commission populaire d’Orange et leurs représentations Conclusion Notes de bas de page Auteur

    Engagements

    Ce livre est recensé par

    Précédent Suivant
    Table des matières

    Le poids des victimes de la période révolutionnaire et de leurs représentations dans les comportements politiques du Vaucluse

    Martine Lapied

    p. 31-39

    Texte intégral Un département anti-bonapartiste La constitution des options politiques Le poids des massacres de la Glacière Les victimes de la Commission populaire d’Orange et leurs représentations Conclusion Notes de bas de page Auteur

    Texte intégral

    1Au début de la Révolution et pendant la lutte pour l’union à la France, Avignon et le bas Comtat furent à la pointe du combat révolutionnaire alors que le reste de l’enclave se montrait plus modéré, voire contre-révolutionnaire dans sa partie septentrionale, et surtout attaché à la domination pontificale. Ces deux tendances se sont opposées jusqu’à une lutte armée qui a encore radicalisé les positions. Un clivage géographique très net dessinait alors une aire d’influence avignonnaise que tous les tests montrent engagée dans le sens de la Révolution1.

    2Les options politiques de l’ex-Comtat semblent avoir bien évolué. À l’heure actuelle, le Vaucluse est considéré comme un département où la droite est fortement implantée et une terre propice aux poussées d’extrême droite. Aux trois dernières élections présidentielles de 2002, 2007 et 2012, le score de l’extrême droite y a toujours été supérieur à la moyenne nationale2. Le second tour des présidentielles de 2012 a vu le candidat de droite Nicolas Sarkozy, malgré sa défaite au niveau national, y réunir 56,43 % des suffrages et aux élections européennes de 2014 le Front national arrive en tête dans le département avec 36,42 % des suffrages, suivi de l’UMP avec 19,25 %.

    3Déjà la thèse de Philippe Vigier3 sur la Seconde République et les statistiques électorales d’Aimé Autrand4 montrent que les tendances royalistes dominent globalement au xixe siècle, y compris à Avignon et dans le bas Comtat, secteurs jadis révolutionnaires. Le pôle conservateur du nord et du nord-ouest du Comtat existe toujours, le clergé catholique continue d’exercer une forte influence dans ces ex-possessions pontificales. Certes, cette impression d’unanimité est trompeuse et Blancs et Bleus s’opposent dans le département ; par ailleurs Orange, à la différence des autres cantons de son arrondissement, est, à l’époque, restée républicaine. Par rapport à la période qui précède le rattachement à la France la principale transformation est celle d’Avignon et du bas Comtat. Or, bien qu’ayant évolué, les conditions démographiques et socio-économiques du milieu du xixe siècle restent comparables à celles qui sous-tendent les options de l’époque révolutionnaire. Ce renversement de tendances pose donc le problème de la genèse d’options politiques opposées : pourquoi le bas Comtat révolutionnaire en 1790 est-il ensuite devenu majoritairement blanc et à quel moment ce revirement s’est-il produit ?

    Un département anti-bonapartiste

    4Globalement, le département peut être considéré comme opposé à la dynastie Bonaparte. L’hostilité à l’Empire se manifeste avec éclat dans les insultes subies par Napoléon dans toute la vallée du Rhône pour culminer à Avignon lors de son transfert à l’île d’Elbe en juin 18145. Le retour des Bourbons est, en revanche, marqué par des explosions de joie à Avignon, devenue citadelle du légitimisme vauclusien. Les représentants envoyés à Paris en 1815 sont favorables à la royauté. Les manifestations de loyalisme monarchique se multiplient à l’annonce du retour de Napoléon. La région participe à la deuxième terreur blanche dont l’événement le plus marquant est l’assassinat du maréchal Brune de passage à Avignon le 2 août 1815. Dans les villes et les bourgs de l’ex-Comtat, « Vive le Roi se chante à tous les carrefours » selon les témoins6. Aux yeux de la France entière le Vaucluse, comme la Provence en général, est considéré comme une région fanatique et loyaliste. La religiosité, l’inculture du peuple, le tempérament méridional sont évoqués comme causes de cette attitude. Cette vision, sans nuances, semble confortée par les résultats des élections de la Restauration qui voient une nette domination des ultras.

    5Le Vaucluse accueille mal l’instauration de la dynastie orléanaise qui provoque la double opposition des légitimistes et des républicains, la région n’est pas favorable aux courants modérés. Sous la Seconde République, l’arrondissement d’Avignon vote majoritairement pour les candidats du parti blanc de juillet 1848 à février 18527. À Avignon même, la Montagne blanche montre sa force avec un royalisme populaire de portefaix, de taffetassiers, d’artisans et d’ouvriers agricoles solidement encadrés par la noblesse et le clergé au sein de la société de l’ordre, des confréries de pénitents et de l’association de bienfaisance mutuelle8. Cette œuvre créée par les légitimistes a porté secours aux classes populaires pendant les périodes de crise, elles ne l’ont pas oublié. Néanmoins cette tendance est majoritaire et non unanime et les tensions avec des républicains actifs, parfois radicaux, sont vives pendant toute la période. La résistance à Louis Napoléon Bonaparte est ensuite forte dans le bas Comtat et la zone rhodanienne. Le Vaucluse s’avère un des départements français les moins favorables à Louis Napoléon Bonaparte, dans le prolongement de l’hostilité manifestée à Napoléon Ier9.

