La violence dans le monde médiéval
Extrait
Si nous nous représentons le système pénal tel qu’il existait dans l’Europe médiévale, et tout particulièrement en Allemagne au bas Moyen Âge, celui-ci nous apparaît comme étant un « théâtre de l’horreur et de la terreur » puisque les méthodes punitives se caractérisaient à cette époque par une atrocité et une brutalité extrêmes et atteignaient leur point culminant par l’accomplissement de rituels superstitieux et de cérémonies macabres. À la cruauté des méthodes punitives s’ajoutait également...
Éditeur : Presses universitaires de Provence
Lieu d’édition : Aix-en-Provence
Publication sur OpenEdition Books : 17 janvier 2014
ISBN numérique : 978-2-8218-3608-2
DOI : 10.4000/books.pup.3134
Collection : Senefiance | 36
Année d’édition : 1994
ISBN (Édition imprimée) : 978-2-901104-37-7
Nombre de pages : 602
Anne Berthelot
Violence et Passion, ou le christianisme sauvage de Perlesvaus : Le haut Livre du GraalCatherine Blons-Pierre
Jeux et enjeux de la violence dans un roman arthurien du Moyen Âge tardif : Ysaye le TristeMarie-Odile Bodenheimer
La représentation théâtrale de la violence dans quelques Miracles de Nostre Dame par personnagesMarie Rose Bonnet
Le vocabulaire de la violence tel qu'il apparaît dans quelques textes non littéraires du xivème et du xvème siècle en ProvençalDanielle Buschinger
La violence dans le Roman de TristanNicole Chareyron
Crimes et châtiments dans la Chronique de Jean le BelMicheline de Combarieu du Grès
Le bruit et la fureur (sur la violence anarchique dans Anseÿs de Mes)Chantal Connochie-Bourgne
La violence des élémentsFrancis Dubost
Le Perlesvaus, livre de haute violenceChristine Ferlampin-Acher
Épreuves, pièges et plaies dans Artus de Bretagne : le sourire du clerc et la violence du chevalierJoëlle Fuhrmann
Punition de la violence par la violence : Cruauté des sanctions dans le droit pénal médiéval en AllemagneGérard Gouiran
Bertran de Born, troubadour de la violence ?Jean-Guy Gouttebroze
La violence peut-elle fonder un état ? Dudon de Saint-Quentin et l’établissement du duché de NormandieMarie-Geneviève Grossel
Le monde d’ici-bas, un royaume de violence : le siècle dans les Miracles Nostre Dame de Gautier de CoinciMichelle Houdeville-Augier
L’autre et la violence dans Aucassin et NicoletteDominique Lagorgette
Termes d’adresse, acte perlocutoire et insultes : la violence verbale dans quelques textes des xive, xve et xvie sièclesMarie-Françoise Notz
De l'écart de langage au divertissement : la violence dans les fatrasies et les fatrasMaria José Palla
La violence contenue du Parvo vicentinJean-Marc Pastré
Tristan et Héraclès : La mort violente et le destin du hérosJean-Pierre Perrot
Violence et sacré : du meurtre au sacrifice dans la Vie de Saint Thomas Becket, de Guernes de Pont-Sainte-MaxenceChristiane Raynaud
La violence dans le Romuleon ou Faits des Romains de Roberto Della PortaYves Roguet
La violence comique des fabliauxMonique Santucci
La violence dans le Tristan en ProseChantal de Saulnier
Gaston Febus : de la violence contrôlée à la folie meurtrièreGeneviève Sodigné-Costes
Les blessures et leur traitement dans les Romans en Vers (xiie-xiiie siècles)Wolfgang Spiewok
Le viol dans la littérature allemande au Moyen ÂgeRichard Trachsler
Brehus sans pitié : portrait-robot du criminel arthurienJean-Jacques Vincensini
Viol de la fée, violence du féeriqueRemarques sur la vocation anthropologique de la littérature médiévale
Jacques Voisenet
Violence des bêtes et violence des hommesAnnexe
Jacques Voisenet
L'animal, témoin de la fin des tempsSi nous nous représentons le système pénal tel qu’il existait dans l’Europe médiévale, et tout particulièrement en Allemagne au bas Moyen Âge, celui-ci nous apparaît comme étant un « théâtre de l’horreur et de la terreur » puisque les méthodes punitives se caractérisaient à cette époque par une atrocité et une brutalité extrêmes et atteignaient leur point culminant par l’accomplissement de rituels superstitieux et de cérémonies macabres. À la cruauté des méthodes punitives s’ajoutait également le fait odieux selon lequel les sanctions, qu’il se fût agi de peines mutilatoires, déshonorantes, de condamnations à mort telles que l’enterrement de personnes lors de leur vivant, la noyade forcée, la potence, le bûcher, le supplice de la roue etc..., donnaient lieu à des festivités publiques et joyeuses, à des spectacles très prisés par le peuple et par les classes dirigeantes d’alors.
Or, ce côté pervers du système pénal médiéval, loin d’être arbitraire, reposait sur des fondements très précis et était légitimé par des intentions visant à maintenir coûte que coûte l’ordre dans la société.
Afin de pouvoir comprendre ce monde si complexe et si étrange, tel qu’il se reflétait, entre autres, dans le droit pénal, nous devons tout d’abord nous libérer des idées sur la cruauté du droit médiéval, telles qu’elles ont été inculquées aux générations passées depuis le siècle des lumières.
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