    La constitution des options politiques

    6La poursuite de l’enquête régressive montre que dans les antagonismes de l’après-thermidor, s’il n’y a pas d’homogénéité complète des comportements politiques, on a déjà affaire, à l’issue du gouvernement révolutionnaire, à une région majoritairement royaliste. La période qui suit la chute de Robespierre voit se développer une réaction importante qui se traduit par une véritable terreur blanche et de nombreuses tentatives d’insurrections royalistes10. À partir de 1795 et pendant tout le Directoire les mouvements royalistes se multiplient dans l’ex-Comtat, et à l’issue de la période, malgré la présence de républicains convaincus, c’est l’image d’un Comtat royaliste qui domine dans les esprits, englobé dans une « Provence blanche » qui s’étend sur les Bouches-du-Rhône et l’ouest du Var. Vengeances et règlements de comptes issus des périodes précédentes se sont enchaînés sans trêve au fur et à mesure des fluctuations de la politique nationale. Les derniers mois de l’an III voient se multiplier les assassinats de Jacobins, en particulier à L’Isle-sur-la-Sorgue et Avignon.

    7En poursuivant la remontée dans le temps, on constate que c’est après la période du fédéralisme que le département semble basculer ; mais les grandes crises de la Révolution sont autant de moments qui ont fait évoluer les mentalités collectives.

    8En 1794, les modérés du Comtat ont pris parti pour le mouvement sectionnaire, l’évolution de celui-ci vers la contre-révolution puis la répression violente qui s’ensuit semble marquer la fin du courant modéré dans la région, favorisant les grands basculements politiques. L’échec du fédéralisme a radicalisé et enraciné les antagonismes avec l’élimination politique, et souvent physique, des républicains modérés11. En réaction aux exécutions, aux mesures de déchristianisation et aux exigences du gouvernement révolutionnaire, les options royalistes sont renforcées par l’ampleur de la répression et les effets de la politique de salut public dans le domaine religieux. Même sous le Directoire, les modérés n’arrivent pas à s’exprimer dans le département qui est en proie aux revirements politiques d’un radicalisme à l’autre12.

    9Depuis les débuts de la Révolution, les violences s’enchaînent et se répondent mais dans l’opinion publique actuelle ce sont essentiellement celles qui ont été causées par les révolutionnaires qui sont retenues, les massacres contre-révolutionnaire et la terreur blanche semblant occultés. Les commémorations du Bicentenaire de la Révolution, en 1989, ont révélé le poids des massacres de la Glacière d’Avignon en octobre 1791 et des victimes de la Commission populaire d’Orange dans l’imaginaire collectif. Ces affaires ont manifestement provoqué un traumatisme dans les mentalités collectives. Comme les Vendéens, les Vauclusiens se représentent dans le camp des victimes de la Révolution alors que la situation n’était pas si nette.

    Le poids des massacres de la Glacière

    10Le 16 octobre 1791, le révolutionnaire Lescuyer, membre de la municipalité provisoire radicale, est assassiné dans l’église des Cordeliers par une foule réunie à l’annonce d’un « miracle ». En réaction à ce meurtre, les massacres de la Glacière commencent dans la nuit qui suit. Ils mêlent projet politique visant à se débarrasser de la faction des modérés et phénomène de violence collective. La prison où sont enfermés celles et ceux qui ont été arrêtés après le meurtre de Lescuyer et des modérés incarcérés à l’issue du coup de force des révolutionnaires radicaux est forcée et 60 prisonniers et prisonnières sont massacrés13.

    11L’explication ultérieure des administrateurs provisoires avignonnais, essayant de justifier les massacres, est d’abord politique : la crainte d’un complot aristocratique appuyé par un des médiateurs français, l’abbé Mulot, mais ils ajoutent que la volonté de vengeance après le meurtre de Lescuyer est telle « qu’aucune puissance humaine n’aurait pu la contenir14 ». Après l’accomplissement des massacres, les révolutionnaires au pouvoir veulent d’abord cacher les corps, preuves des exécutions sommaires. Les cadavres sont recouverts de chaux dans la tour de la Glacière où ils ont été précipités et où on espère bien qu’ils resteront pour ne pas témoigner de la violence massacrante. Une fois mis à jour, l’horreur ressentie devant les restes est exploitée par le parti opposé.

    12Les récits des opposants à la Révolution mettent en valeur la barbarie de leurs adversaires, dénonçant même des actes de cannibalisme. D’après des témoignages, l’un des massacreurs, le major Peytavin, aurait déclaré au fils Lescuyer avant le massacre qu’il avalerait un gobelet du sang de la première victime qu’il immolerait15.

    13Dans l’historiographie locale, majoritairement défavorable à la Révolution, le sort fait aux femmes prisonnières est particulièrement détaillé, ainsi que les atteintes à leurs corps. Certains témoignages rapportent que Madame Niel, femme d’un modéré et amie de l’abbé Mulot, a été éventrée devant le corps de son fils et son corps profané, préfigurant le sort de Madame de Lamballe en septembre 179216. Quelques soient les précautions avec lesquels il faut considérer ces récits, tous les témoignages insistent sur l’horreur des massacres et la complaisance dans la violence des bourreaux.

    14Les conséquences de cet événement sont extrêmement défavorables aux révolutionnaires dès la découverte des corps. Le choc éprouvé devant l’ampleur du massacre domine la grande majorité des prises de positions, les glacièristes sont arrêtés, l’ancienne municipalité modérée réinstallée. Une réaction très forte se développe alors dans le Comtat, le club des Amis de la Constitution d’Avignon doit interrompre ses séances ainsi que ceux de plusieurs localités. Ailleurs la fréquentation des clubs est en baisse. Grâce à l’émotion soulevée, les « Amis de l’ordre et de la tranquillité » l’emportent aux élections de 1791. L’image des révolutionnaires avignonnais est profondément et durablement marquée par ces massacres et, bien que leur mise à l’écart n’ait été que provisoire17, le terme de glacièriste reste dans les mentalités locales pour flétrir les révolutionnaires radicaux de toutes les époques. Les haines se sont accrues et les règlements de comptes ultérieurs se feront dans le souvenir de cet épisode. En 1815, on chante dans les rues d’Avignon des couplets dédiés aux notables bonapartistes où les termes de chefs de la Glacière et brigands de Robespierre sont mêlés.

    15Les massacres ont fortement contribué à détacher de la Révolution une partie simplement réformiste des Comtadins qui avaient plus ou moins uni leur destin aux révolutionnaires plus radicaux, ils se rangent ensuite aux côtés des sectionnaires qui recrutent dans le bas Comtat et la vallée du Rhône18.

    Les victimes de la Commission populaire d’Orange et leurs représentations

    16Le meilleur exemple de la place des victimes de la Révolution dans les mémoires collectives dont j’ai été personnellement témoin consiste dans les réactions d’une partie du public lors d’un conférence donnée à Orange en 1994, peu de temps avant les élections municipales qui devaient y amener le Front national au pouvoir19. Dans une table ronde organisée par la municipalité d’Orange à laquelle participaient Maurice Agulhon et Michel Vovelle, l’exposé sur la Commission populaire d’Orange m’était revenu étant donné que j’avais étudié ce dossier pour ma thèse20. Les prises de position assez agressives de certains des membres de la nombreuse assistance reprenaient les éléments de l’historiographie conservatrice, les Orangeois semblaient tous avoir eu des ancêtres victimes de la Révolution alors qu’à l’époque la ville était majoritairement révolutionnaire, les têtes y tombaient dans les applaudissements. C’est d’ailleurs pour cette raison qu’elle avait été choisie comme siège du tribunal par le représentant en mission Maignet. Manifestement, il n’y avait pas de descendants assumés des Sans-Culottes vauclusiens dans la salle, bien que j’aie reçu par la suite des messages de personnes qui me disaient n’avoir « pas osé » prendre part au débat…

    17C’est souvent à travers l’historiographie locale très majoritairement conservatrice, émanant assez souvent d’ecclésiastiques, que se constitue l’image noire de la Révolution.

    18Les ouvrages sur les 32 religieuses exécutées à Orange sont particulièrement représentatifs de ce courant qui veut construire un monde en noir et blanc où d’ignobles révolutionnaires persécutent d’innocentes victimes pour leurs convictions religieuses. Tous les témoignages en paroles et en actes cités21 illustrent cette image qui témoigne, politiquement, contre la cruauté injustifiée de la justice révolutionnaire.

    19Les vierges martyres provoquent rapidement la vénération de « bons chrétiens » des environs d’Orange qui, dès octobre 1794, vont prier au champ de Laplane dans le quartier de Gabet où avaient été ensevelies les 332 victimes de la Commission populaire. Ces mouvements de piété inquiètent vite le comité révolutionnaire d’Orange qui estime ces rassemblements à cinq à six cent personnes et préconise de les interdire. La mémoire des martyres est perpétuée par de multiples récits. Les premières relations sont d’origine religieuse et de but hagiographique ; les écrits suivants ne s’écartent guère de cette attitude. Une majorité d’entre eux ont été écrits par des ecclésiastiques. Le document le plus utilisé par les hagiographes des religieuses est le manuscrit rédigé par une sacramentine : Relation de la conduite édifiante et des vertus de nos anciennes Mères et Sœurs pendant la Révolution de 1790, il est la propriété des religieuse de Bollène et a été écrit à partir des témoignages des rescapées. Une autre relation provient de l’abbé Tavernier de Courtines qui avait été aumônier des sacramentines et avait ensuite recueilli les détails du martyre des religieuses. Les témoignages retenus le sont pour illustrer la brutalité de la conduite des révolutionnaires, leur grossièreté, leur maladresse qui rend leurs quelques tentatives bienveillantes ridicules et font de leurs plaisanteries des marques de sauvagerie : ce sont des hommes violents et décidés à faire couler le sang. Aucune question critique n’est posée ni sur la conduite des révolutionnaires ni sur l’attitude des religieuses qui sont présentées comme de saintes femmes retirées du monde n’ayant d’autre sujet d’intérêt que la prière. Parmi les prisonnières, les livres privilégient celles qui ont été condamnées à mort sans se poser de question sur les raisons pour lesquelles toutes ne sont pas livrées à la guillotine, alors que toutes refusent le serment comme contraire à leur conscience et à leurs vœux22.

    20En 1888, l’abbé Bonnel23 met en place les deux groupes des victimes et des bourreaux. À ce monde en noir et blanc, l’abbé Bouyac ajoute la même année dans sa Vie de la Révérende Mère de la Fare une liste d’ennemis à qui revient la responsabilité de la tourmente. Les premiers cités sont les protestants qui nient la présence réelle dans l’Eucharistie, puis viennent Voltaire et Rousseau qui ont démoli l’Église et les croyances, s’y ajoutent la franc-maçonnerie, les juifs et le développement de l’instruction dans les catégories populaires qui, le plus souvent, « n’y trouvent que de pénibles mécomptes et apprennent à rougir sans l’améliorer de la position de leur famille24 ».

    21En 1925, dans sa préface, le chanoine Méritan25 reprend la présentation d’une image de la société en deux volets : la Révolution est présentée comme une guerre acharnée du mal contre le bien, menée par la franc-maçonnerie, qui aboutit à la ruine de la société :

    pour en sauver les débris, pour en préparer la résurrection il ne restait plus, invulnérables au tranchant des sabres et au couperet de la guillotine, que la force de l’idée religieuse admirablement servie chez nos martyres, par la fidélité des consciences et le mépris de la mort. Cette force la révolution ne l’a pas abattue.

    22Dans l’ensemble de ces ouvrages, on peut noter l’importance donnée à l’ordre social et le lien qui est fait entre l’affirmation des convictions religieuses et l’attachement aux structures politiques et sociales du passé, ce qui était, en fait, reproché aux religieuses et que les auteurs veulent nier puisqu’ils défendent l’idée selon laquelle les religieuses n’ont été condamnées que pour leurs convictions religieuses.

    23En 1991, l’ouvrage du docteur Goubert26 est réédité avec une préface de Louis Madelin ; ce dernier établit la filiation entre les religieuses de Bollène et les martyres des premiers siècles. Comme la plupart de ses prédécesseurs, le livre est une hagiographie qui s’attache à mettre en valeur la sainteté du comportement des martyres. La réédition d’un livre écrit en 1952 est liée à l’action du diocèse d’Avignon auprès de la Congrégation pour la cause des Saints en vue d’obtenir la canonisation. Il s’agit, comme l’indique l’introduction de Monseigneur Amourier, postulateur de la cause, de faire « découvrir en chacune l’œuvre de la grâce ». Monseigneur Amourier ajoute que le message spirituel des Bienheureuses est toujours actuel et il remercie « ceux et celles qui gardent fidèlement leur mémoire et veillent au champ de Gabet, « le champ des martyrs ».

    24Le dernier ouvrage paru sur le sujet, celui du chanoine André Reyne et de l’abbé Daniel Bréhier27, est également préfacé par Monseigneur Amourier qui affirme que « ce livre a été prié avant d’être écrit » et qu’il se veut un apport à la cause de la canonisation des Bienheureuses. L’ouvrage s’appuie sur un gros travail d’archives, la recherche des auteurs a été sérieuse et menée de façon très minutieuse, leurs propos sont beaucoup plus nuancés que ceux de leurs prédécesseurs. Néanmoins ils sont évidemment au service d’une cause ce qui explique que seules les motivations religieuses des condamnées soient prises en compte et que les aspects politiques soient assez peu analysés. De même, les auteurs ne s’interrogent pas sur les raisons pour lesquelles certaines religieuses, également insermentées, échappent à la mort. Comme les précédents, ce livre est destiné avant tout à mettre en valeur la foi héroïque des martyres et la donner en exemple aux chrétiens d’aujourd’hui. Le culte de leur souvenir commença dès l’époque révolutionnaire puis se poursuivit avec comme points forts la construction de la chapelle de Gabet en 1832 et le procès de béatification dont la cause est introduite en septembre 1904 et qui aboutit sous Pie XI qui proclame les religieuses « Bienheureuses » le 10 mai 1925.

    25Un procès en canonisation est en cours. Chaque année la paroisse commémore leur mort qui continue d’être un enjeu de mémoire. En 2002 encore, une controverse est relayée par le Dauphiné libéré28. Le déclencheur a été une conférence sur les religieuses de Bollène par une érudite locale spécialiste du couvent du Saint-Sacrement, Marianne Bignan. Ses propos à tendance hagiographique sont contestés par le secrétaire général de la Libre Pensée de Vaucluse, Jacques Fassié, qui d’ailleurs cite ma thèse à l’appui de ses dires. Un autre historien de Bollène, Jacques Pradal, et l’archevêque de l’époque d’Avignon, Monseigneur Raymond Bouchex, défendent à leur tour les martyres. Si tous acceptent plus ou moins les conclusions considérées comme « nuancées » que je présente, on voit que ce qui les oppose vraiment c’est la condamnation ou la défense de la Révolution, et en particulier les analyses de la période de la Terreur. Chacun ressent le destin des religieuses à la lumière de son idéologie, mais même leurs admirateurs sont amenés à admettre qu’elles exprimaient aussi une prise de position politique royaliste. De fait, à travers les témoignages et les interprétations des historiens locaux, conservateurs, et le plus souvent ecclésiastiques, la célébration du souvenir des martyres d’Orange contribua à ancrer une image négative de la Révolution française dans les consciences collectives comtadines.

    Conclusion

    26De façon générale, les victimes féminines de la Révolution sont mises en valeur par les conservateurs pour démontrer l’inhumanité des révolutionnaires. Les massacres de la Glacière et l’exécution des religieuses de Bollène eurent un impact durable dans les mentalités collectives alors que l’étude des archives montre que pendant toute la période, étant donnée la force des partis antagonistes, il y eut des victimes des deux côtés. Dès le Directoire, les contrerévolutionnaires utilisent l’image de la femme victime de la Révolution pour leur propagande qu’il s’agisse de récits édifiants de la mort de condamnées à la guillotine ou d’œuvres de fiction. L’image de la femme victime est un stéréotype de la littérature, de l’opéra et, de nos jours, des médias29. Au xixe, comme au xxe et au xxie siècle, on continue à vouloir faire pleurer sur le sort de ces malheureuses. Pour que la victime soit la plus touchante possible, il faut qu’elle n’ait aucune responsabilité dans son sort funeste ou que ses actes soient sans commune mesure avec le destin tragique qui l’accable. D’où la volonté de l’historiographie conservatrice, comme des représentations ultérieures, d’occulter toute éventuelle motivation politique. On valorise par contre, comme pour les religieuses, leur foi ou leurs attachements familiaux voire amoureux. De toutes façons, il semble difficile aux mentalités dominantes de considérer qu’une idéologie politique puisse motiver des femmes.

    27Ces images d’innocentes victimes sont des enjeux politiques ; on constate, par exemple, qu’on s’apitoie assez peu dans l’historiographie locale sur les victimes de la terreur blanche, d’autant que cela conduirait à montrer que les femmes qui en subissent les conséquences ont soutenu les politiques de terreur que d’autres combattaient30.

    28Le poids des victimes de la Révolution a donc eu des conséquences politiques immédiates en détachant les modérés du parti républicain et en radicalisant les antagonismes. Il se répercute jusqu’à nos jours, en particulier lorsque l’importance du nombre de victimes en un temps court frappe davantage les esprits et constitue un événement traumatique : 60 morts en une nuit pour les massacres de la Glacière, 332 exécutions en 47 jours d’exercice pour la Commission populaire d’Orange. Ces souvenirs, entretenus par l’historiographie, permettent un fort ancrage local au discours d’opposition à la Révolution. Ils sous-tendent les options conservatrices qui s’expriment toujours avec vigueur ; la Révolution n’est, manifestement, pas un objet mort et les historiens doivent prendre toute leur place dans les débats actuels31.

    Notes de bas de page

    1 Tests sur les attitudes politiques des communautés comtadines de 1789 au rattachement menés à partir des archives de la Bibliothèque municipale d’Avignon et des Archives départementales du Vaucluse exploitées selon deux méthodes de statistiques descriptives : l’analyse factorielle de correspondances et la classification ascendante hiérarchique ou agrégation selon la variance dans Martine Lapied, Le Comtat et la Révolution française. Naissance des options collectives, Aix-en-Provence, PUP, 1996, p. 29-52.

    2 En 2002, Jean-Marie Le Pen a 25,80 % des voix au premier tour (moyenne nationale 16,86) et 29,64 % au deuxième tour (moyenne nationale 17,79). En 2007 dans le Vaucluse, Jean-Marie Le Pen a 16,55 % des voix (moyenne nationale 10,44) au premier tour. En 2012, Marine Le Pen a 27,03 % des voix (moyenne nationale 17,90) au premier tour.

    3 Philippe Vigier, La Seconde République dans la région alpine. Étude politique et sociale, Paris, PUF, 1963.

    4 Aimé Autrand, Statistique des élections parlementaires et des partis politiques en Vaucluse de 1848 à 1928, Vaison, Macabet frères, s.d.

    5 Alain Maureau, « La sanglante année 1815 » dans Histoire d’Avignon, Édisud, 1979, p. 521-527.

    6 Bibliothèque municipale d’Avignon ms 5924, fol. 552.

    7 Voir Philippe Vigier, op. cit.

    8 Voir Martine Lapied, op. cit. p. 324-331.

    9 À l’élection présidentielle du 10 décembre 1848, Louis-Napoléon Bonaparte obtient dans le Vaucluse 44,9 % des suffrages alors que sa moyenne nationale est de 74,33 %.

    10 Martine Lapied, « Réaction et Terreur blanche dans le Comtat en l’an III : évolution ou confirmation des options politiques ? », Le tournant de l’an III Réaction et Terreur blanche dans la France révolutionnaire, Paris, CTHS, 1997, p. 539-548.

    11 Martine Lapied, « Bas Comtat révolutionnaire ou royaliste ? L’évolution des attitudes politiques de l’aire d’influence avignonnaise », Provence historique, t. 36, fasc. 148, avril-juin 1987, p. 301-312.

    12 Martine Lapied, « La vie politique dans les communautés comtadines pendant la République directoriale » in Philippe Bourdin, Bernard Gainot, dir., La République directoriale, Bibliothèque d’Histoire révolutionnaire, no 3, 1998, p. 277-291.

    13 Martine Lapied, « Les massacres révolutionnaires sont-ils des événements ? Réflexion sur les massacres de la Glacière à Avignon (octobre 1791) », in L’événement, Université de Provence, 1986, p. 123-134.

    14 Fonds du Musée Calvet d’Avignon ms 2064.

    15 Fonds du Musée Calvet d’Avignon ms 3022.

    16 Voir Antoine De Baecque, La gloire et l’effroi. Sept morts sous la Terreur, Paris, Grasset, 1997.

    17 René Moulinas, Les massacres de la Glacière. Enquête sur un crime impuni. Avignon 16-17 octobre 1791, Aix-en-Provence, Édisud, 2003.

    18 Martine Lapied, « La crise fédéraliste dans le ci-devant Comtat », in Les fédéralismes, Aix-en-Provence, PUP, 1995, p. 157-166.

    19 Martine Lapied, « La commission populaire d’Orange », communication au colloque Révolution et contre-révolution à Orange en Juillet 1994, publié par la municipalité en 1995.

    20 Martine Lapied, Le Comtat et la Révolution française, op. cit.

    21 Les citations sur l’état d’esprit et les paroles des religieuses sont majoritairement tirés du manuscrit de Bollène : Relation de la conduite édifiante et des vertus de nos anciennes Mères et Sœurs pendant la Révolution de 1790, voir ci-dessous.

    22 Martine Lapied, « Les attitudes des religieux et religieuses du Vaucluse face à la Révolution (1789-1794) », in Yves Krumenacher, dir., Religieux et religieuses pendant la Révolution (1770- 1820), t. 2, Lyon, Profac, 1995, p. 109-124.

    23 abbé Siméon Bonnel, Les 332 victimes de la Commission populaire d’Orange en 1794 d’après les documents officiels, Carpentras, P. Tourette ; Avignon, Roumanille, 1888, 2 vol.

    24 Abbé Bouyac, Vie de la Révérende Mère de la Fare, 1888.

    25 Jules Méritan, Les trente-deux martyrs d’Orange, Vaison, 1925.

    26 Joseph Goubert, La Terreur en Provence. Les trente-deux bienheureuses martyres d’Orange, Paris, 1952, réédité sous le titre : Les trente-deux bienheureuses martyres d’Orange, Pages Nouvelles, 1991.

    27 Chanoine André Reyne, abbé Bréhier, Les trente-deux religieuses martyres d’Orange, Aubanel, 1995.

    28 Le Dauphiné libéré, édition du Haut Vaucluse (Orange/Bollène/L’enclave des Papes).

    29 Sur ce sujet, voir les travaux menés au sein du GeFem, UMR TELEMME, par exemple l’introduction du Panthéon des femmes. Figures et représentations des héroïnes, par Geneviève Dermenjian, Jacques Guilhaumou, Martine Lapied, Aix-en-Provence, Publisud, 2004.

    30 Jacques Guilhaumou, Martine Lapied, « Les femmes actrices ou victimes de la Terreur ? Surveillance et répression dans le Sud-est », in Michel Biard, dir., Les politiques de la Terreur (1793-1794), Rouen, Presses Universitaires de Rouen, 2008, p. 171-182.

    31 Voir Michel Biard, dir., La Révolution française. Une histoire toujours vivante, Paris, Tallandier, 2009.

    Auteur

    • Martine Lapied

      Aix-Marseille Université, CNRS, UMR 7303 Telemme

    Précédent Suivant
    Table des matières

    Le texte seul est utilisable sous licence Licence OpenEdition Books. Les autres éléments (illustrations, fichiers annexes importés) sont « Tous droits réservés », sauf mention contraire.

    Voir plus de livres
    Les communistes à Marseille à l’apogée de la guerre froide 1949-1954

    Les communistes à Marseille à l’apogée de la guerre froide 1949-1954

    Jean-Claude Lahaxe

    2006

    L'exécution capitale

    L'exécution capitale

    Une mort donnée en spectacle

    Régis Bertrand et Anne Carol (dir.)

    2003

    Les sans-culottes marseillais

    Les sans-culottes marseillais

    Le mouvement sectionnaire du jacobinisme au fédéralisme 1791-1793

    Michel Vovelle

    2009

    Politique, religion et laïcité

    Politique, religion et laïcité

    Christine Peyrard (dir.)

    2009

    L’Espagne en 1808

    L’Espagne en 1808

    Régénération ou révolution ?

    Gérard Dufour et Elisabel Larriba (dir.)

    2009

    Le don et le contre-don

    Le don et le contre-don

    Usages et ambiguités d'un paradigme anthropologique aux époques médiévale et moderne

    Lucien Faggion et Laure Verdon (dir.)

    2010

    Identités juives et chrétiennes

    Identités juives et chrétiennes

    France méridionale XIVe-XIXe siècle

    Gabriel Audisio, Régis Bertrand, Madeleine Ferrières et al. (dir.)

    2003

    Année mille, an mil

    Année mille, an mil

    Claude Carozzi et Huguette Taviani-Carozzi (dir.)

    2002

    Images de la femme dans l’historiographie florentine du XIVe siècle

    Images de la femme dans l’historiographie florentine du XIVe siècle

    Colette Gros

    2009

    Des hommes à l'origine de l’Europe

    Des hommes à l'origine de l’Europe

    Biographies des membres de la Haute Autorité de la CECA

    Mauve Carbonell

    2008

    Prendre une ville au XVIe siècle

    Prendre une ville au XVIe siècle

    Gabriel Audisio (dir.)

    2004

    Faire l'événement au Moyen Âge

    Faire l'événement au Moyen Âge

    Claude Carozzi et Huguette Taviani-Carozzi (dir.)

    2007

    Voir plus de livres
    1 / 12
    Les communistes à Marseille à l’apogée de la guerre froide 1949-1954

    Les communistes à Marseille à l’apogée de la guerre froide 1949-1954

    Jean-Claude Lahaxe

    2006

    L'exécution capitale

    L'exécution capitale

    Une mort donnée en spectacle

    Régis Bertrand et Anne Carol (dir.)

    2003

    Les sans-culottes marseillais

    Les sans-culottes marseillais

    Le mouvement sectionnaire du jacobinisme au fédéralisme 1791-1793

    Michel Vovelle

    2009

    Politique, religion et laïcité

    Politique, religion et laïcité

    Christine Peyrard (dir.)

    2009

    L’Espagne en 1808

    L’Espagne en 1808

    Régénération ou révolution ?

    Gérard Dufour et Elisabel Larriba (dir.)

    2009

    Le don et le contre-don

    Le don et le contre-don

    Usages et ambiguités d'un paradigme anthropologique aux époques médiévale et moderne

    Lucien Faggion et Laure Verdon (dir.)

    2010

    Identités juives et chrétiennes

    Identités juives et chrétiennes

    France méridionale XIVe-XIXe siècle

    Gabriel Audisio, Régis Bertrand, Madeleine Ferrières et al. (dir.)

    2003

    Année mille, an mil

    Année mille, an mil

    Claude Carozzi et Huguette Taviani-Carozzi (dir.)

    2002

    Images de la femme dans l’historiographie florentine du XIVe siècle

    Images de la femme dans l’historiographie florentine du XIVe siècle

    Colette Gros

    2009

    Des hommes à l'origine de l’Europe

    Des hommes à l'origine de l’Europe

    Biographies des membres de la Haute Autorité de la CECA

    Mauve Carbonell

    2008

    Prendre une ville au XVIe siècle

    Prendre une ville au XVIe siècle

    Gabriel Audisio (dir.)

    2004

    Faire l'événement au Moyen Âge

    Faire l'événement au Moyen Âge

    Claude Carozzi et Huguette Taviani-Carozzi (dir.)

    2007

    Voir plus de livres
    L’engagement politique des femmes dans le sud-est de la France de l’Ancien Régime à la Révolution

    L’engagement politique des femmes dans le sud-est de la France de l’Ancien Régime à la Révolution

    Pratiques et représentations

    Martine Lapied

    2019

    Voir plus de livres
    L’engagement politique des femmes dans le sud-est de la France de l’Ancien Régime à la Révolution

    L’engagement politique des femmes dans le sud-est de la France de l’Ancien Régime à la Révolution

    Pratiques et représentations

    Martine Lapied

    2019

    Voir plus de chapitres

    L’exécution dans l’opéra romantique italien

    Martine Lapied

    Les représentations du corps mort dans l’opéra romantique italien

    Martine Lapied

    Quelles visions de l’avenir dans l’opéra romantique italien ?

    Martine Lapied

    La mort de l’héroïne, apothéose de l’opéra romantique

    Martine Lapied

    Mères et pères dans l’opéra romantique italien

    Martine Lapied

    Monstres de méchanceté, bouffon difforme : les représentations de la monstruosité morale ou physique dans l’opéra romantique italien

    Martine Lapied

    Peut-on considérer les femmes comme une minorité politique ?

    Martine Lapied

    La représentation du passé dans l’Opéra de Verdi

    Martine Lapied

    La religion dans l’opéra romantique italien : source de pouvoir ou ultime refuge ?

    Martine Lapied

    La visibilité des femmes dans la Révolution française

    Martine Lapied

    La Révolution, une occasion manquée ?

    Jacques Guilhaumou et Martine Lapied

    Introduction

    Geneviève Dermenjian, Jacques Guilhaumou, Karine Lambert et al.

    Voir plus de chapitres
    1 / 12

    L’exécution dans l’opéra romantique italien

    Martine Lapied

    Les représentations du corps mort dans l’opéra romantique italien

    Martine Lapied

    Quelles visions de l’avenir dans l’opéra romantique italien ?

    Martine Lapied

    La mort de l’héroïne, apothéose de l’opéra romantique

    Martine Lapied

    Mères et pères dans l’opéra romantique italien

    Martine Lapied

    Monstres de méchanceté, bouffon difforme : les représentations de la monstruosité morale ou physique dans l’opéra romantique italien

    Martine Lapied

    Peut-on considérer les femmes comme une minorité politique ?

    Martine Lapied

    La représentation du passé dans l’Opéra de Verdi

    Martine Lapied

    La religion dans l’opéra romantique italien : source de pouvoir ou ultime refuge ?

    Martine Lapied

    La visibilité des femmes dans la Révolution française

    Martine Lapied

    La Révolution, une occasion manquée ?

    Jacques Guilhaumou et Martine Lapied

    Introduction

    Geneviève Dermenjian, Jacques Guilhaumou, Karine Lambert et al.

    Accès ouvert

    Accès ouvert freemium

    ePub

    PDF

    PDF du chapitre

    Suggérer l’acquisition à votre bibliothèque

    Acheter

    Édition imprimée

    • decitre.fr
    • mollat.com
    • leslibraires.fr
    • placedeslibraires.fr
    ePub / PDF

    1 Tests sur les attitudes politiques des communautés comtadines de 1789 au rattachement menés à partir des archives de la Bibliothèque municipale d’Avignon et des Archives départementales du Vaucluse exploitées selon deux méthodes de statistiques descriptives : l’analyse factorielle de correspondances et la classification ascendante hiérarchique ou agrégation selon la variance dans Martine Lapied, Le Comtat et la Révolution française. Naissance des options collectives, Aix-en-Provence, PUP, 1996, p. 29-52.

    2 En 2002, Jean-Marie Le Pen a 25,80 % des voix au premier tour (moyenne nationale 16,86) et 29,64 % au deuxième tour (moyenne nationale 17,79). En 2007 dans le Vaucluse, Jean-Marie Le Pen a 16,55 % des voix (moyenne nationale 10,44) au premier tour. En 2012, Marine Le Pen a 27,03 % des voix (moyenne nationale 17,90) au premier tour.

    3 Philippe Vigier, La Seconde République dans la région alpine. Étude politique et sociale, Paris, PUF, 1963.

    4 Aimé Autrand, Statistique des élections parlementaires et des partis politiques en Vaucluse de 1848 à 1928, Vaison, Macabet frères, s.d.

    5 Alain Maureau, « La sanglante année 1815 » dans Histoire d’Avignon, Édisud, 1979, p. 521-527.

    6 Bibliothèque municipale d’Avignon ms 5924, fol. 552.

    7 Voir Philippe Vigier, op. cit.

    8 Voir Martine Lapied, op. cit. p. 324-331.

    9 À l’élection présidentielle du 10 décembre 1848, Louis-Napoléon Bonaparte obtient dans le Vaucluse 44,9 % des suffrages alors que sa moyenne nationale est de 74,33 %.

    10 Martine Lapied, « Réaction et Terreur blanche dans le Comtat en l’an III : évolution ou confirmation des options politiques ? », Le tournant de l’an III Réaction et Terreur blanche dans la France révolutionnaire, Paris, CTHS, 1997, p. 539-548.

    11 Martine Lapied, « Bas Comtat révolutionnaire ou royaliste ? L’évolution des attitudes politiques de l’aire d’influence avignonnaise », Provence historique, t. 36, fasc. 148, avril-juin 1987, p. 301-312.

    12 Martine Lapied, « La vie politique dans les communautés comtadines pendant la République directoriale » in Philippe Bourdin, Bernard Gainot, dir., La République directoriale, Bibliothèque d’Histoire révolutionnaire, no 3, 1998, p. 277-291.

    13 Martine Lapied, « Les massacres révolutionnaires sont-ils des événements ? Réflexion sur les massacres de la Glacière à Avignon (octobre 1791) », in L’événement, Université de Provence, 1986, p. 123-134.

    14 Fonds du Musée Calvet d’Avignon ms 2064.

    15 Fonds du Musée Calvet d’Avignon ms 3022.

    16 Voir Antoine De Baecque, La gloire et l’effroi. Sept morts sous la Terreur, Paris, Grasset, 1997.

    17 René Moulinas, Les massacres de la Glacière. Enquête sur un crime impuni. Avignon 16-17 octobre 1791, Aix-en-Provence, Édisud, 2003.

    18 Martine Lapied, « La crise fédéraliste dans le ci-devant Comtat », in Les fédéralismes, Aix-en-Provence, PUP, 1995, p. 157-166.

    19 Martine Lapied, « La commission populaire d’Orange », communication au colloque Révolution et contre-révolution à Orange en Juillet 1994, publié par la municipalité en 1995.

    20 Martine Lapied, Le Comtat et la Révolution française, op. cit.

    21 Les citations sur l’état d’esprit et les paroles des religieuses sont majoritairement tirés du manuscrit de Bollène : Relation de la conduite édifiante et des vertus de nos anciennes Mères et Sœurs pendant la Révolution de 1790, voir ci-dessous.

    22 Martine Lapied, « Les attitudes des religieux et religieuses du Vaucluse face à la Révolution (1789-1794) », in Yves Krumenacher, dir., Religieux et religieuses pendant la Révolution (1770- 1820), t. 2, Lyon, Profac, 1995, p. 109-124.

    23 abbé Siméon Bonnel, Les 332 victimes de la Commission populaire d’Orange en 1794 d’après les documents officiels, Carpentras, P. Tourette ; Avignon, Roumanille, 1888, 2 vol.

    24 Abbé Bouyac, Vie de la Révérende Mère de la Fare, 1888.

    25 Jules Méritan, Les trente-deux martyrs d’Orange, Vaison, 1925.

    26 Joseph Goubert, La Terreur en Provence. Les trente-deux bienheureuses martyres d’Orange, Paris, 1952, réédité sous le titre : Les trente-deux bienheureuses martyres d’Orange, Pages Nouvelles, 1991.

    27 Chanoine André Reyne, abbé Bréhier, Les trente-deux religieuses martyres d’Orange, Aubanel, 1995.

    28 Le Dauphiné libéré, édition du Haut Vaucluse (Orange/Bollène/L’enclave des Papes).

    29 Sur ce sujet, voir les travaux menés au sein du GeFem, UMR TELEMME, par exemple l’introduction du Panthéon des femmes. Figures et représentations des héroïnes, par Geneviève Dermenjian, Jacques Guilhaumou, Martine Lapied, Aix-en-Provence, Publisud, 2004.

    30 Jacques Guilhaumou, Martine Lapied, « Les femmes actrices ou victimes de la Terreur ? Surveillance et répression dans le Sud-est », in Michel Biard, dir., Les politiques de la Terreur (1793-1794), Rouen, Presses Universitaires de Rouen, 2008, p. 171-182.

    31 Voir Michel Biard, dir., La Révolution française. Une histoire toujours vivante, Paris, Tallandier, 2009.

    Engagements

    X Facebook Email

    Engagements

    Ce livre est cité par

    • Sussman, Sarah. (2017) Recent Books and Dissertations on French History. French Historical Studies, 40. DOI: 10.1215/00161071-3946540

    Engagements

    Ce livre est diffusé en accès ouvert freemium. L’accès à la lecture en ligne est disponible. L’accès aux versions PDF et ePub est réservé aux bibliothèques l’ayant acquis. Vous pouvez vous connecter à votre bibliothèque à l’adresse suivante : https://freemium.openedition.org/oebooks

    Suggérer l’acquisition à votre bibliothèque Acheter ce livre aux formats PDF et ePub

    Si vous avez des questions, vous pouvez nous écrire à access[at]openedition.org

    Engagements

    Vérifiez si votre bibliothèque a déjà acquis ce livre : authentifiez-vous à OpenEdition Freemium for Books.

    Vous pouvez suggérer à votre bibliothèque d’acquérir un ou plusieurs livres publiés sur OpenEdition Books. N’hésitez pas à lui indiquer nos coordonnées : access[at]openedition.org

    Vous pouvez également nous indiquer, à l’aide du formulaire suivant, les coordonnées de votre bibliothèque afin que nous la contactions pour lui suggérer l’achat de ce livre. Les champs suivis de (*) sont obligatoires.

    Veuillez, s’il vous plaît, remplir tous les champs.

    La syntaxe de l’email est incorrecte.

    Référence numérique du chapitre

    Format

    Lapied, M. (2016). Le poids des victimes de la période révolutionnaire et de leurs représentations dans les comportements politiques du Vaucluse. In M.-F. Attard-Maraninchi, X. Daumalin, S. Mourlane, & I. Renaudet (éds.), Engagements (1‑). Presses universitaires de Provence. https://doi.org/10.4000/books.pup.43435
    Lapied, Martine. « Le poids des victimes de la période révolutionnaire et de leurs représentations dans les comportements politiques du Vaucluse ». In Engagements, édité par Marie-Françoise Attard-Maraninchi, Xavier Daumalin, Stéphane Mourlane, et Isabelle Renaudet. Aix-en-Provence: Presses universitaires de Provence, 2016. https://doi.org/10.4000/books.pup.43435.
    Lapied, Martine. « Le poids des victimes de la période révolutionnaire et de leurs représentations dans les comportements politiques du Vaucluse ». Engagements, édité par Marie-Françoise Attard-Maraninchi et al., Presses universitaires de Provence, 2016, https://doi.org/10.4000/books.pup.43435.

    Référence numérique du livre

    Format

    Attard-Maraninchi, M.-F., Daumalin, X., Mourlane, S., & Renaudet, I. (éds.). (2016). Engagements (1‑). Presses universitaires de Provence. https://doi.org/10.4000/books.pup.43395
    Attard-Maraninchi, Marie-Françoise, Xavier Daumalin, Stéphane Mourlane, et Isabelle Renaudet, éd. Engagements. Aix-en-Provence: Presses universitaires de Provence, 2016. https://doi.org/10.4000/books.pup.43395.
    Attard-Maraninchi, Marie-Françoise, et al., éditeurs. Engagements. Presses universitaires de Provence, 2016, https://doi.org/10.4000/books.pup.43395.
    Compatible avec Zotero Zotero

    1 / 3

    Presses universitaires de Provence

    Presses universitaires de Provence

    • Plan du site
    • Se connecter

    Suivez-nous

    • Flux RSS

    URL : http://presses-universitaires.univ-amu.fr

    Email : pup@univ-amu.fr

    Adresse :

    29 avenue Robert Schuman

    13621

    Aix-en-Provence

    France

    OpenEdition
    • Candidater à OpenEdition Books
    • Connaître le programme OpenEdition Freemium
    • Commander des livres
    • S’abonner à la lettre d’OpenEdition
    • CGU d’OpenEdition Books
    • Accessibilité : partiellement conforme
    • Données personnelles
    • Gestion des cookies
    • Système de signalement